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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 14:40





Source: United Nations Development Programme (UNDP)
Date: 27 Avr 2008


par Amanda Weyler, le PNUD

À la fin du mois d'avril, l'ONU a ouvert sa nouvelle base de Ndélé, la capitale de la préfecture du Bamingui-Bangoran dans le nord est de la République centrafricaine. La base, qui a été construite par l'Agence suédoise des services de secours Agency (SRSA) grâce à un financement du gouvernement suédois, fournira des bureaux et l'hébergement pour 6 personnes et sera ouverte à tous les agents humanitaires et les organisations de développement travaillant dans ce domaine.

La grande préfecture du Bamingui-Bangoran est frontalière du Tchad et de la région de Vakaga dans le nord-est de la RCA. En 2006, Ndélé a momentanément acquis sa notoriété internationale quand la ville fut occupée par l'UFDR groupe rebelle au cours de sa tentative de renverser le président Bozizé à Bangui. Depuis lors, un accord de paix a été signé entre l'UFDR et la voiture gouvernement, et les combats dans et autour de la ville ont pris fin. Le calme relatif a révélé l'étendue des besoins humanitaires et de développement dans la région. En effet, le très mauvais état des routes dans la préfecture fait que la population est pratiquement coupée de toute activité économique, ainsi que de presque tout contact avec Bangui. La santé, l'éducation, l'eau et le système d'assainissement sont dans un état de délabrement, avec une grave pénurie d'enseignants, d'infirmières et d'autres fonctionnaires.

Satisfaction des besoins humanitaires

À ce jour, seulement une ONG internationale, Aide médicale internationale (AMI) est présente à Ndélé, en soutenant l’hôpital de la ville en  permettant l’accès aux soins médicaux de base aux régions environnantes. Heureusement, d'autres ONG sont sur le point de se joindre à elle. Au cours des prochaines semaines, Solidarités donnera le coup d'envoi des projets visant à construire des latrines et des pompes pour améliorer l'accès des personnes de la préfecture à l'alimentation. En outre, ACTED se prépare à la réparation de 8 ponts sur la route, clefs en matière de commerce entre Ndélé et Kaga-Bandoro, qui rendra la route praticable durant la saison des pluies. En ce qui concerne l'Organisation des Nations Unies, plusieurs organismes ont du personnel permanent à Ndélé pour la réalisation de projets dans le Bamingui-Bangoran, allant des activités de microfinancement dans les écoles et la réhabilitation des circuits semences et des outils de distribution.

Commentant l'ouverture de la base, le Coordonnateur résident des opérations humanitaires des Nations Unies Toby Lanzer dit que «l'Organisation des Nations Unies est très fière d'être présente à Ndélé et de travailler avec les ONG, le gouvernement centrafricain, et d'autres partenaires pour aider la population de Bamingui - Bangoran à répondre à leurs besoins les plus urgents et tirer eux-mêmes à sortir de la pauvreté ". Le gouvernement centrafricain était représenté par son ministre des affaires sociales, Marie-Solange Pagonendji, qui a remercié l'Organisation des Nations Unies pour leur soutien à la préfecture, et qui a appelé la population de Ndélé à prendre bien soin de la base, et à prendre l'initiative du développement de leur communauté. Etaient aussi présents à l'inauguration, des représentants de la SRSA, et des représentants des autorités nationales, les communautés religieuses et groupes de la société civile de Ndélé.

 

 

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 13:59




 

Wal Fadjri (Dakar) 29 Avril 2008

 

Ibrahima Anne

 

Sept millions de dollars, soit plus de trois milliards de nos francs ont été détournés lors du sommet des intellectuels de la Diaspora tenu à Dakar en octobre 2004. Un problème dont la passation de service entre Alpha Oumar Konaré et Jean Ping a évité, soigneusement, de parler. Du moins en public.


Le gouvernement éthiopien a organisé, samedi dernier, une cérémonie d'adieux en l'honneur du président sortant de la Commission de l'Union africaine, l'ancien président malien Alpha Oumar Konaré. M. Konaré, 62 ans, qui a dirigé la Commission de l'Union au cours des cinq dernières années a passé le flambeau à son successeur nouvellement élu, M. Jean Ping du Gabon. Au cours de cette cérémonie, selon ce que l'on en apprend des dépêches d'agences, le fâcheux sujet relatif au détournement de fonds opéré lors du sommet de la Diaspora qui s'était tenu à Dakar en 2004 a été occulté. Mais, il se susurre que, dans les coulisses de la cérémonie, les convives n'ont pas manqué de rappeler ce sulfureux dossier encore non élucidé. En effet, après le sommet des intellectuels de la Diaspora tenu à Dakar du 7 au 9 octobre 2004, il a été révélé des actes de prévarication dont l'énonciation du montant donne froid au dos. Parce que, pour un sommet devant durer deux jours, les organisateurs n'avaient pas lésiné sur les moyens pour se garnir la table. Et ce sont, tenez-vous bien, 7 millions de dollars qui se sont volatilisés dans la nature.

Cet argent, prélevé sur les ressources déjà maigres de l'Union africaine, s'est évaporé sous forme de surfacturations de la part des organisateurs de cette rencontre. Dans cette affaire, une petite agence de voyages sud-africaine avait servi de société écran pour des détournements colossaux. La salle de conférences du Méridien Président où se tenait la réunion aurait été louée à 250 millions de francs Cfa alors que le coût réel est de... 1 million de francs Cfa. Des avions avaient été spécialement affrétés pour faire des aller-retour entre le Sénégal et le Maroc, y prendre les mets destinés à rassasier les appétits princiers de nos hôtes. Il se raconte même qu'un avion a dû changer ses plans de vol et rebrousser chemin pour... prendre de la sauce oubliée quelque part au Maroc. Le sommet du G 8 qui regroupe les huit nations les plus économiquement et militairement viables n'aurait pas fait mieux dans la folie dépensière. Et dire que ce ne sont pas des ressources humaines hautement qualifiées en matière de gastronomie qui manquent au Sénégal.

 

Bien que des têtes soient, semble-t-il, déjà tombées au siège de l'institution à Addis Abeba, la gravité de cette indélicatesse reste entière. C'est d'autant plus grave que cela est arrivé à un moment où l'Union africaine, à l'instar de ses pays membres, est toujours à la recherche de fonds pour vivre. Disons, pour survivre. Et, comble de paradoxe ou d'ironie, incapables d'honorer leurs cotisations statutaires, les pays membres se permettent le vilain luxe de détourner l'argent de bailleurs étrangers. C'est encore l'Afrique, peut-on dire, non sans un brin de fatalisme. Fait hautement plus déplorable, des chefs d'Etat africains ont oeuvré à étouffer l'affaire dans l'oeuf. Une fois de plus, n'eût été la ténacité du président sortant Alpha Omar Konaré, ce détournement de plus de trois milliards de nos francs, ne serait jamais su comme d'autres sombres ponctions opérées à vue dans les caisses peu garnies de l'Union. Le Sénégal qui a servi de cadre à ce détournement des plus scandaleux traîne les pieds pour s'engager dans la voie de l'identification et, le cas échéant, de la sanction de ses fonctionnaires, agents ou simples prestataires de service qui auraient trempé dans cette mélasse.

 

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 13:59




 

Wal Fadjri (Dakar) 29 Avril 2008

 

Ibrahima Anne

 

Sept millions de dollars, soit plus de trois milliards de nos francs ont été détournés lors du sommet des intellectuels de la Diaspora tenu à Dakar en octobre 2004. Un problème dont la passation de service entre Alpha Oumar Konaré et Jean Ping a évité, soigneusement, de parler. Du moins en public.


