Centrafrique Abdou Karim Mekassoua brise le silence après sa destitution en octobre dernier
BANGUI, 11 juin 2019 (RJDH)--- Dans une interview publiée le 10 juin par un media en ligne « 54etats.com », le député de la 2èmecirconscription du 3ème arrondissement de Bangui Abdou Karim Mekassoua brise le silence et accuse le Président Touadera d’avoir trahi le peuple centrafricain en faisant l’alliance avec les groupes armés. Pour lui, « il y a là, des calculs électoraux et qu’en composant avec les groupes armés sa réélection en 2021 serait facile ».
L’ancien président de l’Assemblée nationale, Abdou Karim Mekassoua, sans détours a mis en cause le chef de l’Etat centrafricain, dans cette grande interview, pour sa connivence avec les groupes armés avec en toile de fonds, « des calculs électoralistes sans tenir compte des souffrances du peuple ».
Cette sortie teintée d’un règlement de compte vis-à-vis de celui qui n’a pas pu le soutenir quand il a été destitué par ses pairs en octobre 2018.
Pour lui, le Président de la République Faustin-Archange Touadera est le responsable numéro 1 de l’imbroglio politique actuel, « il est le Chef de l’Etat. Il ne peut pas ne pas être tenu pour responsable. J’estime même qu’il porte une lourde responsabilité dans ce que nous sommes en train de vivre en Centrafrique. Notamment la responsabilité d’avoir légitimé la violence et le crime en les mettant au Gouvernement, d’avoir fait des centrafricains et des victimes de la crise des sans droits dans leur propre pays. D’avoir fait de nos institutions des coquilles vides et de l’Assemblée nationale en particulier son marchepied. Il faut sortir de cet engrenage, de cet enfer. Il n’y a pas d’autre solution que de restaurer notre ordre constitutionnel ! », a-t-il accusé.
Abdou Karim Meckassoua pense que le président Touadera a fait un choix, celui de sacrifier le peuple au détriment des groupes armés. « Il a fait le choix des armes ou plus exactement le choix de la soumission aux armes et de l’alliance avec les groupes armés. Il y a là, des calculs électoraux évidents », a-t-il lâché avant de poursuivre en disant qu’« il s'est dit qu’en composant avec les groupes armés, sa réélection en 2021 serait facile. Au prix de combien de destructions, au prix de combien de morts ? On nous dit, du camp Touadera, que la paix n’aurait pas de prix. Pourquoi le peuple et le pays seraient-ils les seuls à payer le « prix » de la paix ?», a déclaré Meckassoua.
Sur la présence russe en Centrafrique, il dit qu’il ne s’oppose pas à cela mais, que cela soit entre « Etat à Etat ».
« Non seulement je n’ai rien contre la Russie, je suis un fervent partisan des relations d’Etat à Etat. Or, en Centrafrique aujourd’hui l’essentiel des relations avec la Russie passe par des accords signés entre notre Etat et une société privée qui est aussi une société militaire. Je me dois d’ajouter que ces accords sont soustraits au regard de l’Assemblée Nationale. C’est à l’égard de cette relation-ci que j’émets les plus vives réserves. Je suis contre le fait que des personnes viennent massivement et en catimini, qu’ils pillent nos richesses, et que des individus dont on ne connaît pas les antécédents soient chargés de former nos militaires sans qu’on nous dise en contrepartie de quoi », a précisé Abdou Karim Meckassoua.
En un mot pour Meckassoua, Touadera a trahi. Voilà ce qui relance le débat politique national déjà délétère avec les naissances des mouvements à caractère politiques. « Dans un premier temps, je vais repartir en République Centrafricaine, siéger comme député du 3ème arrondissement et mener la lutte politique. Aujourd’hui, il y a suffisamment d’éléments pour traduire le Président de la République devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison, et notamment pour violation caractérisée du serment qu’il a prêté le 30 mars 2016. Il faut pour cela utiliser la voix politique et judiciaire en respectant notre Constitution ».
La sortie de Meckassoua est intervenue quelques mois après sa destitution au perchoir de l’Assemblée nationale en octobre 2018.
Vianney Ingasso
Centrafrique : « Zéro nouvelle infection d’ici 2030 », c’est l’objectif fixé par le CNLS dans son plan de prévention contre le VIH/SIDA
BANGUI, 11 Juin 2019(RJDH) --- Le Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS) a lancé officiellement le vendredi 07 Juin dernier, un plan d’accélération de la prévention du VIH/SIDA couvrant une période d’un an(2019-2020). Ce plan a été initié par le gouvernement dans le but de réduire le nombre de nouvelles infections au VIH qui flotte entre 6000 à 10.000 personnes chaque année.
