Bangui, 12 novembre 2008 (Reuters) - Quatorze soldats gouvernementaux ont été tués dans une embuscade tendue par des rebelles dans le nord-ouest du Centrafrique, aux confins de la frontière
tchadienne, annoncent les autorités.
Le préfet de l'Ouham, le général Gabriel Baipo, a indiqué à Reuters à Bossangoa, à 200 km au
nord de Bangui, que l'attaque s'était produite mardi soir non loin de la localité de Sido, proche du Tchad.
Il a imputé cette embuscade à l'Armée populaire pour la restauration de la
république et de la démocratie (APRD), l'un des groupes insurgés qui mènent une guerre de faible intensité contre le gouvernement du président François Bozizé.
De son côté, le ministère de l'Intérieur a mis en cause, dans un communiqué, le
Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC) d'Abdoulaye Miskine, un ancien proche de l'ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé, renversé en 2003 par un coup d'Etat
militaire.
A Bangui, les porte-parole de l'ARPD et du FDPC ont déclaré n'avoir aucune
information particulière sur cette embuscade et tout ignorer de leurs auteurs.
Le communiqué du ministère de l'Intérieur ne fournit aucun chiffre de victimes.
Les familles des victimes, citées par les médias centrafricains dans la capitale, parlent quant à elles de 13 morts dans les rangs de l'armée.
TOURNÉE MINISTÉRIELLE ANNULÉE
Le nord de l'ancien territoire français de l'Oubangui-Chari, enclavé au coeur du
continent, connaît un regain d'activité rebelle depuis que le gouvernement de Bangui envisage de tenir en décembre un dialogue national visant à mettre fin à des années d'instabilité et de
violence.
Le ministre de la Justice, Thierry Maleyombo, qui devait se rendre en visite à
Sido et dans d'autres secteurs au nord de Bossangoa, a annulé son déplacement.
Cette embuscade intervient alors que des émissaires du président François Bozizé
effectuent une tournée dans le nord du pays pour expliquer aux populations les difficultés à mettre en place un accord de cessez-le-feu signé au mois de juin.
Depuis le début du mois d'août, cet accord entre le gouvernement et les rebelles
est mis à mal, les insurgés et les représentants de l'opposition ayant quitté la table des négociations sur la question de l'amnistie des insurgés.
L'armée a signalé une reprise des attaques commises par l'APRD qui avait pris
les armes peu après le renversement de Patassé par Bozizé en 2003.
Un petit détachement de la force européenne Eufor stationnée dans l'est du Tchad
pour protéger les réfugiés venant du Darfour soudanais est déployé dans l'extrême nord-est du Centrafrique où opèrent les rebelles de l'UFDR.
Version française Pierre Sérisier et Jean-Loup Fiévet
Centrafrique
au moins 13 militaires tués dans une embuscade

BANGUI 12/11/2008 (AFP) — Au moins 13 militaires centrafricains ont été tués mardi dans une embuscade tendue par des rebelles présumés à Kabo, près de la frontière avec le Tchad et à 400 km
environ au nord de Bangui, ont affirmé mercredi à l'AFP des membres de leurs familles.
Le ministère centrafricain de la
Défense a confirmé l'attaque dans un communiqué diffusé à la radio, en indiquant que "des militaires
centrafricains ont été tués", mais n'a pas fourni de bilan.
Selon des membres de leurs familles
qui ont affirmé avoir été informés par des militaires joints sur place, les militaires revenaient à leur base à Kabo après une mission effectuée près de la frontière tchadienne. Ils sont tombés
dans l'embuscade et n'ont pas eu le temps de riposter aux tirs.
Les dépouilles des militaires tués
n'avaient pas encore été transportées mercredi à Bangui, où de nombreuses personnes affluaient à la morgue de l'hôpital communautaire.
Dans son communiqué, le porte-parole
du ministère de la Défense, le général Guillaume Lapo, a affirmé que l'unité militaire basée à Kabo s'était rendue dans la localité de "Moyenne Sido pour une mission de routine".
Sur le chemin du retour, elle est
tombée "dans une embuscade dressée par les rebelles du FDPC (Front démocratique du peuple centrafricain)
d'Abdoulaye Miskine au village de Nobandja, à 18 km de Moyenne Sido où ils ont séquestré des transporteurs", a expliqué le porte-parole.
"Des militaires centrafricains ont été tués et un véhicule mis hors d'usage", a-t-il ajouté, sans donner d'autres détails.
L'Armée populaire pour la
restauration de la démocratie (APRD), principal mouvement de rébellion en Centrafrique, a assuré à l'AFP qu'elle n'était pas impliquée dans cette attaque.
Les auteurs ne sont pas "des hommes de l'APRD. (...) On ne sait pas qui a fait ça, quel groupe...", a déclaré son président, Jean-Jacques
Demafouth, joint en France depuis Libreville.
"C'est gros, mais je ne pense pas que cela mette en péril le +Dialogue inclusif+", a commenté M. Demafouth, en référence au forum devant rassembler pouvoir, opposition, rébellions et société civile pour
sortir le pays de la crise et y ramener la paix.
Initialement fixé au 8 juin, ce
forum a été reporté à plusieurs reprises en raison de nombreux désaccords soulevés par des mouvements rebelles et l'opposition, notamment sur la loi d'amnistie devant concerner tous les acteurs
centrafricains.
La semaine dernière, le président
centrafricain François Bozizé a annoncé que le "Dialogue inclusif" se tiendrait du 5 au 22 décembre.
La Centrafrique, pays enclavé
figurant parmi les plus pauvres de la planète, est en proie depuis 2005, année de l'élection du président Bozizé, à l'insécurité dans le nord où groupes rebelles, "coupeurs de routes" et soldats gouvernementaux commettent de nombreuses exactions. Elle fait aussi face à une
grave crise financière et sociale.
