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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 17:12

 

 

Joseph Kony et un de ses adjoints

 

 

KINSHASA - AFP / 12 août 2010 11h53 6 La rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a enlevé près de 700 personnes, dont un tiers d'enfants, lors d'attaques en RD Congo et en Centrafrique voisins depuis février 2009, a rapporté jeudi l'ONG Human Rights Watch (HRW).

La LRA "a enlevé au cours des derniers 18 mois au moins 697 adultes et enfants dans le cadre d'une campagne, peu documentée, menée en République centrafricaine et dans le district du Bas-Uélé voisin, dans le nord de la RDC", affirme HRW dans un communiqué reçu par l'AFP.

"Près d'un tiers des personnes enlevées sont des enfants, dont beaucoup sont obligés de servir comme soldats ou sont utilisés comme esclaves sexuels par les combattants du groupe armé", a précisé l'organisation, au terme d'une enquête effectuée du 12 juillet au 11 août 2010 dans les deux pays.

HRW, qui dit avoir interrogé 520 civils "dont 90 anciennes victimes d'enlèvements", affirme en outre que "la LRA a tué brutalement les adultes et les enfants qui tentaient de s'échapper, marchaient trop lentement, ou étaient incapables de supporter les lourdes charges qu'ils étaient contraints de transporter".

Le mode opératoire de la rébellion ougandaise, similaire dans les deux pays, selon l'ONG de défense des droits de l'homme, consiste à attaquer "les villages tôt le matin ou bien en fin de journée, lorsque les habitants sont susceptibles de se trouver chez eux".

"Les combattants de la LRA s'emparent de leurs victimes et les attachent les unes aux autres par la taille, en créant ainsi de longues chaînes humaines. Les enlèvements sont généralement suivis de pillages de nourriture, de vêtements, du sel et autres effets", décrit HRW.

Fin mai, au cours de l'une de leurs dernières incursions en date dans le nord-est de la RDC, les combattants de la LRA ont "attaqué de nombreux villages à proximité d'Ango, la capitale territoriale (du district du Bas-Uélé), enlevant 23 personnes, dont 16 enfants", note HRW.

"Les enfants enlevés sont généralement séparés des adultes et gardés à proximité des commandants de la LRA. Ils sont rarement relâchés. Ils apprennent vite à obéir aux règles" du mouvement rebelle, souligne l'ONG.

Dirigée par Joseph Kony - qui est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité - la LRA est considérée comme l'une des guérillas les plus brutales au monde.

Elle est entrée en activité en 1988 dans le nord de l'Ouganda, avant de s'étendre dans l'extrême nord-est de la RDC en province Orientale depuis une dizaine d'années, puis en 2008 en Centrafrique.

Elle sévit également au Sud-Soudan.

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 17:10

 

 

afrique

 

 

11 août 2010 – Réunis au centre de conférence de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) de l'ONU à Addis-Abeba, en Ethiopie, des experts en statistiques ont été appelés à présenter des « recommandations pratiques » pour l'amélioration de l'état civil et des statistiques, véritable enjeu de la mise en œuvre des politiques publiques en Afrique.

« Ces systèmes contribuent à l'efficacité de la gouvernance », a déclaré le ministre éthiopien de la Justice Hailu Berhan qui a appelé les experts à fournir des mesures concrètes lors de la séance préparatoire de la première Conférence des ministres africains chargés de l'Etat civil qui se tiendra du13 au 14 août prochain à Addis-Abeba.

Il a insisté sur la nécessité croissante d'améliorer les systèmes statistiques nationaux. Ces données statistiques sont indispensables pour prendre des décisions et mettre en place des politiques publiques. La Conférence devrait permettre de jeter les bases d'un système d'administration publique moderne en Afrique. Le continent souffre d'un manque de statistiques démographiques et sanitaires et de systèmes de gestion de l'information actualisés, universels et durables.

Un grand nombre d'Africains viennent au monde, vivent et meurent sans laisser aucune trace dans un registre juridique ou statistique, tout simplement parce que la plupart des pays africains ne disposent pas de systèmes efficaces, juridiques ou statistiques, pour l'enregistrement des naissances, des décès, des mariages et des divorces. En l'absence de ces statistiques précises, la plupart des pays ne disposent pas des données nécessaires pour évaluer l'importance et la nature des besoins essentiels de la population.

Les statistiques fournies par les systèmes d'enregistrement de l'état civil sont les pierres angulaires pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et d'en assurer le suivi. C'est pourquoi le thème de la Conférence s'intitule : 'Vers l'amélioration des systèmes d'information des faits d'état civil en vue d'une administration publique et d'une production de statistiques des faits d'état civil efficaces pour le développement national et le suivi des OMD en Afrique'.

La réunion préparatoire qui se déroule du 10 au 12 août, a pour objectif de proposer un programme d'action régional qui soit adopté par les ministres africains. La conférence est organisée par la Commission économique pour l'Afrique (CEA), la Commission de l'Union africaine et la Banque africaine de développement (BAD).

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 17:04

 

 

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Par Carine Frenk (RFI)

 

1903 : L’Oubangui-Chari devient une colonie française qui est intégrée en 1910 à l’Afrique équatoriale française. De tous les territoires de l’empire colonial français, l’Oubangui-Chari fut probablement celui qui connut la colonisation la plus brutale. Ce qui provoqua en 1928-1931, la révolte des Gbayas contre le recrutement forcé lors de la construction du chemin de fer Congo-Océan.

En 1938, Barthélémy Boganda est ordonné premier prêtre catholique de l’Oubangui-Chari. Le 10 novembre 1946, il est élu député de l’Oubangui-Chari à l’Assemblée nationale française.

28 septembre 1949 : Barthélémy Boganda crée son propre parti, le Mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique noire (MESAN). Incarcéré en 1951 pendant deux mois et demi pour avoir organisé une action de protestation après l'assassinat d'un chef de village, il est réélu le 17 juin 1951 puis le 2 janvier 1956 aux législatives et reste député au palais Bourbon où il dénonce « la chicotte et les travaux forcés ». Maire de Bangui le 18 novembre 1956, il devient en 1957 président du Grand Conseil de l'AEF, l’Afrique équatoriale Française.

1er décembre 1958 : Barthélemy Boganda proclame la naissance de la République centrafricaine. Son territoire est limité à l'Oubangui-Chari. Boganda devient le président (selon l'idée de Barthélemy Boganda, Président du Grand Conseil de l'AEF, la République Centrafricaine devrait se constituée des quatre territoires : le Gabon, le Moyen-Congo, l'Oubangui-Chari et le Tchad, auxquels devait s'ajouter un territoire englobant le Cameroun, en passant par le Rwanda jusqu'en Angola) - se désolidarisant de la position du leader centrafricain, les trois proclamèrent leur République le 2 novembre 1958.

