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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 17:02
Echec d’une tentative de marche contre l’accord de paix de Khartoum
Echec d’une tentative de marche contre l’accord de paix de Khartoum

 

Centrafrique : 

 

Bangui, Centrafrique 2019-04-15 (ADV) – La population centrafricaine et principalement celle de la capitale Bangui vague librement à ses occupations ce 15 avril 2019 en dépit du mot d’ordre de marche d’une frange de la société civile contre la mise en œuvre de l’accord de paix.

Cette manifestation projetée par le Groupe de Travail de la Société Civile (GTSC) a été interdite par le gouvernement et le ministère public a lancé un mandat d’arrêt contre les initiateurs Gervais Lakosso et son rapporteur général Paul Crescent Beninga.

GTSC réfute les nominations de certains leaders des groupes armés dans le gouvernement inclusif ainsi que dans les cabinets du Premier ministre et du président de la République.

Dans les rues de la capitale, les activités se déroulent normalement. Les élèves, les fonctionnaires, les commerçants, les conducteurs des taxis et bus n’ont pas obtempéré à ce mot d’ordre que certains qualifient « de manipulation des politiciens pour saboter les efforts de paix ».

Le gouvernement ainsi que plusieurs organisations de la société civile avaient invité la population à ne pas respecter les mots d’ordre car l’accord de paix est une issue principale pour la paix et le décollage économique du pays, après plusieurs décennies de crise orchestrée par des puissances extérieures avec la complicité de certains leaders politiques centrafricains.

© Bur-csa – A.H – N.W / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr

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Published by Centrafrique-Presse.com
15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 16:39
Arrivée à Bangui de Smail Chergui(UA) et Jean-Pierre Lacroix(ONU)

 

Arrivée du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Ambassadeur Smail Chergui, et du Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix

 

 Verbatim des déclarations à la presse à l’aéroport international Bangui Mpoko - 14 avril 2019

 

Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smail Chergui

"Jean Pierre et moi-même avons décidé, en étroite collaboration avec le Gouvernement, de revenir à Bangui, dans la suite de l’Accord de paix pour continuer nos efforts pour une mise en œuvre effective, sincère des parties à cet Accord mais également organiser, le 17, conjointement avec les partenaires importants et le Gouvernement, la session du Groupe International de Soutien à la Centrafrique. Nous aurons durant cette visite également un déplacement à l’intérieur du pays qui entre dans les mêmes objectifs : la mise en œuvre de l’accord, la consolidation de la paix et le développement. Je voudrai saisir cette occasion pour remercier, à travers la ministre des Affaires étrangères, le Président Touadéra et le Gouvernement pour évidemment avoir bien voulu de se joindre à nous et appuyer ces activités. Encore une fois, nous sommes très heureux de nous retrouver dans une Bangui en paix et qui est tournée vers la consolidation de ce dialogue et du dialogue entre toutes les filles et tous les fils de ce pays. Donc, au nom de l’Union Africaine je peux vous dire que je suis très heureux de me retrouver à Bangui." 

 

Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix  

"Bonjour à tous, moi aussi je voudrai dire que je suis très heureux de revenir avec mon ami Smail Chergui, de l’Union Africaine, à Bangui. Le maître mot maintenant c’est la mobilisation de tous pour avancer rapidement dans la mise œuvre de l’Accord. Aujourd’hui, il y a une fenêtre d’opportunité, il ne faut surtout pas la laisser se refermer parce qu’elle ne se réouvrirait peut-être pas de sitôt. Et nous sommes là pour aider à cette mobilisation, c’est pour ça qu’avec madame la ministre, avec tout le Gouvernement, bien sûr nous allons rencontrer Son Excellence le Président de la République. Nous allons travailler à la fois ici à Bangui comme l’a dit Smail Chergui avec notamment la réunion du Groupe International et le soutien, mais aussi aller sur le terrain, avec encore une fois, un seul but : c’est faire avancer la mise en œuvre de l’Accord qui nécessite un effort de tous, une mobilisation de tous dans la paix évidemment, parce que la violence est incompatible avec la mise œuvre de l’Accord. Je voudrais aussi dire que cette visite a aussi pour objectif de regarder avec tous les partenaires de la République centrafricaine, comment nous pouvons soutenir le plus vite et le plus efficacement possible la mise en œuvre de tous les éléments clés de l’Accord. Donc nous allons avoir ici à Bangui un dialogue très étroit avec les partenaires, les autres partenaires de la République centrafricaine afin que les soutiens nécessaires soit le plus rapidement mis en œuvre. Merci."

 

Radio Ndeke Luka (Igor Djeskin Senapaye)

 

Monsieur Smail Chergui, vous avez soutenu l’Accord de Khartoum, aujourd’hui le Gouvernement est formé, les parties prenantes sont dans ce Gouvernement. Comment réagissez-vous à cette vague de violences qui se poursuit à l’intérieur du pays partout, vers Zangba, dans la Nana Mambéré et dans la Haute-Kotto ?

 

Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smail Chergui

 

"Je pense que nous l’avons dit haut et fort que le moment de taire les armes était venu et ça s’applique à tout le monde. Et c’est l’un des objectifs de cette visite conjointe, c’est faire en sorte qu’on puisse rappeler aux uns et aux autres les responsabilités qui sont les leurs, qui découlent de l’Accord de paix. Donc, nous nous attendons à ce que la paix, la stabilité et le dialogue se renforcent chaque jour. Nous ne faisons aucune illusion évidemment qu’il y a encore beaucoup de travail à faire sur le terrain, il y a beaucoup d’investissements à faire pour rapprocher les cœurs pour définitivement mettre derrière soi cette page hideuse, cette page difficile pour la nation centrafricaine. Donc, nous avons besoin de tous y compris nos amis de la presse pour arriver à cet objectif. Un des objectifs de cette visite c’est justement de consolider, donner vraiment le primat au dialogue." 

 

Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix

  

"Je voudrai juste dire qu’aujourd’hui la violence c’est la violence contre tout le peuple centrafricain, parce que tous ceux qui utilisent la violence en ce moment mettent en péril cet Accord, qui est la seule chance pour que la paix revienne en République centrafricaine. Evidemment nous allons aussi nous mobiliser pour lancer cet appel et inciter chacun à prendre ses responsabilités car le moment vraiment est venu de se tourner vers la mise en œuvre de l’Accord, qui est vraiment la chance de retour à la paix."   


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RCA: L’UA et de l’ONU ensemble pour faire avancer la paix à Bangui

 

Par RFI Publié le 15-04-2019 Modifié le 15-04-2019 à 11:50

 

Le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), l’ambassadeur Smaïl Chergui, et le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, sont arrivés dimanche 14 avril à Bangui. Leur but : travailler ensemble pour matérialiser l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine.

 

C’est une visite de quatre jours pour mobiliser et aider à faire avancer l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, signé le 6 février dernier entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés. A leur arrivée à l'aéroport devant la presse, les représentants de l’Union africaine et des Nations unies ont confié combien le retour à la paix était plus que jamais une affaire de tous. « Jean-Pierre Lacroix et moi-même avons décidé, en étroite coopération avec le gouvernement, de revenir à Bangui pour la suite de l’accord de paix pour continuer nos efforts pour une mise en œuvre effective, sincère des parties à cet accord. Mais également organiser le 17, conjointement avec aussi les partenaires importants et avec le gouvernement, la session du groupe de soutien international à la Centrafrique », a affirmé Smaïl Chergui pour l'Union Africaine, le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine.

De son côté, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint chargé des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix, a voulu mettre la pression sur les signataires et sur la nécessité de respecter l’accord. « Tous ceux qui utilisent la violence en ce moment mettent en péril cet accord qui est la seule chance pour que la paix revienne en République centrafricaine. Evidemment, nous allons aussi nous mobiliser pour lancer cet appel et inciter chacun à prendre ses responsabilités car le moment est venu de se tourner vers la mise en œuvre de l’Accord qui est vraiment la chance de retour à la paix ».

Les deux hommes vont se déplacer ce lundi à Bambari et Bangassou pour aller à la rencontre des groupes armés. Ils rencontreront ensuite le chef de l'Etat et le gouvernement à Bangui.

