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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 16:40

 

 

 décembre 25, 2018 à 12:45 APA-Bangui(Centrafrique) De notre correspondant : Pierre Koutoukpe –

 

L’Archevêque métropolitain de Bangui, le Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga, a exhorté les Centrafricains à s’engager dans « un dialogue sincère», seule voie à ses yeux capable d’éviter au pays de retomber dans ses heures sombres et de sortir définitivement de la crise militaro-politique.

« Un dialogue sincère, franc, sans esprit dominant des uns et des autres » doit s’instaurer afin « que la paix revienne dans le pays », a notamment dit Le Cardinal Nzapalaïnga, lors de son homélie prononcée lundi soir à l’occasion de Noël.

Selon le Cardinal, par ailleurs Président de la Conférence épiscopale de Centrafrique (Ceca), tous les Centrafricains doivent œuvrer pour la tenue de ce dialogue s’ils ne veulent pas voir leur pays « connaitre encore des moments sombres ».

Pour le prélat, si les dialogues antérieurs n’ont pas produit les effets escomptés c’est parce que « les parties prenantes n’ont pas discuté sincèrement et ont mis en avant leurs intérêts égoïstes en cherchant à avoir des positions dominantes sur les autres ».

Ainsi, au lieu d’être le produit de  « consensus », ces dialogues « ont été le fruit des calculs politiciens », a déploré le Cardinal avant d’exhorter les Centrafricaine à profiter de la lumière qu’apporte la naissance de Jésus-Christ pour se parler. « Cette lumière, a-t-il souligné, doit illuminer les Centrafricains à engager un dialogue franc et sincère pour ramener la paix dans le pays ».

Dans son homélie, le Cardinal a eu également une pensée pour ses compatriotes qui n’ont pas pu participer à la messe de Noël à cause de l’insécurité qui règne encore dans le pays et qui les place dans « une misère indescriptible ».

 

NOËL DU 25 DECEMBRE 2018

(Is 52,7-10; Ps 97; He 1,1-6; Jn 1,1-18)

HOMELIE

« D’un bout à l’autre de la terre, les nations verront le salut de Dieu » (Isaïe 52,10b)

Chers frères et sœurs joyeux Noël !

Dans la première lecture (Is 52,7-10), le prophète Isaïe annonce l’avènement du salut sur toute la terre.

Malheureusement cette année, Noël qui est la fête de la venue de notre Sauveur Jésus Christ, n’est pas célébré partout dans notre pays, à cause des groupes armés qui règnent encore en maîtres entre autres, à Kembé, Kongbo, Mingala, Zangba, Zacko, Batangafo…où il n’y a plus de prêtres.

À Bangui, des enfants et certains adultes ont la chance de recevoir des cadeaux. Mais Noël n’est pas simplement une fête d’enfants. De plus, le don de cadeaux composés parfois de jouets inutiles, n’est pas suffisant pour une bonne célébration de Noël. Chers frères et sœurs, en réalité, la solennité de Noël nous met en face de l’œuvre merveilleuse du Dieu et nous interpelle à la foi et à la responsabilité. Les textes évangéliques des premières Messes (célébrations eucharistiques) de la Nativité du Seigneur, nous parlent de la naissance de Jésus, du chant des anges, et de la visite des bergers au Nouveau-né (Lc 2,1-14 ; 2,15-20).

Quand la Vierge Marie met au monde le Divin Enfant, la terre offre seulement une mangeoire au Fils De Dieu. Comment ne pouvons-nous pas être bouleversés par l’opposition entre la grandeur de Dieu et l’humilité de la naissance de son Fils unique à Bethléem. Les anges ne pouvaient pas contenir leur joie devant cette merveille. Ils ont chanté la gloire du Nouveau-né avec les anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2,14). Le texte de l’évangile selon saint Jean que nous venons d’écouter (Jn 1,1- 18), ne nous parle plus d’apparition d’anges, ni de la visite des bergers.

Mais il révèle l’identité profonde de celui que nous célébrons à Noël. Jean nous aide aussi à comprendre la portée et la signification de ce que nous confessons, à savoir que Dieu est avec nous et pour nous en Jésus Christ (Emmanuel). En disant, « Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu…» (Jn 1,1a), l’évangéliste souligne la relation intime entre Verbe et Dieu. L’expression « au commencement » n’indique pas un point initial dans le temps, mais elle oriente au-delà du temps. Elle nous introduit dans le mystère de la sphère divine où il n’y a pas de commencement, ni de mutation.

Cette expression évoque aussi le récit de la création du ciel et de la terre en Gn 1,1-2,4a pour montrer qu’avec Jésus commence une nouvelle création. Si un monde nouveau commence avec Jésus, le couronnement de la liturgie de Noël pour nous, est notre engagement à construire une nation où règnent la justice, l’amour et la paix. Sans cet engagement à transformer les conditions de vie des pauvres, des malades, des opprimés, Jésus n’est pas encore né dans notre cœur. 3 L’évangéliste dit aussi « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous… » (Jn 1,14). Chers frères et sœurs, Dieu ne réside pas en quelque ciel inaccessible.

En Jésus, Dieu est proche, il est avec nous. D’ailleurs, dans l’évangile, le terme « chair » met l’accent sur l’aspect concret, visible, palpable et vulnérable du Verbe incarné. Jésus qui vient de naître pauvre, fragile, dépendant des soins de sa mère est le Fils de Dieu. Dieu a finalement décidé de nous parler par son Fils. Par sa présence, le divin Enfant nous parle de l’amour de Dieu et de son projet de salut pour toute l’humanité. Désormais, la vie humaine est le lieu de la vie de Dieu, la demeure de Dieu pour toujours. Si Dieu est avec nous en Jésus Christ, le chemin vers Dieu devient l’homme.

Aussi, qui cherche le bien-être intégral de l’homme, cherche Dieu. Qui connait la profondeur de la condition humaine et collabore au bonheur de l’homme trouve Dieu. Qu’en est-il de nous ? Que cherchons-nous ? Malheureusement, ceux qui n’ont pas encore compris le message de Noël, continuent à tuer, à incendier les maisons, à se renforcer en engins de mort. Aujourd’hui, ayant le courage de demander à l’Enfant Jésus de désarmer notre cœur de la folie humaine, de la fausseté et de la haine qui nous maintiennent dans les ténèbres. Jésus est la « Lumière qui luit dans les ténèbres…» (Jn 1,5). Nous savons tous l’importance de la lumière dans notre vie.

