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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 23:24
Burkina, le ministre de la Défense dénonce l’échec la France

 

Lu pour vous

 

By La rédaction de Mondafrique  10 juin 2019

 

Le ministre Burkinabé de la Défense, Mounima Sheriff Sy, estime que l’opération du G5 Sahel, initiée par la France pour créer une force africaine anti terroriste, a largement échoué

Face à la persistance de la menace terroriste, Moumina Sheriff Sy, ministre Burkinabé de La Défense, a décidé d’en appeler à la solidarité africaine en matière de défense. A la suite d’une visite en Afrique du Sud, le ministre a estimé que l’armée du président sud-africain Cyril Ramaphosa pourrait et devrait aider un pays comme le Burkina Faso en fournissant une aide logistique, matérielle et militaire dans le cadre de la mise en place de sa stratégie anti-terrorisme.

Le Burkina, un nouveau Mali

Des dizaines de personnes ont trouvé la mort cette année, suite à des attaques sur des écoles, des représentations du service public ou encore des écoles. Une situation que le Burkina semble avoir énormément de mal à comprendre, d’autant que les prévisions sur le futur du pays ne laissent rien présager de bon, certains allant même jusqu’à estimer que le Burkina aurait pu devenir le nouveau Mali.

Une situation qui pousse d’ailleurs le ministre Sy à remettre en cause le rôle réel de la France dans cette situation.

La France remise en cause

En effet, l’hexagone est considéré comme étant une nation devant fournir une aide conséquente en matière de financement et d’aide matérielle aux pays membre du G5 Sahel. Toutefois, les résultats semblent être relativement loin des attentes. Pire encore, selon le ministre burkinabé, l’impact de cet apport est proche du néant. Les promesses européennes n’ont pas été tenues expliquant, le G5 Sahel ne peut pas réussir dans sa mission.

« Je pense personnellement que le G5 Sahel ne réussira pas parce que nous ne pouvons pas croire aux Européens en ce qui concerne la garantie de notre sécurité. » a-t-il ainsi expliqué, ajoutant qu’un pays comme la France, de par son rôle d’ancien colonisateur devrait avoir un impact plus important que quiconque.

Il prend ensuite l’exemple du Mali. Sans l’aide et l’apport réel de Paris, le pays n’existerait probablement plus. Pour autant, les menaces djihadistes restent plus fortes que jamais.« Ils ont plus de 4000 militaires dans la région, je suis surpris qu’ils n’aient pas réussi à éradiquer cette menace terroriste ».

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 23:12
RCA : inquiétude de l'O.N.E sur un probable report des scrutins de 2020

 

https://www.radiondekeluka.org  lundi 10 juin 2019 15:36

 

L'observatoire National des Élections craint un probable report des scrutins groupés de décembre 2020 en République Centrafricaine. Le retard dans l’alimentation du compte de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) et la problématique de l'adoption du code électoral justifient pour l’ONE l’inquiétude sur un probable report des échéances électorales.

Selon l’ONE, seulement 500 millions de francs CFA sont versés dans le compte de l’ANE, alors que l’organisation des prochains scrutins nécessite plus d’un milliard. Il estime que l’organisation des prochaines élections relève de la souveraineté du gouvernement qui doit prendre ses responsabilités et non des partenaires.

« Il y a beaucoup de facteurs qui justifient aujourd’hui la probabilité d’un glissement dans le calendrier des élections. Tout d’abord, il y a la question du financement. Le deuxième aspect, c’est le ping-pong qu’on observe aujourd’hui en ce qui concerne l’adoption des textes électoraux » a expliqué Dieu Béni De Bonneur Bekondji, secrétaire général de l’ONE.

Pour que les scrutins puissent se tenir dans le délai, l’organe suggère que le gouvernement convoque l’Assemblée nationale en session extraordinaire favorisant l’adoption et la promulgation du code électoral.

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 22:57
INTERVIEW EXCLUSIVE DE KARIM MECKASSOUA : "JE SUIS PRÊT POUR LE COMBAT"

Lu pour vous

 

http://www.54etats.com 08 juin 2019 - 19h25

 

"La Centrafrique est gouvernée à 80% par les groupes armés"

Abdou Karim Meckassoua, Ministre sous la présidence de François Bozizé pendant 6 ans, Directeur de cabinet de Jean-Paul Ngoupandé. Karim Meckassoua était depuis deux ans, le président de l’Assemblée nationale avant qu’il ne devienne, le 26 octobre 2018 l’homme à abattre. Rencontre.

Priscilla Wolmer : Vous avez été victime d’un empoisonnement confirmé par le rapport de l’hôpital Cochin (Paris). Qui a voulu faire de vous un homme mort et pourquoi ?

Karim Meckassoua : À qui aurait profité le crime ? Le 16 avril 2019, j’ai été foudroyé par un mal que je n’arrivais pas à identifier. Je souffrais énormément avec des douleurs ressenties dans tout le corps et je ne pouvais pas mettre le pied au sol. Le 17, j’ai été conduit à l’Institut Pasteur qui est un laboratoire à Bangui. Les médecins biologistes ont effectué un bilan complet, avec les prises de sang à réaliser. Ils m’ont conseillé de prendre le premier avion pour Paris. Le 18, j’étais conduit en ambulance de Roissy Charles de Gaulles à l’hôpital Cochin. Je suis resté à l’isolement pendant deux semaines. Ma mort a été annoncée prématurément à Bangui. Ma famille a dû se barricader pour éviter que l’on installe une place mortuaire mais je suis bel et bien vivant. Et ça vient de loin. Ceux qui ont planifié ma mort l’ont fait de main de maître. Les résultats des analyses à Cochin faisaient peur mais croyez-moi, je suis prêt pour le combat !

Priscilla Wolmer : Vous êtes député de la 3ème circonscription de Bangui, depuis que vous êtes sorti de votre convalescence, vous arpentez énormément l’Afrique centrale, notamment l’Angola ou encore le Congo Brazzaville, et vous voici, ici à Paris. Comptez-vous revenir au sein de l’hémicycle pour les sessions ordinaires et extraordinaires ?

Karim Meckassoua : Evidemment pour ce qui est de l’Assemblée Nationale. S’agissant de mes déplacements, vous savez sans doute que j’avais été élu président du Forum des Parlements des États Membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (FP-CIRGL), qui regroupe nos 12 pays des Grands Lacs. Or, j’ai été à l’origine d’une importante initiative de ce Forum – la première du genre – dont l’objet était, d’une part, de construire une réponse commune au terrorisme et à la prolifération des groupes armés et, d’autre part, de fixer un cadre commun pour le statut d’ancien chef d’Etat. Je suis encore consulté sur ces questions et ce n’est que normal.

Priscilla Wolmer : Pourquoi avoir lancé une telle initiative ?

