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  • : informations générales sur la république centrafricaine et l'Afrique centrale
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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 17:35

 

 

Par RFI Publié le 17-12-2018 Modifié le 17-12-2018 à 15:16

 

Après plusieurs reports, la République centrafricaine lance ce 17 décembre dans le nord-ouest du pays un programme DDR (Désarmement, démobilisation et réintégration) en direction d'ex-combattants, dans un pays qui fait encore face à des violences.

 

En Centrafrique, le lancement ce 17 novembre de ce nouveau programme DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion) se déroule en ce moment dans la ville de Paoua, dans la région d'Ouham-Pende, dans le nord-ouest du pays. Le président centrafricain, des ministres et le numéro deux de la Minusca, la mission de l'ONU en Centrafrique, sont sur place depuis ce matin pour « le grand DDR ».

Ce programme va toucher quelque 500 ex-combattants issus des RJ, Révolution et Justice, la branche Sayo et la branche Belanga, deux milices anti-balakas, dans cette région du nord-ouest de la Centrafrique. En tout, le grand DDR, financé à hauteur de 30 millions de dollars par la Banque mondiale, va concerner quelque 7 000 ex-combattants au niveau national. Très peu par rapport aux membres des groupes armés, évalués à 45 000 au plus fort du conflit centrafricain.

Trois échecs

Les programmes DDR sont normalement mis en place dans des pays post-conflit, ce qui n'est pas le cas de la Centrafrique, où l'on estime que 80% du territoire est sous la coupe des groupes armés. Autre défi : plusieurs grands groupes armés, qui ont leur propre agenda politique, sont hostiles à ce programme. De plus, il y a quelques jours, deux des principaux groupes anti-balakas se sont retirés du processus DDR après l'arrestation d'un de leurs leaders à Paris.

Le nouveau programme DDR est par ailleurs le quatrième du genre initié dans le pays depuis le début des années 2000. Les trois premiers ont tous échoué.
Mais le pouvoir centrafricain se veut optimiste. Il table pour cela sur la volonté affiché par un grand nombre de groupes armés de participer au programme. Il anticipe aussi les résultats de l'initiative de paix menée de l'Union africaine (UA).

RCA: lancement du programme de désarmement DDR à Paoua, dans le nord-ouest
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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 17:11

 

https://www.radiondekeluka.org samedi 15 décembre 2018 10:49

 

Le Mouvement Antibalaka aile Maxime Mokom a exigé  vendredi 14 décembre le transfèrement pure et simple de Edouard Patrice Ngaïssona et Alfred Yékatom alias Rombho à la Cour Pénale Spéciale en Centrafrique pour leur jugement. Au cas contraire, les Antibalaka se retireront de tout processus visant à ramener de la paix et à rétablir la sécurité.

 

"C'est tout à fait normal qu'ils soient ramenés et jugés en terre centrafricaine", a indiqué Richard  Soumalékra, porte parole du Mouvement Antibalaka aile Mokom, faisant allusion au communiqué de presse publié au sortir de leur Assemblée Générale de ce vendredi.

 

"Nous avons souligné au Gouvernement que, les ministres qui nous représentent vont se retirer et, nous demandons le retrait de nos membres du comité de pilotage du DDRR et enfin, c'est notre retrait pur et simple du processus de panel de l'Union Africaine pour la paix et la réconciliation en RCA", a-t-il poursuivi mettant la barre haute pour durcir leur position et obtenir ce transfèrement.

 

La coordination des Opérations des Antibalaka aile Ngaïssona s'est dite toutefois favorable au processus de paix enclenchée dans le pays. Elle a exigé tout comme l'autre partie le retrait de leurs représentants dans le comité consultatif du DDRR et la démission dans les deux jours qui suivent le communiqué de presse du ministre Jacob Mokpem du Gouvernement.

RCA : Le mouvement Antibalaka aile Mokom exige le transfert de Ngaïssona et Yékatom à la CPS
RCA : Le mouvement Antibalaka aile Mokom exige le transfert de Ngaïssona et Yékatom à la CPS
RCA : Le mouvement Antibalaka aile Mokom exige le transfert de Ngaïssona et Yékatom à la CPS
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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 17:01
Les Premières Dames Africaines s’engagent à soutenir la Fondation Merck
Les Premières Dames Africaines s’engagent à soutenir la Fondation Merck

 

Les Premières Dames Africaines s’engagent à soutenir la Fondation Merck pour l’autonomisation des femmes infertiles en tant qu’Ambassadrices

 

Les Premières Dames sont devenues les Ambassadrices de la campagne « Merck More Than A Mother » visant à éliminer la stigmatisation liée à l'infertilité dans leur pays

 

DAKAR, Sénégal, 17 décembre 2018/ -- La Fondation Merck (Merck-Foundation.com), la branche philanthropique de Merck Allemagne, a mené la 5ème édition de « Merck Africa Asia Luminary », présidée par Le Président de la République du Sénégal, S.E. MACKY SALL et en partenariat avec le Ministère de la Santé du Sénégal à Dakar.

Pendant le Luminaire, le Dr. Rasha Kelej, CEO Merck Foundation, a déclaré : « Je suis très fière du fait que de nombreuses Premières Dames se sont associées à la Fondation Merck et ont accepté d'être les Ambassadrices de notre campagne unique et historique intitulée « Merck more than a Mother » pour l’autonomisation des femmes infertiles et éliminer la stigmatisation liée à l’infertilité dans leurs pays ».

Les Premières Dames ont pris l'engagement lors de la cérémonie d'ouverture du « Merck Africa Asia Luminary » 2018.

L’engagement a été prise par :

S.E. MARIEME FAYE SALL, La Première Dame du Sénégal, ensemble avec

S.E. NEO JANE MASISI, La Première Dame du Botswana ;

S.E. DENISE NKURUNZIZA, La Première Dame de la République du Burundi ;

S.E. BRIGITTE TOUADERA, La Première Dame de la République Centrafricaine;

S.E. HINDA DEBY ITNO, La Première Dame du Tchad ;

S.E. REBECCA NAA OKAIKOR AKUFO-ADDO, La Première Dame du Ghana ;

S.E. AISSATA ISSOUFOU MAHAMADOU, La Première Dame du Niger ;

S.E. FATIMA MAADA BIO, La Première Dame du Sierra Leone et

S.E. ESTHER LUNGU, La Première Dame de Zambie

Les Premières Dames ont également discuté de la stratégie visant à renforcer les capacités de soins de santé dans les domaines du cancer, de l'infertilité, du diabète et de l'hypertension dans leurs pays respectifs, en partenariat avec la Fondation Merck.