Le gouvernement éthiopien a organisé, samedi dernier, une cérémonie d'adieux en l'honneur du président sortant de la Commission de l'Union africaine, l'ancien président malien Alpha Oumar Konaré. M. Konaré, 62 ans, qui a dirigé la Commission de l'Union au cours des cinq dernières années a passé le flambeau à son successeur nouvellement élu, M. Jean Ping du Gabon. Au cours de cette cérémonie, selon ce que l'on en apprend des dépêches d'agences, le fâcheux sujet relatif au détournement de fonds opéré lors du sommet de la Diaspora qui s'était tenu à Dakar en 2004 a été occulté. Mais, il se susurre que, dans les coulisses de la cérémonie, les convives n'ont pas manqué de rappeler ce sulfureux dossier encore non élucidé. En effet, après le sommet des intellectuels de la Diaspora tenu à Dakar du 7 au 9 octobre 2004, il a été révélé des actes de prévarication dont l'énonciation du montant donne froid au dos. Parce que, pour un sommet devant durer deux jours, les organisateurs n'avaient pas lésiné sur les moyens pour se garnir la table. Et ce sont, tenez-vous bien, 7 millions de dollars qui se sont volatilisés dans la nature.

Cet argent, prélevé sur les ressources déjà maigres de l'Union africaine, s'est évaporé sous forme de surfacturations de la part des organisateurs de cette rencontre. Dans cette affaire, une petite agence de voyages sud-africaine avait servi de société écran pour des détournements colossaux. La salle de conférences du Méridien Président où se tenait la réunion aurait été louée à 250 millions de francs Cfa alors que le coût réel est de... 1 million de francs Cfa. Des avions avaient été spécialement affrétés pour faire des aller-retour entre le Sénégal et le Maroc, y prendre les mets destinés à rassasier les appétits princiers de nos hôtes. Il se raconte même qu'un avion a dû changer ses plans de vol et rebrousser chemin pour... prendre de la sauce oubliée quelque part au Maroc. Le sommet du G 8 qui regroupe les huit nations les plus économiquement et militairement viables n'aurait pas fait mieux dans la folie dépensière. Et dire que ce ne sont pas des ressources humaines hautement qualifiées en matière de gastronomie qui manquent au Sénégal.

 

Bien que des têtes soient, semble-t-il, déjà tombées au siège de l'institution à Addis Abeba, la gravité de cette indélicatesse reste entière. C'est d'autant plus grave que cela est arrivé à un moment où l'Union africaine, à l'instar de ses pays membres, est toujours à la recherche de fonds pour vivre. Disons, pour survivre. Et, comble de paradoxe ou d'ironie, incapables d'honorer leurs cotisations statutaires, les pays membres se permettent le vilain luxe de détourner l'argent de bailleurs étrangers. C'est encore l'Afrique, peut-on dire, non sans un brin de fatalisme. Fait hautement plus déplorable, des chefs d'Etat africains ont oeuvré à étouffer l'affaire dans l'oeuf. Une fois de plus, n'eût été la ténacité du président sortant Alpha Omar Konaré, ce détournement de plus de trois milliards de nos francs, ne serait jamais su comme d'autres sombres ponctions opérées à vue dans les caisses peu garnies de l'Union. Le Sénégal qui a servi de cadre à ce détournement des plus scandaleux traîne les pieds pour s'engager dans la voie de l'identification et, le cas échéant, de la sanction de ses fonctionnaires, agents ou simples prestataires de service qui auraient trempé dans cette mélasse.

 

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 13:49




Dénètem Touam Bona

 
publié le 04/02/2008

 

Haïti n'existe pas, "elle a disparu de notre mémoire" affirme Christophe Wargny (1). Pour y avoir séjourné, pour avoir rencontré ses habitants, des paysans, des artistes, des journalistes, des gens de tous les jours, je peux assurer que peu de pays existent aussi intensément que ce bris de caraïbe : un bout d'île qui dans sa dérive même ne cesse de rayonner (cf. article "Écrire" Haïti, Africultures). Première révolte d'esclave victorieuse, première République proclamée par un peuple colonisé, Haïti est universelle : son épopée appartient à tous les damnés de la terre. C'est parce qu'il pensait défendre l'héritage de Toussaint Louverture - un modèle pour les militants de l'ANC - que le gouvernement sud-africain envoya des renforts armés (2) au régime chancelant et chaotique du "président-Messie" Aristide. Non, si je devais douter de l'existence d'un pays, ce ne serait certainement pas Haïti mais bien plutôt la "République centrafricaine" - le pays de mon père.

 

De l'existence du "Centre-afrique"

 

Questionné sur mes "origines", combien de fois ai-je dû préciser qu'être "centrafricain" ce n'est pas être d'Afrique centrale (même si d'un point de vue général, c'est vrai) mais de "République centrafricaine". Et même alors, cela n'a pas toujours suffi, il est arrivé maintes fois que mon interlocuteur demande à nouveau, avec une pointe d'agacement dans la voix : "oui, mais de quel pays, le Congo, le Gabon, le Cameroun ?.." Mais comment reprocher aux gens leur méconnaissance ? Après tout, quoi de plus indéterminé, quoi de plus abstrait que le nom même de ce pays ; un nom "hermaphrodite" dont le genre varie en permanence du masculin au féminin ("le" ou "la" Centrafrique), selon que l'on porte l'accent sur le "Centre" ou sur l'"Afrique". "Centrafrique", un nom qui à l'inverse du nom "Haïti" (3) n'évoque pas grand chose, hormis bien sûr la figure ubuesque de l'empereur Bokassa et la fameuse "affaire des diamants" de Giscard. Contraste saisissant donc entre la Centrafrique et Haïti, deux pays dont l'histoire récente présente pourtant des similitudes (4)…

 

Au regard du nombre dérisoire de livres, d'articles, de documents, de films existant sur le sujet, le "Centre-afrique" apparaît comme l'une des principales zones d'ombre du continent africain : un point de fuite plutôt qu'un "centre". Depuis la chute de Bokassa, au fur et à mesure que le pays faisait naufrage, des pans entiers du territoire national (notamment dans le nord et l'est), devenus inaccessibles et incontrôlables, sont retournés à l'espace blanc des Terrae incognitae. Que la République centrafricaine (RCA) soit au centre de l'Afrique, rien n'est moins évident. C'est le paradoxe de la RCA, elle est à la fois au centre - centre géographique du continent - et à la périphérie - en retrait par rapport aux grands circuits économiques et culturels de l'Afrique. Le caractère périphérique de la Centrafrique s'explique en partie par l'enclavement extrême du pays : la quasi-totalité des importations et exportations passent par la route, véritable cordon ombilical, qui relie Bangui au port camerounais de Douala. Il faut dire que les zones frontalières du Soudan et du Tchad sont plutôt périlleuses (impact du Darfour, prédations des rebelles tchadiens et centrafricains, exactions des forces armées centrafricaines, etc.) et le fret sur l'Oubangui négligeable. À l'enclavement de la RCA en Afrique répond celui de Bangui dans la RCA. Double enclavement donc. Capitale déconnectée de la plus grande partie du pays, Bangui a bien du mal à jouer son rôle de centre politique, culturel et économique : ce qui pose bien sûr la question de la souveraineté de l'État sur son territoire, et de son existence même.

 

Une centralité "maudite"

 

L'Afrique centrale partage avec des régions comme l'Amazonie ou la Papouasie un même imaginaire de la forêt "vierge" : les seules voies d'accès à ces "mondes perdus" sont les fleuves et les rivières. Au 19ème siècle, les forêts humides de l'Afrique équatoriale, et le bassin du Congo en particulier (dont l'Oubangui est un affluent), seront ainsi les dernières régions du continent à être explorées, conquises, cartographiées. Remonter le Congo équivaut alors à remonter le cours du temps jusqu'aux premiers âges, ceux d'une humanité et d'une nature préhistoriques. "Continent noir", l'Afrique est taillée dans la nuit : nuit des temps, nuit de l'inconnu, nuit des peaux anthracites. "Des morceaux de la nuit tournés hystériques !", s'exclame, à propos des nègres, l'un des personnages du Voyage au bout de la nuit. Ce que l'on ignore souvent, c'est que l'auteur de ce roman, Céline, travailla lui-même pour une des compagnies concessionnaires qui saignaient la Haute-Sangha (région à cheval sur la Centrafrique, le Cameroun et le Congo). C'est d'ailleurs pour souligner l'infamie de ces compagnies qu'il invente dans son roman la compagnie "pordurière". Pour les explorateurs, colons et aventuriers en tout genre de la fin du 19ème siècle, plus on s'enfonce à l'intérieur de la "Terre d'ébène" (livre d'Albert Londres) plus l'ombre s'épaissit ; en son "cœur" règnent les ténèbres, une sauvagerie immémoriale. La figure du "bon sauvage" cède ainsi la place à celle du sauvage "cruel et sanguinaire", un être bestial qu'il faut pacifier ou réduire : telle est précisément la mission civilisatrice de l'"homme blanc". C'est donc au moment de la montée des impérialismes que se forge l'image "ténébreuse" de l'Afrique centrale, une image qui aujourd'hui encore, dans une certaine mesure, détermine les représentations que nous avons de cette région.

