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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 21:54





 

Par Philippe Broussard, L’Express 23/06/2009 23:30 -

 

Après le Gabon, le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale, l'affaire des "biens mal acquis" pourrait aussi toucher le Cameroun de Paul Biya. Révélations.

Le Cameroun sera-t-il le prochain pays africain secoué par l'affaire des "biens mal acquis"? A ce jour, la procédure judiciaire qui vise à déterminer le patrimoine "français" de certains chefs d'Etat se limite au Gabon, au Congo-Brazzaville et à la Guinée équatoriale. Mais le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), une ONG qui a joué un rôle déclencheur dans la première enquête, s'intéresse désormais au Cameroun de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.

Dans son rapport rendu public ce mercredi 24 juin, le comité évoque notamment la "magnifique Villa Isis", à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), appartenant semble-t-il à Franck Biya, le fils du président. Interrogé par L'Express, l'entourage de ce dernier répond qu'il n'y a là "rien d'anormal pour un homme qui dirige une importante société forestière". Plus surprenant: le CCFD s'interroge aussi sur l'aide du Cameroun à l'Osti, une organisation ésotérique dont le nom était apparu, en 1999, dans les investigations sur la secte de l'Ordre du temple solaire.

L'Osti (Ordre souverain du temple initiatique) a été fondé en 1988 par Raymond Bernard. Cet homme décédé en 2006 était connu pour ses ­activités rosicruciennes, templières et maçonniques, mais aussi pour ses liens financiers avec l'Afrique noire francophone. Se présentant comme un "conseiller" de Paul Biya, il affirmait, en 1998, que celui-ci était président d'honneur du Circes (l'une des branches de l'Osti) dans son pays et se ­montrait donc très "généreux" à son égard.

En 1990, il aurait même aidé l'organisation à acquérir son siège parisien, rue Beaunier (XIVe). Le montant du prêt? 40 millions de francs, remboursables en 99 ans et sans intérêts! Une partie de cette somme avait alors été versée par la Société nationale des hydrocarbures, un établissement public camerounais, sur le compte de Raymond Bernard au Crédit lyonnais.

Interrogée sur ce point, la présidence nie toute relation avec les templiers et assure n'avoir "jamais consenti un tel prêt". Seul problème: l'Osti lui-même, sollicité par L'Express, ne conteste pas avoir reçu 40 millions de francs de Paul Biya. L'actuel responsable de l'association, Yves Jayet, nous indique même, par courriel, que ce prêt "fait l'objet de remboursements importants comptabilisés chaque année depuis 1999"!?Le grand maître ne précise pas qui est le destinataire des remboursements.

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 21:40





Mercredi 24 Juin 2009 - 15:36

D’après des informations de sources dignes de foi émanant de l’entourage du leader du FDPC, les autorités Libyennes auraient convaincu Abdoulaye Miskine leader du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC), à signer l’Accord de Paix Global de Libreville afin de rejoindre le processus de paix en cours à Bangui.

Selon les mêmes sources, la signature de l’Accord Global serait imminente et pourrait avoir lieu fin Juin à Tripoli. Jusqu’ici Bozizé et Miskine se sont toujours rejeté la responsabilité de la violation ou du non respect de l’accord de Syrte. Plusieurs rencontres d’explication ont eu lieu à Tripoli devant le guide libyen sans succès.

Récemment encore en mai dernier, en marge du sommet de la CENSAD de Sabratha, Bozizé a tenté de convaincre Abdoulaye Miskine lui proposant même de le ramener à Bangui dans son avion, ce que celui-ci a refusé. Bozizé a dû laisser à Tripoli un de ses conseillers, Dieudonné Stanislas Mbangot poursuivre les discussions avec les Libyens et Miskine.

L’acceptation de principe par Miskine de co-signer l’Accord de paix global est la preuve que ces pourparlers ont donc enfin connu un dénouement mais est-ce à dire que tous les points d’achoppement soient aplanis pour autant.  Rien n’est moins sûr. Les prochains jours nous éclaireront.

 Rappelons qu’Abdoulaye Miskine vit à Tripoli depuis Février 2007, date de la signature de l’accord de paix de Syrte entre le FDPC et le Gouvernement Centrafricain.

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 16:22




 


(Bakchich 24/06/2009)


Une fois révélée, l’affaire du financement de la campagne de Chirac par Omar Bongo a été vite occultée par les médias.

Imaginez un seul instant que le président Bush (le père ou le fils, c’est au choix) déclare un jour, après la mort d’un dictateur sud-américain, que ce dernier a financé les campagnes électorales de Bill Clinton, d’Al Gore ou de Barack Obama. Imaginez la tempête médiatique qui s’en suivrait. Flashs en rafales, tables rondes, experts convoqués dès les aurores pour les émissions d’informations matinales et débats interminables. Excités par l’odeur du sang, les networks américains ne lâcheraient pas prise, obligeant les mis en cause à réagir et à prouver leur innocence. Dans le même temps, il y a fort à parier que trois ou quatre sénateurs, qu’ils soient républicains ou démocrates, décideraient alors la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire le tout dans une ambiance survoltée où l’indignation, qu’elle soit sincère ou feinte, le disputerait à la colère.

Revenons maintenant à ce qui vient de se passer après la mort d’Omar Bongo. L’ancien président, Giscard d’Estaing, a officiellement affirmé que le président gabonais avait financé une campagne électorale de Jacques Chirac. Ce dernier a démenti, nous avons eu droit à quelques articles résumant les faits, deux ou trois éditoriaux à l’eau tiède dénonçant ces pratiques censées être d’un autre âge ; nous avons eu droit aussi à de bonnes caricatures, notamment celles de Plantu dans Le Monde, à quelques gags savoureux des Guignols et puis c’est tout. Terminé, le rideau a vite été baissé et tout le monde s’est précipité à Libreville pour assister aux obsèques du « dernier baobab ».