Karim Meckassoua : On dit souvent que la RCA est un laboratoire. On dit cela en pensant aux maux qui gangrènent l’Afrique. Pour ma part, je préfère en faire un laboratoire des solutions. C’était cela cette initiative. L’extrémisme violent à connotation religieuse est, hélas, le nouveau fléau non seulement en Centrafrique, mais aussi dans d’autres pays des Grands Lacs. Les djihadistes sont présents désormais en RCA, en RDC, au Tchad, au Soudan, et j’en passe. Il nous faut nous entendre pour éradiquer cette violence terroriste, et dans cette lutte les Etats qui n’ont pas de terroristes sur leur sol sont tout autant concernés, ne serait-ce que parce qu’ils subissent les conséquences des exactions des groupes terroristes, notamment avec l’afflux massif de réfugiés et personnes déplacées.

Sur l’autre volet de l’initiative, c’est le même souci qui nous a guidé. Nous constatons en Centrafrique que l’absence de statut d’ancien Chef d’Etat est un vecteur de frustrations qui génèrent de la tension et peut même déboucher sur de la déstabilisation. Nous faisons le même constat ailleurs dans la Région des Grands Lacs. Là aussi, l’action collective pour prévenir les troubles nous a paru la meilleure voie à suivre pour stabiliser nos pays.   

Priscilla Wolmer : La Centrafrique est un pays de 5 millions d’habitants. C’est un pays complexe. Avec 600 000 déplacés internes soit 13% de la population. Que faut-il pour arriver à la cohésion et à l’unité nationale ?

Karim Meckassoua : La bonne gouvernance. D'après notre feu père fondateur, Barthélemy Boganda, la Centrafrique est considérée comme le berceau des Bantus, comme le creuset de plusieurs cultures qui englobent l'ouest, l'est, le nord et le sud. Et, nous nous sommes retrouvés avec la langue véhiculaire de la République centrafricaine, langue nationale et officielle désormais, le Sango. Il est le ciment de notre unité.

La devise de la République centrafricaine est "Unité - Dignité - Travail". La notion d'unité est citée en premier. Malheureusement, la mauvaise gouvernance a entraîné pas mal de divisions et un État divisé est un État qui court à sa perte. Seule une bonne gouvernance permettra de forger à nouveau ce vivre ensemble dans la dignité qui n'aurait jamais dû quitter la République centrafricaine.

Priscilla Wolmer : En Centrafrique, il y a des musulmans au Nord, à la frontière du Tchad, et des chrétiens. Il y a des Bantus, et d’autres ethnies, comment vous définissez-vous ?

Karim Meckassoua : Je suis un centrafricain, bantu, musulman. Je cohabite avec des chrétiens et mon épouse est chrétienne. Cela n’a jamais posé de problème. Malheureusement, quand ceux qui veulent conquérir le pouvoir n’ont ni arguments, ni projets, ils attisent la haine en utilisant la religion. J'en suis convaincu : le sentiment national demeure plus fort que ces agitations confessionnelles.

Priscilla Wolmer : Une nouvelle équipe gouvernementale conduite par le Premier ministre Firmin Ngrebada a été formée. Plusieurs portefeuilles ministériels confiés à des représentants de groupes armés, à l’opposition mais rien pour la société civile. Qu’en pensez-vous ? 

Karim Meckassoua : J'en pense le plus grand mal. Si, pour participer au gouvernement, il faut prendre les armes, alors on court à notre perte ! Nous ne devons jamais favoriser la violence comme moyen pour conquérir le pouvoir, comme moyen pour siéger à la table du Conseil des Ministres. C’est extraordinairement difficile, dangereux. Aujourd’hui, que constate-t-on ? Je n’ai rien contre "X" ou "Y", mais entrer au gouvernement, cela veut dire diriger le pays. Pour diriger un pays, il faut respecter l'éthique, tenir un comportement, avoir des valeurs, et des compétences. En Centrafrique, certains qui n'ont aucun sens de l'État siègent au Conseil des ministres. Quelqu’un qui n’a aucun sens de l’Economie est responsable du développement du secteur économique. Quelqu’un qui sait à peine lire et écrire se retrouve porteur de messages à la jeunesse. Comment prendre au sérieux un tel gouvernement ? Comment les autres peuvent-ils prendre au sérieux notre Etat ?

Priscilla Wolmer : Nous ne pouvons pas imaginer que le président Faustin-Archange Touadéra aurait laissé son Premier ministre Firmin Ngrebada placer des illettrés au sein du gouvernement.

Karim Meckassoua : Faustin-Archange Touadéra est Président de la République. Il est le Chef de l’Etat. Il ne peut pas ne pas être tenu pour responsable. J’estime même qu’il porte une lourde responsabilité dans ce que nous sommes entrain de vivre en Centrafrique. Notamment la responsabilité d’avoir légitimé la violence et le crime en les mettant au Gouvernement, d’avoir fait des centrafricains et des victimes de la crise des sans droits dans leur propre pays, d’avoir fait de nos institutions des coquilles vides et de l’Assemblée nationale en particulier son marche-pied. Il faut sortir de cet engrenage, de cet enfer. Et en sortir par le droit. Il n’y a pas d’autre solution que de restaurer notre ordre constitutionnel !

Priscilla Wolmer : Rappelons que vous étiez Président de l’Assemblée nationale pendant deux ans, avant d’être destitué le 26 octobre 2018 par une large majorité de député.

Karim Meckassoua : Je n’ai pas été destitué. J’ai été victime d’un putsch, d’un coup d’Etat parlementaire. Je m’explique. Il y a destitution quand les choses sont faites comme le Peuple centrafricain à travers la Constitution l’a voulu. Notre Constitution retient des raisons très précises comme étant les seules pour lesquelles un Président d’Assemblée nationale peut être démis de ses fonctions. Or, j’ai prouvé devant la nation tout entière lors de cette farce qu’on a appelé « débat de destitution » que non seulement les accusations portées contre moi n’avaient rien à voir avec les motifs de destitution prévus par notre Loi fondamentale, mais encore que ces accusations ne reposaient sur rien. La destitution a quand même été votée. C’est donc, je le répète, un putsch.

On a voulu et on a eu ma peau parce qu’on ne supportait pas que l’Assemblée nationale joue son rôle démocratique de contrepoids

On a voulu et on a eu ma peau parce qu’on ne supportait pas que l’Assemblée nationale joue son rôle démocratique de contrepoids, qu’elle contrôle le gouvernement, qu’elle prenne des initiatives comme l’initiative de paix que nous avons adopté en mai 2017, qu’elle contrôle la signature des contrats miniers à travers la procédure d’autorisation préalable que prévoit la Constitution. Pour tout dire, ce que vous appelez ma « destitution » est symptomatique d’un régime qui n’avance qu’à coup de violations de la Constitution. Voilà pourquoi j’appelle et appellerai encore à la restauration de l’ordre constitutionnel dans notre pays. Revenir au respect des textes, à commencer par la Constitution. Nous serons alors sur la voie de la bonne gouvernance.

Priscilla Wolmer : L’ancien Premier ministre Nicolas Tiangaye déplore l'absence de membres de l'opposition et de la société civile au sein de cette nouvelle équipe et affirme que : "Ce gouvernement n'est pas suffisamment inclusif en ce sens qu'il n'est pas représentatif des forces politiques et sociales du pays". Il estime qu’en réalité : "il s'agit juste d'un partage de postes entre les partisans du président Touadéra et les groupes armés ".

