Par Guy Florentin Outiama le 09/04/2019
BANGUI, 02 avril 2019 (RJDH)—Une équipe du RJDH a sillonné du 02 au 08 avril dernier quelques communes de la Lobaye pour sensibiliser les populations sur leur implication dans la gestion de ressources naturelles. Cette campagne s’inscrit dans le cadre d’un projet financé par le gouvernement américain.
L’équipe du RJDH dirigée par le coordonnateur a échangé avec la population de Mbaiki centre et celle de Balé Loko, une commune qui fait frontière avec le Congo, commune où se posent d’importants problèmes sur la limite des frontières et l’exploitation de la forêt.
A Mbaiki, le président de la délégation spéciale de la ville, Pascal Kiki, présidant la campagne tenue à la mairie, s’est félicité de cette initiative car pour lui, « nos administrés n’ont aucune connaissance sur comment s’impliquer dans la gestion des ressources naturelles ce qui fait que les bénéfices qui devraient revenir aux communes, n’arrivent pas et les besoins primaires ne sont pas satisfaits. C’est l’occasion pour nous d’avoir des éléments pouvant renforcer le plaidoyer », a-t-il expliqué. Le Maire a indiqué que plusieurs conflits sont souvent liés à cette méconnaissance des textes.
Lors de l’émission publique organisée le 06 avril et dirigée par Mme Yvette Ndoga, Inspectrice préfectoral de l’environnement chargé du développement durable, a présenté les textes qui régissent l’exploitation des ressources naturelles en précisant le rôle de veille que doit jouer la population à travers les autorités locales, les associations de la société civile et les autres leaders, « la gestion des ressources naturelles concerne tout le monde parce qu’elle appartient à tout le monde », a t-elle lancé.
A Loko, une commune frontalière avec le Congo, le RJDH a discuté avec la population sur comment elle participe à la gestion de la forêt qui est la principale ressource naturelle exploitée dans la localité. Cette émission a été dirigée par Yvette Ndoga, Inspectrice préfectoral de l’environnement chargé du développement durable. Le président de la délégation spéciale de cette commune s’est réjoui de la présence de l’équipe du RJDH et de la thématique choisie, « cela fait des années que nous ne recevons plus personne pour parler avec la population sur comment elle doit protéger ses ressources. Aujourd’hui, nous avons décidé de faire participer tous les chefs de villages pour que le message sur l’implication des communautés dans la gestion des ressources pour atteindre plus de monde possible. Il y a des conflits entre la population et les Congolais de l’autre coté plusieurs différends qui sont fondés sur la méconnaissance des textes et votre présence a comblé ce vide », reconnait-il.
A Labi, le coordonnateur du RJDH au micro de nos confrères de la radio Songo de Mbaiki, a témoigné de la reconnaissance envers les Etats-Unis, « nous avons pu etre là parce que l’ambassade des Etats Unis nous a fait confiance c’est pourquoi nous tenons à exprimer la gratitude du RJDH pour son appui qui permet de toucher du doigt les réalités de nos concitoyens. Aujourd’hui, nous avons mesuré l’urgence de vulgariser les textes qui garantissent la participation des citoyens dans la gestion voire la protection des ressources naturelles et donc de l’environnement », explique Sylvestre Sokambi.
La mise du RJDH dans la Lobaye boucle un projet relatif à l’implication des communautés de base dans la gestion des ressources naturelles dans un pays post-conflit. La mission dans la Lobaye fait suite à celle effectuée par le RJDH dans l’Ombella Mpoko toujours dans le cadre de ce projet financé mis en œuvre par le RJDH depuis novembre 2018.
Par Jefferson Cyrille Yapende le 09/04/2019
BANGUI, 09 Avril 2019(RJDH)— Au moins 18 personnes sont tuées et plusieurs autres blessées dans un affrontement entre les éléments de Séléka de l’UPC et les Antibalaka, au cours de la semaine dernière dans les villages périphériques de Zangba dans la sous-préfecture de la Basse-Kotto. Cette information a été confirmée par le député de Zangba, Jérémie Gokiri Ndoro 2 contacté par le RJDH le 07 Avril dernier à Bangui.
Selon plusieurs sources locales contactées par le RJDH, ce combat fait suite à une mésentente entre l’un des chefs d’Anti-Balaka appelé Salvador et quelques éléments de l’UPC lors d’un marché hebdomadaire au village Mboma. Jérémie Gokiri Ndoro 2, Député de Zangba contacté par le RJDH, confirme cette information en indiquant qu’« il y a eu un affrontement entre les Anti-balaka et les éléments de l’UPC d’Ali Darass à cause d’une mésentente entre un chef de la faction Anti-balaka appelé Salvador en provenance du village Daka pour s’approvisionner en vivres au moment où les habitants se trouvaient sur le marché hebdomadaire de Mboma. Ce dernier était venu avec son arme, ce qui n’a pas rencontré l’agrément des éléments de l’UPC installés dans la localité ; par la suite, ils l’’ont interpellé avant de l’emprisonner » a précisé le député de Zangba.