Le plan d’accélération de la prévention du VIH/SIDA a pour objectif de réduire le nombre de nouvelles infections à moins de 4560 au lieu de 6000 à 10000 infections par an, d’ici fin 2020. Réduire le taux de transmission de la mère à l’enfant qui était de 15% en fin 2015 à 5% fin 2022, et le nombre de décès lié au VIH à 2936. Et de porter la proportion de personnes vivant avec le VIH/SIDA sous ARV à 80% à la fin de l’année de 2023.
Patrick Eba, Directeur pays de l’ONU-SIDA en Centrafrique, a défini les grands axes des activités qui seront menées afin d’atteindre les objectifs fixés par ce programme, « la première activité est d’accélérer les interventions biomédicales. Vous savez aujourd’hui lorsque les personnes séropositives sont sous traitement médical et que le traitement est bien pris, elles ont une charge virale indétectable, le risque de transmission du VIH est réduit. Nous voulons aussi travailler sur les interventions sur le comportement. Plus, nous avons des gens qui changent de comportement, nous aurons moins des infections liées à cette maladie. Le troisième axe est orienté sur les interventions structurelles. C’est-à-dire pour renforcer la protection des jeunes filles et de s’assurer que plus de jeunes filles vont à l’école, le nombre des relations sexuelles sera moins », a-t-il énuméré.
Le Président de la République en sa qualité du président du CNLS, s’engage à lutter contre ce fléau en Centrafrique, « avec une prévalence nationale de 4% chez les sujets de 15 à 49 ans en 2017 dont 4,7% chez les femmes et 3,3% chez les hommes. Ces importants documents ont été élaborés afin d’intensifier les actions au niveau national contre l’infection à VIH/SIDA et de répondre aux engament du pays sur les trois fois 90 tout en s’inscrivant dans la dynamique du monde sans SIDA d’ici 2030 prôné par l’ONU-SIDA », a-t-il indiqué.
Le taux de prévalence du VIH/SIDA est de 4% en Centrafrique. Dans l’Ouham le taux est de 1%, 11,9% dans le Haut-Mbomou, 9,1% chez les professionnels de sexe et 28,6% chez les hommes ayant de rapport sexuel avec les hommes, le document du CNLS.
Ce plan de prévention permettra de plus d’une dizaine des personnes vivant avec le VIH sous ARV afin de réduire le nombre de décès et d’empêcher de nouvelles infections dans le pays.
Bienvenue Marina Moulou-Gnatho.
Centrafrique : 25 pairs éducateurs entament à Bangui une session de formation sur le VIH/SIDA initiée par ACADEV
Bangui le 11 juin 2019--- (RJDH)--- L’Association Centrafricaine, les Doigts Verts des Victimes du VIH /Sida (ACADEV) a ouvert ce mardi 11 juin 2019 à Bangui un atelier de formation de 25 pairs éducateurs membres de l’ACADEV afin de lutter contre le VIH/SIDA. Un projet financé par le Programme des Nations-Unies pour le Développement en Centrafrique(PNUD) qui va jusqu’en 2020.
L’initiative qui a guidé la mise en place de ce projet de formation des 25 pairs éducateurs est d’impliquer ces jeunes à communiquer beaucoup plus sur le fléau à travers les activités de sensibilisation.
La cible est portée sur la jeunesse selon le président de l’ACADEV Abel Gueret Mayanga, parce que cette couche est beaucoup touchée par le phénomène du VIH/SIDA en Centrafrique, « même si nous savons que le VIH/SIDA n’épargne personne nous avons joué sur les jeunes parce que le taux de contamination chez les jeunes est extrêmement élevé ces derniers temps. A cet effet, nous irons partout sur l’étendue du territoire, au milieu de la population et même dans les maisons carcérales pour atteindre cette cible. Car étant en prison, une personne détenue qui purge sa peine n’a l’opportunité de faire un rapport sexuel. La réalité démontre que dès que ces personnes sortent, ils se lancent dans ce qu’on appel dans notre jargon la folie sexuelle. Il est alors de notre responsabilité de leur montrer les techniques appropriées pour éviter le VIH/SIDA », a expliqué le Président.
L’implication des jeunes dans cette activité est de réduire d’ici 2020, le taux élevé du VIH/SIDA en milieu jeune à travers les sensibilisations, les causeries éducatives, « nous avons jugé d’impliquer les pairs éducateurs dans la lutte contre le VIH/SIDA, c’est justement pour bien mener une bonne communication. Si les pairs éducateurs ne sont pas outillés dans le domaine de la communication, ils ne peuvent pas faire une sensibilisation qui portera des fruits. Raison pour laquelle, cette formation est la bienvenue pour qu’ils puissent s’imprégner des techniques de la communication afin de faire face aux multiples compagnes qui nous attendent ».