 

Mais la "noirceur" qu'évoque le "cœur" de l'Afrique n'est que l'envers des "Lumières" que les européens prétendaient y propager. "Exterminez toutes ces brutes !", c'est par cet impératif en effet que Kurz, le héros du célèbre roman de Conrad, Au cœur des ténèbres, concluait son rapport sur la "mission civilisatrice de l'homme blanc". Pour Sven Lindqvist (5), les "ténèbres" du centre de l'Afrique sont d'abord celles de pratiques coloniales qui furent génocidaires et dans lesquelles il voit une des généalogies de la "solution finale", de l'extermination des Juifs. C'est seulement à la lumière des ravages de la colonisation et de la traite orientale (razzias et commerce d'esclaves organisés par certains souverains musulmans, notamment le Sultan du "Dar four") que peut se comprendre une des singularités de la RCA : sa démographie dérisoire (environ quatre millions d'habitants pour plus de 600 000 km²). Si l'Afrique Équatoriale Française (AEF) a connu l'une des colonisations les plus violentes c'est parce que, sur le modèle du Congo belge, elle fut entièrement soumise au terrible régime des "grandes concessions" : des compagnies privées étaient chargées de la "mise en valeur" d'immenses territoires, en l'absence quasiment de tout contrôle administratif. Nouvelles entreprises négrières, ces compagnies concessionnaires instituèrent comme mode de gouvernement régulier la chasse à l'homme, le quasi-esclavage des habitants, la prise en otage des familles, les supplices, les massacres. D'où les famines, les épidémies, les migrations et dépeuplements massifs. S'ils dénoncèrent les pratiques prédatrices et sanguinaires de ces compagnies, Albert Londres (Terres d'ébène) et André Gide (Voyage au Congo) ne remirent toutefois pas en question l'entreprise coloniale en elle-même : elle gardait à leurs yeux une légitimité, ce que certains appelleraient aujourd'hui la "valeur positive" de la colonisation. Ce qui, au début du 20e siècle, choquait le plus ces deux écrivains c'était l'échec total de la "mise en valeur" des territoires de l'AEF (6) en regard du développement relatif de l'AOF (Afrique Occidentale Française).

 

La troisième mission de Brazza en Afrique centrale (1905) donna lieu à un rapport très sévère sur les "abus" du système concessionnaire. "Les affaires les plus graves eurent lieu entre la Haute-Sangha et le Haut-Oubangui, parce qu'il y eut collusion entre les agents privés et certains administrateurs : (…) une cinquantaine de femmes et d'enfants pris en otage pour contraindre les hommes à récolter le caoutchouc étaient morts de faim en peu de semaines. Brazza concluait à la généralisation, dans la région visitée, de l'enlèvement des femmes comme le complément naturel de toute répression, et le moyen de contrainte usuel pour réquisitionner des porteurs et faire rentrer l'impôt en nature sur les territoires concédés. (…) dans la concession de la Mpoko, en arrière de Bangui, une nouvelle enquête, en 1906-1907, conclut au meurtre prouvé de 750 hommes et probables de 750 autres" (7). Le rapport de Brazza fut aussitôt enterré - en même temps que son auteur, mort dans des circonstances obscures peu de temps après son retour en France…

 

Bangui et son "double"…

C'est à partir des premiers comptoirs installés sur ses cours d'eau que s'est opérée la colonisation du cœur de l'Afrique. Bangui naît du fleuve Oubangui : le site de la future capitale est choisi en effet en fonction de la navigation et du fret fluvial. Au début, la ville n'est qu'un avant-poste colonial, une sorte de plate-forme logistique servant d'appui à la pénétration française au Centre-afrique : l'objectif géopolitique était de relier les territoires français du moyen-Congo à ceux du Tchad. L'Oubangui sera la matrice non seulement de la capitale mais aussi de la République centrafricaine elle-même. En témoigne le premier nom du territoire centre-africain : "Oubangui-Chari". Aussi la capitale de la RCA et son fleuve forment-ils un véritable "couple" : Bangui (genre féminin) / Oubangui (genre masculin). Un couple ambigu car l'Oubangui offre une surface de réflexion, un miroir aux désirs et aux peurs les plus intimes des habitants.

 

Bangui est une ville vrillée par une fêlure intime, une ville schizo, une ville qui tourne le dos à son double : l'Oubangui. La plus grande partie des habitants fuient le fleuve, rares sont ceux qui s'y baignent ; ils craignent les forces occultes qui l'habitent. On soupçonne les travailleurs du fleuve (piroguiers, pêcheurs, etc.) d'être des Talimbi, d'appartenir à des sociétés secrètes de sorciers qui entraînent leurs victimes sous les eaux pour ensuite les juger, les torturer, les mutiler (articles dans la presse, procès réguliers, cf. thèse d'Aleksandra Cimpric.). Mais les créatures les plus dangereuses de l'Oubangui, parce que les plus séduisantes et les moins tangibles, sont sans doute les Mami wata : des sirènes africaines ayant la "vertu" de procurer richesse et pouvoir (cf. les travaux de Lucie Touya et de Bogumil Jewsiewicki sur Mami Wata dans la culture populaire congolaise). C'est un pacte faustien bien sûr : pour prix de leurs faveurs, elles exigent âmes et corps. Amantes exclusives, d'une jalousie extrême, elle coupe peu à peu leur favori de tout commerce avec les autres humains, y compris leur famille. Et ceux qui trahissent leur amour vampirique, leur "possession" - ce qui arrive nécessairement -, finissent toujours entraînés sous les eaux ou dans les dédales de la folie. On signale en effet des cas fréquents de "transes", de pathologies mentales liées à la "possession par une mami wata". Le "chant" de ces sirènes est irrésistible et les vérités qu'elles délivrent à leurs époux éphémères agissent comme un lent et puissant poison.

 

Mami wata est une figure hybride de l'imaginaire social africain : mi humaine mi animale, mi traditionnelle (héritage des génies des eaux) mi moderne ("vamp" qui adore le luxe, les parfums et bijoux). Cette chimère aquatique a cependant un certain degré d'existence, elle habite les femmes "libres" : ces africaines qui, pour assurer le succès de leurs entreprises, savent exploiter tous les ressorts de la séduction, du "magnétisme animal". Qu'elles soient "prostituées", mondaines ou femmes d'affaires, les "filles" de Mami wata ne supportent plus d'être cantonnées au foyer ou aux champs dans le rôle de l'épouse fidèle et soumise. Sous la surface des eaux oubanguiennes, une ville "invisible", la ville "moderne" des mami wata double Bangui : celles-ci y vivent à l'occidentale dans des villas et voitures climatisées, et ont accès à toutes les nouvelles technologies (téléphones portables, ordinateurs, etc.). Ainsi la vie rêvée des sirènes africaines suscite au cœur de la ville "réelle", une altérité, un écart, une hétérotopie...