Quand l’ENERCA nous fournit la lumière, ce service n’est pas gratuit, mais il a un coût qu’il faut payer.

En Jésus, Dieu nous donne la Lumière véritable gratuitement. Malheureusement, le monde qu’il a créé, résiste à sa présence et à son action illuminatrice. En Centrafrique, nous n’avons même plus peur des ténèbres qui symbolisent les puissances du mal, les luttes, l’ignorance, la 4 méchanceté, la haine, la jalousie, la convoitise. Les ténèbres semblent nous arranger. Les jeunes et même les adultes se laissent facilement séduire par de « fausses lumières », les fausses conceptions de la religion et de la politique, de la vie en famille et de la vie en société, du gain et de la nation. Beaucoup d’entre nous ne deviennent pas ce qu’ils sont capables d’être à cause du rejet de la Lumière et de la préférence des ténèbres (indiscipline et paresse).

Chers frères et sœurs,

Jésus-Lumière véritable brille dans nos ténèbres pour révéler les choses dans leurs vrais caractères et leurs vraies valeurs, et nous aider à ne pas sombrer dans le chaos, mais à avancer en sachant où nous allons et avec qui poursuivre la marche. Jésus est venu pour que nous ayons la vie en abondance (Jn 10,10). Sa Parole nous éloigne du doute sur Dieu, du désespoir et du mal. L’Évangile donne à tous la possibilité d’appartenir à la famille de Dieu et de devenir des enfants que Dieu aime. « Mais à ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12).

Aujourd’hui, ceux qui ont reçu le Christ favorablement n’ont pas besoin d’attendre la fin des temps pour être faits enfants de Dieu par adoption. Nous sommes déjà régénérés par Dieu qui nous appelle à devenir des témoins véridiques de la Lumière comme Jean-Baptiste. Jean-Baptiste est envoyé par Dieu avec une mission spéciale de type prophétique. Il voit en profondeur et est capable de comprendre, avec l’aide de Dieu, qui est Jésus.

Sa mission consiste à rendre témoignage à la Lumière, c’est-à-dire, annoncer Jésus à qui ne le voit pas et ne le comprend pas afin de l’aider à devenir disciple du Fils de Dieu. Il apprécie sa mission de « témoin » et ne cherche pas 5 à prendre la place du Messie Sauveur de l’humanité qui revient à Jésus seul. Comment portons-nous la Lumière véritable à nos frères et sœurs ? Chers frères et sœurs, autour de Noël, il y a un cycle de fêtes en lien avec le mystère principal de l’Incarnation :

1) les saints Innocents ;

2) la sainte Famille ;

3) Sainte Marie Mère de Dieu ;

4) l’Épiphanie ;

5) le Baptême du Seigneur Jésus. Que la Lumière du Christ se répande dans notre esprit et dans notre cœur pour faire de nous les bâtisseurs d’un monde nouveau où règne la justice et la paix.

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime ».

 

S.Em. Card. Dieudonné NZAPALAINGA

Sortie de crise en RCA : le Cardinal de Bangui préconise «un dialogue sincère»
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26 décembre 2018 3 26 /12 /décembre /2018 16:36
Centrafrique : l’incendie de la paroisse Saint Trinité des Castors à Bangui

 

 

Bangui, Centrafrique 2018-12-25 (ADV) – L’église catholique Sainte Trinité des Castors dans le 3è arrondissement de Bangui est partie en fumée après la veillée de Noël. Des sources concordantes attribuent cet acte aux bandes armées du KM5 dans le 3è arrondissement de Bangui alors que celles-ci rejettent leur implication.

« La paroisse Sainte Trinité des Castors mise à feu par les bandits venus du KM5 quelques temps après la messe du 24 décembre 2018 », ont annoncé les responsables de cette paroisse sur la page Facebook officielle en illustrant cet acte par des images de l’incendie.

Des coups de feu ont été entendus vers minuit en provenance des quartiers environnants et du Km5. Mais quelques responsables des autodéfenses du KM5 contactés par ADV nient leur implication dans cet incendie.

« Les forces nationales et les soldats de l’ONU ne sont pas loin de l’église catholique des Castors et ont intensifié les patrouilles. Les gens doivent chercher les raisons ailleurs, pas jeter l’acte sur nous au KM5 », a confié Abdoul, un membre d’autodéfense du KM5 contacté par ADV.

D’autres hypothèses attribuent l’incendie à un problème interne notamment un court-circuit ou l’effet des bougies, « je suis voisin à cette paroisse. Il n’y a eu aucun bruit ni explosion d’une grenade. Si la paroisse a été brûlée à l’aide de l’essence, on devrait aussi sentir l’odeur. Mais il faut une enquête minutieuse pour définir les responsabilités », a témoigné à ADV un voisin de la paroisse, retrouvé dans la concession de cette église catholique ce matin.

Les raisons de cet incendie ne sont pas encore clairement connues mais cette paroisse est plusieurs fois ciblée par des groupes armés venus du KM5 tout comme la paroisse Saint Michel transformée en une base des bandits et la paroisse de Bazanga aussi occupée par les groupes armés avant d’être délocalisée.

L’église Catholique est la cible des groupes armés depuis plusieurs mois. En huit mois, cinq prêtres ont été tués par des groupes armés à Bangui et en province de la Centrafrique.

© Bur-csa – A.H – L.S.B / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr

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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 01:59
Un footballeur du PSG lié aux crimes de guerre et à un fraudeur mondial
Un footballeur du PSG lié aux crimes de guerre et à un fraudeur mondial
Un footballeur du PSG lié aux crimes de guerre et à un fraudeur mondial

Lu pour vous


https://euanticorruption.com/ 21 décembre 2018



La Cour pénale internationale a procédé à deux arrestations dans une affaire extraordinaire concernant des crimes de guerre en République centrafricaine, en lien avec un fraudeur notoire caché en France. Alfred Yekatom, un député surnommé «Rambo», a été arrêté en novembre, tandis que Patrice Ngaissona a été arrêté le 12 décembre en France sur mandat de la CPI. Ngaissona est un ancien chef de la fédération de football centrafricaine.

