Centrafrique : La crise de carburant se justifie par les retards dans les livraisons des produits hydrocarbures selon l’ASRP
BANGUI, le 09 juin 2019 (RJDH) ---Depuis quatre jours, les stations pompes de la capitale centrafricaine sont dans l’incapacité d’approvisionner la ville en hydrocarbures. Une situation qui a entraîné la spéculation sur le prix du carburant qui était à 820FCFA le litre. Mais aujourd’hui, le litre dans ses stations de la place est maintenant à 1.200 FCFA et 1.500 FCFA chez les revendeurs. Cette pénurie se justifie par les retards dans les livraisons des produits pétroliers.
Sur les sept stations opérationnelles dans la capitale, trois sont ouvertes face à cette pénurie. La crise du carburant constatée dans la capitale a engendré la spéculation du prix chez les revendeurs depuis le jeudi dernier dans la capitale. Ce qui provoque un sérieux problème de transport à Bangui.
S’approvisionner aujourd’hui en carburant pour les engins roulants, est un luxe et un parcours de combattant. Cette situation a négativement impacté sur la circulation des biens et des personnes et également sur l’économie du pays.
« L’incendie à l’usine de stockage des hydrocarbures au Cameroun » selon des informations du RJDH serait à l’origine de cette pénurie dans le pays. Du coup, les revendeurs font de la spéculation autour du prix. Un revendeur sous couvert de l’anonymat en souligne la raison, «selon les informations en notre possession, la pénurie de ce carburant est due à un incident qui s’était produit à l’usine de la raffinerie au Cameroun. Nous achetons les carburants entre les mains du pompiste de la station, avec un surplus de 1000 FCFA le bidon, ce qui nous pousse à augmenter le prix du litre» a-t-il déclaré.
Ce qui ne sera pas sans conséquences pour les conducteurs de taxi-moto, qui comptent augmenter le tarif des trajets. «J’ai acheté un litre d’essence à 1000 FCA ce qui n’est pas raisonnable pour moi. Je vais aussi augmenter le prix en fonction des trajets sinon je serai perdant. Je lance un appel aux autorités de la place de résoudre ce problème dans un bref délai pour éviter le pire », a-t-il justifié.
Si des sources évoquent d’un côté l’incendie du site de stockage de la SONARA au Cameroun, mais pour un responsable de l’Agence pour la Stabilisation des Prix des Produits Pétroliers (ASRP) interrogé par le RJDH au niveau de la station Tradex au carrefour du 4ème arrondissement de Bangui, confie que « cette situation n’est pas une crise mais, c’est juste le retard dans les livraisons des stations de la Capitale. Il y a assez de carburant et jusqu’au soir cette situation sera régularisée », a-t-il rassuré.
Cette crise si elle n’est vite pas résolue risquerait de donner un coup à l’économie qui a du plomb dans l’aile.
Pamela Dounian-Dote.
Centrafrique : Le GSTC appelle le gouvernement à organiser dans un meilleur délai les élections sociales
BANGUI, 09 juin 2019 (RJDH)---Le Groupement Syndical des Travailleurs Centrafricains (GSTC) accuse le ministère en charge de Travail d’avoir fait main basse sur le fonds octroyé par le Bureau International de Travail pour organiser les élections sociales pour déterminer la plus grande centrale syndicale nationale et représentative depuis que le Bureau International de Travail (BIT) a décaissé de l’argent au gouvernement pour l’organisation de ces élections sociales. Position exprimée ce samedi 08 juin à la Bourse de Travail à Bangui.
L’organisation des élections sociales a pour objectif de permettre aux salariés ou fonctionnaires d’élire les membres de la délégation du personnel au niveau national qui auront pour tâches, la défense des intérêts des travailleurs. Elles permettent d’établir le rapport de force entre les différents syndicats du pays.
C’est ce que Firmin Zoh-Ponguele, Secrétaire général du GSTC, ne comprend pas encore l’attitude du gouvernement qui ne s’investit pas assez pour organiser ces élections sociales comme l’a souhaité le BIT. « Nous réclamons aujourd’hui l’organisation dans un meilleur délai les élections sociales. Le Bureau International de Travail a mis à la disposition du gouvernement une enveloppe pour l’organisation de ces élections. Nous ne comprenons pas ce retard », a déclaré à la presse Firmin Zoh-Ponguele.
Pour lui, c’est les groupements syndicaux inféodés au pouvoir qui veuillent que ces élections n’aient pas lieu, « nous savons tous qu’il y a des groupements syndicaux inféodés au pouvoir qui voient de mauvais œil ces élections sociales pour la simple raison qu’ils ne sont pas représentatifs », a-t-il indiqué.
Le deuxième point énuméré par le Secrétaire Général du GSTC est la désignation de certaines centrales syndicales pour aller représenter la Centrafrique à la conférence du BIT à Genève le mois passé. « Le gouvernement a systématiquement empêché notre groupement syndical de prendre part à ces assises parce qu’il sait nous portons les aspirations réelles des travailleurs centrafricains. C’est pourquoi employant de méthodes déloyales et sournoises, il a préféré envoyer des centrales syndicales qui le caressent dans le sens du poil à ces assises de grande envergure. Ils sont allés dire que le gouvernement fait beaucoup aujourd’hui en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des fonctionnaires. Quelle honte ! », s’exclame Firmin Zoh-Ponguele.
Cette sortie dénoncée par le SG du GSTC, intervient après que le Bureau International de Travail (BIT) a décaissé de l’argent au gouvernement pour organiser les élections sociales entre les centrales syndicales.