Karim Meckassoua :

La Centrafrique est gouvernée à 80% par les groupes armés

Le président Touadéra a fait un choix. Partant du constat que la Centrafrique est gouvernée à 80% par les groupes armés, il a fait le choix des armes ou plus exactement le choix de la soumission aux armes et de l’alliance avec les groupes armés. Il y a là dessous des calculs électoraux évidents. Il s'est dit qu’en composant avec les groupes armés sa réélection en 2021 serait facile. Au prix de combien de destructions, au prix de combien de morts ? On nous dit, du camp Touadéra, que la paix n’aurait pas de prix. Pourquoi le peuple et le pays seraient-ils les seuls à payer le « prix » de la paix ? Pourquoi serait-il normal que tout soit fait à la gloire et pour le bénéfice des groupes armés ? Moi je dis, cela n’est pas normal, il n’y a pas de raison. Je le répète, le Président Touadéra a fait un choix. Un choix contraire à l’intérêt national. Il était possible de faire autrement. 

Priscilla Wolmer : C’est à dire ?

Karim Meckassoua : Je veux dire que le choix des seuls groupes armés est un choix à très très court terme et qu’il est dangereux pour le crédit national. Et quand je dis qu’il était possible de faire autrement, je pense aux recommandations que l’Assemblée nationale sous ma Présidence avait faite au Président Touadéra à travers l’initiative dont j’ai déjà parlé. S’il avait suivi ces recommandations, on aurait eu affaire à un processus de paix conçu par les Centrafricains eux-mêmes, conduit par leurs institutions républicaine en impliquant les forces vives de la Nation, conduit dans le respect de notre Constitution et, enfin, ne perdant pas de vue le droit des victimes à la justice et à la réparation. Touadéra a balayé tout cela d’un revers de la main, pour privilégier son intérêt personnel à court terme. Qu’il en assume la responsabilité.

Priscilla Wolmer : Le président est-il conseillé par Sani Yalo, le président du Conseil d’Administration du BARC ?

Karim Meckassoua : Sani Yalo est le moteur économique du président Touadéra. C’est Sani Yalo qui lui a montré toutes les voies mafieuses pour pouvoir accumuler des richesses.

Priscilla Wolmer : Certains affirment qu’il est le propriétaire d’une société de transport au Cameroun, vous confirmez ?

Karim Meckassoua : C’est exact.

Priscilla Wolmer : Son frère Ahmed Yalo est-il un Général des armées proche du Tchad ?

Karim Meckassoua : Vous êtes très bien informé. Je peux confirmer que Sani Yalo est bien impliqué dans une tentative de renversement du président Obiang.

Priscilla Wolmer : Cela est une accusation très grave.

Karim Meckassoua : Ce n’est pas une accusation. J’étais président de l’Assemblée nationale de RCA. Des missions équato-guinéennes se sont rendues en Centrafrique pour faire le point sur ce dossier. Je les ai reçues. Par ailleurs, vous avez cité tout à l’heure l’ancien Premier ministre Nicolas Tiangaye. Vous pouvez le lui demander. C’est Nicolas Tiangaye, l'ancien Premier ministre qui m’a alerté avant le coup d’État. Pour ce coup, des personnes ont été arrêté. Pour se dédouaner, Sani Yalo s’est cru obligé de dénoncer ses propres parents. La famille est désormais divisée et les gens ne comprennent pas. Celui qui a organisé est pris la main dans le sac et il dit : "ce n’est pas moi, c’est eux."

Priscilla Wolmer : Excusez-moi de revenir sur ce que vous venez d’affirmer. Comment expliquez-vous qu’un homme responsable d’une tentative de coup d’État contre le président Obiang soit toujours Conseiller de son homologue Touadéra, en Centrafrique ?

Karim Meckassoua : J’ai lu des documents. J’ai lu des témoignages. La famille de Sani Yalo est encore là. Sani Yalo a accordé des interviews. En ma qualité de Président de l’Assemblée jusqu’en octobre 2018, j’ai reçu du monde. Les choses sont claires. Je m’étonne moi-même que Sani Yalo soit toujours maintenu dans ses fonctions de Conseiller le plus proche du chef de l’État. Ce qui est certain, c’est que le Président ne peut pas l'ignorer. Quoiqu’il en soit, il y a eu pas mal d’interventions dans cette affaire et, à Bangui, des partisans de Sani Yalo et du président Touadéra, disent ouvertement à qui veut les entendre : « nous avons les Russes aujourd’hui avec nous, nous avons les moyens, rien ne peut nous arriver ». C’est peut-être là une piste de réponse à votre question.

À mes yeux, l’essentiel est ailleurs. Il est que la République Centrafricaine ne doit pas être utilisée comme plateforme pour aller déstabiliser d’autres Etats, et encore moins des Etats frères. Nous sommes tellement faibles. Nous n’avons pas d’armée structurée. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous immiscer dans les problèmes internes de la Guinée équatoriale ou d’autres pays. Nous ne pouvons pas construire de solidarité régionale sur cette base.

Priscilla Wolmer : Il y a un intérêt croissant de la Russie pour la Centrafrique et son secteur minier (diamants, or et uranium). Intérêt qui s’est manifesté par l’envoi d’armement et d’instructeurs militaires. Ils assurent la protection de la présidence et ils font partie de la Minusca également.

Karim Meckassoua : Les militaires russes que vous mentionnez sont ceux qui font désormais partie de la Minusca (la Mission des Nations unies en RCA). Ce sont là des militaires officiels, et on ne peut que se réjouir d’un tel développement des relations d’Etat à Etat entre la Russie et la RCA. Non seulement je n’ai rien contre la Russie, je suis un fervent partisan des relations d’Etat à Etat. Or, en Centrafrique aujourd’hui l’essentiel des relations avec la Russie passe par des accords signés entre notre Etat et une société privée qui est aussi une société militaire. Je me dois d’ajouter que ces accords sont soustraits au regard de l’Assemblée Nationale. C’est à l’égard de cette relation-ci que j’émets les plus vives réserves. Je suis contre le fait que des personnes viennent massivement et en catimini, qu’ils pillent nos richesses, et que des individus dont on ne connaît ni le pedigree ni les antécédents soient chargés de former nos militaires sans qu’on nous dise en contrepartie de quoi. Nous avons dans notre mémoire collective en Centrafrique un spectre que personne ne veut voir ressurgir, celui du colonel français Jean-Claude Mansion. À l’époque, il faisait tout. Il était le Conseiller très spécial du président André Kolingba. C’était le grand Manitou, le "proconsul". Aujourd’hui, le nouveau Mansion de Centrafrique s’appelle Valerii Zhakarov. Il est le Conseiller très spécial du président Touadéra en matière de sécurité, et ce n’est même pas un officiel russe. Il intervient à l’Assemblée nationale, convoque les députés, distribue de l’argent ça et là, jusque dans les quartiers. C’est scandaleux !

Priscilla Wolmer : Voilà là, une offensive tous azimuts qui n’a pas manqué d’irriter à plusieurs reprises la diplomatie française. À l’automne dernier, la ministre de la Défense Florence Parly avait ainsi dénoncé  « des initiatives opportunistes et intéressées » dans une allusion à peine voilée à la diplomatie russe. 

