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29 octobre 2019 2 29 /10 /octobre /2019 17:44
RCA : L'Université de Bangui propose des alternatives pour éviter les inondations
RCA : L'Université de Bangui propose des alternatives pour éviter les inondations
RCA : L'Université de Bangui propose des alternatives pour éviter les inondations
RCA : L'Université de Bangui propose des alternatives pour éviter les inondations
RCA : L'Université de Bangui propose des alternatives pour éviter les inondations

 

https://www.radiondekeluka.org mardi 29 octobre 2019 13:06

 

Le département de géographie de l’Université de Bangui a suggéré samedi 26 octobre 2019 au gouvernement l’installation des stations de contrôle hydraulique en amont du fleuve Oubangui pour prévenir d'éventuelles catastrophes. C’est la conclusion d'un colloque international qui a regroupé des universitaires spécialistes d’hydrologie et de mesure de débit du Fleuve en crue. Cette proposition vise à éviter les dégâts causés par les récentes inondations dans les 6ème, 7ème arrondissements de Bangui, dans la commune de Bimbo 5 et dans certaines préfectures de la RCA.

"Depuis 6 jours, le débit a beaucoup monté de 8500 à 11.500 mètres cube, 3000 mètres cube en 6 jours. Avec l'ADCP [Ndlr : Détermination de la décharge par profileurs de courant acoustiques Doppler], on a mesuré le débit de l'Oubangui dans cette période de hausse de son niveau", a précisé Professeur Cyriaque Nguimalet point focal du colloque. "Pour mieux gérer la situation, il faudrait que le pays arrive à contrôler le niveau des eaux en amont", a-t-il souligné indiquant que "s'il y a des stations sur la Kotto, la Ouaka, le Mbomou ou l'Uélé et qu’en amont on sait que l'eau monte, inévitablement en aval on doit aussi vivre le même phénomène, et donc on peut prendre des mesures pour minimiser l'effet d'une inondation en évacuant les gens".  

Professeur Cyriaque Nguimalet définit l'ADPC comme "un matériel qui permet de faire le jaugeage et d'avoir le débit mais aussi la section mouillée".  

Ce colloque international s’est déroulé du 19 au 26 octobre 2019 à l’Université de Bangui. Il a regroupé des spécialistes en Hydrologie et Environnement issus de la RD Congo, du Congo-Brazzaville, du Gabon, du Cameroun, du Sénégal et de la République Centrafricaine.

 

 

Centrafrique : des dizaines de milliers de personnes fuient les inondations

 

https://information.tv5monde.com

 

Des pluies diluviennes ont fait déborder, en Centrafrique, la rivière Oubangui. Les eaux sont remontées par les canaux d'assainissement et de nombreux riverains ont vu toute une vie détruite en quelques heures. Au moins 8 000 personnes se retrouvent sans abri à Bangui. Dans les zones inondées, on craint des épidémies de paludisme, ou de choléra. Aujourd'hui, face à cette crise sanitaire, des milliers de familles fuient leurs maisons. L'état de catastrophe naturelle a été déclaré. Le gouvernement en appelle au soutien de la communauté internationale.

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Published by Centrafrique-Presse.com
29 octobre 2019 2 29 /10 /octobre /2019 17:36
La Centrafrique envisage d'accueillir une base militaire russe

 

Lu pour vous

 

https://fr.africanews.com Carole KOUASSI

 

La République centrafricaine ouverte à une plus grande coopération militaire avec la Russie. Dans la foulée du premier sommet Russie – Afrique qui s’est refermé en fin de semaine, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a affirmé que des négociations étaient en cours pour l’installation d’une base militaire russe dans son pays.

C’est une déclaration à contre-courant d’un communiqué du Kremlin qui a démenti par la suite toute entreprise pour installer une base militaire russe en Centrafrique. Mais selon le président Touadéra, les ministères de la Défense des deux pays sont à pied d‘œuvre pour étudier l‘éventualité d’un tel projet, a-t-il assuré aux médias russes, précisant que son gouvernement « envisageait les possibilités ».

À en croire le dirigeant centrafricain, en amont de ce deal, il a également demandé à la Russie de nouvelles expéditions d’armes pour les soldats centrafricains, qui mènent une féroce guerre civile contre les forces rebelles dans le pays depuis 2012. Moscou dispose déjà d’une importante présence militaire en Centrafrique où des opérateurs de sécurité privés assurent la sécurité de la présidence de la République et dispensent des formations aux forces de défense. Un investissement dans la sécurité qui prévaut également sur le continent où la Russie garde une avance non-négligeable sur les ventes d’armes.

Viser plus haut

Durant le sommet de Sotchi, le premier du genre initié par la Russie, le pays d’Europe de l’Est n’a toutefois pas caché son ambition d‘étendre son influence au-delà de la sphère sécuritaire. Moscou espère également, à l’instar des mastodontes occidentaux ou encore chinois et turques, investir en Afrique des secteurs porteurs, en se démarquant de ses concurrents. Au-delà des accords militaires, la Russie vise non seulement des contrats commerciaux privés et la formation d’une nouvelle génération de dirigeants, mais aussi l’agriculture, les mines et le nucléaire civil.

A ce jour, la Russie estime à environ 20 milliards de dollars ses échanges commerciaux avec le continent. Des chiffres loin derrière la Chine qui affiche à son tableau quelque 200 milliards de dollars pour l’année passée seulement, et encore plus loin derrière les recettes des Occidentaux qui bénéficient encore de relations privilégiées avec leurs anciennes colonies.

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29 octobre 2019 2 29 /10 /octobre /2019 17:30
RCA: la Russe prête à appuyer le secteur énergétique

 

Lu pour vous

 

http://ndjonisango.com 28 OCTOBRE 2019

 

Bangui 28 Octobre 2019— (NDJONI SANGO) : Le forum économique de Sotchi a été une aubaine pour la République centrafricaine qui bénéficie davantage de l’appui de la Fédération de la Russie. Durant ce sommet de l’histoire, la Russie à travers son ministre de l’énergie, Alexandre NOVAK, se dit prête à appuyer le secteur de l’Energie en République Centrafricaine.

Le partenaire stratégique de la République Centrafricaine, veut s’engager davantage pour l’appuyer dans plusieurs domaines de développement. Cette fois-ci, le partenariat se noue dans le domaine de développement de l’énergie au bénéfice de la RCA.

L’annonce a été faite en marges d’une audience accordée par le Président de la République au ministre Russe de l’énergie dans les lignes droites du sommet Russie-Afrique. Le président centrafricain a clairement exposé le problème de l’énergie que fait face la République centrafricaine. Car le pays est dépourvu de l’électricité, un véritable handicap à l’économie.

‘‘ Je voudrais vous remercier de cette rencontre qui renforce notre coopération avec la Russie qui se développe de plus en plus. Nous envisageons de l’élargir au niveau de l’énergie car sans elle, il n’y a pas de développement. La Russie à le savoir-faire et les compétences dans le domaine d’hydro-électricité, de l’énergie renouvelable et du nucléaire. Combler notre déficit énergétique nous permettra de satisfaire les besoins de nos populations et d’amorcer le développement’’, a expliqué lors de cette audience, le Président centrafricain, Faustin Archange Touadera.

En réponse à cette demande, par, la Russie par l’entremise de son ministre de l’énergie promet dans la mesure du possible de tout faire pour apporter son soutien meilleur à la République Centrafricaine.

‘‘Nous allons demander à nos entreprises et nos sociétés d’aller discuter avec vous dans un bref délai et voir dans quelle mesure vous apporter des réponses appropriées à cette demande’’, a attesté le ministre Russe de l’énergie Alexandre Novak. 

Il faut préciser par ailleurs que l’ENERCA, Energie Centrafricaine, créée en 1963 est la seule société publique du pays qui distribue péniblement de l’énergie. Pour faire face aux problèmes d’électricité, tout dernièrement la société a eu à bénéficier de 4 générateurs pour 2,5 Méga watts à son Usine de Boali, un don du fond Saoudien pour augmenter ses capacités.

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29 octobre 2019 2 29 /10 /octobre /2019 17:02
LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE SELON MANKEUR NDIAYE
LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE SELON MANKEUR NDIAYE

 

CONSEIL DE SÉCURITÉ

8646E SÉANCE – MATIN 

CS/13995

25 OCTOBRE 2019

 

République centrafricaine: le Représentant spécial explique au Conseil de sécurité la nécessité d’adopter « une posture robuste » pour protéger les civils

Malgré les progrès importants enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, les incidents violents et la réticence de certains groupes à désarmer doivent conduire la Mission de l’ONU à poursuivre la protection des civils et l’appui à la mise en œuvre de l’Accord, a recommandé le Représentant spécial du Secrétaire général ce matin au Conseil de sécurité, appuyé par les représentants de l’Union africaine et de l’Union européenne.  D’autant que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) devra apporter son soutien au déroulement des élections présidentielle et législatives en 2020-2021.