Le 16 février 1959, l'Assemblée territoriale adopte une constitution démocratique. Mais le 29 mars, Barthélemy Boganda est tué dans un crash d'avion. Accident ou attentat ? Aujourd’hui encore la question se pose. Quoi qu’il en soit, Barthélemy Boganda reste pour les Centrafricains le père de l’Indépendance, le père de la Nation. David Dacko devient président.


13 août 1960 :
David Decko proclame l'indépendance. Il fera du MESAN en mai 1963 le parti unique du pays et se fera élire le 5 janvier 1964 avec 99,99% des voix, alors qu’il est seul candidat en lice.

31 décembre 1965 : David Dacko fête la Saint-Sylvestre chez son ami le député Samba, à 17km de Bangui. A 3h20 du matin, l'armée prend le contrôle de tous les points stratégiques de la capitale. Sur les ondes de la radio nationale, le colonel Jean-Bedel Bokassa se déclare président de la République centrafricaine. Commencent alors les grands chantiers mais aussi la folie des grandeurs qui atteint son paroxysme le 4 décembre 1977 lorsque Jean-Bedel Bokassa s'auto-couronne empereur de Centrafrique, après s'être autoproclamé président à vie (2 mars 1972) et maréchal (19 mais 1974).
En 1979, Jean-Bedel Bokossa décide d'imposer le port de l'uniforme à l'école alors que les fonctionnaires ne sont plus payés depuis trois mois. En janvier puis en avril, les élèves et étudiants se révoltent. La répression est sanglante. La chute de l'empire est annoncée.

20-21 septembre : Alors que l'empereur est en Libye, la France organise l'opération « Barracuda » à l'issue de laquelle il est renversé. L'ancien président David Dacko est rétabli, la République centrafricaine restaurée.

Jean-Bedel Bokassa sera condamné à mort par contumace en 1980. Cela ne l’empêchera pas de revenir en RCA le 24 octobre 1986. Un deuxième procès s’ouvre en 1987 : Jean-Bedel Bokassa est condamné à mort mais sa peine est commuée en détention à perpétuité le 29 février 1988, puis à dix ans de réclusion. Le 1er août 1993, le président Kolingba amnistie Bokassa. Il est libéré. Jean-Bedel Bokassa meurt le 3 novembre 1996.

Le 15 mars 1981, David Decko remporte l'élection présidentielle avec 50,23% des voix devant Ange-Félix Patassé, ancien Premier ministre de Jean-Bedel Bokassa, chef de l'opposition et leader du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MPLC).

1er septembre 1981 : David Dacko est renversé par le général André Kolingba qui instaure un Comité militaire de redressement national (CMRN). Les partis sont interdits. Ministre de la Défense sous Dacko, le général François Bozizé est nommé ministre des Communications.

3 mars 1982 : Tentative de coup d'Etat d'Ange-Félix Patassé et de François Bozizé. A la radio nationale, François Bozizé appelle l'armée à se soulever. C’est le fameux « coup d’Etat radiophonique ». Quelques jours plus tard, Ange-Félix Patassé se réfugie à bicyclette à l’ambassade de France déguisé en religieuse. Quant à François Bozizé, il fuit par le nord du pays, vers le Tchad. S'ensuivra une chasse aux sorcières et une véritable politique de terre brûlée dans cette région. Réfugié ensuite à Cotonou, François Bozizé sera extradé en 1989 puis emprisonné à Bangui. Acquitté, il ne sera libéré qu’en décembre 1991.

19 septembre 1993 : Après avoir instauré le multipartisme en 1991, le général André Kolingba est bien obligé de reconnaître sa défaite à la présidentielle. Le 22 août, le premier tour donne Ange-Félix Patassé en tête des suffrages (30 %), André Kolingba n’est qu'en quatrième position (avec 13 %). Le 28 août, le général Kolingba signe une ordonnance modifiant le code électoral dans le but d'invalider les élections. Mais les contestations de l'opposition et la suspension par la France de sa coopération poussent le chef de l’Etat à reconsidérer son aventurisme. Le 30 août, il annule ces ordonnances.

 Le 19 septembre, deuxième tour des élections : Ange-Félix Patassé (38 %) est élu président de la République face à David Dacko (21 %) et Abel Goumba (20 %).
Le président Ange-Félix Patassé fait face en 1996-1997 à trois mutineries au sein de l'armée (les deux premières en avril et mai 1996, la troisième en novembre 1997), suite notamment au non paiement des arriérés de salaires. Ces mutineries donnent lieu à de violents affrontements à Bangui entre mutins et loyalistes, ce qui désorganise la vie politique, économique et sociale. Intervention militaire française pour soutenir le président Ange-Félix Patassé. Le 12 février 1997, une force interafricaine, la Mission d'intervention et de surveillance des accords de Bangui (
MISAB), remplace l'intervention militaire française. Le 15 avril 1998, la Mission des Nations unies en République centrafricaine (MINURCA) prend le relais de la MISAB. Une force de 1 350 hommes est chargée de renforcer la sécurité et du maintien de l'ordre (jusqu’au 15 février 2000, date de son départ définitif). Une série de grèves paralyse le pays.
Le 19 septembre 1999, Ange-Félix Patassé est réélu pour 6 ans avec 51,6 % des voix. Son parti le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain remporte les législatives lors d'un scrutin contesté.

De novembre à avril 2001, les fonctionnaires qui cumulent les arriérés de salaires (jusqu’à 36 mois à la fin des années Patassé !) sont en grève.

28 mai 2001 : Une tentative de coup d'Etat échoue. Sur RFI, l’ancien président André Kolingba revendique le putsch depuis l’Ouganda où il vit en exil. La répression s’abat sur les Yakoma, l’ethnie d’André Kolingba.

En octobre 2001, François Bozizé, alors chef d’Etat-major du président Patassé, est accusé de tentative de coup d'Etat. Il se réfugie au Tchad où il organise une rébellion.

 25 octobre 2002 : Les hommes du général Bozizé arrivent aux portes de Bangui. Ange-Félix Patassé fait appel aux combattants congolais de Jean-Pierre Bemba qui entament la reconquête du pays et se rendent coupables d’exactions sur la population civile. En décembre, la Communauté économique et monétaire des Etats d'Afrique centrale (CEMAC) décide le déploiement d'une force multinationale en Centrafrique, la Force multinationale en Centrafrique (FOMUC), pour assurer un environnement sûr à la population et soutenir la formation des forces armées centrafricaines (FACA). La FOMUC compte environ 350 militaires de trois pays africains (Congo, Gabon et Tchad).
 