Les Américains, eux, n’aiment pas l’argent des autres

Voilà un contraste qui résume bien ce qu’est la Françafrique. Soyons clairs : il ne s’agit pas de magnifier les médias américains. On sait très bien quelle fut leur responsabilité dans l’invasion de l’Irak en 2003. Personne n’ignore que la presse étasunienne a elle aussi ses indignations sélectives comme le montre cette seule statistique : il y a eu dix fois plus d’articles consacrés à l’affaire Monica Lewinsky que pour les manipulations orchestrées par l’administration Bush pour convaincre du bien-fondé de l’invasion en Irak. Néanmoins, l’idée même que de l’argent étranger puisse clandestinement irriguer la vie politique serait insupportable à des millions d’Américains. Et ils ne seraient pas les seuls dans ce cas. Dans n’importe quel pays, le financement étranger des élections est vécu comme une ingérence inacceptable, ses bénéficiaires étant facilement qualifiés de traîtres à la nation.

Dans le cas de la Françafrique, c’est le règne du sourire amusé et du cynisme. « Un secret de polichinelle », réplique-t-on à celui qui s’étonne du fait que les déclarations de Giscard aient finalement l’effet d’un pétard mouillé. « Règlement de comptes de la part d’un homme politique qui n’a jamais digéré sa défaite de 1981 », ajoute-t-on comme pour mieux déconsidérer l’auteur de l’aveu et donc l’aveu lui-même. Cela devrait être une affaire d’Etat, ce n’est qu’une péripétie destinée à alimenter les colonnes de la presse satirique. Voilà ce qu’est aussi la Françafrique ! C’est une réalité intégrée qui n’indigne guère les bonnes consciences républicaines.

Bockel évincé sans vague, merci aux médias français

Un président étranger finance la vie politique française, exige, et obtient, la tête d’un ministre de la Coopération qui voulait justement s’attaquer à la Françafrique et tout cela se fait sans turbulences ni polémiques. Comment expliquer cela ? Bien entendu, il y a plusieurs raisons. Mais il y en a deux qui sont rarement avancées et sur lesquelles il est utile de s’attarder un peu. La première concerne le fonctionnement des médias. Dans les rédactions, et quoi qu’on en dise en Afrique, nombre de journalistes qui couvrent ce continent ont toujours essayé de faire éclater la vérité et de pointer du doigt les dessous inadmissibles de la Françafrique, dessous où le transfert de valises bourrées d’argent pour arroser les partis politiques français n’est qu’un travers parmi tant d’autres.

Mais ces journalistes doivent composer avec une autre corporation, celle des journalistes politiques bien décidés à garder leur monopole et à ne surtout pas s’aliéner un microcosme qui les nourrit d’anecdotes et de petites phrases. Si la Françafrique n’a jamais été élevée au rang de scandale national, c’est parce que les journalistes politiques français dans leur grande majorité s’y sont toujours opposés. Et aujourd’hui encore, ce sont eux qui relativisent les révélations de Giscard d’Estaing quand ils ne les tournent pas en dérision. Cette caste est prisonnière du monde qu’elle est censée surveiller. Du coup, les spécialistes qui couvrent l’Afrique n’ont plus qu’un seul moyen pour informer : ils écrivent des livres, dont certains sont implacables vis-à-vis de la Françafrique mais dont, malheureusement, l’impact vis-à-vis de l’opinion publique reste encore limité.

Un héritage de la colonisation ?

L’autre raison peut paraître plus subjective. Si cet argent qui vient d’Afrique pour financer les élections mais aussi pour alimenter le marché immobilier hexagonal, les boutiques de luxe et les grands hôtels, ne pose visiblement aucun problème, c’est peut-être parce qu’il existe un inconscient français qui estime que ces millions pour ne pas dire ces milliards d’euros appartiennent à la France. C’est cette conviction de bon droit plus ou moins affichée qui met en rage les Africains et les fait dénoncer, parfois de manière confuse, cet héritage pesant et direct de la colonisation.

Et le plus dur dans l’affaire est d’arriver à dissocier les deux. Quand les Africains s’en prennent à la Françafrique, nombreuses sont les personnalités françaises, des politiques mais aussi des intellectuels, qui soupirent d’un air entendu en disant : « ils nous parlent encore de la colonisation ». En réalité, il ne s’agit plus de colonisation mais d’une nouvelle forme de domination et de captation de richesse d’autrui qui passent par le soutien à des dirigeants peu scrupuleux vis-à-vis du bonheur de leur peuple.


CHRONIQUE DU BLÉDARD lundi 22 juin par Akram Belkaïd

© Copyright Bakchich

 

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 16:15




 

La Croix 23/06/2009 19:49

Dans un nouveau rapport dévoilé, mercredi 24 juin, le CCFD-Terre solidaire détaille le système des « biens mal acquis » par une trentaine de chefs d’État. Plus de 95 % des avoirs détournés n’ont pas été restitués aux populations

Prestigieux hôtels particuliers à Paris, châteaux en France, voitures de luxe, jets privés… En mars 2007, un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) détaillait une partie des biens des chefs d’État parmi les plus pauvres de la planète.

L’enquête portait le titre « Biens mal acquis… profitent trop souvent », pour désigner les milliards d’euros détournés par ces dirigeants, notamment africains. Les premières plaintes contre des présidents corrompus s’appuyèrent ultérieurement sur les conclusions du document.

Deux ans après, en 2009, l’ONG revient à la charge à travers une deuxième étude intitulée « Biens mal acquis, à qui profite le crime ? », qui sera rendue publique mercredi 24 juin. Son premier constat est que la corruption n’épargne aucun continent. D’après les coauteurs de l’enquête, Antoine Dulin et Jean Merckaert, « entre 105 et 180 milliards de dollars (75 et 130 milliards d’euros) ont été perçus par une trentaine de dictateurs » africains, américains, asiatiques et européens.

Des dirigeants décédés dans le haut du panier

En tête de ce palmarès figurent des dirigeants aujourd’hui décédés : Saddam Hussein (entre 7,2 et 28,8 milliards d’euros détournés), le chah d’Iran Mohammed Reza Pahlavi (25,2 milliards d’euros), l’Indonésien Mohamed Suharto (12,6 milliards d’euros), l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny (5 à 7 milliards d’euros)…

D’autres chefs d’État cités dans le document sont encore en exercice. Le président Eduardo Dos Santos qui gouverne l’Angola d’une main de fer depuis 1979 est soupçonné d’avoir détourné environ 3 milliards d’euros des caisses de l’État, notamment par le biais de commissions sur les ventes de pétrole.

