Centrafrique : Bakouma ville d’Uranium occupée par des rebelles de la Séléka
Bangui, Centrafrique 2019-01-08 (ADV) – La ville de Bakouma au Sud-Est du pays est depuis quelques jours entre les mains des rebelles de la Séléka, notamment les factions de l’UPC d’Ali Darras et du FPRC d’Abdoulaye Issène. Des autorités locales dénoncent un complot organisé pour déstabiliser la région.
Bakouma est une ville qui regorge d’Uranium, une réserve de la société française Areva qui s’est retirée de la ville en 2012 pour reprendre l’exploitation probablement en 2030. C’est depuis le 31 décembre que cette localité est entre les mains des assaillants.
L’attaque de cette ville a causé la mort d’au moins 12 personnes et a fait fuir plus de 1.200 habitants vers Bangassou, une ville voisine distante de 150 Km.
La situation humanitaire selon le Maire de Bakouma Sylvain Ngoualima qui a trouvé refuge à Bangassou est déplorable et le bilan s’alourdir de jour en jour. Plus de 300 ménages soit environ 1200 personnes sont recensées à Bangassou, des femmes enceintes et enfants souffrant du paludisme et d’autres maladies continuent d’arriver dans la ville.
Une mission conduite par le Préfet du Mbomou madame Pierrette Benguere s’est rendue à Bakouma pour constater les réalités de la ville. Selon une source à Bangassou, « c’est une mission difficile », car rien n’a été filtré après ce déplacement des autorités politico-administratives.
Selon des informations ADV, des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA), qui normalement devraient être arrivés dans la ville se sont heurtés à des difficultés pour prendre le contrôle de Bakouma. Un détachement en partance de Bangassou est empêché à au moins 10 Km de la ville par des forces onusiennes à entrer dans la ville, selon les autorités contactées par ADV depuis Bangassou.
La Minusca, contactée par ADV souligne que ses éléments sont en pourparlers avec les assaillants pour qu’ils quittent pacifiquement la ville. Mais rien ne pourra les empêcher d’utiliser la force pour les faire partir. « La présence des FACA à 10 Km de la ville est juste pour leurs permettre de protéger les civiles qui ont vidé la ville. Si nous laissons les civiles pour leur compte, les assaillants pourront les attaquer. Voilà la raison de ce choix », a lâché une source militaire contactée depuis Bangassou.
Plusieurs interprétations lient l’occupation de cette ville stratégique pour la société AREVA à la visite du président français Emmanuel Macron au Tchad, afin de contrer la montée en puissance de la Fédération de la Russie dans ce pays, qui selon des sources militaires est déterminée à accompagner les FACA pour la reconquête de toutes les villes occupées par les rebelles de la Séléka.
© Bur-csa – A.H – N.A / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr
Centrafrique: des ex-Séléka prennent le contrôle d’une ville stratégique et menacent la Minusca
https://beninwebtv.com Modeste Dossou 8 Jan 2019 à 11: 14
Un groupe de rebelles armées issus de l’ex-Séléka, s’est emparé lundi 07 janvier, de la ville minière Bakouma, dans le centre-sud de la république centrafricaine, rapporte la BBC.
Il s’agit d’un groupe d’individus essentiellement musulmans, se faisant appeler le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Ils ont pris le contrôle de la ville, lançant un ultimatum aux autorités locales et aux soldats de la Minusca, la mission des Nations unies, leur demandant de quitter la ville, rapporte le média.
Selon un député de la ville, il y a eu des morts, des maisons et des greniers incendiés, ainsi que des déplacements massifs de personnes en brousse et dans les localités voisines, lors de l’attaque survenue dimanche. Les rebelles indiquent, par la voix de leur chef, Abdoulaye Hissène, vouloir étendre leur autorités à toute la préfecture de Bangassou, dont fait partie la ville de Bakouma.
Bakouma est une ville stratégique, où se trouve un important gisement d’uranium. La société minière française Areva, qui a acquis le contrat d’exploitation, a suspendu ses activités pour des raisons restées secrètes à ce jour, selon un journaliste de la BBC en Centrafrique. La ville concentre aussi un gisement de diamant. C’est aussi une zone de passage du trafic d’armes qui emprunte un couloir rattaché au Tchad et au Soudan voisins. M. Hissène refuse toute discussion avec la mission de bons offices envoyée à Bakouma par les autorités centrafricaines. Il évoque le non-respect des accords signés par le FPRC avec Bangui. La population locale est sortie pour supplier la force de la Minusca de rester à ses côtés et de la protéger d’une éventuelle attaque des rebelles. A Bangui, aucune action n’a été prise pour libérer la population de l’emprise des rebelles.
RCA: l'état des lieux de la Minusca après l'attaque des FPRC à Bakouma
Par RFI Publié le 08-01-2019 Modifié le 08-01-2019 à 07:47
On en apprend un peu plus sur la situation à Bakouma, village minier du sud-est de la République centrafricaine aux importants gisements d'uranium, et qui a été investi depuis une semaine par les milices ex-Seleka du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC). Dimanche 6 janvier 2019, une mission d'évaluation de la force onusienne Minusca est revenue de ce village totalement isolé.
