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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 16:19

 

 

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De Sofia BOUDERBALA

NICE 1er juin — (AFP) La France a ébauché mardi, à l'occasion de son 25e sommet avec l'Afrique à Nice, une nouvelle stratégie pour maintenir ses positions commerciales et en gagner sur le continent africain, de plus en plus convoité par les géants chinois ou indien.

"La France et l'Afrique débordent de projets, pas des projets les uns contre les autres mais les uns avec les autres", a fait valoir le président Nicolas Sarkozy à la clôture de ce sommet de deux jours à Nice.

La place de l'Afrique dans les échanges commerciaux de la France s'est recroquevillée autour de 2%, après avoir occupé plus de 40% dans les années 60, et le président Nicolas Sarkozy avait choisi d'associer à cette rencontre plus de 200 entreprises françaises et africaines.

Si les positions du pétrolier Total au Gabon ou au Congo, du groupe nucléaire Areva au Niger ou des industriels Bolloré ou Bouygues en Côte d'Ivoire ne sont pas directement menacées, Paris veut être compétitif au-delà de ses anciennes colonies.

"Ces dernières années, on a beaucoup réduit les risques pour les investisseurs en travaillant sur la gouvernance", souligne pour l'AFP Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (BAD). La croissance en Afrique "est restée positive malgré un ralentissement" lié à la crise économique mondiale, relève-t-il.

L'arrivée massive des Chinois, qui ont décuplé leurs échanges commerciaux avec le continent en dix ans pour atteindre plus de 108 milliards de dollars fin 2008, mais aussi d'autres pays émergents comme le Brésil ou l'Inde, a poussé Paris à réagir.

Total, qui a réalisé en Afrique sa "plus grosse croissance en terme de production et de réserves" en 2009, veut "veiller à ce que les Chinois ne soient pas seuls à venir en aide" au continent, a expliqué au journal Les Echos le PDG du groupe, Christophe de Margerie.

L'idée est aussi d'adopter une approche pragmatique, "décomplexée", avait insisté lundi Nicolas Sarkozy, en aidant le privé pour doper les secteurs de croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie.

"En Afrique, à chaque fois que j'investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui est important, c'est le climat des affaires", martèle Donald Kaberuka.

Les entreprises réunies à Nice ont adopté à ce sujet une charte visant à bannir la corruption et louant la transparence. "Des attitudes vertueuses naissent des dynamiques heureuses", a souligné à la clôture du sommet la dirigeante du patronat (Medef) Laurence Parisot.

"Un enthousiasme nouveau, régénéré, est né de ce 25e sommet", a-t-elle estimé en annonçant la création d'une association entre les patronats d'Afrique et de France.

A Nice, la France a défendu aussi son rôle de "moteur" pour un développement durable, avec la volonté de créer une dynamique avec les Africains sur les questions climatiques et la recherche de sources d'énergie propres.

"Nous voulons le partage des technologies, notamment sur les énergies renouvelables et solaires", a souligné le président français. "C'est bien plus intéressant de partager la technologie" plutôt que favoriser "des budgets d'aide au développement qui n'ont pas toujours tenu leurs promesses", a-t-il dit.

De son côté, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui est le négociateur en chef du continent sur le climat, a rappelé que l'Afrique n'était "pas la cause mais la victime du changement climatique" et qu'elle voulait "voir la couleur de l'argent" promis à Copenhague fin 2009 pour lutter contre la déforestation.

Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 16:17

 

 

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(Le Monde 01/06/2010)

Décodage. Vestige du colonialisme pour les uns, outil de stabilité pour les autres, le franc CFA reste, cinquante ans après les indépendances, la monnaie de 15 Etats d'Afrique subsaharienne. Cette "zone franc" correspond aux anciennes possessions françaises, à l'exception de la Mauritanie, de la Guinée et de Madagascar. La Guinée équatoriale (ex-espagnole) et la Guinée-Bissau (ex-portugaise) l'ont rejointe. Alors que des monnaies indépendantes ont cours dans les anciennes colonies britanniques, le franc CFA apparaît comme une faille dans la souveraineté des pays concernés. Son acronyme, qui se lit aujourd'hui "Communauté financière d'Afrique", ne signifiait-il pas "Colonies françaises d'Afrique" entre 1945 et 1958 ?

Le système est simple : Paris s'engage à assurer la convertibilité de cette monnaie avec le franc (l'euro depuis 1999) en contrepartie du dépôt de 50 % des avoirs en devises des Etats adhérents sur un "compte d'opération" ouvert auprès du Trésor français par les deux banques centrales de la zone : celle d'Afrique de l'Ouest, basée à Dakar (Sénégal), et celle d'Afrique centrale, située à Yaoundé (Cameroun). Des représentants de la France siègent dans chaque conseil d'administration.

Le reproche d'"infantilisation" des régimes africains. Les contempteurs du franc CFA soulignent que cette exigence de dépôt - d'ailleurs rémunéré - prive des pays pauvres de précieuses liquidités et que le taux fixe avec l'euro encourage les entreprises françaises et les expatriés à rapatrier leurs capitaux et revenus. Jusqu'à la crise de l'euro, sa surévaluation - et donc celle du franc CFA -, était aussi considérée comme un boulet pour les exportations africaines. Mamadou Coulibaly, président de l'Assemblée nationale ivoirienne, va jusqu'à parler de "nazisme monétaire " à propos de la zone franc, par référence au rattachement monétaire de la France au mark sous l'occupation. Il s'en prend à la "gestion opaque par l'Elysée des fonds déposés" et à "l'infantilisation" des régimes africains induite par ce système. "Le franc CFA confisque une partie de notre souveraineté nationale", dénonce-t-il.

En Côte d'Ivoire comme dans d'autres pays francophones, l'acceptation ou le refus du FCFA est devenu un marqueur politique. Au point que le président ivoirien Laurent Gbagbo, qui a longtemps partagé la position radicale de Mamadou Coulibaly, vient de faire volte-face. Dans un livre récent destiné à présenter son programme pour une élection présidentielle qu'il tarde à organiser depuis... 2005, Laurent Gbagbo estime que le franc CFA, "malgré ses limites", permet aux économies africaines de "résister aux chocs extérieurs et intérieurs". "Fort de cette expérience, écrit-il, je soutiens que rien ne devrait être entrepris pour saborder la monnaie commune ou l'affaiblir."

L'instrument d'un marché commun sur le continent. Il rejoint ainsi, probablement pour redorer son image à l'égard de la France, les défenseurs du CFA, qui le considèrent comme un facteur de discipline contre l'inflation et un élément de stabilité. En offrant une monnaie commune à des pays voisins, le "franc africain" facilite en outre, à leurs yeux, la création de marchés communs régionaux, et donc la croissance économique. Quant à la baisse actuelle de la monnaie européenne et donc du franc CFA, elle est présentée comme une bonne nouvelle pour les pays exportateurs non seulement de pétrole, mais de matières premières agricoles comme le coton ou le cacao.