En Guinée équatoriale, « 80 % du revenu national serait monopolisé par l’oligarchie » dirigée par Teodoro Obiang Nguema. En Asie, le président kazakh Noursoultan Narzabaïev aurait touché plus de 700 millions d’euros de pots-de-vin, toujours via les revenus pétroliers.

Dans « ce palmarès de la honte », entre le nom de Paul Biya qui dirige le Cameroun sans discontinuer depuis 1982. Le travail de journalistes, syndicats et responsables associatifs locaux, a permis de mettre au jour un système de détournements généralisés au profit du président et de sa famille. Les Biya posséderaient des châteaux en France et en Allemagne, ainsi que de nombreuses sociétés dans le bois ou l’exploitation minière. Le couple présidentiel est également accusé d’avoir « très directement mis en faillite, à force de pillage, la Société camerounaise de banque ».

Banques et paradis fiscaux jouent un rôle central

Au passage, le rapport du CCFD revient sur le rôle joué par Elf, racheté depuis par Total, dans la grande corruption générée par l’or noir. « L’entreprise française aurait ainsi prêté, en 1992, plus de 80 millions d’euros à la société nationale des hydrocarbures, au profit de Paul Biya, via une banque des îles Vierges. En contrepartie, Elf s’assurait un approvisionnement de pétrole par avance et engrangeait une commission de 20 millions d’euros. »

Avec les multinationales, les banques et paradis fiscaux installés pour la plupart dans les pays riches jouent un rôle central dans l’organisation du système des « biens mal acquis ». C’est en effet sur des comptes occidentaux que sont abrités le produit des détournements de fonds publics. Pas seulement en Suisse, au Luxembourg, ou aux îles Caïmans mais aussi en France.

« Aucune action ne semble avoir été entreprise à l’encontre des banques françaises dont il est pourtant démontré que les succursales à Londres et en Suisse détenaient des comptes du général nigérian Abacha », rappelle l’étude du CCFD. La responsabilité des Occidentaux est illustrée par l’épineux dossier des restitutions des fonds volés. Au nom de la raison d’État, rares sont les saisies d’hôtels particuliers ou de comptes de dictateurs de pays
« amis ».

« Certains voudront en rester à la condamnation des dirigeants kleptocrates, rappellent les auteurs du rapport. Ils passeront à côté du sujet. Ce qui heurte, c’est qu’en dépit des promesses répétées de guerre à la corruption (NDLR : dans les pays riches), seuls 1 % à 4 % des avoirs détournés ont été restitués aux populations volées. »

23 millions d’euros bloqués à la Banque de France

En la matière, la France fait figure de mauvais élève. Alors qu’elle affiche volontiers son important dispositif législatif contre le blanchiment et la corruption, elle reste bonne dernière à l’heure de saisir ou de restituer les biens mal acquis qu’elle abrite. De la fortune de Saddam Hussein par exemple, seul son yacht aurait été rendu à l’Irak.

Malgré la résolution 1483 du Conseil de sécurité de l’ONU réclamant le retour des richesses du pouvoir déchu, 23 millions d’euros resteraient toujours bloqués à la Banque de France.

Depuis deux ans, le ministère de la justice tente aussi d’empêcher un procès sur les biens mal acquis qui mettent en cause le Congolais Denis Sassou Nguesso, Teodoro Obiang Nguema, et le défunt Omar Bongo.

En novembre 2007, le parquet a d’abord classé l’affaire sans suite. Après une nouvelle plainte en décembre 2008 de l’ONG Transparence internationale France et d’un contribuable gabonais, jugée recevable par le juge, le procureur a déposé un nouveau recours en irrecevabilité. Le dossier est actuellement en appel. « Si les procédures françaises vont à leur terme, conclut Jean Merckaert, ce sera un signal extrêmement fort envoyé aux dirigeants des pays concernés, et pas seulement à eux. »

Olivier TALLÈS

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 11:54




                   Saifee DURBAR

 

RFI le 23/06/2009  17:43 TU

Cet homme d'affaires indo-pakistanais a été condamné par la justice française à 3 ans de prison ferme pour escroquerie. Il a fait miroiter à des investisseurs des rendements mirifiques puis il a fait main basse sur les fonds. Dans le dossier, on parle de sociétés fictives, de pierres précieuses et de banques à capitaux iraniens. L'affaire porte sur plusieurs millions de dollars. Lui se dit innocent. Aujourd’hui il vit à Londres. La France réclame son extradition mais le président Bozizé l'avait nommé ministre. Aujourd'hui, le chef de l'Etat choisit de s'en séparer.

Quand le 19 janvier dernier, le président Bozizé avait nommé Saifee Durbar vice-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Paris avait vu rouge.

« Comment tolérer, s'insurgeait-on, qu'un escroc notoire, jugé et condamné comme tel par la justice française, se voit confier le département de la Coopération simplement pour bénéficier d'une immunité diplomatique alors que la France dépense chaque année plusieurs dizaines de millions d'euros pour aider la Centrafrique!»

Paris avait donc fait du limogeage de Saifee Durbar une question de principe. Difficile d'imaginer Saifee Durbar recevant à Bangui son homologue français Alain Joyandet.

Cette mise à l'écart intervient à la veille du conseil d'administration du FMI. Le dossier centrafricain sur l'initiative PPTE est inscrit à l'ordre du jour. Bangui a sans doute voulu marquer sa bonne volonté, mais une source bien informée précise que « ce geste ne saurait faire oublier d'autres problèmes notamment la récente adoption d'un code minier qui ne va pas », toujours selon cette source « dans le sens de la bonne gouvernance et du rétablissement économique de la Centrafrique ».

Joint par RFI à Londres où il vit, Saifee Durbar affirme qu'il n'est au courant de rien. La justice britannique doit se prononcer début juillet quant à son éventuelle extradition vers la France.

