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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 12:15
La fin de l’impunité est enfin en marche

Lu pour vous 

 

Centrafrique, la fin de l’impunité?

 

Centrafrique : qui est Patrice-Édouard Ngaïssona, l’ancien chef de guerre anti-balaka élu à la CAF ?

 

Par La redaction de Mondafrique  12 décembre 2018

 

07 février 2018 à 17h05 | Par Alexis Billebault Mis à jour le 06 mars 2018 à 12h26

 

L’élection de Patrice Edouard Ngaïssona au Comité exécutif de la CAF fait polémique. De forts soupçons pèsent en effet sur le rôle qu’a joué dans la guerre civile centrafricaine cet ancien « coordinateur » auto-proclamé des anti-balaka.

D’habitude, les élections au Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) se déroulent dans une certaine confidentialité et ne déchaînent pas la passion médiatique. Mais celle qui a été organisée à Casablanca vendredi 2 février, en marge de la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) a produit son petit effet. Ahmad Ahmad, qui ne déteste pas que la CAF qu’il préside depuis mars dernier fasse parler d’elle, est servi. Mais pas forcément comme il l’espérait.

 

C’est que cette fois, c’est Patrice Edouard Ngaïssona, président de la Fédération centrafricaine de football depuis 2008, qui a été élu au Comité exécutif en tant que représentant de la zone Centre, face au gabonais Pierre-Alain Mounguengui (30 voix contre 23 plus une abstention).

 

« Coordinateur politique » des anti-balaka

 

COMME D’AUTRES, IL A DU SANG SUR LES MAINS

 

En 2014, ce businessman centrafricain, également passé par la politique, se présentait comme le « coordinateur politique » des milices anti-balaka. En février de la même année, il a même échappé de peu à une arrestation, parvenant à prendre la fuite en pleine opération menée conjointement à Bangui par la Misca (la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine) et l’armée française.

Selon une source militaire française qui se confiait alors à Jeune Afrique, l’homme était alors à la tête d’une faction anti-balaka « bien équipée, composée notamment d’officiers des Forces armées centrafricaines et d’ex-membres de la garde présidentielle, opérant principalement à Boy-Rabe », un quartier de Bangui.

Ex-ministre de Bozizé, proche de Touadéra

Finalement arrêté en février 2014 au Congo-Brazzaville, il avait ensuite été remis à la Misca. Il sera remis en liberté sous contrôle judiciaire en avril de la même année, après avoir été auditionné par la gendarmerie centrafricaine. En 2015, il a tenté un retour sur le devant de la scène politique, en présentant sa candidature à la présidentielle. Candidature finalement rejetée par la Cour constitutionnelle.

« Comme d’autres, il a du sang sur les mains », glisse à Jeune Afrique un diplomate. Décrit comme un homme « autoritaire », Ngaïssona, très bien implanté dans le IVe arrondissement de Bangui, est un dur. « C’est un vrai leader, qui n’accepte pas vraiment d’être contredit », poursuit ce diplomate français.

« Il a su s’attirer les bonnes grâces de l’actuel chef de l’État, Faustin-Archange Touadéra, notamment en mobilisant les électeurs dans les régions favorables à François Bozizé », explique un membre du Kwa Na Kwa (KNK), le parti du chef de l’État qui a pris la fuite en 2013. « Quand la justice centrafricaine fonctionnera normalement, Ngaïssona devrait logiquement répondre de ses actes », assène cette source.

Touche-à-tout sulfureux

Avant de devenir le « coordinateur » auto proclamé des anti-balaka, il fut également ministre des Sports sous la présidence de François Bozizé. Ngaïssona a aussi été député, et a notamment assumé les charges de premier questeur à l’Assemblée nationale et de vice-président de la commission des finances.

« C’est un homme à qui je ne confierais pas mes affaires », souligne un ancien membre de la FIFA, qui a croisé ce touche-à-tout sulfureux à plusieurs reprises. Car Ngaïssona adore le football. Il fût président du Stade Centrafricain, un des meilleurs clubs du pays (quatre titres de champion, deux coupes nationales) où il est resté très influent. Et, depuis le mois de juillet dernier, il succédé au Tchadien Moktar Mamoud à la présidence de l’Union des fédérations de Football de l’Afrique Centrale (UNFFAC).

Ses partisans le défendent

Willy Kongo, le team manager de la sélection nationale centrafricaine, côtoie Ngaïssona régulièrement et loue son implication dans le football du pays. « Sous sa présidence, on a remporté la Coupe de la CEMAC en 2009, à Bangui et atteint la finale en 2013, au Gabon. Il a aussi permis au championnat de se dérouler dans des conditions à peu près normales, notamment à Bangui, pendant les événements qui ont secoué le pays », assure Willy Kongo.

« Et malgré cette situation, la sélection centrafricaine a pu s’engager dans toutes les compétitions officielles et disputer des matchs amicaux. Il a mis de son argent personnel pour que les choses fonctionnent. C’est quelqu’un qui aime vraiment son pays », continue-t-il, qui affirme qu’« il est apprécié en Centrafrique pour ce qu’il fait pour le football. »

LE MAROC EST UNE TERRE BÉNIE POUR MOI AUJOURD’HUI

Après son élection au Comité exécutif de la CAF, Ngaïssona – dont la femme et les enfants résident en Île-de-France – s’est félicité de cette élection. « Le Maroc est une terre bénie pour moi aujourd’hui », a-t-il ainsi déclaré à l’AFP, tandis que plusieurs voix se sont élevées au sein des ONG de défense des droits de l’homme pour s’émouvoir de la situation.

Le Parti centrafricain pour l’unité et le développement (PCUD), qu’il a fondé en 2014, a publié un communiqué de presse, affirmant que le groupe armé que dirigeait Ngaïssona « n’est qu’une résistance populaire face à l’invasion de la RCA par des mercenaires de la coalition séléka ». La Confédération africaine de football et ses membres n’ont, de leur côté, fait aucun commentaire. Mais en privé, certains avouent « ne pas être emballés » à l’idée de siéger en compagnie d’un homme à la réputation aussi sulfureuse…

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 11:11

 

https://www.radiondekeluka.org   mercredi 12 décembre 2018 13:04

 

Interrogé par Radio Ndeke Luka ce 12 décembre sur les trois postes ministériels occupés par des ministres intérimaires, le porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui s’en remet au pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat.