L'année 2010, celle de la crise monétaire mais aussi du jubilé des indépendances ne peut que raviver un débat extrêmement sensible. Nicolas Sarkozy l'a bien perçu. Dans un entretien publié par l'hebdomadaire financier Les Afriques à la veille de l'ouverture du sommet Afrique-France, lundi 31 mai à Nice, le président français qualifie la zone franc d'"acquis précieux". "Ce n'est pas à la France de déterminer si le système actuel est conforme aux attentes (des Etats africains)", poursuit-il cependant, avant d'affirmer qu' "il n'y a pas de tabou" en la matière.


Philippe Bernard


Article paru dans l'édition du 01.06.10

© Copyright Le Monde

 

 

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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 00:28

afrique

 

 

LE MONDE | 31.05.10 | 14h16  •  Mis à jour le 31.05.10 | 16h38

Débat


Considérez-vous les indépendances africaines comme une réalité ?

Formellement, les Etats ont accédé à la souveraineté internationale en 1960. Mais ce changement juridique ne signe pas la fin de la colonisation, c'est-à-dire d'une exploitation économique doublée d'une soumission à une autre culture.

Après 1945, le rapport colonial ne pouvait plus se maintenir car la participation des Africains à la seconde guerre mondiale l'avait radicalement transformé : ils avaient pris conscience que l'égalité était possible, d'autant que d'autres territoires colonisés réclamaient leur émancipation.

Pourquoi la France a-t-elle cependant gardé la main ?

La métropole a su négocier une sortie la plus favorable possible. Elle a transféré le pouvoir aux segments du mouvement nationaliste les plus à même de préserver le lien colonial. Elle a éliminé les plus radicaux par la répression sanglante comme au Cameroun ou par la manoeuvre politique, comme en Côte d'Ivoire ou au Sénégal.

Vous soulignez la prise de conscience des tirailleurs et les luttes syndicales engagées après la guerre. Les instruments de la contestation ont-ils été transmis par le colonisateur lui-même ?

Oui, et c'est là un des grands problèmes de la décolonisation. Les dominés se réapproprient le discours du colonisateur pour le retourner contre lui, construire leur propre identité et légitimer leur combat. Pour affirmer leur unité, ils se définissent par référence à l'élément le plus simple : la couleur de la peau, ou la négritude chère à Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor. Ce faisant, ils ne sortent pas du système et s'enferment dans le piège d'une identité que j'appelle "chromatique".

Car la couleur de la peau est l'élément qui fondait non seulement l'ordre colonial mais aussi la traite négrière. Réduire les Africains à ce facteur naturel symbolisant leur prétendue sauvagerie servait à les expulser de l'Histoire.

Comment ce piège a-t-il fonctionné ?

Les nationalistes ont récupéré cette identité et l'ont inversée pour démontrer que l'Afrique a une civilisation et une histoire, la négritude. Mais l'acceptation de cette définition chromatique a empêché de voir que les Africains forment des groupes aux intérêts très variés, plus ou moins accommodants avec le pouvoir colonial.

Jusqu'à aujourd'hui cette vision raciale produit des effets pervers : quand un bourreau est africain et noir, on a du mal à le traduire en justice pour peu que les juges soient blancs, alors que ce serait l'intérêt des victimes qui peuvent être noires.

Vous contestez le récit de la traite négrière qui en fait un pur pillage des Africains par les Blancs. Pourquoi ?

La vision "chromatique" de l'Afrique aboutit à une vision fausse de l'esclavage. La traite ne se limitait pas à la vente de Noirs à des Blancs dans des ports africains. Elle englobe la manière dont les esclaves étaient "produits" à l'intérieur du continent et acheminés sur la côte.

Ce système atlantique était une organisation globale, qui mettait en relation, dans un partenariat asymétrique mais intéressé, les compagnies européennes avec des élites africaines. Celles-ci utilisaient la traite pour redéfinir les rapports de pouvoir sur le continent.

En quoi la responsabilité des élites africaines renvoie-t-elle à l'histoire des indépendances ?

Dans n'importe quelle ville africaine, je suis frappé par la coexistence entre le grand nombre de 4 × 4 de luxe, et l'usage d'un moyen de transport qui remonte au néolithique, la tête des femmes.

Cela signifie que les élites, au prix d'une violence extrême exercée sur les populations, s'emparent des ressources du pays, les exportent, et dépensent les recettes ainsi dégagées en achetant à l'étranger des biens d'une totale inutilité sociale autre que symbolique de leur capacité de violence. Ils ruinent les pays en pompant la force de travail des corps subalternes qui sont réduits à la misère.

La réponse de la partie la plus dynamique de ces populations, c'est la fuite, les pirogues vers l'Europe.

Il ne s'agit pas d'esclavage...

En quoi cela se distingue-t-il de la traite ? A l'époque, des compagnies européennes apportaient en Afrique des biens tout aussi inutiles et destructeurs, comme la verroterie, l'alcool et les armes. Elles les remettaient aux élites qui organisaient la chasse aux esclaves. Déjà, le pillage permettait aux élites d'accéder aux biens de consommation importés. Aujourd'hui, le système s'est perfectionné puisque les esclaves se livrent eux-mêmes : ce sont les émigrés.

En quoi ce parallèle éclaire-t-il la question de l'indépendance des Etats africains ?

Si vous voulez comprendre le système de la traite négrière, observez le comportement actuel des élites africaines. Pourquoi nos systèmes de santé et d'éducation sont-ils aussi vétustes ? Parce que les élites ne s'y soignent pas et n'y éduquent pas leurs enfants, ils préfèrent les pays du Nord. Leur système de prédation ruine les campagnes et contraint les populations à s'exiler. Au point qu'aujourd'hui, si vous mettez un bateau dans n'importe quel port africain et proclamez que vous cherchez des esclaves pour l'Europe, le bateau va se remplir immédiatement.

Certes, ce système fonctionne au bénéfice des multinationales, mais il n'existerait pas sans des élites africaines. A l'époque de la traite négrière, l'alcool et les fusils achetés aux Européens leur permettaient de se maintenir au pouvoir. Désormais ce sont les 4 × 4 et les kalachnikovs.

Beaucoup de discours expliquent les malheurs de l'Afrique par la traite négrière et magnifient la résistance des Africains à la colonisation. Vous vous inscrivez en faux ?

Les traites esclavagistes et la colonisation ont certes ruiné l'Afrique. Les Africains qui en étaient les victimes leur ont opposé une farouche résistance. Les discours qui unifient les Africains autour de la couleur de la peau étaient nécessaires pour lutter contre le colonialisme. Ils ne servent plus maintenant qu'à masquer la réalité de notre soumission aux pays occidentaux.