La mission est premièrement d’aller sur le terrain auprès des jeunes dans les différents milieux dans le pays. Cet atelier de 72 heures lancé par l’ACADEV sur financement du PNUD en Centrafrique permettra aux vingt-cinq participants d’acquérir de nouvelles expériences en ce qui concerne les techniques d’approche et de lutte contre le VIH/SIDA en Centrafrique.
Rolf Domia.
Centrafrique: La crise perdure entre les membres de l’Organisation des femmes Centrafricaines (OFCA)
BANGUI, 11 juin 2019 (RJDH) --- Les barricades des portes du siège de l’Organisation des Femmes Centrafricaines par l’autre partie de cette organisation a fait l’objet du mécontentement des femmes appartenant au camp d’Annick Service. Ce mardi 11 juin 2019, elles ont protesté contre la décision de la Justice et exigé la réouverture des portes.
Très tôt ce matin du mardi 11 juin 2019 devant le siège de l’OFCA, un groupe dissident de femmes de l’OFCA appartenant à Annick Service, ancienne président de cette organisation ont envahi la cour pour exiger que les portes fermées sur instruction du parquet de Bangui soient levées immédiatement. Elles constituent un blocage pour le développement des activités de l’OFCA selon ces femmes en colère.
Une situation déplorée par Agathe Alazoula première conseillère à l’OFCA du côté d’Annick Service et qui assure actuellement l’intérim de la 1ere vice-présidente, « cette situation nous met en péril pourquoi parce qu’aujourd’hui, on demande de libérer le siège qui nous a été attribué. On nous traite d’analphabète du plus haut niveau. Or l’organisation de femmes est constituée de tout ce monde et aujourd’hui on nous demande de quitter les locaux. Nous demandons au gouvernement de laisser développer le pays en ramenant la paix et la cohésion sociale au lieu de nous pousser à la révolte » a –t-elle lâché.
Cette crise est la suite du 2e congrès organisé par les femmes leaders et intellectuelles en 2018. Delphine Yakete, l’une des membres de l’OFCA pointe du doigt le gouvernement d’être du côté de l’Organisation des Leaders femmes intellectuelles, qui est la 2e branche de l’OFCA. « L’OFCA est apolitique depuis sa création. Mais nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement s’ingère dans une association qui se veut apolitique. Cette crise est entretenue et nourrie par le gouvernement».
Après cette manifestation, elles promettent des rencontres avec le médiateur pour le problème qui perdure entre les deux parties à savoir l’organisation des femmes Centrafricaines OFCA et les leaders femmes intellectuelles.
Ketsia Kolissio.
Centrafrique : La circulation perturbée très tôt sur l’avenue David Dacko suite au mouvement des jeunes de Bimbo qui réclament l’électricité
BANGUI, les 11 juins 2019 (RJDH) --- Les jeunes de la commune de Bimbo dans la préfecture de l’Ombella M’Poko ont érigé ce mardi 11 juin des barricades sur les petits et grands axes de la localité, pour réclamer du gouvernement le rétablissement et le respect des heures de l’électricité dans cette commune. Un mouvement d mécontentement qui a paralysé très tôt ce matin, la circulation des biens et des personnes sur l’avenue David Dacko.
La question de l’eau et de l’électricité constituent des préoccupations majeures de la population de la localité de Bimbo.
Kongnode Gazzelyte, l’un des manifestants précise les raisons de ce mouvement de mécontentement, « nous n’avons pas d’électricité depuis plus d’un mois. Et pourtant, l’énergie est à la base de nos activités génératrices de revenus. Le non-respect des heures de l’électricité et la récurrence du délestage dans notre localité sont les principaux points de cette manifestation. Les personnels de ladite société étaient venus récupérer le transport de cette commune, pour ramener à Gobongo nous laissant ainsi dans l’obscurité total. Nous voulons à ce que l’électricité soit rétablis le plus rapidement possible et que les 8 heures de temps soient aussi respectées, sinon cette manifestation va se poursuivre jusqu’à la satisfaction. » A-t-il déclaré.
Un usager qui a requis l’anonymat souligne la difficulté à laquelle, il s’est confronté, « Je suis largement en retard au travail ce matin à cause de multiples barricades érigés par les jeunes réclamants ainsi le rétablissement et le respect des heures de l’électricité dans leur quartier respectif. Cette manifestation, rend difficile la libre circulation. Les activités tournent au ralenti dans cette partie de la capitale car cette manifestation affecte également les grands axes en profondeur des quartiers. Ce qui est déplorable est que ces jeunes n’ont pas respecté les démarches juridiques avant d’entreprendre cette manifestation »A-t-il déploré.
Il est difficile au Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme (RJDH) d’entrer en contact avec les responsables de l’ENERCA pour leurs réactions suite à cette manifestation.
Carlos Watou