Karim Meckassoua : Moi, je ne suis pas français. Je suis centrafricain. Ce que je sais, c’est que quand on vote le budget, nous regardons les pays qui sont contributeurs de notre budget national. Ce que je sais, c’est que bon an mal an, la France et l’Europe injectent plus de 100 millions d’euros par an dans notre économie ; et quand je regarde à la contribution russe, elle n’atteint pas 0,5% de ce montant.

Priscilla Wolmer : Connaissez-vous le Général Abdoulaye Miskin, le rebelle qui opère vers le tronçon Bangui-Douala et que l’on accuse souvent de bloquer les gros porteurs à la frontière.

Karim Meckassoua : Parfaitement. En 2014, j’avais été sollicité par des amis français à propos d’un prêtre polonais qui, disaient-ils, avait été kidnappé par la bande d’Abdoulaye Miskine. Je n’ai jamais accordé d’interview sur cette affaire. C’est la première fois aujourd’hui, sur votre média, 54 ÉTATS. J’avais tout fait pour faire libérer ce prêtre. Il y avait en tout 23 otages dont le prêtre polonais, des camerounais et des centrafricains. La libération a eu lieu. Et finalement les services spéciaux polonais qui voulaient intervenir pour libérer seulement leur ressortissant ne sont pas intervenus.

Priscilla ­­Wolmer : Quel est le but d’Abdoulaye Miskin ? Quel est le lien ? Que fait-il en Centrafrique ?

Karim Meckassoua : Abdoulaye Miskin n’est pas en Centrafrique. Il a été en prison au Cameroun pendant un temps. Il a été libéré en même temps que les otages dont nous avons parlé, puisque c’était la condition. Le médiateur de l’époque dans ce dossier centrafricain était le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso. Il a alors accepté de l’accueillir dans son pays. Il y a eu récemment des négociations et, ce que je sais c’est que le Congo demande à Abdoulaye Miskin de rentrer en Centrafrique. Il a cependant un dossier médical en suivi au Congo. Je ne sais pas où on en est de ces négociations mais ce qui est sûr, c’est que Abdoulaye Miskin a été invité par le Premier ministre centrafricain a entrer au gouvernement comme Ministre de la modernisation de la Fonction publique. Ce à quoi il a répondu, semble-t-il, qu’il n’était pas spécialiste de la question mais plutôt du métier des armes.

Priscilla Wolmer : Préparerait-il encore un coup ?

Karim Meckassoua : Je ne suis pas dans la tête ni dans le corps d’Abdoulaye Miskin. Je suis donc incapable de répondre à cette question. Je connais la plupart les groupes armés, et particulièrement certains à des occasions où j’ai eu à être en contact avec eux. C’était le cas pour le groupe d’Abdoulaye Miskin, dans les circonstances que je vous ai décrites. Pour ce qui est des autres groupes armés, membres de la Séléka, le contact le plus intime a pris la forme d’une attaque armée de mon domicile au km5 en 2016. Ils ont envoyé des hommes pour me kidnapper. Cela s’est fait au grand jour, aux yeux et au vu de tout le monde. Pendant le vote pour le référendum constitutionnel, on m’a encore tiré dessus. Cela a été commandité par les mêmes groupes. Il y a eu un mort à côté de moi. Je sais que derrière cette violence et derrière les groupes armés qui la commettent, il y a des gens, et je sais précisément qui. La volonté des groupes armés d’arriver au pouvoir ou de conserver le pouvoir n’est pas seulement la volonté de ceux que nous voyons comme groupes armés. Et je n’ai eu de cesse de dénoncer ce fait d’instrumentaliser les groupes armés pour conquérir ou conserver le pouvoir.

Priscilla Wolmer : Comment voyez-vous l’avenir de la Centrafrique ?

Karim Meckassoua : Il est compromis aujourd’hui mais il sera forcément radieux demain.

Priscilla Wolmer : Avec vous ?

Karim Meckassoua : Je suis un acteur politique. Pendant la campagne électorale, je suis allé à Bambari pour discuter avec les groupes armés, la deuxième ville de la République centrafricaine était divisée. Il y a un quartier centrafricain et un quartier musulman. J’ai discuté avec tout le monde au grand jour. Au km5, on considérait que c’était une zone de non droit. J’ai réussi à pacifier le km5. Il y a eu le vote au km5. J’ai donc quelques atouts pour pouvoir jouer un rôle dans la construction d’un meilleur devenir pour mon pays. Mais pas seul, avec d’autres.

Priscilla Wolmer : Avez-vous l’intention de vous présentez en 2021 aux élections présidentielles ?

Karim Meckassoua : Dans un premier temps, je vais repartir en République Centrafricaine, siéger comme député du 3ème arrondissement et mener la lutte politique. Aujourd’hui, il y a suffisamment d’éléments pour traduire le Président de la République devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison, et notamment pour violation caractérisée du serment qu’il a prêté le 30 mars 2016. Il faut pour cela utiliser la voix politique et judiciaire en respectant notre Constitution.

Priscilla Wolmer : Avez-vous peur ?

Karim Meckassoua : Pas du tout. Tout ce qui se passe dans mon pays ne fait que me renforcer dans mes convictions. J’ai passé du temps sur mon lit d’hôpital à réfléchir. Personnellement, je n’ai aucune crainte. Je n’ai ni peur, ni rancœur et j’espère qu’avec de nombreux Centrafricains qui n’en peuvent plus de cette situation, on va se lever pour changer le sort de notre pays.

 

Priscilla Wolmer : Affaire à suivre.

 

PRISCILLA WOLMER

Directrice de la rédaction

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 22:52
Mme Florence Parly reçoit son homologue Mme Marie Noelle Koyara
Mme Florence Parly reçoit son homologue Mme Marie Noelle Koyara
Mme Florence Parly reçoit son homologue Mme Marie Noelle Koyara
Mme Florence Parly reçoit son homologue Mme Marie Noelle Koyara
Mme Florence Parly reçoit son homologue Mme Marie Noelle Koyara

 

La Ministre des armées, Mme Florence Parly, reçoit la Ministre centrafricaine de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’armée, Mme Marie Noëlle Koyara

 

le 5 juin dernier, à Paris, Mme Florence Parly, Ministre des armées Ministère des Armées à reçu son homologue centrafricaine, Mme Marie Noëlle Koyara, Ministre de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’armée. L'objet de cette rencontre était de faire un point sur :

- la relation et la coopération bilatérale ;

- les avancées de l'accord politique de paix et la réconciliation en Centrafrique (APPR-RCA) ;

- l’assouplissement de l’embargo que la France soutient aux côtés de la République centrafricaine.

Par les actions qu’elle mène dans des cadres multiples, la France contribue de manière active et durable à la remontée en puissance de l’outil de défense centrafricain et à la stabilisation du pays.

Aussi, il était important pour la ministre des Armées de faire le point avec son homologue centrafricaine, pour s’assurer de la pertinence de l’action française et être à l’écoute des besoins de la Centrafrique.