15 mars 2003 : Coup d'Etat du général François Bozizé. L'avion du président Ange-Félix Patassé, qui devait regagner Bangui en provenance de Niamey, est dérouté vers Yaoundé. Du Cameroun, Ange-Félix Patassé se réfugie au Togo. Le 16 mars 2003, le général Bozizé s'autoproclame "président de la République" par la voix de son porte-parole (lire le texte de l'allocution). Il annonce la suspension de la Constitution, la dissolution de l'Assemblée, le limogeage du gouvernement, ainsi qu'une transition consensuelle associant « toutes les forces vives de la nation ». La France déploie le détachement Boali, environ 300 militaires, en soutien de la FOMUC et des FACA.
Scènes de liesse à Bangui et de pillages. Le 23 mars, l’opposant
Abel Goumba devient Premier ministre du gouvernement de transition.

En septembre et en octobre, le dialogue national est organisé à Bangui en l’absence d’Ange-Félix Patassé. Son parti et André Kolingba, de retour au pays, demandent « pardon au peuple centrafricain » pour les crimes commis sous leurs mandats. L’ancien président David Dacko demande lui aussi pardon. Il se réconcilie avec son rival de toujours, Abel Goumba.

Janvier 2005 : Le procureur de la Cour pénale internationale annonce qu’il est saisi par la République centrafricaine d’une enquête pour les graves crimes commis sur son territoire par les partisans de Patassé (le Congolais Jean-Pierre Bemba est actuellement détenu à la CPI sur ces charges).

Le 8 mai, le général François Bozizé est proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 64,6% des voix. Mais quelques mois après, de nouveaux groupes rebelles se forment. D’abord dans le quart nord-ouest avec les premières attaquent de l’APRD (l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) puis, en 2006, dans le quart nord-est, avec l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) qui attaquent à deux reprises la ville de Birao. L'armée française intervient à deux reprises (en novembre 2006 et mars 2007) pour suppléer les forces armées locales.

L’organisation Human Rights Watch publie un rapport accablant pour le régime, sur les exactions des FACA, les forces armées centrafricaines, accusant l’armée d'avoir tué depuis mi-2005 des centaines de civils, incendié plus de 10 000 maisons et provoqué un exode massif dans le nord du pays, également en proie aux rebelles et aux coupeurs de route.

Juin 2008 : A Libreville, signature d'un accord de paix global ente le gouvernement, les rebelles de l'APRD et de l'UFDR. Un autre groupe rebelle, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine qui avait pourtant signé un accord de cessez-le-feu, refuse d’apposer sa signature sur le document. Le 12 juillet 2008, la force multinationale de la FOMUC devient la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX), armée par 550 hommes originaires de quatre pays (Cameroun, Congo, Gabon et Tchad) et un détachement centrafricain.

En septembre, une amnistie est décrétée pour les crimes depuis 1999.
Du 1er au 20 décembre à Bangui, se tient le dialogue politique inclusif en présence de l’ancien président Patassé rentré d’exil pour l’occasion. Tous les groupes poltico-militaires et les partis d’opposition participent à ce forum de la paix (
voir le compte-rendu). Alors que le programme de désarmement des ex-rebelles prend du retard, un nouveau groupe rebelle apparaît, la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix) dans la zone de Ndélé, dans le Nord-est du pays. Charles Massi, un ancien ministre du président Bozizé devenu chef rebelle, prend la direction du mouvement. En septembre, une amnistie est décrétée pour les crimes commis depuis 1999.
 

16 janvier 2010 : Denise Massi, l'épouse de Charles Massi, affirme que l'ancien allié du général Bozizé a été torturé à mort par les autorités centrafricaines. Son mouvement, la CPJP, exige une preuve de vie de Bangui. Charles Massi aurait été arrêté par des militaires tchadiens avant d'être transféré en République centrafricaine.

Les élections présidentielle et législatives qui devaient initialement se tenir le 25 avril, sont repoussées au 16 mai, puis reportées une seconde fois, sine die. L'opposition qui estimait que les conditions d’une élection libre et transparente n’étaient pas réunies, avaient refusé de déposer ses dossiers de candidature. A la suite du deuxième renvoi, une loi constitutionnelle prorogeant le mandat du président Bozizé - qui a expiré le 11 juin - et celui des députés est promulguée.

Le 30 juillet, le chef de l’Etat François Bozizé, fixe par décret la date des élections présidentielle et législatives au 23 janvier 2011.

 

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 22:40

 

 

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Situation des décaissements du trésor centrafricain au mois de juin en faveur de Bozizé et sa clique

 

Ci-dessous, une situation des fonds soustraits des caisses du Trésor public au mois de juin dernier pour diverses dépenses au profit de François Bozizé et deux de ses ministres, ceux qui sont précisément en charge des finances du pays ainsi que du Directeur Général du Trésor. C’est tout simplement hallucinant de constater que rien que durant le mois de juin, plus d’un milliard de F CFA ont été soutirés des caisses du Trésor.

 

Rédaction C.A.P

 

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10/06/2010  = 20 000 000  (vingt millions) F CFA; 5ème anniversaire du 15 mars; (Ndlr : Il est curieux de constater que c’est en juin qu’une dépense censée avoir été effectuée en mars ait été imputée.)

 

11/06/ 2010 = 50 497 935 (cinquante millions quatre cent quatre vingt dix sept mille neuf cent trente cinq) F CFA; Lancement travaux route Gadzi-Carnot;

 

28/06/2010 = 93 635 000 (quatre vingt treize millions six cent trente cinq mille) F CFA; Mission présidentielle cinquantenaire en République Démocratique du Congo;

 

28/06/2010  = 900 000 000 (neuf cent millions) F CFA : mission présidentielle pour les festivités du 14 juillet à Paris !

 

Soit un Total de : 1 064 132 935 (Un milliard soixante quatre millions cent trente deux mille et neuf cent trente cinq) F CFA en deux semaines.

 

Décaissements sous forme de caisse d’avance au profit du Ministre des Finances et du Budget Albert Besse sans doute, pour des missions secrètes de Bozizé. En 15 jours sortie de fonds en juin/Juillet = 93 283 753 (quatre vingt treize millions deux cent quatre vingt trois mille sept cent cinquante trois) F CFA

 

Décaissement au profit du Ministre Délégué Finances Abdallah Kadr à la même période : 29 211 288 (vingt neuf millions deux cent onze mille deux cent quatre vingt huit)  F CFA

 

Décaissement au profit du Directeur Général du Trésor à la même période : 58 548 856  (cinquante huit millions cinq cent quarante huit mille huit cent cinquante six) F CFA.

 

Comme on le voit, Bozizé n’est pas tout seul à profiter des sorties massives d’argent du Trésor national, son ministre des finances et son ministre délégué ainsi que le Directeur Général du Trésor le général Guillaume Lappo sont également les heureux bénéficiaires des décaissements en espèces sonnantes et trébuchantes du Trésor national.

