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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 00:59

 

 

FMI-logo.jpg

 

 


(Mutations 27/08/2010)


L’institution de Bretton Woods vient de lever la sanction portant suspension de ses décaissements en faveur des Etats de la Cemac.

«Le Fonds monétaire international (Fmi) a repris hier [jeudi 26 août 2010] ses décaissements en faveur des pays de la Cemac». Telle est la quintessence d’un message parvenu à Mutations hier jeudi, 26 août 2010, en provenance de la cellule de communication de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac).

A l’appui de cette annonce, ce service de la banque centrale indique que pour matérialiser la levée effective de la suspension décidée le 28 mai dernier par le Fmi, «l’institution de Bretton Woods a en effet procédé à la revue du programme économique de la République centrafricaine qui est appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (Fec), et approuvé un décaissement de 13.1 millions de dollars américains [soit environ 5,8 milliards de Fcfa]».

Et la cellule de communication de la Beac de poursuivre: «Cette décision du Conseil d'administration du Fmi […] est importante pour l'ensemble des pays de la Cemac. En effet, suite à une mission de haut niveau de la Cemac auprès du directeur général du Fmi demandée par les chefs d'Etat à l'issue de leur sommet de Brazzaville les 6 et 7 juin 2010, cette décision […] est la résultante immédiate de la bonne exécution à ce jour par la Beac du plan d'action arrêté d'un commun accord entre les deux institutions en décembre 2009». Un avis que ne partageait en tout cas pas le Fmi au moment où, par correspondance datée du 28 mai 2010 et adressée à Albert Besse, le président du comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac); la directrice Afrique du Fmi, la libérienne Antoinette Sayeh, faisait savoir aux autorités monétaires de la zone Cemac que le Fmi suspend ses décaissements en faveur des six Etats de la Cemac qui sont généralement effectués via la Beac, à cause du «non respect par la Beac du plan de retour à la crédibilité conclu à la fin de décembre 2009 avec le Fmi».

Négociations
Cette institution reprochait par ailleurs à la Beac le manque de transparence dans la gestion, en dénonçant, par exemple, «l’absence de justificatifs pour des opérations totalisant près de 5 milliards d’euros [environ… 3275 milliards de Fcfa], le déficit de contrôle par le siège de la Beac des opérations de change engagées par les directions nationales». En tout cas, souligne la cellule de communication de la Beac, «la reprise des décaissements en faveur des pays de la Cemac ramène en tout état de cause la sérénité dans les relations entre le Fmi et la Beac, en même temps qu'elle rassure la communauté internationale sur l'exécution du plan d'action ainsi que sur la pertinence des choix stratégiques de la Beac pour restaurer sa crédibilité».

Plan d’action

Au demeurant, la nouvelle lune de miel décrétée par le Fmi dans ses rapports avec la Beac signifie-t-elle que la banque centrale des Etats de la Cemac est redevenue «un dépositaire sûr et crédible des réserves des pays membres de la Cemac» comme le souhaitait l’institution de Bretton Woods ; ou alors le Fmi a simplement plié face aux différentes démarches entreprises au plan diplomatique pour reconquérir la confiance de l’institution que dirige Dominique Strauss-Khan ? En effet, dès l’annonce de la suspension décidée par le Fmi, et eu égard aux conséquences induites sur des pays tels que le Congo et la République centrafricaine notamment (lire article ci-dessous), les dirigeants de la Beac ont non seulement pris un certain nombre de décisions visant à rassurer le Fmi, mais aussi entrepris des négociations directes avec cette institution financière internationale.

C’est ainsi qu’au sortir de la session du conseil d’administration de la Beac tenue à Douala le 24 juin dernier, indique le communiqué final de ces assises, les membres ont convenu du «renforcement et de l’indépendance du contrôle interne» de la banque, «d’accélérer la mise en œuvre du plan d’action de la Beac, d’en améliorer le suivi» dans l’optique «de permettre une reprise rapide des revues des programmes des Etats de la Cemac» avec le Fmi. Bien plus, le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), réuni le 25 juin dans la capitale économique du Cameroun, après avoir «une nouvelle fois manifesté sa préoccupation devant l’évolution des relations entre le Fmi et la Beac» ; avait arrêté la composition d’une délégation de la Cemac devant «se rendre prochainement à Washington pour rencontrer le directeur général du Fmi». Cette délégation n’est visiblement pas rentrée bredouille.

Le mal a déjà été fait

Avec la levée de la suspension des décaissements du Fmi en faveur des Etats de la Cemac, les autorités congolaises ne peuvent se réjouir qu’à moitié. Parce qu’il y a, d’une part, retour à la normale dans les rapports avec le Fmi et, d’autre part, parce que les prévisions de développement de ce pays vont connaître un retard certain du fait du gel des décaissements du Fmi. En effet, le pays de Sassou Nguesso va difficilement atteindre cette année le taux de croissance économique de 13%, tel que projeté par la Beac en début d’année.
Et pour cause, pour réaliser les nombreux projets à caractère économique devant tirer la croissance du pays jusqu’à 13% en 2010, le gouvernement congolais comptait sur la constatation par le Fmi des progrès réalisés dans son programme avec cette institution financière internationale. Ce constat devait se faire au terme de la revue dudit programme prévue au mois de mai dernier, mais qui n’a pas pu avoir lieu à cause du coup de massue du Fmi du 28 mai 2010. Pourtant, cette revue, soutenaient les autorités congolaises, devait aboutir à des remises de dettes substantielles pour le pays, et catalyser ainsi l’investissement public.

La République centrafricaine, autre victime de la suspension des décaissements du Fmi, est certainement mieux loti que le Congo. A peine la mesure de suspension levée, le pays de François Bozizé a pu obtenir un prêt d’un peu plus de 5 milliards de Fcfa. Ce qui pourrait ne pas couvrir ses besoins au regard de l’agenda politique du pays. En effet, apprend-on, dans la perspective de l’élection présidentielle, et avant même la décision du Fmi de suspendre ses décaissements en direction des pays de la Cemac, la République centrafricaine comptait sur un décaissement au Fmi de plus de 10 milliards de Fcfa. C’est à dire seulement la moitié de ce que l’institution de Bretton Woods vient de lui octroyer.

