Centrafrique : Deux structures pour la cessation des hostilités prévues dans l’accord de paix de Khartoum mises en place à Bambari
BANGUI, le 22 avril 2019(RJDH)----Lors de son séjour à Bambari, la délégation de haut niveau conduite par le Premier ministre, Firmin Ngrebada et composée de membres du Gouvernement, du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, du Secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de paix a assisté au lancement officiel de deux structures prévues par le mécanisme de mise en œuvre et de suivi de l’Accord de paix. Il s’agit du Comité de mise en œuvre préfectoral (CMOP) et le Comité technique de sécurité (CTS) pour la Ouaka. L’objectif du CTS est d’assurer le respect des dispositions sécuritaires de l’Accord, notamment celles liées à la cessation des hostilités.
La sécurité de la ville de Bambari selon la communauté internationale et le gouvernement reste et restera sous la responsabilité des autorités nationales, avec le soutien de la MINUSCA.
Des unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) constituées par des ex-combattants et des membres des Forces de la défense et de la sécurité centrafricaines sont prévues par l’Accord de Paix Politique et la Réconciliation en RCA, ne sont cependant pas encore opérationnelles, précise le communiqué de presse gouvernement-Minusca publié le 19 avril dernier.
« L’Accord prévoit qu’elles soient placées sous le commandement des Forces Armées Centrafricaines», dit l’article 16 de l’accord de Khartoum et cela une période transitoire initiale de 24 mois.
Cette délégation a également pris part à la présentation symbolique d’éléments de groupes armés militairement actifs dans la préfecture (des éléments anti-Balaka aile Mokom et aile Ngaissona ainsi que des éléments de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC)) et de quelques éléments des Forces de défense et de sécurité qui seront tous représentés au sein du CTS et qui, dans le futur, participeront dans les unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) prévues par l’Accord. Cette présentation a été faite à l’Hôtel de ville de Bambari en présence des autorités locales et de plusieurs centaines de personnes.
Notons que la délégation s’est rendue également à Bangassou le 15 avril 2019 dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR – RCA) signé le 6 février dernier.
RJDH.
Centrafrique : Human Right Watch invite le gouvernement et ses partenaires à soutenir la Cour Pénale Spéciale
BANGUI, le 22 Avril 2019(RJDH)----Les appels à la justice pour les victimes n’ont pas faibli depuis la tenue des consultations nationales dans le cadre du Forum de Bangui, en 2015, a relevé Human Right Watch dans son document publié le 18 avril 2019. Ces appels, ajoute cette organisation internationale des droits humains, sont renforcés par la création d’une nouvelle juridiction hybride, qui prend enfin l’élan tant attendu. Une Cour selon elle, peut changer non seulement les comportements des criminels, mais aussi celui de l’État.
« République centrafricaine : « Sans justice, tout le reste est appelé », c’est le titre du document de l’organisation internationale Human Right Watch publié le 18 avril 2019. La Cour Pénale Spéciale est unique en République centrafricaine dans la mesure où elle est, selon les termes d’un militant local, « une juridiction nationale qui a une dimension internationale ». Composé de juges, de procureurs et d’administrateurs centrafricains et internationaux en raison qu’elle bénéficie d’un considérable appui logistique et autre de la part de l’ONU, a indique le défenseur des droits humains.
La conduite d’enquêtes et la protection des témoins seront des défis ardus à relever dans un pays contrôlé à 80% par des groupes armés. « La Cour manque également d’un financement sûr et opère à partir d’une infrastructure fragile et limitée. Cette juridiction n’en reste pas moins la meilleure opportunité pour le pays d’établir les responsabilités s’agissant des crimes atroces qui y ont été perpétrés, en particulier depuis 2013. Le gouvernement centrafricain et ses partenaires internationaux doivent soutenir vigoureusement la Cour pénale spéciale » a indiqué Elise Kepple.
« La justice aide à s’opposer à la culture de violence. Elle peut changer les comportements, pas seulement ceux des criminels, mais aussi celui de l’État », a expliqué de son côté, un défenseur des droits humains.