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 19:21

 

 

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Tchad : la France prête à examiner les demandes de Deby sur Epervier

PARIS - La France est "prête à examiner" la demande formulée par le président tchadien Idriss Deby Itno qui a réclamé une contrepartie financière pour le maintien de son opération militaire Epervier, a annoncé mercredi le porte-parole du ministère de la Défense Laurent Teisseire.

"Si les souhaits (du président Deby) nous étaient confirmés officiellement dans le cadre de la relation bilatérale, bien évidemment, nous serions prêts à les examiner", a déclaré M. Teisseire à l'AFP.

"L'objectif de la France n'est pas de quitter le Tchad mais d'y avoir un pôle de coopération opérationelle", a-t-il cependant souligné.

La France, a poursuivi M. Teisseire, "a bien pris note des propos du président Deby qui sont nouveaux" et examinera ses demandes comme elle "examine toujours les demandes des pays qui accueillent" des forces françaises.

D'une manière générale, a encore noté le porte-parole du ministère de la Défense, la France ne maintient une présence militaires dans certains pays que "parce qu'ils le souhaitent et à leur demande".

Interrogé sur la demande plus particulière d'une "contrepartie financière", M. Teisseire a estimé que "la question (pour Paris) est d'abord de comprendre quelles sont les attentes du président Deby".

"Le soutien sanitaire et logistique est au coeur de l'accord", a-t-il également observé, interrogé sur les griefs formulés par le président tchadien qui reprochait au dispositif Epervier de se limiter à "quelques soins donnés aux malades et un appui logistique".

Toutefois, selon M. Teisseire, Paris souhaiterait que le "pôle de coopération" qui serait maintenu au Tchad ait également "une dimension régionale".

"La présence française au Tchad évoluerait pour assurer une triple mission: coopération avec le Tchad, cadre d'appui à la coopération régionale et point d'appui pour aider nos ressortissants", a-t-il expliqué.

La présence des forces françaises en Afrique, a précisé le porte-parole, serait ainsi remodelée autour de "deux bases opérationnelles avancées", Libreville et Djibouti, et des pôles de coopération, au Sénégal et au Tchad.

Cette réorganisation accompagne la renégociation des accords de défense de la France avec ses partenaires africains voulue par le président Nicolas Sarkozy. Ainsi, à la demande du Sénégal, Paris fermera les bases militaires françaises dans ce pays.

Le président tchadien a remis en cause mercredi, à l'occasion du 50eme anniversaire de l'indépendance de son pays, l'opération Epervier.

Celle-ci avait été déclenchée en 1986 après le franchissement du 16e parallèle par les forces armées libyennes qui soutenaient le leader Goukouni Oueddei, renversé par Hissène Habré.

La France compte actuellement 950 hommes et 3 Mirage 2000 engagés dans cette opération nationale.

(©AFP / 11 août 2010 19h06)

 

Tchad: Deby remet en cause Epervier et la présence militaire française

N'DJAMENA - Le président tchadien Idriss Deby Itno a remis en cause mercredi, à l'occasion du 50eme anniversaire de l'indépendance, l'opération Epervier, demandant une contrepartie financière à la présence militaire française au Tchad.

"Nous nous acheminons vers une révision de l'accord de siège entre Epervier et le Tchad", a déclaré le président Deby au cours d'une conférence de presse.

"Cela fait 20 ans (1986) qu'Epervier existe et il ne joue plus son rôle, à part quelques soins donnés aux malades et un appui logistique en cas d'agression quelque part", a-t-il commenté.

"Nous allons revoir l'accord de siège, puisqu'il n'existe pas un accord: la France ne paye rien au Tchad à part quelques marchandises qui entrent sous douanes. Si la France veut rester au Tchad et utiliser ses avions, entraîner ses hommes, il y a un coût à payer et l'accord de siège permettra de clarifier ce que la France doit payer au Tchad", a poursuivi le président Deby.

"Autrement dit, si la France dit qu'elle n'a pas de moyens pour payer et qu'elle veut partir, nous garderons les meilleures relations possibles mais nous n'empêcherons pas Epervier de partir", a-t-il ajouté

"Nous allons jouer à fond les intérêts du Tchad tout en gardant l'amitié avec la France".

L'opération Épervier avait été déclenchée en 1986 après le franchissement du 16e parallèle par les forces armées libyennes qui soutenaient le leader Goukouni Oueddei, renversé par Hissène Habré. Les militaires français n'ont depuis plus quitté le pays gardant notamment une base sur l'aéroport de N'Djamena et une autre sur l'aéroport d'Abéché dans l'est du pays.

"Nous n'avons pas un accord de défense avec la France. Et la présence actuelle d'Epervier n'a rien à voir avec notre indépendance et notre souveraineté" a poursuivi Deby. "Epervier n'est pas ici pour aider ou soutenir un gouvernement ou un régime".

Cette remise en cause survient alors que le président tchadien a obtenu pour la fin de l'année le départ du Tchad de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat), qu'il estimait être un échec.

Parallèlement, la France qui renégocie ses accords de défense avec ses partenaires africains et le Sénégal se sont entendus, à la demande de Dakar, pour fermer les bases militaires françaises dans ce pays.

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a affirmé fin juillet que la France voulait "renforcer ses défenses" au Sahel après la mort de l'otage Michel Germaneau, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'exécution.

(©AFP / 11 août 2010 16h48)

 

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Relations Internationales
11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 19:00

 

 

URNE EN BOIS

 


BANGUI - (Xinhuanet)  11/08/2010 15:20:48 -  Les principaux acteurs engagés dans le processus électoral en République Centrafricaine ont signé mardi à Bangui un accord approuvant le chronogramme de la Commission électorale indépendante (CEI) fixant le premier tour des élections présidentielles et législatives au 23 janvier 2011 et le second tour au 20 mars 2011.

Le chronogramme adopté mardi prévoit également un recensement électoral à réaliser durant une période allant du 1er au 30 septembre 2010.

Par la signature de cet accord, les acteurs politiques conviennent également "d'adopter, dès la clôture des candidatures, un code de bonne conduite devant régler les rapports entre les parties prenantes pendant et après la période électorale".

Par ailleurs, ils "exhortent la communauté internationale à mettre à la disposition de la Commission électorale indépendante l'enveloppe budgétaire prévue à l'effet de garantir les chances de succès du processus électoral".

"La signature de cet accord met un terme à toutes nos divergences sur le chronogramme et ses conditions de mise en oeuvre, permettant à la CEI de pouvoir relancer le processus sans encombre", s'est réjoui le président de la commission électorale, Joseph Binguimalé, qui a rendu aux signataires de l'accord "un vibrant hommage pour le grand geste patriotique" qu'ils ont fait.