Le retour de la collaboration entre le Fmi et la Beac est plutôt une bonne nouvelle pour les pays tels que le Cameroun, le Tchad et le Gabon.

Car, la suspension des décaissements restreignait la marge de manœuvre de ces pays qui, pour des besoins d’investissements, ne pouvaient pas solliciter des tirages au Fmi, dont les taux d’intérêts concessionnels sont jugés préférentiels par rapport à ceux servis par la Beac, par exemple. Après la lune de fiel de trois mois (juin-août) entre la Beac et le Fmi, et l’amorce d’une nouvelle lune de miel depuis quelques jours seulement, la voie est désormais ouverte pour des emprunts des pays de la Cemac auprès du Fmi.


Brice R. Mbodiam

© Copyright Mutations

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Economie
28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 00:53

 

 

Sud-Est-RCA.jpg

 

 

Radio Ndéké Luka Vendredi, 27 Août 2010 15:01

 

Un mort,  plusieurs maisons et magasins pillés puis incendiés, c’est le bilan d’une attaque perpétré il y a quelques jours, par un groupe de rebelles jusqu’ici inconnu mais d’origine centrafricaine. Le groupe a attaqué plusieurs  villages proches  de Bakouma sur l’axe qui mène à Nzako.

Au village  de Yakossi  situé à 60 kilomètres de Bakouma dans le Haut Mbomou, l’attaque a fait un tué, un vieillard de 70 ans.

A Fangou un autre village situé sur l’axe Nzako,  ces mêmes rebelles ont fait du porte à porte, ce qui leur a permis de saisir des diamants des mains des opérateurs économiques habitant  ces villages.

Des magasins ont été pillés au village de Konon, situé à 15  kilomètres  de Nzako dans le Haut Mbomou. Selon des témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka, ces rebelles dont on ignore encore l’appartenance, sont toujours en mouvement vers Nzako.

Les témoignages venant de personnes vivant dans les localités attaquées et joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, rapportent que les rebelles sont positionnés depuis plus de deux mois dans les environs de Bakouma où se trouve le plus grand gisement d’Uranium de la RCA, en attente d’exploitation par la société française AREVA.

 

NDLR : Et dire que Bozizé se prend pour un général d'armée et a bombardé son fils Francis colonel. Que font-ils ? Les rébellions poussent comme des champignons après la pluie et pourtant les élections sont prévues pour le 23 janvier 2011. 

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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 00:51

 

 

Joseph Kony et un de ses adjoints

 

 

(MISNA) 25/8/2010   14.43.  Au moins 1.500 déplacés centrafricains se sont transférés à Kpala-Kpala dans le nord-Congo, où les agences humanitaires des Nations Unies ont ouvert cette semaine un camp pour réfugiés. A ces personnes qui fuient les attaques de L'Armée de résistance du Seigneur (LRA pour Lord's Resistance Army), le camp dispense des soins et leur propose des produits de première nécessité puisque nombre d’entre-elles se sont échappées sans rien emporter.

 

L’annonce de l’ouverture du camp confirme dramatiquement la détérioration des conditions sécuritaire le long des frontières entre le Congo, l’Afrique centrale, le Soudan et l'Ouganda, à cause du nombre croissant d'attaques de la LRA . Depuis Février 2009, le groupe rebelle ougandais dirigé par Joseph Kony - contre lequel a été émis un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre - le groupe rebelle ougandais a enlevé près de 700 personnes, dont des enfants, lors d’attaques menées au Congo et en Afrique Centrale.

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Humanitaire
28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 00:48

 

 

vote d'une femme en Afrique

 

 

Radio Ndéké Luka Vendredi, 27 Août 2010 15:03

Une quarantaine d’agents de sensibilisation sur les élections sont en formation depuis ce 26 août 2010 à Bangui. Une formation organisée par l’Observatoire National des Elections.

L’objectif de cette formation est d’outiller les agents venus de différentes ONG du pays, en techniques de sensibilisation afin d’inciter les centrafricains à aller s’inscrire sur les listes électorales. La campagne d’inscription sera ouverte le 9 septembre prochain.

Selon Jean Sébastien Mboutou, représentant de la ligue Centrafrique pour le développement durable, c’est une formation capitale, pour la réussite d’une élection crédible et transparente.

La formation est appuyée par le National Democratic Institut (NDI) et l’USAID. Elle prendra fin ce 27 août 2010

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 00:23

 

 

Hercules-C-130.jpg

 

 

Selon des informations crédibles émanant d’une correspondance particulière au Maroc, le vieil appareil Hercules C 130 en état d’épave et coûteusement acquis aux USA par le tandem Bozizé – Emmanuel Touaboy alors ambassadeur à Washington et en réparation depuis plus d’un an au Portugal est arrivé ce 26 août à Casablanca au Maroc en route pour Bangui. Toujours selon nos informations, Ismael Nimaga, ambassadeur de Centrafrique au Maroc figure parmi les passagers privilégiés de ce cercueil volant qui doit quitter Casablanca le vendredi 27 août pour Bangui. Veuillez attacher, nous allons décoller… !

Il y a en effet lieu de rappeler qu’il y a plus d’un an, Bozizé a dû confier à une entreprise de maintenance d’aéronef spécialisée dans les Hercules basée à Lisbonne, la réparation de cette véritable épave pour la bagatelle de deux millions (2.000.000 d’euros) soit 1.500.000.000  (1,5 milliards) de F CFA. Lors de leur premier séjour à Bangui, les représentants de la société portugaise avaient perçu un acompte de cinq cent millions (500.000.000 F CFA) décaissé du trésor national au moment de la signature du contrat. Bozizé s’est engagé à solder le reste par des versements mensuels de deux cent cinquante millions (250.000.000 f CFA). Il a exigé dès le départ que l’appareil puisse être apprêté suffisamment à temps pour lui permettre de sillonner la RCA lors de sa prochaine campagne électorale. Certaines mauvaises ont même déjà dénommé cette épave « AIR KNK ».  