Le Représentant spécial, M. Mankeur Ndiaye, qui est à la tête de cette mission, a admis que d’importants défis demeurent « qui entravent lourdement » les efforts de stabilisation, dont la poursuite de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.  Bien que le nombre d’incidents ait globalement diminué, il s’est dit particulièrement inquiet de la situation tendue dans le nord-est du pays depuis juillet: plusieurs incidents graves entre groupes armés ont provoqué de nouveaux déplacements de civils et la crainte, toujours, que ces affrontements ne dégénèrent en conflits ethniques directs entre communautés, a-t-il souligné.  La MINUSCA n’hésitera pas à prendre « toutes ses responsabilités » et à adopter « une posture robuste » face à ceux qui menacent les populations civiles, a prévenu M. Ndiaye.

Mais à l’approche des élections qui se dérouleront entre le 27 décembre 2020 et le 14 février 2021 –l’enregistrement des électeurs doit commencer dès janvier 2020– il est « capital » que la Mission soit dotée d’un mandat et de ressources adéquates, a insisté le Représentant spécial.  Selon lui, ces scrutins doivent contribuer à répondre aux causes profondes de la crise centrafricaine et à renforcer la gouvernance démocratique.

S’exprimant par visioconférence, M. Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, a assuré que l’Union africaine (UA), l’ONU, et l’Union européenne (UE) sont sur la même ligne: il est « impératif » à leurs yeux que la communauté internationale continue collectivement de soutenir la mise en œuvre de l’Accord, seul « cadre de référence pour le retour à la stabilité dans le pays ».  Et il n’y a pas d’alternative aux élections de 2020 et 2021: tout doit être mis en œuvre pour qu’elles se tiennent et tous les acteurs doivent respecter cette échéance, a-t-il insisté ajoutant qu’« il ne saurait y avoir de plan B ».

Or, a signalé M. Stefano Tomat, Directeur de l’approche intégrée pour la paix et la sécurité de l’UE –participant également à la séance par visioconférence– ,l’amélioration de la situation sécuritaire demeure fragile et plusieurs groupes armés poursuivent leurs attaques, entre eux et contre les civils.  Il a d’ailleurs soutenu la réponse robuste de la MINUSCA qui envoie, selon lui, « un signal positif aux civils ».  Si les progrès dans la réforme des services de sécurité ont permis de lever partiellement l’embargo sur les armes qui lui sont destinées, le Gouvernement centrafricain doit faire davantage dans le domaine de la justice transitionnelle pour lutter contre l’impunité, a estimé M. Tomat.

Prenant la parole au nom des trois pays africains du Conseil (A3) -l’Afrique du Sud, la Guinée équatoriale et la Côte d’Ivoire- le représentant ivoirien a également insisté sur le « besoin urgent » de renforcer la sécurité et la protection des civils, évoquant « un sentiment de méfiance » de la population envers l’Accord en raison des incidents.

Pour y remédier, l’accent doit être mis, selon lui, sur trois chantiers: restauration de l’autorité de l’État par des opérations conjointes de la MINUSCA et des Forces armées centrafricaines (FACA); déploiement opérationnel des Unités spéciales mixte de sécurité et accélération du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration des ex-combattants (DDRR); et réforme du secteur de la sécurité.  En ce sens, les A3 soutiennent la résolution 2488 (2019) autorisant un allègement de l’embargo sur les armes au profit du Gouvernement centrafricain, a-t-il indiqué.

Pour les États-Unis aussi, la tâche primordiale de la MINUSCA est la protection des civils: leur représentant a donc souhaité que le programme de DDRR s’accélère ainsi que le développement des Unités spéciales mixtes de sécurité comme celle installée le 16 octobre dans le nord-ouest du pays.  Et il sera alors indispensable que les élections se tiennent à la date prévue pour éviter un nouveau vide politique.

En vue de ces élections, les A3 ont dit partager les recommandations du rapport du Secrétaire général relatives à la portée du mandat d’appui électoral de la MINUSCA.  Ils espèrent que cette question sera prise en compte lors du renouvellement du mandat de la Mission, le mois prochain.

LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINES/2019/822

Déclarations

Pour M. MANKEUR NDIAYEReprésentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine et Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), l’année 2019 s’est ouverte avec l’espoir d’une nouvelle ère pour le peuple centrafricain, grâce à la signature en février de l’Accord de paix à Khartoum, sous l’égide de l’Union africaine, avec l’appui des Nations Unies et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), un accord dont la mise en œuvre a mobilisé beaucoup d’efforts de la part de la MINUSCA, a-t-il souligné.  Les mécanismes de suivi sont désormais opérationnels dans leur grande majorité et ont permis d’éviter ou de contenir des crises locales, s’est-il félicité.  La première Unité spéciale mixte de sécurité (USMS) a été lancée officiellement à Bouar, dans le nord-ouest du pays, le 16 octobre.  D’autres seront déployées dans le nord-est et le sud-est dès que possible, afin de maintenir l’engagement des groupes armés dans l’Accord de paix.  Les efforts nationaux de désarmement, démobilisation, rapatriement et réintégration (DDRR) se sont également poursuivis, mais le groupe armé « 3R » reste réticent à participer à ce processus, a relevé le haut fonctionnaire.

Celui-ci a également noté des avancées dans le domaine judiciaire, avec des consultations depuis le 6 juin en vue de créer la future Commission vérité, justice, réparation et réconciliation.  Et la Commission inclusive chargée d’examiner les causes du conflit et de proposer des mesures judiciaires, devrait présenter son rapport le mois prochain, s’est-il félicité.  Mais ces deux institutions « ne sauraient totalement rendre justice aux nombreuses victimes » du conflit, a prévenu M Ndiaye.  Aussi la MINUSCA continue-t-elle son appui aux activités de la Cour pénale spéciale et au renforcement des capacités de la justice nationale, des avancées ayant aussi été enregistrées dans le domaine du développement avec la mise en œuvre du Plan national de redressement et de consolidation de la paix (RCPCA).  Et simultanément, a ajouté le Représentant spécial, l’appareil sécuritaire du pays continue de se renforcer.

Cependant, d’importants défis demeurent, a mis en garde M. Ndiaye, qui entravent lourdement les efforts de stabilisation, dont la poursuite de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, « bien que le nombre d’incidents ait globalement diminué ».  Il s’est dit particulièrement inquiet de la situation tendue dans le nord-est du pays depuis juillet avec plusieurs incidents graves entre groupes armés qui ont provoqué de nouveaux déplacements de civils.  La MINUSCA s’est beaucoup mobilisée pour éviter que ces incidents ne dégénèrent en affrontements ethniques directs entre communautés, a assuré le haut fonctionnaire.  Il a dit craindre de nouveaux risques de violences à l’approche de la saison sèche, qui marque le début de la transhumance, mais aussi en raison de la persistance de taxations illégales, de la radicalisation du discours politique de certains acteurs et des retards accumulés dans l’adoption de certains projets de lois prévus par l’Accord de paix.  La MINUSCA n’hésitera pas à prendre « toutes ses responsabilités » et à adopter « une posture robuste » face à ceux qui menacent les populations civiles, a prévenu M. Ndiaye.

Lors de son prochain mandat, a-t-il rappelé, la MINUSCA devra non seulement poursuivre l’appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix, mais aussi veiller à la préparation des élections présidentielle et législatives de 2020-2021.  Il est donc capital que la Mission soit dotée d’un mandat et de ressources adéquates, a insisté le Représentant spécial.  L’enregistrement des électeurs commencera en janvier 2020, un premier tour des élections présidentielle et législatives est prévu le 27 décembre 2020 et un second tour, si nécessaire, le 14 février 2021.  Les élections locales, les premières à être organisées depuis 1988, sont quant à elles prévues pour le 21 novembre 2021.  M. Ndiaye a espéré qu’elles contribueront au règlement des causes profondes de la crise centrafricaine et au renforcement de la gouvernance démocratique.  « Mais en dépit de ces pas encourageants, la tenue des élections aux dates prévues reste menacée par l’insuffisance des ressources techniques, financières et humaines et la persistance de l’insécurité, ainsi que l’absence d’un mandat approprié de la MINUSCA. »  Or, un sérieux retard dans la tenue des élections pourrait créer une vacance au sommet de l’État et conduire à une nouvelle transition politique, dommageable pour la consolidation de la démocratie et de la paix, a-t-il soutenu en conclusion, en appelant la communauté internationale à se mobiliser pour que ces consultations se déroulent selon le calendrier prévu.  En conséquence, le Représentant spécial a donc insisté en réclamant au Conseil de sécurité un « mandat approprié » pour la MINUSCA, demandant aux pays de la région de contribuer à la stabilité en République centrafricaine.

M. SMAIL CHERGUI, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, a déclaré que la situation en République centrafricaine est, « de manière générale », marquée par une baisse sensible des violences sur l’ensemble du territoire.  C’est indéniablement un résultat tangible de la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, a-t-il dit, appelant, dans ce cadre, à se féliciter des progrès dans la mise en place des structures du mécanisme de mise en œuvre et de suivi de cet Accord.