 

Territoires et identités en friche

 

Loin d'avoir sa fin en soi, la friche est une réalité éphémère, un état transitoire entre deux labours. La régénération de la terre suppose son abandon aux herbes folles. C'est dans ce "désoeuvrement" cyclique que les nouvelles cultures puisent leur fécondité. Accorder à sa terre un temps de repos, c'est s'accorder à soi-même un temps de réflexion, envisager de nouvelles possibilités : travailler autrement, utiliser d'autres semences, nouer d'autres alliances. Bien qu'elles ne soient pas le fruit d'un choix délibéré, les friches urbaines ne sont pas foncièrement différentes des friches agricoles : l'abandon, l'inculture, le désordre y jouent le rôle de ferments créateurs. Une ville présente toujours des interstices, des fragments d'espace qui échappent au quadrillage des urbanistes et des promoteurs immobiliers, à la bienséance de la vie officielle et licite. Les terrains vagues, les usines désaffectées, les constructions délabrées assurent une sorte de respiration au maillage urbain. Véritables laboratoires sociaux où s'expérimentent souvent de nouvelles façons d'habiter et de construire, de nouveaux usages du monde, ces espaces non-identifiés renouvellent et enrichissent constamment le métabolisme des métropoles. Les artistes occidentaux qui investissent une friche partagent avec les habitants des pays du "Sud" la pratique du squat', du recyclage, de la récup', du détournement, du piratage, du bricolage.

 

Comme nous y enjoint l'anthropologue J.L. Amselme (L'art de la friche), si l'on veut éviter l'écueil de l'afropessimisme (point de vue du manque, du dysfonctionnement, du retard), c'est justement sous l'angle de la "friche" qu'il faut aborder l'Afrique. Prenons le cas des compagnies d'électricité de ce continent. Nombre d'entre elles sont dans une situation catastrophique, au bord du black out (en particulier l'ENERCA, la compagnie centrafricaine). En raison même de la faiblesse de leurs moyens, ces entreprises ont souvent recours à la virtuosité des forgerons locaux pour réparer ou refaçonner certains éléments de leurs turbines et de leurs autres machines. Ce "désordre", cet "abandon" qui règne dans le domaine de l'électricité n'est pas sans évoquer l'espace d'une friche : un espace qui, dans son dénuement même, offre la possibilité d'autres pratiques et savoirs, la possibilité d'une appropriation populaire de la technologie moderne. Les dysfonctionnements du secteur de l'électricité révèlent ainsi la portée et la valeur des savoir-faire des forgerons africains. Aujourd'hui, ces artisans ne se cantonnent plus à la production de houes ou de couteaux de jet : ils ont développé une connaissance des alliages modernes qui leur permet de recycler pistons de boîtes de vitesse, piles, lames de suspension (cf. rapport UNESCO de B. Martinelli sur les forgerons centrafricains). Ces nouvelles techniques hybrides circulent du Cap à Dakar, et en circulant s'enrichissent : on les retrouve même dans certains quartiers des villes européennes.

Tant que les savoir-faire locaux des Africains seront méconnus (que ce soit dans le domaine médical, métallurgique ou agricole) les prétendus "projets de développement" continueront à perpétuer endettement, dépendance et nouvelles formes de colonialisme. L'échec fréquent des transferts technologiques en Afrique n'est pas lié, comme semblent le croire certains hommes politiques français, à une "mentalité" africaine réfractaire au "progrès", mais au contraire à la non prise en compte des savoir-faire africains dans l'élaboration des projets de développement (souvent conçus unilatéralement par des ONG, des institutions internationales, des élites locales déconnectées). Voilà pourquoi l'Afrique doit se "re-centrer" sur elle-même : sur ses savoirs, sur ses techniques, sur ses pratiques, sur ses arts.

 

L'Afrique n'est pas handicapée par son histoire, elle doit au contraire renouer avec elle en réinventant les vastes circulations, synergies, communications que le découpage colonial (et sa taxonomie "ethnique") a, en partie, suspendu. Parce qu'il permet d'aller au devant de l'autre - d'intégrer des éléments extérieurs à partir d'une estime de soi et d'une maîtrise de ses héritages - le re-centrement est dé-centrement. Il ne peut y avoir d'appropriation créatrice des savoirs et technologies modernes qu'à partir d'un "propre", de ce qui nous est le plus propre. Le "centre" de l'Afrique n'existe pas, il est en friche, et c'est une bonne nouvelle. Ce qui existe ce sont les mouvements de centrement-décentrement, les pulsations de chacun des territoires africains, leurs échanges les uns avec les autres, et avec le reste du monde. Le devenir de l'Afrique est "afropolitain" (cf. article Afropolitanisme, Achille Mbembe).

 

Dénètem Touam Bona

Dénètem Touam Bona

 

den2am@yahoo.fr

 

1. Haïti n'existe pas : "1804_2004, deux cents ans de solitude", éd. autrement.

 

2. "Le 24 décembre, des soldats sud-africains ont débarqué aux Gonaives, dans le cadre de leur mission pour préparer la venue du président sud-africain Thabo Mbeky, qui doit assister aux cérémonies officielles du bicentenaire d'Haïti.", Alterpress

 

3. Nom taïno qui rend hommage à la résistance des premiers habitants de l'île, les amérindiens.

 

4. Chose étrange, quelques jours après mon retour en France, Aristide était renversé (29 février 2004) et expédié manu militari, par les français et américains, en Centrafrique ; pays où il avait déjà été nommé prêtre et dont il maîtrise la langue nationale (le sango).

 

5. Exterminez toutes ces brutes : "L'odyssée d'un homme au coeur de la nuit et les origines du génocide européen", éd. Le serpent à plumes, 1998, Paris.

 

6. "Les concessions furent accordées dans l'espoir que les Compagnies "feraient valoir" le pays. Elles l'ont exploité, ce qui n'est pas la même chose ; saigné, pressuré comme une orange dont on va bientôt rejeter la peau vide" in Voyage au Congo, p. 92.

 

7. La Haute-Sangha au Temps des Compagnies Concessionnaires, Catherine Coquery-Vidrovitch

 

 

http://www.africultures.com/index.asp?menu=affiche_article&no=7250

 

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 13:47



 

28 avril 2008 - Les travaux de logistique, ainsi que les activités opérationnelles, avancent bien et respectent le calendrier prévisionnel. Tel est le constat fait par le général d'armée Henri Bentégeat, président du comité militaire de l'Union européenne, lors d'une conférence de presse tenue le vendredi 25 avril dernier à N'Djamena, à l'issue d'une visite des différents sites de l'Eufor Tchad/RCA : FHQs arrière et avancé, de N'Djamena et Abéché, Bataillon multinational centre de Forchana, et site de Goz Beida, où se déploiera le Bataillon multinational sud.

 

En présence du général adjoint au général commandant l'opération européenne - le général de division Boguslaw Pacek, du commandant des forces sur le terrain - le général Jean-Philippe Ganascia, et du représentant militaire de l'actuelle présidence de l'Union européenne - le général Anton Turk, la conférence de presse était l'occasion pour le général Bentégeat, de faire un point de situation sur le déploiement des troupes de l'Eufor sur le terrain.

 

Cette visite avait aussi pour but de renforcer le lien entre le niveau stratégique de l'opération européenne (comité militaire du Conseil de l'UE) et son niveau tactique (sur le terrain). Le général s'est également entretenu avec le Président de la République du Tchad, monsieur Idriss Déby, ainsi qu'avec son Premier ministre, Youssouf Abbas. En particulier, M. le Président lui a affirmé que le sentiment de sécurité s'améliore déjà dans le pays, grâce à la présence des troupes européennes.

 

L'opération militaire européenne Eufor se déploie parallèlement à la Minurcat (mission de police de l'ONU), à l'est du Tchad et au nord-est de la République de Centrafrique. Toutes deux doivent permettre d'assurer la sécurité et la protection de ces zones sensibles, où sont implantés de nombreux camps de réfugiés du Darfour, et de personnes déplacées.

 

Le mandat de douze mois de l'Eufor a débuté le 15 mars 2008. Une éventuelle prolongation au-delà d'un an serait possible, si jugée nécessaire par le conseil de l'Union européenne et si les états accueillant la force en étaient d'accord (Tchad et RCA). Pour autant, les contingents européens sont également déployés sur d'autres opérations, dans les Balkans, en Iraq et en Afghanistan. Selon le général Bentégeat, « ce serait une mauvaise idée d'envisager aujourd'hui une prolongation du mandat de l'Eufor ».