Ngaissona était le soi-disant coordinateur politique des milices anti-Balaka et est accusé de crimes de guerre. Sa milice a mené des attaques soutenues sur la population musulmane du pays en 2013-2014. Il fait face à des accusations de crimes contre l'humanité, d'extermination, de torture, d'attaques de civils, de recrutement d’enfants soldats. Yekatom fait face à des accusations de torture.

Les anti-Balaka étaient un groupe à prédominance chrétienne qui luttait contre la Séléka, un groupe de rebelles armés, principalement musulmans, qui renversa le président en exercice, François Bozizé, en mars 2013. Le pays est actuellement dirigé par un gouvernement de transition et un organisme de maintien de la paix de l'ONU. la force reste sur le site. Alors que la CPI reconnaît que les deux groupes sont engagés dans un conflit armé, ils allèguent que les actes des anti-Balaka constituent des crimes de guerre et engagent des poursuites à ce titre.

Ange Oueifio était un footballeur professionnel qui a joué à la fois pour le PSG à Paris et pour Motherwell en Écosse. Il a la double nationalité française et centrafricaine. Il est également le neveu de l'ancien président, François Bozizé. En 2014, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a gelé les avoirs de Oueifio dans le cadre d’une enquête. Il était allégué qu'il finançait les anti-Balaka, mais sa condamnation ne pouvait être garantie pour diverses raisons. Oueifio a également des liens clairs avec le célèbre fraudeur mondial Mukhtar Ablyazov, qui se cache justement en France. Il est un homme recherché dans le monde entier, y compris au Royaume-Uni, où il s’est réfugié en France après avoir été condamné par la Haute Cour de Londres.

Ablyazov et son épouse Alma Shalabayeva ont acquis des passeports centrafricains sous l’ancien président Bozizé, l’oncle de Oueifio. Ils ont été publiés sous les noms de Marat Ayan et Alma Ayan. La RCA est réputée pour vendre des passeports. On pense que c'est avec son faux passeport centrafricain qu'Ablyazov a réussi à échapper à une peine de prison de 22 mois lorsqu'il a fui le pays en 2012.

 

Selon des documents examinés par EUAC, M. Ouiefio aurait reçu environ 3 millions de dollars du gendre d'Ablyazov, Iliyas Khrapunov, entre 2011 et 2013, voire plus tard. Khrapunov a récemment été reconnu coupable d’avoir aidé Ablyazov à blanchir des centaines de millions de dollars des produits du crime par le biais de diverses sociétés écran offshore et de sa fausse société d’investissement, le Swiss Development Group (SDG).

Les paiements à Ouiefio étaient généralement appelés «investissements en Afrique» et étaient acheminés via les sociétés Amber Ltd, Hazel Ltd, Beron Holdings Ltd, contrôlées par Khrapunov, et Aim Resources Ltd. L'un des «contrats de conseil» d'Oueifio, daté du 25 janvier 2012, lui a permis de recevoir jusqu'à 10 millions de dollars. Khrapunov et son épouse, Madina Ablyazova (fille de Mukhtar), ont également pris des passeports de la RCA et se sont vu confier des rôles consulaires en 2013.

La société Vilder Company SA, de Khrapunov, a réglé diverses factures pour l’ambassade de la RCA à Genève, ainsi que pour le stationnement de l’ambassadeur entre 2013 et 2014. Au même moment, Khrapunov et Ablyazova se sont exhibés autour de Genève dans des voitures portant des plaques d'immatriculation diplomatiques.

Il est clair qu'un certain nombre de questions restent sans réponse: dans quel but Khrapunov a-t-il versé des millions de dollars à Oueifio? Et Khrapunov et son patron, Ablyazov, acheminaient-ils de l'argent vers l'anti-Balaka par le biais d'Oueifio, afin de constituer un refuge sûr si Ablyazov devait-il complètement fuir l'Europe? Plus important encore, à quoi ces produits du crime étaient-ils réellement utilisés, et l'argent permettait-il des crimes contre l'humanité?

Il s’agit d’un cas très inhabituel et les procédures de la CPI risquent d’être explosives.

 

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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 01:35
Emmanuel Macron au Tchad : une faute morale et politique
Emmanuel Macron au Tchad : une faute morale et politique

Lu pour vous

 

Tribune

 

Emmanuel Macron au Tchad : une faute morale et politique

 

Par Thomas Dietrich , écrivain, secrétaire général démissionnaire de la Conférence nationale de santé, président de l’association Citoyens, santé, environnement

 

 

https://www.liberation.fr   22 décembre 2018 à 12:02

 

Le chef de l'Etat, qui se rendra à N'Djamena ce samedi et dimanche, doit cesser tout pacte avec le président tchadien Idriss Déby et, plus généralement, avec l’ensemble des tyrans d’Afrique francophone, coupables d'atteintes répétées aux droits de l'homme.

 

Tribune. Ce week-end, Emmanuel Macron sera au Tchad. Il rendra visite aux soldats hexagonaux de la force Barkhane, dont la majorité des 4 500 hommes sont stationnés à N’Djamena, la capitale tchadienne. Ce sera certainement beau, ce sera on ne peut plus émouvant. Il y aura des discours plein de mots pompeux, des levers de drapeaux et des Marseillaises chantées la gorge étreinte d’émotion. Il y aura un arbre de Noël constellé de la poussière du Sahel, des repas partagés au mess, dans une simple gamelle, des rires francs et des poignées de mains viriles, beaucoup de poignées de mains et aussi quelques franches accolades. Personne ne peut décemment reprocher à un président de rendre visite à ses troupes déployées à l’étranger et qui, quelle que soit la légitimité de leur présence, mènent des opérations difficiles, entre éloignement, réduction de moyens et menaces sans cesse renouvelées.

Mais il est une France en laquelle nous croyons, une France qui, exempte de tout néo-colonialisme ou paternalisme, demeurerait «une figure secourable pour tous les Hommes», comme l’écrivait André Malraux. Et cette France qui nous est chère ne tolérera jamais une autre poignée de main, celle qu’ira donner samedi prochain Emmanuel Macron à Idriss Déby, au pouvoir au Tchad depuis 28 longues années. Selon le magazine The Economist, Idriss Déby est le pire dictateur du continent africain. Il a pourtant de très sérieux challengers, entre Omar el-Béchir et Denis Sassou-Nguesso. Mais qu’importe, il trône au sommet de ce classement sinistre, régnant en maître sur un pays perclus de peurs et de misères.

