
Lorsque les fondements de la nation sont ébranlés en ce qu’elle a de plus chère, faisant le lit d’une rampante immoralité, la nation agonisante, peu à peu…meurt. Cette immoralité qui est cultivée
puis entretenue par les différents gouvernants au fil des années a fini par se propager pour contaminer toutes les couches sociales de la population. Ainsi donc, elle consacre la victoire du vice
sur la vertu. Avec elle, demeure, le risque de voir disparaitre tout un peuple, toute une tradition, toute une nation par effacement de la mémoire collective. Il en a été ainsi à travers
l’histoire des hommes, des civilisations et du dessein des nations.
Le Centrafrique, une nation véritablement menacée dans ses fondements
Après l’échec du projet fédérateur impulsé en son temps par feu Barthélémy Boganda en la tentative pour l’édification d’une grande république centrafricaine, sa portion congrue, ancien territoire
de l’Oubangui-Chari est à présent menacée physiquement de disparition après avoir été relativement érigée en état-nation. Par sa position géopolitique et les nombreuses richesses notamment les minerais stratégiques dont elle est porteuse et qui l’expose désormais à toutes les convoitises en ce temps de crises et de toutes les
incertitudes. La belle et très convoitée nation centrafricaine est aujourd’hui menacée de toute part dans le nouvel ordre mondial qui se dessine.
Elle est menacée aussi bien par des forces endogènes autodestructrices dont la responsabilité nous incombe par un manque chronique de vision des
gouvernants que par des forces exogènes quelques fois indépendantes de notre volonté. Ces forces contre la nation centrafricaine, ne profitent
t’elles pas de la défaillance de l’état des lieux qui est due à notre incapacité à nous organiser ? Ne ferions-nous pas la même chose à la place de ces forces prédatrices derrières
lesquelles se cachent des états forts ? Ne nous appartient-il pas de transcender nos divergences, nous organiser pour trouver des parades afin de mieux contrer ces forces ? L’immédiateté et la gravité de la situation ne nous oblige t’elle pas à faire bloc afin de mieux résister ? Mais avant cela, ne devrions-nous pas d’abord
et avant tout faire le ménage dans notre maison, autrement dit dans la nation centrafricaine en péril ?
A l’exception de la république du Congo dont la population est aussi faible que la nôtre, néanmoins riche de son pétrole et d’un désenclavement heureux, l’état centrafricain est encerclé de part
et d’autre de pays qui peuvent être considérés relativement comme de « grandes puissances » tant au niveau de leur population respective que de leur richesse. Cette réalité démontre à quel point l’état centrafricain est fragile. Ne
nous recommande t’il pas ici et maintenant l’arrêt de toute les hostilités pour sauvegarder la nation plus que jamais en péril ?
Cette proximité avec ces états aux potentiels supérieurs aux nôtres ne nous obligent t’elle pas à adopter le principe de précaution malgré le fait que nous entretenons des
relations relativement cordiales et fraternelles ? « Qui aime la paix, prépare la guerre » dit-on. S’il est vrai que nous devons
résonner désormais à l’heure des grands ensembles et pour une question de survie en termes d’unité africaine, il n’en demeure pas moins que le panafricanisme n’aura un sens que si elle se fait sur la base d’état-nation saine. Cette unité ne peut que se faire par consentement, par négociation, par étape
dans des projets communs et non d’une manière globale et directive. Tant, les spécificités sont nombreuses et variées. Ces strates que sont ces différents états-nations doivent se regrouper sur
la base et seulement sur la base d’une certaine harmonisation qui a pour référence un dénominateur commun, minime soit-il. Les résistances au panafricanisme ne doivent pas être rejeté
systématiquement et d’une manière définitive mais plutôt sont appelées à être reporter puis expliquer pour mieux les intégrer. Les spécificités de
chaque état africain ne constituent t’elles pas une chance inouïe qu’il faudra apprendre à préserver ? L’unité dans la diversité ne devrait-elle pas être le leitmotiv ?
