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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 00:29


bonne-annee

CNDD

 

AFP  06/01/2010 | Mise à jour : 21:48

La vie du chef de la junte guinéenne, gravement blessé à la tête lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre, "n'est pas en danger" mais "il faut du temps pour qu'il se rétablisse totalement", a affirmé aujourd'hui le président par intérim, le général Sékouba Konaté.

"Je me suis rendu auprès du capitaine Moussa Dadis Camara (chef de la junte) pour lui exprimer, en tant que collaborateur et frère d'armes, mes voeux de prompt rétablissement", a déclaré le général Konaté dans un discours diffusé par la radio-télévision.  "Sa vie n'est pas en danger mais il faut du temps, de la patience et un suivi médical pendant un certain temps pour qu'il se rétablisse totalement", a-t-il ajouté, au lendemain de son retour à Conakry après un séjour d'une semaine au Maroc, où le chef de la junte est hospitalisé.

"C'est l'occasion de remercier le roi Mohamed VI qui l'a accueilli à bras ouverts" ainsi que les présidents sénégalais Abdoulaye Wade et burkinabè Blaise Compaoré pour leur aide, a-t-il poursuivi.

"Ma visite à Rabat a été aussi l'occasion de m'entretenir avec le capitaine Moussa Dadis Camara, dans la confiance et la franchise et sans tabou, des attentes et espoirs que nous souhaitons tous pour notre pays", a précisé le général Konaté, également ministre de la Défense.

Le général Sékouba Konaté a par ailleurs déclaré accepter '"le choix d'un premier ministre issu de l'opposition, désigné par elle-même" pour former "un gouvernement de transition d'union nationale".

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 18:38


bonne-annee


Massi-charlie.jpg

 

Décidément, ces derniers jours, la question du sort de Charles Massi a inspiré plus d’un. Depuis le 19 décembre où ce dernier n’a plus donné signe de vie, les rumeurs les plus folles circulent à son sujet. Il ne fait désormais l’ombre d’aucun doute que ce jour-là, vers 17 heures, dans la zone des trois frontières Tchad, Cameroun et Centrafrique, Charles Massi a été enlevé par des gendarmes tchadiens en compagnie des agents secrets.

Selon nos sources, le Colonel Charles Massi a déjà été livré aux autorités centrafricaines qui le gardent au secret. On prête d’ailleurs à François Bozizé, l’intention de le maintenir en détention et au secret jusqu’au moins après les élections pour ne plus « avoir à gérer le cas Massi ».

Aujourd’hui, on en sait un peu plus sur les circonstances de l’enlèvement du Colonel Charles Massi. Nous avons réussi à joindre les deux tchadiens qui étaient avec lui, le Colonel Djibrine Dagbachen et un certain Ali. Voici le verbatim de leurs déclarations.

Depuis sa cellule de la gendarmerie de N’Djamena, Djibrine Dagbachen nous a dit ceci :

« Je suis Colonel de l’armée tchadienne. J’ai été blessé lors de l’attaque du 2 février 2008 (à l’époque, les rebelles venus du Soudan sont parvenus jusqu’à l’entrée de la présidence à N’Djamena avant d’être repoussés grâce à l’appui de la France). J’avais eu trois côtes cassées. J’ai encore des problèmes de vision. Après des soins en Libye, je suis rentré à N’Djamena où j’éprouvais d’énormes difficultés à joindre les deux bouts. C’est dans ces conditions que j’ai fait la connaissance du Colonel Massi qui m’a demandé de l’accompagner dans son village natal. J’ai accepté cette proposition parce qu’il allait me payer et cela allait me permettre de nourrir ma famille. J’ai donc pris 12 hommes avec moi. Nous avons été arrêtés le 19 décembre dernier à 30 kilomètres de la localité de Mbaïbokoum près de la frontière avec le Cameroun et la République centrafricaine par la gendarmerie et les agents de renseignements tchadiens aux environs de 17 heures. On a ensuite été conduits à Doha où nous sommes restés 4 jours ensembles avant d’être transférés à N’Djamena sans le Colonel Massi. Je dois vous préciser qu’à Doha nous étions bien traités. Les médicaments du Colonel Massi lui étaient régulièrement donnés. Mais actuellement, à N’Djamena, nous sommes tous enchaînés comme des vulgaires voleurs. On m’a accusé de vouloir déstabiliser mon pays alors que je n’ai rien contre le Tchad. Je voulais juste avoir un peu d’argent ».

 Le second compagnon d’infortune de Massi, le nommé Ali, joint sur une ligne téléphonique du Cameroun, livre sa version des faits :

« J’ai été contacté par le Colonel Massi à N’Djamena. Officiellement, on se rendait au Gabon via le Cameroun puisque le Colonel était titulaire d’un visa du Gabon. C’était avec l’accord de certains officiers de l’armée tchadienne. Mais on avait un autre plan. Notre objectif était la Centrafrique. Près de la zone des trois frontières, nous avons achetés du matériel militaire d’un montant de 3 millions 750 mille FCFA. Nous avons aussi déboursé près d’un million et demi pour le transport du matériel, qui nous revenait en tout à 5 millions de CFA. Nous avons payé une partie de l’argent soit 3 millions en promettant de verser le reste une fois la frontière traversée. Mais lorsque nous étions arrivés dans une localité tchadienne qui se trouve à 4 kilomètres de la frontière avec la RCA et à 10 kilomètres du Cameroun, les Tchadiens ont commencé à changer d’attitude. J’ai échappé à cette arrestation parce que j’ai fait usage de mon arme. Nous avons réussi, mes aides de camp et moi à nous enfuir ensemble avec le Colonel Massi jusqu’à la hauteur d’une rivière que j’ai traversée par la nage. Mais le Colonel, lui, ne pouvait pas tomber à l’eau. C’est à ce moment que les Tchadiens l’ont rattrapé. Il a été arrêté avec 13 hommes. Comme j’avais les deux millions et son téléphone Thuraya, il m’a appelé après l’arrestation, m’a passé les autres éléments avec qui je me suis entretenu au téléphone, et m’a demandé de retourner parce que, selon lui, il n’y avait aucun problème. Mais j’ai soupçonné un guet-apens et ne suis pas retourné. J’ai traversé la frontière centrafricaine et je suis actuellement avec les éléments de l’APRD (Armée populaire de la restauration de la démocratie) de Jean-Jacques Demafouth. J’ai du mal à m’expliquer la fourberie, le double langage et la malhonnête des officiels tchadiens qui étaient pourtant dans le coup avec nous. C’est avec leur accord formel que tout a été envisagé et je suis prêt à le dire haut et fort ».

Même si elles ne semblent pas identiques, les déclarations de ces deux hommes, il faut le dire, recoupent les informations qui circulent depuis l’annonce officieuse de la disparition de Massi. Pire, elles confirment sans aucun doute une seule chose : Charles Massi a été bel et bien enlevé par des éléments tchadiens le 19 décembre dernier près de la frontière avec la République centrafricaine.

La question se pose maintenant de savoir pourquoi le garde-t-on au secret ? L’a-t-on réservé le même sort de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh ?

Autant dire que François Bozizé à qui, Charles Massi aurait été remis, et qui le garde semble-t-il au secret, a intérêt à le présenter à la justice le plutôt afin de ne pas être accusé demain d’enlèvement et de séquestration. C’est à la justice et à elle seule de signifier à Charles Massi ce qu’on lui reproche.