Enlèvements et exécutions

Toutes les organisations de défense des droits de l’homme, d’Amnesty International à la FIDH, ont unanimement condamné le régime tchadien pour ses atteintes répétées aux droits de l’homme. En 2008, le leader de l’opposition démocratique, le professeur de mathématiques à l’université d’Orléans, Ibni Oumar Mahamat Saleh, a été enlevé à son domicile par la garde présidentielle de Déby. Nous sommes restés sans nouvelles de lui depuis lors. En 2016, plus de 40 militaires ont été nuitamment exécutés. Leur seul tort ? Avoir voté aux élections présidentielles pour un autre candidat que le satrape local, le vote s’effectuant sans isoloir. A l’occasion de ces mêmes élections, des leaders de la société civile, dont le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou, ont été arbitrairement arrêtés et détenus sans inculpation pendant d’interminables semaines. A l’heure actuelle, une répression féroce se déroule contre les populations de l’extrême Nord du pays, coupables d’avoir réclamé leur dû dans l’exploitation de l’or dont regorge le sous-sol de leur région, le Tibesti.

Le Tchad est béni des dieux, pourtant. Le pétrole coule à flots nourris au Sud et des centaines de milliers de têtes de bétail empruntent chaque année les couloirs de transhumance, dégageant un nuage de poussière qui bientôt, pour les éleveurs, se changera en espèces sonnantes et trébuchantes. Toutefois, ce pays, qui a vu naître le premier Homme, Toumaï, se traîne dans les bas-fonds des classements internationaux en matière de développement (186e sur 189 à l’indice de développement humain de l’ONU). La faute à une captation systématique de la richesse produite par l’élite au pouvoir, au détriment de l’immense majorité de la population. Pendant la quasi-totalité de l’année 2018, une grève générale a secoué le pays, les fonctionnaires protestant contre la réduction de leur salaire de 10 % à 40 % et la corruption endémique. Et les élèves ne purent se rendre en classe pour étudier, et les malades rentrèrent mourir chez eux, faute d’hôpitaux fonctionnels pour les soigner.

Laboratoire de la Françafrique

Le Tchad a toujours été le laboratoire de la Françafrique. Déjà, dans les années 80, l’Etat français a soutenu sans réserve Hissène Habré dans sa guerre contre la Libye, se rendant complice des exactions de masse que le dirigeant tchadien faisait subir à sa propre population. Les services de la DGSE ont favorisé l’accession au pouvoir d’Idriss Déby en 1990 et, depuis lors, il a été ardemment soutenu, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. A deux reprises, en 2006 et en 2008, les hélicoptères de l’armée française sont intervenus pour mettre en déroute des rebelles qui menaçaient le palais présidentiel. Malgré sa promesse de rompre avec la Françafrique, François Hollande a rendu visite à Déby en 2014. Son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, aujourd’hui ministre des Affaires étrangères d’Emmanuel Macron, a même qualifié le dictateur tchadien d'«ami personnel», interrompant ses vacances pour se rendre à son investiture après les élections présidentielles de 2016. Certes, l’armée du pays de Toumaï a été d’un grand secours dans la lutte contre les jihadistes au Mali, se battant vaillamment contre Aqmi et subissant de lourdes pertes. Il n’empêche : la nécessaire lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel ne peut être, pour Déby et les autres dictateurs de la région, un blanc-seing pour opprimer leur peuple. Car, depuis l’apparition de la menace terroriste, les droits de l’homme et la bonne gouvernance sont sacrifiés sur l’autel de la politique du tout-sécuritaire. Or, le principal terreau de la haine ne sera jamais rien d’autre que la misère. Si Boko Haram a fait de la région du lac Tchad un de ses bastions, c’est en raison de l’extrême pauvreté qui y règne. A cause de la disparition de 90 % de la surface du lac et de l’absence de toute politique étatique, les pêcheurs kanouri, n’ayant plus de poissons à pêcher, finissent par se jeter dans les bras des jihadistes.

La visite d’Emmanuel Macron au Tchad ne nous paraît donc pas opportune, d’autant qu’elle intervient en plein mouvement des gilets jaunes. Elle n’honore ni la France ni ses principes qui ont fait d’elle un «soldat de l’idéal», à mille lieues de toute realpolitik. Il est de notre devoir de s’interroger sur des éléments pour le moins troublants qui entourent ce déplacement présidentiel. Tout d’abord, le séjour à N’Djamena début décembre d’Alexandre Benalla, qui a rencontré le frère d’Idriss Déby, Oumar Déby, directeur de la Direction générale de la réserve stratégique, chargée des achats d’armes. Ensuite, un prêt de 40 millions d’euros et un don de 10 millions ont été consentis par l’Elysée au Tchad il y a quelques jours, afin que le régime puisse payer le salaire des fonctionnaires pour le mois de décembre. Quand on sait le degré de corruption qui règne au sommet de l’Etat, il n’est pas dit que cet argent public bénéfice directement aux populations. Enfin, la Centrafrique, plongée au cœur des ténèbres depuis 2012, sera au menu des discussions entre Macron et Déby. Or, le Tchad a joué un rôle plus que néfaste dans la crise centrafricaine, armant et soutenant ouvertement la Seleka, une horde de mercenaires qui a semé et sème encore le chaos, alimentant les tensions interconfessionnelles tout en pillant les richesses du sous-sol.

Nous appelons donc Emmanuel Macron à cesser ce pacte de Faust avec Idriss Déby et, plus généralement, avec l’ensemble des tyrans d’Afrique francophone. Par ailleurs, nous demandons à ce que l’opération militaire Barkhane au Sahel, la plus grande OPEX française, fasse l’objet d’une évaluation afin de déterminer si son action est véritablement efficace contre le terrorisme islamique ou, si en plus de poser un évident problème de souveraineté, elle permet le maintien au pouvoir d’autocrates qui n’ont cure de la souffrance de leur peuple.