 

 

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 20:42


  

    Bozizé et son argentier Sylvain Ndoutingai





                                Saifee Durbar

 

Selon des informations dignes de foi, Bozizé et l’indéboulonnable ministre des mines Sylvain Ndoutingai ont enfin décidé de se débarrasser du boulet que représentait la présence dans le gouvernement centrafricain comme vice-ministre des affaires étrangères et de la coopération d’un personnage aussi sulfureux que l’escroc indo-pakistanais Saifee Durbar qui vit à Londres ainsi que l’ancien maire d'Agboville et ex ministre d’Etat en Côte d'Ivoire, Denis Gnassou Ossey, dont il a fait son conseiller spécial.

Le second a entre temps été introduit chez Anne Lauvergeon,  PDG d'Areva, par un non moins truand, Côme Zoumara, ancien ministre centrafricain des affaires étrangères et homme de main de Bozizé. Denis Ossey Gnassou a été aussi promu par le président François Bozizé ministre d'Etat, conseiller spécial à la présidence.

Ces lâchages interviennent comme par hasard, la veille de l’examen du dossier centrafricain par  le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) pour l’admission à la fameuse initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) derrière laquelle court désespérément le gouvernement de Bozizé. On sait que pour Paris - qui oeuvrait depuis longtemps pour l’extradition en France du malfrat Durbar qui a fait l’objet d’une condamnation en appel de trois années d’emprisonnement ferme pour qu’il y purge sa peine - l’abrogation du décret de sa nomination par Bozizé comme ministre de la République centrafricaine lui permettrait de mieux soutenir le dossier centrafricain auprès des institutions de Bretton Woods. Ces limogeages de dernière minute suffiront -t-ils à convaincre le FMI ? Rien n’est moins sûr car d’autres dossiers, qui sont autant de preuves de mauvaise gouvernance du régime Bozizé, de sérieuses  interrogations du FMI demeurent. Exemple : le surréaliste code minier que Ndoutingai a fait adopter récemment.

Bozizé qui n’a manifestement pas les moyens de sa politique s’entête inutilement à vouloir régler militairement les conflits politiques qui l’opposent avec certains mouvements armés tels que la CPJP de Charles Massi qui croupit actuellement dans les geôles de Déby à N’djaména. Il a d’ailleurs fait un tour éclair dans la capitale tchadienne le 14 juin dernier, juste avant de se rendre à nouveau à Libreville pour les obsèques d’Omar Bongo, afin de s’entretenir avec Idriss Déby on suppose, au sujet du cas Massi.

D’après des informations crédibles de sources militaires à Bangui désirant conserver l’anonymat, les combattants de la CPJP possèdent de l’armement lourd susceptible de leur permettre d’inquiéter sérieusement la soldatesque de Bozizé. La rébellion de la CPJP est basée dans les environs de Ndélé dans la préfecture du Bamingui-Bangoran. Bozizé le sait et en est très inquiet. Si on y ajoute les incursions récurrentes des assaillants Karas à Birao qui ont déjà lancé deux assauts sur la base de l’UFDR de Zakaria Damane qui a pactisé avec Bozizé, on peut comprendre que ce dernier puisse beaucoup craindre pour sa vie et ait du mal à trouver sommeil dans son lit la nuit venue et soit obligé de dormir ça et là dans des bagnoles.  

On le voit, après la mort d’Bongo Ondimba, Bozizé paraît de plus en plus seul et avec la peur au ventre, ne sachant plus vers qui se tourner face à tous les dangers à l’horizon qui le guettent de toutes parts. S'agissant du cas de l'escroc Durbar à proprement parler, sa qualité de ministre centrafricain qui constituait jusqu'ici  l'obstacle majeur à son extradition étant à présent levée, plus rien ne s'oppose désormais à ce que celle-ci soit exécutée par le juge britannique. Cet escroc devenu milliardaire avec l'argent des autres, retrouvera d'ici là la cellule d'une prison française que les autorités judiciaires ne manqueront pas d'apprêter pour lui.

 

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 20:38





 

LIBREVILLE (AFP) - mardi 23 juin 2009 - 12h42 - Les hommages à leur défunt président terminés, nombre de Gabonais se prennent à rêver, pour tourner la page de l'ère Omar Bongo qui a duré 41 ans, d'une "vraie" élection qui serait déjà une première concrétisation de leur volonté confuse de "changement".

Le Premier ministre Jean Eyeghé Ndong a reconnu lundi que la présidentielle ne pourrait avoir lieu avant le 25 juillet conformément aux délais constitutionnels, notamment en raison de la nécessaire révision des listes électorales.

Une "concertation" de la classe politique, lancée mardi, devrait permettre de régler cette question.

Mais déjà, les esprits sont à la future élection.

"On veut le changement", dit Anicet, chauffeur d'un taxi déglingué qui vit dans un quartier déshérité de Libreville. "On ne veut plus des mêmes qui sont au pouvoir depuis toujours".

Ce sentiment, diffus parmi les nombreux laissés-pour-compte d'une redistribution marginale et arbitraire de la manne pétrolière, est aussi présent dans la classe moyenne de la capitale - bien qu'exprimé, le plus souvent, sous couvert de l'anonymat.

"Les gens ont envie d'un vrai changement", confirme un jeune père de famille. "Beaucoup de jeunes qui ne se sont jamais inscrits sur les listes électorales ont envie d'y aller cette fois, car les jeux sont ouverts".

Et les jeunes sont nombreux, qui n'ont connu que l'ère Bongo, dans un pays où l'espérance de vie est de 56 ans et où 36% de la population ont moins de 15 ans, d'après l'ONU.

"Tant qu'il y avait Bongo, les gens étaient résignés, ils prenaient leur mal en patience et acceptaient tout, sachant que rien ne changerait de son vivant", explique une fonctionnaire trentenaire. "Maintenant qu'il n'est plus là, c'est différent, il y a de l'espoir. Mais aussi une certaine crainte car il avait su au moins garantir la paix".

D'après un universitaire, Bongo avait mis en place un "système monolithique".

"Tant qu'il y avait les ressources pour tenir, cela fonctionnait comme une chape de plomb", analyse-t-il. "Mais maintenant, le seul dénominateur commun, celui qui ne pouvait être contesté, est parti, et les ambitions vont s'exprimer".

Rares sont toutefois ceux qui donnent un nom au "changement" tant souhaité, au moment où, en coulisses, la bataille de la succession a commencé, notamment au sein du parti présidentiel qui rassemble une myriade d'ambitions.