 

Mercredi 6 Janvier 2010

Adrien Poussou

 Source : lindependant-cf.com

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 00:33


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L’état de santé de l’ancien président centrafricain le général André Kolingba qui est hospitalisé dans un établissement de soins en région parisienne serait de nouveau préoccupant selon des sources proches de sa famille.

L’arrivée précipitée à Paris de son épouse qui est députée à l’Assemblée nationale est interprétée par certains observateurs comme  un signe de cette brusque détérioration de l’état du vieux général qui a déjà subi il y a quelques années à l’Hôpital des Armées du Val de Grâce à Paris, une opération de la prostate. Depuis, la santé de l’ancien président centrafricain est demeurée assez délicate et a toujours constitué une source d’inquiétude pour son entourage.

Toujours selon nos informations, sans doute pour des raisons de prise en charge financière, les conditions actuelles d’hospitalisation de l’ancien président André Kolingba ne seraient pas à la hauteur du rang de ce dernier. Il serait en effet selon certains proches qui ont pu lui rendre visite dans un centre médical de seconde catégorie où il a pu être admis dans une chambre à deux lits.

Le sort peu enviable ainsi fait au général André Kolingba par Bozizé et l’Etat centrafricain est à rapprocher du traitement infligé à l’ancien premier ministre Jean-Paul Ngoupandé, pourtant toujours Conseiller en exercice du président Bozizé qui, faute de prise en charge par l’Etat centrafricain, a dû hélas interrompre ses séances de rééducation fonctionnelle devant lui permettre de retrouver la locomotion après l’accident vasculo-cérébral dont il a été victime.

La situation dans laquelle se trouve le président André Kolingba, âgé il faut le rappeler de 76 ans, ne peut manquer d’avoir une influence et des répercussions non seulement sur celle de son parti, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) - second parti politique centrafricain en importance juste après le MLPC avec qui il siège également au sein de l’Union des Forces vives de l’opposition (UFVN), seule véritable coalition de partis opposés au pouvoir clanique de Bozizé – mais aussi sur l’ensemble de l’échiquier politique centrafricain. On prêtait jusqu’ici au général André Kolingba l’intention d’être à nouveau candidat aux prochaines présidentielles. La vie politique centrafricaine on le voit, n’a pas fini de surprendre.

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 23:50


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BANGUI – (AFP) 05 janvier 2010 17h02 - La famille du chef rebelle centrafricain Charles Massi a affirmé mardi à l'AFP n'avoir aucune nouvelle de lui, alors que des journaux locaux ont fait état de sa détention au Tchad, ce qu'ont démenti les autorités tchadiennes.

Principal dirigeant de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) active dans le nord-ouest de la Centrafrique, M. Massi n'a pas donné signe de vie "depuis deux jours", selon un membre de sa famille vivant à l'étranger et joint depuis Bangui.

"J'ai appelé Bangui au sujet des rumeurs faisant état de sa détention (...). Ce qui m'a été dit ne laisse planer aucun doute" sur le fait qu'il est vivant, "mais je ne sais pas où il est", a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.

Le même parent a cité comme éventuel lieu de détention Bossangoa (305 km au nord de Bangui) ou Bossembélé (155 km au nord-ouest de Bangui), sur la route menant de Bangui vers le Tchad et le Cameroun voisins.

Selon des informations diffusées lundi par deux journaux en ligne centrafricain et tchadien, M. Massi a été arrêté "il y a quelques jours dans des circonstances obscures" près de la frontière entre le Tchad et la Centrafrique. Il "serait (...) à nouveau détenu dans (les locaux d')une brigade de gendarmerie dans la capitale tchadienne", d'après les mêmes informations.

Joint par l'AFP à N'Djamena, le ministre tchadien de l'Intérieur, Ahmat Mahamat Bachir, a assuré que le chef rebelle centrafricain ne se trouvait pas sur le sol tchadien.

"Je démens de façon formelle l'arrestation de M. Charles Massi par les services de la gendarmerie du Tchad. Après sa libération (en juillet), nous (l') avons nous-mêmes accompagné jusqu'à Garoua (nord du Cameroun). Depuis lors, nous n'avons plus de contact avec lui", a déclaré M. Bachir.

"Si Charles Massi est porté disparu, le Tchad n'a rien avoir dans cette affaire", a-t-il soutenu.

Un haut responsable de la sécurité contacté par l'AFP à Garoua a indiqué ne pas être en mesure de se prononcer sur la présence de Massi.

Charles Massi avait été arrêté le 16 mai dans le sud tchadien en tentant d'aller en Centrafrique, selon N'Djamena, qui l'avait emprisonné pour "infiltration frauduleuse" au Tchad et "tentative de déstabilisation d'un pays voisin".

Il avait été libéré le 8 juillet après avoir manifesté "son intention de faire la paix" avec Bangui, d'après les explications à l'époque de M. Bachir.

Charles Massi a été plusieurs fois ministre sous le régime du président Ange-Félix Patassé, ainsi que sous celui de son successeur François Bozizé, au pouvoir depuis 2003.

Son mouvement, la CPJP, a été impliqué depuis février 2009 dans plusieurs accrochages avec l'armée centrafricaine.

(©AFP /)

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 23:33


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APA Bangui 05-01-2010 (Centrafrique) Me Jean Hilaire Zoumaldé, l’avocat de l’ancien président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a estimé mardi à Bangui, que son client jouit du droit de propriété sur le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).

« Le président Patassé jouit, jusqu’à preuve du contraire, du droit de propriété sur le MLPC et dispose de la faculté, au pire des cas, de le dissoudre, soit à l’amiable, soit judiciairement, en tant que président fondateur du parti, au nom de la propriété intellectuelle », a déclaré Me Zoumaldé.

Il a indiqué que depuis qu’il est rentré de son exil au Togo, son client ne peut pas accéder à ses propriétés et les comptes de ses sociétés sont sous administration judiciaire. « C’est une question de droit de revendiquer ses biens », a-t-il souligné.

Me Zoumaldé a dénoncé une mauvaise interprétation par la presse du rejet, le 29 décembre 2009, du pourvoi en cassation introduit par l’ancien premier vice-président du MLPC, Luc Apollinaire Dondon Konamabaye.

Il a fait observer que cette décision, intervenant cinq mois après la date d’enregistrement de la requête au greffe de la Cour de cassation, est contraire à la loi qui fait obligation à la Cour de se prononcer dans un délai d’un mois, à compter de la date d’enregistrement de la requête.

« La juridiction s’est prononcée sur le sursis d’exécution et non sur le pourvoi », a-t-il dit, soulignant qu’il s’agit d’une décision « provisoire et rétractable » qui ne termine pas le contentieux.

Un proche de l’ancien président centrafricain, Sosthène Guetel Dilamkoro, a estimé que Patassé s’est abstenu d’ester en justice dans cette affaire de paternité du MLPC dans le seul et unique souci « d’éviter des confrontations préjudiciables à la consolidation de la démocratie en Centrafrique ».

« C’est fort de ce souci qu’il s’est abstenu d’ester en justice quand bien même il en a le droit », a expliqué Sosthène Guetel Dilamkoro.

Il a annoncé que l’ancien chef de l’Etat, candidat à l’élection présidentielle de 2010, se propose de faire une déclaration dans les prochains jours au « Siège du comité national de soutien », ex-siège de MLPC.

Depuis son retour d’exil, l’ancien président centrafricain, Ange Félix Patassé, est fortement contesté par ses anciens partisans du MLPC qui lui dénient désormais toute autorité sur le parti ainsi que le pouvoir d’utiliser son sigle.