 

Autres signataires : François Ruffin, député La France insoumise de la Somme, membre du groupe d’amitié France-Tchad à l’Assemblée nationale ; Michèle Rivasi, députée européenne écologiste, vice-présidente de la délégation Afrique/Caraïbes/Pacifique ; Clément Boursin, défenseur des droits de l’homme ; Julie Dénès, auteure, cofondatrice de l’ONG Diplo 21 ; Yannick W. J. Nambo, auteur, consultant, cofondateur de l’ONG Diplo 21.

 

Thomas Dietrich écrivain, secrétaire général démissionnaire de la Conférence nationale de santé, président de l’association Citoyens, santé, environnement

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23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 01:06
MINUSCA : Encore un Sénégalais pour remplacer Parfait ONANGA ANYANGA
MINUSCA : Encore un Sénégalais pour remplacer Parfait ONANGA ANYANGA

 

 

MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES

ET DES SÉNÉGALAIS DE L'EXTÉRIEUR

 

 

COMMUNIQUE

 

Le Sénégal est encore à l’honneur sur la scène internationale. En effet, l’ancien Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, Monsieur Mankeur NDIAYE, vient d’être nommé Représentant du Secrétaire Général de l’ONU en Centrafrique avec rang de Secrétaire Général adjoint des Nations-Unies.

Notre compatriote Adama Dieng, Conseiller Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies avec rang de Secrétaire Général adjoint, s’est vu décerner le Prix Louis B. John pour les Droits de l’Homme, dans un contexte de célébration du 70ème anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des Droits de l’homme. Cela, après avoir reçu le diplôme honorifique de Docteur en droit par l’Université d’Exerter (Royaume Uni).

Le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur leur adresse ses chaleureuses félicitations et leur souhaite pleins succès dans leurs missions respectives.

Toutes ces victoires démontrent à suffisance la compétence et l’expertise des cadres sénégalais mais aussi la crédibilité internationale et la grande considération dont jouit le Président de la République Macky SALL dans le concert des Nations.

 

Fait à Dakar, le 22 décembre 2018

 

Le Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

 

Mankeur Ndiaye à l’ONU, les dessous d’une nomination !

https://www.senenews.com  - Mis à jour le

Mankeur Ndiaye, diplomate et actuel président du Comité national de l’Itie, a été nommé secrétaire général adjoint de l’Onu. L’ancien patron de la diplomatie sénégalaise a exactement été nommé secrétaire général adjoint, chef de la mission en Centrafrique et représentant personnel du secrétaire général des nations unies en Centrafrique. Il sera probablement installé dans ses nouvelles fonctions en janvier 2019.

Ainsi, il sera à la tête de plus de 15 000 hommes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). En effet, parmi les candidats, il y avait même des généraux. Mais, le choix a été porté sur un diplomate, plutôt que sur un chef de guerre, puisque la mission n’est autre que de faire arrêter la guerre.

L’autre chance qu’a eu  Mankeur Ndiaye, c’est que quand il fut conseiller aux Nations unies, il a travaillé dans la commission des femmes qu’il avait parfaitement présidée en tant qu’homme. Ce qui a plaidé en sa faveur en cette période où la question du genre est extrêmement sensible dans les missions de maintien de la paix. Son passage au conseil de sécurité des Nations unies a aussi plaidé en sa faveur.

 

ONU : Tout savoir sur la nomination de Mankeur Ndiaye

 

https://www.metrodakar.net Par  Pape Demba  22 décembre 2018

 

Nos confrères de Azactu informaient, ce vendredi, que Mankeur Ndiaye, diplomate et actuel président du Comité national de l’Itie, a été nommé secrétaire général adjoint de l’Onu. Information que Seneweb confirme. En effet, de source sûre, Seneweb a appris que l’ancien patron de la diplomatie sénégalaise a exactement été nommé secrétaire général adjoint, chef de la mission en Centrafrique et représentant personnel du secrétaire général des nations unies en Centrafrique. Il sera probablement installé dans ses nouvelles fonctions en janvier 2019.

 

Pourquoi il a gagné le poste


Ainsi, il sera à la tête de plus de 15 000 hommes de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). En effet, renseignent toujours nos sources, parmi les candidats, il y avait même des généraux. Mais, le choix a été porté sur un diplomate, plutôt que sur un chef de guerre, puisque la mission n’est autre que de faire arrêter la guerre. L’autre chance qu’a eu  Mankeur Ndiaye, c’est que quand il fut conseiller aux nations unies, il a travaillé dans la commission des femmes qu’il avait parfaitement présidé en tant qu’homme. Ce qui a plaidé en sa faveur en cette période où la question du genre est extrêmement sensible dans les missions de maintien de la paix. Son passage au conseil de sécurité des nations Unies a aussi plaidé en sa faveur.

 

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 17:18
Les coulisses de la visite du président français au Tchad

 

Lu pour vous 

 

https://www.alwihdainfo.com Alwihda Info | Par Djimet Wiche Wahili - 20 Décembre 2018 modifié le 21 Décembre 2018 - 13:51

 

La France entend renforcer Idriss Déby pour diluer l’influence russe en Centrafrique et au Soudan.

 

Le président français, Emmanuel Macron effectuera du 22 au 23 décembre une visite officielle au Tchad où il va s’entretenir avec son homologue Idriss Deby Itno sur des questions brulantes liées à la situation politique, économique et sécuritaire du pays. Les deux dirigeants se pencheront sur la menace d’instabilité qui prévaut dans la sous-région, d’après une source officielle. 

La montée en puissance de la Russie en RCA et au Soudan 


La première visite du président Emmanuel Macron en Afrique centrale, depuis son élection à la présidence de la république française, vise d’une part à saluer l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et d’autre part à impliquer de nouveau le Tchad et le Congo dans la crise centrafricaine pour diluer un peu l’influence grandissante de la Russie en RCA et au Soudan. La présence russe inquièterait sérieusement Paris



Emmanuel Macron a choisi de consacrer sa première visite en Afrique Centrale au Tchad, au détriment du Congo et du Gabon dont les deux dirigeants, à savoir Ali Bongo Ondimba et Denis Sassou Nguesso, ne sont pas du tout appréciés par l’actuel locataire du palais de l’Elysée. Il préfère renouveler sa confiance au président Idriss Deby Itno que la France continue de considérer comme un acteur qui joue un rôle déterminant dans la lutte contre les terroristes de Boko Haram dans le bassin du Lac Tchad. 