Les Etats étant ce qu’ils sont. Les plus forts ne vivent qu’aux dépends des plus faibles au mieux en leur imposant des directives et des diktats. Au pire, les premiers se nourrissent de la
dépouille de ces derniers. Combien de fois nos hommes politiques se sont tous retrouvés comme un seul homme à Libreville pour prendre des directives
ou soumettre leur projet avant toute application dans notre pays. La preuve de l’inexistence de notre pays ne nous est-elle pas fournie régulièrement avec la présence souvent en spectateur pour
ne pas dire en expectative de nos représentants dans les réunions auprès des institutions de la sous région ? Le nombre pléthorique des bandits de grands chemins sur notre territoire ?
Sans compter une multitude de groupes armées qui se réfugient sur notre territoire pour fuir les états frontaliers d’où ils sont chassés. L’exemple le plus flagrant, n’est t’il pas le massacre
qui s’est déroulé dernièrement au marché à bétail ? Massacre dans lequel des hordes de sans lois ont profité de la généreuse hospitalité de nos concitoyens. Ils ont décidé de rendre justice
par eux-mêmes tout en profitant de l’occasion pour exiger aux gouvernements des fonctions politiques. Quel sens donner alors à ce massacre qui cache en réalité des revendications inavouables
? Comment en sommes-nous arrivés là ? Et Pourquoi ? Qui sont les véritables responsables ou complices ? La sécurité n’était-elle pas
alors rétablie à 80% !?
Le Centrafrique, la France et la Lybie
Pour Toutes ces raisons et pour la survie de notre belle nation plus que jamais en danger de disparition, je m’interroge. J’en appelle à tous les patriotes dans un reflexe citoyen, sans doute
guidé par un instinct de survie. Autrement dit j’en appelle à tous ceux, qui, à peine hier encore ont déjà ô ! Combien déçus l’espoir que notre bon et généreux peuple a placé en eux. Ceux-là
même qui continuent par des manœuvres politiciennes surannées de le distraire pour encore mieux le trahir. La grossière et ingrate manifestation contre la France ou la Lybie pourtant
bienfaitrices et tutrices de l’actuel régime de Bangui ne participe t’elle pas de cette distraction ?
Comme la mémoire est courte du côté de « Sassara » où l’ingratitude est érigée désormais en règle de gouvernement.
Une flagrante ingratitude d’abord à l’égard des premiers collaborateurs qui ont rejoint le régime au lendemain du 15 mars 2003 pour aussitôt en repartir humiliés, vexés et frustrés. Puis, une
autre ingratitude à l’égard également du bon et généreux peuple de Centrafrique qui a cru naïvement à sa libération et enfin, celle qui est affichée sans regret à l’égard des pays voisins et amis
jusqu’alors alliés du pouvoir. Est-ce la faute de la France ou de la Lybie si les multiples aides octroyées à la république centrafricaine ont été dilapidées au lieu d’être affectées à ce
pourquoi elles sont destinées ? Si les intérêts centrafricains dans l’affaire AREVA étaient mal négociés au départ parce que mal préparés, mal défendus dont la quote-part devrait être virée au
trésor centrafricain et non sur des comptes privés à l’étranger ? Est-ce la faute de la France ou de la Lybie ? Fallait-il que les représentants de la France dans cette négociation
défendent-ils aussi et en même temps ceux du Centrafrique ? Est-ce la faute de la France ou de la Lybie si nos paysans et nos concitoyens sont quotidiennement massacrés par la garde
présidentielle ? Si la constitution est perpétuellement bafouée ? Si les recommandations du dialogue politique inclusif n’ont pas été respectées ? Si le régime ne nomme ici et là
que des parents, des personnes incompétentes voir des ministres et autres conseillers douteux ne jouissant pas d’une bonne moralité de surcroit poursuivies par la justice ? Si l’impunité est
érigée en mode de gouvernement ? Si le régime dépense des milliards de franc CFA pour acheter des épaves d’avions hercules ? Si de l’argent public est déposé dans des comptes
privés ? Si le régime s’ingénue à repousser coûte que coûte les élections en 2012 ?...