Parallèlement à cette opérationalisation, les « démembrements » reprennent progressivement leur présence dans les zones autrefois interdites d’accès au pouvoir central, a-t-il indiqué.  Ainsi, 16 préfets et 66 sous-préfets ont déjà été déployés sur le terrain, tandis que le déploiement des forces de défense et de sécurité se poursuit sur toute l’étendue du territoire.  Par ailleurs, la formation des Unités mixtes de sécurité a été lancée le 16 octobre dernier à Bouar, localité située dans le nord-ouest du pays, en présence du Président de la République, Faustin Archange Touadéra, des membres du Gouvernement et des représentants de la communauté internationale.

M. Chergui a aussi salué le Gouvernement centrafricain pour la finalisation du Code électoral, disant attendre d’autres textes de lois, notamment ceux liés à la décentralisation, au statut des anciens chefs d’État et aux partis politiques.

Sur le plan humanitaire, la situation est également encourageante. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a dénombré 357 000 réfugiés et personnes déplacées étant spontanément retournées dans leurs régions respectives, entraînant de fait « une réduction appréciable » des besoins humanitaires.  Selon les travailleurs humanitaires, quelque 300 000 personnes devraient retourner chez elles en 2020, a-t-il encore chiffré.

Cependant, en dépit de l’amélioration de la situation sécuritaire, plusieurs cas de violation de l’Accord de paix ont été observés, notamment le 21 mai dernier à Paoua, ainsi qu’en septembre et octobre dernier à Birao.  Ces affrontements, qui ont causé des morts, n’ont cependant pas ralenti la mise en œuvre de l’Accord, a rassuré M. Chergui, appelant le Gouvernement et les autres parties prenantes à maintenir le cadre existant, tout particulièrement dans le contexte des élections prévues en 2020-2021.

Sur ce point, l’Union africaine (UA), l’ONU, et l’Union européenne (UE) sont sur la même ligne, comme en témoigne la visite conjointe que des représentants des trois entités ont effectuée à Bangui du 4 au 7 octobre dernier, a dit M. Chergui, jugeant « impératif » que la communauté internationale continue collectivement de soutenir la mise en œuvre de l’Accord, qui reste, selon lui, « le cadre de référence pour le retour à la stabilité dans le pays ».  « Il ne saurait y avoir de plan B », a-t-il déclaré, ajoutant aussi que la situation humanitaire, qui reste « précaire » nécessite une attention soutenue pour répondre aux besoins et aux pressions.

Les trois organisations pensent aussi qu’il n’y pas d’alternative aux élections générales de 2020-2021. C’est pourquoi, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA en a appelé au Conseil de sécurité pour que ce dernier pèse de tout son poids pour que les acteurs concernés respectent cette échéance et contribuent positivement à l’organisation effective de ces élections.

M. STEFANO TOMAT, Directeur de l’approche intégrée pour la paix et la sécurité de l’Union européenne, a rappelé que l’accord de paix est le seul en place et qu’il doit être protégé et renforcé, exprimant son inquiétude face aux réticences persistantes de certains groupes armés.  Tout en notant certains progrès dans la restauration de l’autorité de l’État, il a souhaité que le Gouvernement agisse avec davantage de détermination dans certains domaines, en particulier la justice transitionnelle, élément essentiel de réconciliation et de lutte contre l’impunité.  Le Gouvernement devrait également veiller à agir de manière plus inclusive pour associer et intégrer pleinement les membres des groupes armés dans la mise en œuvre de l’Accord.

Même s’il y a eu des améliorations, la situation sécuritaire demeure fragile et plusieurs groupes armés poursuivent leurs attaques, entre eux et contre les civils, a relevé M. Tomat.  Le processus de désarmement, démobilisation, rapatriement et réintégration (DDRR) doit être accéléré et les garants de l’Accord de paix ne devraient pas hésiter à avoir recours aux dispositions de l’Accord, notamment son article 35 qui prévoit des mesures de rétorsion à l’égard des contrevenants.  À ce titre, M. Tomat a appuyé la réponse forte de la MINUSCA aux incidents, estimant qu’elle envoie ainsi un signal positif aux victimes civiles du conflit.

L’UE, avec l’UA et l’ONU, attend désormais des déploiements supplémentaires des Unités spéciales mixtes de sécurité.  Identifier les éléments démobilisés et désarmés qui doivent être intégrés est une étape décisive, a observé le représentant de l’UE avant d’indiquer que celle-ci a participé à hauteur de 3,54 millions d’euros depuis mai et continue d’entraîner les nouveaux bataillons des forces armées.  L’UE a aussi financé les observateurs militaires de l’UA qui vont surveiller le déploiement et les activités de ces unités.

La mise en place des Unités spéciales mixtes de sécurité est importante mais ne doit pas détourner l’attention des opérations de DDRR, a ajouté M. Tomat.  D’autant que la prochaine étape électorale, en 2020 et 2021, s’avère essentielle et que le calendrier électoral devra être respecté, a-t-il insisté.  L’UE est prête à apporter son soutien financier et technique et encourage les partenaires à faire de même.

M. TIÉMOKO MORIKO (Côte-d’Ivoire), au nom de l’Afrique du Sud, de la Guinée équatoriale et de la Côte d’Ivoire, pays africains élus au Conseil de sécurité (A3), a salué les progrès tangibles réalisés par les autorités centrafricaines dans la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine du 6 février 2019. Il a félicité le Gouvernement centrafricain et les facilitateurs tels que l’UA et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), ainsi que le rôle des Nations Unies via la MINUSCA, et des partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Il a cependant rappelé que la République centrafricaine était confrontée à de nombreux défis comme les violences contre des civils et les affrontements entre groupes armés signataires de l’Accord de paix, pour le contrôle des ressources naturelles: « les événements de Paoua et Birao, survenus le 21 mai et le 1er septembre 2019, en sont la parfaite illustration ».  Il est aussi préoccupé par « le sentiment de méfiance vis-à-vis de l’Accord au sein de l’opposition politique, notamment dans la perspective des élections présidentielle, législatives et locales de 2020 et 2021 ».

Évoquant « un besoin urgent de renforcer la protection des civils, de trouver des réponses adaptées aux défis humanitaires et de renforcer les initiatives de paix et de développement », il a recommandé que l’accent soit mis sur trois chantiers: l’appui au processus de restauration de l’autorité de l’État par des opération conjointes de sécurisation menées par la MINUSCA et les Forces armées centrafricaines (FACA); l’opérationalisation des Unités spéciales mixtes de sécurité en vue de la protection des civils, « une urgence absolue »; et la réalisation du programme de désarmement, démobilisation, réinsertion et réintégration des ex-combattants (DDRR) et de la réforme du secteur de la sécurité.

Les A3 considèrent que toutes les parties prenantes doivent conjuguer leurs efforts pour rattraper les retards relevés dans la mise en œuvre de certaines dispositions clefs de l’Accord de paix, dans les domaines politique et sécuritaire.  Ils saluent et encouragent les initiatives locales de paix et de réconciliation, ainsi que l’implication de la société civile, notamment les femmes et les jeunes.  Le représentant a aussi exprimé l’espoir des A3 de voir mise en place une commission vérité, justice, réconciliation et réparation qui soit efficace.

Enfin, il a dit que les A3 soutiennent la résolution 2488 (2019) autorisant un allègement de l’embargo sur les armes au profit du Gouvernement, afin que celui-ci se dote des moyens d’accélérer l’extension de l’autorité de l’État sur le territoire national.  Il a souligné l’appui des pays de la région et salué la relance par les autorités centrafricaines des commissions bilatérales, notamment avec le Tchad, le Cameroun, la République du Congo et le Soudan, sur les questions transfrontalières.

Les A3, a-t-il conclu, partagent les recommandations du rapport du Secrétaire général relatives à la portée du mandat d’appui électoral de la MINUSCA, et espèrent que cette question sera prise en compte lors du renouvèlement du mandat de la MINUSCA, le mois prochain.

M. JONATHAN R. COHEN (États-Unis) s’est dit gravement préoccupé par le fait que certains groupes armés continuent de violer en toute impunité l’Accord pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine.  Pour lui, la tâche prioritaire de la MINUSCA est la protection des civils et ceci n’est pas contradictoire avec l’appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix, au contraire a-t-il estimé.  Il a jugé également décisif de rompre le cycle de la violence en garantissant des normes élevées pour le processus de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR) et pour les nouvelles recrues des unités de sécurité.  Face aux attaques contre les civils et violations des droits et abus, les États-Unis appuient la Cour pénale spéciale pour juger les crimes les plus graves, a-t-il indiqué.