Principal financeur des prochaines élections, l'Union européenne, qui avait annoncé une contribution de 6,5 millions d'euros (environs 4,3 milliards Fcfa), conditionnait cet appui à la conclusion d'un "accord global et consensuel" susceptible de garantir la tenue d'élections "libres, transparentes et crédibles".

L'Union européenne a signé lundi avec le gouvernement centrafricain une convention relative au déblocage de cette enveloppe.

Du côté de la CEI, on envisage d'entamer dès le 22 août prochain le déploiement des commissaires devant superviser les opérations de recensement prévues du 1er au 30 septembre.

Les élections présidentielles et législatives étaient initialement fixées les 25 avril, puis reportées au 15 mai 2010.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 18:42

 

 

bad

 

 

Ai- Rca- Mercredi, 11 Août 2010 17:35 -  Le nouvel administrateur de la Banque Africain de Développement (BAD) André Nzapayéké en mission de consultation  dans les cinq pays membres qu’il représente au sein du conseil d’administration, est arrivé ce jour  à Bangui.

Selon une source anonyme proche du pouvoir, le but de  cette visite est tout d’abord de remercier le gouvernement et le président de la république pour leur appui et ensuite,  leur rendre compte de la mission qu’il a eue  à effectuer au Cameroun, au Congo, en  Rd Congo et probablement,  dans les tout prochains jours au  Burundi.

« Le rôle de l’administrateur c’est de défendre les intérêts des pays qu’il représente au sein du conseil d’administration de la BAD. Mais on ne peut pas le défendre sans être en contact  régulier avec les autorités nationales » a confié M Nzapayéké.

Il a tenu à préciser qu’avant d’entamer cette mission de consultation,  des contacts avaient  été pris au plus haut niveau d’abord avec le président de la banque et ensuite  ses  collègues administrateurs avec qui  il a eu des échanges sur des questions liées à la sous- région en général et la République Centrafricaine en particulier.

« Je viens poser ces problèmes aux autorités nationales,  les écouter,  afin de  mieux cerner  leur vision pour le pays, la politique qu’elles comptent mettre en œuvre pour le développement de la RCA afin de pouvoir m’en servir pour défendre ses  intérêts  au sein du conseil» a-t-il souligné.

Pour le nouvel administrateur, en tant que centrafricain, le pays a besoin de beaucoup d’argent et  de soutien technique, dans le domaine des infrastructures routière, sociales et scolaires.

« C’est vrai, la RCA est un pays potentiellement riche, mais ces potentialités doivent être transformées en réalité  pour avoir un impact positif sur la vie  de la population » a indiqué  M Nzapayéké.

En tant centrafricain, son rôle est, selon lui,  d’une part d’aider le gouvernement à développer des visions et des stratégies susceptibles de mobiliser des ressources à l’extérieur et d’autre part de susciter sur le plan national des nouveaux dossiers à être examinés lors des prochains conseil d’administration.

En ce qui concerne les dossiers à soumettre au conseil,  figure en bonne place la question de la représentativité de la RCA au sein de cette institution financière.   « Il y a seulement deux experts centrafricains au sein de la BAD », a-t-il regretté.

Il convient de préciser que, les nouveaux membres du Conseil d'administration du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), élus au mois de mai dernier ont pris fonction, le 1er juillet 2010, à Tunis,  lors d’une réunion informelle du Conseil présidée par le président Donald Kaberuka.

Kabongo, Ai Bangui.

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 18:16

 

 

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Echanges de vues entre le président François Bozize et le nonce apostolique   

Bangui, 11 août 2010 (Apic) La situation de l’Eglise catholique de Centrafrique a été au centre des discussions, en début de semaine, entre le président centrafricain, François Bozizé, et le nonce apostolique local, Mgr Judes Thaddeus Okolo.

Depuis 2009, l’Eglise catholique traverse une crise, marquée par la « démission » de Mgr Paulin Pomodimo, archevêque de Bangui sur forte pression du Vatican pour « faute lourde ». A la suite de cette démission, le Saint-siège avait nommé un administrateur apostolique en la personne du père Nzapa-La-Ayinga, qui était en service à la paroisse Notre-Dame d’Afrique de Bangui. Il jouissait d’une bonne réputation auprès des catholiques. Les évêques centrafricains avaient protesté contre ce choix

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 18:01

 

 

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Reportage

Vincent Munié, Envoyé spécial pour Le Monde Magazine 7 août 2010

C'est le Far West. La latérite de la rue principale de Yelowa s'envole sous le vent de l'après-midi. Il fait très chaud. Quelques chèvres er­rent entre les maisons de terre rouge tandis que, depuis la terrasse de la mai­rie, un gendarme oublié là attend que sa journée s'écoule en écoutant du reggae. Une voiture est passée hier. La première depuis une semaine. C'était le 4 x 4 de la communauté d'élevage qui remontait depuis Carnot vers De Gaulle, le village du nord. Ensuite, le silence est revenu, partiellement rompu par les allers et venues des quelques mobylettes de la commune.

Le pick-up a laissé à Yelowa trois visiteurs de marque. Ils sont là, qui traversent la poussière de la ville en face de la mosquée. Avec leur accoutrement de bric et de broc, bonnet sibérien, lourde veste en velours, bottes de caoutchouc, chapeaux de brousse et gilet de photographe, ils ressemblent un peu aux Pieds Nickelés. Mais les trois hommes portent en bandoulière un arc, un carquois rempli de flèches et, à leur boutonnière, une médaille artisanale siglée : « Archer anti­zaraguinas ». C'est qu'ils sont chacun « général », à la tête d'une compagnie d'archers peuls. Car il ne faut pas s'y tromper: malgré l'ambiance, les arcs, les flèches, la température et la torpeur du lieu, Yelowa ne se trouve pas dans un western, mais en République centrafricaine, au croisement de l'oubli et de la pauvreté, de la savane et de la forêt équatoriale, où les villages portent encore le nom d'hommes politiques français, au fin fond d'une Afrique sans âge.

Ici, on ne fait pas de cinéma, la violence est bien réelle, la population le sait. Dans la région, les archers en sont devenus l'unique rempart. Si les trois généraux sont venus de­puis leurs villages éloignés à Yelowa, en pleine saison sèche, profitant d'un déplacement de circonstance, c'est que ce petit bourg perdu à 600 kilomètres de Bangui est un peu la « Mecque des archers ». Il y a vingt ans, c'est ici que des éleveurs peuls ont commencé à se défendre avec leurs flèches, sous l'autorité du jeune général Zamozi. Depuis, on vient consulter celui qui est devenu le «vieux ».