Auguste Bati-Kalamet
Centrafrique: Libre circulation préoccupe la population de Basse-Kotto
BANGUI, le 07 juin 2019, (RJDH) --- Les mauvais états de route et la présence des hommes en armes et qui continuent de percevoir des taxes sur les barrières dans la Basse-Kotto sont autant de facteurs qui ne favorisent guère le retour de la paix dans la région. C’est ce qui ressort des entretiens avec la population locale lors d’une mission du RJDH dans la région.
La libre circulation des biens et des personnes est l’une des préoccupations majeures de la population de la Basse-Kotto. Ne vivant que de revenu de leurs travaux champêtres, la population n’arrive plus aujourd’hui à se libérer de leurs récoltes et de se procurer des produits de première nécessité.
« Depuis ces événements, c’est le samedi 25 mai que nous avons effectué le premier trafic en moto sur cette voie. Nous achetons la cuvette de manioc à 300 FCFA au village Polonda à 22 km de Kongbo afin de revendre à 600 Frs à Kongbo. Auparavant, nous qui sommes à Kongbo centre, nous ne pouvons pas circuler sur cette voie afin de mener nos petites activités et c’était le calvaire », a fait savoir Georges Mandagou, conducteur de moto taxi.
Pour Mado Yakanga, habitant le village Banda Pele, elle doit parcourir des kilomètres à pied pour aller vendre ces produits champêtres. « Je cultive de l’arachide, le riz, le sésame, et nous avons du mal à évacuer nos récoltes. Les engins ne peuvent pas circuler sur cette voie. Il faut parcourir sur des kilomètres à pied et les produits de la récolte sur la tête afin d’aller les vendre », a-t-elle signifié.
Quant à Simon Pierre Nganda, Chef de groupe au village Oyi Sérénga, le climat sécuritaire les empêche à vivre en paix. « Après ces événements, personnes ne viennent chez nous compte tenu de la situation sécuritaire sur la voie principale. Il nous faut aller au Congo pour vendre le café par exemple afin de payer du savon, du sucre ou le sel pour couvrir nos besoins en produits de première nécessité ».
Selon Séssétinzapa, Chef des Auto-défenses du village Ngoala localité située à 15 kilomètres de Mobaye sur l’axe Zangba, le chômage des jeunes doit être réduit pour permettre la réduction des violences dans les localités. « Nous demandons à l’Etat de nous faire parvenir des projets qui puissent occuper la jeunesse et de leur désarmer le cœur et les esprits. Une fois qu’ils font quelques choses qui leurs permettent de répondre aux besoins de leurs familles respectives, ils vont se libérer de tous ces esprits de guerre ».
Pour lui, l’insécurité dans la région est entretenue par les hommes de l’UPC. « Aux Chefs des groupes rebelles notamment Ali Darass, qu’ils donnent des instructions à ses hommes de nous laisser en paix. S’ils veulent promener, qu’ils circulent librement dans nos zones sans pour autant commettre du désordre et que nous également nous puissions circuler librement dans leurs zones », a fait savoir Sessetinzapa.
Malgré qu’il y a un semblant d’accalmie dans la Basse-Kotto, les habitants de cette région de la Centrafrique vivent à la limite du cauchemar à cause des hommes en armes qui constituent encore une menace pour la libre circulation des personnes.
Cyrille WEGUE
Centrafrique: Situation humanitaire critique dans la Basse-kotto
BANGUI, le 07 juin 2019, (RJDH) --- La population de la Basse-Kotto dans une situation critique et alarmante, le Maire de Mobaye, Célestin Toudou sollicite l’appui multiforme des humanitaire dans la région afin d’éviter le pire. Une demande formulée lors d’une rencontre de deux jours organisé par la Minusca le 27 mai dernier à Mobaye en présence des autorités locale de la région.
Le but de cette rencontre de deux jours vise au renforcement de capacité des autorités administratives, locales, les leaders communautaires de la Basse-Kotto en matière de connaissance de leurs rôles et de leurs implications dans la mise en œuvre du processus de paix au niveau local.
Prenant la parole, le Maire de Mobaye, Célestin Toudou précise qu’« avec l’accord de paix de Khartoum, la sécurité s’est pointée à l’horizon dans la Basse-Kotto après les évènements qui ont secoué le pays. La population de la Basse-Kotto se trouve dans des situations critiques, alarmantes et très misérables. J’espère qu’à l’issu de cette rencontre, la population déplacée et réfugiée sera de retour dans un bref délai », a-t-il dit.
En poursuivant, le Maire de Mobaye s’interroge sur les conditions de vie de cette population après leur retour. Selon lui, « Après le retour, la population aura besoin de se loger. Mais comment ? Car leurs maisons ont été incendiées et détruites. Comment se nourrir, Car leur grenier, semences, élevages etc., ont été volés et pillé. Comment se vêtir ? Car la population n’a pas d’habits, mais les femmes utilisent des moustiquaires imprégnés comme de pagne », a fait savoir le Maire de Mobaye.
« Je ne saurais terminer mon propos en vous demandant d’intervenir le plus rapidement possible avec les plaidoyers multiformes au près des ONG afin d’éviter le pire », a-t-il conclu.
Cette campagne de sensibilisation organisée par la Minusca soutient l’article 23 de l’Accord de Khartoum visant à accompagner les différentes parties dans la mise en œuvre de cet accord. Ceci, à travers un soutien politique, sécuritaire, technique et financier.
Cyrille Wegue