RCA : Les facilitateurs de l’accord de paix rassurent de sa mise en œuvre
https://www.radiondekeluka.org mercredi 17 avril 2019 14:24
Une délégation des facilitateurs de l’accord de paix conduite par le commissaire paix et sécurité de l’Union Africaine, Smaïl Chergui, a échangé le 16 avril avec le Premier ministre centrafricain, Firmin Ngrebada, sur les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’accord.
Cette délégation est composée des représentants de l’Union Européenne, Union Africaine les Nations Unies. La rencontre avec le chef du gouvernement intervient peu après la réunion de recadrage d’Addis-Abeba.
Au cœur de cet échange, le relèvement économique du pays après l’accord et l’entente de la Centrafrique avec les pays voisins.
« Nous avons saisi cette occasion pour renouveler la disponibilité des trois organisations de soutenir de manière déterminée cette mise en œuvre et d’accompagner le Gouvernement pour tous les actes qui sont attendus de lui en matière de sécurité, en matière de relèvement économique et dans cet exercice, la relance de ses relations avec les pays voisins », a expliqué Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union Africaine.
Selon Smaïl Chergui, la mise en œuvre de l’accord de paix du 6 février est sur la bonne voie. A travers cette visite en Centrafrique, la mission tripartite, Union Africaine, Union Européenne et ONU renouvelle les engagements de la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre de cet accord dit de paix et de réconciliation en RCA, signé le 6 février à Bangui entre le gouvernement et les groupes armés.
RCA : Deux morgues à Bangui pour l'ensemble du territoire national
https://www.radiondekeluka.org mardi 16 avril 2019 10:51
Pour près de 5 millions d’habitants répartis sur 623.000 Km², la République Centrafricaine ne dispose que de deux morgues fonctionnelles à Bangui, la capitale. La capacité d’accueil dans ces services hospitaliers est insuffisante. Les parents n'ont que 72 heures comme délai de conservation des corps dans les chambres froides.
Deux morgues sur trois sont opérationnelles à Bangui, celles de l’hôpital communautaire et de l’hôpital de l’Amitié. Après sa réhabilitation, la morgue du Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui (CNHUB) est exclusivement réservée à la Cour Pénale Spéciale pour l'examen des corps exhumés dans le cadre de ses enquêtes. Du coup, la faible capacité d’accueil des deux autres n’offre pas la possibilité aux parents de conserver le plus longtemps possible les dépouilles mortelles.
"Aujourd'hui, le gouvernement est capable d'acheter des voitures de luxe. S'il pouvait investir cette somme dans la construction de trois ou quatre morgues, ce serait mieux", s'est plaint Jean François Ngbénou venu sortir le corps de son défunt frère.
"La naissance d'un être humain est un moment merveilleux, on doit en faire autant le jour de sa mort", a fait savoir Marceline qui vient de perdre son garçon à l'hôpital Communautaire. Faute de place, trois à quatre corps sont entassés dans un même casier expliquant que "ce n'est pas normal", a-t-elle déploré.
A l’hôpital de l’Amitié, l’ordre semble revenir suite aux travaux de réfection sur les installations de la morgue. Ce service hospitalier dispose d'une capacité d'accueil de plus de 100 places selon le responsable de la morgue George Philippe Binguixola.
Docteur Luc Salva Erédeïbona, directeur de l’organisation des soins et de gestion de l’espace hospitalo-universitaire, fait une autre lecture de la situation. "Hôpital Amitié et hôpital Communautaire réunis, nous pouvons enregistrer 200 corps. En terme de capacité d'accueil, il n'y a pas encore de problème", a-t-il rassuré.
Pour le médecin, le délestage récurent reste la difficulté qui affecte le fonctionnement normal des morgues. "Si l'électricité n'est pas d'une manière continue, le fait d'entasser les corps diminue la capacité de stabilisation", a justifié Docteur Luc Salva Erédeïbona.
Bien que les morgues sont du ressort de la municipalité, Emile Gros Raymond Nakombo, maire de la ville de Bangui, appelle les centrafricains à les créer de manière privée pour satisfaire la demande.
"L'Etat, c'est chaque citoyen qui prend ses charges sur lui-même. Nous devons nous acquitter de quelques dépenses qui vont dans la caisse publique pour que l'Etat à son tour nous soutienne", a-t-il conseillé.