 

Source : Ambassade de France Bangui

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 22:48
Corridor Douala Bangui : Les Camerounais demandent la suppression des frais d'escorte

 

Lu pour vous

 

Les transporteurs camerounais demandent la suppression des frais d’escorte des camions en direction de la Centrafrique

 

https://www.investiraucameroun.com   lundi, 10 juin 2019 14:32

 

(Investir au Cameroun) - La Plateforme des organisations professionnelles des transports routiers du Cameroun a levé son mot d’ordre de grève le 9 juin. Ceci suite à une concertation tenue à Yaoundé avec le gouvernement camerounais représenté par les ministres du Commerce (Luc Magloire Mbarga Atangana), du Travail (Grégoire Owona) et des Transports (Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe). Il n’y a donc pas grève des transporteurs ce 10 juin.

En effet, abordant spécifiquement les doléances, objet du préavis de grève de la Plateforme, les deux parties ont examiné, entre autres, la suppression des frais d’escorte des camions en direction de la République centrafricaine (RCA). « Étant entendu que ce problème concerne un pays voisin, le gouvernement s’engage à prendre les dispositions appropriées pour qu’il soit examiné et résolu », indique le communiqué final de la concertation.

Le point précis sur les frais d’escorte des camions en RCA fait suite à une mission de la Banque africaine de développement (BAD) au début de l’année 2019. La BAD relève alors un problème d’insécurité entre Garoua-Boulaï (Cameroun) et Bangui (RCA) nécessitant, trois fois par semaine, le déplacement en convoi sous escorte de l’ONU ou des Forces armées centrafricaines. Un service d’un coût de 50 USD (près de 30 000 FCFA) par camion et par voyage tant au départ de Garoua-Boulaï que de Bangui. Cela signifie que les 4995 camionneurs camerounais paient par voyage à peu près 150 millions FCFA. Les Camerounais ne veulent plus payer cette escorte-là.

Toujours au cours de la réunion du 9 juin à Yaoundé, les parties ont abordé le sujet des tracasseries routières. « Le gouvernement s’engage, dans un délai de 30 jours, à trouver des solutions idoines aux préoccupations soulevées. Des concertations spécifiques seront organisées à cet effet avec l’ensemble des parties prenantes », lit-on dans le communiqué final.

S.A

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 22:43
RDC: participation politique des femmes, Catherine Samba Panza en mission de solidarité à Kinshasa

Lu pour vous 

 

https://journaldesnations.net 10 juin 2019

 

L’ancienne présidente centrafricaine est arrivée l’après-midi de ce dimanche 09 juin à Kinshasa, dans le cadre d’une mission de solidarité, consistant à plaider pour une plus grande participation politique des femmes congolaises au sein des institutions de prises des décisions en RD-CRD-Congo.

Catherine Samba-Panza est présidente honoraire de la République centrafricaine et co-présidente du Réseau panafricain des médiateurs femmes de l’Union africaine (FemWise-Africa), et est à la tête d’une forte délégation des Femmes.

Après l’aéroport, la délégation conduite par Catherine Samba Panza a été reçue par la ministre du Genre, Enfant et Famille de la RDC et présidente du Comité Technique Spécialisé de l’Union Africaine sur l’autonomisation des femmes, Chantal Safou Lopusa pour présenter les civilités.

Les deux personnalités ont eu un tête-à-tête, ensuite une séance de travail, en vue de réfléchir sur les objectifs de la mission.

En effet, c’est une mission de suivie pour apporter de nouveau le soutien aux femmes et rencontrer les nouvelles autorités pour faire le plaidoyer entamer l’année passée.

Soulignons que cette mission vient après celle effectuée à Kinshasa en août dernier, peu avant l’organisation des élections en RDC, où la mission était venue encourager les femmes à prendre part à tous les scrutins, non seulement comme électrice, mais aussi comme candidate. Il était aussi question d’appeler tous les hommes politiques, responsables des partis et plateformes politiques à encourager les candidatures féminines.

 

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 22:19
La politique de gestion gouvernementale ou la RCA par Wilfried Willy Hetman-Roosalem

 

La politique de gestion gouvernementale ou la RCA ne pourra marcher sur ses deux (2) jambes que si les ministres sont dorénavant évalués, périodiquement, afin d’ajuster, éventuellement, la mise en œuvre efficiente et la performance des politiques publiques.

 

Soixante (60) ans après les indépendances et près de trois décennies- toute une génération pour ainsi dire- d’errements, en politique de pilotage à vue, de crises politico-militaires récurrentes en organisation de différents raouts regroupant les principaux protagonistes de la classe politique en passant par des phases de mutineries (soulèvements) à répétition d’une partie de l’armée, parfois, injustement traitée pour des raisons purement politiciennes au milieu des années 1990 ont, sans conteste, achevé de désorganiser, de saper même les bases et fondements de l’Etat centrafricain et, par ricochet, de ceux de la nation centrafricaine.

Et, en même temps, la RCA en a perdu l’essentiel de ses repères, son âme, ce qui fait sa raison d’être, son substrat. Avec son corollaire en termes de déficit de culture de gouvernement, de déficit de culture de la bonne gouvernance (publique). Pour reprendre, un tant soit peu, les exigences d’un concept désormais en vogue, popularisé, depuis, par les institutions et organismes spécialisés dans le financement du développement.

Dans un tel contexte, malheureusement, aucun segment de la société n’est épargné, n’est en reste. La culture de l’incivisme et du reniement des institutions républicaines a pris le pas, à notre corps défendant, sur le respect de la démocratie, de la défense des droits de l’homme et de l’Etat de droit. Des esprits chagrins, en mal d’existence politique ou guidés par des intérêts bassement matériels et égoïstes, n’hésitent plus à recourir aux armes pour exprimer leurs desiderata et revendications légitimes, bafouant ainsi au passage et sans état d’âme, les institutions constitutionnellement reconnues.

Pour espérer renouer avec les repères de la République, impératif catégorique, condition sine qua non et indispensable au vivre ensemble, à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale– je pense au respect de la constitution, de la loi, de l’éthique dans la gestion des affaires publiques, aux valeurs qui fondent notre pacte républicain, à la conscience aigue du bien public, du bien commun, à l’esprit d’abnégation, au sens du service public, au sens du travail bien fait, au réflexe de l’obligation de réserve, à celui du devoir de neutralité etc.-, Ses représentants au plus haut niveau de l’Etat, en l’occurrence, les membres du gouvernement, doivent être évalués périodiquement, régulièrement afin de mesurer, de façon optimale, l’efficacité, l’impact réel de la mise en œuvre des politiques publiques (sectorielles) sur le quotidien et la vie des citoyens.

Politiques publiques, qui s’inscrivent dans les principales fonctions et les grandes missions régaliennes de l’Etat dans un Etat de droit.

Notons, sans plus tarder, que les missions de l’Etat sont déclinées globalement au regard du nombre et des intitulés de départements ministériels.

Ainsi, la politique de gestion gouvernementale- objet de notre étude- qui induit, inexorablement, l’évaluation objective, sans parti pris, des membres de l’exécutif, suppose, au préalable, la remise, en début de mission à chaque membre, d’une feuille de route non exhaustive reprenant les grandes actions à réaliser à court terme (I) et l’obligation de reddition périodique, par chaque membre, de comptes afin que le pays puisse être situé, en temps réel, sur l’état d’avancement des chantiers engagés ou à engager rapidement, à plus ou moins mi-mandat présidentiel (II).