Lors de la rencontre d’Elise Kepple de l’organisation internationale des droits humains, Human Right Watch mi-avril dernier avec les victimes, militants et avocats, ces derniers ont fait écho à ces sentiments, tout en se déclarant profondément, « préoccupés par la possibilité que les vagues dispositions relatives à la reddition de comptes qui figurent dans le récent accord de paix puissent être instrumentalisées pour reléguer au second plan la justice pour les atrocités commises dans le pays. Les victimes et les militants avec qui je me suis entretenue m’ont confié que l’avenir du pays dépend de la justice. Comme l’a résumé un défenseur des droits humains : « Sans justice, tout le reste est appelé à faire naufrage », peut-on découvrir dans le document.
La loi organique portant création de cette juridiction a été adoptée en 2015, mais des obstacles juridiques, administratifs et bureaucratiques ont retardé le début officiel de ses travaux jusqu’en octobre 2018.
Des enquêtes sont enfin ouvertes et des activités de sensibilisation aux activités de la Cour ont été lancées à destination de la population, notamment grâce à la radio, au théâtre et à des films d’animation. « On peut enfin voir le début du commencement du travail de la Cour pénale spéciale », nous a dit un défenseur des droits humains.
Judicaël Yongo.
Centrafrique : L’Union Européenne réaffirme son soutien à l’ABCA pour la lutte contre les discours de haine et les « fake news »
BANGUI, le 22 Avril 2019 (RJDH) ---L’Association des Blogueurs Centrafricain (ABCA) à travers le soutien de l’Union Européenne en Centrafrique mène depuis mai 2018, une série de campagne de sensibilisation sur les fausses nouvelles et les discours haineux qui inondent les réseaux sociaux. Le vendredi 19 avril 2019, après certains établissements scolaires, c’est le tour des chefs et responsables de différents départements à l’Université de Bangui d’être sensibilisés sur les fake news et les messages haineux.
Les réseaux sociaux sont aujourd’hui les canaux par excellence où les « fake news », un mot anglais qui signifie « les fausses nouvelles » ou rumeurs connaissent selon l’ABCA, « un succès franc et menace ainsi la stabilité politique et sociale du pays ». C’est dans cette optique que l’Association des Blogueurs Centrafricains a fait de la lutte contre ces fausses nouvelles son cheval de bataille.
Le président de cette association, Rosmon Zokoué, souligne que cette séance de sensibilisation s’inscrit justement dans la logique des activités de l’association lancée depuis un an, « c’est la suite d’activités lancées en mai 2018, qui consiste à mettre en place un plan d’activités de sensibilisation contre les fake news et les discours de haine en République Centrafricaine. L’Union Européenne qui est notre partenaire a accepté de financier la suite de cette activité et le 19 avril dernier, nous avons essayé de communiquer autour de cette thématique en impliquant les responsables de l’Université de Bangui, parce que l’Université de Bangui est le monde d’intelligentsia. Donc il est question de voir, comment qualifier les discours de haine sur les réseaux sociaux à l’université de Bangui » a-t-il précisé
L’Union Européenne a réaffirmé son engagement d’aider l’ABCA dans l’éradication de ces fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, a exprimé Jean-Aurélie Ngo Belnoun, chargée de communication à l’Union Européenne, « pour l’éradication des fake-news et également les discours haineux, nous pensons que ABCA doit jouer un rôle très important dans la diffusion des informations positives et appuyé par le Haut Conseil de la Communication qui est le garant des lois qui régissent les informations afin que nous puissions voir des informations plus positives. Puisque nous sommes dans un processus où le pays est en quête de la paix et de la stabilité », a fait savoir la chargée de communication de l’union Européenne.
L’Association des Bloggeurs Centrafricains est une communauté des journalistes et des utilisateurs des réseaux sociaux. Elle a lancé en mai 2018 à Bangui sa première campagne de sensibilisation pour lutter contre les fake news et les messages de haine sur les réseaux sociaux. L’objectif de cette activité est de contribuer à l’aménagement des réseaux sociaux pour la paix en Centrafrique et de présenter au public son nouveau site web « blogueursabca@gmail.com ».
Paméla Dounian Doté.