La Première Dame du Botswana, S.E. NEO JANE MASISI, a souligné : « Cette campagne est très importante pour mon pays et pour l’Afrique en général. Je soutiens pleinement cette initiative en tant que la Première Dame du Botswana. Je crois fermement en l'importance de l’autonomisation des femmes infertiles, qui sont maltraitées et discriminées dans de nombreuses cultures pour leur incapacité à avoir d'enfants et fonder une famille ».

Lien vers son discours complet: https://www.youtube.com/watch?v=1T3u_unKGQM&t=392s (https://bit.ly/2CilDG0)

La Première Dame de la République du Burundi, S.E. DENISE NKURUNZIZA a déclaré : « Merci à la Fondation Merck pour cette campagne unique. C'est la première fois que nous avons une initiative pour l’autonomisation des femmes infertiles et en prend soin d’elles ».

Lien vers son discours complet: https://www.youtube.com/watch?v=F0Wy4mXd5Ak(https://bit.ly/2GknyhG)

S.E. BRIGITTE TOUADERA, La Première Dame de la République Centrafricaine, a déclaré : « J'ai accepté avec joie d'être l'ambassadrice de « Merck more than a Mother » en 2016. Il s'agit d'une campagne historique que j'ai lancée avec eux dans mon pays ».

Lien vers son discours complet: https://www.youtube.com/watch?v=MYrUq09CifU&t=396s (https://bit.ly/2rP8sXr)

La Première Dame du Tchad, S.E. HINDA DEBY ITNO a déclaré : « Grâce à cette plate-forme, en collaboration avec toutes les autres ambassadrices, nous pouvons créer un changement de culture à travers l'Afrique pour autonomiser les femmes sans enfants en créant une prise de conscience et un changement de culture ».

Lien vers son discours:  https://www.youtube.com/watch?v=OoHnGN3_ca8&t=179s (https://bit.ly/2PGnsA9)

S.E. REBECCA NAA OKAIKOR AKUFO-ADDO, La Première Dame du Ghana, a déclaré : « Avec la Fondation Rebecca, je travaillerai en étroite collaboration avec la Fondation Merck pour autonomiser les femmes et les adolescentes ; nous dirons aux femmes de se valoriser, car elles sont plus que des mères, elles sont des membres productifs de la société ».

Lien vers son discours: https://www.youtube.com/watch?v=AJGWlcJiAPk&t=199s(https://bit.ly/2S0A4UU)

La Première Dame du Niger, S.E. AISSATA ISSOUFOU MAHAMADOU a souligné : « J'ai aussi accepté d'être l'ambassadrice de « Merck more than a Mother » au Niger pour aider à sensibiliser sur la prévention de l'infertilité, la prise en charge, sur l'infertilité masculine et à briser la stigmatisation au tour des femmes infertiles afin de les autonomiser, car elles ne sont pas juste des porteuses d’enfants ».

Lien vers son discours: https://www.youtube.com/watch?v=01kuMu8dGAk&t=318s(https://bit.ly/2rE3uwp)

 

La Première Dame du Sierra Leone, S.E. FATIMA MAADA BIO a déclaré : « J'ai entendu et vu les histoires de femmes infertiles dans mon pays, l'attitude de la population à l'égard de ces femmes n'est ni progressive ni informée. Je suis honorée d'être l'ambassadrice de « Merck more than a Mother », à travers cette campagne, j'ai l'intention d'aider les femmes de mon pays ».

Lien vers son discours : https://www.youtube.com/watch?v=0VYBY62qt1Q(https://bit.ly/2S44Ls5)

La Première Dame de Zambie, S.E. ESTHER LUNGU a déclaré : « La Zambie lancera la campagne « Merck more than a Mother » dans le pays et je suis heureuse d’être leur ambassadrice. Il y a un besoin urgent d'un changement de culture sur l'infertilité et sa prévention, nous allons y arriver »

Lien vers son discours : https://www.youtube.com/watch? (https://bit.ly/2LoqcBy)
 

Distribué par APO Group pour Merck Foundation.

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 16:50
La France a salué le renouvellement du mandat de la MINUSCA

 

La France a salué le renouvellement pour un an du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA).

 

''La France salue l'adoption jeudi de la résolution 2448 du Conseil de sécurité des Nations unies qui renouvelle, pour un an, et renforce le mandat de la MINUSCA’’, indique le Quai d’Orsay dans un communiqué.

''Dans le contexte sécuritaire actuel, le Conseil de sécurité maintient le nombre de casques bleus autorisés à se déployer en République centrafricaine (RCA) et permet à ‘’la MINUSCA de continuer à agir de façon active et robuste pour protéger les populations civiles contre la menace des groupes armés’’, note le ministère.

‘’Cette résolution renforce le rôle de soutien de la MINUSCA au processus politique dans le cadre de l'Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA’’, souligne la même source en relevant que ‘’la communauté internationale apporte donc un appui renforcé à cette initiative, portée par l'Union africaine, qui est le seul processus de dialogue direct et inclusif entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés, duquel peut émerger un accord de paix global’’.


Le Conseil de sécurité autorise également la MINUSCA à apporter un soutien supplémentaire, notamment logistique, aux forces armées centrafricaines, pour leur permettre de se redéployer progressivement sur le territoire centrafricain afin d'assurer la sécurité des populations locales, souligne le Quai d’Orsay.

Rédigée par la France, la résolution a été approuvée par 13 des 15 membres du Conseil, la Russie et la Chine s'abstenant.

Elle prévoit le maintien en Centrafrique jusqu'au 15 novembre 2019 d'une force de Casques bleus (Minusca) pouvant comprendre jusqu'à 11.650 militaires et 2.080 policiers.