 

Il a également évoqué la façon dont les fonctions de l'Eufor pourraient être assurées, à la fin du mandat, en mars 2009. « Il pourrait s'agir d'un soutien au forces tchadiennes, ou de missions de l'ONU spécifiques. Différentes formules sont envisageables ». Actuellement, 2200 militaires sont sur le terrain. L'Eufor devrait atteindre sa capacité opérationnelle totale en juin, avec 3700 militaires, issus de 18 pays d'Europe.

 

Cynthia Glock

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 15:13




 

  

AFP 27.04.08 | 21h19

 

Le comité préparatoire du "dialogue politique inclusif" entre pouvoir, opposition et rebelles en Centrafrique a remis vendredi son rapport au président François Bozizé, préconisant son organisation le 8 juin au plus tard, a-t-on appris dimanche auprès de ses membres.

 

"A compter de la date de remise du rapport au président de la République, le dialogue politique inclusif devra être organisé dans les 45 jours qui suivent", a affirmé à l'AFP Me Bruno-Hyacinthe Gbiegba, un membre du comité préparatoire qui comprenait des représentants du pouvoir, de l'opposition non armée, de la société civile et des rébellions.

Le dialogue devra s'ouvrir le 8 juin au plus tard, avec au moins 150 participants représentant ces différentes entités, ainsi que les partenaires internationaux.

 

Avant l'ouverture du dialogue, le comité appelle les autorités de Bangui à signer un accord de paix avec la principale rébellion encore active dans le pays, l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), qui a participé à ces travaux préparatoires.

Une amnistie générale pour les combattants et les chefs de ce groupe armé figure également parmi les recommandations du comité, selon les mêmes sources.

 

L'ex-ministre de la Défense Jean-Jacques Demafouth, poursuivi pour "assassinat" par la justice centrafricaine et exilé en France, a pris la tête de l'APRD en mars. L'ancien président Ange-Félix Patassé, renversé par le général Bozizé en mars 2003, est également considéré par Bangui comme un des chefs occultes de la rébellion.

 

Le comité préparatoire a rencontré Ange-Félix Patassé à Lomé (Togo), où il vit en exil.

Selon Me Gbiegba, "l'ancien président souhaite venir à Bangui, mais il demande que des dispositions soient prises pour sa sécurité afin de lui permettre de participer au dialogue".

Le comité préparatoire était présidé par le Centre pour le dialogue humanitaire (CDH), une organisation spécialisée dans la résolution de conflits, dont le siège est en Suisse.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans DIALOGUE INCLUSIF
28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 14:48

 

 

"The success of the National Inclusive Dialogue on Central African Republic crises    depends on its organisation to abroad . Change is the meaning of this Dialogue."     

 

 

Being citizens of a country requires duties and rights. Claiming its will to act as politician deserves patriotism and sense of country interests presevation. Indeed this condition is not only for President of State but also  for all those belong to policymakers Establishment, notably : Lawmakers, Journalists, Professors, Businessmen, Judges and Monks, the elites. Dialogue is the core of democracy and State of Law  To gain stability, security, law and order, economic growth, one thing should be done by politicians : "Talking" or Politics Dialogue". Substantive dialogue, true talking, relevant one.Doing so,brings trust and confidence among citizen by strengthening their devotion to the country institutions.

 

To be simple, politicians have to talk to settle disputes, crises which impede the country since twenty years and destroy all structure and framework of its development. They have to drop out "poison" which causes plight to the country, wishing good for citizens. By politicians, citizens must identify themselves in the way to defend the country common good. It is to say politicians should serve as examples. To reach this purpose talking between them is more important. Such dialogue is a duty for politicians. When politicians refuse talk or say they do not know its advantage ; that means they are not politicians, but enemies of countries. As citizens of Central African Republic unanimously want talk ;  this must be effective, efficient and constructive. The effective talk is Bozizé'slegitimacy.

 

The efficient talk is that of Human Rights in the country. The constructive talk is that where the output allows opposition to play its role as counterpower. By the way, those who are in asilyum abroad should return home. Politicians have to talk seriously. It is compulsory for them to find solutions which avoid the country from war. Politics Dialogue should be sincere. Elite is convened to participate. Citizens believe in this talking. There is no place for failure. Change is the meaning of this Dialogue, an opportunity for Central African Republic to weigh on its future. A better one. This is the way of peace and to invent new Central African Republic.

 



 

La valeur d'un homme politique se mesure par sa capacité à résoudre les difficultés qui s'exposent à lui. Pour dire mieux l'homme politique doit trouver des solutions aux maux qui gangrènent sa société. L'on entend par maux  tout événement qui met à mal le développement du pays et aussi l'épanouissement de ses citoyens. Pour résoudre ces maux, le politique a un outil qui s'avère plus efficace que les armes à feu. L'homme politique doit user du dialogue. Il doit parler. Il doit se parler. Il doit s'entretenir. Et le dialogue est le support incontournable de la démocratie. Dire que l'on est politique et démocrate c'est être patriote et garant des intérêts de l'Etat. Cela ne s'applique pas qu'au Chef de l'Etat. Il concerne aussi tout l'Establishment politique : les Députes, les Professeurs, les Journalistes, les Curés, les Juges et les Hommes d'Affaires. Disons les élites. Et, le dialogue s'impose comme le moyen le plus intelligent et sage pour résoudre les différends. 

 

C'est pourquoi la Centrafrique doit se parler. Elle doit réfléchir sur son mal-être. Lequel la rend aphone et anémique depuis au vingt ans. Bien sûr, dialoguer oui. Mais sur quel sujet. Poser cette question, c'est faire preuve d'ingéniosité. Les politiques doivent débattre de la légitimité de Bozizé. Des Droits de l'Homme dans le pays. Et ce dialogue doit être efficient et constructif pour la Centrafrique. Il faut le comprendre à l'aune de la paix et la sécurité.  Cela dit, le dialogue doit conduire à la préservation des intérêts de l'Etat. Pour ce faire les politiques doivent dire la vérité. Au travers ce dialogue les citoyens exigent des politiques un devoir : celui de créer la confiance. Laquelle pourrait les amener à croire dans les institutions de la République et la restauration de la démocratie. Les politiques doivent se dire : si l'on dialogue, c'est parce que certains ont été des avides, d'autres ont été en proie de la convoitise, et ils ont commis un coup d'Etat. Le dialogue politique est un dialogue vrai, franc et direct. Avec comme centre d'intérêt : la raison d'Etat. L'on dit que la Centrafrique doit changer et en découdre avec les erreurs sombres de son passé douloureux. La nouvelle Centrafrique est à inventer de ce dialogue des politiques.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 14:30

 




 

 










Bangui, 28/04 (PANA) - Les Forces armées centrafricaines ont repoussé, le 24 avril dernier, une attaque lancée aux premières heures de la matinée contre leur base de Ndim par les rebelles de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué publié samedi soir à télévision nationale.


"Nos forces ont mis en déroute les rebelles de l’Aprd, qui ont pris la fuite vers la localité de Kouwon, comptant dans leurs rangs plusieurs blessés graves", a précisé le communiqué.
Le ministère de la Défense affirme également dans son communiqué, s’étonner que l’APRD multiplie les attaques armées, à l’approche de la tenue du Dialogue Politique.

"Le gouvernement voudrait réitérer l’appel sans cesse renouvelé en direction de ce mouvement et invite nos compatriotes de l’APRD à abandonner la voie des armes comme solution au différend entre les fils du pays et à s’engager sur la voie d’un règlement pacifique par le dialogue et la concertation", conclut le communiqué.


La publication de ce communiqué intervient au lendemain de la remise du rapport du comité préparatoire du Dialogue Politique Inclusif, qui a recommandé au gouvernement d’organiser à Bangui dans les 45 jours ces assises pour lesquelles il préconise l’adoption de "mesures sécuritaires et judiciaires" profitant à tous les protagonistes de la crise centrafricaine née de l’existence dans le Nord du pays de plusieurs groupes armés hostiles au pouvoir central depuis juin 2005.