 

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 00:03

 

 

Elie-Ou-fio.jpg

 

 

 

Monsieur Elie Ouefio qui est à la fois Secrétaire général de la Présidence de la République et Secrétaire général de KNK, parti du Général François Bozizé, vient de rentrer à Bangui après avoir bouclé une tournée de plus d’un mois en province qui l’a conduit successivement dans six (06) préfectures (Lobaye, Sangha-Mbaéré, Mambéré-Kadéï, Nana-Mambéré, Ouham-Péndé et Ombella-Mpoko) sur les seize (16) que compte la Centrafrique. Cette tournée d’une durée exceptionnelle pour un si proche collaborateur du Président de la République, permet de comprendre que ce monsieur a délibérément choisi d’abandonner son poste de Secrétaire général de la présidence au profit de ces fonctions de Secrétaire général du parti présidentiel le KNK.

 

Cette désertion d’Elie Ouefio rappelle le gel abusif qu’il a fait du poste de Préfet de la Mambéré-Kadéï lorsque, exerçant là-bas, il avait été nommé Directeur de Cabinet du Ministre de l’Intérieur puis Ministre de l’Intérieur plus tard. Entre quelques dossiers, il trouvait le temps après un mois ou deux, de faire un tour à Berbérati, chef-lieu de cette préfecture pour continuer à exercer sa fonction de Préfet. Ni le Premier Ministre, ni le Président de la République ne trouvaient rien à redire devant une pareille situation, ce qui en dit long sur leur propre conception de l’administration et qui ne devait pas être très loin de celle M. Ouefio lui-même.

 

Pour cette véritable expédition politicienne, car il s’agit bel et bien d’une campagne électorale avant l’heure du KNK, Elie Ouefio était flanqué d’une escouade d’éléments de la Sécurité Présidentielle, de son parti et s’est attaché les services d’un journaliste admis depuis à faire valoir ses droits à la retraite, M. Jésus Tarcille Bomongo. Tout au long de cette tournée, seules les dépêches et interventions radiodiffusées de ce dernier, parfois en direct dans les principaux bulletins d’information de Radio Centrafrique, informeront des véritables mobiles de ce déplacement. Il rendait ainsi compte des insultes et autres invectives d’Elie Ouefio à l’endroit des opposants, des menaces et mises en garde à l’égard des populations locales qui seraient tentées de porter leur choix sur Martin Ziguélé et du MLPC lors des élections présidentielles et législatives à venir. M. Ouefio emboîte ainsi le pas à son patron, François Bozizé dont l’insulte, la médisance et l’imprécation à l’endroit de ses opposants, constituent l’ossature des discours officiels et autres messages à la nation.

 

Alors que toutes les parties prenantes aux élections viennent de signer un Accord politique relatif au chronogramme des élections, il reste à parapher le code de bonne conduite dont on se demande s’il changera véritablement quelque chose à la nature de ces personnes davantage habituées à manier les insultes qu’à accorder un minimum de considération à leurs compatriotes qu’ils gouvernent et vis-à-vis desquels elles devaient faire preuve de beaucoup de retenue car le risque est qu’à force, les insultés se mettent un jour à leur renvoyer leur balle. Quelle image offriront-ils ainsi de notre pays ? Et le Haut Conseil de la Communication continue à jouer à la muette, à l’aveugle et à la sourde.

 

Le pouvoir en place n’est pas au-dessus des lois qui prescrivent une période bien précise pour la campagne électorale pour chaque élection en RCA. Le risque est grand et la tentation forte pour qu’à l’instar du KNK et de son Secrétaire général Elie Ouefio, le MLPC dont le pouvoir redoute la force de frappe ou d’autres partis politiques de l’opposition d’une manière générale, se mettent également à faire la même chose. Le pays entrerait dès lors avant l’heure dans une période électorale qui pourrait être de tous les dangers et dont personne ne pourrait en avoir le contrôle. Il est donc urgent et impérieux que le Secrétaire général du KNK attende l’ouverture officielle de la campagne électorale pour entreprendre ses tournées d’insultes et de dénigrement des adversaires de son parti. C’est une simple question de respect de la loi et du code de bonne conduite politique.

 

 

 

NDLR : MM. Jésus Tarcille Bomongo, Célestin Moyéké et Albert Ouilibiro Passi sont d’anciens journalistes retraités de Radio Centrafrique qui ont délibérément choisi de se mettre au service du parti KNK à travers des émissions et des chroniques très orientées dont la caractéristique principale est l’insulte et le dénigrement des adversaires politiques du régime en place..

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 23:43

 

 

Baba-Ladd---1-.jpg

 

 

LIBREVILLE AFP / 26 août 2010 17h37 - Le chef du groupuscule rebelle tchadien du Front populaire pour le redressement (FPR), le général Baba Laddé qui était porté disparu depuis octobre 2009 en Centrafrique, a affirmé jeudi à l'AFP avoir été détenu dix mois à N'Djamena et s'être évadé la semaine dernière.

Aucune source contactée à N'Djamena n'a été en mesure de confirmer les déclarations de Baba Laddé.

Joint depuis Libreville, Baba Laddé a affirmé avoir été "expulsé" le 10 octobre de la Centrafrique, où le FPR a sa base arrière.

"Le gouvernement centrafricain m'a expulsé vers le Tchad le 10 octobre. A mon arrivée à N'Djamena, on m'a directement envoyé en prison. Depuis lors, j'étais détenu", a-t-il déclaré, indiquant avoir fui au Cameroun et y avoir entamé des démarches pour obtenir l'asile "dans n'importe quel pays".