A la mi-novembre (échéance à l'origine de la mission), le Conseil de sécurité n'avait pu procéder qu'à un renouvellement technique d'un mois de la mission, à la suite d'objections américaines et russes.

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 16:29
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

 

Centrafrique : La Coordination nationale des Anti-Balaka appelle ses combattants au calme après l’arrestation de Patrice Edouard Ngaissona par la CPI

 

PAR JEFFERSON CYRILLE YAPENDE LE 17 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 17 décembre 2018(RJDH)—L’arrestation de l’ex Coordonnateur général des Anti-balaka, Patrice Edouard Ngaissona, le mercredi 12 décembre 2018 à Paris par la Cour Pénale Internationale continue de provoquer une vague d’indignation dans le rang dudit mouvement. Cette indignation a été exprimée lors d’une conférence de presse organisée par la Coordination, ce dimanche, 16 décembre 2018.

Dans leur déclaration de circonstance, les combattants ne sont pas passés par le dos de la cuillère pour exprimer leur indignation par rapport à la double arrestation de leurs deux leaders du mouvement, notamment le député Alfred Yékatom Rombhot et leur ancien Coordonnateur général, Patrice Edouard Ngaissona, qui était arrêté à Paris en France. Ces derniers déclarent que cette récente arrestation témoigne bien du complot qui se prépare depuis l’extérieur dans le seul but de « déstabiliser les institutions légalement établies».

Thierry Lébéné alias 12 puissances prend à témoin l’opinion nationale et internationale en décriant la justice de deux poids, deux mesures de la CPI «Devant cette manipulation passive des puissances nuisibles au développement de la Centrafrique tendant à susciter la réaction des patriotes Anti-balaka contre le pouvoir en place, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale pour la pratique de cette justice de deux poids deux mesures visant à pousser les Anti-balaka à procéder à la destitution du Président Touadéra qui est l’émanation du peuple centrafricain», a-t-il déclaré.

Par ailleurs, ils déclarent «les patriotes Anti-balaka, déterminés à œuvrer pour la paix en Centrafrique, réaffirment leur soutien au Président Touadéra, à l’initiative Africaine de paix parrainée par l’Union Africaine, au processus du DDRR/RSS/RS, aux pourparlers de Khartoum et ne peuvent fléchir devant cette œuvre de manipulation», ont-ils précisé dans leur déclaration.

Pour ce faire, ils lancent un vibrant appel à chaque fille et fils du pays de doubler de vigilance et d’œuvrer pour la paix car «Il y’a un temps pour tout ».

 

 

Centrafrique : Désaccord sur le lancement du DDRR à Paoua au nord du pays

 

PAR BIENVENUE MARINA MOULOU-GNATHO LE 17 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI, 17 Décembre 2018(RJDH)—Le RJDH a enregistré des désaccords sur le lancement du programme DDRR ce lundi à Paoua par le chef de l’Etat. Plusieurs leaders des groupes armés contactés par le RJDH, ont souhaité que le lancement dudit programme soit fait après le dialogue de l’Union Africaine.

Le lancement effectif du grand programme DDRR prévu pour ce lundi 17 décembre 2018 à Paoua dans le Nord du pays, n’est pas approuvé par tous les groupes armés. Selon des informations RJDH, seuls deux groupes armés pourraient être présents à la cérémonie, «ce lancement est un échec parce que sur les 14 groupes armés seuls «Révolution Justice» de Armel Sayo, qui n’avait pas participé au projet pilote DDRR, et l’autre aile dissidente de «Révolution Justice» de Belanga, sont attendus », nous confie un cadre du membre de la coordination des groupes armés.

Ce lancement est qualifié de décision unilatérale et politique par plusieurs leaders des groupes armés contactés par le RJDH, lesquels souhaitent que ce lancement soit fait après le dialogue de l’Union Africaine, «nous avons souhaité à ce que le grand programme DDRR soit lancé après le dialogue en vue avec le gouvernement initié par l’Union Africaine. Malheureusement la décision politique a pris le dessus, une décision unilatérale sans prendre en compte nos avis. La date est maintenue pour lancer le DDRR à Paoua », a regretté Nordine Mahalba, coordonnateur politique du MLCJ.

Plusieurs proches du chef de l’Etat, contactés par le RJDH n’ont pas souhaité commenter la position exprimée par ces groupes armés. Mais un membre de la coordination du DDRR logée à la présidence dit douter de l’information, «nous avons contacté tous les groupes armés qui ont accepté ce lancement mais si certains se sont rétractés cela est normal mais en tout cas la majorité est là », souligne ce membre de la Coordination.

De sources bien informées, les groupes armés tels que UPC de Ali Daras très agressif ces derniers temps dans le centre du pays, 3R de Sidiki est sur la défensive dans le Nord ; le FPRC de Noureddine Adam, très réservé sur le programme et le MPC d’Alkatim Mahamat dans le nord et une partie du centre, ne sont pas attendus à ce lancement.

Le chef de l’Etat Touadera lance dans la ville de Paoua le programme DDRR huit ans après celui lancé par l’ancien président Bozizé, un programme qui a malheureusement ouvert un boulevard à la crise que le pays continue de vivre.

 

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 16:17

 

Par RFI Publié le 17-12-2018 Modifié le 17-12-2018 à 13:06

 

En Centrafrique, la coalition des anti-balakas dénonce « une chasse aux sorcières » après l'arrestation en France d'un de ses principaux leaders, Patrice-Edouard Ngaïssona, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI). Elle a annoncé le 13 décembre son retrait du gouvernement et du comité du DDR, l'opération Démobilisation, désarmement et réinsertion.

 

Thierry Vircoulon, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri), estime que le retrait de la coalition des anti-balakas de l'opération DDR (Démobilisation, désarmement, réinsertion) n'est qu'une tentative de faire pression sur le gouvernement centrafricain après l'arrestation de l'ancien chef rebelle Patrice-Edouard Ngaïssona. « Les anti-balakas faisaient aussi circuler la rumeur à Bangui qu’ils voudraient kidnapper un Français pour mettre la pression sur le gouvernement français pour faire libérer Patrice-Edouard Ngaïssona donc tout cela est en réaction à cette arrestation », ajoute-t-il.