Début novembre, un chef d'un
groupuscule rebelle, le capitaine Abacar Sabone, président du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice (MLCJ), avait estimé que "de nombreux groupes rebelles étaient "écartés" du processus de paix et qu'ils "continueraient la lutte armée". Selon lui, le FDPC faisait partie de ces mouvements.
Le gouvernement centrafricain dénonce les velléités
guerrières du FDPC
APA Bangui 2008-11-12 (Centrafrique) Le gouvernement centrafricain a dénoncé
l’attitude guerrière du Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), le mouvement politico-militaire d’Abdoulaye Miskine qui a tendu une embuscade à une unité des Forces armées
centrafricaines (FACA) au village de Nobandja, situé à 28 km de Moyenne Sido.
«Cet esprit va t-en guerre est destiné à
boycotter le processus en cours et entraîner le peuple centrafricain dans un affrontement fratricide», a indiqué le ministère de la défense
nationale, dans un communiqué de presse diffusé par la radio nationale.
Le communiqué ajoute que des militaires de l’armée nationale ont trouvé la mort dans cette embuscade, sans en indiquer le
nombre, tandis qu’a été mis hors d’usage un véhicule utilisé par l’unité des FACA basée à Kabo, qui a été attaquée au cours d’une mission de routine dans cette localité où le mouvement
d’Abdoulaye Miskine aurait également séquestré des transporteurs.
«Au moment où le peuple centrafricain, épris de paix, cherche voies et moyens pour se réconcilier à tout prix avec lui-même, à travers le dialogue politique
inclusif dont les conditionnalités ont été suivies et honorées de bout en bout par les autorités de Bangui, cet assassinat lâche, perpétré contre des militaires (…) dénote l’inconstance du FDPC
et de ses dirigeants irrespectueux de leurs engagements», poursuit le texte.
Des militaires tués dans une
embuscade

par RFI
Article publié le 12/11/2008 Dernière mise à jour le 12/11/2008 à 13:51
TU
L'attaque contre des militaires à la frontière avec le Tchad au nord de la Centrafrique, est survenue alors que le président François Bozize a annoncé l'ouverture
d'un dialogue politique en décembre. Les hommes d'Abdoulaye Miskine, le chef du Front démocratique du peuple centrafricain, sont à l'origine de l'attaque.
Alors qu'ils approchaient du village de Nobandja, les rebelles du Front
démocratique du peuple centrafricain (FDPC) ont lancé une roquette sur le véhicule des militaires, tuant ses occupants sur le coup. Ces derniers n'auraient pas pu
riposter.
Le ministère de la Défense ne fait état d'aucun bilan chiffré. Mais
selon les familles de militaires, jointes par téléphone depuis Bangui, au moins treize soldats seraient morts dans l'attaque. Abdoulaye Miskin, le chef du FDPC, reconnaît que
ses hommes sont bien à l'origine de cette embuscade mais affirme ne pas leur avoir donné l'ordre d'attaquer l'armée nationale.
Le leader du FDPC, qui vit à Tripoli, ne semble pas contrôler les
agissements de ses hommes sur le terrain. Selon une source diplomatique, les rebelles étaient en train de racketter un convoi de transporteurs quand ils ont été surpris par
l'armée.
Cette embuscade a provoqué la colère du ministère de la Défense, qui a dénoncé
les velléités de provocation de la part de certains groupes armés. L'incident survient alors que le Président François Bozizé a annoncé son intention d'organiser, du 5 au 22 décembre, un dialogue
politique inclusif à Bangui. Depuis cette annonce, plusieurs groupes armés s'agitent au nord et au nord-est de la Centrafrique.
Centrafrique : Embuscade contre un détachement des Forces Armées Centrafricaines (FACA)
BANGUI, République Centrafricaine, 12 novembre 2008/African Press Organization (APO)/ — Le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Centrafrique (BONUCA),
condamne vigoureusement l’embuscade menée le mardi 11 novembre 2008, par des éléments du FDPC, contre un détachement des Forces Armées Centrafricaines (FACA), en mission de routine dans le Nord
du pays.
Cette attaque, lâche, qui a coûté la vie à une dizaine de soldats de l’armée nationale, fait suite à une attaque similaire,
menée par des éléments de l’UFDR, à Sam Ouandja, le dimanche 10 novembre 2008.
Ces actes sont contraires à l’esprit des Accords de Paix de Birao, de Syrte et de Libreville.
Le Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Centrafrique met en garde toutes les factions
armées, contre de tels actes répréhensibles et invite tous les mouvements politico-militaires au respect scrupuleux du cessez-le-feu, recommandé par les Accords de Paix.
Il les invite, en conséquence, à plus de retenue en vue de la mise en œuvre effective desdits accords et de favoriser ainsi la
bonne tenue du Dialogue Politique Inclusif, souhaité par tous.
SOURCE : BONUCA, NATIONS UNIES
Ndlr Centrafrique-Presse : Les tragiques événements de Kabo viennent hélas prouver que la stratégie de la fuite en avant adoptée par l’UFVN ainsi que
Bozizé et sa clique, n’est pas bonne. Les voilà rattrapés par la réalité du terrain. Le dialogue doit être inclusif sinon ce sera un dialogue au
rabais et de dupes qui ne règlera aucun problème. Et la paix tant recherchée n’aura pas lieu de sitôt. Tant que certains fils du pays parmi en particulier ceux qui ont pris les armes et regagné
le maquis pour faire prévaloir des revendications politiques, seront arbitrairement mis de côté, le sang des Centrafricains continuera malheureusement de couler pour rien et la paix sera un vain
mot.