Enfin, a ajouté le représentant des États-Unis, si le Gouvernement de la RCA dispose maintenant de suffisamment d’armes pour équiper ses troupes, il doit désormais avoir les moyens nécessaires pour les salaires et le soutien logistique.  Le représentant a conclu en saluant le nouveau processus d’évaluation des victimes et des mesures prises en réponse à la violence à Alindao, ce qui aboutit à protéger à la fois les civils et les soldats de la paix.  Les États-Unis continueront à plaider pour une meilleure performance dans les rapports sur le maintien de la paix mené par la MINUSCA, a-t-il dit.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com
28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 20:02
Centrafrique : l’envoyé spécial de l’ONU sollicite un mandat « adéquat »

 

Lu pour vous

 

http://www.adiac-congo.com  Lundi 28 Octobre 2019 - 13:30

 

A quelques jours de l’expiration de l'exercice de la Minusca, Mankeur Ndiaye a demandé, le 25 octobre, devant le Conseil de sécurité, un mandat « approprié » pour accompagner les élections de 2020 dans le pays.

« Je sollicite donc du Conseil de sécurité, tel que recommandé par le secrétaire général dans son rapport, un mandat approprié pour la Minusca, afin qu’elle puisse fournir le soutien technique, logistique, sécuritaire et opérationnel nécessaire à la tenue des élections dans le respect des délais constitutionnels », a plaidé le chef de la mission de paix. Il a lancé un appel aux pays de la région afin qu'ils apportent leur appui indispensable « pour traduire le rêve de paix, de prospérité et de développement des Centrafricains en une réalité durable ».

Ainsi, le représentant spécial des Nations unies pour la Centrafrique a souligné que le contexte de mise en œuvre du prochain mandat de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) serait « non seulement dominé par la poursuite de l’appui à la mise en œuvre de l’accord de paix du 6 février, mais également par la préparation des élections présidentielle et législatives de 2020-2021 », avant de se féliciter des préparatifs en cours pour la tenue de ces élections, y compris l’adoption d’un nouveau code électoral, et la préparation de la cartographie des électeurs qui permettra ensuite leur enregistrement en janvier 2020. « Malgré ces pas encourageants, la tenue des élections aux dates prévues reste menacée par l’insuffisance des ressources techniques, financières et humaines », a averti Mankeur Ndiaye.

Selon lui, le manque de ressources financières, l’absence d’un mandat approprié de la Minusca et la persistance de l’insécurité suscitent des appréhensions au sein d’une partie de la classe politique centrafricaine quant à la faisabilité de ces élections sur l’ensemble du territoire et dans les délais de la Constitution.

« Il est vrai qu’un sérieux retard dans la tenue des prochaines élections pourrait créer une situation de vacance au sommet de l’Etat et conduire à une nouvelle transition politique que certains appellent de leurs vœux, mais qui serait, j’en suis convaincu, dommageable pour la consolidation de la démocratie et de la paix en RCA », a-t-il dit.

Mankeur Ndiaye a estimé important que « la communauté internationale se mobilise, afin que ces consultations se déroulent, selon le calendrier prévu, de manière libre, inclusive et équitable sur l’ensemble du territoire ».

« L’espoir d’une nouvelle ère »

L’année 2019 s’était ouverte avec l’espoir d’une nouvelle ère pour le peuple centrafricain avec l’accord de paix négocié à Khartoum, a affirmé le représentant spécial de l’ONU pour la Centrafrique, avant de signaler des avancées dans la mise en œuvre de ce texte.

Il a cité la création des mécanismes de suivi et des unités spéciales mixtes qui comprennent des membres des groupes armés, le désarmement des groupes armés, les consultations nationales pour la mise en place de la future Commission vérité, justice, réparation et réconciliation, et le lancement de plus de quatre cents projets de développement socioéconomique.

« En dépit de ces progrès, d’importants défis demeurent, défis qui, reconnaissons-le, entravent lourdement nos efforts collectifs de stabilisation de la RCA », a toutefois souligné Mankeur Ndiaye, évoquant « la situation tendue qui persiste dans le nord-est du pays depuis juillet », qui a entraîné le déplacement de plusieurs milliers de personnes.

Le chef de la Minusca s’est également inquiété des autres défis qui menacent les efforts de paix dans le pays, notamment les risques de violences liées à la transhumance qui va commencer avec l’arrivée de la saison sèche, la persistance de taxations illégales, la radicalisation du discours politique par certains acteurs et, dans une moindre mesure, les retards accumulés dans l’adoption de certains projets de lois prévus par l’accord de paix.

Il a, cependant, rassuré les membres du Conseil de sécurité que la Minusca, conformément à son mandat, continuera d'apporter aux parties signataires tout son appui politique et technique, et n’hésitera pas également à adopter une posture robuste face à ceux qui menacent la population civile, tel qu’elle l’a démontré dans le cadre de l’opération Anvil dans l’ouest du pays.

Josiane Mambou Loukoula

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 19:16
La sombre saga des enfants Bokassa
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La sombre saga des enfants Bokassa

 

Lu pour vous

 

https://www.lexpress.fr  Par Vincent Hugeux, publié le 26/10/2019 à 06:30 , mis à jour à 18:43

 

Les fils et filles du dictateur centrafricain, mort en 1996, s'efforcent de déjouer les pièges d'une pesante filiation et de s'affranchir des fantômes du passé.

 

Acte I : Où l'on découvre la progéniture pléthorique de feue Sa Majesté Impériale.

Il est des noms si lourds à porter, des hérédités écrasantes, minées, vénéneuses. Certains s'en délestent, quand d'autres les assument, sinon les revendiquent. Pas simple de s'appeler Bokassa, d'endosser où que l'on aille et quoi que l'on fasse, fût-ce quatre décennies après sa destitution et vingt-trois ans après son trépas, le patronyme du défunt despote centrafricain, si souvent dépeint sous les traits d'un soudard, d'un cruel bouffon, d'un clown tragique ou d'un empereur de pacotille. Et qui fut à coup sûr un géniteur prolifique.  

Dans son sulfureux sillage, l'illustre Jean-Bedel, cet ancien capitaine de la Coloniale qui donna du "papa" à Charles de Gaulle avant de sceller avec Valéry Giscard d'Estaing, chasseur impénitent, un embarrassant cousinage, a semé une cinquantaine d'enfants, nés de dix-sept mariages et d'une demi-douzaine de liaisons. Epouses et concubines venues d'Afrique, d'Europe, d'Asie ou du Liban.  

Combien de rejetons à l'unité près ? Mystère. Le décompte varie au sein même de cette fratrie pléthorique, dispersée, ballottée par les bourrasques de l'histoire. "Guère plus de 40", avance l'un ; 55 ou 56, "de l'aveu même de notre père", riposte un autre. Une certitude : voilà cinq ans, quand vint l'heure de partager le reliquat d'un pactole peau de chagrin, fruit de la vente aux enchères et à vil prix de deux châteaux et de terres berrichonnes, un notaire opiniâtre recensa 37 héritiers vivants, dûment pourvus d'un certificat de naissance.  

Repris de justice, artistes et squatters tenaces

Martiaux, célestes ou surannés, les prénoms donnés au fil des ans reflètent la dévotion qu'inspirait à celui qui servit en Indochine puis en Algérie, Légion d'honneur et croix de guerre à la clef, cette France qui l'aura tant choyé puis si sèchement trahi. Des Jean en pagaille, des Marie à foison, mais aussi Saint-Sylvestre, Saint-Cyr et Charlemagne - tous deux décédés -, Sidonie et Dieu Béni, Diane et Gastien. Pas question, bien sûr, de passer en revue tous les enfants de la troupe, de Georges, l'aîné, éphémère ministre des Armées du paternel, au benjamin, Jean-Bedel Junior, caporal-chef au 13e bataillon des chasseurs alpins (BCA) de Chambéry, prompt à afficher "l'admiration" vouée à l'auteur de ses jours. La boucle - du ceinturon de treillis - est bouclée. Comment donc traduit-on atavisme en sango, la langue de là-bas ?  

Dans cette cohorte, l'artiste avant-gardiste côtoie le vétérinaire devenu SDF, le chauffeur de limousine, la communicante ou le jet-setteur versatile. On y trouve des restauratrices, des repris de justice, d'anciens potes de lycée de Bernard Tapie, des squatters tenaces. Tel a contracté le virus de la politique, tel autre fut anéanti par la came ou le démon du jeu. Beaucoup ont navigué, au hasard des revers de fortune de "Papa Bok", entre une pension helvétique, un château francilien, un manoir solognot, une villa abidjanaise, un foyer de la Ddass, un couloir de métro. Voire, telle est la destinée du malfrat d'occasion, une cellule de Fleury-Mérogis. Le luxe, l'errance, la taule, la honte et la fierté, l'âpre quête d'une illusoire normalité : ce qui fait fardeau, c'est moins le "blaze" plombé que les blessures de l'enfance, si dorée fût celle-ci.  