«Informés de la situation, ces frères d’armes sont venus exiger sa libération. A défaut d’un compromis, un combat meurtrier s’est déclenché entre les protagonistes et a commencé à se propager dans les villages environnants de Zangba », a-t-il ajouté.
L’élu de la nation poursuit en interpellant le gouvernement et la MINUSCA face à cette situation de déployer les forces mixtes (FACA-MINUSCA) pour sécuriser les populations civiles qui payent souvent la lourde tribu des combats des groupes armés dans sa circonscription. Il appelle aussi les ONGs humanitaires à prendre en charge les blessés et les déplacés qui se trouvent actuellement dans des conditions déplorables.
Parmi ses villages, se trouve le village Mboma qui est un centre commercial hebdomadaire de la région et tous les habitants des villages périphériques y viennent pour s’approvisionner en vivre et des produits agricoles. Cette recrudescence de la violence reprend dans la sous –préfecture de Zangba après la signature de l’Accord de Khartoum, signé le 06 février 2019 à Bangui entre le gouvernement et les groupes armés.
Par Rolf Steve Domia le 09/04/2019
BANGUI le 09 avril 2019(RJDH)—L’Observatoire Centrafricain des Consommateurs projette lancer une opération dénommée « Bidon-Jaune » dans la capitale afin de protester contre le problème d’eau potable dans le pays. Le préavis est lancé hier lundi 08 avril 2019 à Bangui par Marcel MOKWAPI, Président de l’Observatoire Centrafricain des Consommateurs(OCC). Dans une interview accordée au RJDH, Marcel Mokoapi sollicite l’adhésion de la population centrafricaine à sortir leurs bidons et à les déposer aux abords des voies.
RJDH : Marcel MOKWAPI Bonjour.
Marcel MOKWAPI : Bonjour RJDH
RJDH : Vous êtes président de l’Observatoire Centrafricaine des Consommateurs, pour dénoncer la situation catastrophique que vivent depuis toujours les habitants de Bangui, Bimbo et Bégoua en ce qui concerne l’accès difficile à l’eau potable, vous avez lancé une opération « Bidon-jaune », alors pourquoi bidon jaune ?
MM :Bidon jaune parce que quand vous sillonnez dans les quartiers de Bangui, aujourd’hui vous allez voir des files d’attente devant les fontaines publiques, des jeunes qui se promènent de quartier en quartier, avec des pousse-pousse, à la recherche de l’eau ou alors devant les rares fontaines qui sont dans la ville et c’est très frappant. Cela constitue déjà un phénomène social, voilà pourquoi on a voulu mettre l’accent sur cet aspect pour essayer justement de dire que ce problème ne doit pas passer inaperçu.
RJDH : A votre avis pourquoi en est on arrivé à ce niveau ? Que reprochez-vous concrètement à la SODECA ?
MM : Nous savons tous que notre pays traverse un moment difficile ; on est tombé trop bas ; on a traversé des problèmes trop graves mais ce n’est pas pour autant qu’on doive passer sous silence des choses essentielles. Le besoin de manger, de boire, de se laver est toujours vital. Tout en gérant les problèmes les plus urgents à savoir la sécurité on doit aussi penser à l’eau. Je me suis toujours dit que l’insécurité alimentaire est aussi dramatique que l’insécurité liée à l’arme à feu. On en est arrivé là parce qu’il y a justement un problème de mauvaise gouvernance, de mauvaise volonté politique parce que tout le monde sait depuis des années que la SODECA a des difficultés pour remplir sa mission. On ne dit pas que les responsables de la SODECA travaillent mal, non, on les connait, on sait qu’ils sont compétents, mais nous constatons qu’ils n’ont vraiment pas la volonté de remuer le cocotier qui est l’Etat pour mettre à leur disposition des moyens, parce que l’eau est vitale pour tout individu.
RJDH : Vous êtes en quelque sorte hostile à la manière dont fonctionne la SODECA mais qu’elle est votre stratégie pour pallier les difficultés en approvisionnement en eau en Centrafrique.
MM: Je dis qu’aujourd’hui la SODECA n’est plus en mesure de répondre à ses obligations et c’est une réalité, en ce moment elle fait du colmatage. La SODECA doit continuer à faire son travail mais elle doit remuer le cocotier, remuer l’Etat, c’est leur devoir. Ils sont là pour faire valoir les projets, mettre en exergue les problèmes qu’ils ont pour que l’Etat les aide. Il doit également avoir une alternative. C’est-à-dire en créant des forages. Il suffit au gouvernement de prendre sa responsabilité, nouer des accords avec les sociétés privées qui sont là pour créer des forages dans les quartiers et aux environs de Bangui.
RJDH : Si d’ici la fin de cette semaine aucune réponse rassurante ne vient du gouvernement pour pallier tous ces problèmes quelle sera donc la prochaine étape ?
