Le DG voyou de la BVMAC Willy Ontsia
Les décisions que ne cesse de prendre le Conseil
d’administration de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) sont déroutantes pour le moins et pas de nature à promouvoir l’intégration régionale qui est un des nobles
objectifs de la CEMAC. De façon pour le moins cavalière, avec une déconcertante facilité et une surprenante promptitude, le Conseil d’administration
de la BVMAC a viré successivement deux de ses premiers DG, respectivement Mme Marlyn Mouliom-Roosalem et M. Yvon
Psimhis, qui avaient tous les deux, le malheur d’être de nationalité centrafricaine, soi-disant pour insuffisance de résultats. Un Gabonais est, comme par hasard, nommé DG.
Un an après sa désignation, ce Gabonais, un certain Willy Ontsia s’avère
être un vulgaire voyou. La Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (COSUMAF) a purement et simplement demandé le 29 juillet dernier son limogeage pour faute grave. Cette
décision faisait suite à l'agression physique par le directeur général Willy Ontsia, du chef de la mission d'inspecteurs de la COSUMAF à la BVMAC.
L'organe de régulation sous-régionale dénonce le «comportement de défiance manifesté à maintes reprises par M.
Willy Ontsia à l'égard de la COSUMAF», et un «comportement et des agissements traduisant un refus
manifeste de se soumettre à l’autorité et à la prééminence de l’organe».
Il est reproché à M. Willy Ontsia «son
attitude menaçante et agressive au cours de la mission d'inspection entamée le 6 juillet 2009», lors de laquelle il s'était rendu «coupable d’entrave à ladite mission, avec circonstances aggravantes caractérisées par l'agression physique d'un inspecteur en mission,
ayant entraîné de graves blessures et une incapacité de travail de huit jours». «Monsieur Willy Ontsia a reconnu avoir porté un coup de poing ayant provoqué des blessures au chef de la
mission d’inspection de la COSUMAF», mais «n'a exprimé aucun regret quant aux faits qui lui sont
reprochés», déplore la COSUMAF, dans son rapport, estimant en outre que cette attitude empêche toute collaboration avec la BVMAC.
La COSUMAF a donc prononcé à l’encontre de M. Willy Ontsia une «interdiction définitive» d’activité en qualité de directeur général de la BVMAC et a demandé au conseil
d’administration de la BVMAC de procéder à son remplacement.
Voilà qu’à l’issue de la séance du Conseil d’administration tenue le 28 septembre dernier, alors qu’on s’attendait logiquement à ce
que le limogeage de M. Willy Ontsia soit entériné, il n’en a rien été. Sous l’influence du Président de ce conseil d’administration, encore un
Gabonais M. Henri-Claude OYIMA (Administrateur Directeur Général de BGFI BANK), le conseil s’est seulement contenté de retirer au DG de la BVMAC la
signature sur tous les actes de l'institution relevant de l'exploitation tout en le maintenant dans ses fonction, c'est à dire avec toutes les attributions (salaires, véhicule, logement...)
soi-disant en attendant l’aboutissement de l'action en justice qu'il a intentée devant la cours de justice de la CEMAC.
Le Conseil d'Administration a même
poussé le bouchon jusqu’à demander au DG voyou M. Willy Ontsia, d'écrire une lettre d'excuse à la COSUMAF afin de la conduire à retirer sa plainte et
ainsi trouver une solution à l'amiable. Pourquoi tant de mansuétude à l’égard d’un individu qui ne mérite que mépris !
Autre curiosité : c’est encore à un administrateur gabonais, DG d’une banque de Libreville, que le conseil d’administration a
donné délégation de signature. N’y-a-il que des Gabonais dans ce conseil d’administration ? C’est tout simplement scandaleux. Que cachent ces agissements et toutes ces manœuvres ?
Visiblement, tout porte à croire que les Gabonais entendent garder la haute main sur la BVMAC mais une telle volonté, pour égoïste qu’elle soit, passe-t-elle nécessairement par la protection
d’énergumènes aussi dangereux que M. Willy Ontsia, dont le comportement n’honore pourtant ni la BVMAC ni le Gabon.