BANGUI -27 avril 2008 11h44 (AFP) L'armée centrafricaine a affirmé dimanche avoir tué sept rebelles ces dernières semaines en repoussant trois attaques de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), la principale rébellion du pays, dans la région de Bocaranga, dans le nord-ouest du pays.

 

"Dans la zone de Bocaranga (à 450 km au nord-ouest de Bangui), tout au long du mois en cours, les vaillants soldats de l'armée centrafricaine ont (...) repoussé une attaque rebelle le 3 avril à Man, faisant trois tués parmi les ennemis", a déclaré le porte-parole des forces gouvernementales, le général Guillaume Lapo.

 

"Puis, le 6 avril, quatre éléments de l'APRD ont trouvé la mort après avoir assailli, dans cette même localité, les Forces armées centrafricaines (Faca) qui ont vigoureusement riposté", a-t-il poursuivi dans un communiqué lu à la radio nationale.

"Enfin, le 24 avril, à l'issue d'une attaque lancée (...) contre Ndim, nos forces ont mis en déroute les rebelles de l'APRD, qui ont pris la fuite (...) comptant dans leurs rangs plusieurs blessés", a-t-il ajouté.

 

Man et Ndim sont deux localités situées à une quarantaine de kilomètres au nord de Bocaranga, près des frontières camerounaise et tchadienne. Le porte-parole militaire n'a pas précisé si ces attaques avaient fait des victimes parmi les Faca. Les rebelles de l'APRD n'étaient pas joignables pour commenter ces affirmations.

 

L'APRD, présente dans le nord-ouest de la Centrafrique en proie depuis 2005 à l'insécurité et aux violences, est la principale rébellion encore active dans le pays. Elle a toutefois élu en mars à sa tête un ex-ministre de la Défense, Jean-Jacques Demafouth, qui a décidé de faire participer l'APRD au comité chargé de préparer, à Bangui, un "dialogue politique inclusif" entre le pouvoir, l'opposition non armée, la société civile et les rebelles.

 

"Alors que les travaux préparatoires du dialogue politique inclusif entrent dans une phase décisive, et en dépit de la main tendue du gouvernement afin de susciter la participation des groupes rebelles à ces assises nationales, l'APRD, après avoir rejeté l'offre d'un accord de paix avec le pouvoir de Bangui, multiplie les attaques contre les positions tenues par les Faca dans le nord-ouest du pays", a déploré le général Lapo.

 

(©AFP /)

 

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 14:25





Santé :

Découverte par le Pr. Mavoungou, l'IM28 est une molecule qui inhibe la réplication du VIH même dans les cas de résistance à l'AZT et au 3TC. Présentée pour la première fois à la 13e Conférence internationale sur le SIDA à Durban, en Afrique du Sud, en juillet 2000, cette découverte d'une grande portée scientifique et médicale a déjà été brevetée et le projet de transformation de cette molécule en médicament commercialisable est en bonne voie.

 

Homme des sciences, délégué général du continent africain au bureau de l'Académie mondiale des sciences et des technologies biomédicales (W.A.B.T) partenaire de l'UNESCO, et auteur notamment de trois brevets d'invention, de 27 formules d'intérêt médical en voie d'homologation et de plusieurs publications scientifiques, le Professeur Donatien Mavoungou fait ici le point sur cette invention qui pourrait être d'un grand apport dans la prise en charge des malades atteint de SIDA.

 

Vous êtes connu comme l’inventeur de l’IM 28 dont le principe actif combattrait à la fois les infections, parmi lesquelles le Sida, et les maladies cardiovasculaires. Qu’en est-il exactement ? Le médicament existe-t-il ? Est-il commercialisé ?


IM28 jouit de trois brevets, le premier a été déposé à l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) en France, puis a été élargi au niveau européen et finalement au niveau mondial. L’IM 28 est une des réponses à la préoccupation de la communauté internationale depuis l’apparition du grand fléau qu’est le Sida. C’est un procédé qui permet à la fois de renforcer le système immunitaire du malade du Sida, de bloquer la réplication du virus du Sida et il comporte bien d’autres propriétés sur lesquelles nous pourrons revenir. C’est donc un médicament, breveté, recommandé pour le malade du Sida peu importe le stade où il se situe. On peut, dès le premier stade de l’infection, administrer le produit aux malades et on arrive même à le rendre indétectable selon les tests disponibles.


S’agissant de la commercialisation, nous avons introduit le dossier scientifique et médical de l’IM28 à la division du médicament du ministère de la Santé du Gabon et nous avons été autorisés à administrer ce médicament aux malades sur la base d’une préparation magistrale. Cela depuis quatre ans et les demandes sont de plus en plus croissantes.

 

 C’est ainsi que nous avons commencé à nous intéresser à la production industrielle de l’IM 28. Ce qui a justifié la création au Canada d’une société dénommée DMB Medic pour la production et la distribution de ce médicament. Nous attendons les résultats de l’appel d’offre que nous avons lancé auprès des financiers, aussi bien au Gabon qu’à l’international, pour sortir le premier lot de l’IM28 qui sera commercialisé sous le nom de Immunor après avoir complété le dossier d’Autorisation de mise sur le marché (AMM).


Quel est le parcours de ce médicament, les premières déductions, les essais cliniques, etc.

On devrait dans ce cas aborder l’antériorité de l’invention, autrement dit comment je suis arrivé à celle-ci. Au terme de mes études universitaires, j’ai débuté, à l’Institut des recherches cliniques de Montréal sou la direction de feu le Pr. Wojciech Novaczynski, un travail sur l’hypertension et sur une hormone dénommée Déhydropiandrostérone (DHEA) qui avait été découverte en 1936 par l’allemand Adolf Friedrich Johann Butenandt, prix Nobel de Chimie 1939 et dont la forme sulfatée a été mise en évidence, en France, par Étienne-Émile Baulieu J’ai donc travaillé sur la S-DHEA en rapport avec les maladies cardiovasculaires.

 

 Par ailleurs, à partir de recherches que j’effectuais sur l’établissement de valeurs et de normes hormonales proprement africaines, j’ai découvert que les infections retentissaient sur le système endocrinien et que ces infections perturbaient le métabolisme de la DHEA et quand sont arrivés les premiers cas de Sida dans notre pays, j’ai comparé les malades du Sida aux séronégatifs par rapport aux taux de la DHEA. C’est ainsi que j’ai constaté que les taux de DHEA étaient effondrés, en rapport avec l’infection au VIH. Aussi ai-je déduit qu’il fallait proposer au malade du Sida une thérapie de substitution consistant à donner à l’organisme ce que le virus détruisait. J’ai découvert avec intérêt que la DHEA, sur la base des travaux scientifiques américains, français et anglais, est un modulateur de la réponse immunologique.

 

Autrement dit, la DHEA stimulait la production de Interleukine 2 (IL2) composante essentielle du statut immunitaire de l’homme. Et, plus tard, nous avons nous-même fait des travaux pour vérifier si la DHEA avait cette capacité d’inhiber la réplication du virus du Sida. Ces travaux ont été confirmés par des travaux américains, anglais, japonais et français. Il fallait alors breveter le produit. Une molécule naturelle n’est pas brevetable, mais l’association de deux molécules peut donner lieu à un brevet et nous avons pensé à l’association avec une substance locale obtenue d’une huile végétale très utilisée dans les diètes et pour le traitement de certaines affections. On découvrira par la suite que cette huile avait des propriétés antiparisitaires, virales et fongiques.


C’est ainsi que l’IM 28 a été mise au point. Je me suis après quoi rendu à Montréal à l’Université Mc Gill en vue de tester l’IM28 dans le laboratoire du Pr. Mc Wainberg qui était alors le président de la Société internationale du Sida. C’est ainsi que pour la première fois, la communauté scientifique internationale mettait la main sur une invention africaine qui était approuvée par les laboratoires occidentaux. Nous avons eu à publier avec Mc Wainberg des travaux à ce sujet et deux de ses étudiants ont incorporé dans leurs thèses des travaux consacrés à l’IM28.