L'Afrique est aujourd'hui convoitée par des puissances (Chine, Inde, Brésil, etc.) sans lien colonial avec elle. Ce contexte nouveau peut-il faciliter une nouvelle émancipation ?

A l'époque de la guerre froide, les leaders africains jouaient déjà l'Occident contre le communisme pour obtenir le maximum. Aujourd'hui, ils peuvent miser sur la Chine, l'Inde, l'Iran, contre l'ancienne puissance coloniale, mais ils conservent leur culture de prédation. Pour les peuples africains, cela ne change rien. Tant que nos élites se contenteront de multiplier leurs partenaires pour leur livrer les matières premières et non développer la production, elles reproduiront le système qui a mis l'Afrique à genoux.

Pourquoi la France a-t-elle tant de mal à lâcher la bride à ses anciennes colonies ?

La colonisation avait fondé un empire qui incluait la métropole. En 1960, la France a cru que seule l'Afrique était à décoloniser alors que les Français et leur mentalité devaient l'être également. Rappelez-vous le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007 ! Il dissertait sur "l'homme africain" comme s'il se trouvait encore dans la capitale de l'Afrique occidentale française !

Regardez à Paris les rues qui portent le nom de colonisateurs ! Les Français les ignorent, mais pas nous ! L'image de l'Afrique coloniale n'a jamais été déconstruite en France. Elle sert les intérêts des tenants de la Françafrique. Cela entretient des rapports très conflictuels avec les populations des anciennes colonies qui ne comprennent pas l'attitude de la France, notamment en matière d'immigration.

N'est-il pas contradictoire de réclamer l'indépendance et le droit à émigrer ?

On ne peut pas avoir soumis par la violence des populations qui ne demandaient rien, permettre encore aux capitaux et aux citoyens français de s'implanter facilement dans ces territoires et, un beau jour, décider que la France n'est faite que pour les Français de France. Il faut tirer les conséquences de l'histoire de la France et des relations très particulières qu'elle a nouées avec ses colonies. Le slogan "La France aux Français" a un corollaire : "les Français en France".

En quoi cette histoire fonde-t-elle aujourd'hui un droit à l'immigration ?

Mais les capitaux et les hommes continuent de circuler librement du Nord au Sud ! Pourquoi la plupart des banques du Sénégal sont-elles des filiales de banques françaises, alors que les Sénégalais n'ont pas le droit d'aller travailler en France ? Pourquoi la remise en cause de la libre circulation des biens est-elle considérée comme un scandale, alors que la fermeture des frontières aux hommes est perçue comme normale ?

Les stratégies de développement affichées par les Etats au moment des indépendances ont échoué. Pourquoi ?

On était parti de l'idée que la toute-puissance de l'Etat appuyée sur un parti unique allait assurer le développement. On allait rattraper l'Europe en 2000 ! Par référence à la toute-puissance de l'Etat colonial, on a fétichisé l'Etat. Cela s'est avéré totalement inefficace parce que le groupe qui s'est emparé de l'Etat s'est servi de son pouvoir pour accumuler des richesses en étouffant l'initiative privée. Dès la fin des années 1970, le système a capoté. Les anciennes métropoles ont délégué le soutien financier au FMI et à la Banque mondiale qui ont disqualifié les Etats et promis le développement par le marché. Cela a produit des catastrophes encore plus graves que l'Etat.

L'émergence des sociétés civiles ne constitue-t-elle pas une conquête ?

Avec l'austérité imposée dans les années 1990, il était difficile de continuer à étouffer l'espace public. L'abandon des subventions agricoles a provoqué l'exode rural et les villes surpeuplées sont devenues des espaces de contestation.

On a "ONGisé" les sociétés pour suppléer les services publics. Ces organisations ont structuré la société civile, mais elles ont été récupérées par les élites. Les groupes qui détournaient l'argent de l'Etat accaparent désormais les ressources des ONG pour financer d'inutiles colloques ainsi que des flottes de 4 × 4, symboles de la néocolonisation de l'Afrique et agents actifs de détérioration de son environnement.

Des mouvements de contestation existent...

Certains intellectuels contestent radicalement le fonctionnement des Etats, mais c'est pour mieux négocier leur place. Du jour au lendemain, ils se retrouvent ministres du pouvoir qu'ils vilipendaient la veille. L'idée selon laquelle on accède aux ressources non par le travail mais par la simple posture politique est profondément ancrée.

Avec leurs limites, les vraies luttes de la société civile sont le fait des syndicats de travailleurs, des associations de base qui ciblent les conditions concrètes de vie. Ils arrachent toujours plus de liberté de manifester, de protester, de contester, relayés par la presse et les artistes.

En cinquante ans, les libertés d'expression et de la presse ont tout de même énormément progressé...

Dans beaucoup de pays, on a réussi à construire une presse indépendante grâce au courage physique de certains journalistes. Les gens sont si attachés à la liberté de la presse et des ondes qu'ils protestent à chaque menace de régression. Il sera de plus en plus difficile de revenir en arrière.

Quelles pistes proposez-vous pour une véritable indépendance ?

La priorité consiste à rompre, grâce à l'éducation, avec la logique qui nous conduit à survaloriser tous les produits venant de l'extérieur y compris les diplômes, et à tourner le dos à la production. L'Afrique est le seul continent où la majorité de la population n'a pas envie de rester.

Cette situation est liée au choix des élites africaines qui, au moment de la traite, ont détruit l'artisanat et la métallurgie, préférant acheter le fer venu d'Europe, soumettre et vendre ceux qui auraient pu assurer la production.

Ce mépris des productions locales reste flagrant. Quand le président sénégalais Abdoulaye Wade reçoit le khalife des mourides, il lui offre non pas des chaussures fabriquées au Sénégal, mais un tableau fabriqué en Iran, son chef du protocole insistant devant les caméras sur ce point.

La vitalité de la population n'est-elle pas un immense atout ?

Nous avons toutes les ressources pour nous en sortir. Allez dans n'importe quel marché à 5 heures du matin, vous verrez des centaines de femmes qui suent sang et eau pour nourrir leur famille. Nous n'avons rien à apprendre du point de vue du courage physique. Notre problème, c'est ce groupe qui a militarisé les sociétés africaines à partir de la traite atlantique en connivence avec les compagnies européennes pour insuffler cette culture de prédation. Rompre avec cette situation est un très vaste programme.

Cela passe-t-il par l'unité du continent ?

Contrairement à ce que l'on prétend, le colonisateur ne nous a pas divisés, il nous a unifiés, mais sur des territoires découpés en fonction de ses seuls intérêts : l'évacuation des richesses via les ports. A notre époque, il s'agit de construire de nouvelles territorialités tournées vers nos besoins.

Le problème est que les gens qui veulent détruire l'Afrique sont unis, tandis que ceux qui veulent la construire ne le sont pas. Dès que nous cherchons à nous rassembler, on nous divise entre tidjanes et mourides, entre musulmans et chrétiens, entre Diolas et Sérères... On nous ramène à notre identité de "Noirs".