Cette mise au point intervient dans un contexte d’intérim de longue durée au ministère de la Jeunesse et des Sports, où le ministre est décédé, de l’Administration du Territoire après la démission de Jean Serge Bokassa et l’intérim au ministère des Affaires étrangères assuré par le ministre des Plans Félix Moloua alors que le titulaire Charles Armel Doubane est à Bangui la capitale.

Le ministre Ange Maxime Kazagui brandit la volonté politique pour justifier cette situation. « Le gouvernement peut décider de faire un réaménagement gouvernemental, le président ou le premier ministre peut estimer que compte tenu des objectifs du moment les intérimaires statutaires peuvent faire le travail » a-t-il expliqué.

« C’est une décision souveraine et le gouvernement estime que l’heure n’est pas de faire le changement de fond. Le moment viendra où on peut faite tel ou tel changement. Mais ce n’est pas une question de manque de compétence » a-t-il ajouté.

Le gouvernement Sarandji n’est pas au grand complet au moment où plusieurs défis s’imposent à lui parmi lesquels la sécurité.

RCA : Trois ministères vacants, Ange Maxime Kazagui renvoie au pouvoir discrétionnaire de Touadera
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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 10:58
Patrice Edouard Ngaïssona rejoint Romboh à la Haye. Mais qui est-il ?

 

 

https://www.radiondekeluka.org  mercredi 12 décembre 2018 18:14

 

Homme d’affaire, politique puis chef de guerre, Patrice Edouard Ngaïssona visé par un mandat d’arrêt émis par la Cour Pénale Internationale le 7 décembre 2018, est arrêté en France alors qu’il était en mission. Son parcours est un dossier exclusif de Radio Ndeke Luka

 

Né le 30 juin 1967 dans le faubourg de Bégoua à la sortie nord de Bangui, Patrice Edouard Ngaïssona est issu d’une famille modeste. Son père Raymond Ngaïssona fut commis de l’Etat, aujourd’hui admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il a commencé ses études primaires à l’école Ndress 1 dans le 4earrondissement de Bangui puis au lycée Barthélémy Boganda où il a eu son Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC).

 

Très vite, Patrice Edouard Ngaïssona est admis au collège technique de développement rural de Ngoulinga à Grimari (Ouaka) dans le centre du pays.  Inspecteur des Eaux et Forêt, Patrice Edouard Ngaïssona a renforcé son cursus pour être ingénieur des Eaux et Forêts.

 

Après un parcours qui n’a pas duré, il va demander et obtenir en l’an 2000, une mise en disponibilité et s’engage dans les affaires. Quelque mois plus tard, il sera arrêté dans une affaire de blanchiment d’argent avec Eric Sorongopé, alors ministre des Finances et du Budget avant d’être relâché.

 

Suite au coup d’Etat de François Bozizé le 15 mars 2003, Patrice Edouard Ngaïssona a fait partie des ténors de la convergence ayant porté François Bozizé au pouvoir en 2005 à l’issue des élections groupées où lui aussi, sera élu pour la première fois, député du 4e arrondissement face à Me Nicolas Tiangaye.

 

En 2008 Edouard Patrice Ngaïssona, président du club Stade Centrafricain (SCAF) a été plébiscité à la tête de la fédération centrafricaine de football, il  y sera aussi réélu et portera le flambeau du football centrafricain au niveau de l’UNIFFAC en juin 2017.

 

En 2011, il sera réélu député de Nana Bakassa d'où ses parents sont originaires. Au bénéfice de l’accord de Libreville entre François Bozizé et les rebellions du pays, Patrice Edouard Ngaïssona va entrer au gouvernement début 2013 et occuper le portefeuille de la Jeunesse et des Sports. Après deux mois de gestion, il va prendre le chemin de l’exil suite au renversement du régime de transition piloté par Bozizé et Tiangaye.

 

En janvier 2014, Patrice Edouard Ngaïssona fera parler de lui au plus fort de la crise où il rentre au pays et revendique la paternité des groupes Antibalaka qui avaient lancé les hostilités contre les Séléka à travers le pays le 5 décembre 2013.

 

Ces violences aux relents communautaires ont fait plusieurs morts et des dégâts matériels énormes. Plusieurs milliers de personnes sont contraints de quitter leur pays.

 

Sa posture n’étant pas compatible à celle de François Bozizé, il va divorcer du KNK pour créer sa formation politique le Parti Centrafricain pour l’Unité et le Développement (PCUD). Il a tenté d’être candidat à la présidentielle et aux législatives de 2015 sous la bannière de ce parti, mais sa candidature a été invalidée par l’Autorité Nationale des Elections.

 

Cependant, quelques combattants militants de ce parti se sont fait élire au parlement. C’est le cas de Alfred Yékatom Rombho arrêté le 29 octobre et transféré à la CPI le 17 novembre 2018. Mr Ngaïssona était l’un des principaux soutiens de Faustin Archange Touadéra au second tour de la présidentielle de 2016 face à Anicet Georges Dologuélé.

 

L’homme est dans le monde des affaires notamment président de l’établissement qui porte son nom. Son entreprise est active dans le bâtiment, les micros-finance etc.

 

Son arrestation ce 12 décembre 2018 par les autorités françaises sonne comme un rouleau compresseur contre les criminels présumés. À Bangui, les autorités judiciaires refusent pour le moment de commenter l’arrestation. La réaction des cadres de son parti est attendue dans les heures qui suivent.

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 10:52
RCA: l'ONU se penche sur le renouvellement du mandat de la Minusca
RCA: l'ONU se penche sur le renouvellement du mandat de la Minusca

 

Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

 

Par RFI Publié le 13-12-2018 Modifié le 13-12-2018 à 07:35

 

Avec plus d’un mois de retard sur le calendrier initial, le conseil de sécurité de l’ONU doit voter ce jeudi le renouvellement pour un an de la Minusca, la mission de l’ONU en Centrafrique sans changement sur ses effectifs. Ce délai avait permis aux Américains d’obtenir l’autorisation du congrès à Washington pour confier une nouvelle tâche aux casques bleus. Les Russes en ont profité pour renégocier les termes de la résolution qui reconnaît maintenant - en partie - leur rôle dans la mission de stabilisation en cours en RCA.

 

Face à la menace de veto que brandissait la Russie, Paris a finalement louvoyé pour trouver un compromis. D’accord pour reconnaître un rôle à la Russie dans la formation des forces armées centrafricaines (Faca), mais pas question d’autoriser leur redéploiement sous la supervision des casques bleus sans certification préalable des formateurs européens d’EUTM.