« Le processus de paix en Centrafrique est à l’arrêt pour le moment puisqu’il devait y avoir une ouverture de négociation dans le cadre de la médiation de l’Union africaine (UA) avant la fin de l’année, poursuit Thierry Virculon. On arrive à la fin de l’année et il n’y a toujours pas eu cette discussion. Le processus était bloqué. Par conséquent, le retrait des anti-balakas ne change rien dans les faits à ce processus. Il va simplement sans doute compliquer les discussions si l’Union africaine voulait bien reprendre sa médiation ».

L’ex-chef rebelle centrafricain Patrice-Edouard Ngaïssona a été arrêté le 12 décembre 2018 par les autorités françaises. Ancien leader du groupe armé anti-balaka, il a été appréhendé en France conformément à un mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, alors qu’il se déplaçait pour rendre visite à sa famille en Île-de-France.

Aujourd’hui président de la Fédération centrafricaine de football et ancien ministre des Sports sous François Bozizé, Patrice-Edouard Ngaïssona est poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité (meurtre, extermination, déportation) et crimes de guerre (meurtre, torture, traitement cruel, mutilation). Son arrestation intervient peu de temps après celle d’Alfred Yekatom Rombhot lui aussi anti-balaka, avec des responsabilités plus locales à Bangui.

 

 

Conférence de presse relative à l’arrestation de Mr Patrice Edouard NGAÏSSONA par la CPI.

 

Dans une procédure séparée, relative à la situation qui prévalait en RCA après 2012 et celle du 21 décembre 2004, le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) a ouvert depuis le 24 septembre 2014, pendant la transition, une enquête sur les incidents et les graves allégations de crimes commis en RCA depuis la fin de l’année 2012.

C’est dans cette optique, que la Cour Pénale Spéciale (CPS) a été créée au sein de l’ordre judiciaire centrafricain. Avec son siège à Bangui dont la loi prévoit déjà que lorsqu’il est établi, que le procureur de la CPS est opérationnel.

La Cour Pénale Internationale (CPI) doit se dessaisir d’un cas d’une manière temporelle, pour éviter le chevauchement dans leur fonctionnement respectif.

L’article 3 de sa loi organique précise que la Cour Pénale Spéciale est compétente pour juger les violations graves des droits humains et celles du droit international humanitaire commises en République centrafricaine. Les violations telle que définies par le Code Pénal Centrafricain.

En vertu des obligations internationales contractées en matière de droit international notamment :

Les crimes de génocides, de guerres ;

les crimes contre l’humanité.

S’il y a suffisamment des preuves pour que l’accusé soit jugé.

Mais,  on constate avec amertume que la CPI fait obstruction au rôle de la CPS. D’abord par l’arrestation de l’honorable Alfred Rhombo YEKATOM, suivie de celle de Patrice Edouard NGAISSONA, Président de la Fédération Centrafricaine de Foot Ball, ancien- ministre.

Après les analyses des situations, tout porte à croire qu’il y a une manipulation de nature à créer une zizanie provoquant la déstabilisation du Pays.

Or, des efforts considérables ont été faits  par le Président de la République et son gouvernement en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation. A cet effet, tout en restaurant l’autorité de l’Etat par la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité intérieure.

Face à cette situation délicate tendant à compromettre tous ces efforts, nous ne cèderons pas aux manipulations.

Nous sommes des patriotes engagés pour l’exigence du retour à l’ordre constitutionnel.

Nous sommes à une phase de réconciliation nationale à travers le dialogue inter centrafricain, piloté par l’Union Africaine pour paix et réconciliation nationale.

A notre avis, l’arrestation du compatriote Edouard Patrice NGAISSONA risque d’empiéter sur le processus du dialogue déjà enclenché par le panel de l’union africaine.

Pour ce faire, en ma qualité du président du Collectif des centrafricains pour la Réconciliation (CCR) et celle d’ex coordonnateur adjoint des ex combattants Anti Balaka, épris des valeurs de paix et réconciliation, je lance un appel à la retenue, aux populations centrafricaines en générale et aux ex combattants Anti Balaka en particulier, afin de maîtriser avec un courage absolu, toutes les émotions,  de ne pas  céder aux diverses manipulations.

En ce moment précis,  j’appelle à la maturité de nos hommes politiques de faire preuve de maturité politique dans le combat politique qui les engage afin de ne pas instrumentaliser cette situation déjà délicate, au profit de leurs intérêts égoïstes.

Aux groupes armés, signataires des accords sur les principes du DDR,R de respecter l’engagement qu’ils ont pris devant le peuple centrafricain et devant l’histoire de mettre fin définitivement aux hostilités.

Je vous remercie

 

Fait à Bangui, le 17 décembre 2018

 

Le Coordonnateur Général Adjoint

Sébastien Wenezoui

RCA: la coalition anti-balaka dénonce l'arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona
RCA: la coalition anti-balaka dénonce l'arrestation de Patrice-Edouard Ngaïssona
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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 16:13
Le ministre des Affaires étrangères limogé en Centrafrique

 

https://www.voaafrique.com

 

Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a limogé son ministre des Affaires étrangères en poste depuis 2016, Charles-Armel Doubane, et l'a remplacé par une femme, Sylvie Baïpo-Temon, analyste financière.

C'est un décret présidentiel publié vendredi soir qui a mis fin aux fonctions de M. Doubane, ancien ministre de l'Education de 2006 à 2008, puis représentant de l'ONU en Centrafrique de 2011 à 2013.

Le porte-parole de la présidence centrafricaine, Ange-Maxime Kazagui, a confirmé samedi à l'AFP le départ du chef de la diplomatie, mettant en avant "la volonté du président de donner un nouveau souffle à la diplomatie" de son pays.

Considéré comme un francophile plutôt réticent à l'implantation de plus en plus grande de la Russie en Centrafrique, M. Doubane n'avait pas assisté à Bangui au défilé du 1er décembre célébrant le 60e anniversaire de l'indépendance de son pays, ancienne puissance coloniale française.