Les deux camps se sont engagés dans un véritable bras de fer qui se poursuit sur le terrain juridique.


NDLR : Où était cet avocat pour brandir devant la justice au moment opportun le titre de propriété de Patassé sur le MLPC en question ? Même si on est le créateur d'un parti politique, doit-t-on pour autant délibérément se mettre au-dessus des règles de ce parti sous prétexte qu'on jouit du titre de propriété ? Patassé devrait plutôt s'interroger sur la pertinence de ses choix et décisions politiques ainsi que sur sa solitude et la qualité de son entourage actuel.

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 22:45


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New York 5 janvier 2010 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé le Danois Bo Schack Représentant spécial adjoint en République centrafricaine, a annoncé mardi son porte-parole.

M. Schack, 54 ans, sera aussi le Coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire dans ce pays.

Il rejoint à un moment crucial le tout nouveau Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), alors que ce pays prépare des élections législatives et présidentielles.

M. Schack a servi à de nombreuses fonctions au sein du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Il a été représentant du HCR au Burundi d'août 2007 à juin 2009 et chef de l'unité politique au bureau Europe au siège du HCR à Genève, de juillet 2003 à juillet 2007. Plus tôt dans sa carrière, il a été chef adjoint de la mission du HCR à Téhéran. Il a également été en poste au Sri Lanka et dans l'ex-Yougoslavie.

 

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 22:42


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APA Bangui 05-01-2010 (Centrafrique) Les administrations centrafricaines se trouvent sous la menace de plusieurs réseaux de faussaires lesquels portent atteinte à l’autorité de l’Etat, a déclaré lundi à Bangui, le ministre centrafricain de la sécurité, de l’ordre public et de l’immigration, le Général Jules Bernard Ouandé.

« Malgré les efforts sans relâche, entrepris au quotidien par la police centrafricaine afin de garantir la paix et d’assurer la quiétude sociale, les délinquants, les malfaiteurs et récidivistes développent encore sans scrupule d’autres formes de criminalités et même des actes visant à atteindre les paisibles citoyens et leurs biens », a souligné le général Ouandé, à l’occasion d’un point de presse.

Il a dénoncé le développement dans le pays d’un phénomène d’établissement de faux documents et de contrefaçon de sceaux administratifs. « Les malfaiteurs sont parvenus à la fabrication et à l’assemblage de plusieurs feuillets de faux passeports à ma signature », a-t-il dit.

« Cette situation de fraude documentaire a longtemps pesé sur les différents services administratifs qui ont la responsabilité d’établir les documents authentiques », a poursuivi le général Ouandé.

Selon lui, de faux diplômes, des agréments de commerce illicites, de fausses cartes de réfugiés, de fausses cartes consulaires voire de faux doctorats en médecine sont établis dans les quartiers par un réseau de faussaires qui a fait tomber le pays.

 « La police centrafricaine doit lutter énergiquement contre tous ces fléaux avec la dernière énergie », a martelé le ministre de la sécurité, déplorant que certains faussaires, interpellés et déférés à la maison centrale d’arrêt de Ngaragba, soient libérés au bout de quelques jours seulement et se retrouvent au quartier où ils narguent les forces de l’ordre et la population.

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 22:39


bonne-annee

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Mardi 5 janvier 2010 2 05 /01 /2010 09:48

Pierre Agrounda Envoyé permanent à Bangui

 

La prolifération de la rébellion armée dans la partie méridionale du Tchad et septentrionale de la Centrafrique transforme tous les jours cette zone en un lieu extrêmement dangereux  où la vie devient de plus en plus risquée et aléatoire. La manière à laquelle s’activent les rebelles et bandits de grand chemin au niveau de la frontière entre la Centrafrique et le Tchad est assez particulière pour constituer un sujet de réflexion. Des hommes en arme hostiles au pouvoir de N’djamena ou de Bangui vacillent entre ces deux pays séparés par une frontière naturelle facile d’accès. Ces mouvements montent en flèche avec la fréquence constatée des coups  d’Etat militaires devenus, depuis les années 90 et même bien avant, un moyen d’accéder au pouvoir.

  La porosité des frontières, le brassage ethnique, la circulation illicite d’armes de guerre accentuée par le conflit du Darfour… donnent à ce phénomène un contenu cynique. D’autant que, les déplacements au Nord de la Centrafrique et au Sud du Tchad ressemblent désormais à s’y méprendre à une traversée du désert. Beaucoup y ont perdu leur vie. Nombre des humanitaires qui s’étaient hasardés dans cette zone ont appris à leurs dépens. Au grand dam des autorités de ces Etats limitrophes censées garantir la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens.

  Un vivier de recrutements

C’est dans cette « zone de turbulence » que des seigneurs de guerre tchadiens et centrafricains recrutent l’essentiel de leurs hommes. Le tristement célèbre Centrafricano-tchadien Martin Koumta-Madji alias Abdoulaye Miskine est sorti des entrailles de cette partie de la sous région d’Afrique centrale. Miskine qui n’était qu’un piètre vendeur ambulant s’est fait passer pour un grand marabout auprès de Patassé. Ce dernier a poussé l’extravagance en donnant le grade du général à son protégé Miskine avant que celui-ci crée le Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC), un mouvement rebelle qui écume le Nord de la Centrafrique.

C’était également dans le Nord du Tchad et le Sud de la RCA que l’actuel président centrafricain, le général François Bozizé à l’époque leader de la rébellion hostile au régime d’Ange Félix Patassé, a enrôlé une grande partie de ses hommes, dont les colonels Tchadiens Ramadan et Faki Ahmat appelé « colonel Marabout », ancien lieutenant d’Abdoulaye Miskine.

  Le colonel Charles Massi, un ancien allié de Bozizé tombé en disgrâce, s’est, lui aussi, rendu au Sud du Tchad pour engager des hommes dans sa rébellion, la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP). Hélas, MASSI et quatre de ses combattants tchadiens ont été appréhendés fin décembre 2009 par les forces régulières tchadiennes dans le Sud-Ouest du Tchad, frontalière avec la  RCA. Un chef rebelle tchadien, le général Baba LARDE et ses 500 hommes du Front Populaire pour le Redressement (FPR), se sont recroquevillés (de septembre à octobre 2009) au Nord de la Centrafrique pour exiger de N’djamena des négociations.

Leur présence sur le territoire centrafricain et surtout  l’attention que leur a portée un temps soit peu,  le régime de Bangui a failli jeter un froid dans  les relations entre les pays voisins. La liste de ces agissements est longue. Cela pourrait prendre une proportion inquiétante avec le recul de la démocratie observé ces derniers temps dans les sociétés politiques de la sous région d’Afrique centrale et la pauvreté qui incite les jeunes à se lancer à corps perdu dans la rébellion, devenue un moyen de survie.

  La sécurité, pas pour demain

Dans ce climat aussi incertain, la paix n’est pas pour demain. La persistance  et le foisonnement des rebellions au Sud du Tchad et au Nord de la République centrafricaine ne sont pas le fruit d’un hasard. Ils résultent d’un sentiment de grogne généralisé et la volonté d’un groupe des citoyens  ‘’mécontents’’ d’en découdre avec les régimes vacillants et peu démocratiques.