 

Leadership de l'UA

 

D’accord aussi pour reconnaître les contributions positives aux initiatives de paix parallèles mais un rappel ferme souligne que celles-ci doivent se faire sous le leadership de l’Union africaine (UA) qui pilote le processus de réconciliation en Centrafrique. Des concessions jugées cependant insuffisantes pour Moscou qui devrait s’abstenir lors du vote qui doit avoir lieu dans les toutes prochaines heures.

 

Paris a convaincu Washington

 

Pour le reste, Paris a réussi à convaincre Washington d’autoriser la Minusca à superviser le redéploiement des Faca dans le pays. Cela se fera sans augmentation du budget de la mission. Le représentant spécial de l’ONU, Parfait Onanga-Anyanga, devrait par ailleurs jouer un rôle politique plus important en rejoignant le panel des facilitateurs pour une médiation avec les groupes armés.


Paris entend ainsi redonner à l’ONU et à l’Union africaine leur centralité dans un processus de paix que la Russie entendait phagocyter depuis plusieurs mois.

 

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13 décembre 2018 4 13 /12 /décembre /2018 10:42
ARRESTATION D’UN « CHEF ANTI-BALAKA » EN FRANCE

Lu pour vous

 

http://lepays.bf  12 décembre 2018

 

L’opération de salubrité doit se poursuivre

 

Il s’appelle Patrice-Edouard Ngaïssona. Son nom ne dit, a priori, pas grand-chose. Mais il fut le coordonnateur général des anti-balaka, du nom de cette milice armée d’obéissance chrétienne créée par François Bozizé dont il fut d’ailleurs le ministre des Sports. Visé par un mandat d’arrêt international délivré par la Cour pénale internationale (CPI), l’ex-seigneur de guerre centrafricain a été alpagué, hier, 12 décembre 2018, à Paris, en France. Il est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans l’Ouest de la RCA, commis entre septembre 2013 et décembre 2014. A l’époque, estime la CPI, une « attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les anti-balaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir le groupe armé de l’ex-Séléka ». Patrice-Edouard Ngaïssona qui, rappelons-le, était jusqu’à son arrestation le président de la Fédération centrafricaine de football (FCF), s’il est extradé, rejoindra Yekatom Rombhof à Scheveningen, du nom de cet autre chef de guerre anti-balaka, arrêté et transféré à la Haye où il est jugé pour les mêmes faits de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il s’agit là de deux grosses prises pour la juridiction internationale dirigée par Fatou Bensouda qui, on se rappelle, avait ouvert, le 24 septembre 2014, une enquête sur les violences meurtrières qui avaient cours en RCA.

 

Les cas Yekatom et Ngaïssona feront école

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’opération de salubrité doit se poursuivre. Car, en fait de criminels, il y en a aussi bien dans les rangs des anti-balaka que des ex-Séléka, qui courent encore les rues. Peut-être existe-t-il encore d’autres mandats d’arrêt émis par la CPI non encore rendus publics comme ce fut le cas de Patrice-Edouard Ngaïssona qui, c’est peu de le dire, n’aurait pas pris le risque d’aller se pavaner en France, s’il savait le risque énorme qu’il encourait. C’est donc une lapalissade de dire que les cas Yekatom et Ngaïssona feront école en ce sens que désormais, la plupart des seigneurs de guerre centrafricains sauront où mettre les pieds, convaincus qu’ils paieront cash la moindre erreur. Et c’est tant mieux si cela peut contribuer à ramener la paix au pays de Faustin Archange Touadéra qui est plus à plaindre qu’à envier. En tout cas, avec l’arrestation de l’ex-coordonnateur des anti-balaka à Paris et la remise, il y a à peine 24 heures, de 1400 kalachnikov par Jean-Yves Le Drian aux forces armées centrafricaines, la France dont on dit qu’elle était en train de se faire ravir la vedette par la Russie de Vladimir Poutine, dans la gestion du dossier centrafricain, tente de reprendre la main. Et c’est peu dire !

B.O

 

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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 18:51

 

Communiqué de presse : 12.12.2018

 

Situation en République centrafricaine II : Patrice-Edouard Ngaïssona arrêté pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre

 

Aujourd'hui, le 12 décembre 2018, M. Patrice-Edouard Ngaïssona a été arrêté par les autorités de la République française conformément à un mandat d'arrêt délivré par la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour »).

Le Greffier de la CPI, M. Peter Lewis, a soumis aux autorités françaises une demande en vue de l'arrestation et de la remise à la Cour de N. Ngaïssona à l'issue des procédures nationales nécessaires.

 

La Chambre préliminaire II, composée du juge Antoine KesiaMbe Mindua, juge président, de la juge Tomoko Akane et du juge Rosario Salvatore Aitala, a délivré le mandat d'arrêt à l’encontre de M. Ngaïssona le 7 décembre 2018 pour sa responsabilité pénale présumée de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité qui auraient été commis dans l'ouest de la République centrafricaine (« RCA ») entre au moins le 5 septembre 2013 et au moins décembre 2014.

La Chambre est convaincue qu'il y a des motifs raisonnables de croire qu'un conflit armé ne présentant pas un caractère international était en cours sur le territoire de la RCA, entre au moins septembre 2013 et au moins décembre 2014, entre la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans) et les anti-Balaka (un contre-mouvement à la Séléka à prédominance chrétienne). La Chambre a également conclu qu'il y a des motifs raisonnables de croire que, de septembre 2013 au moins jusqu'en décembre 2014 au moins, une attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les anti-Balaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir la Séléka.

Dans ce contexte, M. Ngaïssona - en tant que plus haut dirigeant et « coordinateur général national » des anti-Balaka - serait responsable des crimes suivants prétendument commis dans différents endroits en RCA, notamment à Bangui, dans la préfecture de Lobaye, Yaloké, Gaga, Bossemptélé, Boda, Camot et Berberati, entre le 5 décembre 2013 au moins et au moins décembre 2014 :

 

 crimes contre l'humanité : meurtre et tentative de meurtre, extermination, déportation ou transfert forcé de population, emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparition forcée et autres actes inhumains; et

 

 crimes de guerre : meurtre et tentative de meurtre, torture, traitement cruel, mutilation, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, pillage, le fait de procéder à l’enrôlement d’enfants de moins de 15 ans et de les faire participer activement à des hostilités, déplacement de la population civile et la destruction des biens de l'adversaire.