 :

Des antibalaka se retirent du processus de désarmement

 

Il avait suivi en cela l'appel au boycott de cette cérémonie lancé par le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, "par respect pour les victimes" d'un massacre de civils commis par un groupe armé le 15 novembre à Alindao (centre), qui avait fait près de 100 morts, selon Amnesty International.

Le défilé du 1er décembre avait réuni un millier de manifestants, essentiellement des partisans de M. Touadéra, poings levés et arborant des maillots à l'effigie du président.

"Le président n'a pas aimé que Doubane lui fasse cet affront" et en réalité, "il a signé sa démission ce jour là", a affirmé à l'AFP une source proche du ministère des Affaires étrangères. Le ministre "se sentait censuré dans son travail" depuis, a-t-elle ajouté.

Le lendemain de l'anniversaire de l'indépendance, une trentaine de jeunes s'étaient rendus devant le ministère des Affaires étrangères à Bangui, exigeant la démission du ministre. Des sources proches de l'opposition ont affirmé que ces manifestants avaient été payés par le nouveau parti présidentiel, Mouvement Coeurs Unis (MCU).

 

Amnesty exige une "enquête approfondie" sur le massacre d'Alindao

 

La nouvelle chef de la diplomatie centrafricaine qui doit prendre ses fonctions avant fin décembre, Sylvie Baïpo-Temon, est analyste financière à la banque française BNP-Paribas depuis 2003.

Jusqu'à sa nomination, elle était aussi porte-parole d'une organisation de la diaspora pour la paix en République Centrafricaine.

Depuis 2013, la quasi-totalité de la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent d'innombrables violences et exactions.

Une initiative de paix menée par l'Union africaine (UA), soutenue par l'ONU et la France, n'a pour l'instant pas réussi à mettre fin à la violence.

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 16:02
Face à la crise en Centrafrique, l'ONU dans le déni
Face à la crise en Centrafrique, l'ONU dans le déni
Face à la crise en Centrafrique, l'ONU dans le déni
Face à la crise en Centrafrique, l'ONU dans le déni

Lu pour vous 

 

http://theconversation.com  December 16, 2018 10.31pm

 

Commençons par quelques éléments de contexte : la République centrafricaine (RCA) connaît, depuis décembre 2012, le conflit le plus important de son histoire – par son intensité, sa durée, son extension territoriale. Des milices dites « séléka » (provenant du nord du pays, mais aussi du Tchad, du Soudan, et de populations peules) ont pris le pouvoir à Bangui, en mars 2013. Face aux exactions de ces milices, des groupes dites « antibalaka » ont émergé et s’en sont pris, à partir de la fin 2013, aux séléka. Les séléka étant musulmans, les antibalaka non, le conflit a pris une tournure interconfessionnelle : chrétiens contre musulmans.

Mais la réalité est bien moins binaire. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 18 groupes politico-militaires – tantôt issus de l’ex-séléka, tantôt se proclamant antibalaka, tantôt autonomes vis-à-vis de ces deux mouvances – qui se disputent le contrôle du territoire centrafricain et de ses richesses (pour l’essentiel : diamant, or, bétail).

Le pouvoir centrafricain, issu en février 2016 d’élections dites « libres » (ce qui est évidemment faux dans un pays en très large partie contrôlé par des milices), est sous la tutelle – financière et militaire – des Nations unies. Si l’arrivée récente dans le pays des Russes semble bousculer un peu cette donne, l’essentiel des espoirs de pacification et de relèvement du pays repose encore, en cette fin 2018, sur le système des Nations unies, militaire comme civil.

Du côté des civils, on trouve les organisations usuelles : la Coordination humanitaire (OCHA), le Programme alimentaire mondial (PAM), la Banque mondiale, l’Unicef, etc. Du côté des militaires, on trouve la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), une opération classique de maintien de la paix déployée depuis avril 2014. Forte d’environ 11000 militaires et 2000 policiers, dotée d’un budget de 880 millions de dollars, la Minusca regroupe des contingents d’une vingtaine de nationalités, issus de tous les continents. Elle a été précédée puis secondée par le contingent français de l’opération Sangaris (de décembre 2013 à octobre 2016).

La crise centrafricaine est donc complexe, mais face à cette complexité, le système onusien persiste dans des éléments de langage et des pratiques qui relèvent très largement du déni de réalité. En voici deux exemples.

Premier déni : une armée onusienne est en mesure de protéger les populations civiles

J’étais à Alindao, le 15 novembre dernier, lorsque l’UPC (Union pour la paix en Centrafrique, l’un des groupes de l’ex-séléka) a décidé de razzier le site de déplacés situé autour de l’évêché catholique. Le contingent mauritanien, appuyé ce jour-là par des éléments burundais de passage, n’a pas bougé. Bilan : des milliers de huttes détruites, des bâtiments catholiques détruits, 60 personnes tuées, dont beaucoup d’enfants, de femmes et de vieillards, n’ayant pas fui assez vite, et 26000 personnes éparpillées en brousse.

Comment expliquer une telle incapacité, qui s’est bien sûr observée ailleurs qu’à Alindao, à assumer son mandat de protection des populations civiles ? Par le fait, très simplement, que la Minusca n’est pas une armée. Elle agrège des fragments de contingents, à l’efficacité, la volonté d’engagement et la probité très variables.

Certaines troupes sont assez reconnues pour leur détermination, comme les Portugais, les Rwandais, les Burundais (et auparavant les Français, intervenant en complément de la Minusca via l’opération Sangaris). D’autres, beaucoup plus nombreux, sont considérées comme peu fiables, pour des raisons très diverses, parmi lesquelles : le dysfonctionnement des chaînes de commandement, la passivité de soldats bien payés mais fort peu enclins à se faire tuer pour les civils centrafricains, l’implication dans les trafics d’or ou de diamant, voire même collusion avec certains des groupes armés qui écument le territoire centrafricain, par proximité religieuse ou ethnique.

