Abbé Joseph-Marie Ngoui-Akandji : «Nous n'avons pas eu le temps de nous
attacher au développement».
Michel Adama Tamboux
«Il faut faire prendre à cette indépendance, une autre physionomie»
Par Carine Frenk
L'abbé Joseph-Marie Ngoui-Akandji, 82 ans, fut l'élève puis le compagnon de Barthélémy Boganda, premier président de la république centrafricaine de même que
Michel Adama Tamboux qui fut aussi le premier président de l'Assemblée nationale centrafricaine. C'est à leurs souvenirs que RFI fait appel à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de
leur pays.
RFI
: Où étiez-vous lors de la
proclamation de l'indépendance ?
Abbé Joseph-Marie
Ngoui-Akandji : Le
13 août 1960, j’étais à Bangui, au palais de la Renaissance. C’est là qu’il y avait les deux drapeaux. Le mât du drapeau français et le mât du drapeau centrafricain. À un moment donné quand
l’ordre a été donné, le signal a été donné, le drapeau français descendait. Ensuite en même temps, le drapeau centrafricain montait, c’est ça qui me restait dans la tête. C’est dire que la France
descend et la Centrafrique monte. C’était ça l’image et dans la foule, j’ai vu des gens qui pleuraient. Ce qui a fait plaisir, c’est que dans ce pays, on n’a pas vu l’indépendance dans le bain de
sang. Ca se passait dans l’amitié, dans la joie. C’était une passation de service plutôt qu’une lutte pour avoir l’indépendance, et ça m’a plu. Et c’est ce que voulait aussi Barthélemy Boganda,
le fondateur de ce pays.
RFI : Qu’est-ce que vous
gagnez avec cette montée du drapeau centrafricain à ce moment-là ?
J-M. NA : La liberté. Quand on dit « colonisation », il y a en-dessous, la domination. C’est-à-dire, il y avait certaines actions, certaines manières, certains comportements.
Quand on parle, par exemple, la chicote…Chicoter les gens. Mais c’était fort ! Souvent quand on chicotait, ça laisse des traces ! La blessure ! Les gens travaillaient dur. Du matin jusqu’au soir,
il étaient exploités. Et c’était vraiment terrible pour les gens. Même chose quand on exigeait l’impôt, surtout quand tu ne payais pas, on chicotait. C’était l’image du colon. Je crois que
c’était aussi cette image-là qu’on voulait peut-être éliminer aussi. Je pense quand on parle d’indépendance, les gens qui souffraient beaucoup pensaient tout de suite à çà, la libération de ces
travaux forcés. Quand Boganda lui-même voulait parler, quand il était député à l’Assemblée nationale de France, au palais Bourbon, il n’a pas manqué de souligner cela, quand il parlait aux
députés français qu’il souhaitait que la chicote puisse vraiment s’en aller. Il en parlait, hein !
RFI : Ce que vous avez
gagné c’est cette liberté ?
J-M. NA : La liberté. Mais cette liberté… est-ce que nous l’avons… Est-ce qu’on l’utilise bien ? C’est ça. Parce que ce n’était pas tout. Parce qu’après… après il fallait
travailler pour se hisser à la hauteur de pays développé.
RFI : La mort de
Barthélemy Boganda, c’est un drame pour ce pays ?
J-M. NA : Un grand drame, un grand drame ! Parce qu’il avait de très belles idées. Il voulait que le peuple centrafricain puisse se développer en travaillant. C’était la devise
du MESAN : unité, dignité, travail. Alors, c’est ce travail…. Nous sommes en retard sur les autres. Il faut le dire. Pour dignité, ça manque beaucoup. Je crois que l’on peut le [Barthélemy
Boganda. NDLR] considérer comme le grand leader, celui qui a poussé, qui a poussé. Il parcourait le pays, il haranguait. C’était vraiment un philosophe en même temps ! Un orateur éloquent qui
savait soulever le peuple pour le bien… pour le bien…
RFI : On dit souvent en
République centrafricaine que l’histoire de la Centrafrique depuis cet accident de Barthélemy Boganda a pris un mauvais départ.