Après plus de dix mois de détention dans différents lieux à N'Djamena, "je me suis évadé vendredi dernier (20 août)", profitant d'un relâchement de la garde éprouvée par le Ramadan, a-t-il expliqué.

Il a indiqué avoir été détenu "dans une prison militaire", ensuite dans une cellule de l'Agence nationale de sécurité (ANS, renseignements) puis placé en garde à vue en juin-juillet dans la perspective de discussions pour un rapatriement "sans conditions" de ses troupes, qu'il affirme avoir refusé.

"Il faut des pourparlers, en présence de tout le monde, de la communauté internationale. (...) Puisque j'ai refusé, on m'a renvoyé en prison", a dit Baba Laddé, assurant n'avoir subi aucune "torture physique" durant sa détention.

"Mais moralement, ils ne m'ont pas bien traité. On me nourrissait mal, on ne me soignait pas, je n'avais pas droit aux visites. J'ai été soigné pendant la garde à vue et opéré d'une tumeur au cou. (...) Là, maintenant, je suis malade, je suis souffrant", a-t-il ajouté.

Le chef du FPR a indiqué que malgré sa demande d'asile, il n'abandonnait pas la rébellion: "Nous sommes basés dans le nord de la Centrafrique, nos actions se mènent dans le sud du Tchad. L'urgence pour moi, c'est de me soigner. (...) Abandonner la rébellion pendant qu'il y a une dictature rampante dans notre pays, c'est difficile pour moi de dire que j'abandonne la lutte armée".

 

NDLR : C'est une véritable nique faite à Bozizé et Idriss Déby par ce chef rebelle un moment donné même pour mort. Baba Laddé avait été littéralement enlevé et livré au Tchad  par Francis Bozizé et le ministre de la sécurité le général Jules Bernard Ouandé  dans le cabinet du ministre de la défense, le fils de son père à l'issue d'une convocation au camp Béal. D'aucuns ont expliqué naguère que ce serait pour renvoyer l'ascenseur à Bozizé pour lui avoir remis Baba Laddé en octobre 2009 que le président tchadien aurait livré à son tour Charles Massi à Bozizé en fin d'année 2009. Plusieurs éléments de Baba Laddé se trouvent en plein territoire centrafricain dans les environs de la ville de Kaga-Bandoro dans la préfecture de la Nana-Gribizi et constituent une réelle menace tant pour Déby que pour Bozizé. Le savoir à présent en liberté doit perturber quelque peu le sommeil des deux chefs d'Etat. 

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 23:41

 

 

URNE EN BOIS

 

Par Alix Fetué - 26/08/2010 Journal du cameroun

Le recensement va débuter le 22 septembre et le dépôt des candidatures se fera à partir du 10 octobre 2010

 L’annonce a été faite ce mardi 24 août par la Commission Electorale Indépendante (CEI). D’après son porte-parole Rigobert Vondo, le recensement électoral, notamment la collecte des données auprès des électeurs, se fera du 22 septembre au 21 octobre 2010. De lui, l’on apprend également que le dépôt des candidatures aura lieu du 10 octobre au 08 novembre prochains.

Ceci en vue des élections législatives et présidentielles prévues pour le 23 janvier 2011, une date qui avait été fixée fin juillet dernier par le président François Bozizé, après deux reports successifs cette année. La décision du chef de l’Etat avait alors suscité des remous notamment au sein de l’opposition, puisque la CEI avait - elle préconisée la date du 23 octobre 2010. Après de nombreuses négociations, un accord a finalement été conclu le 10 août dernier entre le parti au pouvoir, l’opposition et les ex-rebelles pour la tenue du premier tour le 23 janvier et éventuellement un second tour le 20 mars 2011. Selon les responsables de la CEI, cet accord vise notamment à faciliter la collaboration entre la Commission électorale indépendante et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les deux parties doivent dans les prochains jours signer un mémorandum d'entente afin de clarifier les rôles et les responsabilités de chacun dans l'exécution des diverses phases opérationnelles, indique Rigobert Vondo.

Candidat à sa propre succession

Les élections devaient initialement se tenir le 25 avril et avaient été repoussées au 16 mai, puis reportées une seconde fois, au-delà de la fin du mandat constitutionnel des parlementaires et surtout du président François Bozizé. Investi le 11 juin 2005, le mandat de François Bozize conformément à la loi fondamentale en Centrafrique devait fin s’arrêter le 11 juin 2010. Mais une nouvelle loi constitutionnelle votée, promulguée et approuvée par la cour constitutionnelle le 25 mai 2010 permet désormais aux institutions (Exécutif et législatif) de rester en place après cette date.

Arrivé au pouvoir en 2003 à la suite d’un coup d'Etat, élu en 2005 pour cinq ans, François Bozizé est candidat à sa propre succession à la tête de son pays.

 

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 23:37

 

 

manioc.jpg

 

IFON, Nigeria (AFP) - 26.08.2010 17:01 - Endimanchés, coiffe traditionnelle Yoruba sur la tête, une centaine d'agriculteurs du sud du Nigeria écoutent attentivement l'exposé d'un professeur d'agronomie lors d'une cérémonie ponctuée par les intermèdes d'un petit orchestre.

Endimanchés, coiffe traditionnelle Yoruba sur la tête, une centaine d'agriculteurs du sud du Nigeria écoutent attentivement l'exposé d'un professeur d'agronomie lors d'une cérémonie ponctuée par les intermèdes d'un petit orchestre.

Endimanchés, coiffe traditionnelle Yoruba sur la tête, une centaine d'agriculteurs du sud du Nigeria écoutent attentivement l'exposé d'un professeur d'agronomie lors d'une cérémonie ponctuée par les intermèdes d'un petit orchestre.

A l'extérieur de l'école où ils sont réunis, un monticule de sachets transparents contenant des tiges coupées attendent de leur être distribués.

