
UNION DES FORCES VIVES DE LA NATION
Pour le renouveau Démocratique
DECLARATION SUR LE RETARD DANS LES PREPARATIFS DES ELECTIONS DE 2010
Réunie en sa
séance hebdomadaire ce mercredi 15 avril 2009, l’Union des Forces Vives de la Nation a passé en revue les différents points relatifs aux préparatifs des élections Générales de 2010. Elle s’est
penchée notamment sur le fonctionnement de cet organe de surveillance et de contrôle qu’est le Comité de Suivi du Dialogue Politique Inclusif pour s’étonner des conditions dans lesquelles il
travaille. Elle s’est inquiétée par ailleurs du retard pris par le Gouvernement dans la présentation à l’Assemblée Nationale des Projets de loi, objets des recommandations dont l’exécution est
pourtant enfermée dans un détail précis.
Après débats, l’Union des Forces Vives de la Nation rend publique la déclaration suivante :
Au sortir du
Dialogue Politique Inclusif tenu à Bangui du 08 au 20 décembre 2008, le Peuple centrafricain, épris de Paix, de Justice et de Liberté s’était mis à espérer secrètement la fin définitive des
guerres fratricides, des braquages, des exécutions sommaires et extrajudiciaires, de la mort par la faim, de l’exclusion sur fond du tribalisme viscéral et militant. Peine perdue ! C’était
sans compter sur le fait que tous ces maux insupportables tiennent d’un « Système politique indécrottable et pervers » qui, même « groggy debout », s’emploie encore et
toujours à faire des victimes, jusqu’à son élimination politique radicale.
En effet, comment expliquer autrement l’installation du Comité de Suivi du Dialogue Politique Inclusif dans des locaux
exigus mettant mal à l’aise les Membres de ce très Haut Organe qui ne peuvent pas accomplir correctement et dans les délais prescrits, les importantes missions qui leur sont confiées ?
Comment expliquer par ailleurs le retard que prend le Gouvernement dans le dépôt à l’Assemblée Nationale, des différents projets de loi relatifs à l’organisation des élections générales, alors
que depuis la fin du DPI (plus de quatre mois), le Gouvernement est saisi de ces dossiers et qu’il sait que la session parlementaire de mars 2009 tire à sa fin ?
Pour permettre à chaque Centrafricaine et à chaque Centrafricain de juger par lui-même le comportement du Gouvernement et
de tirer en son âme et conscience les conclusions politiques qui s’imposent, l’Union des Forces Vives de la Nation rappelle les grandes Recommandations traitant des élections générales de 2010
(Municipales, Législatives, Présidentielles), avec cette obligation que ces Recommandations doivent toutes prendre corps au plus tard, Fin 2009.
1° Mise en place d’un Comité ad hoc composé des entités représentées au DPI avec l’assistance des experts internationaux, chargé de la révision du Code électoral, en vue de son adaptation aux
dispositions constitutionnelles ainsi qu’aux exigences sécuritaires des candidats.
2° Mise en place d’une Commission Electorale Indépendante composée des entités représentées au DPI avec l’assistance des experts internationaux.
Vu la gravité de la situation sécuritaire et politique qui laisse entrevoir le basculement du pays dans des rébellions
récidivantes plus meurtrières qu’avant, l’Union des Forces Vives de la Nation prend ses responsabilités et relève sans équivoque la désinvolture caractérisée du Ministre de l’Administration du
Territoire chargé de la Décentralisation, absent de Bangui depuis deux semaines, en mission de vérification et de restructuration du KNK (pour ce qui en reste), ALORS QUE CE MINISTRE EST LE PRINCIPAL ARTISAN DE LA MISE EN APPLICATION DES RECOMMANDATIONS SUSVISEES, ANNONCIATRICES DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE EN
CENTRAFRIQUE.
Enfin, pour la sérénité de la réflexion et du jugement de chaque Centrafricaine et de chaque Centrafricain sur le peu
d’entrain qu’affiche le Gouvernement dans la mise en application des Recommandations du DPI, l’Union des Forces Vives de la Nation rappelle opportunément quelques dates du calendrier
électoral :
1° Le mandat du Président de la République actuel expire le juin 2010 à minuit (Article 24 de la Constitution)
2° L’élection du nouveau Président de la République intervient 45 jours au moins ou 90 jours au plus tard, avant le terme du mandat du Président en exercice (Article 24 dernier alinéa de la
Constitution)
3° La Commission Electorale Indépendante doit être mise en place 90 jours au moins avant le scrutin (Article 19 alinéa 2 du Code électoral)
4° Les résultats de l’élection présidentielle sont proclamés par la Cour constitutionnelle 15 jours au plus tard, après le scrutin (Article 25 de l Constitution)
5° L’investiture par la Cour constitutionnelle du Président de la République élu, intervient dans un délai de 45 jours au plus tard, après que la Cour constitutionnelle ait vidé le contentieux
électoral (Article 25 alinéa 2 de la Constitution)
En tenant compte de ces données tirées pour l’essentiel de la Constitution, cette Loi Fondamentale qui lie tout le monde y compris le Chef de l’Etat, à peine de forfaiture punissable par la Haute
Cour de Justice, l’Union des Forces Vives de la Nation,
1° Dénonce avec la plus grande fermeté le laxisme qui caractérise le Gouvernement dans l’application des Recommandations consensuelles et pertinentes du Dialogue Politique Inclusif ;
2° Dénonce le POUVOIR EN PLACE qui, sentant sa fin prochaine, excelle dans de grossières manœuvres visant à créer à terme un VIDE JURIDICO-INSTITUTIONNEL en 2010 pour se maintenir éternellement aux commandes de l’Etat, à l’instar de ce
qui se passe sous d’autres cieux d’Afrique ;
3° Dégage toutes ses responsabilités dans tous les dérapages qui s’annoncent à l’horizon ;
4° En appelle à tous les Démocrates de l’Intérieur et de l’Extérieur pour conjurer à jamais ce projet funeste et machiavélique du : « J’Y SUIS,
J’Y RESTE » que concocte sous le manteau, un régime qui tombe, comme une fatalité.
Fait à Bangui, le 15 avril 2009
Pour l’Union des Forces Vives de la Nation
Le Coordonnateur
Me Henri POUZERE