MM :Comme je l’ai dit dans le message que j’ai envoyé à la primature, au ministère de l’hydraulique, de la Santé publique, à la SODECA et à la mairie, nous souhaiterons qu’il y ait un débat qui s’enclenche avec le gouvernement, et ouvrir une brèche de discussion pour que nous ayons un compromis pouvant aboutir à la résolution définitive des problèmes d’eau en Centrafrique. Si tel n’est pas le cas l’opération Bidon Jaune sera actée aussitôt. Elle consistera à ce que toutes les populations sortent avec leurs bidons vides au bord des rues et avenues pour pouvoir interpeller davantage le gouvernement à agir pour sauver des vies et cette opération se veut pacifique et apolitique.
RJDH : Monsieur Marcel MOKAPI, je vous dis merci.
MM : Merci RJDH !
Par Auguste Bati-Kalamet le 09/04/2019
BANGUI, 09 Avril 2019 (RJDH) — L’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi, a regroupé, les directeurs des entreprises publiques et privées, le mardi 9 au jeudi 11 avril, afin de redynamiser leur leadership. Les enjeux financiers de cette 8ème édition est de comprendre les investissements financiers d’une entreprise et maîtriser les pratiques permettant de prendre des décisions efficaces.
Plusieurs rencontres d’échange ont été organisées à l’intention des agents des entreprises publiques et privées. L’objectif de l’atelier est rendre dynamiques les catalyseurs des entreprises, dans le but de faire fonctionner sans défaillance les services dont ils ont la responsabilité. Le constat révèle que les directeurs de certaines entreprises ne participent pas aux ateliers afin de renforcer leur capacité professionnelle.
C’est dans ce contexte que l’ACFPE dans sa dynamique du relèvement économique du pays a regroupé les directeurs des entreprises publiques et privées pour les situer sur le développement et le leadership décisionnel et financier.
Les directeurs des entreprises ont le devoir de rechercher des fonds, de mener une gestion efficace des services dont ils ont la charge, « la bonne gestion des ressources humaines et financières, avoir un leadership résolutif et pécuniaire telles sont les exigences assignées aux directeurs généraux des entreprises », a recommandé le directeur général par intérim de l’ACFPE, Pierrot Yoalé.
Le Ministre du Travail et de l’Emploi, Hugues Alain Tcheumeni, dans son allocution est revenu sur la question de leadership décisionnel et financier, en mettant un accent sur le relèvement du pays, « l’utilisation efficiente des ressources humaines et financières, la valorisation des toutes ressources matérielles, humaines, sont des atouts pour transformer la potentialité dont elles regorgent, c’est aussi un véritable outil de développement », a suggéré le membre du gouvernement.
Cet atelier regroupant les directeurs généraux des entreprises dit « Top Niveau » est la 8ème édition. Son but est de maîtriser les pratiques permettant de prendre des décisions efficaces.
Centrafrique : MSF dénonce le meurtre de son personnel à Batangafo
Par RJDH le 09/04/2019
BANGUI, 09 avril 2019 (RJDH)—L’organisation médicale MSF a dénoncé dans un communiqué ce mardi 9 avril 2019 le meurtre de son personnel Gaulbert Mokafé, infirmier auxiliaire à l’hôpital de Batangafo le jeudi 04 avril 2019, par des membres d’un groupe armé.
Gaulbert Mokafé, 41 ans, travaillait depuis 2012 à l’hôpital de Batangafo, géré par MSF depuis 2006, en collaboration avec le Ministère de la santé. Il est décédé le jeudi passé, sur l’axe reliant Batangafo à la ville voisine de Bouca, alors qu’il partait en moto pour rendre visite à sa famille. D’après ce qu’a appris MSF, un groupe d’hommes armés l’aurait arrêté avant de le forcer à les suivre avec sa moto dans la brousse. C’est là que Mokafé a été tué pour des raisons inconnues, d’une balle dans le cœur.
« Si les responsables de la mort de Mokafé ou des membres de leurs familles avaient eu besoin de soins médicaux, Mokafé se serait occupé d’eux. Sa mort est un crime lâche, qui a choqué la famille MSF à Batangafo et en RCA. Aujourd’hui, nos équipes sont en colère. C’est inacceptable », condamne Omar Abenza, chef de mission MSF en RCA.
MSF exige que les groupes armés contrôlent leurs éléments et garantissent la protection de la population, tout en respectant le personnel de santé puisque leurs hommes, ainsi que leurs familles bénéficient également de la présence de MSF. « Nous voulons continuer à offrir une assistance médicale et humanitaire, mais pour cela, nous avons besoin de travailler en toute sécurité. Chacun doit prendre ses responsabilités», ajoute Omar Abenza
Par respect pour Mokafé et ses proches, notamment sa femme et ses cinq enfants, MSF restera en deuil à Batangafo pendant deux jours de, mercredi et jeudi prochains.
L’organisation médicale MSF appelle une nouvelle fois tous les groupes armés impliqués dans le conflit centrafricain à se conformer au droit international des conflits et au respect absolu des actes médicaux, du personnel médical et paramédical et des infrastructures sanitaires.