Nul n’ignore aujourd’hui, la mauvaise gouvernance, devenue la marque de fabrique des dirigeants de ces Etats, incapable d’assurer à leur peuple le moindre bien-être social. La mauvaise répartition des ressources et  l’exclusion érigée en méthode de gestion des pouvoirs publics provoquent souvent une levée de bouclier, laquelle débouche généralement sur  des mouvements de révoltes  à l’origine des rébellions armées. Les puissances occidentales toujours aux aguets qui raffolent les richesses naturelles de l’Afrique sont, parallèlement, pour beaucoup dans cette montée en puissance du phénomène des rébellions armées.

Celles-ci sont parfois  utilisées comme moyen de pression contre  les Chefs d’Etat hostiles à l’ingérence et à la tentative de domination de l’Occident. Patassé n’a-t-il pas accusé l’Hexagone d’être la principale cause de sa chute ? De tout ce qui précède, il apparaît clairement au stade actuel de la situation qu’assurer la sécurité au Sud du Tchad et au Nord de la Centrafrique relève du travail de Sisyphe.

 

Source  Blog de Ahmat Zeidane Bichara

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 22:36


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(UDPS online 05/01/2010)


Nous voici donc en 2010, cinquante ans après la décolonisation. Ya-t-il vraiment quoi que ce Soit à commémorer ou faut-il au contraire tout Reprendre?

Restauration autoritaire par-ci, Multipartisme administratif par là, par ailleurs maigres avancées au demeurant réversibles et, à peu près partout, niveaux très Elèves de la violence sociale, des situations voire d'enkystement, de conflit ou larve de guerre ouverte, sur fonds D'UNE Qui économie d'extraction, Dans le droit fil de la logique mercantiliste coloniale, continuent de faire la partie belle à la prédation - voilà, je dirais, le paysage d'ensemble.

Dans la plupart des cas, les Africains ne Sont toujours pas à même de choisir Librement Dirigeants Leurs. Trop de pays Sont toujours à la merci de satrapes dont l'unique objectif est de rester au pouvoir à vie. Du coup, la plupart des élections truquées sont. On sacrifie aux aspects PROCÉDURAUX les plus élémentaires de la concurrence, mais l'on garde le contrôle sur les principaux leviers de la bureaucratie, de l'économie, et surtout de l'armée, de la Police et des Milices. La Possibilité de renverser le Gouvernement par la voie des urnes n'existant pas Pratiquement, seul l'assassinat, la rébellion ou le Soulèvement armé PEUVENT contredire le principe de la continuation indéfinie au pouvoir. Globalement, les choses Sont Donc plutôt bloquées, surtout en Afrique francophone ou, les manipulations électorales et les successions de père en fils Aidant, que dire sur l'Peut L'On vit de facto sous chefferies des masquées.

Où allons-nous?

QUATRE tendances lourdes me frappent aussi. La première est l'absence d'un projet démocratique réel, d'une pensée de la démocratie Qui constituerait Une véritable alternative au modèle prédateur En vigueur à peu près partout.

La deuxième est le recul de toute perspective de révolution sociale radicale sur le continent. La troisième est la sénilité croissante des pouvoirs nègres - le fait que plus vieillissants ILS SONT, plus ils Deviennent hystériques et carnassiers, et plus les successions Deviennent des Affaires de famille.

La troisième est l'enkystement de casseroles entiers de la Société et l'irrépressible désir, chez Des centaines de millions de personnes, de vivre partout ailleurs sauf chez eux - le désir généralisé de défection et de désertion.

À CES dynamiques structurelles Une autre vient s'ajouter - l'émergence d'culture Une du racket, de l'émeute sanglante et sans lendemain Et qui, à l'occasion, Tourne Facilement à la guerre de pillage. Cette Sorte de lumpen-Radicalisme, à la vérité la violence sans projet politique alternatif, N'est pas seulement Porté par les cadets «sociaux» dont «L'enfant-soldat» et Le Sans-Travail »des bidonvilles constituant les symboles tragiques. Cette Sorte de populisme sanglant is also mobiliser, lorsqu'il le faut, des forces sociales par les parvenues Qui Sont colonisateur à l'appareil d'État.

Faut-il craindre que cette violence sans projet politique alternatif ne se généraliser. Elle provoquerait en retour le raidissement d'un État Qui, bien qu'illégitime ou Amputé de la plupart Classiques de Prérogatives SES, bénéficie du soutien d'Une classe Qui en fait a l'instrument de son enrichissement personnel ou, simplement, une ressource Une source privée ou encore d'accaparements en tous genres, Dans le contexte de la lutte quotidienne Soit pour l'accumulation, Soit pour la survie pure et simple. Quitte à détruire l'État, l'économie et les institutions, cette classe est prête à tout pour Conserver le pouvoir, la politique n'étant d'ailleurs à ses yeux QU'UNE Manière de conduire la guerre civile ou la guerre ethnique par D'autres moyens.

Brusques Ces observations ne signifient pas Toutefois Qu'il N'existe Aucune saine aspiration à la liberté et au bien-être en Afrique. Ce désir CEPENDANT peine à trouver un langage, des pratiques effectives, et surtout Dans Une traduction des nouvelles institutions et politique de la culture Une neuve ou Le pouvoir N'est Plus un jeu à somme nulle.

NB La violence des sans «-» Pièces

PQue notre Puisse la démocratie s'enraciner en Afrique, il Faudrait Qu'elle Soit Portée par des forces sociales et culturelles organisées; des institutions et des réseaux sortis tout droit du génie, de la créativité et surtout des luttes des gens eux-Mêmes et Leurs Propres de traditions de solidarité. Mais cela ne suffit pas. Il Faut aussi Une Idée dont elle Serait la métaphore vivante et absolue. Ainsi, en exemple par le réarticulant et politique Le pouvoir Autour de la critique des formes de vie, ou Plus précisément de l'impératif de nourrir les «Réserves de vie», sur Pourrait ouvrir la voie à une pensée nouvelle de la démocratie Dans un continent ou Le Pouvoir de tuer reste PLUS OU MOINS illimité, Et où la pauvreté et la maladie rendent l'existence si précaire.

Au fond, UNE Telle pensée utopique Devrait être. Elle devrait etre, de nécessité, une pensée de l'émergence et du Soulèvement. Mais ce Soulèvement Devrait aller bien au-delà de l'héritage anti-colonialiste et anti-impérialiste dont les limites, Dans le contexte de la mondialisation et Au regard de Ce qui S'est passé depuis les indépendances, Sont Désormais flagrantes.
En attendant, deux Facteurs décisifs constituant des freins à Une démocratisation du continent. D'Abord Une certaine économie politique. Ensuite un certain imaginaire du pouvoir, de la Culture et de la Vie.

D'une part, la brutalité des contraintes économiques dont les pays africains Ont fait l'expérience au cours du dernier quart du XXe siècle - Et qui se Poursuit sous la férule du néo-libéralisme - a contribué à la fabrication d'Une multitude de «gens sans-part» dont l'apparition sur la scène publique s'effectue de plus en plus sur le mode de la tuerie Lors de bouffées Xénophobes ou à l'occasion de luttes ethniques, surtout au lendemain d'élections truquées, Dans le contexte des protestations contre la vie chère, Dans Le Cadre ou encore des luttes pour les ressources de base.