Les cadres centrafricains qui ont dirigé la BVMAC n’ont nullement démérité contrairement aux prétextes fallacieux avancés pour les
accuser. Il est pourtant clairement établi que cette Institution créée en 2003 avait dès le départ un capital sous dimensionné. 1,779 milliard F CFA
alors qu'il aurait fallu au moins 2.5 milliards de F CFA. Elle a eu à sa tête une Centrafricaine qui a fait un travail important et ingrat, incontournable, indispensable de mise
en place de l'institution au plan administratif et matériel (installation et équipement des locaux, recrutement du personnel etc ...) sur lequel s'appui la bourse aujourd'hui.
Depuis, ce capital déjà insuffisant n'a jamais été augmenté ce qui entraîne de fréquentes tensions de trésorerie. Pire, l’installation
du moteur de cotation, la formation des équipes, la rédaction des règlements généraux de la bourse et du Dépositaire Central, l’installation de l'outil de cotation avec le concours de la
bourse de Casablanca, l’installation et le paramétrage des liaisons avec la BEAC pour garantir la sécurité des règlements et livraisons de titres contre espèces, l’interconnexion des sociétés de
bourse avec la bourse afin de pouvoir négocier les titres, les campagnes de vulgarisation de la culture boursière par des séminaires etc ... tout cela a été accompli sans grands moyens
financiers.
L’absence criante de moyens financiers a contraint l’ex DG Yvon Psimhis à solliciter une
subvention d'investissement de 1 milliards de F CFA à la BEAC. Il a pu trouver les moyens financiers nécessaires au lancement
de l’activité de la bourse. La subvention lui a été accordée lors du comité ministériel des ministres des finances tenu les 3 et 4 juin 2008 à Douala. Il avait fallu au préalable à nouveau remobiliser les ministres des finances sur l’importance du projet et de ses avancées.
Yvon Psimhis été brutalement limogé le 14 juillet 2008. Les activités ont
démarré le 13 août 2008. Il est évident qu’en un mois on ne puisse pas remplir toutes ces tâches, surtout l’installation et le paramétrage d’un moteur de cotation aussi complexe et identique à
celui qui équipe la Bourse de Paris. Le vrai problème qui est posé à la BVMAC est que depuis sa naissance en 2003 sous la présidence de son PCA actuel qui, du fait de ses intrigues et manœuvres,
le projet initial n’a pas fait les avancées qui s’imposaient. La décence aurait voulu que le Conseil d’Administration de la BVMAC constate l’incapacité du PCA à manager un tel projet industriel
et de prendre ses responsabilités en le démissionnant. Or ce conseil choisit de faire la politique de l’autruche en se voilant toujours la face. Il est donc urgent et impérieux de faire
comprendre à ce Conseil d’Administration que rien n’avance sous la responsabilité de ce PCA.
La BVMAC est devenue une bourse gabonaise instrument de la première banque de la
sous région à savoir la BGFI. La Cosumaf ne dispose plus de pouvoir de sanction, d'audit et de contrôle. Les juristes congolais dans l'exercice de leur fonction peuvent se faire injurier et frapper par le DG Willy Ontsia au mépris de toutes les règles de droit international avec la bénédiction du PCA. On ne peut
expliquer autrement l’attitude méprisante des Gabonais envers les autres citoyens de la sous région
CEMAC. Puissent les décideurs de la CEMAC se pencher réellement sur le sort de la BVMAC afin d’éviter à cette institution sous régionale les turpitudes que vient de connaitre la BEAC à
travers les détournements massifs organisés et perpétrés par des cadres véreux surtout de nationalité gabonaise de cette institution. Dès lors la question se pose avec acuité de savoir s’il faut
maintenir l'agrément de la BVMAC comme bourse sous régionale puisqu'elle défend uniquement certains intérêts gabonais ? De même, à quoi sert la COSUMAF puisqu'elle ne peut jouer son rôle de régulateur sous régional ?
Le sommet de la CEMAC qui se tiendra en novembre 2009 à Bangui devrait être l’occasion donnée aux autorités centrafricaines pour
qu’elles puissent enfin clarifier certaines zones d’ombre quant au sort réservé aux cadres centrafricains au sein des Institutions sous régionales. Nous osons croire qu’elles seront enfin animées
par la nécessité de promouvoir les compétences centrafricaines à l’instar de ce que certains pays ne cessent de faire.