Les personnes interrogées savent surtout ce dont elles ne veulent pas.

Un membre de l'ethnie fang, la plus nombreuse avec 30 à 40% de la population? Les autres communautés n'en veulent pas. Un candidat originaire, comme Bongo, du Haut-Ogooué (sud-est)? Le reste du pays s'y dit hostile. Un représentant du parti présidentiel, voire du clan du défunt? Trop dans la continuité. Et les "opposants"? Ils ont perdu toute crédibilité au fil de leurs compromissions avec le régime.

"Si on arrive à une élection fiable, si on a un président bien élu au Gabon, ce sera déjà l'alternance", s'exclame un ministre et ex-opposant. "Même si ce n'est pas un homme neuf, on aura changé de système".

Reste le problème de la "dictature du franc CFA" mise en place, d'après ses détracteurs, par Bongo. En 2005, les pétrodollars coulaient ainsi à flots sur la campagne présidentielle.

"Au Gabon, pour gagner un scrutin il faut distribuer énormément d'argent", décrypte un haut fonctionnaire expert des campagnes électorales.

"Les mêmes qui veulent le changement cherchent la facilité", admet aussi Anicet le chauffeur de taxi. "Ils veulent l'argent, et l'argent, ce sont ceux qui sont déjà au pouvoir qui en ont assez pour gagner".

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 20:30




 

Source: Première Urgence (PU)

Date: 18 Jun 2009


« L'accès à l'eau potable est très restreint dans les localités d'accueil des réfugiés et cela génère parfois une concurrence voire des conflits entre populations autochtones et réfugiées. Les populations en viennent à puiser l'eau des marigots (mares) ce qui accentue les risques de maladies hydriques. » explique François Zamparini, Chef de Mission de Première Urgence au Cameroun.

Depuis 2005, plusieurs dizaines de milliers de centrafricains, majoritairement Mbororos – ethnie pastorale semi-nomade – ont fui la région Nord-Ouest de la République Centrafricaine (RCA), pour trouver refuge au Cameroun (voir notre point de contexte). En décembre 2008, le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR) recensait près de 63.000 réfugiés centrafricains dans les provinces camerounaises de l'Est et de l'Adamaoua (voir la carte).

Le programme eau et assainissement, lancé par Première Urgence le 20 avril 2008 a permis, depuis plus d'un an :

- la réhabilitation intégrale de 7 centres de santé, (étanchéité/salubrité toitures & faux plafonds, dallage, menuiseries, murs & enduits et peintures) ;

- la réparation de 158 puits et forages équipés de pompes ;

- la construction de 8 puits.

Ce sont, au total, plus de 60.000 bénéficiaires hôtes et réfugiés qui ont désormais accès à une eau potable. Un nouveau projet, débuté en avril 2009, doit permettre la réalisation de 15 forages, 7 puits et la réparation de 35 pompes et ainsi améliorer l'accès à l'eau potable de ces populations vulnérables.

En parallèle aux constructions et réhabilitations de puits, des formations à l'entretien des puits et des sessions de sensibilisation à l'hygiène sont réalisées.

Ces interventions des équipes de Première Urgence sont vitales pour les populations, comme le précise François Zamparini : « Dans les provinces camerounaises de l'Est et de l'Adamaoua, les eaux de surfaces et de puits non protégés sont les principales sources d'eau utilisées par les populations. D'après une étude menée par MSF en août 2007 dans l'Adamaoua, les diarrhées, qui peuvent avoir pour cause une consommation d'eau contaminée, étaient la 2nde cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. C'est essentiel de poursuivre ce travail auprès des populations, réfugiées et hôtes afin d'améliorer leurs conditions sanitaires. »

 

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 20:22





 

Bemba-Patassé, jonction pas obligatoire

(7sur7.cd 23/06/2009)

 Ouverture du dossier contre Patassé. Jonction des affaires pour la fluidité de la procédure sur base du principe de la bonne administration de la justice. Couverture sous le sceau de la légalité. Responsabilité individuelle, intermédiaire et conjointe... La CPI jouerait la carte de sa crédibilité.

Confusion. Le mot n’est peut-être pas indiqué pour exprimer le dernier revirement dans l’affaire le procureur général de la CPI vs Jean-Pierre Bemba. Les avocats de Bemba se réjouissent que les charges retenues contre leur client aient été dégonflées et revues à la baisse par la chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale - CPI. La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme - FIDH - partie civile au procès se félicite quant à elle. D’aucuns affirment qu’il faut ouvrir un dossier contre Patassé, l’appréhender et faire une jonction entre les deux affaires avant de juger Bemba. Sur ce, il y a lieu de croire que le renvoi du sénateur RD-congolais devant un juge serait une aberration judiciaire tant que l’ancien chef d’Etat centrafricain, Ange-Félix Patassé, qui avait le commandement des troupes sur le terrain et ses hommes de main ne seront pas arrêtés pour être jugés. Sur la base de cet argumentaire, certains plaident pour l’émission d’un mandat d’arrêt contre Félix Patassé, l’hôte des troupes du Mouvement de libération du Congo - MLC - venues le secourir contre une tentative de coup d’Etat menée par l’actuel chef d’Etat centrafricain François Bozizé.

«La FIDH appelle le bureau du procureur à poursuivre ses enquêtes dans la perspective d’engager des poursuites contre d’autres présumés responsables des crimes commis lors du conflit de 2002/2003 tant parmi les rebelles que parmi les loyalistes», recommande la Fédération. Cette sollicitation porte les germes d’un renversement imminent de la situation.

Bozizé, Patassé,... dans la ligne de mire

 A lire entre les lignes, l’on comprend qu’au même moment que la FIDH se félicite de la tournure prise par cette affaire, surgit cette autre demande qui se dessine en filigrane et veut que Patassé se retrouve à son tour devant la barre et Bozizé avec lui. De son côté, Bemba continue à clamer son innocence et considère que son renfort à Patassé n’a été qu’un appui à un chef d’Etat élu en situation de légitime défense. Vrai. Mais, nul n’ignore que la guerre, surtout sa cousine la rébellion, est une négation par excellence des droits de l’homme. Ceci ne déroge quiconque a commis des crimes imprescriptibles de répondre de ses actes. En tant que rebelle, les actes posés par Bemba, dans un sens comme dans un autre, ne sont pas couverts du sceau de la légalité, estiment des juristes. Même si certains d’entre eux trouvent la procédure biaisée tant que les chefs des opérations militaires sur le terrain, dont le commandant suprême Patassé, continuent de courir les rues. Pourtant, les Statuts de Rome sont clairs en ce qui concerne la responsabilité. Outre la responsabilité individuelle, ils définissent la responsabilité conjointe et celle intermédiaire.