J-M. NA : Mauvais départ, oui. Nous regrettons. Le peuple regrette beaucoup la mort de Boganda. Pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas encore achevé son œuvre, ce qu’il
voulait. Il avait beaucoup de belles idées. C’est-à-dire, nous avons vraiment perdu la tête… Tout ce qu’il avait dans la tête pour ce pays. Les successeurs n’ont pas eu la même conception pour le
développement de ce pays. Si Boganda avait survécu, on ne serait pas là. Peut-être que Bokassa non plus. Le pays se serait développé autrement, dans la paix, dans l’unité puisque lui, il aimait
l’unité. Il avait une autre vision.
RFI : Et cette vision
s’est brisée ?
J-M. NA : Ca s’est brisé parce que ceux qui sont venus après n’ont pas eu la même philosophie. Il y a eu des divisions et finalement, vous avez vu comment on a terminé après
David Dacko, Jean-Bédel Bokassa, etc jusqu’à changer le nom de République pour devenir Empire. Ce n’était pas ça l’idéal de Boganda !
RFI : Et aujourd’hui
alors, 50 ans après ?
J-M. NA : Je crois que la faiblesse de ces pays, ce sont les coups d’État, les mutineries répétées. Parce que nous sommes vraiment en retard !
RFI : Qu’est-ce qu’on a
fait de ces 50 ans ?
J-M. NA : Ah oui (rires).. On aurait pu faire plus si on avait eu la paix, malheureusement, il y a eu beaucoup de petites querelles intestines. Ensuite, surtout les mutineries
qui ont affaibli ce pays. Si vous parcourez l’Afrique, si vous allez à Brazzaville, à Yaoundé, à Libreville, vous revenez à Bangui, vous allez dire que nous sommes un peu en retard, même trop en
retard. Je suis comme vous ! Je suis l’un des plus vieux de ce pays, mais moi aussi, personnellement j’ai honte. Quand je vais à Brazzaville, Libreville, Yaoundé et que je reviens à Bangui… j’ai
honte ! Je vois que mon pays, ma ville, ma ville natale, Bangui-la-Coquette n’est pas vraiment la Coquette ! Les infrastructures routières manquent et puis le commerce, et tout le reste, les
écoles, les hôpitaux, tout cela ! On peut dire que nous sommes en retard. Il ne faut pas avoir honte de le dire, madame !
RFI : Les gens
meurent…
J-M. NA : Beaucoup, madame, beaucoup meurent ! Beaucoup. Beaucoup. Je préfère dire la vérité. Soyons objectifs ! «C’est la vérité qui nous rend libres» dit l’Evangile.
Nous sommes en retard. Beaucoup de gens meurent parce que nous n’avons pas eu le temps de nous attacher au développement. On a fait que lutter, lutter, avec des armes. Et toutes les armes ne sont
pas encore ramassées. Il y a des armes, plein, plein dans la brousse ! Il y en a encore qui ont des armes dans leurs maisons en brousse. C’est ce qui permet aux braqueurs d’arrêter les voyageurs,
les coupeurs de route ! Tout cela n’est pas flatteur. Ce n’est pas gai. Et je me demande qu’est-ce que nous fêtons pour les 50 ans. Nous avons encore beaucoup à faire.
TRESORS DES ARCHIVES
SONORES
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20 octobre 1958 :
Barthélémy Boganda, président de la République centrafricaine explique sa vision sur l'union des territoires ex-colonisés dans un ensemble régional et l'Afrique latine, future
organisation de l'Afrique francophone. Cliquez sur l'image pour retrouver l'extrait dans "Trésors des archives sonores".
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RFI : Barthélemy Boganda a proclamé la République centrafricaine le 1er décembre 1958 mais il meurt dans un accident d'avion en 1959. Il n'est donc pas là le 13 août 1960, jour de
l'indépendance. Pourtant, pour les Centrafricains, c'est lui, le père de la nation, le père de l'indépendance.