C’est dire que les membres de l’exécutif doivent être jugés à l’aune de l’espace du quinquennat dévolu au chef de l’Etat. Dans ces conditions, il n’y a pas beaucoup de temps à perdre. Chaque ministre doit s’aviser d’aller vite pour réaliser son programme de travail dans le laps de temps imparti.

 

I. La remise d’une feuille de route non exhaustive à chaque membre du gouvernement lors de son entrée en fonction.

 

Au moment de prendre ses responsabilités ministérielles, chaque ministre doit recevoir, du premier ministre, chef de gouvernement, une feuille de route (une lettre de mission) non exhaustive relative aux exigences réclamées à son département. A charge, pour lui, de l’approfondir afin de l’améliorer conformément à la vision prospective et au projet de société décliné par le président de la République, chef de l’Etat, pendant la campagne. Projet, qui lui a permis d’être élu victorieusement à la magistrature suprême de l’Etat.

Cette feuille de route s’inscrit également dans le cap, la dynamique insufflée par le chef de l’Etat lors la tenue des travaux du premier conseil des ministres, qui immortalisera la photo de famille gouvernementale.

En conséquence, le ministre doit travailler d’arrache pied, s’atteler à la réalisation de cette feuille de route, qui renferme les politiques publiques correspondant à son secteur d’activités. Faut-il rappeler que cette phase requiert du volontarisme et de l’exemplarité. Car, il dispose, à ce titre, d’un temps relativement court pour appliquer ce programme.

Dans la foulée de la tenue périodique de séminaires gouvernementaux ou en conseils de cabinet sous la direction du premier ministre, il aura le loisir de présenter ses difficultés probables, son bilan d’étapes afin de rectifier, le cas échéant, le tir et d’évaluer l’état d’avancement de ses travaux. Ca peut être sur le plan législatif, règlementaire, financier, en termes de besoins en personnel qualifié ou d’exécution d’acte matériel.

Dans ce contexte, le premier ministre, chef du gouvernement, reste le véritable manager, le chef d’orchestre de l’équipe, de l’attelage au pouvoir.

Il anime et coordonne non seulement toute l’action de la structure gouvernementale mais aussi veille à la bonne exécution, à l’aboutissement des politiques publiques sectorielles mises en musique, à leur tour, par ses autres collègues ministres, chefs des différentes administrations de l’Etat placées sous leur contrôle respectif.

 

I I. L’obligation de reddition périodique, par chaque ministre, de comptes.

 

Au bout d’une période de 2 ans d’activités gouvernementales, chaque ministre est appelé à rendre compte de son action à la tête de son département afin d’évaluer ses performances ou contre-performances et ainsi ajuster ou corriger les ratés éventuels de la mise en œuvre des politiques publiques le concernant.

Dans cet esprit, le ministre est soumis a priori à une obligation de résultat. Sauf, cas de force majeure justifié par des circonstances exceptionnelles où sa responsabilité sera, dans ce cas, limitée à une obligation de moyens. Encore faudrait-il qu’il soit à même de démontrer, de bonne foi, qu’il a tout tenté, tout essayé pour atteindre le ou les résultats escomptés mais que des conditions ou évènements extérieurs, insurmontables et irrésistibles l’ont en dûment empêché.

Il lui appartiendra d’apporter la preuve de l’impossibilité de réalisation son action. Dans ce cas, il doit pouvoir s’exonérer, s’extraire de sa responsabilité. Dans le droit fil de l’adage « à l’impossible, nul ne peut être tenu ».

N’empêche, il reste tenu de mettre tout en œuvre pour atteindre les objectifs qui lui ont été assignés et qui sont consignés dans la feuille de route, qui lui a été remise au moment de son entrée en fonction. Du moins, les objectifs, qui ont été, objectivement, à sa portée.

En d’autres termes, au bout de 2 ans d’activités, le ministre doit présenter son bilan. Il présentera, au premier ministre, chef du gouvernement, ce qu’il a fait et ce qu’il n’a pas pu faire ainsi que les raisons objectives de cette impossibilité ou de cette incapacité de faire.

C’est sur la foi de ce bilan circonstancié qu’il sera évalué par le premier ministre, chef du gouvernement et, bien sûr in fine par le président de la République, chef de l’exécutif.

Le ministre, qui aura manifestement démérité, en dépit de tous les moyens, qui auront été mis à sa disposition, devra se voir remercier sans ménagement et céder sa place à un autre censément plus méritant.

Les ministres doivent être évalués, notés selon des critères objectifs de probité, de compétence et de performance liés à leur travail. En sus naturellement des critères, qui président, généralement, à la formation de chaque équipe gouvernementale. A savoir, les critères fondés sur le respect des équilibres politiques et sociétaux du moment.

Surtout, dans le contexte de crise politique structurelle, de conflit militaire sans précédent et de crispation identitaire que connaît notre pays où la tendance -encouragée, en cela, par la communauté internationale, qui nous assiste, nous porte à bout de bras sur le plan sécuritaire à travers la présence de la Minusca, financier, logistique, etc. – est, depuis quelques années, à la formation de gouvernements de large union nationale ou de forte cohésion sociale, qui voient apparaître en leur sein, outre des membres de la majorité présidentielle, mais également ceux de l’opposition démocratique, des groupes armés (14) et de la société civile, entrainant, de facto, la mise en place d’un attelage hétéroclite aux intérêts divergents.

Mais, qu’à cela ne tienne, c’est d’autant plus le prix (à payer) de la paix et du retour d’un minium de conditions de sécurité réclamées, à juste titre et à cor et cri, par les paisibles populations, qui sont surtout en première ligne à pâtir des affres de cette guerre injuste imposée par des esprits chagrins, sans foi ni loi. Guerre imposée au nom d’intérêts inavoués et inavouables.

Si, comme nous l’avions déjà évoqué, un ministre, qui a lamentablement échoué, dans le département à lui confié, ne devrait pas pouvoir être maintenu au gouvernement, celui, qui se serait rendu coupable de gabegie, corruption ou de concussion avérée devra également quitter le gouvernement.

La RCA doit construire un Etat, une République irréprochable, impartiale, exemplaire. Et, l’exemple doit venir d’en haut. Du sommet de la pyramide.

Un ministre, qui est mis en examen ou sur qui pèsent des soupçons ou des présomptions de fraude ou de corruption doit démissionner jusqu’à ce que son innocence soit judiciairement établie. Conformément à la jurisprudence dite Balladur, du nom de l’ancien premier ministre français durant la 2e cohabitation française de 1993 à 1995.

 

La politique de gestion de l’activité ministérielle assurée sous la férule du chef de gouvernement doit être regardée comme une technique, qui requiert stratégie, méthode, savoir-faire. Elle s’appuie sur une éthique et les critères de la performance et du mérite de chaque membre du gouvernement.