 

Centrafrique: mission ONU-UA pour «mobiliser» autour de l'accord de paix

 

Par   AFP 15/04/2019 à 12:11

 

L'ONU et l'Union africaine (UA) ont appelé au début d'une visite conjointe en Centrafrique, à une «mobilisation de tous pour avancer rapidement dans la mise en oeuvre de l'accord» de paix signé début février. «Le maître mot est la mobilisation de tous pour avancer rapidement dans la mise en oeuvre de l'accord», a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, à son arrivée hier à Bangui, selon une vidéo publiée aujourd'hui sur les réseaux sociaux par le gouvernement centrafricain. «Il y a une fenêtre d'opportunités qu'il ne faut surtout pas laisser se refermer car elle ne se rouvrirait peut-être pas de sitôt», a-t-il ajouté.

Accompagné du commissaire à la Paix et la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, Jean-Pierre Lacroix est en visite durant quatre jours en Centrafrique. Les deux hommes se sont rendus aujourd'hui à Bambari, ville du centre du pays théâtre de nombreux combats depuis le début de l'année. Une réunion du Groupe international de soutien à la Centrafrique doit avoir lieu mercredi à Bangui, à laquelle prendra également part le directeur Afrique de l'Union européenne (UE), Koen Vervaeke.

Un accord de paix dit de Khartoum, a été signé début février à Bangui entre les quatorze groupes armés et les autorités. Préparé depuis 2017 par l'UA, il est le huitième signé depuis le début de la crise en 2013. Un nouveau gouvernement a été nommé à la suite de cet accord, puis remanié après désaccord des groupes armés. Si la dernière équipe gouvernementale en date reste largement acquise aux fidèles du président Faustin-Archange Touadéra, de nombreux représentants de groupes armés, dont certains chefs cités dans des rapports d'ONG pour des exactions, ont été nommés à des responsabilités.

Malgré cela, plusieurs affrontements ont eu lieu dans le pays depuis la signature de l'accord. Début avril, l'ONU a lancé une opération militaire d'envergure contre un groupe armé de l'ouest du pays. Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre, qui a forcé près d'un quart des 4,5 millions d'habitants à fuir leur domicile.

 

Centrafrique : l’UA, les Nations Unies et l’Union Européenne appelle à  » taire les armes  »

 

Bangui (© 2019 Afriquinfos)- En Centrafrique, les différentes parties doivent  dans un premier temps respecter des engagements pris lors de la signature de l’accord de paix, a indiqué Smail Chergui le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA en marge d’une visite dans le pays.

Ce dimanche, une mission tripartie Union Africaine, ONU et Union Européenne est arrivée en Centrafrique pour une visite de 4 jours.

L’objectif de ce déplacement est de contribuer à la mise en œuvre rapide et efficace de l’Accord politique de paix et de réconciliation, signé le 6 février dernier à Bangui entre le Gouvernement centrafricain et 14 groupes armés.

Mercredi 17 avril prochain, l’ensemble des partenaires sont attendus à Bangui, dans le cadre de la deuxième réunion du Groupe International de Soutien (GIS) à la RCA.

Une rencontre destinée à renforcer l’appui de la communauté internationale à la consolidation de l’Accord de paix signé par les centrafricains.

La délégation présente en Centrafrique est composée du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smail Chergui, du Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et du Directeur Afrique de l’Union Européenne, Koen Vervaeke.

M. Chergui a dit qu’il faudra dans un premier temps rappeler aux différentes parties le respect des engagements pris lors de la signature de l’accord de paix.

 »Le moment est venu de taire les armes et cela s’applique à tout le monde » a souligné Chergui, tandis que Jean-Pierre Lacroix, a lui insisté sur la mobilisation des différents acteurs du processus de paix pour relever le défi d’une paix durable :  »aujourd’hui, il y a une fenêtre d’opportunité qu’il ne faut surtout pas laisser se refermer parce qu’elle ne se rouvrira peut être pas de sitôt » a-t-il indiqué.

Innocente Nice

 

 

VISITE EN RCA D’UNE DELEGATION CONJOINTE UA-UN-UE POUR APPUYER LA MISE EN ŒUVRE DE L’ACCORD POLITIQUE

 

Bangui, le 12 avril 2019 – Une mission conjointe de haut niveau Union africaine (UA)-Nations unies (UN)-Union européenne (UE) composée du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, l’Ambassadeur Smail Chergui, du Secrétaire général adjoint des Nations Unies, en charge des Opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, et du Directeur Général - Afrique du Service européen pour l'action extérieure de l'UE, Koen Vervaeke, séjournera en République centrafricaine (RCA) du 14 au 18 avril 2019. Cette mission a pour objectif d’appuyer les parties centrafricaines dans la phase initiale de mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA, signé le 6 février dernier à Bangui. 

 

Au cours de son séjour en RCA, la mission conjointe aura des audiences avec le Président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre. Elle aura également des entretiens avec les membres du Gouvernement, les représentants de partis politiques et de la société civile, les garants et les facilitateurs de l’Accord politique ainsi que les diplomates en poste à Bangui.

 

En outre, la mission conjointe prendra part à Bangui le 17 avril 2019, à la réunion du Groupe International de Soutien (GIS) à la RCA, destinée à renforcer l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’Accord.

 

MINUSCA

European External Action Service - EEAS

African Union

Gouvernement de la Centrafrique

EUTM RCA

 

Centrafrique : la communauté internationale préoccupée par la mise en œuvre de l’accord de paix

 

http://adiac-congo.com Lundi 15 Avril 2019 - 12:15

 

Une délégation conjointe (Nations-unies-Union africaine-Union européenne) séjourne à Bangui pour aider à faire avancer l’application du document signé, le 6 février dernier, entre le gouvernement et quatre groupes armés, a-t-on appris.

Formée du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, du secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, et du directeur Afrique au sein du Service de l’action extérieure de l’Union européenne (UE), Koen Vervaeke, la mission durera jusqu’au 18 avril.

Cette délégation prendra part, le 17 avril, à Bangui, à la deuxième réunion du Groupe international de soutien à la République centrafricaine (RCA), destinée à renforcer l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’accord de paix.

Pour le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, la visite de la mission conjointe s’inscrit dans le cadre de la « la consolidation du dialogue entre toutes les filles et tous les fils de ce pays ». Quant au secrétaire général adjoint de l’ONU, il a indiqué que leur tournée avait pour but de mobiliser tout le monde « pour avancer rapidement dans la mise en œuvre de l’accord ». «Aujourd’hui, il y a une fenêtre d’opportunités et il ne faudrait pas la laisser se refermer et nous sommes là pour aider à cette mobilisation. Cette visite a aussi pour objectif de regarder, avec tous les partenaires de la RCA, comment nous pouvons soutenir le plus vite et le plus efficacement possible la mise en oeuvre de tous les éléments clés de l’accord », a-t-il précisé.

En attendant de s’accorder avec les parties pour qu’elles respectent leurs engagements, Smaïl Chergui et Jean-Pierre Lacroix les ont appelées au sens de responsabilité, afin d’éviter la poursuite des violences dans certains départements du pays malgré la signature de l’accord de paix.

« Le moment est venu de taire les armes », a souligné le Commissaire à la paix et à la sécurité. « C’est l’un des objectifs de cette visite conjointe, à savoir rappeler aux uns et aux autres les responsabilités qui sont les leurs qui découlent de l’accord de paix. Nous attendons que la paix, la stabilité, le dialogue se renforcent chaque jour », a-t-il ajouté.

« Le recours à la violence met en péril l’accord de paix »

Jean-Pierre Lacroix a, pour sa part, dénoncé la violence qui se fait contre tout le peuple centrafricain. Tous ceux qui y ont recours « mettent en péril l’accord et la seule chance pour que la paix revienne en RCA », a-t-il prévenu. « Nous sommes mobilisés pour lancer cet appel et inciter chacun à prendre ses responsabilités. Le moment est vraiment venu pour se tourner vers la mise en oeuvre de cet accord qui est la chance pour le retour à la paix », a-t-il estimé.

Le programme de la mission conjointe prévoit, entre autres, des entretiens avec le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, le gouvernement ainsi que des représentants de partis politiques et de la société civile. La délégation doit aussi effectuer une visite de terrain à l’intérieur du pays.