Les présidents Idriss Deby Itno et Emmanuel Macron devraient s’entretenir dimanche 23 décembre à la présidence de la république du Tchad sur la situation en RCA avec la montée en puissance de la Russie, la lutte contre Boko Haram dans le bassin du Lac-Tchad, la morosité économique et le veto américain ayant bloqué le projet de financement du G5 Sahel présenté par la France devant le conseil de sécurité des Nations-Unies. 



L'instabilité dans la région du Tibesti et l'insécurité au nord 



Après leur tête à tête, les deux hommes d’Etat feront une déclaration conjointe à la presse nationale et internationale. Les autorités françaises s’inquiètent de la détérioration du climat sécuritaire dans la région du Tibesti et la présence de rebelles tchadiens dans la partie méridionale de la Libye. Cette présence est perçue par les français comme une menace pour la stabilité du Tchad, apprend-t-on auprès d’une source française. 



Le président français Emmanuel Macron, lors de son entretien avec le président Idriss Deby Itno, lui exprimera son soutien total dans le conflit qui oppose l’armée régulière tchadienne et le comité d’auto-défense de Miski, selon cette même source. Depuis le déclenchement de ce conflit dans le massif du Tibesti, la France continue d’apporter un soutien en logistique, renseignement militaire, carburant et acheminement de matériel militaire à Faya Largeau qui sert de base arrière de l’armée pour les opérations militaires dans le Tibesti. 

Les français ont joué un rôle très important dans le rapatriement des blessés des combats de Miski, de Faya vers N’Djamena. Un autre soutien manifesté par les autorités françaises à l’égard de leur allié inconditionnel est le déblocage de 40 millions d’euros. Ce soutien financier s’inscrit dans le cadre de l’accord signé entre le Tchad et le Fonds Monétaire Internationale pour structurer la dette du Tchad à l’égard de Glencore, et surtout renforcer le régime du président Idriss Deby Itno pour contrecarrer les velléités russes en RCA et au Soudan, selon un journaliste contacté par Alwihda Info. 



Les autorités françaises exprimeront leur inquiétude aux autorités tchadiennes sur l’augmentation du budget de la défense en 2019 alors que le prix du baril de pétrole est en chute. 



Cette visite officielle du président français va être sanctionnée par un déjeuner entre les deux chefs d’Etat. Le président français devrait aussi rencontrer, dans la journée de dimanche 23 décembre à la maison de la Femme, des femmes leaders avec qui, il devra échanger sur les diverses problématiques liées à leur développement. 

L'opération Barkhane 


Au cours de la journée du samedi 22 décembre, Emmanuel Macron devra consacrer sa visite à l'aspect militaire. Va-t-il se comporter comme un hôte en terrain conquis au Tchad comme il l’a fait lors de sa première visite au Mali ? Macron avait préféré rencontrer prioritairement les militaires français présents sur place à son arrivée, avant de recevoir plus tard son homologue malien, foulant allègrement aux pieds la tradition africaine. Rien n’est moins sûr mais tout porte à croire qu’on pourrait s’attendre à une telle surprise lors de la visite du président français au Tchad où il pourrait éviter sciemment d’être reçu à l’aéroport Hassan Djamous par le président tchadien, Idriss Deby Itno. 

Le président Macron passera le soir du 22 décembre avec les soldats français de l’opération Barkhane pour anticiper la célébration de la fête de Noël. Cela s’inscrit dans le cadre de la politique traditionnelle de chefs d’Etats français, avec des repas préparés par un cuisinier de l’Elysée. Emmanuel Macron rencontrera les chefs de détachements européens qui travaillent dans l’opération Barkhane et ensuite des officiers tchadiens. 


Il visitera également la garnison militaire du Groupement Anti-terroriste (PCI) où un général français basé à N’Djamena fera la présentation du détachement au président, selon une source officielle française. 


Aucune rencontre n’a officiellement été annoncée entre le président français et l’opposition démocratique tchadienne. Toutefois, le président français pourrait recevoir 5 chefs de partis d’opposition, notamment les challengers de Deby aux dernières élections présidentielles de 2016, selon une source au sein de l'opposition tchadienne.

 

DJIMET WICHE WAHILI

 

Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 66304389 E-mail : djimetwiche@gmail.com En savoir plus sur cet auteur

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 16:56
Cas d'abus sexuels des casques bleus de la MINUSCA

 

Centrafrique : Une centaine de cas d’exploitation et abus sexuel commis par des agents et soldats de l’ONU en 4 ans

 

PAR CYRILLE WEGUE LE 21 DÉCEMBRE 2018

 

BANGUI le 20 Décembre 2018 (RJDH)— Lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Minusca le mercredi 19 décembre dernier, au moins une centaine de cas d’exploitation et abus sexuel ont été présentés par la mission onusienne en Centrafrique. Ces cas ont été documentés en l’espace de quatre ans et sont attribués à certains agents et casques bleus de la mission onusienne en Centrafrique.

La Minusca depuis 2014 à 2018, a documenté une centaine de cas d’exploitation et abus sexuel commis en Centrafrique dans l’espace de quatre ans. Certains agents et soldats de la paix sont accusés après la documentation par la mission de l’ONU en Centrafrique.

Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca reconnait que des casques bleus et le personnel civil ont commis les actes de viol sexuel dans leur mission du maintien de la paix, « En 2018, il y a eu 10 allégations et le nombre de victimes était de 38, mais après des enquêtes, nous n’avons recensé que 16 cas. Pour toutes ces années 2014-2018, il y a 50 adultes, 149 mineurs et 10 victimes. Les présumés coupables sont 224 militaires, et 8 personnels de la police et 6 civiles. En 2018, il y a eu 24 auteurs présumés », présente le Porte-parole de la Minusca.

Les enquêtes sont menées par des structures des Nations-Unies et également par les pays fournisseurs de troupes ou de personnel de la police à la Minusca, précise Vladimir Monteiro, « sur tous ces cas, 18 sont des cas avérés tandis que 26 cas sont non avérés et 67 autres cas suivent son cours d’enquête », a indiqué Vladimir Monteiro.