 Des interprétations abondent

Dans la cas d’espèce, Bemba est tombé sous le coup de la responsabilité intermédiaire - pour des faits commis par autrui. En droit, dans sa composante de responsabilité civile, autrui est compris parfois comme un enfant mineur pour un parent tuteur, les préposés - élèves - pour leur maître, les militaires répondant devant chef... La décision de la chambre préliminaire II de la CPI est claire : Bemba sera jugé «en tant que supérieur hiérarchique des crimes commis par ses troupes». Moralité, cette réalité ne dédouane pas Patassé qui a une responsabilité individuelle ou conjointe avec le même Bemba du fait que les troupes envoyées par le chairman du MLC l’ont été à sa demande et mises sous commandement de l’armée centrafricaine. Dans ce même ordre d’idées, l’on ne doit pas perdre de vue que l’institution de la CPI obéit à la logique qui veut décourager les seigneurs de guerre. «Si les seigneurs de guerre sont mis hors d’état de nuire, il n’y aura pas des troupes sur le terrain», explique un juriste à AfricaNews. Il reconnaît que cela consacre quelque peut l’impunité, mais la violence pourra être éradiquée. Un peu plus loin, l’interlocuteur d’AfricaNews prévient que les tenants du pouvoir ne doivent pas dormir sur leurs lauriers.

El Béchir dans l’oeil du cyclone. Le cas du Soudanais El Béchir est très illustratif.

 Car, les immunités de poursuites ont été cassées par les Statuts de Rome et justifient la raison d’être de la CPI. Bozizé qui, à l’époque des faits, était un chef rebelle devrait s’attendre, tôt ou tard, à l’ouverture d’une action judiciaire contre sa personne. La seule difficulté résiderait dans la collaboration des Etats non signataires - des Statuts de Rome - qui ne reconnaissent pas l’autorité de la CPI. Si El Béchir, le président du Soudan tarde à être appréhendé et si Laurent Nkunda s’est précipité sur le Rwanda, c’est parce que ces pays ne sont pas signataires des Statuts de Rome. Bozizé dont le pays est signataire risque de voir l’épée de Damoclès rester suspendue sur sa tête et pourrait un jour se retrouver dans les cellules de la CPI. Son ancien rival, Patassé, même s’il brandit son argumentaire d’ancien chef d’Etat élu se trouvant en situation de légitime défense face à une rébellion au moment de la commission des faits, est poursuivable devant la CPI. Le seul malheur pour Bemba, est que des ONGs, dont certaines financées par le régime de Bangui, avaient constitué des dossiers costauds qui risquent de sceller à jamais son sort. Ce que d’aucuns ignorent c’est le fait que les juges, après avoir reçu un dossier ficelé par un magistrat, pour le cas d’espèce, le procureur Ocampo, ont la liberté - sur base des éléments présentés - de confirmer, requalifier ou disqualifier les chefs d’accusations.

Plaidoyer pour Bemba

Le chairman du MLC, n’est donc pas encore quitte et la procédure devra suivre son cours normal. Il appartient aux conseils de Bemba, dont Me Pierre Legros, de préparer la défense de leur client au lieu de brandir les arguments du genre: «la chambre préliminaire II de la CPI a dégonflé presque complètement les charges retenues par le parquet». Il est question d’une requalification des chefs d’accusation. Les questions auxquelles il faut répondre -pour ne pas donner l’impression que les ONGs qui ont agi en Centrafrique ont été instrumentalisées- sont celles de savoir quelle est la part de responsabilités de chacun dans cette affaire? Pourquoi s’était-on précipité d’arrêter Bemba en laissant Patassé humer l’air frais? A quand la constitution d’un dossier en bonne et due forme contre Patassé et Bozizé ou la Lybie tant il est vrai que les troupes envoyées en rescousse aux autorités centrafricaines ont été habillées par le pays de Moamar Kadhafi qui leur avait fourni armes et munitions?

Que de questions qui restent encore sans réponses.

Alain NKOY NSASIES africanews





 

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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 01:30





New York, 22 juin 2009 (ONU) – De retour de Centrafrique, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a fait part des « efforts importants » entrepris pour appliquer les recommandations du dialogue pour « consolider l'élan en faveur de la paix dans le pays » ainsi que de la « résurgence de la rébellion dans le nord du pays ».

M. Pascoe, a dit avoir observé de ses propres yeux « l'impact d'années d'instabilité et d'insécurité dans le pays ». « J'ai entendu, a-t-il cependant ajouté, les mots qui montrent que le Gouvernement et le peuple centrafricains ont confiance dans ce qui est entrepris par les Nations Unies », indique un communiqué.

Il a évoqué les protestations formulées par l'opposition centrafricaine à l'encontre de certaines dispositions du code électoral, actuellement en révision. « L'organisation d'élections pacifiques, transparentes et crédibles, est conditionnée à la mise en place d'un code électoral accepté par tous les acteurs » a indiqué à ce propos M. B. Lynn Pascoe, devant les membres du Conseil de sécurité.

« Le Secrétaire général a appelé les autorités de la République centrafricaine à faire en sorte que les élections se tiennent comme prévu » afin d'éviter une vacance du pouvoir qui « compliquerait davantage un environnement politique déjà fragile » et faciliterait un regain de violence, a rappelé également M. Pascoe.

Aux côtés du processus désarmement, de la démobilisation et de la réintégration des ex-combattants, la réussite de la reforme du secteur de la sécurité est l'autre domaine fondamental à la stabilisation durable de la Centrafrique. C'est pourquoi, le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a appelé la communauté internationale à appuyer généreusement la table ronde qui se tiendra prochainement et les futurs projets de réforme de ce secteur de la sécurité.