Dans la parcelle, cinq cases de pisé sont impeccablement posées autour de la cour. Une pour chacune des quatre femmes de Zamozi. Le général, lui, se tient assis devant la dernière maison, tandis que quelques-uns de ses vingt enfants jouent bruyamment sur la terre battue. Engoncé dans une épaisse vareuse, il arbore ostensiblement à la poitrine l'insigne des archers, dessiné à la main.

Il sourit en nous présentant ses hôtes: il y a là Adamou Noumoui, le plus impressionnant. Ses traits, secs lorsqu'ils se durcissent, lui donnent l'apparence d'un guerrier impitoyable. Il est le chef de la compagnie de Kella. «Lui, c'est l'avenir. C'est un jeune, mais un homme sans concession, entièrement dévoué à la « cause », explique Zamozi.              

« COURAGE, PAIX, ÉLEVAGE, CORAN »

A ses côtés, Mamouni Laolo. En réalité, Mamouni ne se définit pas comme général, mais comme sergent ou capitaine, selon son humeur. Quoi qu'il en soit, «son aptitude au combat est notoire, et il commande naturellement les hommes en opération .. ». Comme il n'existe COL que deux grades chez les archers - simple soldat ou général -, ses collègues le traitent d'égal à égal. Et puis le troisième, c'est Abdoulaye Ousmane, chef de la compagnie de Bouar. Il ressemble à l'un des frères Marx. Peut-être Chico. Mais il ne faut pas s'y fier: « C'est le meilleur tueur de buffles du pays. Un excellent chasseur"; le gouvernement le connaît et l'a souvent félicité ... Il a sauvé des troupeaux en­tiers, lorsqu'un buffle solitaire s'en prenait aux vaches. »

Les quatre hommes semblent bien se connaître et s'apprécier. Pour être dissémi­nées un peu partout dans la région, leurs compagnies d'archers mènent une lutte commune, tout entière baignée de la philosophie des Peuls: « Courage, paix, élevage, Coran ». Il leur est même arrivé de partir en opération ensemble. Mais quel combat peut-on mener avec des arcs et des flèches au cœur de l'Afrique d'aujourd'hui? Celui de la guerre des plus pauvres: celle des zaraguinas, les « coupeurs de routes ». Malgré cette simple appellation de brigands, depuis cinq ans, à eux seuls ils ont ensanglanté la République centrafricaine.

Dans les années 1980, le phénomène des zaraguinas est déjà connu. Il s'agit de petites bandes armées qui opèrent dans une large GR zone autour des frontières Tchad-Cameroun et le Centrafrique. Ces bandits de grand chemin - des nomades nigériens, tchadiens, camerounais ou centrafricains - errent entre les p frontières au gré des saisons et des transhumances pour s'attaquer sporadiquement aux c éleveurs peuls de la région.  

A partir de 1991, le phénomène s'accroît et à se radicalise. Désormais, en plus de voler des vaches, les zaraguinas s'en prennent aux populations. Viols, meurtres, embuscades, leur Il palette d'exactions s'étoffe. Le nord de la Centrafrique bascule alors pour des années dans la terreur. Aux confins d'un pays livré à lui-même, les coupeurs de routes prolifèrent. Leur violence, ciblée contre les M'bororos (les Peuls établis en Centrafrique), s'inscrit dans la vie quotidienne jusqu'à bouleverser l'économie de la région.

« Ils exigeaient des rançons exorbitantes en d échange de leurs otages, femmes et enfants, explique, depuis Bangui, Ousmane Shehou, secrétaire général de la Fédération nationale de l'élevage centrafricain (FNEC). Pour payer, les éleveurs s'empressaient de partir vendre leurs vaches au marché, où des acheteurs "informés" leur imposaient le prix le plus bas. Et puis des troupeaux entiers étaient volés ... Du coup, le cours s'est effondré, les vaches ne valaient plus rien. L'impact sur l'économie du pays a été considérable. » Il connaît bien l'histoire du général ! Zamozi : « Un jour de 1993, alors qu'il était aux champs, des zaraguinas ont attaqué Yelowa et ont enlevé sa sœur et deux de ses enfants. Lorsqu'il a appris ça, Zamozi a saisi son arc traditionnel et a suivi avec quelques bergers, les malfrats dans la brousse. Il les a attaqués au campement; avec ses flèches, en a tué beaucoup et a libéré sa famille ... »

Dix-sept ans plus tard, devant sa maison, le « général» est trop modeste pour répéter sa propre légende. Il sourit gentiment à l'évocation de ses faits d'armes. Pourtant, c'est comme cela que tout a commencé: «Apprenant la nouvelle, le président Patassé l’a convoqué à Bangui, l’a félicité et lui a ordonné de créer une troupe d'archers ... », ajoute Ousmane Shehou.

Un adoubement présidentiel confirmé par le prêt de deux pick-up pour le transport d'urgence des archers. Le général « tueur de buffles» semble fier en évoquant le cadeau du président de l'époque. Pourtant, ces deux voitures, depuis longtemps des épaves, restent encore à ce jour l'unique aide gouvernemen­tale conséquente accordée aux archers. Par la suite, devant l'exemple de Yelowa, les éleveurs (dans leur quasi-totalité des Peuls) décidèrent de prendre en main leur propre sécurité.

Il faut dire que les forces armées centrafri­caines, en plus de traîner une réputation détestable, ont toujours brillé par leur absence du territoire. Le gouvernement avait alors beau jeu de déléguer vaguement leur propre sécurité à quelques éleveurs qui, de toute façon, ne menaceraient jamais le pouvoir avec leurs flèches traditionnelles. Et puis, au fond, il n'y avait là rien de nouveau: les gardiens de troupeaux avaient toujours utilisé des arcs pour défendre leurs vaches des prédateurs de la savane. Cette fois, leurs nouvelles cibles seraient des hommes, ces coupeurs de routes qui faisaient tant de mal à leur communauté. Vers 1998, une trentaine de « compagnies» d'autodéfense se constituèrent spontanément dans le nord du pays. Sans grande concertation, leur organisation restait anarchique et, surtout, l'absence de moyens les réduisait à protéger de petits territoires. Néanmoins, au début des années 2000, une certaine accalmie apparut sans gue personne ne puisse vraiment affirmer qui, des archers ou d'une éphémère nouvelle donne nationale, avait refoulé les bandes de zaraguinas vers le Cameroun voisin.