A vouloir trop
jouer la carte de la médiocrité encore et encore en Centrafrique pour mieux le déstabiliser afin de l’asservir comme s’il n’y avait pas de personnes compétentes et loyaux envers la république
dans le pays. Voilà que la France et la Lybie se retrouvent confrontées à présent à l’effronté et l’irrationnel Bozizé. A présent, leur choix se révèle être un cauchemar pour tout le monde. Une
erreur manifestement de mauvais casting dont elles sont les metteurs en scène. Une société qui se construit sur les bases de la médiocrité, n’est-elle pas en perdition ? Seule la compétence
et l’excellence ne sont-elles pas salutaire dans un monde de plus en plus de compétition ? Un monde à n’en pas douter qui requiert de la performance à tout moment, à chaque instant. C’est
pourquoi, le temps est venu de mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Une République centrafricaine en paix et mieux gouvernée, n’est-ce pas aussi et également une partenaire
fiable ?
Les
Centrafricains ne sont pas majoritairement contre la France, ni contre la Lybie au point d’organiser une marche spontanée. Ils aspirent seulement comme tous les autres peuples à vivre et à mieux
vivre dans un pays qui est le leur au sous sol immensément riche sous la présidence d’un homme ou d’une femme qu’ils auront choisi et non imposé de l’extérieur. Tout cela dans un partenariat
gagnant-gagnant. Les différentes partenaires et amis de la république centrafricaine doivent impérativement et définitivement comprendre cela. Le monde n’est plus ce qu’il a été et si Bozizé est
arrivé au pouvoir c’est parce que la France et la Lybie l’ont voulu et ce, contre un régime démocratiquement élu. N’est-il pas temps que la France s’affranchisse de son complexe de supériorité,
de son toujours arrogance et de son immixtion d’un temps révolu envers ces anciennes colonies avant qu’il ne soit trop tard ? La France n’a pas à avoir peur des vraies élites et patriotes
centrafricains. Car, ceux-ci partagent les mêmes idéaux de liberté qui ont animés les révolutionnaires de 1789, comme ceux de 1848 contre l’ancien
régime. Ils ont intégrés également dans leur réflexion les principes de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1948. Idéaux et principes universels qui ont fait la
grandeur et le rayonnement de la France. La France que les élites centrafricains admirent et apprécient est celle qui incarne toutes ces valeurs universelles d’humanité donc de bonne gouvernance
et non celle des coup-tordus et autres manœuvres de déstabilisation.
Pour ceux
d’entres-nous qui sommes à l’écoute de ceux qui, de plus en plus nombreux, souffrent en permanence en république centrafricaine de la mauvaise gouvernance et qui n’hésitent plus à associer la
gestion irresponsable du régime actuel à la France. Nous percevons l’écho sous-jacent d’un mécontentement qui risque dans les années à venir de se généraliser et de se radicaliser si les choses
ne changent pas. La nation centrafricaine est composée de peuple fondamentalement issu de la culture orale dont la recherche de la vérité à travers la parole donnée est gravée dans la mémoire
collective. Les hommes politiques centrafricains ne devront t-il pas s’inspirer de la vérité et de la parole donnée pour faire de la politique ? Autrement dit, ne devront t-ils pas dire la
vérité à la nation et à nos partenaires au lieu de perdre leur âme dans un discours qualifié hypocritement de « politiquement correcte » ? Ni la France, ni la Lybie, ni les pays
amis du Centrafrique et moins encore la nation centrafricaine n’a rien à y gagner.
Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite, entre loyauté et trahison.