Le Secrétaire général adjoint qui a rendu hommage à l'ancien Président du Gabon, El Hadj Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier, pour ses efforts en faveur de la paix en RCA, et rappelé la création imminente du BINUCA, en remplacement de l'actuel Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix (BONUCA), a soutenu que le meilleur moyen de répondre aux problèmes multi-facettes de la RCA demeure la mise en œuvre du cadre stratégique de consolidation de la paix.

 

Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité CS/9688

6147e séance – matin 22 juin 2009

 

M. B. LYNN PASCOE SOULIGNE DEVANT LE CONSEIL DE SÉCURITÉ LES DIFFICULTÉS DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE POUR MENER À BIEN LE PROCESSUS DE CONSOLIDATION DE LA PAIX

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. B. Lynn Pascoe, a présenté, ce matin, au Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine, soulignant à la fois la « fragilité » du pays et les efforts importants entrepris pour consolider le processus de paix.

Comme le Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix (CCP), M. Jan Grauls (Belgique), il a insisté sur les deux défis que constituent les préparatifs des élections prévues en 2010 et la mise en œuvre du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants (DDR).  Le représentant de la République centrafricaine a estimé, de son côté, que 2009 était une « année charnière » pour son pays.

M. Pascoe a souligné que des événements importants s’étaient déroulés en République centrafricaine au cours des six derniers mois, citant en particulier les efforts qui visaient à mettre en œuvre les résultats du dialogue politique inclusif. 

La période post-dialogue a été « caractérisée par deux tendances, parfois apparemment contradictoires », a-t-il dit, faisant état, d’une part, des « efforts importants » entrepris pour appliquer les recommandations du dialogue dans une perspective de « consolidation de l’élan en faveur de la paix dans le pays » et, d’autre part, la « résurgence de la rébellion dans le nord du pays », laquelle contredit « l’esprit de réconciliation que le dialogue cherchait à créer ».  À ces deux éléments s’ajoute, a affirmé M. Pascoe, une « fragilité croissante du processus de paix en République centrafricaine et du pays lui-même ».

M. Pascoe, de retour d’une visite dans le pays, a dit avoir observé de ses propres yeux « l’impact d’années d’instabilité et d’insécurité dans le pays ».  « J’ai entendu, a-t-il cependant ajouté, les mots qui montrent que le Gouvernement et le peuple centrafricains ont confiance dans ce qui est entrepris par les Nations Unies ».  Le Gouvernement et le peuple centrafricains considèrent l’ONU comme un « partenaire fiable pour réaliser leurs aspirations dans un avenir meilleur ».  « Les problèmes sont énormes », a-t-il dit, tout en se déclarant convaincu que l’ONU peut les aider à trouver une solution.

Le Secrétaire général adjoint a, en particulier, indiqué que le Conseil de sécurité se réunissait aujourd’hui au moment où l’Assemblée nationale de la République centrafricaine tenait une session extraordinaire dans le but d’adopter un nouveau code électoral pour les élections législatives et présidentielles de 2010.  « Le Secrétaire général a appelé les autorités de la République centrafricaine à faire en sorte que les élections se tiennent comme prévu » afin d’éviter une vacance du pouvoir qui « compliquerait davantage un environnement politique déjà fragile » et faciliterait un regain de violence, a déclaré M. Pascoe.

Le Secrétaire général adjoint s’est en outre attardé sur l’autre défi important que constitue pour la République centrafricaine le désarmement, la démobilisation et la réintégration des ex-combattants qui ont accepté de mettre un terme à la rébellion et de se joindre au processus de paix. 

M. Pascoe a indiqué qu’au cours de son entretien avec le Président centrafricain, M. François Bozizé, celui-ci avait réaffirmé sa « détermination à prendre personnellement le contrôle du processus de DDR » et à permettre l’assistance financière de 8 milliards de francs CFA (environ 16 millions de dollars) promis par la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).  Le Secrétaire général a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fournisse une aide supplémentaire pour assurer le succès du programme estimé à 30 millions de dollars, et sur lequel dépendent les impératifs de sécurité et la tenue d’élections pacifiques, a ajouté M. Pascoe.

Dans son rapport, le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité d’approuver la structure et le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), tels qu’il les a décrits et ce, pour une période initiale d’un an. 

La création imminente du BINUCA, qui succèderait à l’actuel Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix (BONUCA), « contribuera à renforcer la coordination et à assurer une plus grande cohérence du cadre d’action en vue d’optimiser l’assistance apportée par le système des Nations Unies et de contribuer de façon encore plus productive à la stabilisation du pays », écrit ainsi le Secrétaire général.

Le Secrétaire général propose que le BINUCA devienne « pleinement opérationnel d’ici au 1er janvier 2010 », a précisé M. Pascoe« Nous utiliserons l’intervalle pour finaliser le recrutement de personnel, régler les problèmes logistiques et accomplir d’autres tâches préparatoires afin que le nouveau bureau puisse démarrer en douceur » à la date prévue, a-t-il déclaré.

Le Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix a rappelé pour sa part que la Commission de consolidation de la paix avait adopté, le 6 mai dernier, son Cadre stratégique.  Ce Cadre stratégique, a-t-il précisé, « constitue en quelque sorte la feuille de route pour la réalisation des objectifs de la Commission ». 

M. Grauls, qui a effectué une mission à Bangui du 21 au 23 mai pour présenter ce Cadre stratégique à tous les acteurs de la société centrafricaine, a défini les trois priorités urgentes de la Commission, à savoir la réforme du secteur de sécurité et le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens combattants; la bonne gouvernance et l’état de droit; et la mise en place de pôles de développement, structures embryonnaires destinées à rétablir un début de développement social et économique à travers le pays. 

La Commission de la consolidation de la paix a concentré son attention sur « deux dossiers cruciaux pour la stabilité et la paix en République centrafricaine », a-t-il précisé, citant « l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme DDR bien intégré dans un programme de réforme du secteur de sécurité et la préparation des élections de 2010 ».