CE SONT DES GENS QUI N'ONT strictement rien a perdre, qui de surcroît Sont totalement livrés à l'abandon - l'état de Laquelle ILS NE PEUVENT Souvent Échapper par Que la migration, la Criminalité et toutes Sortes d'illégalismes. C'Est une classe de «superflus» dont l'État (Là où il existe), voire le marché lui-même, ne Savent que faire. Ce sont des gens Que l'on NE PEUT guère vendre en esclavage Comme aux débuts du capitalisme moderne, ni aux travaux forces Réduire Comme à l'époque coloniale et l'apartheid sous. Du point de vue du capitalisme TEL QU'IL fonctionne Dans ces Régions du Monde, ils Sont complètement inutiles - des réfute humains livrés à la violence, à la maladie, à l'évangélisme nord-américain, aux croisés de l'Islam et à Toutes sortes de phénomènes d'illumination.

D'autre part, la brutalité des contraintes économiques aussi une vidé de tout contenu le projet démocratique en réduisant Celui-ci A Formalité Une simple - un rituel sans contenu ni symbolique, et plus grave encore sans Conséquence réelle sur la vie quotidienne des gens ordinaires . Puis, Comme je le suggérais à l'instant, l'incapacité à sortir du cycle de l'extraction et de la prédation dont l'histoire, d'ailleurs, sont antérieures à la colonisation. Facteurs ces, pris ensemble, pèsent énormément sur les formes que le Prend Dans nos politique paie.

À CES données fondamentales s'ajoute l'événement qu'aura Été La Grande sociale Diffraction Commencée au milieu des années 80. Cette diffraction de la Société d'un conduit à peu près partout à Une informalisation des rapports sociaux et économiques, à la fragmentation Une sans précédent du champ des Règles et normes des, et à un Processus de dés-institutionnalisation Qui N'a pas l'épargne État Lui-même.

Cette diffraction a un mouvement provoqué aussi Grand De défection de la part de Nombreux acteurs sociaux, ouvrant dès Lors à La Voie de nouvelles formes de la lutte sociale - une lutte sans pitié pour la survivance centrée autour de l'Accès aux ressources. Aujourd'hui, sans le bidonville est devenu le lieu névralgique de la SCÉ formes nouvelles d'Affrontements Souvent tête apparente. IL S'AGIT d'Affrontements de type moléculaire et cellulaire Qui combinent des éléments de la lutte des classes, de la race des luttes, de la lutte ethnique, des millénarismes religieux et des luttes en sorcellerie ».

Pour le reste, La Faiblesse des oppositions est connue. Pouvoir et opposition opèrent en fonction d'un tribunal par temps marqué l'improvisation, les arrangements ponctuels et informels, les compromis et compromissions diverses, les Impératifs de conquête immédiate du pouvoir ou la Nécessité de le A conserver tout prix. Les alliances se nouent et se dénouent Constamment. Mais surtout, l'imaginaire du pouvoir ne S'est guère transformée. L'imaginaire structurant de la politique en Afrique reste Celui de la guerre civile permanente. ET L'ON NE TANT que découplera Pas la politique et la guerre, Le Potentiel explosif Restera de la violence.

La décolonisation et internationalisation

Ce cinquantenaire de la décolonisation N'est Pas seulement africaine affaire une. On me dit que la France, en particulier, veut faire de 2010 Une «Année de l'Afrique». La France, justement, donne l'impression de n'accepter que du bout des lèvres la démocratisation du continent. Dans son pré-carré, elle s'y est farouchement opposée depuis 1960, pas n'hésitant, Le cas échéant, à recourir à l'assassinat et à la corruption.

Aujourd'hui encore, Connue Elle est, à tort ou à raison, pour son soutien le plus tenace, le plus retors et le plus indéfectible aux satrapes les plus corrompues du continent et aux régimes justement Qui,, tourné le dos Ont cause à la Africaine.

Il YA Une raison simple à tout cela - les conditions historiques Dans LESQUELLES S'est effectuée la décolonisation et le Régime des capitations qu'ont cimenté Les accords inégaux «de Coopération et de défense» signés Dans les années 1960.

ON NE SAIT Le Peut-être pas assez, L'Objet de la SCÉ accords secrets, CE FUT non pas de liquider le rapport colonial, mais justement de le contractualiser. C'est au nom de cette contractualisation des vieux rapports coloniaux que la France continuera, de facto, d'Exercer un droit de propriété sur le sol, le sous-sol et l'espace aérien de ses anciennes colonies.

Lors de son dernier voyage officiel en Afrique du Sud, le président Nicolas Sarkozy Avait Promis de Rendre public accorde CES. Je ne sais S'il l'a fait déjà.

Les États-Unis ne s'opposent Peut-être pas activement à la démocratisation de l'Afrique. Cynisme et hypocrisie suffisent Largement - QUE Encore de Nombreuses institutions privées américaines apportent Une aide multiforme à la consolidation des sociétés civiles africaines. C'est par exemple le cas des Nombreuses fondations américaines. Mais le caractère moralisateur et évangélique de Leurs interventions laisse à désirer.

Un fait majeur des prochaines années Cinquante sérums La présence de la Chine en Afrique. Cette présence de l'ONU contrepoids sinon Est, du moins un expédient à l'échange inégal si caractéristique des relations que le continent Entretient avec les puissances occidentales et les institutions financières internationales. Il est vrai que pour le moment, la relation avec la Chine ne sort pas du modèle de l'économie d'extraction - Modèle Qui, ajouté à la prédation, CONSTITUE La base matérielle des tyrannies Nègres. Il Ne Faut Donc pas s'attendre à ce que la Chine Soit d'un grand secours Dans les luttes à venir pour la démocratie.

L'influence de l'autre puissance montante, l'Inde, est marginale pour l'instant.

Quant à l'Afrique du Sud, elle ne Peut pas, à elle toute seule "," Promouvoir la démocratie en Afrique. Elle n'en a ni les moyens, ni la volonté, ni les ressources de l'imagination. Du reste, Doit ELLE D'ABORD Approfondir la démocratie chez elle avant de penser à la Promouvoir chez d'autres. Il est dommage que des forces externes Continuent de faire pression sur elle pour Qu'elle EXERCE sur le continent un rôle de gendarme Qui ne lui sied pas du tout et pour Lequel elle est si mal équipée..

Ce à quoi il Faudrait arriver, c'est à Une sorte de «New Deal» collectivement continental négocié par Les différents États africains et par les puissances internationales - Un «New Deal» en Faveur de la démocratie et du progrès économique Qui viendrait Compléter et Une fois toutes trouvées pour clore le chapitre de la décolonisation.

Survenant plus d'un siècle après la fameuse Conférence de Berlin Qui inaugura la partition de l'Afrique, ce «New Deal assorti Serait» D'UNE Premier économique pour la reconstruction du continent. Mais il comporterait un volet aussi juridique et pénal, des Mécanismes de sanction, voire de mise au ban, dont la mise en œuvre Serait nécessairement Multilatérale, et dont l'inspiration Pourrait être trouvée Dans les transformations récentes du droit international. Ceci impliquerait Qu'à l'occasion, des régimes coupables de crimes contre Leurs peuples pourraient légitimement être déposés par la Force et les auteurs de crimes CES poursuivis devant la justice pénale internationale. La notion de crimes «contre l'Humanité» Devrait elle-même faire l'objet d'Une interprétation étendue Qui inclue non seulement les massacres et les violations aggravées des droits humains, mais aussi des faits graves de corruption et de pillage des ressources naturelles d'un pays. Il va de soi que des acteurs privés locaux ou internationaux pourraient être aussi VISÉS PAR DE dispositions Telles.

C'est à ce niveau de profondeur historique et stratégique Qu'il importe d'Désormais Envisager la question de la démocratisation et du progrès économique en Afrique.