Le président centrafricain espère que le gouvernement et les groupes armés parviendront sûrement à mettre en application le texte signé en février à Khartoum, au Soudan, et ayant débouché sur la formation d’un gouvernement incluant plusieurs de leurs membres. En effet, lors de sa visite, la semaine dernière, à Washington, il avait évoqué l’importance de l’accord, le huitième du genre signé depuis le début de la crise centrafricaine marquée par le renversement, en mars 2013, du président François Bozizé. A l’occasion, il avait souligné que le document comportait des mesures sur des sujets cruciaux comme le partage du pouvoir.

Fin mars dernier, Faustin-Archange Touadéra avait désigné un nouveau gouvernement accordant davantage de portefeuilles aux groupes armés signataires de l’accord de paix.

La Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013, notamment après le renversement de François Bozizé par la Séléka, rébellion à majorité musulmane. Les exactions commises par cette coalition avaient suscité une riposte de milices d’auto-défense, baptisées antibalaka. Pour rétablir la sécurité, la France avait alors lancé l’opération militaire Sangaris, sous mandat de l’ONU.

 

Nestor N'Gampoula

 

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 16:34
EN DIRECT DE BOZOUM  PAR PERE AURELLIO
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Lu pour vous

 

Trop de richesse?

Comme dans la vie, cette semaine aussi se sont alternés des moments de chagrin et d’espoir.

Vendredi dernier, l'enseignant Yves Woko est décédé à Bangui: il avait 73 ans, il a été enseignant tout au long de sa vie (d’abord dans les rangs de l'État et, depuis 20 ans, dans notre école de Bozoum). Un homme juste, plein de foi et de gratitude pour tout, même si la vie a été dure avec lui.

Samedi matin, je vais au fleuve Ouham pour essayer de comprendre si la décision du ministère de suspendre toutes les activités d'extraction d'or de la société chinoise est respectée ou non. En arrivant à un kilomètre de la rivière, je peux déjà entendre le bruit des machines. Je côtoie la rivière et je marche pour plus d'un kilomètre et demi sur le chantier. C'est impressionnant! Ils ont détourné l’eau de la rivière en creusant un canal de 4 mètres de large et 4 bulldozers chargent tout le gravier et le sable du fond du fleuve sur une machine pour tamiser et extraire l’or. Pas de contrôles, pas d'attention de la part des autorités. Et les chantiers sont développés sur au moins dix kilomètres. Les ressources du pays, qui pourraient être utilisées pour son développement, sont volées sans honte et laissent de profondes cicatrices, pas seulement dans le lit de la rivière.

Je me demande (et malheureusement, je connais déjà la réponse), si la décision du ministère est un acte sérieux  ou s'il s'agit simplement d'une opération de façade.

Lundi je pars pour Bocaranga (en passant par Bouar). L'évêque m'a demandé de l'accompagner mardi dans la région de Koui, où les rebelles de 3R sont installés depuis 4 ans. Ce sont des terres riches en eau et en végétation et, pour cette raison, riches en pâturages et en bétail. Peut-être trop riches: des centaines de milliers de vaches y sont concentrées, ce qui engendre des tensions entre agriculteurs et agriculteurs, mais également entre les différents groupes ethniques.

Ces dernières années, de nombreux épisodes de violence ont eu lieu et des personnes ont souvent dû fuir. Nous trouvons un village, Lobaye, sur la route entre Bouar et Bocaranga, où environ 500 personnes se sont réfugiées en abandonnant Koui.

Mardi matin, nous nous rendons à Boyay Wantonou, un village situé à une dizaine de kilomètres de Koui, pour un moment de rencontre, de prière, de réconciliation. En plus de l’évêque, il y a aussi les imams et les pasteurs protestants (le maire est également présent, ainsi que Sidiki, le chef des rebelles). C'est un moment d'intense prière et de partage qui se transforme lentement en une belle fête.

Dans l'après-midi, nous vivons un moment semblable à Koui: un village où les bâtiments typiques sont mélangés, avec davantage de bâtiments tchadiens ou soudanais et avec une petite et belle mosquée. Juste pendant la prière, la pluie vient comme une bénédiction.

En tant que Caritas, je suis ici pour essayer de comprendre les besoins et de voir ce qui peut être fait. Les besoins sont énormes, dans une partie du pays presque abandonnée (il n'y a qu'un seul enseignant étatique pour 20 écoles. Les 42 autres enseignants sont tous des "maîtres-parents": des jeunes et des adultes qui se sont engagés à enseigner quelque chose aux enfants).

 

________________________________________________________________________

 

Le Pape a embrassé les pieds du Président de la République du Sud Soudan, Salva Kiir Mayardit, et des vice-présidents désignés présents, dont Riek Machar et Rebecca Nyandeng De Mabio. Un geste pour demander la paix dans le pays à l'issue des deux jours de retraite spirituelle pour les autorités civiles et ecclésiastiques.

 

A genoux, se penchant sur les pieds des dirigeants du Sud-Soudan, François demande avec des sentiments plus profonds la paix dans ce petit pays africain. Dans la chaleur de sa maison, qu'il a offerte pour les deux jours de retraite spirituelle, le Pape ne cache pas les difficultés futures, mais il insiste sur cette demande : « Et à vous trois qui avez signé l'Accord de paix, je vous demande, en tant que frère, de rester en paix. Je vous le demande avec le cœur. Allons de l'avant. Il y aura beaucoup de problèmes, mais n'ayez pas peur, allez-y, résolvez les problèmes. »

 

EN DIRECT DE BOZOUM  PAR PERE AURELLIO
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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 16:28
De la Chine au bassin du Congo, la mafia du bois

 

Lu pour vous

 

 

By La rédaction de Mondafrique 13 avril 2019

 

 L’ONG  britannique « Environmental Investigation Agency  INC »vient de mettre à jour une filière « criminelle »  du commerce  international du bois en Afrique centrale dont un groupe chinois, Dejia Group, est le maitre d’oeuvre. Une enquête d’Eric Laffitte

Il en est du bois précieux tel l’Okoumé, comme de l’héroïne.  Son commerce – illicite- peut rapporter énormément d’argent. Des millions de $ selon l’ONG  britannique « Environmental Investigation Agency  INC» (sic !) qui vient de rendre public un rapport de 80 pages qui es tle fruit d’une *enquête de quatre longues années

Cette ONG spécialisée dans la dénonciation des « crimes environnementaux »  présente la particularité, afin  de remplir sa mission,  de recourir aux « undercover investigations » soit d’utiliser des « infiltrés » sur le même modèle donc, que les services spécialisés dans la lutte contre les narcos -trafiquants. 

Ses récentes investigations mettent en cause de hautes personnalités gabonaises et congolaises, mais aussi le groupe chinois Dejia Group, un des leaders mondial  du secteur forestier. 

Le bois américain contaminé

Rien de vraiment nouveau sous le soleil, estimeront certains. Pourtant l’enquête d’EIA ne se limite pas à ce constat. Elle tend a démonter que, du  bassin du  Congo, en passant par l’empire du Milieu, c’est aujourd’hui une bonne partie de la filière bois des Etats unis qui aujourd’hui est contaminée avec un bois ou ses dérivés, coupés ou exporté illégalement, ceci suite à la mise en place  d’une vaste entreprise de corruption des responsables gabonais ou congolais ;

Bref un bois présentant tous les divers labels exigés par la réglementation internationale mais pourtant pourri de la tête aux pieds :

Il semble que même sous le règne du très climato sceptique Donald Trump – et à l’aune des relations sino –américaines- cela ne fasse pas rire les Yankee dont les « Bricorama » locaux proposent désormais aux consommateurs américains, attelés à se construire une petite maison dans la prairie, toute les déclinaisons d’un bois 100 %  « made in  corruption ». 

1,5 million d’hectares

Cible principale de l’ONG  le groupe Dejia, contrôlé par le magnat chinois Xu Gong De,  qui gère au bas mot  1, 5 millions d’hectares de forêts tropicales au Gabon et au Congo. (La chine est le principal importateur de bois du bassin du Congo, ce pour une valeur estimée à 800 millions de $. Aucune loi n’y régit l’importation de bois illégal).  C’est l’un des groupes forestiers les plus influents d’Afrique. M. Xu est présent dans la région et tout spécialement  au Gabon depuis le début la fin des années 80 où il a été « attiré à l’époque par son proche parent, » Jean Ping le chef de cabinet alors d’Omar Bongo devenu depuis l’opposant principal d’Ali Bongo (1). 