Tous ou presque s'échinent à réhabiliter un pater familias "diffamé" ou "diabolisé", à laver son honneur, injustement souillé à leurs yeux. Tous ou presque imputent - non sans raison pour le coup - sa déchéance made in France à la duplicité de la Giscardie. Oui, bien sûr, Sa Majesté Impériale Bokassa 1er, éprise d'ordre, avait un "fort caractère", un "tempérament excentrique et exubérant" et de fracassants accès de colère. De là à le camper en tyran cannibale, en massacreur d'écoliers rebelles... "Lors de son second procès [en juin 1987], souligne Jean-Serge, le n° 15 de la fratrie, 10 des 14 chefs d'accusation ont été abandonnés, dont l'anthropophagie. On lui aura au moins rendu cette justice. Mon père, sorti du néant, a commis des erreurs, mais il fut avant tout un bâtisseur, guidé par l'amour de la patrie. Pour avancer, notre peuple a besoin de la fermeté d'un homme à poigne. Dans la République centrafricaine (RCA) d'aujourd'hui, guettée par le chaos, flotte d'ailleurs une forme de nostalgie."  

 Querelles de préséance anachroniques ? Jalousies recuites ? Sous ce plaidoyer affleurent les fêlures. Car au sein de la postérité du souverain détrôné, on rivalise de loyauté filiale posthume. "Les petits n'ont pas vécu à ses côtés, ils ne l'ont pas vraiment connu", persifle l'un des frangins. "Ne vous fiez pas à celui-là, riposte un cadet, il n'a jamais travaillé et traîne un sérieux passif pénal." "Elle ? Une menteuse !" fulmine un autre au sujet d'une demi-soeur en rupture de ban. Quant aux sept enfants de Catherine - l'ex-impératrice, figurante boudeuse du grotesque sacre du 4 décembre 1977 -, ils ont droit à d'amers griefs. "Eux ont renié leur nom au grand dépit de leur père, vous glisse-t-on, pour n'en retrouver l'usage qu'à l'instant de la succession."  

Autre indice d'un malaise latent : plusieurs des descendants sollicités, initialement disposés à se confier, se sont rétractés. Tel est le cas de Marie-Ange, alias Kiki, "artiste conceptuelle autodidacte" établie depuis 2012 à Dublin (Irlande). Dommage. Car le parcours de la fille de la Libanaise Alda Geday vaut le détour. Née à Paris en 1975, "Kiki" a 3 ans lorsqu'elle découvre un pays du Cèdre meurtri par les guerres plus ou moins civiles. Mariée à un créateur de mode beyrouthin, la métisse arabophone à la riche palette doit sa notoriété à son activisme caritatif, mais plus encore à ses performances picturales. La plus fameuse, un exercice d'"art visuel immersif" et pacifiste intitulé 72 hours, date d'avril 2009. Au coeur de Beyrouth, Marie-Ange s'enferme alors trois jours et trois nuits durant dans un cube tapissé de toiles du sol au plafond, qu'elle gouache non-stop. Seule une porte vitrée permet aux badauds de contempler le happening de la recluse volontaire, retransmis alentour sur écrans géants.  

Domicilié à Challes-les-Eaux (Savoie), Jean-Bedel Jr, le sous-officier du 13e BCA, avait lui aussi donné son aval. Restait à convenir des modalités d'un rendez-vous d'autant plus prometteur que l'intéressé oeuvre semble-t-il à l'accompagnement psychologique de soldats fraîchement rentrés de terrains éprouvants, tels le Sahel et l'Afghanistan. Las !, le benjamin a soudain cessé de répondre aux messages vocaux comme aux textos. Silence radio. Selon l'un de ses aînés, il se retranche derrière les réticences de sa hiérarchie ; argument spécieux, à en juger par l'accueil bienveillant qu'a suscité notre requête à l'état-major des armées. On s'en tiendra donc, faute de mieux, à la devise de son profil WhatsApp - "Sois le changement que tu veux voir dans le monde" - et à cette photo où il pose, barbiche taillée, chemise ouverte et cigare aux lèvres. Repos, vous pouvez fumer...  

Acte II : Où l'on croise un dandy, une usurpatrice et un énigmatique aîné au passé tumultueux

L'oscar de la dérobade revient toutefois à Jean-Barthélémy Bokassa, le premier petit-fils du patriarche. Le 15 octobre dernier, à 3 h 27 du matin, soit six bonnes semaines après une longue et courtoise rencontre au bar de l'Hôtel Lutetia, ce dandy au phrasé précieux, dingue de l'épopée bonapartiste, adresse à l'auteur de ces lignes un courriel ainsi libellé : "Après réflexion, je ne souhaite plus apparaître ni être cité dans le portrait que vous allez publier". Courriel transmis, est-il précisé, "à mon avocat ainsi qu'à la rédaction de L'Express". Une surprise ? Pas vraiment. Déjà, en amont de notre échange, Jean-Barthélémy, ainsi prénommé sur décision de grand-papa en hommage à l'oncle Barthélemy Boganda, "père fondateur" de la RCA, avait prétendu dicter ses conditions : interdit de qualifier de dictateur l'aïeul, qui devra être désigné sous les seuls titres de "président" ou "empereur". Ce à quoi je répondis n'avoir pas pour habitude de céder à mes interlocuteurs la gestion de mon champ lexical. Sans pour autant que Jean-Barth', peintre et essayiste à ses heures, n'annule le rendez-vous fixé à son retour de Corse, où il venait de souffler ses 44 bougies en compagnie de sa mère, Martine, patronne d'un restaurant de L'Ile-Rousse à l'enseigne du Tam-Tam Saïgon. Une table à recommander ? Difficile de trancher, tant les avis postés sur le site TripAdvisor divergent, de "Super !" à "Répugnant". Impossible en outre de juger sur pièce le pâté... impérial maison : attachée à son relatif anonymat, la maîtresse des lieux nous avait d'emblée poliment éconduit, épargnant ainsi aux finances de ce magazine un aller-retour Paris-Calvi.  

"Mon père était embêté. Il a gardé les deux."

Née des amours de l'adjudant Jean-Bedel Bokassa, alors affecté en "Indo", et de la Vietnamienne Nguyen Thin Hue, Martine fait tour à tour escale à Abidjan, au château d'Hardricourt (Yvelines) - le préféré de Sa Majesté -, puis à Nancy, ouvrant dans la capitale des ducs de Lorraine une boutique d'électroménager et une bijouterie. A la faveur d'une escapade estivale, elle s'éprend de l'île de Beauté, son ultime port d'attache. Au moins l'arrivée de la sang-mêlé afro-vietnamienne aura-t-elle pimenté les tournées du facteur, guère accoutumé jusqu'alors à livrer des courriers destinés à "Son Altesse la Princesse Martine Bokassa de Berengo".  

Encore adolescente, ladite princesse fut bien malgré elle l'héroïne d'une imposture d'anthologie. En l'an 1970, le général-président Bokassa ordonne le rapatriement à Bangui de sa première fille, qui réside alors avec maman au Sud-Vietnam. Flairant l'aubaine, une "fausse Martine", aussitôt traitée avec les égards dus à l'enfant prodigue, surgit sur l'avant-scène. Mais la fable ayant tourné court, vient le moment pour la "vraie" de rallier les rives de l'Oubangui. "Mon père était tellement embêté qu'il a gardé les deux", confie Jean-Serge. Lesquelles deux convoleront le même jour. L'authentique avec un médecin, Jean-Bruno Dedeavode ; l'intruse avec Fidèle Obrou, commandant de l'armée de l'air. Noces tragiques. Celui-ci, incriminé dans un attentat manqué contre le président David Dacko, successeur de "Bok", sera passé par les armes ; tout comme celui-là, accusé d'avoir administré un "médicament" mortel au nouveau-né de Martine l'usurpatrice.  

Chez les soeurs, il y eut grâce au ciel des trajectoires moins funestes. Témoin Marie-Claire, cofondatrice en 2017 et présidente de l'agence de "communication, impression et création graphique" Evenvie - "Eveillons vos envies" -, logée rue Eugène-Manuel, dans le XVIe arrondissement de Paris. A en croire le site web de la société, l'ancienne directrice de crèche, adepte de l'enseignement bilingue précoce comme des technologies innovantes, se fait fort de fournir "des solutions ludiques pour l'apprentissage de l'enfant". Plus prosaïquement, Evenvie propose des "packs clefs en main", du branding - valorisation de marques - à l'habillage de stands, via les newsletters, affiches et autres cadeaux publicitaires. "Marie-Claire jouit d'une indéniable influence, précise un proche. C'est elle qui anime les réunions des enfants établis en France."  

Tout juste septuagénaire, Georges, le plus âgé des "Hexagonaux", est aussi le doyen de la fratrie. Natif de Brazzaville (Congo), ex-capitale de la France libre de 1940 à 1942, il n'a pas 10 ans quand, en 1959, sa mère, originaire d'Angola, périt dans la tragédie du barrage varois de Malpasset, fatale à 423 villageois. Son père, qui le rêve un temps en patron de la Banque centrale, lui confiera le maroquin de la Défense. Trois petits mois et puis s'en va. Un demi-frère l'accuse d'ourdir un putsch, déchaînant le courroux paternel et précipitant une disgrâce passagère.  