Ce sont des boutures de "nouveau manioc", des variétés améliorées dont le professeur Richardson Okechukwu, de l'Institut international pour l'agriculture tropicale (IITA) à Ibadan (sud-ouest du Nigeria) est venu leur exposer les vertus: rendement accru d'au moins 30% et résistance aux maladies.

Face aux pénuries alimentaires, comme celle qui frappe actuellement le Niger, et à une demande largement en hausse, ce sont des propriétés très prometteuses.

Le manioc est un aliment essentiel pour des centaines de millions d'Africains qui préparent, avec ses tubercules, des plats traditionnels tels que le "foufou" ou le "gari". Il nourrit aussi le bétail.

Mais l'arbuste est également de plus en plus convoité bien au-delà du continent africain par une industrie en plein essor qui l'utilise dans la production d'éthanol, de glucose, d'amidon ou de farine.

En réponse à la crise alimentaire mondiale de 2008, avec une flambée des prix des denrées de base provoquant des "émeutes de la faim" à travers le monde, l'IITA a inauguré en 2009 un projet de recherche visant à développer des variétés améliorées, non génétiquement modifiées, et qui sont actuellement distribuées à des cultivateurs dans sept pays d'Afrique.

Outre le Nigeria, le Ghana, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Malawi, le Mozambique et la République démocratique du Congo participent à ce programme financé par les Etats-Unis et qui touche quelque 400.000 cultivateurs.

Bashir Adeyinka Adesiyan, producteur de manioc dans l'Etat d'Osun (sud-ouest du Nigeria), teste les nouvelles boutures depuis un an et ne cache pas son enthousiasme.

"Si vous le récoltez maintenant, vous verrez six à sept tubercules, alors que le manioc que nous plantions avant n'en donnait que deux ou trois", dit-il au milieu de ses quelque cinquante hectares.

La Thaïlande, qui ne le consomme pas, est le premier exportateur mondial de manioc. Le Nigeria est le premier producteur mondial avec quelque 44,6 millions de tonnes en 2008, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Mais cela ne répond pas pour autant aux besoins du pays le plus peuplé d'Afrique (150 millions d'habitants).

"Nous avons d'importantes usines qui consomment jusqu'à 100 à 400 tonnes par jour. Aucune d'entre elle ne tourne à plus de 50% de sa capacité car elles sont en concurrence avec le manioc pour la consommation humaine", explique M. Okechukwu.

De plus, des pays qui ne consommaient pas traditionnellement cette plante, comme le Niger ou le Tchad, explique le professeur, se tournent désormais vers cet aliment qu'ils importent de manière informelle via leurs frontières poreuses avec le Nigeria.

"Avec les changements climatiques et les sécheresses de plus en plus fréquentes, la demande va augmenter", avertit-il.

A cela s'ajoute une demande industrielle croissante à travers le monde.

"La Chine achèterait volontiers la quasi-totalité de ce que nous produisons" en Afrique, explique Peter Hartmann, directeur général de l'IITA.

Mais selon lui, il est encore trop tôt pour penser aux exportations en dehors du continent africain.

"Il faut penser à exporter en Afrique même, car il y a ici largement de quoi occuper et enrichir les producteurs. Mais à long terme, ces autres pays auront toujours des besoins et ce sera alors une véritable opportunité", estime-t-il.

© 2010 AFP

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Economie
26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 23:11

 

 

170810bernardlala.jpg

 

 

                                 

                                                                           par Dr Bernard  LALA

                            Compatriotes, citoyens de Centrafrique,

                                   Ce message vous concerne !

Longtemps l’histoire de notre pays, notre histoire a été faite par d’autres, forcément à leur avantage ; nous avons vécu de vrais moments de rupture avec une sagesse contrainte : le faible allant à la conciliation n’a jamais voix au chapitre, c’est connu ; et nous nous sommes à chacun de ces  moments accommodés de décisions prises par d’autres pour nous, sans nous :

·         Berlin 1895, l’Oubangui-Chari est né de l’imagination et des traits de crayon sur carte des Représentants de l’Europe coloniale réunis à plus de 6000 km ! Nous avons gagné un pays et on s’y est fait.

·         Brazzaville 1958, De Gaulle a fait une proposition que les quatorze colonies de la France en Afrique ne pouvaient refuser : une marche par paliers sur deux ans vers l’indépendance en commençant par l’autodétermination au sein de la Communauté Française, la proclamation de la République, la mise en place et l’opérationnalisation des institutions démocratiques. La Guinée de Sékou Touré qui exigea l’indépendance immédiatement paya très cher cet « affront » ; l’énergie déployée pour entraver l’épanouissement du  pays face à la  conciliante Côte d’Ivoire confirma la fermeté de cette proposition.

Notre pays avec treize autres colonies s’est ainsi mis dans les starting-blocks pour ce changement de statut ; Boganda a saisi l’opportunité : il a créé la République Centrafricaine et lui a donné un drapeau de fédération ; le Président du Haut Conseil de l’AEF nourrissait le rêve de réaliser l’union des Etats de l’Afrique Centrale. Ce projet déchaina contre lui et son équipe les forces de l’ombre. Rétrospectivement en s’aidant des textes consacrés à la question, l’idée d’une fédération ou d’une union de l’Afrique Centrale n’avait pas encore pris la forme de schèmes d’organisation ou d’actions pouvant peser assez négativement sur certains intérêts économiques pour mériter qu’on prenne des mesures préventives ; c’est pourquoi l’acharnement mis par la communauté des planteurs de la Lobaye à combattre et à vider l’idée d’un contenu qu’elle n’avait pas, apparait maintenant excessif comme l’est également la décision finale de son éradication définitive par un attentat .