Ainsi les enquêteurs « sous couverts » d’EIA,  reprochent t-ils   à son groupe, entre autres délits et crimes,  d’avoir manipulé en 2016  le processus d’attribution de la concession forestière de Lebama au Congo (140 000 hectares), mais aussi la surexploitation illégale  d’espèces réglementées (15 000 arbres pour une seule filiale congolaise), et encore l’exportation d’agrumes  pour 80 millions de $ du Congo au-dessus du quota légal. (Entre 2013 et 2016). 

Enfin et pour faire bonne mesure,  la soustraction au titre de l’impôt au Gabon au Congo pour plusieurs millions de $. (3 à  7 millions de $ par an selon l’estimation plancher d’EIA) 

Autant de délits, qui bien que mis à jour localement,  sont restés impunis « à cause des pots de vin (versés par Dejia) régulièrement à des fonctionnaires de tous niveaux et aux décideurs, y compris certains ministres » précise l’ONG.

Le ministère des mallettes 

Mister XU et son groupe entretiennent aussi les meilleures relations avec les dirigeants du Congo-Brazza : Denis Sassou N’Guesso et son inamovible  ministre de l’économie forestière Henri Djombo, (19 ans titulaire du poste). Mr Djombo a ainsi occupé ou occupe d’éminentes fonctions internationales : président de l’Organisation africaine du bois,  Président la Commission des Forêts d’Afrique Centrale, président du Bureau du conseil international de coordination du Programme sur l’homme et la biosphère de l’UNESCO. 

Mr Djombo s’avère donc être l’une des plus éminente figure de la préservation de la forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier du monde après celui de l’Amazonie.  

Une sommité dont l’ EIA rapporte devenue  « l’un des proches alliés de la famille» XU et qu’ « en échange de ses services», une « mallette pleine d’argent liquide (lui) était fréquemment remise »

Selon les détails rapportés par les taupes d’EIA,  une « mallette » ne saurait contenir moins de 157 000 $.

Henri Djombo, vieux crocodile du Parti congolais du Travail (PCT),  ne serait donc  pas « de bois » et la « fréquence » évoquée  explique  comment en 2016, une filiale du groupe chinois, la Sicofor, a remporté haut la main, l’appel d’offre de « la dernière zone forestière disponible» en République du Congo. 

L’erreur d’Henri Djombo (recyclé depuis comme Ministre d’ Etat à l’Agriculture) est d’avoir été insuffisamment partageux. Nombre des informations ayant alimentées les investigations d’EIA « viennent tout droit de son ministère» assure à Mondafrique une source proche du dossier. 

« L’infâme association » 

Quoi qu’il en soit, le groupe chinois fort des services ainsi rendus pèse 36 % de tout le bois exporté du Gabon et du Congo Brazzaville vers les Etats-Unis et 40 % de l’Okoumé , (une essence particulièrement protégé ) utilisée par les consommateurs américains. Ceci à partir de filiales off shore basées à Hong Kong : «  Le groupe Djeia a pu introduire environ 25 millions de $ de produits de source illégale aux Etats Unis au cours des dix dernières années » estime EIA. 

Certes  nombre des clients Yankee de Djeia ne découvrent ni  l’eau humide ni le caractère illégal de ces importations : Ainsi, Jim Green, patron d’Evergreen, premier importateur US d’Okoumé, n’abuse t-il pas lui de la langue de bois : «  Tout le monde réclame un pot de vin ; toute la machine doit être graissée pour que les choses marchent bien. Je m’en fiche, je le comprends, c’est comme ca que ca fonctionne. Je le fais ». 

« Business is business » certes, mais cette relation commerciale n’en est pas moins qualifiée d’ « infâme association » par EIA qui relève que ,de fait, c’est l’ensemble la chaîne d’approvisionnement en bois des Etats Unis qui est contaminée. Des millions de consommateurs américains participent, malgré eux, par leurs achats d’un bois certifié « vert » à la pérennisation d’un vaste système de corruption, d’exploitation illégale de la forêt et d’évasion fiscale massive.

Ce soutient indirect à la « mafia chinoise du bois » irrite d’autant plus l’administration US que Washington est en pleine guerre commerciale avec Pékin. La publication du rapport  intervient alors même que Brazzaville est depuis des mois en pleine renégociation de sa dette avec le FMI, soit près de 10 milliards de $ et dont les chinois détienne au bas mot  30 %. Et  les USA sont aussi les premiers contributeurs financiers du  FMI… 

Dans ce contexte explique à Mondafrique un opposant congolais qui a suivi de près et participé à l’enquête d’EIA, « cette affaire de bois toxique est explosive. Au delà des considérations environnementales et réglementaires, renflouer Brazzaville, revient pour les américains à financer les fraudes fiscales  des entreprises chinoises au détriment de l’Etat congolais ». 

Autrement dit Washington devrait ainsi subventionner les exportation frauduleuses chinoises sur son propre territoire. 

Et d’en déduire que  « ne va pas passer comme une lettre à la poste !

(1) Jean Ping est le neveu de Mister XU,  magnat du groupe Dejia, et «principal contributeur de sa dernière campagne présidentielle » selon des confidences recueillies par l’ONG. 

A Libreville on promet de  « recouper », à Brazzaville on reste de marbre.   

Dans un communiqué alambiqué en date du 29 mars 2019,  le ministre Gabonais des Forets et de l’Environnement, Guy-Bertrand Mapangou, indique  s’interroger  « sur les véritables objectifs poursuivis par les auteurs de cette enquête à charge et au caractère inquisitoire, alors que la règle en la matière impose l’impartialité qui suppose le respect des principes tels que la présomption d’innocence, le contradictoire, etc. » (sic).

 Mais c’est pour préciser ensuite  que : «  le Gouvernement gabonais rejette ces accusations et la tentative maladroite des auteurs de l’enquête menée, visant à discréditer le Gabon à partir d’actes isolés qu’aurait commis un opérateur privé ». 

Et d’expliquer que les autorités ont ouvert  leur propre enquête « afin de mieux recouper ces allégations et se réserve le droit de poursuivre les auteurs de tous ces actes répréhensibles, dès que la lumière sera faite ».

Du pain sur la planche pour le ministre déjà mobilisé par l’opération anti-corruption baptisée  « Mamba » et initiée peu avant les révélations d’EIA avec pour objet d’éradiquer « la mafia »,  selon les propres termes du ministre, qui gangrénerait son administration.  

Les tentatives de Mondafrique d’obtenir une réaction de la SICOFOR  à Pointe Noire et de M. Henri Djombo (auteur d’un ouvrage joliment titré «  les bénévoles »)  sont restées infructueuses. 

 

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 16:26
La communauté Sant ’Egidio vulgarise l’accord de paix de Khartoum auprès des députés

 

Bangui, Centrafrique 2019-04-12 (ADV) – La vulgarisation de l’accord de paix négocié à Khartoum préoccupe plusieurs organisations comme la communauté Sant ‘Egidio qui vient de clôturer un atelier de deux jours ce 11 avril à l’intention des députés de la nation avec l’appui de l’Union européenne.

La mise en œuvre de l’accord de paix signé entre le gouvernement et les 14 groupes armés entre dans sa phase décisive avec l’implication de plusieurs partenaires. C’est dans ce contexte que la Communauté Sant Egidio a organisé du 10 au 11 avril un atelier à l’endroit des élus de la nation.

« Cette session de vulgarisation est organisée pour permettre aux députés de mieux comprendre cet accord afin d’expliquer à leurs électeurs », a justifié Prosper Ndouba, expert en communication de Sant Egidio en Centrafrique.

Les engagements des groupes armés pour la paix, le désarmement, la libre circulation ont été expliqués ainsi ceux du gouvernement, allant dans le sens d’éradication des causes profondes de la crise, la promotion de l’inclusivité à tous les niveaux de la gouvernance, l’adoption de la Loi sur la décentralisation et le développement local, d’une autre sur les partis politiques pour rendre leur fonctionnement plus efficient et l’adoption d’une Loi sur le statut des anciens chefs de l’Etat.

Conformément aux termes de l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019, le chef de l’Etat a déjà procédé à la création depuis le 8 février 2019, d’une Commission inclusive chargée d’examiner tous les aspects liés aux événements tragiques des conflits en République centrafricaine, à la création du mécanisme de mise en œuvre et de suivi de l’Accord ainsi que les organes connexes et la mise en place du Comité Technique de Sécurité de l’Accord politique.