La nation en danger, je m’interroge sur la volonté et le degré de conviction réelle de toutes celles et ceux qui se réclament de l’appellation
« hommes ou femmes politiques« de tous ordres. Ceux qui ont assumé une responsabilité dans un gouvernement quelconque dans notre pays de surcroit dans un poste décisionnel depuis une
quarantaine d’années. Je m’interroge également sur ces intellectuels versatiles de tous bords qui n’honorent pas l’intelligentsia et qui ont cautionné ouvertement, honteusement des actes illégaux
et imprescriptibles contre les institutions de la république. Je m’interroge enfin sur ces militaires, dépositaires de l’autorité publique ayant pour mission d’assurer seulement et seulement la
violence légitime qui ont retourné arbitrairement les armes de la république contre nos braves paysans et nos pauvres concitoyens. L’Armée nationale ne devrait t’elle pas être que le bras de la
nation, jamais la tête ? Au même titre que l’intelligentsia, ne devrait t’elle pas se préoccuper, veiller que sur les choses de l’esprit dans le sens positif et de la raison ? Pour
qu’enfin les hommes politiques se charge de l’organisation et de la gestion de notre cité ?
La dernière trahison de nos hommes politiques ne remonte t’elle pas au dernier dialogue politique inclusif ? Une Occasion si ce n’est l’occasion de la dernière chance pour réconcilier la
classe politique avec elle-même et à travers elle, la nation toute entière. Dialogue pour lequel et par lequel, les mêmes hommes et les mêmes femmes
se sont tous réunis par cooptation pour se précipiter nuitamment et précipitamment à Bangui en évitant méticuleusement les filles et les fils du pays qui pouvaient encore sans être redevables à
quiconque poser des vraies questions et en attendre des réponses claires et précises comme le réclamait le peuple tout entier. Hélas ! Mille fois hélas !
A malin, malin et demie. Une fois encore, ceux qui ont voulu opportunément profité de ce dialogue politique inclusif pour bluffer l’homme du 15 mars 2003 en ont eu pour leur grade. Aveugler par
leur projet égoïste, ils ont ingurgité pour la énième fois jusqu’à satiété les promesses du « stratège » du KNK pour mettre en place un gouvernement de large ouverture dans lequel ils
espéraient y figurer en bonne place au sortir de ce dialogue politique inclusif. Une fois de plus, en dehors de quelques rares personnalités politiques, toute l’opposition a encore déçue. La
déception est encore plus grande lorsque celle-ci, après coup, crie à la mauvaise foi du régime alors que rien n’était fait par aussi bien l’opposition démocratique que les groupes politico
militaires pour unir leurs revendications afin de parler d’une seule et même voix. Le régime de Bangui les a tous ridiculiser dans leur démarche solitaire et égoïste. L’opposition n’a pas su
intégrer les expériences du passé pour se prémunir dorénavant d’un piège. N’aurait-il pas fallu que ceux qui se sont pratiquement auto désigné
toujours les mêmes et qui se sont prévalu d’une « expérience politique » exigés et arrêtés le nom du premier ministre du gouvernement de large ouverture et de la répartition par
entités des maroquins ? Doit-on considérer cette expérience politique dont ils se sont prévalus et cette bourde monumentale comme de la compromission ? L’histoire de notre pays ne retiendra
que le général Bozézé restera le grand vainqueur de ce simulacre de dialogue politique inclusif. L’opposition politique n’étant pas à la hauteur du défi par le fait que les différents leaders ont
émis des sons discordants car chacun a voulu joué « solo ». A moins que ce soit pour jouer benoitement à un double jeu dangereux dont les
contours sont insaisissables et de toute façon contre la nation centrafricaine.
L’histoire nous a enseigné que nombres d’Etats ont fini par disparaitre une fois que les fondements de ce qui constituent et érigés ces états en
nation ont été ébranlé. Aujourd’hui la nation centrafricaine est en perdition par la faute de ses » hommes politiques versatiles», par la faute de ses « intellectuels conformistes
et désengagés« et par la faute de son « armée politisée». Les valeurs intrinsèques qui nous ont toujours unies sont en train de voler en éclats par la faute de ces trois entités
alors qu’elles devront plutôt tirer la société centrafricaine vers le haut afin de consolider le socle de la nation par la préservation des valeurs républicaines.