La démocratisation de l'est Afrique Africaine D'ABORD UNE QUESTION, certes. Mais elle a aussi des dimensions internationales.

Ré-ouvrir le futur

Pour le demi-siècle Qui vient, Une partie du rôle des intellectuels, des gens de culture et de la Société Civile Africaine sera justement d'secouriste à «Internationaliser» la question de la démocratisation de l'Afrique, Dans le droit fil des efforts des dernières années Visant à mutualiser Le Droit International et Qui Ont vu l'apparition d'juridictionnelles instances supra-étatiques.

Encore Faut-il aller au-delà de la conception traditionnelle de la Société Civile, Celle Qui est étroitement dérivée de l'Histoire des Démocraties capitalistes. D'une part, Il Faut Tenir compte du facteur objectif qu'est la multiplicité sociale - Multiplicité des identités, des allégeances, des Autorités et des Normes - et, à partir d'elle, Imaginer de nouvelles formes de mobilisation et de leadership.

D'autre part, la Nécessité de création d'Une plus-value intellectuelle N'a jamais aussi Été Pressant. Cette plus-valeur Doit être réinvestie Dans un projet de transformation radicale du continent. La création de cette plus-valeur ne sera pas uniquement l'œuvre de l'État. Elle est, à mes yeux, La Tache Nouvelle des sociétés civiles africaines. Pour y parvenir, il Faudra à tout prix sortir de la logique de l'urgence et de la logique des Besoins IMMEDIATS Qui a, jusqu'à présent, à coloniser le Débat sur l'Afrique.

Tant que la logique de l'extraction et de qui la prédation caractérisé l'économie politique des matières premières en Afrique N'EST PAS brisée, et avec elle les EXISTANTS modes d'exploitation des richesses du sous-sol africain, nous n'irons pas loin. La Sorte de capitalisme que Favorise cette logique allie fort bien Mercantilisme, désordres politiques et militarisme. Cette Sorte de capitalisme, on en voit déjà les prémisses à l'époque coloniale, avec Le régime des sociétés concessionnaires. Tout ce dont il une Besoin pour fonctionner, Ce sont des enclaves fortifiées, des Complicités Souvent criminelles Au cœur des sociétés locales, le minimum possible d'État et l'indifférence internationale.

Si les Africains Veulent La Démocratie, c'est à eux d'en payer le prix. Personne ne le paiera À leur place. Ils ne l'obtiendront pas non plus à crédit. Ils auront néanmoins Besoin de s'appuyer sur de nouveaux réseaux de solidarité internationale, le moral Une grande coalition en dehors des Etats - La coalition de Tous Ceux qui croient que sans sa partie africaine, Notre monde sera décidément plus encore pauvre en Esprit et en Humanité.


Achille Mbembe


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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 01:04


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Libération 02/01/2010 À 00H00

Par VINCENT MUNIE envoyé spécial à Bangui (République centrafricaine)

 

Dans la capitale centrafricaine, le palais des sports, cadeau de la France giscardienne à Bokassa Ier, s’écroule. A côté, un nouveau stade, démesuré, a été offert par la Chine pour sceller la nouvelle coopération.

«Un joyau. C’était un joyau.» Il est là, seul, dans l’immense vaisseau de béton, au centre de Bangui, et bien évidemment, il faut essayer de le croire. Pourtant, il n’y a ici que des ruines dévorées par une végétation sans états d’âme et grassement arrosée car le toit de l’édifice n’est plus qu’un souvenir. Il soupire. Dominique Ganabrondji, dit «Gana», star nationale du basket centrafricain, leader historique des Fauves, l’équipe de légende de 1974 qui remporta la Coupe d’Afrique des nations et plaça, au moins un instant, le pays au firmament du continent, contient son émotion : «De toute façon, le palais des sports, pour les Banguissois, c’est le symbole de l’empire. Le basket, ils ont oublié, à cause du sacre. Et puis maintenant, il y a ça !» Il désigne la grande muraille blanche qui domine le quartier.

 
Art ubuesque

A 20 mètres à peine des vestiges de ce qui fut la plus grande salle omnisports de l’Afrique subsaharienne, se dresse un immense stade de football, flambant neuf. «Un cadeau des Chinois», affirme Gana, songeur. Un autre symbole ? De fait, les 20 000 places des hautes tribunes du stade semblent narguer ce qui reste du palais des sports, lourd jalon d’une époque où la France était reine en Afrique. «Pour nous, ça parle bien de l’état du pays. L’équipe nationale de foot ne vaut pas grand-chose, elle n’est même pas à la Coupe d’Afrique des nations. Ça ne fait rien : on lui a construit un stade de luxe. On ne peut même pas utiliser l’éclairage, car lorsqu’on allume les quatre pylônes, il faut délester des quartiers entiers ! Vingt ans plus tard, on voit bien que c’est le foot qui l’emporte, puisque les Chinois sont capables de construire ce truc parfaitement inutile.» Inutile ? Gana est un peu sévère. Car en matière de coopération, rien n’est jamais vraiment inutile…

 

Si l’ambassadeur de Chine a livré, en décembre 2006, les clés d’un stade de 18 millions de dollars au président Bozizé en personne, ce n’était là que la façade d’un rapprochement à l’œuvre depuis trois ans. Constructions d’hôpitaux, de routes, projet de réfection de la centrale hydroélectrique de Boali, aide budgétaire, les Chinois sont partout à l’oeuvre en République centrafricaine (RCA) et l’ambassadeur Shi Hu est devenu un interlocuteur privilégié du gouvernement. Au nom de «l’amitié entre les deux pays», de «la volonté des Chinois de porter secours à la RCA», l’ambassadeur revendique un devoir de solidarité, mais lève un peu le voile en parlant d’une coopération «gagnant-gagnant».

 

Ainsi, le gouvernement chinois s’intéresse-t-il sans trop le dissimuler aux ressources naturelles de la Centrafrique et en premier lieu au pétrole du nord, à la frontière tchadienne. Un sujet au cœur de la rencontre du président Bozizé et du Premier ministre chinois Hu Jintao à Pékin, le 15 octobre, qui s’est conclue par un accord de coopération de 776 millions de francs CFA (1,2 million d’euros), puis par l’annonce d’une succession de nouveaux prêts, de formations, de don de matériel. Bref : toute la panoplie d’une coopération «volontaire» en Afrique.

 

En 2009, l’empreinte de la coopération chinoise est partout. Les gouvernements savourent les discussions avec ce partenaire tellement éloigné des rigueurs du FMI ou de la Banque mondiale. Mais à Bangui, avec le «stade de 20 000 places», comme chaque habitant l’appelle pour bien vanter sa jauge démesurée, la coopération sino-centrafricaine prend une signification visuelle. Car en écrasant de son hyperbole le palais des sports en ruine, c’est bien la Françafrique qui paraît s’incliner devant l’empire du Milieu.

 

En arrivant de l’aéroport, personne ne peut ignorer le complexe sportif posé au bout de l’avenue des Martyrs - piste d’atterrissage, jusqu’en 1972, de l’aéroport national. D’abord parce que le «stade des Chinois» est de loin le plus grand et le seul bâtiment en état de la ville. Mais aussi car dans son ombre se tapit la ruine chargée d’histoire du palais omnisports. Le contraste est saisissant. A trente mètres de la piste d’athlétisme encore neuve venue de Pékin, les restes du palais battent à tout vent. Hanté par les démons d’une Afrique «mal partie», le lourd mausolée de fer et béton semble toléré comme pour rappeler à tous que se joua ici le 4 décembre 1977 l’un des sommets de l’art ubuesque des dictatures africaines : le couronnement de Bokassa Ier.