Des mesures selon Vladimir Monteiro, sont prises au niveau des pays contributeurs, « il y a eu 8 cas d’emprisonnement et une rétrogradation et trois radiations. Au niveau de la Minusca, Il y a eu un renvoi, et 19 cas de personnes rapatriées sur des bases disciplinaires. D’autres sont interdites de travailler dans les missions des Nations-Unies », a-t-il précisé.

Les dispositions de la résolution 2272 des Nations-Unies prescrivent que les pays fournisseurs de troupe ou de personnel de police doivent à chaque fois qu’il y a des cas d’allégations, d’envoyer une équipe pour mener des enquêtes dans le pays.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 16:37
La Russie s'installe en Centrafrique, inquiétudes de la France

 

Lu pour vous 

 

https://www.dw.com 21.12.2018

 

Fourniture d'armes, formation de soldats centrafricains, médiations parallèles, conseil et protection de la présidence, le tout soutenu par l'espèce sonnante et trébuchante : la Russie a multiplié ses engagements bilatéraux en Centrafrique au grand dam de la France l'ancienne puissance coloniale. Mais qu'est-ce qui suscite tout cet engagement au chevet de la Centrafrique ?

 

La Centrafrique occupe la 188ème place sur les 189 dans l'indice de développement humain de l'ONU en date du 14 septembre 2018. Le pays peine toujours à sortir d'un cycle de violences, en dépit des initiatives de désarmement et de dialogue entre les gouvernements successifs et les groupes armés.

 

La France supplantée par la Russie

 

L'insécurité reste ambiante malgré la présence des casques bleus de l'ONU qui appuient les forces armées centrafricaines et la présence militaire certes amoindrie de la France. Mais un acteur fait dernièrement son entrée sur scène. La Russie a multiplié ses engagements bilatéraux en Centrafrique avec des livraisons d'armes et des initiatives diplomatiques dans le but affiché d'aider à la stabilisation du pays en partie occupé par des groupes armés.

 

L'opinion centrafricaine divisée

 

Une entrée en force qui finit par agacer la France, ancienne puissance coloniale. Cette intervention de la Russie, ajouté à la curieuse histoire de l'ex-tennisman allemand Boris Becker que le président centrafricain Touadera a choisi pour être son attaché, suscite des interrogations sur les raisons de cet intérêt des deux puissances pour la RCA. Pour en discuter, Fréjus Quenum reçoit :

 

- El Hadj Dieudonné Abacar Nyakanda, ancien Haut commissaire aux droits de l'homme et à la bonne gouvernance en Centrafrique,


- Nestor Constant Mathurin Momet, Directeur de publication du journal centrafricain "Le Confident",


- et Mwayila Tshiyembe, professeur de Sciences politiques et Directeur de l'institut panafricain de géopolitique de Nancy

 

 

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 16:23
Macron au Tchad, dans l’oeil du cyclone des crises africaines

Lu pour vous 

 

https://mondafrique.com  Par Aza Boukhris - 21 décembre 2018

 

En dépit de la situation délicate que connaît aujourd’hui la France et d’un week-end risquant d’être encore agité avec les « Gilets jaunes », le président Macron est néanmoins attendu à N’Djaména, les 22 et 23 décembre 2018.

Le maintien du déplacement du Président français au coeur de l’Afrique, en cette période, montre à l’évidence, l’importance de cette visite qui dépasse largement la coopération franco-tchadienne et la traditionnelle visite de fin d’année aux militaires français en opérations extérieures.

 

Première visite en zone CEMAC

 

Plus de dix-neuf mois après son élection, Emmanuel Macron, en allant à N’Djaména, va effectuer sa première visite dans l’un des États de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale qui comprend six États : Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée-Équatoriale et Tchad. Cette zone, liée au franc CFA, n’a pas les faveurs de la diplomatie française et des réflexions africaines de l’Élysée.

Il est vrai que dans ces pays, la démocratie est encore un mirage, les chefs de l’État battent des records mondiaux de longévité, les droits de l’homme restent dans les textes, les finances publiques croulent sous les dettes, le népotisme et la corruption figurent en bonne place dans la gouvernance, les perspectives économiques sont en berne et le consensus national est de plus en plus remis en cause avec des rébellions qui ne sont plus désormais uniquement ethniques.

Cette Afrique centrale n’est pas encore entrée dans le « nouveau monde « macronien, mais elle est devenue préoccupante pour la France avec la montée du djihadisme, la percée de la Russie, l’expansionnisme économique chinois et la montée de la criminalité transfrontière.

 

Le Tchad incontournable

 

Président tchadien, Idriss Deby Itno est devenu indispensable. Le Tchad se trouve au coeur du puzzle de l’Afrique centrale et du Sahel. Que ce soit dans la lutte contre le djihadisme au Sahel, dans la lutte contre la secte Boko Haram, dans la maîtrise des dégâts collatéraux de l’effondrement de l’État  libyen, la recherche d’une sortie de la crise centrafricaine, le Tchad du président Idriss Deby Itno est en première ligne. Les militaires tchadiens sont les plus nombreux et les mieux aguerris. La diplomatie du président tchadien est la plus professionnelle et la plus influente.

Deux anciens ministres des affaires étrangères sont à des postes clés : Moussa Faki Mahamat est président de la Commission de l’Union africaine et Ahmad Allam-Mi est le Secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale ( CEEAC). Le Gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, Abbas Mahamat Tolli, est un ancien ministre de l’Économie et des Finances du président Idriss Deby Itno.

 

Une visite minutieusement préparée

 

Les ressentiments occasionnés par la visite de Marine Le Pen à Idriss Deby Itno en mars 2017 durant la campagne présidentielle, sont lointains. Le ministre Le Drian, dont la proximité avec Idriss Deby Itno (IDI) est bien connue, est l’ardent et  constant avocat du rôle majeur joué par IDI, non seulement dans la lutte contre le djihadisme au Sahel, mais aussi contre Boko Haram et dans la crise centrafricaine.

Un premier geste financier a été fait en annonçant une aide de 40 millions d’euros versée par l’Agence française de développement afin de pouvoir payer les fonctionnaires et les retraités. Les mécontentements venant de toutes parts seront peut-être apaisés, pour un moment, mais le discrédit de l’autocrate tchadien demeurera.