 

La Chambre préliminaire II a trouvé des motifs raisonnables de croire que M. Ngaïssona serait responsable d’avoir commis ces crimes conjointement avec une autre personne ou par l’intermédiaire d’une autre personne, ou d’avoir apporté son aide, son concours ou toute autre forme d’assistance à la commission ou à la tentative de commission des crimes susmentionnés.

 

Contexte : Le 30 mai 2014, le gouvernement centrafricain a saisi la Cour de la situation en RCA depuis le 1er août 2012. Cette situation aurait impliqué des crimes présumés à la fois des groupes Séléka et des groupes anti-Balaka. Les violences auraient entraîné des milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes. Le 24 septembre 2014, Mme Fatou Bensouda, Procureur de la CPI, a ouvert une enquête sur cette situation.

 

Pour toute information complémentaire, veuillez contacter Fadi El Abdallah, Porte-parole et Chef de l'Unité des affaires publiques, Cour pénale internationale, au +31 (0)70 515-9152 ou +31 (0)6 46448938 ou à l'adresse fadi.el-abdallah@icc-cpi.int

 

Les activités de la CPI peuvent également être suivies sur Twitter, Facebook, Tumblr, YouTube, Instagram et Flickr

 

Le Monde avec Reuters Publié aujourd’hui à 16h04, mis à jour à 16h59

 

Le pays a basculé dans la violence en mars 2013 avec l’arrivée au pouvoir des rebelles musulmans de la Séléka puis la contre-offensive des milices anti-balaka.

Patrice-Edouard Ngaïssona, le chef d’une faction anti-balaka, milice à majorité chrétienne en Centrafrique, a été arrêté par les autorités françaises, a annoncé la Cour pénale internationale (CPI), mercredi 12 décembre. La CPI réclame son extradition.

La CPI a délivré un mandat d’arrêt à son encontre, le 7 décembre, « pour sa responsabilité pénale présumée de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans l’ouest de la République centrafricaine [RCA] entre, au moins, le 5 septembre 2013 et, au moins, décembre 2014 », précise-t-elle dans un communiqué. M. Ngaïssona « serait responsable de crimes dans différents endroits en RCA, notamment à Bangui, dans la préfecture de Lobaye, Yaloké, Gaga, Bossemptélé, Boda, Camot et Berberati », ajoute la CPI.

La Centrafrique a basculé dans la violence en mars 2013 avec l’arrivée au pouvoir des rebelles musulmans de la Séléka et la contre-offensive des milices anti-balaka.

Ministre de la jeunesse et des sports sous François Bozizé, Patrice-Edouard Ngaïssona, qui nie toute implication dans les violences, a été élu en février au comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), malgré les objections de mouvements de défense des droits humains tels que Human Rights Watch.

« Gros poisson »

L’arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona intervient moins d’un mois après le transfert vers la CPI d’Alfred Yekatom Rhombot, un autre chef anti-balaka. « Que l’on ne s’y trompe pas, avec Ngaïssona, c’est enfin un gros poisson qui vient de tomber dans les filets de la CPI. L’arrestation de cet ancien coordinateur des anti-balaka à Bangui montre la capacité de la justice internationale à s’attaquer aux premiers responsables des violences ensanglantant la Centrafrique depuis 2012 », s’est ainsi félicité Drissa Traoré, le vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme.

 

Le président de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme, Joseph Bindoumi, a pour sa part estimé que « pour éviter les accusations de partialité […] il est important de juger l’ensemble des parties s’étant rendues coupables de massacres et d’exactions graves lors d’un conflit. C’est pourquoi nous demandons à ce que des ex-Seleka puissent être arrêtés et jugés. »

Un patron du football centrafricain et ex-milicien arrêté en France pour crimes de guerre

 

Mise à jour 12.12.2018 à 18:0 AFP

 

Un ex-chef de milice centrafricaine et figure de proue des autorités du football africain a été arrêté mercredi en France pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a annoncé la Cour pénale internationale (CPI).

"M. Patrice-Edouard Ngaïssona a été arrêté par les autorités de la République française conformément à un mandat d'arrêt" délivré par la Cour en décembre 2018, a indiqué la CPI dans un communiqué.

"Nous avons été informé de cette arrestation il y a très peu de temps. La CPI a son fonctionnement, j'imagine qu'ils ont estimé avoir une opportunité pour le faire", a déclaré à l’AFP Ange-Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement centrafricain.

Brièvement ministre des Sports en Centrafrique, M. Ngaïssona est poursuivi pour sa responsabilité pénale présumée dans des crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans l'ouest de la République centrafricaine entre septembre 2013 et décembre 2014, a précisé la Cour.

Malgré un lourd passif en Centrafrique à la tête de milices antibalaka, M. Ngaïssona avait été élu en février au comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF).

Personnage controversé, il préside également la région "centre" de la confédération ou UNIFFAC (Union des Fédérations de football d’Afrique centrale).

Selon son porte-parole, M. Ngaïssona est de plus président de la Fédération centrafricaine de football.

Son nom est régulièrement cité dans les rapports de l'ONU et dans les notes d'enquête de la justice centrafricaine comme l'un des chefs des milices antibalaka qui ont semé la terreur dans le pays.

Créées en 2013 après la prise du pouvoir à Bangui par les rebelles de la coalition à dominante musulmane de la Séléka, ces milices peu structurées ont pris les armes en prétendant défendre les intérêts des chrétiens et en représailles aux exactions des groupes armés musulmans.

A la chute du président Michel Djotodia issu de la Séléka en 2014, les antibalaka se sont lancés dans une chasse aux musulmans dans Bangui et ses environs, faisant des centaines de morts.

Basée à La Haye, la CPI "a soumis aux autorités françaises une demande en vue de l'arrestation et de la remise à la Cour de M. Ngaïssona à l'issue des procédures nationales nécessaires".

- Réactions en Centrafrique -

Cette arrestation intervient quelques semaines seulement après la remise à la Cour d'un autre ex-chef de milice antibalaka, Alfred Yekatom, surnommé Rambo.

La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) s'est félicitée de cette nouvelle.

"Ngaissona est un grand leader antibalaka. Après l'arrestation de Rambo et Ngaïssona, la CPI doit également se tourner vers les leaders de l'ex-Séléka", a déclaré Pierre Brunisso, coordinateur du projet FIDH à Bangui.