 

Aujourd’hui, nous avons plusieurs publications sur le produit et sur le plan scientifique nous n’avons plus rien à prouver quant à l’efficacité de l’IM28. Après nous être assurés que notre produit n’était pas toxique, nous avons finalement procédé à des essais cliniques dont les résultats étaient très intéressants qui ont d’ailleurs été présentés en 2002 à Barcelone lors de la 14è Conférence internationale sur le VIH Sida. Forts de cela nous avons constitué plusieurs dossiers en vue d’intéresser aussi bien les autorités politiques que scientifiques pour passer de la préparation magistrale à la phase industrielle dans le but de répondre aux besoins des malades à l’échelle planétaire.


Si ce médicament agit sur trois maladies, c’est qu’il va au-delà des antirétroviraux. Ce qui est une découverte majeure pour la prise en charge de ces pathologies qui tendent à devenir endémiques, surtout en Afrique.


Ces trois maladies sont le Sida, la tension artérielle et le diabète. Il faut dire que les maladies cardiovasculaires, d’une manière générale, constituent les plus grandes causes de décès dans le monde et particulièrement en Afrique. Le virus du Sida induit le syndrome métabolique et donc le processus par lequel l’être humain peut devenir diabétique et/ou hypertendu.

 

 Et ce syndrome est aggravé par les antirétroviraux actuellement prescrits. On ne le dira jamais assez : c’est vrai que l’espérance de vie des malades du Sida augmente avec les antirétroviraux mais on ne peut pas occulter les effets secondaires liés à ces molécules. Ce qui est intéressant pour nous c’est d’avoir un complexe bi-moléculaire naturel, dépourvu de toute toxicité, et qui agit comme un antioxydant. C’est-à-dire que s’il est associé aux antirétroviraux d’utilisation classique, on peut prévenir les effets secondaires de ces antirétroviraux.

 

Et, nous avons eu des résultats avec des malades depuis huit ans. Cette synergie entre l’IM28 et les antirétroviraux a été prouvée in vitro dans le laboratoire du Pr. Mc Wainberg et tous ces travaux ont été publiés. Lorsque nous avons fait notre essai clinique, au demeurant complet, nous nous sommes préoccupés de la santé globale du malade.

 

Nous avons vérifié les fonctions hépatique, cardiaque, rénale ainsi que le poids, la tension artérielle, etc. On s’est alors rendus compte que certains malades qui étaient déjà traités pour l’hypertension artérielle et/ou le diabète, ont vu leur tension artérielle ou leur taux de sucre se normaliser beaucoup plus rapidement que par le passé. Avec un petit recul nous avons constaté que la molécule de base contrôle à la fois le métabolisme des sucres et des lipides. C’est pourquoi cette molécule est importante pour les maladies cardiovasculaires. Mieux encore, elle a un rôle régulateur au niveau rénal.


Nous avons donc là un produit qui contrôle la réplication du virus du Sida, renforce le système immunitaire (ce que ne font pas les antirétroviraux), prévient le syndrome métabolique et peut être prescrit contre le diabète et l’hypertension. C’est une invention africaine et nous savons, malgré tout ce qui se dit sur l’Afrique, qu’il existe des ressources financières en Afrique qui peuvent au moins permettre de lancer la première production de l’IM28 afin qu’il soit disponible au plus grand nombre. Je pense que si demain ce produit est disponible en quantité industrielle, on verra comment celui-ci aura contribué à l’augmentation de l’espérance de vie en Afrique. Si ceci est réalisé, connaissant les préoccupations en matière de santé au niveau mondial, je pense que nous sommes en droit de rêver d’être au moins candidat au prix Nobel de médecine.


L’IM28 via la DHEA stimule l’Oxyde nitrique (NO). Nous avons en effet constaté que trois molécules biologiques coopèrent pour le maintien de la bonne santé : la DHEA, l’hémoglobine et l’Oxyde nitrique. La DHEA stimule la production de la NO dont l’hémoglobine est le réservoir, au niveau des cellules endothéliales. Tout comme la DHEA, la découverte de la NO a valu le prix Nobel de Médecine en 1998 à trois chercheurs américains (Robert F. Furchgott, Louis J. Ignarro et Ferid Murad).



Quelle a été l’accueil réservée à l’IM 28 au niveau national ?

 
Cette question me gène un tout petit peu. Il faut dire que j’ai toujours été un peu nationaliste. Même lorsqu’il y a des erreurs, j’essaie toujours de sauvegarder l’image de marque de mon pays. L’évaluation au Gabon de mes avancées scientifiques a d’abord été faite sur une base politique. Je sais tout simplement qu’un scientifique doit être évalué par ses pairs. On doit dire qu’il existe des médicaments qui posent des problèmes.

 

Et lorsqu’on constate des dégâts sur les vies humaines, on retire ce médicament de la vente. Aux Etats-Unis c’est le Food and Drugs alimentation qui se charge de retirer les produits dangereux de la distribution. Dans mon cas, le produit n’avait même pas encore commencé à être administré que la controverse avait commencé. Ce qui est certainement dû à l’absence d’une culture de l’invention. J’ai par exemple entendu dire : « Les blancs n’ont pas trouvé, ce n’est pas lui qui peut trouver. »

 

Mais, on n’oublie que nous allons dans les mêmes écoles que les blancs et nous arrivons parfois à être premiers. Bref ! Je me contente du présent et le présent c’est que le médicament est en pharmacie et il ne pourra plus en sortir, parce qu’il fait ses preuves. Nous avons des demandes en provenance de pays aussi bien africains qu’européens. Et je suis encouragé par de nombreuses coupures de presse et par la considération de la communauté scientifique. Je dois, par exemple, prendre part à la Conférence internationale sur l’Hypertension qui aura prochainement lieu à Berlin et j’ai des travaux qui y ont été acceptés. Tout comme je serais, en juillet prochain, à la Conférence internationale sur l’hypertension chez les noirs à New Orleans aux Etats-Unis. C’est dire que je suis en activité et je suis dans la compétition internationale. Ce n’est pas seulement au Gabon ou pour le Gabon que je suis le Pr. Mavoungou. J’ai des titres universitaires et je me bats sur le plan international pour que le statut de chercheur soit effectivement garanti par des contributions annuelles soutenues dans les conférences internationales appropriées. A ce sujet, depuis 1978, je n’ai pas arrêté de contribuer que ce soit sous forme de participation à des conférences internationales et d’articles ou en tant que conférencier invité.


On devra retenir que j’ai créé au Canada ma propre société. Ce pays ne peut pas accepter la création d’une société pour produire un médicament si ses autorités en la matière n’ont pas apprécié les vertus scientifiques du produit attestés par nos brevets.


Au niveau africain, comment comptez-vous procéder pour le tour de table qui vous permettrait d’avoir un financement en vue de lancer la production de l’IM 28 ? L’usine sera-t-elle en Occident ou en Afrique ?


Dans un premier temps l’usine sera en Occident. J’ai mentionné tout à l’heure la création au Canada d’une société dénommée DMB Medic pour la production et à la distribution de l’IM 28. Pour l’Afrique nous envisageons d’identifier un groupe de financiers qui pourra bénéficier de l’exclusivité de la distribution du produit sur tout le continent. Notre logique est de desservir tous les continents. Nous avons des contacts en Chine, en Amérique du Nord, en Amérique Latine et en Afrique.

 

Nous essayons d’abord de produire le premier lot d’échantillons commercialisables dans leur forme définitive, parce que pour le moment les malades sont traités sur la base d’une préparation magistrale sous la responsabilité du pharmacien et du médecin prescripteur. Nous tenons à respecter les normes internationales, en terme de marketing et d’éthique. Après quoi, nous pourrons faire, si possible, un transfert de technologie vers l’Afrique pour la production de ce médicament sur le continent. Nous avons identifié des capitalistes intéressés et nous attendons leur réaction. Nous en sommes là. Il ne suffit environ que de six mois pour réaliser la production industrielle.