Comme dans toute visite importante du président Macron à l’étranger, la cellule diplomatique a été mobilisée. Franck Paris, le monsieur Afrique et de la même promotion qu’Emmanuel Macron à l’ENA, a fait une visite préparatoire plus intense que d’habitude.

Comme d’habitude maintenant, le « verticalisme » macronien s’exprime par le Conseil présidentiel pour l’Afrique composé de personnalités franco-africaines choisies par Emmanuel Macron. Le Quai d’Orsay joue le rôle de supplétif sans être vraiment associé à ces visites à l’étranger. Jules-Armand  Aniambossou, ancien  ambassadeur du Bénin à Paris et également promotionnaire d’Emmanuel Macron à l’ENA, a effectué une longue visite préparatoire à N’Djamena. Ce missi dominici ne rend compte qu’au président Macron. Il pourra lui dire les fortes attentes de la société civile en termes de démocratie, de droits de l’homme et les vives critiques de la jeunesse notamment contre l’augmentation des droits universitaires qui ne passent pas au Tchad comme ailleurs. Une nouvelle faute de la technostructure macronienne !

Les organisations de femmes ont aussi présenté leurs cahiers de doléances concernant leurs difficultés pour trouver leur place dans la société. La décrépitude des services publics et l’insécurité au nord, à l’est, à l’ouest et au sud ont été unanimement décriée.

 

Des propos encore audibles?

 

La visite au centre opérationnel de là Force Barkhane permettra certes de saluer les succès dans la neutralisation de djihadistes au Mali, mais ne permettra pas d’occulter les déboires aux trois frontières Niger-Burkina-Tchad et les difficultés de financement. Les propos destinés aux organisations de la société civile ne seront probablement que la confirmation de ceux prononcés Ouagadougou. Le dialogue avec Idriss Deby Itno pourrait, en revanche, être davantage tourné vers l’avenir en ce qui concerne le Franc CFA dans la zone CEMAC, la situation en Libye, le Gabon face au problème constitutionnel de la maladie d’Ali Bongo et le traitement de la crise centrafricaine avec notamment le renforcement de l’axe Touadera- Omar Al-Bechir-Poutine,  et l’accord militaire conclu entre la Russie et la Centrafrique.

Après avoir trop délaissé cette Afrique centrale, il n’était que temps pour le président Macron de se préoccuper de cette partie de l’Afrique qui prend de plus en plus ses distances avec la France et la francophonie. Avec la priorité donnée au multilatéralisme, les aides de la France passent inaperçues car fondues dans celles des institutions de Bretton Woods, des organisations onusiennes et dans la politique étrangère de l’Union européenne.

Le débat entre le bilatéralisme traditionnel en Afrique francophone et le multilatéralisme mondialisé sera probablement présent lors de cette visite du président Macron au Tchad.

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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 16:22
VISITE DU DIRECTEUR REGIONAL DU PAM

 

VISITE DU DIRECTEUR REGIONAL DU PAM POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE DANS UN CONTEXTE HUMANITAIRE PREOCCUPANT

 

BANGUI – Le Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Abdou Dieng, termine ce vendredi une visite de travail de 3 jours en République Centrafricaine où de récents pics de violence ont entraîné de nouveaux déplacements importants de populations et causé une augmentation notable des besoins humanitaires.

 

Cette visite a été pour M. Dieng l’occasion de réaffirmer l’engagement du PAM à tout mettre en oeuvre pour venir en aide aux populations les plus démunies et de faire un plaidoyer pour un retour à la paix. Il a aussi appelé la communauté internationale à continuer de soutenir la République Centrafricaine. Au cours de sa visite, le Directeur Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre s’est entretenu avec les bailleurs, les acteurs humanitaires et les autorités nationales au plus haut niveau et s’est rendu à Bambari qui vit depuis plusieurs mois un regain de tension.

 

"Je suis profondément troublé par la situation humanitaire en République centrafricaine et toutes mes pensées vont au peuple centrafricain dans ces moments de grande souffrance » a déclaré le Directeur Régional du PAM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. « La situation préoccupante que vit la population requiert des efforts soutenus et je lance un appel à nos généreux donateurs pour un engagement renouvelé afin que la République Centrafricaine ne devienne une autre crise oubliée », a-t-il ajouté.

 

La recrudescence de la violence depuis le début de l’année a causé une forte augmentation des besoins humanitaires et réduit à néant dans certaines localités comme Batangafo, Alindao, Gbambia et Ippy les gains durement acquis. Les vulnérabilités ont drastiquement augmenté dans tous les secteurs et aujourd’hui, 2.9 millions de Centrafricains - dont plus de la moitié sont des enfants - ont besoin d’une assistance humanitaire urgente pour satisfaire leurs besoins essentiels.

 

Cette détérioration de la situation humanitaire survient à un moment où l’action humanitaire souffre d’un sous-financement chronique et dans un contexte où la crise complexe en cours en République Centrafricaine a déjà provoqué le déplacement de quelques 636 000 personnes à l'intérieur du pays alors que près de 575 000 ont cherché refuge dans les pays voisins.

 

Face à la crise en République Centrafricaine, le PAM va continuer à intensifier ses interventions d'urgence en collaboration avec ses partenaires pour répondre aux besoins des populations affectées. Depuis le début de l’année, plus de 800 000 personnes vulnérables ont reçu une assistance pour améliorer leur situation alimentaire et nutritionnelle et renforcer leur résilience. Quelques 140 millions de dollars sont nécessaires en 2019 pour permettre au PAM de mettre en oeuvre ses interventions.

 

Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, ce sont des vies sauvées dans l'urgence et des vies transformées par le développement durable. Au Programme alimentaire mondial, nous intervenons dans plus de 80 pays pour nourrir les millions d'hommes et de femmes touché(e)s par les conflits et les catastrophes, et pour jeter les bases d'un avenir meilleur.

 

Suivez-nous sur Twitter @wfp_wafrica

 

Pour en savoir plus, contactez (email: prenom.nom@wfp.org)

Cathy Diop, WFP/Bangui, Tél. +236 72187598

Simon Pierre Diouf, WFP/Dakar, Tél. +221778012221

 

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