·         Bangui 1959, Boganda a été éliminé. Il restait le socialisant Goumba ;on usera de toutes les ficelles y compris la manipulation de l’opinion et l’intimidation pour l’écarter. On fit monter l’ingénu Dacko, jeune instituteur sans formation politique, dont la naïve inexpérience prédisposait au rôle souhaité de figuration lors des grandes manœuvres en perspective pour le pays ; Dacko reçut sur ses frêles épaules la responsabilité de compléter la mise en place des institutions de la République et celle d’élaborer les textes fondateurs de l’indépendance du pays ; Au regard de la divergence entre les intérêts du pays et ceux de l’Assistance technique imposée pour la confection de ces documents, ne sommes-nous maintenant pas fondés à proposer leur revisite par des cadres nationaux pour d’éventuels réajustements ou une actualisation ?

                                                  13 Aout 1960 !

                              Indépendance na Bangui-RCA ..eh

                              E sala ngia na ndjoni beti e…oh

                                                                       chantait Mayélé avec le Centrafrican Jazz   

C’est Dacko qui proclame l’indépendance ; il devient ainsi le premier Président de la République Centrafricaine et le plus jeune chef  d’Etat du continent. L’assistance technique française lui est fournie généreusement et gracieusement ; elle est disponible aux différents échelons de l’administration et secteurs de l’activité socio-économique ; le Gouvernement était étroitement encadré dans ses décisions, donnant l’impression que l’équipe en charge de la gestion de notre pays était en apprentissage. Dacko travaille à la création d’une classe moyenne, une sorte de bourgeoisie terrienne qui fixerait des richesses et améliorerait le PIB. Il n’eut pas le temps d’aller au bout de son idée ; un soir de 1965, le gendarme Izamo est pris d’une violente envie de le renverser ; il s’en ouvre au soldat Bokassa qui le prend de vitesse et réalise le projet à son profit, non sans l’avoir au préalable sérieusement amoché. Dacko aura été un moindre mal : s’il n’a pratiquement rien créé, il n’a commis aucun dégât sur le patrimoine qu’il a reçu ; l’Etat est resté présent avec ses services (santé, éducation, finances, postes etc) sur l’ensemble du territoire ; les denrées de première nécessité étaient disponibles régulièrement dans l’arrière-pays ; la circulation sur les routes permettait de joindre tous les coins du pays en toute saison et en toute sécurité.

Bokassa qui prend le pouvoir, commença par des décisions empreintes d’un certain leadership : il fit appel à toute l’expertise centrafricaine présente sur le sol national ou à l’étranger pour l’aider à développer le pays. Des cadres formés à bonne école se mirent à son service ; malheureusement de conseillers ils se transformèrent en griots encenseurs. Bokassa en prit la grosse tête,..naturellement. Le leadership des premiers jours, terni par des pitreries et autres bouffonneries, se mua en un autoritarisme sanguinaire sur fond de mégalomanie. L’empire centrafricain qu’il crée, fut une entreprise bien éphémère ; néanmoins Bokassa mit en place de nouvelles infrastructures de base nécessaires au développement du pays et contribua à enrichir le patrimoine arraché à Dacko. Bokassa a été arrêté, jugé et condamné. Il est retourné à la terre de la Lobaye dans l’anonymat comme à sa naissance. Pourtant cette période de la politique centrafricaine interpelle toujours et ne laisse personne indifférent chaque fois qu’on l’évoque ; n’y aurait-il pas lieu de mieux analyser cette expérience comme un cas d’étude pour en tirer toutes les leçons, à commencer par celles qui nous éviteraient les mêmes dérives à l’avenir ?

Dacko-bis fut un intermède, le temps de réaliser que Dacko est resté l’ingénu politique des années « 60 » et d’organiser un simulacre de coup d’Etat pour passer la main à Kolingba.

L’affaire s’est conclue  au cours d’une partie de chasse au nord du pays ; plus tard les commanditaires de ce montage regretteront leur choix au motif que le Général était velléitaire et paresseux. Pourtant il devint le « Grand K » avec une popularité certaine au sein de la population. Mais pour son malheur, le premier conseiller qu’il nomma et sur lequel à son habitude il se déchargea pour gérer le pays, était un tribaliste militant ; celui-ci constitua une équipe monotribale autour du Président, à tous les échelons de l’administration du territoire et à la tête des entreprises d’Etat. Le Président fut inclus malgré lui dans une partition où il tenait un rôle en trompe-l’œil, l’essentiel du pouvoir de la « République des Sia » étant aux mains de quelques individus cooptés sur une base tribale pour les dividendes et d’un proconsul français pour les questions sérieuses de politique et de sécurité. C’est alors que l’Etat a commencé son délitement : des services administratifs se replient sur la capitale, signant la mort de l’arrière-pays. « L’homme aux mille pucelages »  fut sanctionné au scrutin de fin de mandat  mais Patassé qui fut brillamment élu à cette occasion n’a pas tiré les leçons de la dérive tribale pour travailler à son éradication le temps de son mandat.

L’élection de Patassé était portée par des espoirs fondés et de grandes attentes ; il était le meilleur choix pour  conduire le pays ; c’était le profil rêvé : un cadre national avec un solide background technique enrichi d’une longue expérience politique fondée sur des acquis de terrain comme ministre et premier ministre. Hélas le mandat fut globalement une période troublante et troublée et finalement décevante. L’affabulation et le mensonge furent érigés en système de gestion politique pour couvrir le développement d’un affairisme débridé où  l’on utilise des prérogatives de position conférées par l’Etat et le pays pour  « faire de l’argent »  pour soi-même sans se soucier des dégâts  causés à l’image du pays et en oubliant les promesses faites à la population pour obtenir son vote ; la prise gratuite d’intérêts dans toute initiative a fait fuir les honnêtes investisseurs ; pour les remplacer des escrocs habitués aux combines et capables de tirer leur épingle du jeu ont fondu sur le pays comme des vautours sur une proie offerte. Pour contenir la frustration de la population on s’oblige à des alliances avec des individus peu recommandables qui n’hésiteront pas à violenter des compatriotes. Evidemment on ne peut tromper tout le monde tout le temps ; comme pour César la situation se dénoua aux  ides de Mars avec l’entrée triomphale de Bozizé et ses « libérateurs » dans la capitale depuis longtemps acquise à leur cause.