Puis le pays retomba dans la guerre, la vraie. En mars 2003, à l'issue d'un second coup d'Etat, François Bozizé chassa Ange-Félix Patassé du pouvoir, appuyé par son armée de « libérateurs » tchadiens. Dès l'année suivante, une partie de ces soldats se dissémina dans le nord du pays avec armes et, pour tout bagage, l'attente de leur solde. En se mêlant aux bandes de zaraguinas en pleine recrudes­cence, ces ex-« libérateurs » augmentèrent un peu plus encore la confusion autour de Bouar et Paoua. « La situation était terrible. On ne pou­vait plus circuler, ils kidnappaient, tuaient sans cesse, demandaient des rançons impossibles et, surtout, surtout, ils attaquaient directement les villages ... », se souvient Zamozi.

Pour toute réponse, le gouvernement livra la région à ses redoutables « GP », la garde présidentielle, unité d'élite des forces armées centrafricaines. Les exactions redoublèrent. Car, désormais, à la peur des zaraguinas, s'ajoutait la terreur des « bérets verts ». Pour rajouter à l'imbroglio, les GP usaient de la confusion entre leur action de police contre les zaraguinas et la guerre menée contre l’APRD (Armée populaire pour la restauration de la démocratie), rébellion active dans la zone. Une crise humanitaire d'ampleur se développa dans l'indifférence du monde: en 2003, 150 000 réfugiés avaient fui au Tchad et au Cameroun, 138 000 autres, simples déplacés, s'agglutinaient près des quelques grandes villes dans l'attente d'une hypothétique sécurisation des campagnes.

AMULETTES EN BANDOULIÈRE

Dans ce contexte, les archers tentaient tant bien que mal de protéger leurs villages. Utilisant leur connaissance du terrain, ils réussirent quelques opérations d'éclat, pourchassant des groupes de zaraguinas jusqu'à leur campement pour les attaquer et récupérer leurs biens. « Il y a eu des opérations communes avec l'armée. Elle nous utilisait comme éclaireurs. Mais souvent, au combat, les soldats fuyaient et c'est nous qui devions nous battre. » Devant Zamozi, les généraux approuvent avec fierté. « La force des archers repose sur l'arc, la vitesse de déplacement dans la brousse et sur­tout sur le blindage. »

La case du général est envahie d'un épais brouillard de fumée. Un petit feu crépite devant sa paillasse. Dans un faitout mijote une mixture noirâtre. Devant les flammes qu'il attise tout le monde tousse. Zamozi, lui, sourit en se martelant la poitrine: « Oui, nous sommes blindés! » Puis il ouvre son épaisse vareuse pour nous montrer: à même le corps, le général porte en bandoulière un fatras de ceintures, lanières et multiples pochettes de cuir. « Voilà pourquoi nous sommes meilleurs au com­ba0 c'est grâce à notre médecine traditionnelle. »

Il ouvre l'une des petites pochettes. Elle renferme un ensemble d'amulettes garnies d'une matière graisseuse indéfinissable. « Dans chaque groupe d'archers, c'est le général qui prépare la médecine traditionnelle. C'est pour voir les recettes de Zamozi que nous sommes ve­nus à Yelowa. Avec le blindage, pendant l'assaut;, il ne peut rien nous arriver, les balles nous glissent dessus ... » On aimerait le croire, Adamou, mais lorsqu'on lui fait remarquer qu'il y eut déjà des archers tués au combat, il concède: «Ah ... là, ce n'est pas pareil : c’est le destin ... »

Enfin, Zamozi extirpe de sa marmite une étrange matière gélatineuse. Chacun des généraux en badigeonne tour à tour ses attributs et la pointe des flèches. « Un poison mortel ... Il suffit d'être touché pour mourir. » C'est qu'ils en revendiquent, des morts, les archers. A les croire, chacune de leurs sorties fut victorieuse et impitoyable. Pour preuve: cette photo célèbre de 2007 prise sur la place de Bouar, où des combattants exhibent la tête coupée de quatre zaraguinas ...

GUERRE SANS FRONT

En fait, il n'existe pas de données précises sur les actions menées par les Peuls. On en est réduit aux simples récits de leurs exploits, qui s'entrecroisent ou se contredisent parfois. Au gré des discussions, une chose apparaît pourtant: le prestige des archers est très important parmi la population. Et puis, surtout, la région est redevenue calme depuis plusieurs mois. Les observateurs internationaux le confirment: « Indéniablement la situation a évolué. Il faut attendre la saison sèche [de novembre à avril] pour vraiment l'affirmer, mais il semble que le Nord-Ouest soit redevenu plus sûr. Il est difficile de dire quel mécanisme a découragé les coupeurs de routes, mais avec la sécurité les déplacés et réfugiés pourront revenir chez eux. Les mois à venir nous le diront… » nous affirme un cadre de l'ONU en poste à Bangui.

De fait, dans une guerre sans front, faite d'embuscades, d'attaques éclairs et de rapts, rythmée par les saisons, sèches et humides, objet de rumeurs non vérifiées, il est bien difficile de cerner l'impact réel des compagnies anti-zaraguinas. Le retour des déplacés devient alors la seule mesure objective de la situation. « Les archers ont sécurisé la région. Ce sont eux qui  avec leurs actions de représailles et leur surveillance des villages et des troupeaux, ont réduit l'activité des coupeurs de routes ... » Au moins, Aladi Souadibou, maire de la communauté d'élevage de Bouar, est péremptoire.

Son collègue de la FNEC Ousmane Shehou ajoute: «La République centrafricaine est un pays d' d'élevage. En 1990, il y avait 4 millions de vaches. Avec la terreur des zaraguinas, le chiffre est tombé à 2,3 millions. Il remonte en ce moment à 2,7 millions. Grâce aux archers. Les éleveurs sont tous des M'bororos, il est logique que ce soit eux qui protègent les troupeaux ... » Ce faisant, Ousmane Shehou relève une autre facette de l'activité des cf. archers: les compagnies défendent aussi  l'identité peule, face aux autres ethnies nationales, en particulier les Gbayas. Car, en République centrafricaine, l'argument ethnique est le- sous-jacent, on dirait « en sommeil ». Si les gens vivent ensemble, ils s'identifient souvent suivant leur origine. Dans une situation de crise, les groupes ont vite fait de resserrer des liens, parfois combattants.