S’agissant de l’élaboration du programme DDR qui, selon lui, « progresse », M. Grauls a souligné l’importance du « retour des groupes rebelles récalcitrants au processus de paix ».  « Le financement des premières phases du DDR semble assuré », a-t-il ajouté, imputant notamment ce résultat aux contributions du Fonds pour la consolidation de la paix et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ainsi qu’à l’accord du Président centrafricain François Bozizé d’affecter au DDR l’intégralité des fonds promis par la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale (CEMAC), en conformité avec le communiqué des chefs d’État du 30 janvier à Libreville (Gabon).  « Pour permettre le lancement prochain du programme de DDR, il importe maintenant que le Comité de pilotage procède rapidement à la validation des listes de combattants des mouvements politiques et militaires reconnus qui lui ont été soumises », a-t-il affirmé. 

De même, « pour que le processus électoral puisse se dérouler dans de bonnes conditions, il devra bénéficier de l’assistance de la communauté internationale », a-t-il poursuivi.  Ainsi, il est urgent à ses yeux que les autorités centrafricaines mettent en place la Commission électorale mixte indépendante (CEMI), « seule instance nationale habilitée par la Constitution à se charger des préparatifs électoraux », a-t-il précisé.

M. Grauls a par ailleurs indiqué qu’une première évaluation de la mise en œuvre du cadre stratégique serait réalisée dans six mois.  « Pour consolider la paix et la stabilité dans leur pays, les Centrafricains ont besoin de l’appui de la communauté internationale », a-t-il déclaré.  Il a dit avoir constaté auprès de différents gouvernements et organisations un « regain d’intérêt pour la République centrafricaine, pays considéré pendant longtemps, et non sans raison, comme orphelin de l’aide internationale ».  

Le représentant de la République centrafricaine a estimé, quant à lui, que 2009 était une « année charnière » pour son pays qui doit prendre des « mesures courageuses pour la détermination de son avenir ».  Le programme DDR, l’organisation d’élections pour 2010, la mobilisation de ressources sont autant de défis pour les mois à venir, a-t-il dit.  Si une certaine lenteur est observée dans l’exécution des programmes, elle est due, a-t-il fait observer, à un manque de financement. 

Pour le représentant centrafricain, il existe sur le plan politique une « volonté réelle » d’aboutir à réconciliation, même si, a-t-il admis, « des acteurs militaires ont choisi la voie de la force ». 

Il a en outre expliqué que le programme DDR avançait « lentement mais sûrement ».  Ce programme, a-t-il expliqué, « doit s’accorder avec la réforme du secteur de la sécurité et du pôle de développement ».  Il a jugé important de faire du pôle de développement une « réalité ».  Le « souci majeur du Gouvernement centrafricain » est de « rechercher des financements » et d’« exécuter le plus rapidement possible le DDR », a-t-il poursuivi. 

Le représentant a affirmé de même que la question des élections en 2010 ne posait « aucun problème » puisque le Gouvernement centrafricain est attaché à respecter le calendrier électoral.  Il compte à cet égard, a-t-il dit, sur l’appui de l’ONU pour le mener à bien. 

Depuis l’inscription de la République centrafricaine à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix, les autorités du pays ont « pleinement collaboré » avec la Commission de consolidation de la paix, a-t-il déclaré.  Le Cadre stratégique fut, a-t-il rappelé, le résultat d’« intenses consultations entre la République centrafricaine et la communauté internationale ».  « L’appropriation nationale reste le « leitmotiv » du succès de ce Cadre stratégique », a-t-il ajouté, notant que la communauté internationale devrait « faire preuve de souplesse » en apportant son soutien sans faille aux objectifs fixés.

Par ailleurs, le Secrétaire général adjoint, le Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix et le représentant centrafricain ont tous trois rendu hommage à l’ancien Président du Gabon, El Hadj Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin dernier, pour ses efforts inlassables en faveur de la paix en République centrafricaine.

 

* S/2009/309



LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine et sur les activités du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays ( S/2009/309 )

Le Secrétaire général rend compte des faits intervenus dans les domaines politique, socioéconomique et humanitaire et sur le plan de la sécurité et des droits de l’homme en République centrafricaine, et des activités du Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix (BONUCA) depuis son dernier rapport, en date du 26 novembre 2008.

Il constate en particulier que le processus de paix en République centrafricaine se trouve à un point critique, et estime que la communauté internationale doit plus que jamais continuer d’appuyer les efforts du pays pour assurer la poursuite du processus et éviter un retour à une situation de conflit.

Le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité d’approuver la structure et le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), tels que décrits dans son rapport, pour une période initiale d’un an.  La création imminente du BINUCA, qui succèderait à l’actuel Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix (BONUCA), contribuera à renforcer la coordination et à assurer une plus grande cohérence du cadre d’action en vue d’optimiser l’assistance apportée par le système des Nations Unies et de contribuer de façon encore plus productive à la stabilisation du pays, écrit-il.

Le principal problème, estime le Secrétaire général, demeure la nécessité de réduire l’extrême pauvreté, qui a atteint un niveau très élevé et qui touche la très grande majorité de la population alors que le pays possède de très importantes ressources naturelles.  Il insiste ainsi sur l’importance d’une approche globale de la recherche de la stabilisation, qui incorpore les facteurs sociaux et économiques, la gouvernance et les divers aspects politiques et militaires.  Il se félicite à cet égard de l’adoption, le 6 mai 2009, par la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix d’un cadre stratégique.

Le Secrétaire général affirme également que la préparation et l’organisation des élections prévues pour 2010 constituent un résultat clef du dialogue politique sans exclusive.  Il est essentiel, pour assurer la transparence et l’ordre constitutionnel, de respecter le calendrier électoral, souligne-t-il, ajoutant que l’ONU sera prête, une fois que les conditions nécessaires seront en place, à étudier la possibilité de fournir une assistance technique à l’appui du processus électoral.

En outre, la mise en œuvre du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) est essentielle, selon lui, pour assurer une paix et une sécurité durables, notamment pour progresser en matière de réforme du secteur de la sécurité et organiser des élections pacifiques.  Il est donc indispensable que le programme adopté par le Comité directeur pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration continue de disposer des ressources financières nécessaires pour éviter tout nouveau retard dans la mise en œuvre des projets.  Il lance donc un nouvel appel à la communauté internationale et au Gouvernement de la République centrafricaine afin qu’ils répondent de manière généreuse et rapide aux besoins financiers du programme.

 

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