 Dans ce café de la porte Maillot, l'aîné massif et un rien hâbleur à l'élocution heurtée déroule un monologue erratique. Prolixe sur les vilenies de Giscard, au point de se vanter d'avoir "sorti avec Claude Angeli" - l'ancien rédacteur en chef du Canard enchaîné - l'affaire des diamants, il se fait moins disert quand on s'enquiert de ses activités présentes. Evasif, l'homme évoque des "missions" aux contours brumeux, qui le mènent de Londres à Washington via Abidjan. A l'en croire, il traque ainsi avec la CIA le magot de feu Muammar Kadhafi. Et d'exhiber une photo prise à Johannesburg (Afrique du Sud), où il apparaît en compagnie de Béchir Saleh, ex-surintendant du Guide libyen, et d'un ancien de la centrale de renseignement américaine. 

Georges se montre en revanche intarissable sur le patrimoine paternel et la "scandaleuse spoliation" dont il se dit victime. Expulsé jadis par décision de justice, et plutôt deux fois qu'une, du manoir de Mézy-sur-Seine, tout proche d'Hardricourt, le châtelain "jeté à la rue avec des gamins en bas âge" dénonce un "complot" et invoque à bon droit sa qualité de légataire universel, reconnue par une cour banguissoise. Serait-ce si simple ? Une plongée dans les archives éclaire cette part d'ombre. Georges y a passé - à l'ombre - deux piges pour chèques falsifiés, usage de faux, recel de vol, escroquerie et abandon de famille. Parenthèse carcérale imputée là encore à un "habile montage". Il n'empêche : paru en mars 1994 dans L'Humanité, un compte rendu d'audience cousu d'ironie décrit l'arrivée au tribunal de Chambéry, menottes aux poignets, d'un prévenu jugé cette fois-là pour non-paiement de pensions alimentaires. Et qui, arrêté par les gendarmes en son château de Mézy, jure à la barre, les yeux embués, ne toucher depuis trois ans que le RMI.  

Un quart de siècle plus tard, le voilà réduit à louer une maison à Gaillon, tranquille bourgade de l'Eure, en attendant de couler une paisible retraite dans sa ferme broussarde de Bayanga, à l'extrême sud-ouest de l'ancien Oubangui-Chari, aux confins du Cameroun et du Congo-Brazza. Déjà, peu avant la présidentielle de 2010, le premier-né avait annoncé son retour au pays et sa candidature. Avant de renoncer à l'un et l'autre. "A quoi bon, grommelle-t-il, concourir dans un scrutin joué d'avance, truqué par les Français ?"  

Acte III : Où l'on suit les pas d'un héritier insaisissable, d'un ex-ministre indocile et d'une franc-tireuse métissée

Un Jean-Bedel peut en cacher un autre. Voire deux. On connaît, à peine, le chasseur alpin ; pas encore le prince héritier. Quiconque a contemplé les images du couronnement de 1977, pantalonnade napoléonienne bénie et orchestrée par Paris, garde en mémoire les bâillements de ce gamin de 4 ans posé sur un pouf tel un bibelot, écrasé de chaleur et d'ennui, engoncé dans un uniforme d'apparat virginal et coiffé d'un képi XXL. Qu'est-il donc advenu depuis lors de - prenez votre souffle - Son Altesse Jean-Bedel Bokassa Mindogon Mgboundoulou Ada Mbalanga ? "A vrai dire, je l'ignore, concède Jean-Serge, chef de file du peloton successoral. On le dit toujours en Suisse, où il aurait été employé dans une maison de retraite."  

L'ancien titulaire du portefeuille de l'Intérieur a pourtant croisé son cadet en février 2018 au domaine de Berengo, autrefois siège du palais impérial, cédé aux instructeurs militaires russes débarqués l'an dernier, et ce au grand dam de la descendance. Dans un communiqué dégainé deux semaines auparavant, une douzaine de fils et filles expatriés avaient ainsi fait part de l'"émoi" et de la "consternation" que leur inspire cette intrusion sur une terre ancestrale tenue pour sacrée, là même où repose en son mausolée le papa défunt. 

"Méfie-toi de la politique", lui a conseillé l'Empereur déchu

Une évidence : le chef de l'Etat Faustin-Archange Touadéra aura prestement empoché les dividendes du passage du dauphin oublié, venu renouveler à Bangui son passeport. En quête d'une caution familiale, le pouvoir gratifie aussitôt le quadra svelte, dégarni et barbichu d'un accueil VIP, avec voiture, chauffeur, aide de camp et audience "chaleureuse et constructive" à la présidence. Laquelle s'empresse de diffuser le cliché du face-à-face et les propos élogieux prêtés au visiteur, "fort impressionné" par la "vision positive" de son hôte. Mieux, l'altesse virtuelle aurait salué la contribution des envoyés de Moscou aux efforts de pacification du pays. "Manipulé, il a endossé ce rôle sans se poser de questions, soupire un témoin. Tout cela aura hélas rouvert de vieilles blessures". Allusion transparente à l'animosité que suscite hors de son lignage "Maman Catherine", ci-devant impératrice suspectée elle aussi de pactiser avec Touadéra.  

L'épisode aura aussi abrégé la carrière ministérielle de Jean-Serge Bokassa. Déjà privé de l'essentiel de ses prérogatives, il se verra limogé par décret deux mois plus tard. "Méfie-toi de la politique, lui avait enjoint son père. Elle m'a tout pris, mes biens et ma famille." Peine perdue. En 2015, le fiston brigue en candidat indépendant la magistrature suprême. Crédité de 6,56 % des suffrages, il se désiste en faveur du futur vainqueur. Le voilà désormais dans le camp d'en face, porte-parole d'une alliance d'opposition.  

De mère gabonaise, lui avait 5 ans à l'heure du sacre, 7 quand sonna celle de la débâcle et de l'exil. Il aura, comme d'autres, erré et frôlé la noyade, mais a su surnager, agrippé au roc de la foi. "A l'été 1997, confesse-t-il, j'ai rejoint le cursus missionnaire d'une église évangélique, puis je me suis engagé au sortir de ma formation dans les prisons ou auprès de jeunes marginaux." Au soir de sa vie, Bokassa père, amnistié après avoir été condamné à mort, châtiment commué en détention à perpétuité puis ramené à dix ans, cédera lui aussi aux sirènes du mysticisme. Au diable le sceptre serti de diamants et la lourde cape écarlate frangée d'hermine. Place à l'aube immaculée et à l'épaisse croix pectorale de l'"apôtre du Christ".  

Le Très-Haut, pourvu qu'Il en déniche, reconnaîtra les siens. Gageons que sa mansuétude s'étendra à Marie-France l'insoumise, honnie de la tribu pour avoir osé publier en février dernier chez Flammarion un témoignage douloureux et glaçant intitulé Au château de l'ogre. Fille d'une jeune serveuse dont Bokassa se toqua lors d'une tournée des rizières de Taïwan, la métisse afro-asiatique au visage lisse et avenant y raconte ses fugues, les chapardages à l'épicerie d'Hardricourt, les insultes racistes essuyées à l'école, l'irruption providentielle d'une mère de substitution et la grossesse précoce. Mais elle y relate aussi les bouffées de fureur et les brimades d'un "Papa Bok" volontiers tyrannique, enclin à manier la chicotte et à brûler les vêtements de la gamine coupable de manquer à ses devoirs. Quels devoirs ? Servir son whisky, préparer ses repas, le dévêtir et le coucher, puis écouter tantôt le récit ressassé des splendeurs révolues, tantôt les diatribes geignardes de l'exilé lâché par la France.  

"On ne sort pas indemne d'une telle enfance, admet Marie-France. Mon livre est une thérapie. Il m'a fallu du temps pour cesser de me justifier tout le temps." Le clan a bien tenté d'entraver la parution de l'ouvrage, mais en vain. "Je voulais me libérer de l'emprise familiale, sortir de la secte, insiste l'auteure. Beaucoup, prisonniers du déni, vivent dans leur bulle, n'assumant ni le patronyme ni l'héritage. Le boulet de l'histoire les empêche d'aller de l'avant."  

"Ce bouquin ? Un torchon !, enrage en écho Jean-Barthélémy, le noceur assagi persuadé d'avoir à lui seul, grâce à l'onction glamour de la presse people, redoré le blason de la dynastie. Cette femme a vendu son âme pour un chèque d'éditeur et n'a rien fait de sa vie." Rien, vraiment ? Mère de trois grands enfants, Marie-France a été conseillère municipale de Meulan-en-Yvelines et y tient un modeste salon de thé et bar à cocktails. Elle a aussi travaillé dans une maison d'accueil de l'assistance sociale, animé une association venant en aide aux mamans isolées et démunies, aujourd'hui en sommeil, et épaule une soeur résidant à Londres, trop fragile pour assumer l'éducation de son fils.  

A-t-elle revu son père ? Oui, à Bangui, après sa sortie de prison, et ce fut un fiasco ; au point qu'il fallut abréger le séjour de trois semaines. Aimerait-elle retrouver sa mère, retirée depuis des lustres dans le temple bouddhiste d'un village du sud de l'ancienne Formose ? Peut-être, un jour. "Mais je ne suis pas sûre d'aller au bout de ma quête." Il est des béances trop dures à combler.