Le 1er mars 2019, le président Faustin Archange Touadera, a déjà procédé à la composition des différents organes du mécanisme de mise œuvre et de suivi de l’accord politique et la formation d’un gouvernement inclusif ainsi que les nominations des représentants des groupes armés aux cabinets de la Présidence de la République, de la Primature et dans certains ministères et institutions de la République.

L’accord de paix négocié à Khartoum est aujourd’hui un cadre dans lequel toutes les autres initiatives se sont convergées, notamment l’entente de Khartoum organisé par la Fédération de la Russie qui a facilité la réussite dudit accord et l’Entente de Sant Egidio signée à Rome en 2017 entre les groupes armés.

 

© Bur-csa – A.H – N.W / De notre correspondant régional Fridolin Ngoulou – African Daily Voice (ADV) – Retrouvez-nous sur Twitter : @ADVinfo_fr

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 16:06

 

REUNIONS DU PRINTEMPS DE WASHINGTON : LE GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN SOLLICITE UN SECOND PROGRAMME AVEC LE FMI

 

Les réunions de printemps auxquelles prennent part les plus hautes Autorités centrafricaines, se poursuivent encore à Washington, capitale américaine. L’achèvement de la sixième revue du programme économique et financier du gouvernement et la situation de la zone franc étaient ce jeudi, 11 avril à l’ordre du jour.

 

 Le ministre des finances et du budget Henri-Marie Dondra et ses collaborateurs ont échangé avec le directeur Afrique FMI  Abebe Aemro Selassie, sur la sixième revue du programme économique et financier du gouvernement soutenu par la Facilité Elargie de Crédit. Cette revue dont les travaux se tiendront dans le courant du mois de juillet, marquera la fin d’un programme que le gouvernement a conclu avec le FMI en 2016. Chose rarissime, dans son histoire, la RCA va boucler avec succès un programme comportant six revues avec le FMI. A cet effet, et concernant la poursuite des réformes économiques et financières, le gouvernement a sollicité un second programme avec le Fonds Monétaire International.

 

La situation de la zone CEMAC a fait l’objet des échanges entre les ministres de ladite zone et le directeur général adjoint du FMI. De manière globale, les administrateurs du FMI ont fait remarquer que la situation économique de la CEMAC s’améliore progressivement, et ils ont par l’occasion, salué les réformes entreprises au niveau de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). Le directeur général adjoint du FMI a encouragé les Etats à aller vers la diversification de leurs économies en vue de rendre celles-ci plus dynamiques et compétitives. Par ailleurs, tous les Etats de la CEMAC ont apporté leur soutien aux deux pays de la zone qui n’ont pas encore conclu de programme avec le FMI.

 

LE GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN SOLLICITE UN SECOND PROGRAMME AVEC LE FMI
LE GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN SOLLICITE UN SECOND PROGRAMME AVEC LE FMI
LE GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN SOLLICITE UN SECOND PROGRAMME AVEC LE FMI
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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 15:09
Faustin Archange Touadera: «Tous nos partenaires œuvrent en transparence»

 

Touadéra à Washington pour revitaliser l'économie du pays

 

Le chef de l’Etat centrafricain boucle ce vendredi un séjour de 5 jours dans la capitale américaine. Faustin Archange Touadéra a rencontré hier le secrétaire d’Etat américain. Mike Pompeo a indiqué soutenir fermement les efforts du président Touadéra en faveur de la paix et de la stabilité en République centrafricaine, de même que les réformes pour revitaliser l’économie du pays. Dans un entretien accordé à Félix Yepassis-Zembrou dans les studios de la VOA ici à Washington, le dirigeant centrafricain a réaffirmé ses attentes de la communauté internationale. Un sujet de préoccupation pour Touadera : la reconstitution d’une vraie armée nationale.

 

INVITÉ AFRIQUE

 

Faustin Archange Touadera: «Tous nos partenaires œuvrent en transparence»

 

Par Anne Corpet  RFI vendredi 12 avril 2019

 

Le président centrafricain achève ce samedi un séjour à Washington aux États-Unis. Près d'un mois après la formation d'un gouvernement qui intègre des représentants des groupes armés conformément à l'accord de paix signé en février à Bangui, Faustin Archange Touadera est venu plaider la cause de son pays aux États-Unis. Anne Corpet notre correspondante à Washington l'a rencontré à la veille de son retour à Bangui. Elle l'a interrogé sur sa visite dans la capitale fédérale, mais aussi sur ses éventuelles inquiétudes face à la situation chez ses voisins au Soudan.

RFI : vous achevez votre séjour aux États-Unis. Qu’est-ce que vous attendiez des Américains ?

Faustin-Archange Touadera : Nous sommes venus pour renforcer notre coopération avec les États-Unis d’Amérique et avoir notre programme de la semaine, depuis les investisseurs – c’est-à-dire les hommes d’affaires –, aux représentants du Congrès, au Pentagone et au département d’État. Les discussions ont été très intéressantes et c’est un séjour très fructueux et très enrichissant.

Vous avez parlé des investisseurs privés ? Il y a des Américains qui sont prêts à venir investir chez vous ?

Bien sûr. Nous sommes aussi là pour dire qu’en République centrafricaine il y a beaucoup de potentialité. Il nous faudrait des partenaires et nous pensons que le secteur privé doit jouer un rôle important dans l’emploi des jeunes. Pour cela, nous allons créer les conditions pour améliorer le climat des affaires, permettre à des investisseurs qui veulent mener des affaires en Centrafrique de venir en toute sécurité. Il y a des opportunités de faire des affaires en Centrafrique, parce qu’il y a des réformes qui sont menées, aujourd’hui, pour améliorer le climat des affaires.

La Russie est perçue comme une nouvelle puissance tutélaire de la Centrafrique. Or, en décembre dernier, John Bolton, qui est le Conseiller national à la Sécurité à la Maison Blanche, a dit que la priorité des États-Unis c’était de lutter contre l’influence grandissante de la Russie sur le continent africain. Est-ce qu’ils vous ont fait part de cette inquiétude ?

Nous avons échangé, effectivement, sur un certain nombre de questions. Mais la République centrafricaine est un pays qui tient aussi à sa souveraineté. Nous sortons de crises, nous avons des défis énormes, et tous les partenaires qui viennent nous appuyer, œuvrent en toute transparence en République centrafricaine. Donc je pense qu’à ce niveau il y a un éclaircissement.

Pas de problèmes avec les Russes pour les Américains en Centrafrique ?

En tout cas, de mon point de vue, non.

Les Américains sont aussi très critiques vis-à-vis des missions de la paix de l’ONU. Il y a la Minusca chez vous, que Washington juge inefficace. Quel est votre avis sur la question ?

Vous savez, nous venons de signer un accord de paix. Il est dévolu dans cet accord de paix un rôle important à la Minusca. Nous avons demandé que le mandat de la Minusca soit revu pour l’adapter à la nouvelle situation en termes de renforcement de capacité. Aussi, permettre qu’il y ait des déploiements conjoints avec nos forces de défense et de sécurité. Et puis, il y a aussi les élections. Nous demandons à nos partenaires de tenir compte de cela dans le nouveau mandat de la Minusca pour aider à la logistique du prochain scrutin.

À propos du prochain scrutin, vous allez vous représenter ?

La question n’est pas là, je ne suis qu’à trois ans du mandat. Mais nous devions remplir notre mission correctement.

Le Conseil de sécurité a dit qu’il était prêt à envisager la levée de l’embargo sur les armes vers la Centrafrique. Si un certain nombre de conditions étaient remplies sur le désarmement, la sécurité, la mise au pas de certains groupes armés, vous pensez que vous allez pouvoir remplir ces garanties pour obtenir la levée de cet embargo ?

Vous savez que cet embargo, vraiment, pose des problèmes pour la montée en puissance de nos forces de défense et de sécurité, qui manquent de moyens – il y a certains amis qui veulent nous aider –, cela crée beaucoup de blocage aujourd’hui, nous travaillons très fort pour remplir toutes ces conditions, afin que cet embargo ne nous empêche pas de donner les moyens à nos forces de défense et de sécurité. Aujourd’hui, l’armée centrafricaine doit être dotée de moyens pour lui permettre d’assurer la protection de nos populations aux côtés des forces des Nations unies.