Ce sont autant de pièges que je combats. Tant que nous resterons atomisés, nos futurs resteront bloqués.


Ibrahima Thioub est historien.

Propos recueillis par Philippe Bernard


A propos de l'interviewé

Ibrahima Thioub, 54 ans, est sénégalais et professeur d'histoire à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Spécialiste des traites négrières, de l'esclavage et de la décolonisation, il a participé à l'ouvrage L'Afrique de Sarkozy, un déni d'histoire (Karthala, 2008). Il est actuellement résident à l'Institut d'études avancées de Nantes. M.Thioub a participé au débat sur l'Afrique organisé par Le Monde le 20avril, dont la vidéo peut être consultée sur Lemonde.fr.

 Article paru dans l'édition du 01.06.10

 

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans AFRIQUE
31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 23:48

 

 

vote d'une femme en Afrique

 

 

Radio Ndéké Luka Lundi, 31 Mai 2010 15:17

L’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN)  dénonce la loi votée par l’assemblée nationale et la cour constitutionnelle prorogeant le mandat du président de la République et des députés au-delà du terme constitutionnelle, fixée au 11 juin prochain.

 

Les partis politiques affiliés à l’UFVN exigent du pourvoir de Bangui une transition consensuelle avec les six entités qui ont pris part aux travaux du  Dialogue Politique Inclusif. Ceci selon l’Union, permettrait au président de la République de conduire cette transition à bon port.

 

C’est lors d’un point de presse tenu le 29 mai 2010 au siège du parti politique Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) à Bangui.

 

Maitre Henri Pouzère Coordonateur de l’UFVN, propose quant à lui un débat politique entre l’opposition, la majorité et le président de la République pour qu’en fin découle un consensus qui guidera le processus électoral en Centrafrique.

 

Pour lui, les textes de la loi prorogeant le mandat du président de la République par les députés et  la cour constitutionnelle est une fausse note d’acceptation. Car, poursuit-il, ces textes ne sont pas conformes à l’article 39 de  la loi organique de cette même cour.

 

L’Union des Forces Vives de la Nation  se propose de tenir dans les prochains jours une conférence débat publique pour éclaircir la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur l’acceptation de cette loi par les députés et la cour Constitutionnelle.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 23:35

 

 

Joseph Kony et un de ses adjoints

 

 

Source: United Nations Country Team in Central African Republic


Bangui- 28 mai 2010: Depuis le mois de février, les multiples attaques perpétrées par la rébellion ougandaise de l'Armée de Resistance du Seigneur (LRA) sur l'axe Rafaï-Zemio-Bangassou ont provoqué le déplacement de 20.000 nouvelles personnes dans les préfectures du Mbomou et Haut-Mbomou situées dans le sud-est du pays. Le sort de ces personnes déplacées et les communautés hôtes suscite de grandes inquiétudes au sein des Nations Unies en RCA.

« Je suis extrêmement préoccupé par la situation humanitaire dans cette partie du pays sur les déplacés et populations hôtes. La réponse humanitaire d'urgence est rendue très difficile par la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader dans la région. La plupart des personnes affectées compte fortement sur l'aide humanitaire pour survivre », a déclaré Bo Schack, le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies en RCA. Depuis le début de l'année, 13 attaques attribuées à la LRA ont causé la mort de 45 personnes, l'enlèvement de 90 personnes et des centaines de maisons brulées. Terrorisée, la quasi totalité des habitants des villages des deux préfectures ont trouvé refuge dans les localités de Bangassou, M'Boki, Rafai et Zemio. Au mois de mai, 15.000 nouveaux déplacés ont été enregistrés.

Du 10 mars au 2 avril, une mission conjointe des Nations Unies a effectué une première mission de distribution de vivres et produits non alimentaire. Dans les prochains jours, une mission semblable repartira dans la région pour réévaluer la situation et apporter une réponse afin de soulager les conditions de vie précaire de ces personnes déplacées internes.

A présent, 5 organisations internationales et l'ONG nationale JUPEDEC essaient tant bien que mal d'assister ces déplacés.

Répondant à l'appel d'une population désemparée, le Gouvernement a renforcé la présence des Forces Armées Centrafricaines (FACA) sur place en envoyant 250 éléments supplémentaires pour sécuriser les populations et la région en collaboration avec les Forces Armées Ougandaises, chargées de traquer les éléments de la LRA. Très peu de ces déplacés sont auto-suffisants. Une assistance minimale en vivres, médicaments, eau potable et abris doit leur être urgemment fournie.

« Malgré les pressions internationales et nationales croissantes pour mettre fin aux violences perpétrées par les éléments de la LRA, nous craignons que ces déplacements ne durent plusieurs mois, tant ces populations sont traumatisées. Nous collaborons avec les autorités centrafricaines afin d'apporter une réponse rapide et adéquate à moyen terme », a déclaré Jean-Sébastien Munié, le Chef de Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) en RCA.

Il y a actuellement plus de 180.000 personnes déplacées internes en RCA, un chiffre qui ne cesse de croitre malgré les tentatives de retour de millier d'entre eux. L'Appel Consolidé (CAP) pour la RCA pour l'année 2010 estime les besoins financiers à 113.634.358 dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents, en Centrafrique. Cette nouvelle crise interpelle à nouveau le soutien de la communauté internationale envers la RCA.

Le Groupe de Communication du SNU/RCA

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 23:08

 

 

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Kabongo 29 Mai 2010 Africa Info (Douala)

  Ai-Bangui — Le coordonnateur du projet de renforcement de l'Etat de droit (Pred) près du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Centrafrique Jean Jacques Ninga-Hong, a remis le 28 mai au ministre de la justice Laurent Ngon Baba, des toges.

Des outils de travail pour les magistrats et greffiers de la Cour d'Appel et du Tribunal de Grande Instance de Bangui. C'était en présence des présidents des tribunaux et des cours, a appris l'agence Ai.

Ce don de 26 toges d'audiences avec épitoges, toques, et rabat assortis pour les magistrats et 10 toges et toques d'audiences pour les greffiers d'un coût total de 9 396 517 FCFA, est destiné aux juridictions et rentre dans le cadre des réformes de la justice. Ces toges vont permettre aux magistrats de tenir des audiences en toute dignité.

«Cette troisième remise faite ce jour par le Pred à la justice, témoigne de la volonté et de la détermination du Pnud d'apporter tout son soutien à la justice centrafricaine» a dit le coordonnateur. «Ce don fait suite au renforcement des capacités et la formation du personnel, la réalisation des infrastructures juridiques et pénitentiaires ainsi qu'à la dotation en équipement, matériel informatique, ouvrages juridiques et moyens logistiques », a-t-il ajouté.