Michel Adama Tamboux : C’est bien Barthélemy Boganda qui reste le père de cette indépendance et le président fondateur de notre pays. Boganda, avec le MESAN qu’il a créé en 1950
a mené une lutte pacifique pour cette indépendance en communion d’idée avec la France. Il vivait avec l’idée de faire sortir ce pays de la misère. Il insistait beaucoup sur la dignité de l’homme
noir. La dignité c’est le mot clé de notre hymne national. Boganda était celui-là.
RFI : Sa mort, c’est comme
une boussole qui s’est brisée ?
M.AT. : Boganda a disparu brutalement dans cet accident d’avion du 29 mars 1959. Il est parti très tôt. Tout l’espoir se trouve brisé, c’est comme une boussole, un phare ! Tout
est brisé. Tout est disparu.
RFI : C’est la théorie du
mauvais départ en Centrafrique ?
M.AT. : Si Boganda n’était pas mort, on n’en serait sans doute pas là aujourd’hui où nous sommes. Est-ce un simple accident d’avion ou un attentat ? On n’en saura jamais rien.
C’est comme un mystère. Et Barthélemy Boganda reste pour nous un mythe. Le mythe est que Boganda n’est pas mort et reviendra.
RFI : Ensuite c’est David
Dacko, son successeur, qui a proclamé l’indépendance. Qu’est-ce que le mot « indépendance »
signifiait pour vous, Centrafricains ?
M. AT : C’était un moment de liesse, de grande joie. Merci à la France de nous avoir donné, de nous avoir accordé notre indépendance.
RFI : Quelle image
gardez-vous de ce jour ?
M. AT : C’est un moment de liesse. Je dirais tout simplement qu’il restait gravé dans ma mémoire.
RFI : Que gagnait la
Centrafrique dans cette indépendance ?
M. AT : Une liberté que je n’arriverai pas à qualifier jusqu’à présent, nouvelle ? La fin des corvées, la fin de la chicote… Le commencement de la dignité de l’homme noir,
etc … dans tous les esprits centrafricains.
RFI : Une émancipation ?
Une libération ?
M. AT : Une libération de tous ces mots-là. Etre libérés, ne plus avoir de chicote. Il n’y aura plus de travail forcé. L’homme noir va commencer à être respecté. Voilà ce
que cela signifiait dans la tête du Centrafricain de l’époque.
RFI : Cinquante ans après,
qu’est-ce qui reste de cet optimisme ?
M. AT : Aujourd’hui, la situation paraît insoutenable aux Centrafricains. Ils ne mangent pas à leur faim. Ils ne peuvent pas payer les fournitures pour l’école à leurs
enfants. Les soins médicaux, ils ne peuvent pas les assurer comme il faut. Les pharmacies, les produits pharmaceutiques sont très chers. C’est ça le changement, qui risque de décourager le
Centrafricain.
RFI : L’espérance de vie
est tombée à moins de 40 ans ?
M. AT : Il faut redoubler d’efforts. On peut réussir. Il faut faire prendre à cette indépendance une autre physionomie qui corresponde à la vie, à la nature du
Centrafricain.
RFI : Qu’a fait la
Centrafrique de son indépendance ?
M. AT : Si l’on regarde en arrière, on voit ce que les Centrafricains ont vu, que le monde entier a vu, de Bokassa, les élucubrations, le couronnement de l’empereur et les
manifestations des enfants qui ont perdu la vie pour le maintien du pouvoir que l’on sait. Et je le disais, les batailles, les querelles militaro-politiques. Il y a eu également beaucoup de
gaspillage qui aurait pu servir pour faire pour l’émancipation de ce pays. Il y a eu des coups d’Etat, des mutineries militaires… qui ont fait des morts aussi ! Tout ça est à déplorer. Les
malheurs, les pleurs, tout… Mais tout ça, on peut le rattraper.
RFI : Vous posez-vous la
question «Pourquoi en est-on là aujourd’hui» ?
M. AT : Oui. On a tout pour être heureux dans notre pays. Le hic c’est que l’on n’a pas mis à profit toutes ces richesses pour le développement et l’épanouissement du pays
dans l’intérêt du peuple centrafricain. Comment y arriver ? Il faut trouver la solution. Il faut que chacun y mette du sien.
RFI : Pour vous ce
cinquantenaire est placé sous le signe de la recontruction ?