 

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 19:14
TOUADÉRA ET POUTINE DÉTERMINÉS À CONTINUER LE PARTENARIAT

 

Lu pour vous

 

SOMMET AFRIQUE-RUSSIE : TOUADÉRA ET POUTINE DÉTERMINÉS À CONTINUER LE PARTENARIAT

 

 28 Oct 2019     Afrique Media

 

Le Sommet Afrique-Russie, qui s’est tenu dans la ville balnéaire de Sotchi les 23 et 24 octobre, s’est ouvert par une réunion des leaders russe et centrafricain. Lors de cette première réunion ils ont réitéré leur détermination quant au développement des liens entre les deux pays.

 

Vladimir Poutine, pour sa part, a souligné que la RCA était un partenaire principal de la Russie en Afrique centrale et que l’Etat russe était disponible pour soutenir la Centrafrique en terme du rétablissement de la situation sécuritaire.

Le Président Touadera a saisi l’occasion pour s’adresser aux autorités russes ainsi qu’aux chefs d’Etat et de gouvernements des pays africains. Il a souligné le soutien de l’Etat russe dans la réalisation du Processus de l’Initiative de Paix de l’Union Africaine, ayant abouti à la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation entre le Gouvernement et les groupes armés le 6 février 2019 à Bangui.

Le numéro un centrafricain réfère un faible développement des pays africains aux problèmes sécuritaire de la zone subsaharienne. En conséquence, le président centrafricain Touadéra a demandé à son homologue russe de renforcer son soutien militaire à la Centrafrique, notamment en ce qui concerne les « armes plus lourdes ».

Il est à noter que le sommet à Sotchi est l'occasion pour l’Afrique et la Russie de développer les relations à un nouveau niveau de coopération. Les enjeux économiques et stratégiques pour les pays africains, qui ne voient plus de perspectives plus ou moins significatives dans des partenariats déjà existant, sont aussi majeurs. Il s’agit du développement énergétique, militaire, industriel et celui d’agriculture.

Le secteur énergétique semble être le plus pertinent, or le manque d’infrastructures d’électrification sur le continent freine le secteur de production voire le progrès économique. Pour le moment, des projets visant le développement énergétique font l’objet des accords signés entre la Russie et le Rwanda ainsi que le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda.

En parlant de la position de la RCA, Faustin-Archange Touadera a assuré que la république était ouverte à la coopération avec un engagement déterminé pour la consolidation des parcours démocratiques et du développement économique.
« C’est pourquoi, j’invite les chefs d’entreprises à venir investir en République Centrafricaine, car les opportunités sont aussi immenses dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, des eaux et forêts, du tourisme, des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des services », a conclu le Président centrafricain.

D’ailleurs, le sommet de Sotchi risque d’affaiblir les positions des puissances occidentales présentes en Afrique. A ce propos, certains médias européens ont entamé des campagnes en vue de discréditer Moscou, dont les activités prennent de l’ampleur ces derniers temps. Actuellement, la Russie se positionne en cinquième place par le taux d’échanges commerciaux avec les pays africains, précédée par les Emirats Arabes Unis.

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 18:55
MSF suspend une partie de ses activités à Bria suite à un braquage
MSF suspend une partie de ses activités à Bria suite à un braquage

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE 

 

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2019, la base MSF à Bria a été à nouveau la cible d’un braquage de la part d’hommes armés. Suite à cette agression, MSF se voit contrainte de réduire ses activités dès ce lundi 28 octobre. Seules les urgences vitales continueront à être prises en charge au niveau de l’hôpital.

MSF a déjà été victime d’incidents graves à Bria en avril et juillet 2018, incidents qui ont entraîné une réduction puis une suspension totale des activités médicales et humanitaires de l’organisation dans cette zone. La mobilisation pacifique de la population et l’engagement des différents acteurs de la ville quant au respect des structures médicales et du personnel humanitaire, avait permis à MSF de reprendre ses activités après un mois d’interruption complète.

« Notre unique objectif est de fournir des soins gratuits et de qualité aux populations les plus vulnérables de Bria et de la Haute-Kotto. Il n’est cependant pas acceptable que les équipes MSF travaillent dans la crainte de la prochaine agression » déclare Monique Doux, Coordinatrice Projet MSF à Bria. « Nous sommes à nouveau obligés de réduire une partie de nos activités. Pour pouvoir continuer à soigner, nous avons besoin de l’engagement de tous quant à la sécurité de nos employés, de nos structures et de nos patients » conclut-elle.

De telles décisions sont toujours très difficiles à prendre pour l’organisation.

MSF appelle une nouvelle fois tous les acteurs impliqués dans le conflit à protéger les populations civiles et à respecter l’action médicale.

MSF est présente à Bria depuis 2013 pour offrir des soins médicaux gratuits à l’ensemble de la population. Au premier semestre 2019, MSF a réalisé 30 000 consultations pédiatriques et hospitalisé 1 300 enfants de moins de 15 ans. Sur la même période, l’organisation a effectué 95 références chirurgicales, adulte et enfant, de Bria vers les structures de référence de Bangui.

Le mandat de MSF consiste à apporter une aide médicale neutre, impartiale et gratuite à ceux qui en ont le plus besoin lors de conflits, déplacements de population ou d’épidémies. L’organisation est présente en République centrafricaine depuis 1997 avec des projets à Bria, Bangassou, Bambari, Kabo, Batangafo, Paoua, Bossangoa, Carnot et Bangui, et dispose d’une équipe d’urgence mobile à l’échelle du pays.

 

Pour tout contact:

Fidèle NGOMBOUChargé Communication MSF en RCA.

Email: msf-bangui-comofficer@barcelona.msf.org; (+236)72521671 / (+236)75115981

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27 octobre 2019 7 27 /10 /octobre /2019 18:10
Le Président Centrafricain Lève le Voile sur les Missions Russes dans le Pays
Le Président Centrafricain Lève le Voile sur les Missions Russes dans le Pays

Lu pour vous 

 

CENTRAFRIQUE – RUSSIE : Le Président Centrafricain lève le Voile sur les Missions Russes dans le Pays

 

https://afriqueactudaily.com 26 octobre 2019

 

Dans une interview à Sputnik, le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a évoqué les missions russes dans son pays. Par RI

Armes russes, instructeurs pour les militaires centrafricains… Dans une interview à Sputnik, Faustin-Archange Touadéra a évoqué les missions russes dans son pays, au centre de l’attention médiatique en Occident. Il estime cependant que les liens entre les deux pays ne devraient pas se limiter à la Défense et espère de nouvelles coopérations.

Sputnik : En trois ans, de nombreux changements dans les relations entre la Centrafrique et la Russie se sont produits. Quels sont les plus importants ?

M. Touadéra : Comme vous l’avez mentionné, c’est vrai que depuis trois ans, il y a eu beaucoup d’avancées. Beaucoup d’avancées dans la volonté du peuple centrafricain d’aller vers la paix, la stabilité et le développement. Je pourrais tout simplement mentionner l’accord politique de paix pour la réconciliation qui, à notre avis, est un événement majeur dans le cadre du rétablissement de la paix et de la sécurité. Aujourd’hui, le gouvernement travaille pour remplir sa part d’engagements et il travaille aussi avec les autres partenaires pour que cet accord puisse vraiment nous conduire à la paix.

Il y a des avancées, il y a des défis encore sur lesquels nous continuons à travailler. Il y a eu aussi des efforts qui ont été faits sur les forces de défense et de sécurité. Vous savez qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de formations. Il y a une montée en puissance progressive de nos forces de défense. Ce n’est pas encore cela, mais c’est prometteur. Aujourd’hui, il y a des formations avec l’EUTM [European Union Training Mission, ndlr], des formations avec des instructeurs russes sur l’utilisation des armes. Je pense que près de 3.000 militaires ont déjà suivi cette formation.
[Samedi dernier,] avant de venir ici, j’ai assisté à la sortie d’un contingent de cette formation. Cela se passe très bien. Et, il y a eu aussi une gracieuse fourniture d’armes [de la part de] la Fédération de Russie. Il y a eu une première livraison, il y a quelque temps. Et tout récemment, les deux dernières livraisons au mois de mai. Ce qui a donné des moyens à nos forces de défense [pour] remplir leur mission.

Un des aspects positifs, c’est qu’après l’accord et la fourniture d’armes par la Fédération de Russie, des contingents ont été déployés sur le terrain.
Et ils sont aujourd’hui même à Birao, ils sont à Bria, à Kaga-Bandoro, à Bouar et dans [d’autres] régions de notre pays. Et nous poursuivons le déploiement des forces de défense et de sécurité à travers le pays pour le retour de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire.

Sputnik : Concernant les livraisons d’armes russes. Deux ont déjà eu lieu. D’autres sont-elles prévues? Durant le forum, avez-vous passé des accords en ce sens ?