Mais cela n’est évidemment pas assumé. Ainsi les éléments de langage déployés par la Minusca après la razzia d’Alindao se limitent aux arguments suivants : le communiqué officiel relate un affrontement entre groupes armés (et donc pas une attaque de civils par un groupe armé) – ce qui minimise la responsabilité du contingent. On met en avant le trop faible effectif sur place, alors que l’on a interdit l’engagement du contingent burundais qui se trouvait aussi sur zone. Et puisque la collusion avec le groupe armé (l’UPC ici), devient trop flagrante, on reconnaît pudiquement que le contingent (mauritanien) n’est pas « à la hauteur des standards d’une force de maintien de la paix » (je cite de mémoire Parfait Onanga, le chef gabonais de la Minusca, le 18 novembre dernier, lors d’un échange à propos des évènements d’Alindao).

Le cas d’Alindao n’est pas isolé et on est loin, dans la RCA de 2018, d’une situation de conflit de basse intensité, comme on l’avance encore trop souvent. Non, la Minusca n’est pas, globalement et en dépit – je le répète – de l’engagement réel de certains contingents, en mesure de protéger les populations centrafricaines. Tout simplement parce qu’elle n’est pas crainte par les groupes armés. L’absence de réaction vigoureuse lorsque certains de ses contingents subissent une attaque, tout comme l’absence de volonté de prendre le contrôle des zones minières (zones qui permettent le financement des milices), ne font que renforcer ce sentiment.

Un officier français de l’opération Sangaris m’expliquait, il y a quelques années, à Bangui, ce que tous les spécialistes de stratégie savent bien : une bonne négociation se fonde sur un rapport de forces établi au préalable. Avant de discuter de la carotte, il faut avoir montré voire utilisé le bâton. Ce bâton, la Minusca ne sait pas, ou ne veut pas l’utiliser.

Second déni de réalité : le DDR peut ramener la paix en RCA

Venons-en donc à la carotte. Cette carotte, elle se nomme « DDR » : Désarmement, Démobilisation, Réintégration des anciens combattants. Expliquons à ceux qui ne maîtrisent pas la novlangue onusienne : il s’agit de d’appuyer le retour à la vie civile des membres de milices, de les inciter à abandonner les armes. Et ce par des versements monétaires, des intégrations dans l’armée régulière, et de manière moins explicite par l’octroi de postes ministériels ou dans la haute fonction publique aux leaders des groupes armés.

Cela ne fonctionne pas. L’échec des DDR précédents a été bien mis en évidence, notamment par Louisa Lombard de Yale University. Mais ce qui n’a pas fonctionné par le passé doit être retenté. C’est au nom de cette antienne onusienne qu’a été signé un nouvel accord de DDR, en mai 2015, impliquant une bonne partie des principaux groupes armés écumant le territoire centrafricain.

Les raisons de l’échec de tels dispositifs sont nombreuses, et entremêlées. Considérons, pour les comprendre, l’une de ces entreprises politico-militaires, celle-là même qui a razzié le site de déplacés d’Alindao le 15 novembre dernier, l’UPC. UPC comme « Union pour la paix en Centrafrique ». Mais ne vous laissez pas abuser par le nom : nous avons ici affaire à des professionnels de la prédation, sans projet politique national. L’UPC est dirigée par Ali Darass, Peul de l’ethnie Oudah originaire du Niger, secondé par des « comzones » (commandants de zone) et « officiers » tel le redouté « Colonel Ben Laden » à Alindao. Elle agrège, au sein d’une troupe assez disciplinée et bien armée, de nombreux jeunes majoritairement Peuls, de diverses nationalités. Quelle prise peut donc avoir le DDR sur cette UPC ?

Bien mince, en réalité. Car le DDR a comme hypothèses principales :

que l’État est capable de reprendre le monopole de la violence légitime ;

que les groupes armés souhaitent déposer les armes, pour peu qu’on les y incite.

Passons l’inexistence de l’État dans les régions périphériques depuis des décennies, et la propension des élites centrafricaines à se préoccuper d’abord de leurs intérêts immédiats, quitte à brader le pays aux plus offrants, les Russes actuellement. Et arrêtons-nous sur la seconde hypothèse. Elle soulève deux objections fondamentales : l’impunité et le no exit.

Le fléau de l’impunité

En premier lieu, le DDR entretient une culture de l’impunité, car si l’on y réfléchit bien, il revient à penser et à distribuer des « primes de départ » pour pillards. C’est un fait bien établi pour tous les Centrafricains : le pillard (tout comme le « détourneur ») ne rend pas de comptes.

Au contraire, il peut briguer un titre de ministre ou d’opposant politique s’il est haut placé dans la hiérarchie de l’entreprise prédatrice, ou il espère profiter de quelques aides à la réinsertion s’il n’en est que l’un des soutiers. Il n’a pas à restituer les biens volés, il n’a pas à s’excuser pour les exactions commises, puisque c’était pour la bonne cause, la « libération », l’autodéfense, la nécessité de nourrir la famille ; et puisque ces chrétiens ou musulmans l’ont quand même bien cherché… Il peut même se risquer à revendiquer l’amnistie générale dans le cadre des négociations multipartites.

Seuls les moins nuisibles et/ou les moins protégés, risquent d’être transférés devant la CPI (Cour pénale internationale). Tels ces deux ex-leaders antibalaka : Alfred Yekatom Rombhot alias « Rambo » et peut-être prochainement Patrice-Edouard Ngaïssona, récemment arrêté en France. « Des idiots utiles », me glissait récemment un diplomate…

Face à une impunité qui demeure la norme, chez les victimes s’ancre la conviction que, plutôt que de réclamer justice, il faut se venger, piller à son tour. Le DDR se heurte alors au cycle des représailles, et au désordre de la justice dite « populaire ».

La logique du « no exit »

En second lieu, le DDR se confronte à la logique du « no exit ». Je m’explique. Le système onusien est actuellement face à une contradiction fondamentale. D’un côté, on entend lutter contre l’impunité, en refusant désormais toute perspective d’amnistie générale, au moins pour les principaux chefs de guerre. Mais, de l’autre, on ne tente pas de mettre fin aux activités de ces groupes – ce qui revient à reconnaître, de fait, l’impunité.

On comprend aisément qu’il n’est alors d’autre porte de sortie, pour les groupes armés, que la fuite en avant dans la prédation, jusqu’à une hypothétique neutralisation. Et précisément ce DDR est perçu, par ces chefs de guerre et leurs relais banguissois, comme un signe de faiblesse des Nations unies, une opportunité à saisir pour se réarmer, pour étendre son territoire. Pire, il les pousse à faire monter les enchères en montrant leur capacité de nuisance (et donc en pillant et tuant davantage encore).