L’actualité du jour c’est le renversement d’Omar el-Béchir au Soudan, votre voisin. Omar el-Béchir avait convaincu la Seleka de venir signer avec vous cet accord de paix. Est-ce que vous craignez que sa chute ait des conséquences sur cet accord ?

L’accord qui a été négocié à Khartoum et aussi signé le 6 février à Bangui est soutenu par beaucoup de partenaires. Les Nations unies, l’Union européenne… Tous les pays voisins. C’est aussi la volonté des partis d’aller vers la paix. Les quatorze groupes armés ont signé, leurs responsables, le gouvernement… Aujourd’hui, nous sommes en train de travailler pour - vraiment -, la mise en œuvre de cet accord, qui ouvre un espoir de paix et de réconciliation dans notre pays.

Et la chute de Béchir n’aura pas d’impact ?

Je dis que cet accord, c’est entre les Centrafricains. C’est-à-dire, les quatorze groupes armés et le gouvernement, pour créer les conditions d’une paix, d’une réconciliation en Centrafrique. Mais cet accord est soutenu par tous les pays voisins. Y compris le Soudan. Donc nous ne sommes pas inquiets de la situation qui se déroule en ce moment. Le peuple centrafricain a beaucoup souffert. La population a besoin de paix.

 

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 15:07
Centrafrique : L’armée en alerte maximale à Bangui

 

Centrafrique : L’armée en alerte maximale à Bangui

 

https://africtelegraph.com  MBALLA 11 AVRIL 2019

 

 

Les effectifs des forces de défenses et de sécurité ont été renforcés dans la capitale depuis quelques jours en raison d’une rumeur sur une tentative de coup d’État.

 

Depuis le week-end on note une forte présence militaire à Bangui. Les forces armées centrafricaines (Faca) appuyés par les éléments de la Minusca ainsi que les forces militaires étrangères stationnées à Bangui sont sortis des casernes lourdement armées et patrouillent à longueur de journée les rues de la capitales.

La capitale centrafricaine est quadrillée et militarisée. Ce déploiement massif des forces de défense et de sécurité est du aux rumeurs portant sur une tentative de renversement du président Touadéra. D’après des sources à la présidence,  cinq (5) généraux des Faca, seraient à la manœuvre de cette présumée tentative de coup d’État.

Ces officiers à en croire des sources seraient très mécontents de la reconnaissance des grades des chefs rebelles ainsi que de leurs nominations aux postes de responsabilité au sein de la grande muette centrafricaine. Ainsi, ils auraient décidé d’en découdre avec le président Faustin Archange Touadéra qui selon eux les aurait trahi.

Les mêmes sources font savoir que les généraux en question auraient recruté les éléments des Faca retraités pour chasser le chef de l’État centrafricain du pouvoir. Il faut préciser que ces incidents surviennent au moment où le président Centrafricain est hors du pays.

 

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 14:40
Les nombreuses terreurs d’Omar el-Béchir

Lu pour vous 

 

 RÉCIT

 

Les nombreuses terreurs d’Omar el-Béchir

 

Par Célian Macé  Libération — 11 avril 2019 à 20:56

 

Ce n’est finalement pas la Cour pénale internationale qui aura eu raison du dictateur soudanais, au pouvoir depuis 1989, mais son peuple. Retour sur près de trente ans de règne tyrannique et violent, notamment marqué par l’horreur du Darfour et l’indépendance du Sud.

 

Pendant trois décennies, ses partenaires comme ses adversaires l’ont sous-estimé. Pour la première fois, cette fois-ci, Omar el-Béchir a peut-être été surestimé : le dictateur de 75 ans a été balayé jeudi après quatre mois d’une révolte populaire et pacifique qui a touché toutes les villes du Soudan, puis cinq jours et cinq nuits de manifestations monstres au cœur de Khartoum. Ce n’est ni une rébellion armée - il a passé sa vie à les noyer dans le sang - ni un mandat d’arrêt international - il a toujours ouvertement méprisé celui émis par la Cour pénale internationale - qui met fin à son règne brutal, l’un des plus violents du continent africain, mais le peuple lui-même. Courageux, intelligent, obstiné, le mouvement de contestation a eu raison de cet homme impitoyable, accroché au pouvoir depuis le coup d’Etat qu’il mena, avec une bande d’officiers subalternes, en 1989.

Omar el-Béchir est né en 1944 au bord du Nil, à Hosh Bannaga, un village à 150 kilomètres au nord de Khartoum. Son père est un paysan pauvre, mais il appartient à la prestigieuse tribu arabe des Jaaliyyine. Omar a 12 ans quand l’indépendance du Soudan est proclamée, délivrant le pays à la fois du colonialisme britannique et de la tutelle égyptienne. Il entame sa carrière militaire à l’académie militaire du Caire, puis obtient son diplôme à Khartoum en 1966, avant de combattre aux côtés de l’armée égyptienne pendant la guerre israélo-arabe de 1973.

L’officier parachutiste revient au pays pour faire la guerre, cette fois contre son propre peuple : dans le sud du pays, où une insurrection contre la domination écrasante du Nord arabo-musulman a éclaté dès l’indépendance, avant de se rallumer en 1983, lorsque le président Nimeiry lance une campagne d’islamisation qui heurte cette région à majorité chrétienne. Le régime présente alors à ses troupes cette lutte contre les rebelles comme un «jihad», El-Béchir y apprend la sale guerre, les cruautés, les méthodes de terreur et les représailles contre les civils, considérés comme des complices des insurgés.

Le 30 juin 1989, il est quasiment inconnu quand une poignée d’officiers islamistes le poussent en avant au moment du putsch contre le Premier ministre Sadeq al-Mahdi, élu trois ans plus tôt. Le lieutenant général El-Béchir est placé à la tête du Conseil du commandement révolutionnaire pour le salut national, qui suspend tous les partis politiques, les syndicats, les agences gouvernementales et affiche sa volonté d’imposer la charia sur l’ensemble du territoire. Son principal atout est son image : d’origine modeste, mal à l’aise en public, fruste et discipliné. Mais derrière le paravent El-Béchir, un homme est bientôt identifié comme le véritable cerveau du coup d’Etat, celui qui tire les ficelles du nouveau régime : Hassan al-Tourabi, maître à penser de l’islamisme soudanais, figure intellectuelle influente du monde musulman. Son parti, le Front national islamique, était arrivé troisième lors des dernières élections.

Machiavélisme

Pendant une décennie, El-Béchir et Al-Tourabi vont être obsédés par la poursuite d’un triple objectif : transformer le Soudan en une république islamique ; mater les rébellions par la force plutôt que par la négociation ; réprimer tous les dissidents pour conserver le pouvoir. La défense de l’islam contre l’Occident est le thème de prédilection du duo, présenté comme une alliance entre «l’idéologue et l’homme du peuple». Dès 1990, El-Béchir fait exécuter 28 officiers soupçonnés d’avoir comploté contre lui. Trois ans plus tard, il dissout la junte militaire et s’autoproclame président. De son côté, le «cheikh» invite le jeune Oussama ben Laden à s’installer avec armes et bagages au Soudan, et rêve de faire du pays l’épicentre d’une internationale islamiste.

En 1993, les Etats-Unis découvrent la notion de jihad global avec le premier attentat du World Trade Center (six morts). Le Soudan est placé sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, ouvrant la voie à des sanctions économiques à partir de 1997. «Nous ne vendrons jamais notre foi contre une poignée de dollars et quelques sacs de farine comme d’autres l’ont fait», rétorque El-Béchir, bravache. L’année suivante, Bill Clinton ira jusqu’à ordonner le bombardement d’une usine pharmaceutique (accusée de couvrir une production d’armes chimiques, sans que la preuve n’ait jamais été apportée) sur le sol soudanais, en réponse à la double attaque des ambassades américaines de Nairobi et Dar es-Salaam, qui fit plus de 200 morts.

