
BANGUI - 08 novembre 2008 14h43 (AFP) - Le "Dialogue politique inclusif", qui
doit rassembler pouvoir, opposition, rébellions et société civile dans un large forum pour sortir la Centrafrique de la crise politique et ramener la paix, se tiendra du 5 au 22 décembre, a
appris samedi l'AFP auprès de la présidence.
Le président François Bozizé a fixé la date lors d'une réunion convoquée à cet
effet avec les corps constitués de l'Etat et le corps diplomatique. La rencontre devrait se tenir à Bangui.
Initialement fixé au 8 juin, le forum avait été reporté à plusieurs reprises en
raison de nombreux désaccords soulevés par des mouvements rebelles et l'opposition notamment sur la loi d'amnistie et la composition du comité d'organisation.
Cette composition a été revue dans un décret présidentiel daté de vendredi, mais
dévoilé samedi lors de la réunion, alors que la loi d'amnistie devrait être revue dans les prochains jours.
La Centrafrique, pays enclavé figurant parmi les plus pauvres de la planète, est
en proie depuis 2005, année de l'élection du président Bozizé, à l'insécurité dans le nord, où groupes rebelles, "coupeurs de routes" et soldats gouvernementaux commettent de nombreuses exactions. Le pays fait aussi face à une grave crise financière et
sociale.
La tenue du Dialogue "est une bonne nouvelle: c'est un grand pas vers la paix", s'est réjoui Jean-Jacques Demafouth, président du principal mouvement de rébellion, l'Armée
populaire pour la restauration de la démocratie (APRD).
"Il faut le reconnaître, pour une fois le président Bozizé a posé un acte positif, une action vers la paix", a
assuré l'opposant, joint depuis Libreville au téléphone en France où il est réfugié.
L'Union des Forces vives de la Nation (UFVN), principale coalition de
l'opposition, réclamait plus de place au sein de ce comité pour participer au Dialogue.
Selon les nouvelles décisions, le Comité d'organisation passe de 15 à 19
membres, l'UFVN dispose désormais de trois représentants contre un précédemment. Les groupes "politico-militaires" (rebelles) auront deux membres au lieu d'un. La société civile gagne aussi un
membre alors que le pouvoir passe de 10 à 9 membres.
Le président a également promis des retouches à la loi d'amnistie promulguée
mi-octobre et dont plusieurs mouvements rebelles dont l'APRD réclamaient la révision.
Selon une source au palais présidentiel, les modifications feront "l'objet d'une concertation dans le cadre du Comité de suivi des accords de Libreville prévue le 18 novembre dans la
capitale gabonaise" entre le pouvoir, l'opposition et les mouvements rebelles.
"Nous faisons confiance au médiateur le président (gabonais) Omar Bongo pour qu'on trouve une solution sur cette loi d'amnistie lors de la réunion de Libreville le 18
novembre. Nous allons vers la paix", a encore commenté M. Demafouth.
L'idée du Dialogue Politique Inclusif avait été lancée en 2007. Un genre de
"feuille de route" avec de nombreux préalables avaient été mis en place par un comité rassemblant des
représentants de toutes les parties. Il fallait notamment que chaque rébellion signe des cessez-le-feu avec le gouvernement avant de signer "un accord global de paix", qui a finalement été trouvé le 21 juin à Libreville.
Il a été signé par l'APRD et l'Union des forces démocratiques pour le
rassemblement (UFDR) de Djanib Grebaye. Des réunions de comité de suivi ont depuis eu lieu périodiquement dans la capitale gabonaise.
Début novembre, un chef d'un groupuscule rebelle, le capitaine Abacar Sabone,
président du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice (MLCJ), avait estimé que "de nombreux groupes rebelles étaient "écartés" du processus de paix et qu'ils
"continueraient la lutte armée".
Centrafrique : le dialogue politique inclusif aura lieu du 5 au 22 décembre
YAOUNDE, 9 novembre (Xinhua) -- Le président centrafricain François Bozizé a annoncé samedi que le dialogue politique inclusif rassemblant les rebelles, l'opposition, la société
civile et le gouvernement aura lieu du 5 au 22 décembre à Bangui pour établir les bases d'une paix durable et définitive, a rapporté dimanche la radio Africa N°1.
Les acteurs doivent se retrouver la semaine prochaine à Libreville devant le médiateur le président gabonais Omar Bongo Ondimba pour baliser la voie de ce
dialogue initialement fixé au mois de juin et renvoyé à plusieurs reprises à cause de désaccords sur la loi d'amnistie générale exigeant la déposition des armes des
rebelles.
D'après les nouvelles décisions de Bozizé, le Comité d'organisation du dialogue sera composé de 19 membres au lieu de 15. L'Union des Forces vives de la
Nation (UFVN), principale coalition de l'opposition, dispose désormais de trois représentants contre un précédemment.
Les groupes "politico-militaires" des rebelles auront deux membres au lieu d'un. La société civile gagne aussi un membre alors que le pouvoir aura 9 membres
au lieu de 10.
Jean-Jacques Demafouth, président du principal mouvement de rébellion l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), qui se réfugie en
France, a indiqué que la tenue du dialogue "est une bonne nouvelle", selon les reportages des agences.
Ndlr Centrafrique-Presse : Pourquoi le pouvoir en place doit-il être représenté par une dizaine de membres dans le comité
d'organistion du DPI contre une portion congrue réservée à l'opposition armée et non armée ? Pourquoi l'UFVN toute seule doit être représentée par trois membres contre deux seulement aux
mouvements armés ? Pourquoi c'est Bozizé et l'UFVN seuls qui doivent fixer le calendrier du DPI ?