Bozizé a assuré une transition démocratique, s’est fait élire de façon transparente et a complété un mandat ; à juste titre il revendique d’avoir réussi à payer les salaires des agents de l’Etat régulièrement et même à éponger les arriérés ; d’une stratégie de développement il a tiré un parti politique qu’il entreprend de structurer en outil de mobilisation sociale mais réalise-t-il un instant que chaque fin de mois il viole l’esprit et le principe de son parti en versant des salaires sans contre-partie, même pas celle d’exiger des fonctionnaires qu’ils travaillent pour mériter d’être payés ; la paix sociale serait-elle à ce prix ? Le Président est introverti de nature et communique très peu ; cela laisse la place à beaucoup de gamberge pour analyser sa façon de conduire le pays ; beaucoup de compatriotes qui l’ont accueilli et élu plus tard comme Président de la République attendaient  qu’en « bon général », il fasse preuve d’autorité,  qu’il mette de  l’ordre et restaure la sécurité des biens et des personnes ; ils espéraient de son intervention qu’assez rapidement la ville soit rendue à la police, la campagne et la surveillance des nationales  à la gendarmerie et l’armée cantonnée dans les casernes ou déployée aux frontières pour assurer la défense de l’intégrité du territoire. Allez comprendre alors pourquoi il maintient Bangui en état de siège depuis des années ! En même temps on feint  d’être surpris que le processus du DDR  piétine. Une question simple, pourquoi le «rebelle »  se dessaisirait de son arme pendant qu’on laisse  le « soldat régulier » se pavaner avec la sienne au sein de la population ?

                                                   13 Aout 1960 – 13 Aout 2010 : Cinquante ans !

Selon un turn-over  moyen de dix ans le pays a connu cinq Présidents. Rétrospectivement en considérant l’évolution du pays pendant cette période pour en rapporter différentes étapes à chacun des mandats présidentiels, on peut dire schématiquement : Dacko  a réussi la bonne préservation du patrimoine, Bokassa l’a enrichi ; il a commencé à se détériorer sous Kolingba ; Patassé et Bozizé l’ont reçu en état de dégradation avancée et ils ont du mal à le ramener même à son état initial lors de la proclamation de l’indépendance. Au stade où il se trouve actuellement de son évolution, le pays a plutôt régressé :

·         L’Education Nationale a décroché ; c’est un constat, depuis des années la capacité d’accueil des établissements scolaires est dépassée : classes surchargées, programmes d’enseignement exécutés au tiers en dehors des années blanches, niveau de formation médiocre. L’enseignant y a perdu son âme et sa conscience professionnelle ; il en est  même venu à miner volontairement la crédibilité des diplômes auxquels il forme.

·         La Santé reste globalement précaire et bien loin de répondre adéquatement à l’ensemble des besoins de soins. Le pays a adopté les SSP ; le système national de santé est une pyramide à trois niveaux ; la couverture sanitaire avoisine 47% mais un grand nombre de formations sanitaires ne sont pas aux normes ; les équipements sont rares ou obsolètes, le déficit en personnel de santé formé préoccupant : en cinquante ans le pays a formé deux médecins anesthésistes…et tous les deux sont décédés !! Les grandes endémies (onchocercose, fièvre jaune..) demeurent imparfaitement sous contrôle ; le SIDA, la tuberculose, le paludisme et les vaccinations font l’objet de programmes de lutte financés sur aide extérieure ; la mortalité maternelle au-dessus de mille décès maternels pour cent mille naissances vivantes reste une préoccupation.

·         L’arrière-pays s’est appauvri,  saigné par l’exode rural et par dépit : quand le coton récolté n’a pu être acheté et enlevé, le paysan s’est détourné de cette activité qui lui procurait de l’argent, entretenait l’animation et la vie dans les villages. Des migrants sont arrivés dans certains de nos villages, avec d’autres activités (élevage) qui leur ont assuré rapidement une visibilité sociale. La politique est intervenue maladroitement ; elle a cassé l’harmonie séculaire liée à la succession par filiation à la tête de nos communautés. On retrouve ainsi des chefs nommés sur critère financier et dont le look passe mal dans nos villages ; à introduire n’importe qui intimement chez nous, n’avons-nous pas fait le lit à l’insécurité,  au brigand kidnappeur, au coupeur de route ? Quand nous étions entre nous, on se connaissait tous et le corps étranger dangereux était tout de suite détecté et éliminé.

·         Le pays dispose d’environ six cents km de voies bitumées ; il reste de façon très précaire relié à Douala son seul accès à la mer pour les imports-exports. Les routes nationales continuent d’être des pistes de latérite compactée, impraticables pendant la saison des pluies.

·         L’eau c’est la vie, l’électricité déclenche et soutient le développement ; à peine 15%  de la population accède à l’eau courante, entre 20 et 25% à l’énergie électrique fournie sous forme de courant continu ; la zone rurale est presque totalement exclue.

·         Les services du Trésor (paierie / agences spéciales) et des postes (courrier postal, centre des chèques postaux)  qui fonctionnaient dans les préfectures sont fermés et le restent ; ils contribuaient à fixer les fonctionnaires et la population dans la région . Le petit commerce de distribution de détail assuré par les Portugais s’est écroulé. Maintenant l’enseignant de province quitte son école et abandonne régulièrement ses élèves pour un séjour de deux semaines à cheval sur la fin du mois pour toucher son salaire à la banque à Bangui ; en comptant les délais de route il travaille  moins de deux semaines par mois !

·         Le nombre d’entreprises établies sur le sol national qui commençait de s’étoffer sous Bokassa s’est drastiquement réduit des suites des pillages qui ont accompagné les troubles sociaux. Quel est le taux actuel du chômage ? Apparemment cette donnée préoccupe très peu et l’explication pourrait se trouver dans le paradoxe suivant : le pays souffre d’un déficit aigu de cadres formés toutes catégories confondues mais en même temps on a d’un côté,  des diplômés nationaux qui manifestent pour entrer dans la fonction publique et de l’autre, des ouvriers qui cassent leur usine et détruisent leurs outils de travail pour être sûrs de ne plus avoir à travailler.