L’urgence d’une moralisation de la vie publique et la restauration de l’autorité de l’état
Une nation ne
doit sa survie dans des moments difficiles comme ceux que nous connaissons que sur ses propres filles et fils désintéressés, sûrs et loyaux envers la république et la nation. Celles et ceux qui
sont convaincus de leur mission et des valeurs qu’ils défendent. D’où la nécessité et l’urgence d’une moralisation de la vie publique et la restauration de l’autorité de l’état s’impose. En
république centrafricaine, nos hommes, toujours les mêmes s’entredéchirent génération après génération pour des miettes alors qu’il y a de la place
pour tout le monde. Ce sont ces mêmes hommes et ces mêmes femmes qui se sont connu autrefois sous le régime de l’empereur Bokassa 1er, puis sous le régime du président Dacko I et II,
ensuite sous celui du président Kolingba. Ils ont poursuivi leur projet avec le régime du président Patassé pour s’adapter sans aucune transition et
composer tout naturellement au régime du général Bozizé. Régime après régime ces hommes de peu de conviction se repositionnent aussitôt pour le prochain régime. N’est t-il pas temps que les
membres d’une équipe gouvernementale assument collégialement la responsabilité des actes posés ?
Ainsi, à
quelques mois des échéances de 2010, bien que les organismes chargés d’organiser ces fameuses élections soient loin d’être prêt. Bien que les rares organes mis en place sont hélas ! Déjà
pipés. Même si l’on évoque du côté du régime de plus en plus un report de ces élections à 2012, cela n’empêche que l’on assiste déjà à une sorte de
coupable préoccupation. Certaines personnalités politiques tentent de quitter le navire de guerre de Bozizé en totale perdition pour se repositionner. N’avaient-ils pas abandonné naguère et de la
même manière le navire de croisière de Patassé ? Le vaisseau spatial de Kolingba ? Le planeur de Dacko ? Ou encore la plate forme du
palais impérial de Bérengo ? Car, ce sont les mêmes acteurs avec le même bagout, les mêmes stratégies, les alliances contre nature, les mésalliances et la trahison au bout qui sont en train
une fois de plus dans un désordre indescriptible affuté leurs flèches rouillées afin de nous servir les mêmes mets pourris. Ils n’expriment aucune compassion, ou aversion à nous servir encore et
encore jusqu’au dégout une cuisine au goût fétide dont ils rejettent la paternité sur ceux qui les ont fait roi alors qu’ils y ont contribué. Cette manière combien infantile et irresponsable de toujours accabler tel ou tel président alors qu’ils faisaient parti du régime montre le degré de grandeur de ces hommes. Ont-ils
compris ou comprendront-ils jamais ce que signifie « faire parti d’un gouvernement ? Faire parti d’un régime avec tout ce que cela comporte
comme notion de solidarité gouvernementale avec l’idée d’être solidaire des actes posés par celui-ci ? Sinon, il aurait fallu rendre son tablier et démissionner. Dès lors, un régime
qui a échoué, n’est-ce-pas l’échec de tous les membres de l’équipe ? Par conséquent, ceux qui ont eu a gouverné ou a collaboré à un régime
quelconque qui a échoué, ne devront t’ils pas faire preuve d’humilité et passés à une activité autre que politique ?
La volonté de vouloir réaliser ensemble des choses.
La nation en péril, l’on ne saurait se contenter de quelques ajustements et autre baratin pour plaire. L’instant n’est plus à la langue de bois ni à quelques accommodements. Les vrais patriotes
doivent se lever comme un seul homme et revendiqués la survie de notre nation. Ceux qui ont été victimes hier de l’exclusion et de la chasse aux sorcières sous les différents régimes parce qu’ils
n’appartenaient pas au parti au pouvoir, parce qu’ils n’appartenaient pas à la « bonne ethnie « malgré leur compétence sont devenus aujourd’hui les bourreaux de leurs bourreaux. Le
temps de redevenir à nouveau victimes. Voilà que la nation qui doit unir se désunie. Elle se désarticule par la stratégie basée sur l’exclusion des différents régimes qui se sont succédé. Ces
derniers n’ont cessé de perpétuer les uns après les autres ce suicide collectif inavoué. Tandis que les meilleurs se neutralisent et s’éliminent les uns, les autres pour laisser les rênes du
pouvoir aux médiocres.