Selon Ninga-Hong, «pour que la justice centrafricaine puisse assurer une meilleure protection des droits et personnes, elle a besoin de l'appui de tout le monde. Et c'est ainsi que, le Pred a, en plus de ce don d'aujourd'hui, déjà oeuvré pour le renforcement de capacité et la formation du personnel».

«C'est un grand honneur de recevoir du projet Pred ce lot de matériels qui permettra certainement à nos magistrats de réunir les conditions essentielles pour l'accomplissement de leur mission» s'est réjouit le Ministre de la Justice en réceptionnant ce don.

Il a, par ailleurs, indiqué que, ce lot de matériel fait suite aux dons d'autres matériels déjà livrés au ministère de la justice. Il a invité les chefs de cour des tribunaux, les magistrats de prendre soins de cet important matériel pour asseoir l'image du magistrat centrafricain.

Pour Ngon-Baba, avec le programme décennal de réforme de la justice, les partenaires aideront donc la République Centrafricaine à améliorer les conditions de travail de magistrat centrafricain. «Ce qui permettra au département de la justice de répondre aux aspirations du peuple centrafricain » a-t-il conclu.

La nouveauté avec ces toges neuves de grandes qualités est que le nom de chaque juridiction y est d'ailleurs gravé dessus, a constaté l'agence Ai.

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 22:58

 

 

Bozizé reporte les élections

 

Kabongo 30 Mai 2010 Africa Info (Douala)

 

Ai-Rca — De sources généralement bien informées, le Président de la République François Bozize a conféré le 28 mai au Palais de la Renaissance avec les représentants de la communautaire internationale.

Il était entouré pour la circonstance du premier ministre Archange Touadera, des ministres délégués à la Défense et du DDR, respectivement Francis Bozize qui expliquait l'avancement du processus du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et Paul Raymond Ndougou. Etaient également présents, quelques membres du cabinet présidentiel, la communauté internationale représentée par les ambassadeurs de France, des Etats Unis d'Amérique, de l'Union Européenne, de l'Union Africaine et le représentant du Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique (Binuca).

Selon une source proche de la présidence, il s'est agi lors de cette rencontre de la relance du processus électoral de 2010.

Selon cette même source, cette relance du processus aura donné lieu à un débat houleux sur des points chauds tels : le rachat des armes entre les mains des ex-combattants, la méthode hybride de recensement électoral et l'épineux problème des troupes de la Lord Army Resistent (LRA) de Joseph Kony sur le territoire centrafricain.

Sur ces différents points évoqués et débattus, seul un point n'a pas rencontré l'adhésion de la communauté internationale et surtout de l'Union Européenne qui l'a d'ailleurs réfuté : celui du rachat des armes. Sur d'autres points, chacun a promis d'apporter son soutien dans la mesure du possible pour pacifier le pays avant la relance du processus électoral.

A en croire notre source, en plus de ces points évoqués plus haut, est venu s'ajouter ceux du nouveau chronogramme que devrait proposer la Commission Electorale Indépendante (CEI) et son budget de fonctionnement.

Après un échange fructueux et avec espoir de se retrouver très prochainement pour des propositions concrètes, le Président de la République François Bozize a tenu a rappelé à la communauté internationale qu'aucune date ne peut être fixée pour l'heure tant que la Cei n'a pas dit son dernier mot relatif au processus électoral et tant que la question de sécurité n'est pas encore résolue.

« A entendre le Président de la République, c'est comme si la communauté internationale lui mettait des pressions pour qu'il organise très vite les élections. Certainement du nouveau sortira de leur prochaine rencontre », a confié un participant à cette rencontre qui a requis l'anonymat.

 

NDLR : Tout dans le comportement de Bozizé montre qu'il n'a pas l'intention que les élections aient lieu bientôt, se fondant sur la prorogation de son mandat par la loi anticonstitutionnelle votée par les députés le 10 mai dernier. Son refus de la mise en place du Centre de Traitement en vue de prendre en charge le recensement électoral et l'édition des cartes d'électeurs et autres est bien la preuve qu'il veut absolument frauder les élections. Il entretient par ailleurs à dessein l'insécurité dans certaines zones du pays pour en prendre prétexte pour renvoyer aux calendes grecques les élections.   

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 22:39

 

 

drapeau françafricain

 

 

31/05/10  

Le sommet Afrique-France, les 31 mai et 1er juin à Nice (sud-est de la France) est le 25e depuis l'instauration de ces rencontres par le président Georges Pompidou en 1973. Le « vieux couple fatigué » tente de repartir sur de bonnes bases.

· 1973 -Paris

Le premier sommet entre la France et le continent, principale bassin de ses anciennes colonies, est créé par la volonté de Georges Pompidou. L'enjeu principal, à cette date, est géopolitique : après la guerre israélo-arabe, il s'agit de participer, et de faire participer l'Afrique, à la construction de la paix autour du bassin méditerranéen.

· 1975 -Bangui

· 1976 -Paris

· 1977 -Dakar

Valéry Giscard d'Estaing parle de la « montée des périls » en Afrique, sous-entendu l'influence grandissante de l'URSS. Sur le plan économique, la fièvre inflationniste semble le danger conjoncturel le plus immédiat, à côté des questions récurrentes de développement.

· 1978 -Paris

· 1979 -Kigali

· 1980 -Nice : le deuxième choc et pétrolier, et la sécheresse au Sahel, sont les événements qui touchent au plus près les deux partenaires en ce début de décennie.

· 1981 -Paris : François Mitterand s'est installé à l'Elysée. De l'autre côté de la Méditerranée, le président ivoirien Houphouët-Boigny, lui, est aux commandes depuis longtemps. Le nouveau chef de l'Etat français est « proche de la sensibilité africaine », déclare le sage de la Côte-d'Ivoire.

· 1982 -Kinshasa

· 1983 -Vittel : La question du Tchad sera au centre du sommet.

· 1984 -Bujumbura

· 1985 -Paris : Mitterrand « l'Africain » assure que l'aide française au développement a grimpé de 0,36% de son PIB en 1981 à 0,55% en 1985, et que cet engagement particulier, parmi les pays développés, perdurera.

· 1986 -Lomé

· 1987 -Antibes  

Le président zaïrois Mobutu demande un effort aux riches, sur fond d'augmentation de la dette du continent et de baisse des prix des matières premières africaines.

· 1988 -Casablanca

· 1990 -La Baule   : Le sommet marque un tournant dans la politique africaine de la France. Le lien entre démocratie et développement y est souligné. Le président François Mitterrand déclare que l'aide française sera plus «tiède» pour les régimes autoritaires, «enthousiaste» envers ceux qui s'ouvriront à la démocratie.

· 1992 -Libreville : Sommet axé sur les problèmes économiques, face à la crise qui frappe le continent.