M. AT : La réflexion générale… Passer au peigne fin tout ce qui ne va pas. Trouver des idées nouvelles, repartir à zéro pour reconstruire notre pays sur une base solide avec
une forte volonté politique. On peut réussir.
Source : http://www.rfi.fr/afrique/20100812-abbe-joseph-marie-ngoui-akandji-nous-avons-pas-eu-le-temps-nous-attacher-developpem
Chronologie RCA
1903 : L’Oubangui-Chari devient une colonie française qui est intégrée en 1910 à l’Afrique Equatoriale
Française. De tous les territoires de l’Empire colonial français, l’Oubangui-Chari fut probablement celui qui connut la colonisation la plus brutale. Ce qui provoqua en 1928-1931, la révolte des Gbayas contre le recrutement forcé lors de la construction du chemin de fer Congo-Océan.
1949 : Barthélémy Boganda crée son propre parti, le Mouvement pour l’Evolution Sociale de l’Afrique
Noire (MESAN). Incarcéré en 1951 pendant deux mois et demi pour avoir organisé une action de protestation après l'assassinat d'un chef de village, il remporte les législatives et devient
député au palais Bourbon où il dénonce « la chicotte et les travaux forcés ». Puis devient en 1957 président du grand Conseil de
l'AEF.
1958 : Le 1er décembre, Barthélemy Boganda proclame la naissance de la République
centrafricaine. En février 1959, l'Assemblée Territoriale adopte une constitution démocratique. Mais le 29 mars Barthélemy Boganda est tué dans un crash d'avion. Il reste pour les centrafricain,
le père de l’Indépendance. David Dacko devient président. C’est lui qui proclame l’indépendance le 13 août 1960. Il fera du MESAN, le parti
unique du pays et se fera élire en 1964 avec 99,99% de vote, alors qu’il est candidat unique de l’élection.
1965 : 31 décembre, David Dacko fête la Saint-Sylvestre chez son ami
le député Samba, à 17 km de Bangui. A 3H20 du matin, l'armée prend le contrôle de tous les points stratégiques de la capitale. Sur les ondes de la radio nationale, le colonel Jean-Bedel Bokassa
se déclare président de la République centrafricaine. Commencent alors les grands chantiers mais aussi la folie des grandeurs qui atteindra son paroxysme le 4 décembre 1977 avec le couronnement :
président à vie, Maréchal, Jean-Bedel Bokassa est sacré empereur de Centrafrique.
1979 : Jean-Bedel Bokossa décide d'imposer le port de l'uniforme à l'école alors que les fonctionnaires ne sont plus payer depuis 3 mois)) les élèves et étudiants se révoltent. La
répression est sanglante. la chute de l'empire est annoncée.
En septembre, la France organise l'opération Barracuda à l'issue de laquelle l'empereur Bokassa Ier est renversé. L'ancien président David Dacko est rétabli, la République centrafricaine est
proclamée.
Par contumace, Jean-Bedel Bokassa sera condamné à mort en 1980. Cela ne l’empêchera pas de revenir en
RCA le 24 octobre 1986. Un deuxième procès s’ouvre en 1987 : Jean-Bedel Bokassa est
condamné à mort mais sa peine est commuée en détention à perpétuité le 29 février 1988, puis à dix ans de réclusion. Le président Kolingba, le 1er aout 1993, amnistie Bokassa.
Jean-Bedel Bokassa est libéré. 3 novembre 1996 : Décès de Jean-Bedel Bokassa.
1981: Le 1er septembre, David
Dacko est renversé par le général André Kolingba qui instaure un Comité militaire de redressement national (CMRN). Les partis sont interdits. En 1982, tentative de coup d'Etat d'Ange-Félix Patassé et de François Bozizé. C’est le fameux « coup d’Etat radiophonique ». Ange Felix Patassé se réfugie à bicyclette à l’ambassade
de France déguisée en religieuse. Quant à François Bozizé, réfugié à Cotonou, il sera extradé puis emprisonné à Bangui. Acquitté, il ne sera libéré qu’en décembre 1991.