 

Il faut remonter un peu le temps. Dans les années 1970, l’histoire centrafricaine nous apprend que le basket devient le sport national. Deux entraîneurs, François Pehoua et «Grussing» - un

Russe échoué là on ne sait comment - appliquent à Bangui, Bouar et Bambari, des techniques modernes de sélection et d’entraînement. Le niveau monte et l’équipe nationale se place parmi les meilleures d’Afrique. En 1974, dans une ambiance survoltée, les Fauves de Bas Oubangui battent le Sénégal en finale de la Coupe continentale.

 

Partout dans le pays, on célèbre les joueurs. Ils sont adulés par une population qui se berce encore des rêves de grandeur de Jean Bedel Bokassa, alors «simple» président à vie. Gana se souvient : «Bokassa s’est alors intéressé à nous. Il nous voulait partout, dans tous ses déplacements. On ne faisait rien, mais on était avec lui. Il nous exhibait comme ce que l’on faisait de mieux en Centrafrique.»

 

Mais Bokassa ne veut pas en rester là. Il vient de s’autoproclamer maréchal et, dans sa volonté maniaque de reproduire en RCA ce qu’il jalouse à l’Occident, il décide de la construction d’une grande salle nationale, à la hauteur du niveau des basketteurs. Un niveau tout de même un petit peu gonflé par sa propagande, comme le relève Gana : «Nous étions performants, d’accord, mais à l’échelle de l’Afrique. C’est-à-dire que nous ne pouvions pas concurrencer les grandes équipes du monde.» D’ailleurs, lui-même ne mesure qu’un 1,75 mètre, ce qui fait un peu court pour rivaliser avec les géants russes, tchèques, yougoslaves et américains. De fait, après sa victoire historique, la RCA ira aux Mondiaux de 1974 à Porto Rico pour y finir 14e et bonne dernière, après s’être pris cinq roustes.

 

Ambiance survoltée

 

Qu’à cela ne tienne, les basketteurs plaisent au peuple et à son maître : Bokassa passe un contrat avec un entrepreneur yougoslave, Energa Project. En deux ans, des ouvriers venus de

Belgrade vont édifier la plus grande salle d’Afrique centrale. Dix mille places assises, air conditionné, panneau d’affichage électrique, vestiaires luxueux : les basketteurs se voient gratifiés d’un joyau.

 

Hit Trésor contre Red Star : en juillet 1976, les deux équipes phares de Bangui s’y affrontent pour son inauguration sur un plancher laqué, dans une ambiance survoltée. Pendant un an, les matchs se succèdent, devant des tribunes archicombles. «A chaque fois, c’était la fête dans la salle.

 

J’étais meneur de jeu au Hit Trésor. Il faut imaginer : dans ce pays où l’on jouait avec de très mauvais équipements, sur des sols douteux, cette salle était incroyable. Et malgré le toit en métal, on n’avait jamais chaud grâce au système d’air pulsé.» Dominique Ganabrondji désigne la carcasse de ce qui fut comme un énorme ventilateur. «On a tous compris que cela avait coûté une fortune, mais que voulez-vous, c’était une dictature et de l’argent, il en avait, Bokassa. Et puis il y avait la France par-derrière.»

 

Comme une concession française sous tutelle

 

A l’époque, abrité derrière son oubli du monde, le régime s’enrichit sans retenue, associé qu’il est au détournement d’une large part de sa production diamantifère. Mais surtout, le pays bénéficie d’un protectorat absolu, celui de la France et de ses larges subsides. Depuis son indépendance et la mort accidentelle du «père» de la nation, Barthélemy Boganda, l’Elysée focardienne n’a jamais considéré autrement la RCA que comme une concession administrée par tutelle. D’ailleurs, en arrivant au pouvoir en 1974, le président Giscard d’Estaing connaît déjà la Centrafrique pour s’y être rendu régulièrement à la chasse aux fauves et éléphants. Ces années-là, toutes sortes d’hommes d’affaires, agents de renseignements, soldats, malfrats ou spécialistes de la coopération s’activent à Bangui, tous Français, tandis que la fortune personnelle de l’ancien capitaine de l’armée française Bokassa n’en finit pas de grossir.

 

Pourtant, de la première partie de son règne, les Centrafricains se souviennent sans acrimonie : les bâtiments en dur à Bangui, c’est lui. Les routes, les trottoirs, le réseau d’eau. Et puis, il tenait l’administration.» En se faufilant au milieu des gravats, des flaques, des herbes et de la colonie de petits serpents verts ayant élu domicile dans les armatures du béton, Dominique Ganabrondji rejoint la tribune du palais. Il désigne les larges artères de la capitale.

 

A cette hauteur, Bangui semble hésiter entre ville et campagne, vaste damier de constructions et de grandes parcelles en friches. Pourtant, à l’examen, il apparaît bien vite que la décrépitude du palais des sports n’est qu’un symbole : c’est la ville entière qui est en ruine. Si la plupart des monuments datent de l’ère Bokassa, le délabrement fut leur seul avenir. Alors, dans une espèce d’amnésie collective érigée en dogme politique, les Centrafricains dans leur majorité oublient avec le temps le côté obscur de celui qui fut treize ans durant un implacable tyran, pour ne retenir que sa trace architecturale. Il y aurait donc eu deux Bokassa, le méchant et le gentil, ce dernier se trouvant réhabilité par les trente années d’effondrement qui succédèrent à son régime. Avec l’inamovible soutien des services secrets français, coups d’Etat et élections à guillemets se sont répétés sans pour autant parvenir à sortir le pays du fond de l’ornière. En 2008, la Centrafrique a été classée comme le second pays le plus pauvre du monde (1).

 

«En réalité nous avons joué à l’Omnisports à peine plus d’un an. Parce qu’après, Bokassa n’a plus pensé qu’à son sacre d’empereur et il a confisqué l’endroit dès septembre 1977.» L’histoire fait même partie des grandes légendes africaines. Ce petit dictateur d’un petit pays coincé au cœur de l’Afrique qui lorgne la légende de Napoléon et se confectionne un couronnement digne du Grand Guignol, quel matériau inaltérable pour tous ceux qui voient l’Afrique «refuser d’entrer dans l’histoire».

 

A Bangui, la cérémonie nécessitait un palais impérial. La demeure présidentielle de Berengo se trouvant trop éloignée de la capitale, Bokassa réquisitionna l’Omnisports et renvoya «ses» basketteurs vers leurs vieux terrains de quartier. «A partir de juin 1977, le palais des sports devint le palais du couronnement. Plus personne n’y avait accès. C’était comme ça. Mais ce n’était pas le plus grave. Ce n’était que du sport.»

 

Le 4 décembre 1977 à 20 heures, Patrick Poivre d’Arvor sourit en lançant le reportage du sacre : «Vous en penserez ce que vous voudrez, mais c’est arrivé en Afrique.» On y découvre Bokassa s’auto-couronnant dans un décor d’un kitsch absolu, au milieu d’un palais des sports bourré à craquer, entièrement capitonné de rouge. «Nous n’avons pas eu le droit d’accéder à la cérémonie.

Impossible d’approcher le palais. L’armée était partout. On nous a juste laissé regarder le carrosse passant dans l’avenue Giscard d’Estaing, sous les arcs de triomphe offerts par Paris. Les "abeilles", sa garde personnelle, défilaient à cheval dans leur costume d’apparat napoléonien.