Mais comment une nation peut-elle abandonner ses tâches de police à une milice d'autodéfense, communautaire, fût-elle seulement armée de flèche Tout simplement car ici, hormis dans les villes, l'Etat n'existe pas. Alors, au milieu d'immenses zones de non­droit, où les incursions de l'armée sont aussi redoutées que celles des rebelles et des bandits de toute engeance, l'autodéfense devient une nécessité. Pourtant, même dans une le guerre sans moyens, les flèches seules ne peuvent suffire. Ousmane Shehou le sait: «Nous espérons maintenant que le gouvernement va donner des moyens aux compagnies, par exemple, des voitures, et les dédommager, puisque les archers ont au moins sa reconnaissance ... »

Mais quelle reconnaissance? Car pour ajouter à la confusion, Elie Ouéfio, qui fut ministre de l'intérieur jusqu'en avril, affirmait: «Les compagnies d'archers sont des petits groupes d'autodéfense apparus spontanément. Mon gouvernement ne les reconnaît pas. Aucune tâche de police ne leur a été confiée. Ils devraient d'ailleurs être intégrés au processus DDR (désarmement. démobilisation, réintégration) mis en œuvre avant les élections ... » On le voit, dans un pays au fonctionnement parfois ubuesque, les archers exercent dans une espèce d'univers juridique flou, où l'Etat tolère voire bénéficie de leur action, sans la reconnaître, ce qui consacrerait son impuissance à administrer le territoire national.

Comme toute visite officielle l'exige, le séjour de nos trois généraux à Yelowane peut s'achever sans une démonstration de la compagnie locale. Dans la rue principale, ils sont soudain tous là autour de Zamozi, leur général, sans que l'on puisse vraiment savoir à quel signal ils ont réagi. Une trentaine d'archers prêts. Au combat, petite armée mexicaine où chacun s'accoutre au mieux pour porter le « blindage» au plus près du corps. En majorité de jeunes hommes, et deux ou trois vieillards.

La valeur militaire de ces derniers inquiète un peu, mais Zamozi affirme que leur expérience fait la différence. « Laforce des archers, c'est la mobilité et la connaissance du terrain.» Admettons. Un cri en foulfouldé et voici la colonne serpentant au petit trot entre les cases du village pour s'avancer dans la savane. C'est un peu la pagaille. Zamozi se tient dans le groupe mais, rapidement, c'est Laolo qui donne des ordres. Ce ne sont pas ses hommes, mais cela est plus fort que lui: il doit commander. « Ça ne fait rien, la stratégie est la même », reconnaît Zamozi avec le sourire. Une « stratégie» réduite à sa plus simple expression: s'avancer dans les hautes herbes en courant, l'arc pointé vers l'avant, une flèche engagée. Cerner sans trop se dissimuler l'endroit voulu, puis à l'ordre donné, y décocher une volée.

UN AIMABLE PETIT QUINQUAGÉNAIRE

La portée des flèches est relativement limitée jusqu'à 30 mètres tout au plus. Mais sur­tout leur précision est assez aléatoire. Il faut dire que loin de la sophistication des arcs olym­piques ou de l'arc à poulie, l'arme des archers reste d'une simplicité néolithique. En réalité, pour expliquer leurs victoires face à des hommes équipés de kalachnikovs, il n'y a que la surprise. Ce que Zamozi reconnaît. « La technique, c'est de venir les surprendre au campement, quand ils se reposent ... » Alors qu'il se dissimule derrière un buisson, l'archer posté derrière lui casse son arme. « C'est normal, il a été puni car il ne faut jamais armer son arc derrière le chef.. » Laolo ne cherche pas à expliquer plus que ça cette règle immanente, sanctionnée par on ne  sait quel trait des forces spirituelles qui ser­vent de moteur aux archers. Car leur mission s'inscrit dans la tradition de leur communauté et répond aux croyances qui les protègent de tout temps: « Ici, les archers sont tous des éleveurs ou des bergers. S'ils s'engagent dans les compagnies, c'est pour protéger les leurs, comme nos parents l'auraient fait. » Un engage­ment qui n'a certes rien à voir avec les rigueurs de la vie de soldat. Sans casernement, les archers sont libres de participer ou non aux activités du groupe, même si les généraux tentent tant bien que mal d'organiser des tours de patrouille ou l'accompagnement des troupeaux en transhumance. Mais les hommes risquent leur vie et en cas de mort ou de blessure aucun soutien du foyer de la victime n'est à espérer du gouvernement. «ça, (c'est vraiment un problème, mais nous n'avons (pas le choix ... Tous ces hommes sont d'anciens éleveurs qui ont dû vendre leurs vaches et n'ont pas pu en racheter, ils vivent comme ils peuvent, ils n'ont que ça à faire : se défendre. »

De retour à Yelowa, les trente hommes de la compagnie se sont allongés sous un manguier au centre du village. Un étrange concert s'élève, celui de cet art des Peuls de boire le thé en l'aspirant très bruyamment. Les quatre généraux sourient et se chahutent. On a peine à voir en cette bande de bergers allongés sur les nattes les redoutables guerriers impitoyables qu'ils affirment être. Zamozi a retiré son chapeau, son arc, ses chaussures et son blindage. Devenu un aimable petit quinquagénaire épuisé par l'exercice, il soupire: «Nous, ce que nous voulons, c'est la paix. Au fond, je ne crois pas qu'il soit souhaitable qu'un jour nous soyons dans l'armée, équipés de kalachnikovs. Nous restons des Peuls, des éleveurs, les arcs nous suffisent largement ... »Trente mètres de portée. Pas de quoi renverser un gouvernement.

 

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11 août 2010 3 11 /08 /août /2010 17:53

 

Binguimalé

 

 

Radio Ndéké Luka Mercredi, 11 Août 2010 14:23

 

Les acteurs du processus électoral en Centrafrique réunis au sein de la Commission Electorale Indépendante (CEI), ont signé  le mardi 10 août à l’Assemblée Nationale à Bangui un accord politique pour la relance de la machine du scrutin dans le pays.

Il s’agit d’un nouveau chronogramme électoral qui  porte notamment sur  le renforcement de la CEI en moyens humains et matériels,  l’adoption d’une  nouvelle date du dépôt de candidatures et d’un code de bonne conduite, puis la révision de la révision de la liste électorale.

Selon ces acteurs, toute modification dudit chronogramme ne peut se faire que par consensus et suite à une demande de la CEI et sur la base d’un rapport circonstancié de cette structure.

Aux termes de cet accord, voici quelques grandes dates du processus électoral :

-         Du 1er au 30 septembre 2010 : recensement des électeurs

-         Du 19 au 24 décembre 2010 : distribution des Cartes d’électeurs et affichage des listes électorales

-         Jusqu’au 08 novembre 2010 : réception, enregistrement et traitement des dossiers de candidatures

-         29 décembre 2010 : publication de la liste définitive des candidats

-         Du 08 au 21 janvier 2011 : campagne électorale

-         20 janvier 2011 : vote des militaires

-         23 janvier 2011 : premier tour des élections.

-         07 février 2011 : proclamation des résultats définitifs du premier tour

Les signataires de cet accord politique sont l’Opposition démocratique, les Pouvoirs publics, la Majorité présidentielle, les Autres partis, la Société civile et les Mouvements politico-militaires.

Les élections étaient initialement fixées à la date du 25 avril 2010, puis reportées au 15 mai 2010.

 

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