Faute de téléphone, de connexion, les informations qui jusqu'ici parvenaient de Bakouma, à quelque 850 km au sud-est de la capitale de RCA, Bangui, s'avéraient contradictoires. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) s'est rendue sur place pour dresser un état des lieux. De retour de Bakouma, elle dresse un sombre tableau.
Selon le numéro deux de la mission de l'ONU et représentant spécial adjoint de l'ONU en Centrafrique, Kenneth Gluck, la localité -qui comptait quelque 12000 habitants- est aujourd'hui livrée aux miliciens du FPRC, qui ont déjà pillé plus de 90% des maisons. Il ne reste plus à Bakouma que des personnes âgées ou handicapées. Certains ont trouvé refuge dans des villages alentour, d'autres ont mis quatre à cinq jours pour rallier à pied la ville de Bangassou, quelque 130 km plus loin.
Mais le gros de la population a fui dans la brousse aux alentours du village. Kenneth Gluck, qui dit continuer de privilégier « la voie du dialogue », en « appelle » au bon sens : « Notre priorité à court terme, c'est d'assurer la sécurité et le bien-être des déplacés. Et bien sûr, d'assurer que cette activité menaçante et déstabilisatrice du FPRC ne s'étende pas à d'autres zones. »
Le représentant spécial adjoint de l'ONU en Centrafrique est formel, les ex-Seleka du FPRC ont attaqué un village civil, « ce qui peut être considéré comme un crime de guerre ». « Il y aura une prise de décision dans les semaines à venir : que peut-on faire pour demander l'expulsion du FPRC ? S'il y a besoin de prendre des mesures militaires, ça reste une possibilité aussi », prévient-il.
Les Faca, Forces armées de Centrafrique, ainsi qu'un contingent marocain de la Minusca, sont basés à une dizaine de kilomètres de là, selon des sources indépendantes. Kenneth Gluck rappelle également aux membres du FPRC qu'ils sont engagés dans un processus de paix sous l'égide de l'Union africaine (UA), et que leur attaque est « totalement incompatible » avec leur engagement.
« Les attaques contre les humanitaires sont un élément très grave de la situation »
« Nous sommes en train d'aider les humanitaires à chercher les déplacés pour les aider », assure l'émissaire onusien qui s'inquiète aussi des attaques dont sont victimes les humanitaires, devenues quasi quotidiennes en République centrafricaine.
Même si nous avons réussi à stabiliser quelques zones de la Centrafrique, les humanitaires sont menacés. Il y a les braquages violents, il y a les attaques sur les convois humanitaires. Ces attaques provoquent un manque d'assistance et des pertes en vies humaines
Kenneth Gluck dénonce les attaques ciblant les organisations humanitaires en RCA
08-01-2019 - Par Esdras Ndikumana
Le nombre d'attaques dirigées contre les humanitaires augmente constamment. Le bureau du coordinateur humanitaire en RCA a tiré la sonnette d'alarme, après le meurtre d'un travailleur humanitaire dans la ville de Batangafo il y a deux jours, et alors que le nombre d'attaques dirigées contre les humanitaires augmente constamment : près de 400 incidents ont été recensés en 2018, soit 17,5% de plus que l'année précédente.
Des centaines de civils fuient après des combats dans l'Est
https://lematin.ma Abdelhafid Marzak, LE MATIN 08 janvier 2019 à 17:13
La situation restait tendue mardi à Bakouma, ville minière du sud-est de la Centrafrique, où des centaines de civils continuaient de fuir après des affrontements entre des groupes rebelles et l'armée, selon un rapport interne de l'ONU obtenu par l'AFP. Les violences ont opposé la semaine dernière deux groupes armés issus de l'ex-Séléka – la coalition qui avait pris Bangui en 2013 –, des miliciens antibalaka et l'armée centrafricaine (Faca).
Le bilan est d'au moins une dizaine de tués, selon plusieurs témoignages d'habitants, mais ce chiffre n'a pas pu être confirmé de source indépendante. «Les éléments du FPRC (Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, issu de l'ex-Séléka) sont toujours déployés à Bakouma», affirme le rapport onusien, précisant que le groupe armé «pourrait continuer ses opérations contre les positions antibalaka et entraîner de nouveaux affrontements».
Selon ce document, «la présence massive d'ex-Séléka dans la zone et la possibilité d'accrochages entre groupes armés effraient la population (...) qui a quitté la ville et se déplace en groupes vers Bangassou», le chef-lieu de la préfecture du Mbomou, situé environ 130 km plus au Sud. Quelque 700 déplacés ont déjà rejoint à pied Bangassou et plus de 1.000 personnes campent au sud de Bakouma sous la protection de Casques bleus et de soldats Faca, a ajouté l'ONU. La région, qui abrite d'importants gisements d'uranium, est fréquemment le théâtre de conflits entre les groupes armés qui veulent la contrôler.