Face à ce problème de capacité d’accueil, le Ministère de la Santé Publique a pris des mesures accordant aux parents 72 heures pour la conservation des corps.
RCA : L'appel à la désobéissance civile lancé par le GTSC n’a été effectif
https://www.radiondekeluka.org mardi 16 avril 2019 08:43
Les Banguissois n’ont pas répondu le 15 avril à l’appel de la société civile pour protester contre la nomination des mercenaires étrangers au gouvernement et la non distribution d’eau par Sodeca dans la capitale. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte pour justifier le non respect du mot d’ordre par la population. Les forces de l’ordre ont investi les postes stratégiques dans les artères de Bangui tôt ce matin empêchant ainsi tout rassemblement.
Dans la plupart des lieux que Radio Ndeke Luka a sillonnés, notamment au centre ville de Bangui en passant par les quartiers Lakounga, Sica, Sapeké et Petevo, les gens vaquent librement à leurs occupations.
Au centre ville, les portes des administrations publiques et privées ainsi que les commerces sont ouverts. L’appel à la désobéissance est divertissement apprécié par les Centrafricains. Anatole, personnel dans une entreprise de la place, dit pourquoi, il n'a pas adhéré à ce mot d'ordre du GTSC .
«Ce qu’a dit la Société civile est vraiment important et compatible avec la constitution de notre pays. Il est interdit d’intégrer les chefs rebelles dans le gouvernement. Par rapport aux événements qui ont secoué notre pays, les Centrafricains ont su que le pays est tellement enfoncé dans la boue, il n’y a pas de développement. C’est pourquoi les gens ont jugé mieux de vaquer librement à leurs occupations », a-t-il expliqué.
D’autre part, certains Centrafricains interrogés par Radio Ndeke Luka, regrettent la non tenue de cette manifestation de désobéissance civile. A l’exemple de Vénance, un habitant du quartier Lakouanga dans le 1er arrondissement de Bangui qui soutient l’initiative du GTSC, fustige l’attitude de la population centrafricaine.
«Nous sommes des peureux. On est là en train de souffrir, on supporte et on ne réagit pas. La RCA ne peut pas se développer dans de pareille condition. Il faut se réveiller. Pour le gouvernement, si quelqu’un réagit celui-ci se met en danger », a-t-il déploré.
L’appel de la société civile est un appel de trouble selon le gouvernement qui exhorte à la retenu pour privilégier la stabilité. La dernière mobilisation de la société civile pour une désobéissance civile remonte en mai 2018 où la société civile a appelé à la ville morte suite au drame du 1er mai en la paroisse notre Dame de Fatima. Une attaque d’un groupe d’hommes armés y faisait une dizaine de morts dont l’Abbé Toungoumalet Baba.
RCA : Persistance de l’insécurité sur l’axe Zangba-Alindao dans la Basse-Kotto
https://www.radiondekeluka.org mercredi 17 avril 2019 14:42
Des affrontements armés entre les rebelles de l’UPC et les Autodéfenses ont éclaté sur l'axe Zangba-Alindao, dans la Basse-Kotto. Une situation déplorée par l’élu de la localité, Jérémie GOKIRI NDORO II qui annonce un bilan d’au moins 19 villages incendiés.
Malgré la mise en œuvre de l’accord de paix signé par le gouvernement et les groupes armés, la Basse-Kotto continue de connaitre la persistance de l’insécurité. Des affrontements entre les groupes armés actifs dans la localité font état de 19 villages incendiés et pillés le mardi dernier.
Cette situation inquiète le député, Jérémie Gokiri Ndoro II qui appelle les autorités centrafricaines et les ONG à voler au secours de la population en détresse.
« Depuis les évènements du 27 mars dernier, la situation perdure. Les éléments de l’UPC sont allés encore brûler 19 villages sur l’axe Zangba-Alindao. Je demande au gouvernement et à la Minusca de voler au secours de la population qui mange des ignames sauvages dans la brousse », a-t-il déploré.
Fin mars dernier, des affrontements ont éclaté entre les rebelles de l’UPC et les Autodéfenses dans la localité de Zangba. Une dizaine de morts et une vingtaine de villages partis en fumée ont été enregistrés lors de ces échauffourées.
Cette situation intervient alors qu’une mission conjointe des facilitateurs de l’accord de paix est en visite dans le pays pour évaluer le début de la mise en œuvre de l’accord.