1985 : Après avoir instauré le
multipartisme, le général André Kolingba est bien obligé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 1985. Ange-Félix Patassé devient président de
Centrafrique.
Il fait face en 1996-1997 à 3 mutineries d'une partie de l'armée, ce qui désorganise la vie
politique, économique et sociale. Ces mutineries sont déclenchées suite au non paiement des arriérés de salaires. Une série de grèves paralyse le pays. En 1999,
Ange-Félix Patassé est réélu. Son parti le MLPC remporte les législatives lors d'un scrutin contesté. De novembre à avril 2001, les fonctionnaires qui cumulent les arriérés de salaires (jusqu’à 36 mois à la fin des années Patassé !) sont
en grève.
Le 28 mai 2001, une tentative de
coup d'Etat échoue. Sur RFI, l’ancien président André Kolingba revendique le putsch depuis l’Ouganda où il vit en exil. La répression s’abat sur les Yakoma, l’ethnie d’André Kolingba. En octobre
2001, c’est François Bozizé, qui était alors le chef d’Etat major du président Patassé qui est accusé de tentative de coup d'Etat. Il se réfugie au Tchad où il monte sa rébellion. Le 25 octobre, les hommes du général Bozizé arrivent aux portes de Bangui.
Ange-Felix Patassé fait appel aux combattants congolais de Jean-Pierre Bemba qui entament la reconquête du pays et se rendent coupables d’exactions sur la population civile.
2003 : 15 mars : Coup d'Etat du général François Bozizé qui s'autoproclame président de la République. Ange Falix
Patassé le président déchu se réfugie au Cameroun puis au Togo. C’est la liesse à Bangui. L’opposant Abel Goumba
devient premier ministre du gouvernement de transition. En Septembre et en Octobre, le dialogue national est organisé à Bangui en l’absence d’Ange Felix Patassé. André Kolingba et
le MLPC, le parti d'Ange-Félix Patassé demandent "pardon au peuple centrafricain" pour les crimes commis sous leurs mandats. L’ancien président David Dacko demande lui aussi pardon. Il se
réconcilie avec son rival de toujours, Abel Goumba.
2005 : En janvier
2005, le procureur de la Cour Pénale Internationale annonce qu’il est saisi par la République Centrafricaine d’une enquête pour les graves crimes commis sur son territoire par les
partisans de Patassé (le congolais Jean-Pierre Bemba est actuellement détenu à la CPI sur ces charges).
Le Général François Bozizé est proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 64,6% des voix. Mais quelques mois
après, de nouveaux groupes rebelles se forment. D’abord dans le quart Nord-Ouest avec les premières attaquent de l’APRD (l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) puis, en
2006, dans le quart Nord-Est, avec l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) qui attaquent à deux reprises la ville de
Birao. L'armée française intervient à deux reprises (en novembre 2006 et mars 2007) pour suppléer à des forces armées locales totalement. L’organisation Human
Rights Watch publie un rapport accablant pour le régime, sur les exactions des FACA, les forces armées centrafricaines, accusant l’armée d'avoir tué depuis mi-2005 des
centaines de civils, incendié plus de 10.000 maisons et provoqué un exode massif dans le nord du pays, également en proie aux rebelles et aux "coupeurs de route".
2008 : En juin
2008, à Libreville, signature d'un accord de paix global ente le gouvernement, les rebelles de l'APRD et de l'UFDR. Un autre groupe rebelle, le FDPC d’Abdoulaye
Miskine qui avait pourtant signé un accord de cessez le feu, refuse d’apposer sa signature sur le document. En septembre, une amnistie est décrétée pour les crimes depuis
1999. En décembre à Bangui, se tient le dialogue politique en présence de l’ancien président Patassé rentré d’exil pour l’occasion. Tous les groupes
politico-militaires et les partis d’opposition participent à ce forum de la paix. Alors que le programme de désarmement des ex-rebelles prend du
retard, un nouveau groupe rebelle apparaît, la CPJP dans la zone de Ndélé, dans le Nord-est du pays.
Les élections présidentielle et législatives qui devaient se dérouler en avril puis en mai 2010, sont fixée au 23
janvier 2011 par le chef de l’Etat.