· 1994 -Biarritz -François Mitterrand critique les contraintes imposées par la Banque mondiale aux pays africains. Le sommet adopte le principe de la création d'une force interafricaine d'intervention. Tenue en novembre, cette rencontre intervient après deux événements majeurs en Afrique: la dévaluation du franc CFA et le génocide au Rwanda, donnant lieu à de violentes critiques quant au rôle de la France dans ce pays.

· 1996 -Ouagadougou -

Le premier sommet de Jacques Chirac. Les rencontres sont dominées par les crises dans la région des Grands Lacs et en Centrafrique. Plus de 40 délégations sont présentes, parmi lesquelles un nombre record de pays anglophones, dont le Nigeria. Jacques Chirac déclare que seule «la bonne gouvernance» permet un «développement durable», précisant qu'elle est une condition essentielle pour le maintien de l'aide des pays industrialisés.

· 1998 -Paris -Sommet consacré à la sécurité sur le continent, miné par de nombreux conflits, dont une rébellion en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) qui a dégénéré en une guerre régionale.

· 2001 -Yaoundé -Cette réunion, consacrée aux défis de la mondialisation, a essentiellement porté sur la situation en RDC, après l'assassinat du président Laurent-Désiré Kabila. 52 pays sont représentés, plus importante participation depuis 1973. Pour la première fois, un président algérien, Abdelaziz Bouteflika, assiste à un sommet Afrique-France.

· 2003 -Paris

Officiellement consacré aux «nouveaux partenariats entre l'Afrique et la France», le sommet auquel assiste le secrétaire général de l'ONU porte essentiellement sur la crise en Côte d'Ivoire. La présence du président zimbabwéen Robert Mugabe, accusé de graves atteintes aux droits de l'Homme, suscite protestations et manifestations.

· 2005 -Bamako : Le sommet est centré sur la nécessité d'aider des millions de jeunes Africains à sortir de la pauvreté et sur la lutte contre l'immigration clandestine. Pour la première fois, la totalité des 53 pays africains sont représentés dont 23 par leur chef d'Etat.

· 2007 -Cannes

 Dernier sommet du président Chirac, dominé par la guerre au Darfour (Soudan). Le président français enjoint les puissances occidentales de penser aux intérêts du continent, notamment au sein de l'Organisation mondiale du commerce.

· 2010 -Nice : Le 25e sommet Afrique-France se tient aujourd'hui et demain à Nice et s'ouvre pour la première fois aux chefs d'entreprise français et africains. Au menu, la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale, mais aussi la négociation d'accords sont attendus en matière sociale, énergétique et environnementale.

 

NDLR : Les Centrafricains savent –t-ils que c’était à Bangui que s’était déroulé le deuxième sommet France-Afrique en 1975 sous le règne de Jean Bedel Bokassa avec Valéry Giscard d’Estaing. Aujourd’hui, une telle réunion avec autant de délégations est inconcevable à Bangui car elle implique des infrastructures hôtelières, des moyens de transport, de sécurité et de communications, une logistique lourde et autant d’autres choses dont la capitale centrafricaine sous le règne actuel d’un certain François Bozizé, est presque totalement dépourvue. Bozizé ne parvenant même pas à assurer la sécurité, la fourniture du courant électrique et de l’eau, de la capitale.  

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 22:34

 

 

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lundi 31 mai 2010

Source : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9444

 

" Que fait l'armée française en Afrique ? (1) ", c'est le titre du dernier " Dossier noir " de l'association Survie paru aux éditions Agone. Un dossier on ne peut plus actuel en cette année de commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines. Rencontre avec son auteur, Raphaël Granvaud, qui revient sur certaines questions abordées dans ce dossier.

La troisième partie de votre livre s'intitule "la réhabilitation du colonial", j'ai ressenti un vrai malaise à sa lecture. Je ne savais pas que l'armée française, du moins les forces spéciales opérant en Afrique, étaient travaillées à ce point par la nostalgie du colonialisme. Je me demande s'il ne faut pas voir dans la forte implication militaire française en Afrique, au-delà des enjeux économiques et géopolitiques, une manifestation de puissance. Comme si la France n'avait toujours pas digéré les indépendances africaines, comme si elle ne pouvait renoncer à être une "plus grande France" (formule qui désignait l'empire français)…

Les hommes politiques le revendiquent très clairement, qu'il s'agisse de Mitterrand, de Chirac ou de Sarkozy, on retrouve toujours dans leurs discours l'idée que "la France doit garder son rang dans le monde". On sent bien que c'est l'argument qui légitime le maintien de cette présence militaire en Afrique. Bien sûr cette présence offre de nombreux avantages : elle conditionne, dans une large mesure, la possibilité d'entretenir des situations de monopole économique dans certains pays et de surveiller des ressources stratégiques.

D'ailleurs certains régimes africains comme ceux du Tchad ou de la Centrafrique ne tiennent que par la force des armes, que par le soutien de l'armée française.

Depuis les indépendances, le prétexte majeur du maintien de la présence militaire française c'est de défendre les pays africains, avec lesquels on a passé des accords militaires, contre des agressions extérieures. Dans les faits, il n'y a quasiment jamais eu d'agressions extérieures, l'armée française n'a servi qu'à gérer les problèmes internes à des régimes confrontés à des rébellions armées ou à des mouvements populaires.

Le plus souvent, les armées des Etats africains postcoloniaux se comportent vis-à-vis de leurs propres populations comme des armées d'occupation. Leurs forces armées sont conçues avant tout pour répondre au péril de l' "ennemi intérieur" et non à celui d'une agression extérieure. Vos analyses montrent clairement la responsabilité de la France dans cet état de choses.

Absolument, ça faisait partie du kit théorique doctrinal qui a été inculqué aux officiers africains formés dans les écoles militaires françaises. Il faut rappeler qu'au moment des indépendances, les armées africaines sont créées de toute pièce : elles constituent alors une sorte de prolongement de l'armée coloniale française. Les armées africaines sont des filiales de l'armée française, elles sont structurées sur le même modèle, formées à partir de la même idéologie : la doctrine militaire de la "guerre révolutionnaire", de la "contre-insurrection" qui veut que le rôle principal de l'armée soit le "contrôle de la population". Mais pour les armées africaines, il ne s'agit pas du contrôle d'une population étrangère comme dans le cas de l'armée française en Algérie. La mission des militaires africains est de contrôler leurs propres populations, mais avec les mêmes méthodes que l'armée française a employées dans ses guerres coloniales. C'est ce qui s'est passé au Cameroun, au moment de l'indépendance, dans la guerre sanglante menée contre les maquis de l'UPC (Union des Populations Camerounaises). Dans le cas du Rwanda, le chercheur Gabriel Périès a retrouvé des mémoires d'officiers rwandais, formés en France dans les années 80-90, dans lesquels on retrouve cette obsession de lutter contre l'ennemi intérieur, de mettre en œuvre des tactiques contre-insurrectionnelles. Menée à son terme, la logique du " contrôle de la population " conduit au génocide…

En dressant la généalogie de la guerre contre-insurrectionnelle, votre livre souligne les continuités et similitudes qui existent entre guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie et guerres postcoloniales du Cameroun (une guerre occultée) et du Rwanda.