Quel est votre parcours universitaire ? Quels sont vos principaux travaux universitaires ? Ont-ils été publiés dans des revues spécialisées ?

 
Je suis biochimiste de formation, spécialisé en science clinique, notamment en endocrinologie moléculaire, après une thèse soutenue à l’Université Claude Bernard de Lyon. J’ai presque consacré ma vie à l’étude de la DHEA. Je me suis retrouvé à l’Institut des recherches cliniques de Montréal affilié à l’Université Mc Gill et à l’Université de Montréal comme fellow en recherche. Après quoi, j’ai eu un poste d’assistant de recherche à l’Université de la Colombie britannique (UBC) à Vancouver et dans les années 80 j’ai découvert dans un journal que le Gabon s’était doté d’un centre de recherche.

 

J’ai ainsi quitté la faculté de médecine de UBC pour Franceville au Gabon. Mais, auparavant, j’ai séjourné à Paris dans les services du Pr. Étienne-Émile Beaulieu à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et à l’Institut des sciences et techniques nucléaires de Saclay avant de regagner Franceville pour le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF) où j’ai exercé les fonctions de directeur de recherche de 1981 à 1989.

 

Je dirige actuellement le Centre des recherches en pathologies hormonales (CRPH) que j’ai créé en 1995 et qui est un centre de recherche affilié à l’Université des sciences de santé. Je collabore avec la Fondation Jeanne Ebori, où le CRPH est implanté, du fait que cette structure hospitalière m’envoie des demandes d’examens. Nous comptons, sur la base de protocoles à établir, collaborer avec cette fondation, et pourquoi pas avec les autres formations sanitaires, pour promouvoir la recherche médicale dans notre pays.

 

27-04-2008    Source : Gaboneco.com
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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 14:22

 



 

Diplomatie

 

LE MONDE | 26.04.08 | 14h03  •  Mis à jour le 26.04.08 | 14h14

 

Comme deux vieilles connaissances fatiguées l'une de l'autre, l'Afrique et la France ne se comprennent plus. Non seulement Paris perd pied sur le continent noir, mais son image se dégrade. Objet de débat depuis quelques années, cette réalité est désormais officiellement reconnue et préoccupe le sommet de l'Etat. Multiforme, le constat est dressé dans un ensemble de télégrammes rédigés à la demande du Quai d'Orsay à l'automne 2007 par 42 ambassadeurs en poste en Afrique, et dont Le Monde a pris connaissance. Pareil état des lieux tend à plaider en faveur de la "rupture" dans la politique de la France en Afrique promise par Nicolas Sarkozy. "Rupture" que des proches du président français semblent remettre en cause.

 

L'image de la France "oscille entre attirance et répulsion dans nos anciennes colonies, au gré du soutien politique ou des interventions, militaires notamment, dont ont fait l'objet ces pays", constate un télégramme de synthèse. "La France n'est plus la référence unique ni même primordiale en Afrique. Les Français ont du mal à l'admettre", ajoute un diplomate qui a participé à ce travail. A l'entendre, tout se passe comme si le temps s'était arrêté : les Africains "jugent la France à l'aune des travers du passé alors que Elf, c'est fini".

 

De leur côté, les Français ignorent que les Africains entrent dans la mondialisation "plus vite qu'on ne le croit" et sont désormais courtisés par tous les pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et par les Etats-Unis. "Loin de la pensée misérabiliste, (...) les progrès accomplis par l'Afrique sont importants et largement sous-estimés par l'opinion et les observateurs", estime le document, élaboré pour tenter de remédier à l'effet désastreux produit par le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar en juillet 2007.

 

Le soutien apporté par Paris à des potentats africains est l'une des composantes de ce désamour. La présence de bases militaires "alimente le fantasme d'une France qui n'agit qu'au profit de gouvernements iniques et pour des causes opaques", alors que la situation dans les pays en question (Gabon, Cameroun, Tchad et Congo) est plutôt meilleure que dans d'anciennes colonies britanniques, estiment les responsables français, qui citent le Zimbabwe. "On nous reproche à la fois de trop intervenir et de lâcher l'Afrique. Quoi qu'on fasse, on a tort", résume l'un d'eux. La voracité prêtée à la France en matière d'exploitation des ressources naturelles pèse aussi. Là encore, l'idée selon laquelle Paris tire toutes les ficelles dans ses ex- colonies relève du leurre, assurent les diplomates, puisque les principaux intérêts français se situent en Afrique anglophone. Le Nigeria et l'Afrique du Sud concentrent la moitié des échanges français avec le continent. L'Afrique ne pèse d'ailleurs que pour 0,5 % dans le commerce extérieur de la France, contre 40 % en 1957.

 

Les Africains francophones ont "l'impression d'être délaissés, voire de ne pas être payés en retour par une France en repli (immigration, visas, réduction de l'aide, traitement des anciens combattants)", assènent encore les télégrammes, pointant "le risque réel que les jeunes générations se détournent de la France". L'ennui est que la France n'a plus les moyens de ses ambitions. Son immense réseau de coopérants a presque disparu et elle ne maîtrise qu'un tiers du volume de son aide, le reste se partageant entre la réduction de la dette et l'aide distribuée via l'Union européenne. En conséquence, les réalisations françaises sont mal identifiées et moins visibles que les immenses stades ou palais des congrès construits par les Chinois. Certaines ambassades vont jusqu'à plaider pour une dé-communautarisation des budgets. Le dépit africain se nourrit aussi du rejet d'une France "donneuse de leçons", insistent les diplomates, qui constatent aujourd'hui les "dégâts durables" produits par l'affaire de L'Arche de Zoé.

 

Un fossé s'est ainsi creusé entre Français et Africains. Les premiers voient les seconds comme "des gens pauvres parce que corrompus, à qui la France doit dire ce qu'ils doivent faire". En miroir, domine en Afrique la vision d'"une France frileuse, doutant de ses intérêts, méfiante à l'égard de la jeunesse africaine". Ce décalage se double d'une identification nouvelle facilitée par Internet, le portable et le satellite : "Quand les banlieues françaises flambent, la jeunesse d'Afrique se sent maltraitée."

 

Confrontée à cet inquiétant tableau, la France dispose d'atouts, notamment de sa langue, qui fait l'objet d'une "terrible demande", et d'une "connaissance irremplaçable du terrain". Paris doit "avouer ses intérêts en Afrique", liés aux enjeux du développement, de la sécurité et de l'économie, et négocier avec "des partenaires à part entière". "Nous devons cesser de traiter les pays francophones comme "nos Africains"", résume un diplomate.

 

La modestie et la sobriété nouvelles du discours prononcé par le président Sarkozy au Cap (Afrique du Sud), le 28 février, résulte directement du constat dressé par les diplomates. Là où, à Dakar, M. Sarkozy avait multiplié les mises en garde péremptoires, il a affirmé au Cap que "les Africains en ont assez de recevoir des leçons de morale" et annoncé la révision des accords de défense avec les Etats africains. Ce nouveau discours a été largement inspiré par la cellule diplomatique de l'Elysée et le Quai d'Orsay, alors que celui de Dakar était né de la plume d'Henri Guaino, conseiller spécial de M. Sarkozy.

 

Mais la querelle d'influence à propos du bien-fondé d'un aggiornamento de la politique française en Afrique n'est pas close pour autant. Le remplacement de Jean-Marie Bockel, secrétaire d'Etat à la coopération, coupable d'avoir mis en cause la gouvernance du Gabon et du Congo, pays "amis de la France", avait déjà reflété un retour aux vieux réflexes. Le choix de Libreville (Gabon), le 10 avril, comme première destination africaine par son successeur, Alain Joyandet, le confirme. Le chef de cette délégation venue clore en grande pompe la fâcherie franco-gabonaise dans le bureau du président Bongo n'était autre que Claude Guéant. Le secrétaire général de l'Elysée a ainsi confirmé sa préférence pour une gestion nettement plus classique des affaires africaines.

 

Philippe Bernard

 

Article paru dans l'édition du 27.04.08

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans FRANCE