En cela, ce dispositif aboutit au résultat exactement opposé à celui recherché : un accroissement et un enracinement des violences dans tous les territoires sous la coupe de ces groupes. Ainsi, dans son essence même, l’UPC, sans agenda politique national, n’a pas intérêt à une stabilisation de la situation, puisque c’est précisément du désordre et de la violence que vient sa prospérité. Quitte à exacerber et instrumentaliser l’opposition interconfessionnelle, en s’en prenant par exemple à l’église catholique, moins pour les biens pillés cette fois que pour le symbole que cela représente, et les cycles de représailles que cela peut induire.

Et ce manque d’attractivité du DDR s’observe aussi au niveau des miliciens de base : que valent les quelques dizaines de dollars espérées du DDR (lorsqu’elles arrivent vraiment !), pour ces jeunes gens qui n’ont souvent plus de « chez eux », qui n’ont d’autre horizon, d’autre famille souvent, que leur milice ?

Un ressentiment croissant contre l’ONU

Ainsi, le DDR n’est pas parvenu, et ne parviendra pas plus à l’avenir, à rompre le cercle du conflit centrafricain. Tous ses promoteurs onusiens ou centrafricains, et tous ses bénéficiaires effectifs ou potentiels le savent bien, mais affirment à l’unisson le contraire, tirant les uns et les autres profits de ce déni.

Bien que le mandat de la Minusca ait été reconduit le 13 décembre, un constat s’impose donc : ni la carotte tendue ni le bâton brandi par les Nations unies ne semblent en mesure de résoudre la crise dévastant la RCA. Un pays désormais investi par les Russes, qui voient là un bon coup géopolitique à peu de frais (dans l’extension de leur implantation au Soudan), occupant ainsi le terrain laissé libre par le retrait de la France et l’inefficacité de la Minusca.

Et face à un système onusien qui se complaît dans ses dénis de réalité, il y a des populations centrafricaines dont la situation ne s’améliore pas voire s’aggrave, parfois obligées (comme à Alindao ces dernières semaines) de survivre en brousse, « comme des animaux » nous disent-elles. Et qui nourrissent un ressentiment croissant vis-à-vis des personnels onusiens, civils comme militaires.

Qui, en dehors de ce système, pourrait s’en étonner ?

 

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 16:01
NOTE INFORMATION MINUSCA

 

 

ECHANGES ENTRE RESPONSABLES DES MAIRIES DE BANGUI, BIMBO ET BEGOA ET LA MINUSCA

 

Bangui, 17 décembre 2018 – La sécurité et le nouveau mandat de la MINUSCA, approuvé le 14 décembre dernier, ont été abordés lundi dans la capitale centrafricaine lors d’une rencontre entre les responsables municipaux de Bangui, Bimbo et Dékoa ainsi que des organisations de la société civile et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine, Parfait Onanga-Anyanga.

 

“L’une des nouveautés de la résolution 2448 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui établit le mandat, c’est la coopération entre la MINUSCA et les Forces armées centrafricaines (FACA)”, a indiqué le Représentant spécial, précisant que cette coopération prévoit notamment un appui logistique aux déploiements coordonnés. “Nous avons cette responsabilité d’accompagner le travail des forces de défense et de sécurité, c’est à dire les FACA mais aussi les policiers et les gendarmes”, a dit le Chef de la MINUSCA.

 

Parmi les tâches prévues, le Représentant spécial a cité la protection des populations civiles “qui reste au centre du nouveau mandat” et la réduction de la présence et la menace des groupes armés. “C’est un travail difficile qui va se poursuivre dans un contexte budgétaire serré, d’où la décision de mettre l’accent sur le renforcement des capacités des Centrafricains”, a-t-il dit, avant d’appeler à “l’engagement de tous” à travers le dialogue. Tout en rappelant les conditions du recours à la force par la MINUSCA, il a précisé “qu’il y aura des conséquences au non-respect de l’accord de paix que l’on espère pour 2019”.

 

Pour sa part, le Président de la délégation spéciale de la ville de Bangui, Emile-Gros-Raymond Nakombo, s’est engagé à travailler avec les maires des huit arrondissements de la capitale à chercher des solutions aux problèmes de sécurité, notamment au KM5. En plus des maires des huit arrondissements de Bangui, leurs homologues de Dékoa et de Bimbo ainsi que des représentants d’associations telles que la Ligue centrafricaine des droits de l’homme et le Conseil national de la jeunesse ont pris part à la réunion de ce lundi.

 

Lors de la rencontre, la MINUSCA a expliqué son plan en cours pour la sécurisation de la ville de Bangui qui est assuré par l’Etat-major intégré de la Mission, avec notamment des patrouilles 24 heures sur 24 et sept jours sur sept ainsi que les gardes statiques autour des lieux de culte dans certains quartiers lors de cérémonies religieuses. Les autres points abordés ont porté sur les initiatives locales de facilitation du retour des personnes déplacées à Bangui et les projets à impact rapide pour Bangui, Bimbo et Dékoa pour la période 2017-2018. “Les projets à impact rapide, qui disposent d’un budget global de trois millions de dollars, aident aussi à soutenir les efforts de paix sur le plan local”, a souligné le Représentant spécial.

 

Les participants ont interpelé la MINUSCA sur les derniers événements à Alindao, sur la situation au KM5, dans le 3e arrondissement ainsi que sur les changements attendus avec la mise en œuvre de son nouveau mandat, particulièrement en termes de protection des populations civiles.

______________________________________________________________________________

Division de Communication Stratégique et d'information publique 

MINUSCA | Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine 

https://minusca.unmissions.org  | Twitter: @UN_CAR | Facebook: facebook.com/minusca.unmissions

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17 décembre 2018 1 17 /12 /décembre /2018 15:52

Lu pour vous 

 

http://afrique.lepoint.fr/  PAR PATRICK FORESTIER Publié le 15/12/2018 à 12:58 | Le Point Afrique

 

 

ANALYSE. Profitant du besoin en armement du gouvernement centrafricain, les Russes ont fait coup double : fournir des armes russes et être dans l'entourage direct du président Touadera. La partie est de plus en plus difficile pour les Français.