M. Touadéra : Vous savez que la Russie avait accepté de fournir à la République centrafricaine 5.000 armes d’assaut. Ces livraisons ont été faites. Aujourd’hui, nos forces ont encore besoin d’autres capacités. Donc, c’est ce que j’ai, dans mes propos et dans les rencontres, demandé, sollicité encore [auprès] de la Fédération de Russie : si elle peut consentir une aide supplémentaire à la République centrafricaine pour permettre à notre armée de remplir sa mission. C’est une armée qui va aller au-delà des 12.000 hommes. Or nous avons 5.000 armes. Vous comprendrez bien que c’est en-deçà… c’est une armée, donc il lui faut vraiment tous les moyens nécessaires pour remplir correctement sa mission.

Sputnik : Est-il prévu que Russie et Centrafrique passent de nouveaux accords? Si oui, dans quels domaines ?

M. Touadéra : La Fédération de Russie a fait des dons en matériels létaux, à la République centrafricaine. Et cela dans le domaine sécuritaire. Mais aussi, des instructeurs russes qui forment nos militaires à l’utilisation de ces armes. Mais, je pense que la coopération avec la Fédération de Russie doit élargir ses domaines. Comme cela a été dit par l’ensemble des Présidents africains ici, nous sommes dans le cadre d’une coopération multisectorielle.

Bien entendu, nous avons sollicité l’appui de la Fédération de Russie dans le domaine de l’agriculture, dans le domaine de l’éducation. Le Président Poutine a accepté que les universités, les centres de formation de la Fédération de Russie [acceptent] des étudiants centrafricains. Et aussi, il y a un certain nombre de domaines [ouverts aux] investissements. Nous savons que les investisseurs russes et les hommes d’affaires russes ont beaucoup de capacités. La République centrafricaine aujourd’hui est complètement dans le domaine du commerce et de l’industrie. Et ce sont des secteurs libéralisés. Donc ils peuvent réaliser des activités, investir en République centrafricaine en respectant nos lois et la loi sur le commerce.

Sputnik : Quelles nouvelles formes de coopération militaire pourraient être développées entre les deux pays ? Des négociations sur la création d’une base
militaire russe sont-elles en cours ?

M. Touadéra : Nous avons un accord de coopération qui suit son cours. Bien entendu, il y a des possibilités si le gouvernement de la Fédération de Russie consent [à] nous aider dans un certain nombre de domaines. Vous savez qu’aujourd’hui nous avons opté pour une armée de garnison au lieu d’une armée de projection. Donc, il y a plusieurs garnisons en construction. Et c’est un défi pour la République centrafricaine. Donc, nous sollicitons tous nos partenaires [pour] nous aider à mettre en place ces garnisons dans le cadre du plan national de défense. Et les défis sont énormes. Nous demandons à tous les partenaires, aux amis de la
République centrafricaine, de nous aider à mettre en œuvre ce plan national de défense.

Sputnik : Il n’est donc pas question d’une base militaire russe en Centrafrique ?

M. Touadéra : Nous continuons à travailler dans ce cadre-là avec le ministère de la Défense nationale et le ministère de la Défense russe pour étudier des possibilités de coopération.

Sputnik : Sergueï Lavrov a demandé que l’enquête sur le meurtre des trois journalistes russes soit accélérée. Où en est-elle actuellement ? Progresse-t-elle ?

M. Touadéra : Cet événement nous a beaucoup touchés, tout comme de tels actes puissent se produire en République centrafricaine… Ce que le gouvernement centrafricain a fait, c’est déjà de tout entreprendre pour faire la lumière sur cette affaire, sur l’assassinat de ces trois journalistes.

Aujourd’hui, il y a une enquête. Le gouvernement est tout à fait disposé et a mis tous ses services à disposition pour faciliter, pour aider à ce que la lumière puisse se faire sur cette question. Nous restons disposés, aussi bien nos services de sécurité que la justice ou la police centrafricaine, à continuer de travailler pour que la lumière se fasse sur cette affaire.

Sputnik : Une question sur l’entreprise russe installée en Centrafrique, Lobaye Invest. Quel est le bilan de ses activités et quelles sont les perspectives de
collaboration ?

M. Touadéra : Je n’ai pas beaucoup d’éléments sur le plan de développement de cette entreprise. C’est une société de droit centrafricain qui travaille. Je n’ai pas vraiment [d’] idée précise sur le succès de tous ses travaux, de toutes ses activités.

Sputnik : Le nom de Lobaye Invest a été beaucoup cité dans la presse.

M. Touadéra : C’est une société comme [une] autre. Soit une société privée qui travaille, qui est de droit centrafricain, qui a payé ses droits. Donc, nous
n’avons pas d’éléments précis.

Sputnik : Pourquoi la présence de sociétés privées russes [Affaire Wagner] inquiète-t-elle tant certains médias, qui vont jusqu’à utiliser le terme de mercenaires ?

M. Touadéra : Vous savez, notre coopération avec la Fédération de Russie se fait dans la transparence. Nous nous sommes adressés au ministère des Affaires Étrangères et au Président Poutine dans le cadre du don ou de l’octroi d’armes à la République centrafricaine. Cela s’est fait sous le contrôle du Comité des Sanctions des Nations Unies sur l’embargo en République centrafricaine. Et c’est sur cet accord de levée partielle que les armes ont été livrées à la République centrafricaine les deux fois que vous avez citées. Il a été prévu que des formateurs russes puissent venir former les militaires centrafricains à l’utilisation de ces armes. C’est au ministre de la Défense de la Fédération de Russie que le ministre de la Défense centrafricain s’est adressé pour cette question. C’est une coopération d’État à État et nous ne comprenons pas que de tels propos
se tiennent.

Sputnik : Il y a beaucoup d’inquiétude dans les médias occidentaux à propos de votre conseiller Valéry Zakharov. Qu’en pensez-vous ? Comment évaluez-vous son
travail ?

M. Touadéra : Monsieur Zakharov est mon conseiller en matière de sécurité. Vous savez qu’il y a des instructeurs russes qui forment des militaires centrafricains à l’utilisation d’armes. Pour établir des relations de contact, pour voir l’évolution de cette formation et de tout ce qui concerne la sécurité, Monsieur Zakharov nous aide et nous conseille dans l’évolution de cette formation et suit pour nous ce qu’il se passe pour établir de bonnes relations. J’ai besoin de suivre de près cette situation puisque c’est une problématique qui est très importante pour la défense, la reconstitution de l’armée. Donc nous avons besoin d’un conseiller qui sert de lien entre la formation et nous pour savoir régler rapidement les problèmes. Cela se passe très bien et en toute transparence.

Sputnik : Hier, vous avez demandé de l’aide pour que l’embargo sur les armes soit levé. Comment cela s’est-il passé ?

M. Touadéra : Les récents développements font justement état d’un allègement. Mais pour nous, ce n’est pas un allègement qu’il faut. Nous voulons la levée totale de l’embargo pour permettre à notre armée nationale d’avoir les moyens de sa mission. Vous comprenez bien que c’est une armée nationale qui est la force légitime du pays, ayant pour mission la protection de la population et des institutions. Au vu de cette lourde charge, notre armée a besoin de tous les moyens. Aujourd’hui il n’y a aucun contrôle sur les groupes armés, qui se ravitaillent en contrebande. Les groupes armés sont mieux armés que l’armée nationale. C’est quelque chose qui est inacceptable. Donc nous demandons à ce qu’il y ait une levée totale de l’embargo en direction des forces de défense et de sécurité qui, comme vous le savez, sont formées par la communauté internationale. Il y a une mission de l’EUTM qui les forme. Il y a les instructeurs russes qui les forment. Aujourd’hui, certains États acceptent de former nos militaires qui vont dans un certain nombre d’académies. Nous voulons une armée qui soit professionnelle, pluriethnique.

Aujourd’hui, toutes les conditions sont réunies pour que cet embargo soit levé pour permettre à nos forces de défense d’avoir les moyens de leur mission. Ce n’est donc pas d’une levée partielle ou d’un allègement dont nous avons besoin actuellement. C’est de la levée totale de l’embargo et c’est ce que nous demandons à tout le monde. Nous sommes venus ici et nous demandons à la Fédération de Russie qu’elle nous soutienne. Nous savons qu’elle nous soutient dans ce cadre-là. Mais il faut aussi convaincre les autres États de nous soutenir pour qu’il y ait une levée totale de l’embargo sur les armes pour les forces de défense.

À Lomé, il y a quelque temps, une réunion au sommet des chefs d’État de la CEDAO et de la CEEAC a aussi fait une recommandation. Parce que les chefs d’État à ce moment-là ne comprennent pas qu’il y ait toujours un embargo en direction des forces légitimes du pays. Nous faisons à chaque fois ce plaidoyer et nous demandons à tous nos amis de nous soutenir dans cette demande.

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27 octobre 2019 7 27 /10 /octobre /2019 17:12
Images sans commentaires de la montée des eaux de la Mpoko et de l'Oubangui
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En images, les impressionnantes vues de la montée des eaux du fleuve Oubangui à Bangui et de son affluent la rivière Mpoko  

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