Selon la CPI, il y a des "motifs raisonnables" de croire qu'une "attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les antibalaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir la Séléka".

"En tant que plus haut dirigeant et +coordinateur général national+ des antibalaka", M. Ngaïssona est notamment accusé par la Cour de "meurtre et tentative de meurtre, extermination, déportation ou transfert forcé de population" ainsi que de "l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans".

Son arrestation a été diversement accueillie en Centrafrique.

"C'est normal, il fallait que ça arrive. Il a fait des choses lui aussi, il doit être puni", a expliqué Marcellin, un habitant de Bangui qui faisait partie des milices antibalaka en 2014.

Mais un chef antibalaka d’un quartier de la capitale centrafricaine, estime que c'en est "trop".

"On a montré notre bonne volonté à déposer les armes mais ça fait deux fois qu'un ancien antibalaka est arrêté. Il commence à y avoir des gens qui s'agitent dans les quartiers, mais nous sommes en train d'appeler au calme tant que nous n'avons pas plus d'informations. On essaie d'entrer en contact" avec Ngaïssona, a-t-il indiqué sous couvert d’anonymat.

 

Par Sara MAGNIETTE

© 2018 AFP

 

Centrafrique : un chef anti-balaka arrêté en France pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre
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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 18:49
Crise : la Centrafrique, un dojo franco-russe ?
Crise : la Centrafrique, un dojo franco-russe ?
Crise : la Centrafrique, un dojo franco-russe ?

 

http://fr.africanews.com  John Ndinga Ngoma Content provided by AFP, AGENCES

 

Don d’armes, formation des forces armées, financement d’activités culturelles, …. La France et la Russie rivalisent d’initiatives pour aider la Centrafrique à sortir de la crise qui la frappe depuis cinq ans. Mais, les intérêts des deux puissances semblent bien différents.

La ministre française des Armées est arrivée ce lundi à Bangui. Comme pour s’accommoder de la tradition africaine qui veut qu’on apporte quelque présent à la personne qu’on visite, Florence Parly a remis 1 400 fusils d’assaut (kalachnikov de type AK-47) et trois embarcations amphibies aux forces armées centrafricaines (FACA).

Si ce don procède des relations séculaires et excellentes existant entre la France et son ancienne colonie, d’autres puissances se montrent de plus en plus solidaires de la République centrafricaine (RCA) pour l’aider à sortir de la crise politico-militaire qui la cisaille depuis 2013.

Parmi ces puissances, le géant russe. Exempté comme la France de l’embargo sur la livraison des armes à la RCA, le pays de Vladimir Poutine a livré en janvier dernier aux FACA, une cargaison de 1 700 armes de type Kalachnikov.

Pour Florence Parly, « il est important que cette contribution positive qu’un certain nombre de pays, parmi lesquels la Russie, apportent, puisse s’inscrire dans l’initiative africaine de paix qui est soutenue par l’UA », a-t-elle déclaré ce mardi au cours d’un point de presse.

La Russie a aussi formé 2 000 soldats et les a aidés à se déployer dans certaines localités reculées du nord, du centre ou du sud-est. Elle y a envoyé 170 instructeurs civils, qui ne sont autres que des mercenaires, étroitement liés à des sociétés minières russes, avoisinant aujourd’hui 300 à 400 hommes, selon des sources occidentales.

« Contribution positive »

Le volet culturel n’est pas mis de côté. En finançant le concours de beauté Miss Centrafrique 2018, la radio Lengo Songö et des journaux comme « La Feuille volante du président », la Russie est loin d’oublier que la culture peut adoucir les mœurs dans un pays en conflit. Il s’agit de « restaurer le charme d’antan de Bangui La coquette (surnom de la capitale centrafricaine) », selon un Banguissois.

« C’est important le concours des miss, il y a de très belles filles dans le pays, et avant on ne les mettait pas en valeur », s’est réjouie dimanche, Vénus Claudie Perrière, sœur de Charlène Sombo, miss élue miss Centrafrique 2018.

« La déclaration de Khartoum récemment signée est un gage de paix », déclarait pour sa part Léa Floride Mokodopo, organisatrice du concours. Initié par la Russie en août, le sommet de Khartoum est une médiation entre les groupes armés qui occupent les 2/3 du pays pour tenter de trouver une issue à la crise que connaît la Centrafrique depuis 2013.

Un sommet un peu mal perçu par la France. « Il n’y a aucune alternative, ni souhaitable, ni susceptible de réussir en dehors de celle de l’UA », déclarait en septembre dernier, Jean Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, lors d’une visite à Bangui.

S’il n’existe pour l’instant aucune relation de cause à effet, l’assassinat en fin juillet de trois journalistes russes en terre centrafricaine pourrait aussi s’inscrire dans ce contexte où tout porte à croire qu’il y a une sorte de concurrence entre la France et la Russie dans ce pays d’Afrique centrale.

Un pays qui, à l’instar de bien d‘États au monde peut payer un lourd tribut à l’antagonisme entre grandes puissances de la planète.

 

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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 18:37
Les Peuls M’Bororo du Tchad face aux changements climatiques
Les Peuls M’Bororo du Tchad face aux changements climatiques
Les Peuls M’Bororo du Tchad face aux changements climatiques
Les Peuls M’Bororo du Tchad face aux changements climatiques

 

 

Par Arnaud Jouve Publié le 11-12-2018 RFI  Modifié le 11-12-2018 à 09:54

 

Sur toute la bande sahélienne et au-delà, vit un des plus grand peuple autochtone de pasteurs nomades du continent. On les appelle les Foulani, les Peuls. Leurs grands parcours de transhumances, qui peuvent s’étendre sur plusieurs milliers de kilomètres à travers l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, sont entièrement tributaires de leur environnement. Mais depuis quelques dizaines d’années, la violence des changements climatiques et ses multiples conséquences ont bouleversé ces écosystèmes fragiles, condamnant les animaux et les hommes à survivre dans un environnement de plus en plus hostile. A l’heure où se joue l’avenir de la planète à la COP24 en Pologne, rencontre avec les Peuls M’Bororo du Tchad, l’un des pays d’Afrique les plus touchés par les changements climatiques.