 

La ministre française des armées Françoise Parly avait bien préparé son voyage de deux jours en République Centrafricaine qui s'est achevé le 11 décembre dernier. Sur place, elle a laissé 1400 kalachnikov, trois bateaux pneumatiques et l'annonce de la future formation de 9000 soldats. « La France se tient aux côtés de ses alliés centrafricains. Notre amitié et notre confiance sont un souffle nécessaire pour la paix » pouvait on lire sur sa page Facebook qui précisait cependant, dans la ligne de l'attachement au multilatéralisme d'Emmanuel Macron, « que la France sera l'avocate infatigable » du processus de paix, pourtant en panne, de l'Union africaine (UA) et le soutien de « l'action coordonnée de la communauté internationale ». Rien de vraiment nouveau à propos d'une position française traditionnelle, mais qui, cette fois, s'accompagne d'une pique bien sentie : « Quand on parle de paix et de vies à protéger, il n'y a pas de rivalités ou d'intérêts particuliers qui tiennent ».

 

Des mots destinés en fait à la Russie qui depuis un an a débarqué en force dans le pays en signant un accord de défense inédit, en livrant des armes et en dépêchant près de 300 conseillers militaires auxquels s'ajoutent plusieurs autres centaines de mercenaires qui ont servi en Syrie ou en Ukraine, dans la province sécessionniste du Donbass. L'équivalent des contractors américains, ces anciens militaires qui travaillent pour des sociétés militaires privées comme jadis Black Water fondée par Eric Prince, un ancien commando marine des Navy Seals, qui avait raflé les plus gros contrats en Irak. A Bangui, c'est Sewa Security Services, « filiale » de la société russe Wagner, qui embauche des vétérans russes pour les projeter en Afrique comme à l'époque de l'Armée rouge.

 

Une « guerre froide » nouvelle manière assumée par Moscou, qui guigne, sur l'exemple des Chinois, les matières premières et cherche à étendre son influence, après le Moyen-Orient, au continent africain qui avait été abandonné après la chute de l'URSS. Pour Moscou, la Centrafrique, pays en faillite miné par la guerre, des coups d'états et une extrême pauvreté, est le maillon faible. Surtout depuis octobre 2016, la fin de l'opération Sangaris, déclenchée par François Hollande et son ministre de la défense Jean Yves Le Drian.

 

En 2013, à Bangui, les soldats français mettent un terme, sur le moment, aux tueries entre les miliciens de la Seleka au pouvoir et les chrétiens anti-balaka qui, après un premier massacre, se mettent à leur tour à assassiner les musulmans. Dans les provinces, les tueries ne cesseront jamais. « Sangaris a rempli sa mission » affirme pourtant en octobre 2016 le ministre, pour qui cette opération à mis fin au chaos et à permis la tenue d'élections. En fait, cette mission difficile qui s'achève dans l'indifférence générale n'a pas pu restaurer, faute de moyens, la sécurité dans les 14 préfectures du pays. Des régions entières restent sous la coupe de soudards qui tuent et violent, pillent l'or et le diamant. Des territoires qui échappent toujours au contrôle du gouvernement et de la Force des Nations unies, la Minusca, qui n'est pas en capacité, malgré son important budget, de rétablir l'ordre. La Mission de formation de l'Union européenne, elle, dispense un enseignement militaire avec moins de 200 instructeurs.

 

Derrière le retrait des forces françaises, jugé prématuré par le gouvernement centrafricain de l'époque, il y a en fait le coût, 500 millions d'euros, et la nécessité pour Paris de disposer des troupes de Sangaris pour les déployer dans l'ambitieux dispositif Barkhane qui couvre, avec un succès mitigé contre les groupes armées qui malgré leurs pertes se renouvellent sans cesse, cinq pays du Sahel en proie au terrorisme islamiste. En fait, Sangaris a été déclenchée sans vraiment prendre en compte que la Centrafrique à peine peuplée de cinq millions d'habitants était tombé dans le chaos depuis des décennies sans qu'aucun gouvernement n'ait le pouvoir, ni les moyens, de l'administrer hors de la capitale. Si l'opération Barracuda déclenchée en 1979 par le président Giscard d'Estaing pour destituer Bokassa avait un objectif précis, celui de Sangaris suivie de très près par Jean Yves Le Drian qualifié de ministre de l'Afrique sous François Hollande, était dilué dans des régions inaccessibles faute de routes ou l'enlisement, au sens propre pendant la saison des pluies, guettaient les forces françaises.

 

En partant, Paris a conforté la conclusion d'Aristote à propos de la nature qui a horreur du vide. Une aubaine pour Vladimir Poutine qui souhaite redonner à son pays l'influence d'antan sur le plan international. Une perte de confiance de la France à Bangui, déçue du départ des troupes au drapeau tricolore. Une opportunité pour le nouveau président centrafricain qui, sur les conseils de Paris se tournent vers les Russes pour équiper et entrainer son armée, sachant que Poutine n'a aucun complexe par rapport à ses engagements militaires à l'étranger et qu'il ne s'embarrasse pas des critiques quand il faut utiliser la force.

 

Comment les Russes ont adroitement joué en Centrafrique...

 

En septembre 2017, la France avait en effet proposé de donner au FACA 1500 kalachnikov confisquées au large de la Somalie par la Marine. Problème : la Russie avait mis son veto au Conseil de sécurité. A Paris germe alors une idée lumineuse : le président Touadéra n'a qu'à demander des armes aux Russes ! En octobre 2017, il rencontre à Sotchi le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui accepte de lever le veto. Décembre 2017, l'embargo sur les armes en RCA est suspendu exceptionnellement. La France ne s'y oppose pas. Mais Lavrov, pressentant l'opportunité qui s'offre à lui, propose un « package » plus large au chef d'Etat centrafricain. La Russie a tapis rouge pour pénétrer au cœur de l'Afrique.

 

Centrafrique : comment la Russie travaille patiemment à supplanter la France
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