Je n'ai fait que rapporter des travaux qui existent sur le sujet. Officiellement, depuis la fin de la guerre d'Algérie, ces théories contre-insurrectionnelles sont remisées et des méthodes comme la torture ou la guerre psychologique proscrites. Dans les faits, il y a eu une première vague d'exportation des tactiques anti-subversives françaises à destination des dictatures sud-américaines : des gens comme le général Aussaresse (connu pour ses révélations sur l'usage systématique de la torture en Algérie) ont pu ainsi continuer à transmettre leur " savoir-faire "… Puis ce savoir-faire anti-insurrectionnel a été recyclé en Afrique francophone pour gérer les indépendances et la période post-indépendance. Moi, ce que j'ai essayé de montrer, c'est que cette tradition de la "guerre révolutionnaire" se poursuit aujourd'hui, de façon plus subtile. Quand on lit les publications militaires contemporaines, on retrouve des références à des gens comme Trinquier (théoricien principal de la "guerre contre-insurrectionnelle"), mais aussi des références aux techniques de conquête coloniale de Lyautey ou de Gallieni (guerres coloniales de "pacification" fin 19ème - début 20ème siècle) ; des stratèges qui reviennent au goût du jour quand il s'agit de penser des situations de conflit comme celles de l'Afghanistan ou de la Côte d'ivoire.

Sur le plan des savoir-faire et des discours, l'armée française entretient donc un rapport intime avec son histoire coloniale. Y a-t-il une spécificité de l'armée française de ce point de vue là ?

Les militaires français considèrent qu'il y a une tradition culturelle française plus forte que celle des anglo-saxons sur le plan du contact avec les populations. L'armée française prétend détenir un vrai savoir-faire lui permettant de mieux se faire accepter en tant qu'armée d'occupation. C'est la question du "contrôle des populations". Pour les militaires français, il ne faut pas faire comme les Américains qui arrivent, militairement par la force, et qui ensuite se barricadent. L'armée française se flatte d'être capable d'agir de manière psychologique, en menant des opérations "civilo-militaires" pour faire accepter auprès des populations civiles la présence des militaires. Toujours avec cette idée, qui remonte à l'Indochine, qu'on va pouvoir séparer dans la population le bon grain de l'ivraie, et couper les rébellions de leurs bases populaires.

L'armée française a-t-elle recours à des savoirs de type ethnologique dans son approche des populations des pays occupés ?

Quand on gratte un peu, on retombe toujours sur une espèce de prêt à penser, directement issu de la période coloniale. Les forces spéciales françaises sont sensées, en plus d'un savoir-faire proprement militaire, posséder un savoir culturel, ethnologique qui les rendrait plus à même d'opérer dans certaines zones géographiques du monde, en particulier en Afrique. Ces savoirs "culturalistes" reposent sur des conceptions complètement dépassées d'un point de vue universitaire. Quand on lit des interventions d'officiers dans des colloques, on trouve des choses absolument ahurissantes comme : "la présence de l'armée française est nécessaire parce que les Africains ont du mal à se projeter dans l'avenir". Les mêmes clichés éculés qui émaillaient le discours de Dakar de Sarkozy : ce vieux fond colonial qui prétend être une connaissance permettant une intervention sur des populations.

Revenons sur le cas du Cameroun, le premier pays africain, en 1960, à accéder à l'indépendance (le 1er janvier). Du milieu des années 50 au début des années 70, il s'est produit une véritable guerre dans ce pays : des dizaines de milliers de morts, plus de 100 000 selon certaines sources. Cette guerre menée contre l'UPC par un régime à la solde de la France relève-t-elle, elle aussi, de la guerre "anti-insurrectionnelle" ?

Le chercheur Gabriel Périès a montré récemment comment les dispositifs mis en place en Algérie ont été décalqués au Cameroun à la même époque (2). Le quadrillage des territoires, la torture à grande échelle, la déportation des populations, la politique de la terre brûlée, tout ce qui se faisait en Algérie a été repris tel quel au Cameroun. Il faut signaler sur le sujet l'excellent documentaire "Autopsie d'une indépendance" (3) dans lequel on peut entendre Mesmer déclarer à propos des bombardements des villages au napalm que "ce n'est pas important". Ce sont des choses qui, ces dernières années, commencent à remonter à la surface.

Cela remet donc complètement en question le mythe d'une "décolonisation douce"…

La " décolonisation en douceur " reste la version officielle si l'on se réfère aux programmes scolaires en histoire au collège ou au lycée. Un des enjeux de l'étude de la décolonisation c'est de montrer qu'il y a eu, d'un côté, une décolonisation violente, celle de l'Algérie et, de l'autre, une décolonisation qualifiée de pacifique, de "douce". Les cas du Cameroun et de Madagascar suffisent à montrer que c'est un mythe complet : le mythe des indépendances en douceur préparées par Deferre et de Gaulle après la conférence de Brazzaville en 46. Dans les faits, tout ce qui a été concédé par la France l'a été contre le gré de la métropole, souvent après des tentatives désespérées de reprise en main violentes. Cela s'est accompagné d'un processus d'élimination des mouvements indépendantistes et de leurs leaders, mais aussi de la promotion d'hommes politiques à la dévotion des intérêts français. Dans l'après-guerre, il y a eu une émergence de mouvements indépendantistes, autonomistes, progressistes, révolutionnaires, un vent d'espoir irrésistible : il y avait des idéologies variées qui mobilisaient les populations, et ces mouvements ont été étouffés, brisés, parfois, comme dans le cas du Cameroun, complètement éradiqués. Il y a donc eu une longue période où les populations africaines ont été orphelines d'un certain nombre de mouvements et de leaders. Ça commence à renaître maintenant avec les mouvements sociaux africains et les contre-sommets où la question de la domination néocoloniale est au centre des préoccupations de la société civile ; qu'il s'agisse de la présence française ou de systèmes plus mondialisés comme la dette et les politiques imposées par le FMI et la Banque Mondiale.

Revenons à l'armée française. Dans votre livre vous mentionnez un "détail" qui fait froid dans le dos : les troupes de marine sont toujours surnommées la "Coloniale"…

Les questions de tradition et d'identité sont des questions extrêmement fortes, en particulier dans les forces spéciales, dans cette composante de l'armée française issue de l'armée coloniale. Les troupes de marine sont extrêmement fières de leur passé colonial, elles en revendiquent l'esprit et les méthodes. Les prises d'armes comme les éditoriaux de leur revue L'Ancre d'or continuent à se clôturer sur ces mots " Et, au nom de Dieu, vive la Coloniale ! "

Et j'imagine qu'on retrouve souvent ces troupes de marine dans les opérations françaises menées en terre africaine.