Les Peuls sont un grand peuple d’éleveurs nomades que l’on trouve sur toute la bande sahélienne sur plus de 23 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. L’une de ses composantes, que l’on nomme les Peuls M’Bororo, sont présents au Tchad, au Cameroun, au Nigeria et en République centrafricaine. Ce sont des éleveurs d’une variété de bœufs rouges à grande cornes que l’on appelle M’Bororoji, d’où leur nom. C’est un peuple qui a toujours réalisé de grands parcours de transhumance à travers plusieurs pays avec le bétail, mais depuis la grande sécheresse de 1985, beaucoup ont perdu des bêtes et certains sont devenus des semi-nomades et ont des parcours plus modestes d’une centaine de kilomètres en fonction des saisons, à la différence de ceux qui continuent encore les grandes transhumances dans un environnement de plus en plus hostile. Les Peuls sont en recherche permanente du bien-être de leur animal avec lequel ils ont une relation très forte, ce qui les amène à se déplacer constamment à la recherche des meilleurs pâturages pour leurs animaux. Totalement tributaires de l’environnement et des ressources naturelles, les Peuls sont en Afrique l’un des peuples les plus menacés par les changements climatiques.

Le Peul est toujours lié à son animal qui est la vache. Comme l’explique Hindou Oumarou Ibrahim, la coordinatrice de l’Association des femmes Peuls Autochtones du Tchad (AFPAT), «l'animal n’est pas utilisé à des fins économiques ou pour le prestige, c’est une identité pour nous. On dit toujours : «un Peul doit avoir son bœuf, le lait, sa brousse», c’est cette identité qu’on défend». Les Peuls marchent toujours derrière leurs bêtes, ce sont les animaux qui sentent les saisons, la présence de l’eau, ou le moment de partir et qui guident les hommes dans leurs déplacements sur de grands parcours qu’ils connaissent et pratiquent depuis toujours. Leur seul revenu provient du lait ou du beurre qu’ils obtiennent avec leurs troupeaux et qu’ils vendent dans les villages qu’ils rencontrent pour s’acheter de la nourriture, du savon ou tous les produits dont ils ont besoin.

La vie des hommes consiste à trouver en permanence les conditions de vie optimale pour leurs animaux. Quand une bête est blessée ou malade elle reste avec les hommes qui la soignent et l’aident. Chaque animal a un nom et répond à l’appel de son maître comme en témoigne Ada, une femme Peul M’Bororo en transhumance. «Nos vaches, on les caresse, on cherche des bonnes herbes pour leur donner avec la main, tellement on les aime. Si j’en appelle une par son nom, même si elle est au milieu du troupeau, elle se lève pour venir me voir. Elle s’approche, me lèche et je la caresse, car il y a une grande tendresse entre nous. Notre attachement à nos bêtes, c’est plus fort qu’avec les enfants, on les aime plus que tout».

Un art de vivre au plus près de la nature

Les Peuls M’Bororo sont eux-mêmes composés de plusieurs communautés. Chacune d’elles constitue un clan qui regroupe plusieurs familles sous la direction d’un chef. Chaque famille à son troupeau et la vie est rythmée par le déplacement du clan sur le parcours de transhumance. Les familles transportent très peu de choses avec elles, hormis les nattes pour dormir, quelques effets et le produit de la vente du lait, car la nature fournit le reste. C’est une nature prodigue où chaque espèce d’herbe, d’arbre, a plusieurs noms dans la langue peul pour qualifier chaque plante dans tous ses états. Un savoir millénaire qui témoigne d’une très grande connaissance de l’environnement dans lequel ils vivent en parfaite harmonie pour leur plus grand plaisir. Une qualité de vie dans le Sahel que résume Ada par ces mots : «Nous sommes très heureuses et fières de vivre notre vie, surtout pendant la saison des pluies. Car quand il pleut, il y a une très belle odeur de la terre humide qui se lève, et cela, ça fait notre bonheur. Quand on va sous un arbre enlever des feuilles pour un repas, les arbres sont pleins de feuilles, dans la brousse, il y a plein d’herbes partout où les vaches peuvent pâturer. Et quand les vaches ont le ventre plein, il y a du lait, et ce lait-là a un goût particulier qui fait notre bonheur… C’est une vie unique, nulle part ailleurs il y a cette qualité de vie et on adore ça».

Climat : " c’est tout notre monde qui disparaît "

Mais bien que le Tchad soit un très très faible contributeur d’émissions de gaz à effet de serre, il subit violemment les effets du réchauffement climatique. Les températures, déjà très élevées, sont en augmentation. Les cumuls pluviométriques sont en diminution, les cycles saisonniers se modifient et les vents sont devenus très violents. Dans le Sahel, comme en témoigne la disparition progressive du lac Tchad, les changements climatiques ont des conséquences catastrophiques qui se répercutent en cascade sur l’environnement, avec des impacts sur la flore, la faune, la vie des hommes et en particulier celle des nomades.

EL Hadj Moussa Hammani, chef de clan d’une communauté de Peuls M’Bororo, réagit depuis son campement en plein Sahel : «Regardez l’endroit où nous sommes. Il n’y a plus d’arbres, tout est ouvert… Il y a une quarantaine d’années, ici vous n’auriez pas pu rouler en voiture, vous n’auriez même pas pu pénétrer, car tout était couvert par la forêt. Ici, il y avait des quantités de lions, de hyènes, de gazelles qui n’étaient pas farouches à notre approche, il y avait de très beaux pâturages avec des bonnes herbes qui n’existent plus …Maintenant regardez, tout a disparu, il n’y a plus d’eau, il n’y a plus rien… ». Et Ada de rajouter : «Maintenant, c’est une période très difficile pour nous, il n’y a plus d’herbe, il n’y a plus d’ombre. Les vaches ne peuvent plus se rassasier et donc il n’y a presque plus de lait. Et quand il n’y a plus de lait, on ne peut plus nourrir nos enfants, et on n’a plus aucun revenu pour nos besoins et c’est très dur pour nous. En plus, pour survivre, les hommes sont parfois contraints de vendre un animal pour manger, et ça, c’est très difficile à vivre pour nous. C’est tout notre monde qui disparaît ».