C’était un beau spectacle, oui, mais on ne riait pas vraiment. Car on se doutait bien que tout cela avait coûté beaucoup d’argent, et nous restions pauvres. L’avenir était sombre.»

 

Fin 1977, le vent tourne. A l’intérieur du pays, étudiants et intellectuels commencent à critiquer les débordements du régime. Depuis l’étranger, il apparaissait que la fuite en avant caricaturale de Bokassa n’était plus une garantie sur l’avenir. Quelques signes auraient pu alarmer l’empereur : aucun chef d’Etat n’assista à son sacre, et la France elle-même avait «seulement» délégué son ministre de la Coopération, Robert Galley. «Bokassa était très sûr de lui. Ce qui l’inquiéta surtout fut l’absence du pape à la cathédrale. Il faut dire qu’il s’était converti un an plus tôt à l’islam en Libye, avant de redevenir catholique. Du coup, il n’a eu droit qu’à l’évêque de Bangui pour le bénir.»

 

Derrière ses fastes, le régime était mort sur pied. A la suite du sacre, Bokassa continua à dépenser des sommes somptuaires dans ce qu’il estimait être le train de vie d’un empereur. Le palais des sports, lui, se transforma en un palais impérial annexe, caverne d’Ali Baba où s’entassaient pêle-mêle objets du sacre et trésor du régime. Mais le pays s’endettait très lourdement. Les prêteurs - au premier rang desquels la France - commençaient à mesurer leur soutien.

 

De janvier à avril 1979, les lycéens se révoltèrent. La répression tourna au carnage. On apprit le massacre d’une centaine de jeunes (les «martyrs») en prison. «Les basketteurs venaient tous du milieu étudiant. Alors on s’est naturellement retrouvés dans le mouvement contre Bokassa. Le régime nous portait aux nues trois ans plus tôt, il faisait maintenant tirer sur nous !» Une commission d’enquête internationale conclut à la responsabilité directe de Bokassa. L’empereur devint un pestiféré, lâché de tous. La France s’empressa de le faire tomber en orchestrant l’opération Barracuda.

 

Le 20 septembre 1979, les paras du 1er RPIma débarquèrent à Bangui et ramenèrent au pouvoir David Dacko, président renversé treize ans plus tôt par Bokassa. «Quand les Barracudas sont entrés en ville, ils ont aussitôt protégé le palais des sports. Pendant une semaine, c’était zone interdite. Les Français cherchaient certainement des choses. Et puis, un jour, ils se sont retirés, alors là ça a été la curée. La population s’est ruée et a entièrement pillé le bâtiment. Tout a été détruit, volé, arraché, en fait, l’Omnisports, c’était devenu le symbole du régime, et les gens se vengeaient sur le palais et voilà, c’est resté en l’état.» Il reste pudique, mais Dominique Ganabrondji est un peu ému. A 59 ans, devenu directeur de la jeunesse et des sports, il aura assisté toute sa vie à l’effondrement sans fin du pays. «Le palais des sports est emblématique de ce à côté de quoi nous sommes passés et de la catastrophe que nous vivons. La République est comme cet édifice : en ruine depuis trente ans.» Il montre ce qui reste des vestiaires puis contourne le bâtiment et se retrouve en bas du stade chinois. «En Afrique en 2009, les ruines sont françaises, les investissements chinois.»

 

Mais de cette nouvelle tutelle, Dominique, comme nombre de ses compatriotes, ne sait pas trop quoi penser. L’histoire leur a enseigné depuis longtemps que les étrangers savent surtout se servir, sans trop donner. Du coup les Banguissois n’attendent pas de vrais changements avec la Chine. Tout au plus, le pays vivra-t-il une nouvelle période de construction. «Mais lorsque les Chinois construisent, il y a peu de travail pour nous, ils viennent avec leurs propres ouvriers.»

Dominique résume ainsi un constat général sur le continent : les expatriés chinois sont connus pour vivre en vase clos, sans consommer sur place, ni se mélanger à la population, ce qui leur vaut d’être assez peu appréciés.

 

Dictature d’opérette et légende de Napoléon

 

Les vestiaires sont envahis par les gravats et les buissons. Impossible de s’y faufiler. Dominique se dirige vers une petite porte, on entend des cris d’enfants. Nous sommes sous les tribunes, dans une vaste pièce très sombre. Apparaît une structure de bois. Soudain, on est transporté dans l’histoire, lorsque Paris Match faisait sa couverture sur Bokassa Ier coiffé d’une couronne de conte de fées, sceptre à la main, assis sur un trône inénarrable tapissé de velours rouge et coiffé des deux immenses ailes d’un aigle, déployées et couvertes d’or. Bokassa se souvenait-il du tableau de David ? Etait-ce de l’or pur, reflet de l’indécente richesse d’une dictature d’opérette se plaçant d’autorité sous le haut patronage de Napoléon ? Ou au contraire, un simple décor hollywoodien, du stuc, de la peinture sur bois, du plâtre teinté, de la poudre jetée aux yeux de ceux qui en France se gaussaient du ridicule petit empereur Bokassa Ier ?

 

Cette question ne relève pas simplement de l’anecdote. La résoudre aurait permis de se faire une idée sur les dessous de cette Afrique de pacotille. La réponse est enfin là, sous nos yeux, trente ans plus tard, dans cette cave désaffectée du palais des sports. Oublié dans un coin, le squelette du trône. Aucun doute possible. La taille du siège, la forme des ailes de l’aigle : c’est bien sur ce monument que Bokassa reçut pendant plus d’un an ses sujets. Fabriqué en France, comme les carrosses et la fameuse couronne de 7 000 carats, il n’en reste que la structure faite de bandes métalliques rouillées. L’or a disparu, évidemment. S’il y en a jamais eu. Dominique opte plutôt pour du bois peint : «Mais Bokassa était riche et fou, alors on ne sait pas.»

«Giscard», jeune empereur

 

Devant nous, trois jeunes enfants jouent : l’un s’assoit sur le trône, et fait agenouiller les deux autres devant lui. Quand on lui demande son prénom, il répond : «Giscard !» L’influence française est telle en RCA que depuis l’indépendance, on y rencontre des Messmer, des Chaban, des Malraux. Aujourd’hui, c’est donc Giscard l’empereur…

«Ils ne savent pas ce que représente ce trône, ni le palais des sports. Le plus intelligent serait de réhabiliter le palais, de le réparer, d’y jouer de nouveau au basket et d’oublier le sacre, comme une mauvaise blague.»

 

Une mauvaise blague ? En tout cas, une remarque pleine de bon sens, dans un pays qui tourne encore à l’envers. Reste à convaincre les investisseurs, qui ne se bousculent pas en République centrafricaine, exceptée la Chine et ses stades inutiles… Mais les préoccupations du pays sont ailleurs, car 2010 sera l’année des élections, les secondes depuis 2005, véritable examen national de passage à la démocratie. Le Parti communiste chinois vient d’annoncer son soutien au Kwa Na Kwa du président François Bozizé. La promesse d’un avenir «gagnant-gagnant»…

 

En réalité, c’est une nouvelle mise sous tutelle, version asiatique et moderne, où le robinet à dollars remplace l’assistance militaire. L’ancien trône de Bokassa est bien gardé, à l’ombre de ses nouveaux maîtres.

 

Pnud, Ideage 2008.

 

Source :  http://www.liberation.fr/monde/0109611508-a-bangui-pekin-e...

 

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