Elles composent en effet la majeure partie des forces spéciales auxquelles on fait appel lors des opérations sensibles : des opérations "coups de poing", des opérations à forte teneur en renseignement. On les retrouve également dans les opérations européennes (EUFOR). Lors de la première d'entre elles, en République Démocratique du Congo, en 2003, la France s'était flattée d'avoir inculqué un certain nombre de méthodes à des forces militaires européennes, en particulier aux forces spéciales suédoises. Depuis on se demande quelles méthodes puisque parmi ces forces suédoises, certains militaires s'étaient plaints auprès de leur hiérarchie d'avoir eu à subir la vision d'actes de torture pratiqués par des militaires français sur des congolais. Ca a fait beaucoup de bruit en Suède, beaucoup moins en France…

Est-ce qu'il y a un contrôle du Parlement français sur les opérations militaires menées en Afrique ?

Théoriquement, depuis la modification constitutionnelle opérée à l'été 2008, il y a un droit de regard du parlement sur les opérations extérieures, mais un droit extrêmement limité. Les députés ont le droit d'être informé d'une opération extérieure dans les 3 jours après son déclenchement, ils restent donc mis devant le fait accompli. Le parlement ne possède un pouvoir de contrôle que sur les opérations lourdes de plus de 4 mois (qui ne représentent qu'une petite partie des opérations militaires) dont il peut refuser le renouvellement. Il n'y a aucun contrôle par contre sur les opérations secret-défense spéciales et les opérations clandestines de la DGSE.

Le Tchad et la République Centrafricaine (RCA) représentent certainement aujourd'hui l'exemple le plus caricatural de l'ingérence militaire française dans certaines régions d'Afrique. Vous consacrez d'ailleurs une place importante dans votre livre à ces deux terrains d'intervention.

 En 2006, en RCA, la France a monté une opération du même type que Kolwezi (sauvetage du régime de Mobutu grâce à l'intervention des parachutistes français) : l'armée française a largué des parachutistes pour reconquérir Birao, dans l'ignorance totale de la population française mais aussi des parlementaires. Cette opération a sauvé le régime du président centrafricain Bozizé. Ce type d'opération reste aujourd'hui tout à fait possible. Plus récemment, lors de la dernière offensive sérieuse des rebelles sur la capitale tchadienne, il y a eu une intervention officielle de l'armée française sous prétexte de sécuriser ses ressortissants. Cette opération a permis de sécuriser l'aéroport d'où ont pu décoller les mercenaires d'Idriss Deby… D'après le journal La Croix, la "sécurisation" de l'aéroport de N'Djamena s'est accompagnée aussi d'une intervention militaire des forces spéciales françaises qui ont pris directement part aux combats contre les rebelles : une opération clandestine qui n'est toujours pas reconnue par les autorités françaises...

Dans son dernier rapport sur la Centrafrique, Human Rights Watch est très critique par rapport aux dernières interventions de l'armée française en RCA.

Dans le rapport qu'elle a publié en 2007, l'ONG a pointé un certain nombre de choses : elle a détaillé la politique de terre brûlée menée par l'armée centrafricaine à l'égard des populations du Nord, des populations accusées de soutenir les mouvements rebelles. Là aussi, on retrouve les techniques coloniales françaises : il s'agit de terroriser les populations afin de priver de leur soutien les mouvements rebelles. Les exactions les plus graves ont été commises dans le sillage direct des interventions militaires françaises. Après la reprise de Birao par l'armée française, cette ville a été ravagée par les forces centrafricaines. A l'époque, dans les journaux, les militaires français ont fait peser la responsabilité des destructions sur les rebelles. On sait depuis qu'il s'agissait d'une tentative de dissimulation qui relève de la complicité de crime de guerre. Il y a également dans le rapport de HRW des photos qui interrogent : on voit des officiers français à proximité directe de l'OCRB (Office Central de Répression du Banditisme), une sorte de milice qui se livre à des exécutions sommaires.

Vu la nature de ses interventions en Afrique, la France est-elle vraiment en mesure de commémorer le cinquantenaire des "indépendances" africaines ?

On sent qu'il y a un gros malaise au niveau de la commémoration de ce cinquantenaire. Ce malaise n'est pas étranger au fait que toutes les interventions orales de Nicolas Sarkozy sur la question de l'Afrique affirment une volonté de rupture avec les pratiques de ses prédécesseurs. Mais en dehors des discours, de rupture on n'en voit pas : c'est toujours le règne des pressions diverses, des émissaires occultes, des accords secrets, des opérations clandestines. On va avoir en guise de célébration des choses assez caricaturales : un défilé du 14 juillet où, sous couvert de rendre hommage aux tirailleurs africains, on va inviter des armées comme celles du Cameroun ou du Congo connues pour leurs exactions envers les populations. La véritable décolonisation et la célébration de cette décolonisation restent à faire...

 

1. Que fait l'armée française en Afrique ? Editions Agone, oct. 2009.

2. cf. Une guerre noire, enquête sur les origines du génocide rwandais (1959-1994), Gabriel Périès et David Servenay, Editions La Découverte, 2007.

3. Cameroun, Autopsie d'une indépendance, réalisation Gaëlle Le Roy et Valérie Osouf, durée 52', production : France 5 / Program 33, 2007.

Quelques références :

En Centrafrique, stratégie française et enjeux régionaux

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/02/MUNIE/15569

État d'anarchie (rapport Human Rights Watch sur la RCA)

Rébellions et exactions contre la population civile

http://www.hrw.org/fr/reports/2007/09/13/tat-d-anarchie

Cameroun : retour sur une décolonisation sanglante

http://www.afriscope.fr/spip.php?article182

Où est le "centre" de l'Afrique ?

http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=7250

Marchés militaires et économie de la prédation, des pays du lac Tchad et du Soudan occidental au Golfe de Guinée. http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=4394

Cinquante ans de décolonisation africaine

http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=9139

 

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 14:42

 

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Lundi 31 mai de 18h10 à 19h (heure de Paris) sur AFRICA N°1

Le Grand débat est une émission lancée dans le cadre du cinquantenaire des indépendances. Le thème est "Qu'a fait la République centrafricaine de son indépendance ?". Après un rapide bilan de ces cinquante dernières années, il sera surtout évoqué la situation actuelle et les pistes pour sortir de l'impasse.

Avec M. Prosper N’douba, ancien Porte parole à la Présidence centrafricaine, Directeur de Publication de Centrafrique-Presse  M. Saturnin Ndombi du Fodem France et par téléphone, depuis Bangui Martin Ziguélé ancien Premier Ministre et Président du MLPC et candidat à l'élection présidentielle.

L'émission est présentée par Francis Laloupo.

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