Washington sera "préoccupé" si le chef de la junte tente un retour en
Guinée
WASHINGTON - Les Etats-Unis seraient "préoccupés" de toute
tentative de retour en Guinée du chef de la junte Moussa Dadis Camara, a réagi mardi un responsable du département d'Etat à l'annonce de son départ du
Maroc.
"Tout effort de la part de Dadis de retourner en Guinée nous
préoccuperait", a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.
Le capitaine Camara est arrivé mardi soir à Ouagadougou, après avoir passé plus d'un mois hospitalisé à Rabat. Son aide de camp l'avait blessé par balle à
la tête le 4 décembre dernier à Conakry.
Une source à la présidence burkinabé, interrogée pour savoir si le chef de la junte allait rester au Burkina ou s'il était seulement en transit vers un
autre pays, a répondu: "On ne sait pas encore, c'est lui qui va nous dire. Pour l'instant, il ne nous a rien
dit" à ce sujet.
Les Etats-Unis réclament depuis des mois le départ de la junte et l'organisation d'un gouvernement de transition, qui serait chargé de préparer des
élections démocratiques.
Washington, activement impliqué dans la résolution de la crise politique en Guinée aux côtés de la France et du Maroc, redoute qu'un retour de Dadis en Guinée ne provoque une guerre civile, qui pourrait ensuite embraser les pays voisins.
Le général Sékouba Konaté, chef d'Etat guinéen par intérim, s'est notamment entretenu à Rabat avec des
représentants américains et français.
Il a invité l'opposition à choisir le prochain Premier ministre dans l'optique de la formation d'un gouvernement de transition, et a appelé les chefs de
l'opposition qui avaient fui le pays à rentrer, affirmant que leur sécurité serait garantie.
(©AFP / 13 janvier 2010 01h05)
Le chef de la junte militaire guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, est arrivé mardi en fin de journée au Burkina Faso. Il venait du Maroc où il a séjourné plus d'un mois à l'hôpital après avoir été blessé
dans une tentative d'assassinat le 3 décembre.
Deux personnes ont aidé Camara à
descendre de l'avion, à l'aéroport militaire de la capitale burkinabé. Le capitaine y a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères et un haut responsable de
l'armée.
Aucune indication n'a été fournie sur la raison pour laquelle Camara s'est rendu au Burkina Faso. Une source proche de la présidence burkinabé a simplement indiqué que les autorités marocaines avaient téléphoné dans la
soirée pour annoncer la venue du chef de la junte. "Nous avons été complètement pris par surprise", a
indiqué cette source.
"Nous venons juste d'apprendre l'information", a déclaré Idrissa
Cherif, porte-parole de la junte à Conakry. "Pour le moment, nous n'avons pas d'autres informations sur les circonstances de ce transfert".
Selon un rapport de l'Onu, Camara
est considéré comme responsable des violences du 28 septembre à Conakry au cours desquelles les forces de l'ordre ont tué plus de 150 manifestants réclamant le retour de la
démocratie.
Le chef de la junte avait été blessé à la tête le 3 décembre lors d'une attaque
menée par l'un de ses anciens collaborateurs et a dû passer un mois dans un hôpital marocain. Pendant son absence, la Guinée a été dirigée par son adjoint, le ministre de la Défense Sekouba Konate.
La junte a entamé cette semaine, comme elle l'avait promis, des discussions avec
l'opposition en vue de préparer une transition démocratique vers un régime civil et la tenue d'élections. Le président burkinabé, Blaise Compaore, a
joué un rôle central dans les efforts de médiation visant à résoudre la crise politique croissante en Guinée.
(ats / 13 janvier 2010 02:07)
Guinée: le chef de la junte est à
Ouagadougou et est "lucide"
OUAGADOUGOU – (AFP) 13 janvier 2010 01h10 - Le chef de la junte en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, hospitalisé au Maroc après une tentative d'assassinat le 3 décembre, est arrivé mardi soir à Ouagadougou en provenance de Rabat, et est
"lucide", selon la présidence burkinabè.
Il est arrivé par un vol spécial du Maroc à la base aérienne militaire 511 de la
capitale du Burkina. "Il est lucide, il parle", a indiqué à l'AFP cette source à la
présidence.
Selon un journaliste local, le capitaine Camara était "soutenu par deux personnes" à la sortie de l'avion et
"marche difficilement".
Le capitaine Camara était soigné
depuis le 4 décembre dans une clinique de Rabat après avoir été grièvement blessé à la tête par balle par son propre aide de camp au cours d'une dispute dans un camp militaire de Conakry. Depuis
la tentative d'assassinat, il n'a fait aucun discours public.
Il avait été transporté de Guinée au Maroc à bord d'un avion du Burkina. Le
président burkinabè Blaise Compaoré est médiateur dans la crise guinéenne.
Dans un discours à Conakry le 6 janvier, le chef par intérim de la junte, le
général Sékouba Konaté, avait affirmé que la vie du capitaine Camara n'était "pas en danger".
"Sa vie n'est pas en danger, mais il faut du temps, de la patience et un suivi médical pendant un certain temps pour qu'il se rétablisse totalement",
avait-il ajouté.
Interrogé pour savoir si le chef de la junte allait rester au Burkina ou s'il
était seulement en transit vers un autre pays, la source à la présidence burkinabè a répondu: "on ne sait pas
encore, c'est lui qui va nous dire. Pour l'instant, il ne nous a rien dit" à ce sujet.
Les Etats-Unis seraient "préoccupés" de toute tentative de retour en Guinée du chef de la junte, a très vite réagi mardi un responsable du département d'Etat.
Mardi après-midi, avant le départ vers 18H00 du Maroc du chef de la junte, le
président intérimaire, le général Sékouba Konaté, avait pour sa part appelé l'armée à aller "vers la démocratie".
"Aujourd'hui, notre pays a des problèmes économiques, le pays est bloqué par le Fonds monétaire (international, FMI), la Banque mondiale. A l'instar des autres pays
africains, je voudrais que nous partions vers la démocratie", a-t-il indiqué au camp militaire Alpha Yaya Diallo, le plus grand du
pays.
"Il nous faut une démocratie à l'image de celle prônée par la communauté internationale, il nous faut renouer avec la communauté internationale pour que la jeune
génération puisse mieux vivre", a-t-il ajouté dans un discours diffusé mardi soir par les médias d'Etat.
La crise en Guinée née du coup d'Etat du 23 décembre s'est brutalement aggravée
après le massacre de plus de 150 opposants, selon l'ONU, par des forces de sécurité le 28 septembre dans un stade de Conakry.
Le chef de la junte guinéenne est
arrivé au Burkina Faso