Dangers et fermeture des routes

Autre conséquence de ces changements dus à la dégradation de l’environnement, l’aggravation des problèmes de sécurité, notamment pour les nomades. Comme le résume Hindou Oumarou à propos des rives du lac Tchad: «Avec les impacts du changement climatique, il n’y a pas assez de ressources sur l’agriculture, sur la pêche, il y a des gens qui quittent d’autres régions pour venir vers le lac (où il y a de l’eau, des terres encore fertiles) et dès qu’ils voient un animal qui pâture, il le vole ». Le deuxième conflit, c’est le phénomène Boko Haram. Hindou Oumarou: «Dans toute la région, la pauvreté s'aggrave, les gens sont plus vulnérables, il y a tous ceux qui ne se sont pas épanouis, qui sont atteints dans leur dignité et qui viennent grossir les rangs des groupes terroristes». Or, ces groupes terroristes sont très présents dans les petites îles du lac Tchad, où se trouvent les pâturages où transitaient chaque année les troupeaux en transhumance. Ces zones sont devenues inaccessibles car trop dangereuses et ont amené certains clans à changer leurs parcours, en cessant d'aller jusqu’au Nigeria depuis le Tchad.

Mais pour beaucoup, le plus préoccupant, c’est l’accaparement des terres pour l’agriculture un peu partout, notamment par des militaires, qui ce faisant, bloquent les routes traditionnelles de transhumance des éleveurs Peuls M’Bororo et parfois les taxent impunément. Auparavant, le passage des troupeaux était de bon augure car ils fertilisaient les terres des agriculteurs avec leurs déjections. Aujourd’hui, ils sont devenus pour ces nouveaux arrivants une source de conflit qui se termine souvent en bagarres qui font parfois des morts.

Vivre et ne plus survivre

«Avec les impacts des changements climatiques on est en train de tout perdre » conclut Hindou Oumarou. On n'a plus le temps d’organiser des fêtes, ni pour danser, ni pour chanter. Les femmes doivent doubler leur temps de travail pour chercher de l’eau, préparer à manger, chercher des plantes médicinales. Les hommes doivent doubler leur temps de travail pour trouver des pâturages, et les chemins pour y amener le bétail. Donc, les esprits sont occupés sur la manière dont on va survivre, plutôt que la manière dont on va s’épanouir, et vivre. Nous, on n’a pas besoin de survivre, on est fatigués de survivre. On doit vivre. Pour nous, ça signifie vivre en harmonie avec notre environnement, c’est pouvoir développer cette culture de connaissances, de chants, de danses, et d’être heureux. D’avoir accès à ce lait dont on a besoin, d’avoir accès à ces vaches, de s’asseoir et d’écouter les sons de la nature. Mais on ne peut pas faire tout ça maintenant».

Le Tchad, pays enclavé du Sahel de 1 284 000 km2, à vocation essentiellement agro-silvo-pastorale, est un pays où l’élevage est un secteur clé de l’économie. Le Tchad possède un cheptel de 114 millions de tête de bétail toutes espèces confondues, auquel il faut rajouter 36 millions de volailles. Avec la filière lait, ce capital est la principale richesse du Tchad et le pays entend développer encore ce secteur avec principalement de l’élevage intensif, tout en laissant une place particulière aux nomades qui réalisent encore de grandes transhumance.

Mais le Tchad est aujourd’hui l'un des pays les plus touchés par les changements climatiques. A l’occasion de la Conférence de la Convention des Nations Unies sur les Changements climatiques qui se tient en Pologne, la COP24. Le Tchad rappelle sa position et ses attentes dans la négociation.

Sidick Abdelkerim Haggar, ministre tchadien de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche

10-12-2018

 

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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 17:35
Arrestation en France de Patrice-Edouard Ngaïssona, ex-chef anti-balaka en RCA

 

 

Par RFI Publié le 12-12-2018 Modifié le 12-12-2018 à 16:17

 

L’ancien chef rebelle centrafricain Patrice-Edouard Ngaïssona a été arrêté ce mercredi 12 décembre 2018 par les autorités françaises. Ancien leader du groupe armé anti-balaka, il a été arrêté en France conformément à un mandat d’arrêt délivré par la CPI à La Haye.

 

Le mandat d’arrêt a été délivré le 7 décembre pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans l’ouest de la RCA, précise un communiqué de la Cour pénale internationale.

 

Les faits dateraient de septembre 2013 au moins à décembre 2014. A l’époque Patrice-Edouard Ngaïssona était l’un des plus hauts dirigeants du mouvement anti-balaka, le coordinateur général national.

 

Durant la période considérée, la Cour estime qu’au moins une attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les anti-balaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir le groupe armé de l'ex-Seleka.

 

Aujourd’hui président de la Fédération centrafricaine de football et ancien ministre des Sports sous François Bozizé, Patrice-Edouard Ngaïssona est donc poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité (meurtre, extermination, déportation, etc.) et crimes de guerre (meurtre, torture, traitement cruel, mutilation, etc.)… Son arrestation intervient peu de temps après celle d’Alfred Yekatom Rhombot lui aussi anti-balaka, avec des responsabilités plus locales à Bangui.

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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 17:28
Nouvelles nationales sur RJDH
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Centrafrique : Patrice Edouard Ngaissona arrêté par la CPI à Paris

 

PAR FRIDOLIN NGOULOU LE 12 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 12 décembre 2018 (RJDH)—Patrice Edouard Ngaissona, coordonnateur politique des miliciens Anti-Balaka est arrêté ce 12 décembre 2018 à Paris pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. L’information est confirmée parla CPI dans un communiqué de presse y relatif.

Patrice-Edouard-Ngaïssona a été arrêté par les autorités françaises conformément à un mandat d’arrêt délivré par la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale (CPI) alors qu’il se rendait à Paris ce matin.

Dans un communiqué de presse, le Greffier de la CPI, M. Peter Lewis, a soumis aux autorités françaises une demande en vue de l’arrestation et de la remise à la Cour de N. Ngaïssona à l’issue des procédures nationales nécessaires.

Les crimes reprochés au suspect Ngaissona sont : crimes de guerre notamment,  meurtre et tentative de meurtre, torture, traitement cruel, mutilation, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre la population civile, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules employés dans le cadre d’une mission d’aide humanitaire, le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés à la religion, pillage, le fait de procéder à l’enrôlement d’enfants de moins de 15ans et de les faire participer activement à des hostilités, déplacement de la population civile et la destruction des biens de l’adversaire.

En ce qui concerne les crimes contre l’humanité , Ngaissona est accusé pour meurtre et tentative de meurtre, extermination, déportation ou transfert forcé de population, emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique, torture, persécution, disparition forcée et autres actes inhumains.