L’une de ces arguties indéfendable contre la nation centrafricaine véhiculée aujourd’hui par les adeptes de l’exclusion consiste à dire, que la
véritable lutte ou contribution pour sauvegarder notre pays se mène uniquement de l’intérieur du pays et non de l’étranger. Autrement dit, la
diaspora n’a pas le droit à la parole. Ils ignorent que celle-ci contribue de là où elle est à construire de belles maisons qui contribuent à donner
un autre visage à notre pays. Elle met en place aux prix de multiples tracasseries administratives de petites structures pour créer de l’emploi et subvenir aux carences des gouvernants. En
payants des taxes et autres impôts, ces petites structures versent au trésor de l’argent qui aussitôt reprend le chemin des comptes privés des gouvernants à l’étranger pour acheter des villas. La
diaspora fait également entrer des devises dans le pays par mandat « western union ». Lesquelles devises permettent aux nombreuses familles de survivre au quotidien. Mise à part le
Centrafrique, tous les autres pays y compris les pays riches ont compris le rôle combien important de leur diaspora au point de créer des ministères ou d’élire un représentant de la diaspora afin
de les choyer et de les encourager à réinvestir dans leur pays respectif. Pour exemple, des pays comme le Mali ou le Burkina Faso qui n’ont pratiquement pas de matières premières vivent en grande partie grâce à leur diaspora. Récemment la diaspora Cubaine qui vit aux Etats-Unis a manifesté toute sa joie en apprenant que les interdictions
concernant les transferts d’argents vers leur pays d’origine ont été levées.
Un collégien quelconque qui aurait terminé normalement son cycle complet dans un collège quelconque en Centrafrique saurait par
l’initiation en cour d’économie qu’il aura reçue que le produit intérieur brut (PIB ou Le RNB) se calcule en intégrant également les revenus des
facteurs du travail et du capital en provenance de l’extérieur. Par conséquent, la contribution de la diaspora dans le développement du Centrafrique est indéniable. C’est dire que nos théoriciens
de l’exclusion n’ont pas terminé leur cycle de collégien sinon ils auraient compris le rôle combien important de la diaspora dans un pays comme le nôtre.
Aujourd’hui, ces théoriciens de l’exclusion contre la nation centrafricaine, pour
arriver coûte que coûte au pouvoir ou pour préserver un pouvoir décrié de toute part ont répandu honteusement avant-hier que nos frères Kaba, Dagba, Souma, Talé, Karé n’étaient pas des
centrafricains. Hier encore, d’une manière irresponsable, ils ont décrété que nos frères Yakomas, Sangho ne l’étaient pas non plus. Si seulement ils connaissaient notre pays, ils sauraient que le
territoire de l’Oubangui-Chari était pratiquement inhabité il y a à peine 150 ans. C’est dire que la plupart d’entres-nous est venue d’ailleurs pour
fonder au fil du temps ce qui est aujourd’hui la nation centrafricaine. Et aujourd’hui, ils veulent exclure toute la diaspora de la question nationale du fait que celle-ci vit et travaille par
obligation à l’extérieur du pays. Ce sont les mêmes qui n’hésitent plus à traiter d’étranger nos compatriotes qui ont le seul tort d’être originaire
de nos villages frontaliers ou encore ceux qui ont choisi d’opter désormais pour la nationalité centrafricaine. Sachant que ce qui constitue une nation, ce n'est pas de parler la même langue, ni le fait d’avoir les mêmes goûts culinaires,
ni le fait d'appartenir à un groupe ethnographique commun mais c’est la volonté d'avoir réaliser de grandes choses dans le passé et de vouloir en réaliser ensemble dans l'avenir et dans l’intérêt de la nation
centrafricaine.
Franck SARAGBA
E-mail : saragba@yahoo.fr
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