Ben Laden a pourtant déjà quitté le pays pour sa prochaine destination, l’Afghanistan. Entre-temps, El-Béchir a été élu président sans qu’aucun parti d’opposition ne se présente au scrutin. Ses relations avec Al-Tourabi se sont détériorées. En privé, l’intellectuel ne cache pas son mépris pour le militaire balourd qu’il traite d’idiot et accuse de gâcher son projet panislamique. Le contrôle du Congrès national (NCP), parti unique qui a remplacé le Front national islamique, va devenir l’objet d’une lutte implacable entre le cheikh et le général-président. En 1999, Omar el-Béchir décrète l’état d’urgence, dissout le Parlement présidé par son rival et le fait arrêter. Al-Tourabi a beau dénoncer un «coup d’Etat»et accuser le Président d’avoir «trahi les valeurs islamiques», il est trop tard : El-Béchir a neutralisé son vieux mentor, qui a sous-estimé le machiavélisme de son disciple.

Le radical Al-Tourabi, et ses relations douteuses, étaient devenus encombrants pour le Président, qui a patiemment écarté ou débauché ses plus proches conseillers. Il dispose d’une nouvelle arme, redoutablement efficace : les pétrodollars. L’exploitation de l’or noir, dont des réserves immenses ont été découvertes dans le sud du pays, lui assure un confortable revenu à partir des années 2000 et de sa réélection. De quoi financer cette interminable guerre contre les sudistes et nourrir une nouvelle classe d’affairistes dont la fortune est conditionnée à leur loyauté absolue. La manne est globalement répartie entre les trois grandes tribus arabes qui constituent le socle de son pouvoir : les Jaaliyyine (la sienne), les Danagla et les Chayqiyya. Dans les grands centres urbains du Nord, les projets de développement se multiplient et une petite bourgeoisie émerge.

«Génocide»

L’onde de choc du 11 septembre 2001 et la «guerre contre la terreur» proclamée par George W. Bush auraient pu faire vaciller son régime militaro-islamiste. Mais le Soudan évite les foudres américaines qui s’abattent sur «l’axe du mal» après l’attentat : El-Béchir est prêt à tous les compromis pour sauver son trône. Le pourfendeur de l’Amérique devient soudainement un collaborateur zélé de la CIA. Le militaire reprend le dessus sur l’islamiste. Cette mission discrète est confiée au fidèle Salah Abdallah Gosh, le chef des services de renseignement, longtemps numéro 2 du régime. Le Président consent également à entamer des négociations «de soldat à soldat» avec le leader de la guérilla sudiste, John Garang. Elles aboutiront à un accord de paix signé en 2005, prévoyant la tenue d’un référendum d’autodétermination. Après vingt et un ans de combats, 2 millions de morts et 4 millions de déplacés, la guerre civile dans le Sud prend fin.

Mais le Soudan d’Omar el-Béchir ne connaît pas le mot «paix». En 2003, une autre insurrection a éclaté, dans la province occidentale du Darfour, marginalisée, comme toutes les régions périphériques. Là-bas, la répression sera une nouvelle fois sans pitié. El-Béchir applique les mêmes méthodes cruelles qu’au Sud, avec d’autant plus de férocité que les rebelles, musulmans négro-africains, sont désignés comme une menace existentielle pour les Arabes du Nord au pouvoir. De 2004 à 2007, le Président s’appuie sur des milices tribales, comme les tristement célèbres Jenjawids, pour tuer, piller, brûler, violer les villages darfouris dans une vaste opération de nettoyage ethnique. Il promeut ouvertement leur leader, Moussa Hilal, chef de la petite tribu arabe des Mahamids, qui entre au gouvernement en janvier 2008. A l’intérieur de l’appareil de sécurité, El-Béchir renforce le redouté Niss (les services de renseignement) au détriment de l’armée régulière.

La communauté internationale déploie la Minuad, une mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine, pour tenter de stopper les massacres. Depuis les Etats-Unis, des campagnes médiatiques (notamment celle du collectif Save Darfur, et sa tête d’affiche George Clooney) alertent l’opinion sur l’ampleur des atrocités commises au Soudan. En 2009, sur requête du procureur Luis Moreno Ocampo, la Cour pénale internationale (CPI) émet un mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir pour «crimes de guerre» et «crimes contre l’humanité». Un an plus tard, un second mandat est émis, cette fois pour «génocide». La qualification fait débat mais le terme, avec sa connotation historique, a un retentissement mondial. El-Béchir est désormais «l’homme le plus recherché du monde», titrent les journaux anglo-saxons.

En réalité, El-Béchir peut toujours se déplacer dans les pays non signataires du traité de Rome et qui n’ont aucune obligation légale de l’arrêter. Soit la quasi-totalité des pays arabes. Le président-paria se fera d’ailleurs un plaisir d’y parader, en défi au monde occidental. Paradoxalement, les poursuites de la CPI vont le galvaniser. Le discret El-Béchir, qui n’avait jamais été un adepte des meetings, apparaît sur toutes les scènes du pays, en abaya blanche et en turban. Il fait tourbillonner sa canne de commandement, danse à la face de ses contempteurs. «Je leur dis à tous, juges et procureurs, que je les foule au pied, lance-t-il. Tout ce qui vient de la communauté internationale, je le mets dans un verre et je le bois.» Les villes du Soudan se recouvrent d’affiches qui proclament : «Nous irons jusqu’à la mort pour sauver notre président.» El-Béchir expulse les grandes ONG du Soudan et se pose en martyr du néocolonialisme, avec un certain succès auprès de ses pairs arabes et africains.

Il se réconcilie même avec son vieil ennemi, le président tchadien, Idriss Déby. Les deux dictateurs entretenaient sur leurs territoires respectifs des rébellions hostiles à leurs voisins : ils se mettent d’accord pour les expulser mutuellement. En juillet 2010, El-Béchir se permet même une visite à N’Djamena, foulant pour la première fois le sol d’un pays où il est susceptible d’être arrêté et narguant la CPI au passage. Il est réélu la même année, dans une nouvelle mascarade électorale boycottée par la quasi-totalité de l’opposition.

Mais le temps de réaliser la promesse du référendum d’autodétermination est arrivé. En janvier 2011, El-Béchir est à Juba, la grande ville du Sud. «Je célébrerai votre décision, même si vous choisissez la sécession, jure-t-il, dans un discours retransmis en direct. Personnellement, je serai triste si le Soudan se sépare. Mais en même temps, je serai heureux si nous avons la paix.» Cinq jours plus tard, 98,83 % des Soudanais du Sud votent en faveur de l’indépendance.

Déclin

Le Soudan, ancien plus vaste pays d’Afrique, est amputé du jour au lendemain de plus d’un quart de son territoire et de 80 % de ses recettes pétrolières. Les années 2010 seront celles d’un lent déclin économique, contrastant avec le boom des années 2000. La levée des sanctions américaines, en 2017, n’apporte pas la bouffée d’oxygène espérée à un pays qui étouffe. El-Béchir n’a plus de projet à offrir, son islamisme ne fait plus recette et l’argent du pétrole s’est tari. Il reste au vieux militaire la guerre, qu’il mène sans relâche contre des guérillas des «régions périphériques», le Kordofan du Sud, le Nil Bleu, et bien sûr le Darfour.

En 2013, un soulèvement populaire dans plusieurs villes du pays, consécutif à la hausse des prix du carburant et des denrées de base, est immédiatement broyé par les forces du régime. Plus de 170 protestataires sont tués en quelques jours, un millier sont blessés et plus de 3 000 arrêtés. El-Béchir pense que la punition servira de leçon aux futurs contestataires. Pourtant, six ans plus tard, la jeunesse soudanaise est à nouveau dressée face à lui. Ces centaines de milliers de garçons et de filles rassemblés depuis samedi à Khartoum n’ont connu que lui à la tête du pays, et ont hurlé leur aversion pour celui qui est resté jusqu’au bout un chef de guerre plus qu’un président. Leur nausée collective a pris fin ce jeudi.

 

Célian Macé

 

 

SOUDAN, POUR ABDUL WAHID AL NOUR "LE DÉPART D'OMAR EL BÉCHIR N'EST QU'UN DÉBUT"

 

 par MICHEL DELAPIERRE 12/04/2019

 

http://www.economiematin.fr/news-soudan-mouvement-liberation-abdul-wahid-al-nur-manifestations-mls

 

Abdul Wahid al Nur est né en 1968 dans l’Ouest du Darfour. Diplômé en droit de l’Université de Khartoum en 1995, il a exercé comme avocat avant de se consacrer entièrement à son activité politique à la tête du MLS, principal groupe d’opposition du Soudan. Musulman modéré, il vit en exil à Paris depuis plusieurs années. Interview exclusive.