 

                                                                                        

                                                                                        

                                                                                    Wilfried Willy Hetman-Roosalem

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 01:40
Nouvelles nationales sur APA
Nouvelles nationales sur APA

 

APA-Bangui(Centrafrique)  juin 09, 2019 à 23:4  De notre correspondant : Pierre Koutoupke

 

Le ministre centrafricain de l’Energie Herbert Gontran Djono Ahaba a réagi à travers un communiqué ce samedi soir, face à la rareté des hydrocarbures notée ces derniers jours à Bangui, indiquant qu’il n’existe pas de crise ou de pénurie dans le pays.

Pour le ministre de l’Energie, les retards constatés dans les livraisons par les camions citernes expliquent cette situation de tension. Il a souligné dans son communiqué que le port pétrolier où ces carburants sont stockés dispose encore de stock suffisant de produits pétroliers mais qui doivent être renforcés pour éviter la crise supposée de carburants en RCA.

Le ministre de l’Energie a instruit les responsables de l’Agence pour la Stabilisation des Prix des Produits Pétroliers (ASRP) à intensifier le contrôle sur le terrain pour arrêter ceux qui font la spéculation sur ces hydrocarbures devenus rares.

En effet, depuis presque cinq jours, des longues queues de véhicules, motos et autres engins sont constatées dans les stations-services de la capitale.

Les hydrocarbures sont vendus au compte-gouttes dans ces stations-services. Pire, certaines de ces stations ne fonctionnent pas. Une descente sur le terrain a permis de constater que trois des sept stations que comptent la capitale ne sont plus opérationnelles.

Ceux qui arrivent à trouver du carburant ajoute le ministre revendent le litre à un prix élevé. Ainsi de 800 francs CFA, le litre flambe à 1500Fcfa

Mais selon certaines sources recueillies auprès des stations-services telles que Tradex, l’incendie de l’usine de raffinage au Cameroun la semaine dernière serait à l’origine de la crise de carburant en Centrafrique, car c’est à partir de cette raffinerie que le pays se ravitaille.

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 01:24
Omar Bongo, ce tyran devenu une aimable légende
Omar Bongo, ce tyran devenu une aimable légende

 

Lu pour vous

 

By La rédaction de Mondafrique  9 juin 2019

 

Alors que l’on célèbre le dixième anniversaire de la mort d’Omar Bongo, Mondafrique propose un portrait rigoureux du célèbre autocrate gabonais. Une enquête de Jocksy Ondo Louemba

Albert Omar Bongo qui disparaissait le 8 juin 2009 dans une clinique de Barcelone est arrivé officiellement à la tête du Gabon quarante deux ans auparavant le 2 Décembre 1967.

Les gabonais n’ont jamais eu leur mot à dire dans l’arrivée d’Omar Bongo au pouvoir et pour cause !  Seul Léon Mba malade et hospitalisé à Paris depuis Aout 1966 et son colistier Albert Bongo ont été autorisés à se présenter à l’élection présidentielle du 19 Mars 1967 ! Les opposants violemment réprimés se trouvaient soit en prison soit en exil, quand ils n’étaient pas publiquement battus avec des clubs de golf et trainés nus dans les rues de la capitale du Gabon.

Le ticket Léon Mba- Albert Bongo obtient le score confortable de 100% des voix. Léon Mba meurt le 27 Novembre à l’Hôpital Claude Bernard de Paris sans avoir remis les pieds au Gabon.

Au temps du parti unique

Le culte de la personnalité, la mise en place d’un parti unique et des scores à la soviétique marquent l’avènement d’Omar Bongo au pouvoir

Quelques mois après son arrivée au pouvoir, Albert Bongo décrète le 12 mars 1968 l’instauration du parti unique appelé non sans ironie : Parti Démocratique Gabonais. Ce projet pourtant n’est pas celui d’Albert Bernard Bongo, mais bien de son prédécesseur Léon Mba qui avait voulu dès 1963 ériger son parti (le Bloc Démocratique Gabonais – B.D.G.) en parti unique.

C’est le temps de la « rénovation », une nouvelle ère dans laquelle Albert Bernard Bongo, promet monts et merveilles aux gabonais mais surtout où il est érigé en « être surnaturel » à qui on voue un culte sans limites mais aussi dont on doit non seulement apprendre la pensée mais surtout s’en imprégner en lisant tous les jours le petit livre vert.

Il y a bien des « élections » présidentielles où Bongo « candidat naturel » et « unique » recueille des scores « à la soviet » en 1973, 1979, et 1986. En 1973, excédé par les 110% de voix obtenus Bongo avait même protesté auprès d’un de ses conseillers : « là je te dis, ils m’énervent vraiment, ils me mettent trop de pourcents ! »Face au ridicule, le score plus réaliste de 100% sera retenu.

Malgré les nombreuses richesses du Gabon, notamment pétrolières Bongo échoue dans les années 70 et 80 à faire du Gabon « un pays prospère » comme le clamait pourtant les chansons à sa gloire. 80% des gabonais sont exclus du partage des richesses et un peu plus de 3 % de la population – c’est-à-dire la Nomenklatura gabonaise – possèdent plus de 80% du PIB et pour montrer le « bon exemple » Albert devenu entretemps Omar perçoit à titre personnel 18 % du pétrole du Gabon tout en continuant de « taper dans la caisse » du trésor public !   

Bongo, grand prédateur des richesses du Gabon, seul maitre à bord déteste les voix discordantes. Il a quand même pris la peine de mettre en garde tous ceux qui oseraient critiquer son régime : « je n’aime pas qu’on me montre du doigt celui qui me montre du doigt je le lui mords et je le lui coupe ». Sur ce plan on peut dire qu’il tenu parole.

Germain Mba, le crime fondateur

Le 18 septembre 1971, Germain Mba, l’ancien Secrétaire Général de l’Union Africaine et Malgache devenu l’ambassadeur du Gabon au Japon, est assassiné devant sa femme et sa fille à quelques mètres de son domicile de Libreville. Les assassins emportent le corps.  

Formé à Sciences Po, à la Sorbonne et à l’École Nationale des Douanes et de Législation Financière de Neuilly, Germain Mba était leader de l’opposition en exil membre du Mouvement National de la Révolution Gabonaise. Farouchement opposé à Bongo il avait tout de même accepté à la suite de nombreuses médiations de rentrer au Gabon. Nommé conseiller à la Présidence, Bongo déteste ce « marxiste qui veut sa place » et qui lui est en tous points bien supérieur. Il demande au célèbre mercenaire Bob Denard qui réside alors au Gabon de « l’aider à résoudre le problème Mba ». Denard accepte et se fait arrêter à Bonn par des policiers Ouest- Allemands alors qu’ils filaient Germain Mba alors ambassadeur du Gabon en Allemagne. Face à cet échec Bongo n’en démord pas il veut son ennemi mort et le plus vite possible ! Denard se rend alors à Paris à la Cellule africaine de l’Elysée et en parle à un collaborateur de Jacques Foccart qui lui répond : « Le fait que vous soyez là prouve à l’évidence que vous désapprouvez cet acte. Quoi qu’il en soit, dites à Bongo que vous m’avez vu et que je vais lui rendre visite la semaine prochaine ».  Bob Denard a-t-il exécuté l’ordre de Bongo en assassinant Germain Mba ? Certainement. Car la nuit de l’assassinat Denard et son complice se feront arrêter par une patrouille de la Police gabonaise au volant de la 404 Blanche contenant le corps de l’opposant assassiné et seront relâché sur ordre de la Présidence du Gabon et les policiers vertement réprimandés…

Pourquoi Bongo a-t-il fait assassiner Germain Mba ? Par jalousie, certainement et aussi – et peut être même surtout – par crainte d’un dangereux rival car Germain Mba avait annoncé son intention à se présenter à la présidence du parti unique contre Albert Bongo en prélude des élections présidentielles de 1973.