La Chambre préliminaire II, composée du juge Antoine KesiaMbe Mindua, juge président, de la juge Tomoko Akane et du juge Rosario Salvatore Aitala, a délivré le mandat d’arrêt à l’encontre de M. Ngaïssona le 7 décembre 2018 pour sa responsabilité pénale présumée de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans l’ouest de la République centrafricaine entre au moins le 5 septembre 2013 et au moins décembre2014. 

Le gouvernement centrafricain a saisi la CPI depuis 2014 sur la situation des crimes commis par des groupes Séléka et des groupes anti-Balaka.

Ngaissona rejoint alors Alfred Yekatom Rombhot, l’un des leaders Anti-Balaka en détention depuis le 29 octobre avant d’être transféré à la CPI le 17 novembre 2018.  

 

 

Centrafrique : La LCDH considère l’arrestation par la CPI de Patrice Edouard Ngaissona comme la politique de deux poids deux mesures

 

PAR VIVIEN NGALANGOU LE 12 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, le 12 Décembre 2018 (RJDH)—L’arrestation ce matin par la Cour Pénale Internationale de Patrice Edouard Ngaïssona, coordonnateur des Anti-Balaka est qualifiée de politique de deux poids deux mesures par le président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme Joseph Bindoumi. Il l’a fait savoir dans une interview accordée au RJDH quelques heures après l’arrestation.

L’arrestation par la CPI de Patrice Edouard Ngaissona intervient un mois après celle de Yékathom Rombot. C’est ce qui amène Joseph Bindoumi, Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCDH) à qualifier cette arrestation de tendancieuse, « quand on cherche les chefs Anti-Balaka, il faut arrêter les Séléka aussi. Comment en l’espace d’un mois on arrête deux leaders Antibalaka alors que ceux des Séléka ne sont même pas inquiétés ? Cette attitude prête à confusion et relève d’une politique de deux poids deux mesures », dénonce le président de la Ligue.

Joseph Bindoumi craint que ces arrestations à répétition pourraient créer de nouvelles tensions dans le pays, « il est possible que ce genre de comportement puisse entrainer le pays dans de nouvelles flambées de violences pare que personne ne peut comprendre que seuls les  Antibalaka soient transférés à la CPI. Pour nous, si on arrête les Antibalaka, il faut bien mettre la main sur des gens comme Al Katim, AbdoulayeHissène, Ali Darass», fait-il savoir. Patrice Edouard Ngaïssona, coordonnateur des Anti-Balaka Ngaïssona a été à Paris. Il devrait être transférer la CPI qui a lancé depuis deux semaines un mandat d’arrêt contre lui

 

L’Accord de défense signé entre la Centrafrique et la Russie serait au cœur d’une plénière à l’Assemblée Nationale ce Jeudi

 

PAR JEFFERSON CYRILLE YAPENDE LE 12 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 12 décembre 2018 (RJDH)—Le ministre délégué auprès du Ministre des Affaires Étrangères et des Centrafricains de l’Étranger, Chargé de la Francophonie et du protocole d’État, Chancel Sékodé Ndeugbayi, serait devant les élus de la nation ce jeudi 13 décembre 2018. Au cœur du débat : « l’Accord de défense signé entre la République Centrafricaine et la Fédération de Russie ».

Après que la classe politique s’est élevée pour demander au gouvernement de rendre public le contenu de l’Accord de défense signé entre la Centrafrique et la Russie, c’est au tour de l’Assemblée nationale d’entrer dans la danse pour interpeller le gouvernement pour donner des explications  sur cet Accord aux Centrafricains.  

Cependant, le département des Affaires Étrangères en charge de défendre, « cet Accord traverse en ce moment une zone de turbulence avec l’affaire du ministre, Charles Amel Doubane, qui  aurait refusé de mettre pied dans son cabinet depuis plusieurs jours après la manifestation de plusieurs jeunes »,de l’une des  associations proches du régime Touadéra dénommée Bé-Africa Engagée demandant la démission du ministre suite à son soutien à l’Église Catholique qui appelait les fidèles à ne pas participer aux festivités du 1er décembre 2018.

Certaines sources proches de la présidence, contactées par le RJDH confirment que le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Félix Moloua serait désigné par un décret présidentiel pour assurer l’intérim du ministre Doubane qui est encore officiellement en fonction. Ce décret n’est pas encore rendu public car, aucune copie n’est publiée. C’est finalement le ministre délégué aux Affaires Étrangères, Chancel Sékodé qui se présenterait devant les élus du peuple pour défendre l’Accord de défense signé entre la Centrafrique et la Russie.

 

Centrafrique : Un Chef des Anti-Balaka de Combattant condamné à 20 ans de travaux forcés par la Cour

 

PAR VIVIEN NGALANGOU LE 12 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 12 Décembre 2018 (RJDH) — La Cour criminelle dans son audience de la semaine a condamné Urbain Sami alias Baoua, un chef des Anti-Balaka  de Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui à purger une peine de 20 ans des travaux forcés. La sentence a été prononcée le lundi 10 décembre à Bangui après trois jours de procès.

Ce leader du mouvement Anti-Balaka de Combattant, Urbain Sami, est poursuivi par la Cour pour association des malfaiteurs, complicité d’assassinat, vol à main armée et détention illégale d’armes et minutions de guerre. Les infractions auraient été commises dans les quartiers de Combattant, proche de l’aéroport Bangui-Mpoko et une partie de 5èmearrondissement.

Le Procureur général, Eric Didier Tambo, dans son réquisitoire a demandé la peine de travaux forcés à perpétuité contre Urbain Sami, pour les faits qui lui sont reprochés, «la lutte contre l’impunité en Centrafrique est de sanctionner tous les auteurs des crimes perpétrés, dont monsieur Urbain Sami alias Baoua. Il doit être condamné pour détention illégale d’armes et minutions de guerre, vol à main armée et assassinat puisse que les faits sont bien établis», a requis le procureur général.

Des peines de travaux forcés demandées par le Parquet général, la Cour a décidé de 20 ans de travaux forcés. «La Cour, après avoir analysé les faits, vous accorde des mesures atténuantes parce que vous avez assisté à la tuerie des deux personnes.  La Cour vous condamne à 20 ans de travaux forcés», a martelé Pamphile Oradimo, Président de la Cour.

La défense compte à partir de cette sentence se pourvoir en cassation, car selon elle, « les preuves matérielles ne sont pas versées au dossier de notre client ». Au moins une dizaine de personnes sont condamnées parla Cour depuis le début de la 2ème session criminelle ayant débuté le 16 novembre dernier.

 

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