Quel role a joué le MLS dans l’insurrection actuelle au Soudan?

 

Notre mouvement est impliqué dans les manifestations depuis décembre dernier. Nous aidons au mieux de nos capacités sur le terrain et je coordonne depuis l’Europe.

Depuis 17 ans, nous nous battons pour que la situation change dans le pays, pas seulement au Darfour. Nous avons posé les fondations du mouvement, c’est-à-dire commencé d’abord par changer les mentalités afin que les gens aspirent à plus de liberté et in fine à la création d’un pays assurant une égalité des droits entre les citoyens et dans lequel la religion et l’État soient séparés.

Le clan d’Omar el-Béchir dépendait de la division des Soudanais pour maintenir son pouvoir, une division géographique, religieuse, ethnique, il jouait sur toutes sortes de divisions. Donc notre vision fut d’unir le peuple, c’est ce que nous avons appelé « l’éducation pour la libération » : vous êtes UN pays, UNE nation.

Nous nous sommes battus pour cela durant toutes ces années. Nous avons beaucoup souffert mais nous avons toujours refusé la moindre compromission avec ce gouvernement. Notre vision est en train de gagner car il y a aujourd’hui au Soudan une génération qui s’est libérée de ces anciennes divisions, une génération qui croit en l’égalité, sans discrimination. C’est une nouvelle génération qui manifeste dans la rue, elle refuse les compromissions, exactement comme nous. Ces jeunes ont la même mentalité.

Êtes-vous surpris par la chute de Omar el-Béchir ?

Non bien sûr ! Nous savions que cela arriverait un jour et nous nous battions pour que cela arrive le plus tôt possible. Ce qui a commencé le 19 décembre dernier ne peut plus être stoppé. Les gens n’en pouvaient plus et sont désormais prêts à se battre, à se sacrifier même si cela est nécessaire. L’insurrection a démarré de manière très spontanée et aucune organisation ne peut revendiquer le fait d’en avoir été le déclencheur unique. C’est le fruit d’un combat du peuple uni, hommes et femmes, de toutes les régions du Soudan. Le mouvement actuel est également principalement porté par des jeunes, comme en Algérie. Ces jeunes-là ne veulent plus de l’ancien système, ils veulent que tout change, pas seulement Béchir.

Que pensez-vous du coup d’État militaire qui a eu lieu hier (11 avril) et d’une transition menée par les militaires durant les deux prochaines années ?

Cela n’est pas acceptable et le peuple ne les laissera pas faire. Les gens n’abandonneront pas maintenant. Grâce à la rue, Bashir a été poussé vers la sortie, le peuple désire un changement profond, pas un habillage cosmétique. Des gens ne sont pas morts juste pour que les hommes de Bashir prennent le relais. Le peuple n’est plus dupe et nous allons continuer à occuper les rues jusqu’à ce qu’il y ait un vrai changement.

Comme vous avez pu le voir, les gens sont restés dans la rue toute la nuit malgré le couvre-feu.

Les militaires hauts gradés sont isolés du reste de la société, alors que les soldats du rang protègent la population car ils font partie de la même génération. Ils n’ont aucun intérêt à protéger le régime. Ce sont leurs sœurs, leurs mères et leurs frères qui manifestent : ils ne peuvent pas prendre le risque de leur tirer dessus.

Que souhaitez-vous désormais ?

Un gouvernement de transition dirigé par des civils, une coalition large représentant l’ensemble de la population soudanaise. Ce gouvernement sera chargé d’organiser des élections dans les meilleurs délais, d’établir une paix réelle sur l’ensemble du territoire et de reconstruire l’économie avec l’aide de partenaires internationaux.

N’êtes-vous pas inquiet d’éventuelles ingérences étrangères ?

Honnêtement, non. Bien sûr, nous sommes conscients de ce dont les Russes sont accusés de faire en République Centrafricaine ou à Madagascar mais la situation au Soudan est différente. Le Soudan est un pays complexe et un seul acteur, aussi puissant soit-il, ne serait pas en mesure d’influencer le processus en cours. D’autant que le peuple soudanais n’est pas naïf. Les gens rejettent toute forme de manipulation, ils sont unis. Nous accueillons l'aide de nos partenaires étrangers, qu’il s’agisse de l’Union Africaine, de l’Europe, de la Russie, de la Chine, des Etats-Unis, de la Turquie, du Qatar, de l’Arabie Saoudite etc…. mais nous gardons les idées claires et savons nous débrouiller.

Quelle est votre vision du futur ?

Une vision à court terme tout d’abord : nous allons continuer à nous battre jusqu’à la victoire et nous assurer que notre combat ne soit volé par personne.

Une vision de long terme ensuite : un Soudan séculaire, libéral et uni, pour permettre un développement au service des citoyens.

Les nombreuses terreurs d’Omar el-Béchir
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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 14:36
COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'UDECA

 


L’Union des Démocrates Centrafricains (UDECA) s’insurge encore une fois contre toutes formes de mensonges, de calomnies, de désinformations, en somme, d'opérations de manipulation et d'intoxication d’où qu’elles viennent, en particulier la dernière rumeur de coup d’État, visant à retourner le peuple centrafricain contre ses dirigeants légaux et légitimes.  Ça suffit !

Plus de 25 ans de cycles de violences et destructions (politique de la terre brûlée), à cause de la voracité d’un nébuleux groupuscule assoiffé de pouvoir, manipulé par les mains de l'étranger et les ennemis de l'intérieur, le peuple centrafricain en a marre :  trop c’est trop.

En effet, surprenants sont les enchaînements hypocrites, les retournements spectaculaires de veste, les positions contradictoires, puériles et douteuses par lesquels certains de nos concitoyens tentent de manipuler le peuple centrafricain et l’opinion internationale. Le seul but est d'obtenir une réaction explosive, chaotique et violente qui mettrait fin au processus de l’accord de Khartoum, une initiative africaine pour la paix en République Centrafricaine, un dialogue inter-centrafricain entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés.

L’inexplicable, dans la conduite indigne de ces cadres civils et militaires, c’est que, dès la diffusion de la composition du Gouvernement NGREBADA I, certaines voix ont dénoncé la non-inclusivité en appelant à la stricte application de l’accord de Khartoum. C'est ce qui a amené la médiation africaine à organiser le sommet d’Addis-Abeba. Avec NGREBADA II, des propositions concrètes ont été apportées. Les éternels insatisfaits veulent le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière.

Le gouvernement centrafricain et la communauté internationale ont bien voulu expérimenter cette autre voie pour une sortie rapide de crise. Ce choix politique du gouvernement répond aux attentes sécuritaires du peuple. Pour atteindre l'objectif de paix, un sacrifice s'impose à nous tous, une démarche conciliante en serait le moteur.

A cet effet, l’UDECA encourage et soutient les deux têtes de l'exécutif dans la poursuite intégrale de la mise en œuvre de la feuille de route de Khartoum, une condition indispensable pour le retour de la paix.

L’UDECA condamne fermement toute forme de récupération des faits quotidiens à des fins politiques (problème d’eau potable, départ à la retraite), toute forme d’incitation à la désobéissance civique (marche, occupation d’espace public), toute forme de dramatisation interprétative de textes de loi oubliant la situation exceptionnelle du pays (violation de la constitution, haute trahison du peuple).

L’UDECA estime que les mesures exceptionnelles et les attitudes clémentes du Gouvernement répondent à l’égard des groupes armés à un besoin supérieur de la préservation de l’État et de l’apaisement militaire et belliciste.

La politique factuelle de la main tendue dans notre pays dévasté par la guerre, la violence et la pauvreté, est à soutenir par toutes les couches de notre population afin de juguler la longue et interminable crise dont souffre le Centrafrique.

Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes, pour la paix (stabilité sécuritaire, réhabilitation et reconstruction, la relance de l'économie et la réduction de la pauvreté), arrêtons les manœuvres politiciennes, cessons de nous entre-déchirer, de nous infantiliser, respectons nos autorités et préservons cette lueur d'espoir de paix qui pointe au bout de longues et laborieuses négociations.

Fait à Mauléon-Licharre le 15/Avril/2019

Pour le Bureau politique de l’UDECA

Le Président

Faustin ZAMETO

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