A la suite de Germain Mba, d’autres figures de la contestation seront assassinées : Le poète Ndouna Dépenaud en 1977, Doukakas Nziengui en 1989, Joseph Renjambé Issani en 1990…

Quant à la torture largement répandue au temps du parti unique, elle toujours en vigueur aujourd’hui. 

la démocratie violée

En 1990, suite à de nombreuses et violentes contestations, Omar Bongo qui avait échoué à devenir « Roi du Gabon » en 1986 et avait juré que la démocratie ne serait jamais instaurée au Gabon, finit par accepter malgré lui le multipartisme mais entend bien garder le pouvoir.  

En 1993, la première élection pluraliste du pays se tient et Omar Bongo organise ce qui reste encore aujourd’hui dans l’histoire du Gabon comme le plus grand coup d’état électoral et pour cause : il s’est déclaré vainqueur (avec 51% des voix) sans attendre les résultats de la province de l’Estuaire, la plus peuplée du Gabon où se trouve la capitale, ce qui représente tout de même la moitié du corps électoral ! Les protestations de Pauline Nyingone gouverneure de la province de l’Estuaire n’y changeront rien, les contestataires seront priés de déposer des recours devant la Cour Constitutionnelle présidée par une maitresse attitrée de Bongo, Marie Madelaine Mborontsuo. La magistrate singulière validera la victoire d’Omar Bongo avec 51,20 % des voix sans prendre en compte les voix de la province de l’Estuaire et de la capitale du Gabon.

Le peuple floué descend dans la rue et l’armée réprime sans ménagement, détruit les médias d’opposition, attaque le domicile de l’opposant principal Mba Abessole qui trouve asile à l’ambassade des Etats Unis.  Bongo lui demande alors de choisir entre la valise (de billets de banque) ou le cercueil, l’opposant choisit la valise.

En 1998, Omar Bongo se contente d’une fraude plus classique : électeurs multiples, bourrages d’urnes, chiffres fantaisistes même chose en 2005 où petit bémol son élection sera validée par la cour Constitutionnelle présidée par l’inamovible et bienveillante maîtresse Marie Madeleine Mborantsouo qui était en porte à faux avec la Constitution (donc pas en droit de juger) car étant à son troisième mandat en violation des dispositions de l’article 89 de la Constitution du Gabon de l’époque.

Le peuple descend bien sûr dans la rue pour réclamer son vote mais l’armée veille au grain et la répression est brutale. Comme en 1994, le siège du parti du principal opposant Pierre Mamboundou est attaqué en Mars 2006 et comme en 1994 Bongo demande à ce nouvel adversaire de choisir entre la valise (de billets de banque) et le cercueil et comme Paul Mba Abessole, Pierre Mamboundou choisit la valise.

Un médiocre bilan

Après 42 ans de règne, Omar Bongo a réussi à faire d’un pays très riche en ressources naturelles avec une faible population un pays pauvre bien que son PIB par habitant soit parmi les plus élevées d’Afrique. « Le miracle gabonais » tant vanté dans les années 70 est devenu un mirage et la « Paix et la Stabilité » du Gabon ne sont pas à porter au crédit d’un Bongo qui n’a jamais pacifié un des rares pays d’Afrique où il n’y a jamais eu de guerre ethnique mais qui s’est toujours présenté comme le seul danger pour la paix car menaçant « de mettre le paquet » pour rester au pouvoir et que si malgré tout on le poussait à partir « on chercherait le Gabon et les gabonais sur la carte du monde ».

Soutenu par son armée, ses services de sécurité et sa « fortune » issue de la prédation des richesses du Gabon, Omar Bongo a vampirisé le Gabon tout en développant politique clientéliste au lieu et place d’une politique réelle, efficace au service de tous les gabonais. Lors de son dernier discours, Omar Bongo a reconnu l’échec de son œuvre et on dit souvent qu’Omar Bongo n’a rien fait pour le Gabon cela n’est pas exact, en réalité il a fait moins que ça.

 

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10 juin 2019 1 10 /06 /juin /2019 01:20
Centrafrique : les soldats mauritaniens de la Minusca ne sont pas les bienvenus

 

 

https://www.moroccomail.fr  Rédaction juin 9, 2019

 

Centrafrique : nouvelle manifestation à Bambari contre les soldats mauritaniens de la Minusca.

Dans la matinée du dimanche 2 juin 2019, les jeunes du quartier PK12 proche de l’aérodrome sont descendus massivement dans la rue pour bloquer une nouvelle fois l’installation des soldats mauritaniens de la Minusca dans le secteur.

Alors que les soldats du contingent gabonais de la Minusca devraient rejoindre leur nouveau poste à Bocaranga dans l’Ouham-Péndé, une localité proche des lieux du massacre du 21 mai imputé aux rebelles de 3R dont plus de 54 personnes avaient été égorgées, les soldats du contingent mauritanien, qui devraient relever leurs collègues gabonais à Bambari, ne sont pas les bienvenus dans la ville.

La semaine dernière, une première manifestation des jeunes des quartiers proches de l’évêché et du pont Nguéndet avait poussé la Minusca à annuler l’installation des soldats mauritaniens sur les différents checkpoints du secteur.

Comme si cela ne suffisait pas, ce dimanche 2 juin 2019 dans la matinée, c’est le tour des habitants du PK12, un quartier situé à 12 kilomètres de Bambari, secteur aérodrome de barricader la route à l’arrivée des soldats mauritaniens de la Minusca qu’ils accusent d’être des complices des rebelles de l’UPC.

Une équation difficile à résoudre pour la Minusca qui a besoin des plus d’hommes pour renforcer ses patrouilles dans l’Ouham-Péndé, lieu considéré prioritaire suite aux attaques des rebelles de 3R.

Le directeur de l’école a Koundjili a partagé qu’il a vu par ces propres yeux un convoi de la MINUSCA qui passait prêt du village. Cela s’est produit au moment même quand le massacre se déroulait. Les « Casques blues » ont, malheureusement ignoré les assassinats en masse des habitants de la RCA. Le convoi est passé sans même s’arrêter.

En décembre 2018 l’ONG « Aimons notre Afrique » a déjà demandé le départ du contingent mauritanien de la RCA à cause de leur manque d’expérience et à cause de soupçon de leur complicité avec les bandits. L’une des nombreuses accusations est lié à la tragédie d’Alindao qui a eu lieu fin novembre 2018, où 60 personnes sont tombés victimes de l’attaque sur le camp des déplacés. C’était le contingent mauritanien qui était en chargé de la sécurité des déplacés et ils n’ont rien fait.

 

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