·         Bangui la coquette, ville de pari de Bokassa, conserve toujours à la différence des autres capitales africaines,  le look d’une bourgade coloniale améliorée. Les rues sont régulièrement défoncées ; les tronçons réhabilités ne sont jamais aux normes urbaines :voies non matérialisées, trottoirs inexistants ou inachevés..C’est toujours la seule ville du pays.

Au total la performance de notre pays au cours du premier cinquantenaire de l’indépendance a été médiocre ; inévitablement nous avons reculé puisque partis  avec  les autres, ils ont progressé pendant que nous tournions en rond. Une situation interpelle particulièrement : sur plusieurs plans du développement de ses activités socio-économiques, notre pays a fonctionné comme l’arrière-pays camerounais ; le risque est devenu réel que nous devenions également l’arrière-pays tchadien.

         Nous n’avons aucun motif à pavoiser pour célébrer le cinquantenaire…et encore moins un vendredi 13 !

         Mais pour une fois  notre pays parait béni des dieux : le cinquantenaire se conclut sur le renouvellement complet de nos institutions républicaines ; à la différence de 1960, nous avons toutes les cartes en main : nous avons suffisamment de cadres, techniques et politiques ; nous disposons de leçons tirées du passé ; nous avons la capacité de donner un vrai départ à notre pays. Ne ratons pas cette nouvelle occasion. C’est pourquoi :..

·         J’en appelle à la prise de conscience par  tous du retard accumulé par la RCA dans le cours de son développement.

·         J’en appelle à l’intelligence et à l’union des compétences et des ambitions où qu’elles se trouvent pour construire l’avenir du pays.

·         J’en appelle à un régime, un pouvoir fort éclairé, consensuellement constitué, capable de rassembler toutes les énergies et expertises disponibles  pour amener rapidement notre pays sur la voie du développement

Dans cette perspective les échéances électorales annoncées prennent toute leur importance ; elles doivent recevoir l’attention indiquée et se placer dans le contexte de cette dynamique de changement ; ainsi :

·         Que la campagne présidentielle se conclue par un renouvellement de mandat ou l’élection d’un nouveau Président, l’heureux élu est prévenu qu’il est investi pour se comporter désormais en leader. Pour rappel, le leader est honnête, généreux, travailleur ; le leader est un rassembleur ; il aime  et respecte ses collaborateurs et son peuple ; il cherche toujours à tirer le meilleur de chacun d’eux ; le leader est juste : il reconnait et récompense le mérite ; il combat l’impunité. Le leader est ambitieux et il a une vision pour son pays ; il mobilise toutes les énergies et compétences pour les amener à de grandes réalisations et atteindre les objectifs de sa vision politique.

·         Concrètement l’heureux élu, le leader fera objectivement appel à toutes les compétences disponibles de notre pays, localement et à l’étranger, y compris celles qui l’ont combattu, pour constituer un gouvernement de solide niveau technique où  chaque ministre forcément expert de son département exercera le leadership nécessaire à la bonne conduite des réformes  dans les différents domaines. Le ministre est un chef d’équipe ; il recevra une lettre de mission à laquelle il  est astreint de rendre compte régulièrement  du niveau de réalisation et des progrès vers l’atteinte des objectifs fixés.

- Nous devons en finir avec les ministères attribués en  récompense à des militants politiques sans compétence technique ni volonté de faire progresser le département ;

- Nous devons tordre le cou au petit complexe d’infériorité qui contraint un Responsable à se passer de  l’expertise  pointue d’un compatriote qui par  dépit  ira s’essayer maladroitement à une « opposition politique » comme un appel au secours ;

- Nous devons en terminer avec la gestion égocentrique où le Chef de l’Etat  est l’otage d’un petit cercle tribalo-familial animé par l’appât du gain ; cette gestion suicidaire qui finit toujours dramatiquement par la fuite des protagonistes et une vie de réfugiés.

- La RCA a pris un retard énorme sur ses pairs ; condamnés à aller vite, nous devons éviter les vaines querelles sur une virgule ou un iota et aller à l’union et au consensus afin de privilégier l’action.

·         S’agissant des élections législatives et des honorables députés de la Nation, à l’avenir pour aller dans le sens de ce que font déjà certains pays, des critères évaluant le niveau de scolarisation en complément de la moralité et de l’enracinement local devraient servir à un screening scrupuleux des candidatures. En attendant pour la législature annoncée il devrait  être fermement recommandé que les candidats élus bénéficient d’une formation sur l’exercice de la démocratie afin de jouer efficacement leur rôle.

·         Enfin dans la foulée des législatives on devrait créer et organiser les régions et dans une volonté affirmée de rapprocher les centres de décision des communautés rurales et du terrain d’application, mettre en place les conseils régionaux pour encadrer localement les programmes de développement et conduire les réformes.

Le développement semble avoir oublié notre pays qui se traine loin derrière ceux avec lesquels il a pris le départ cinquante ans plus tôt . L’urgence est de le raccrocher au train d’évolution des  autres. Seule la mise en commun de toutes les forces et compétences sans exclusive du pays sous un leadership  éclairé, suffisamment fort et consensuellement investi apparait la meilleure option pour accroitre nos chances de succès. Chacun de nous est interpellé ; il s’agit de  notre pays ; c’est l’avenir de nos enfants.

                                         Dieu bénisse le Centrafrique !

 

Copies : Président de la République, Chef de l’Etat

               Médias pour large diffusion

 

 

NDLR : Il est difficilement compréhensible que cette initiative du Dr Bernard Lala ait pu lui attirer les foudres du pouvoir de Bozizé dont le porte parole Fidèle Gouandjika a traité l'auteur de cet appel sur les antennes de la radio nationale de "vieux retraité cherchant un prétexte pour rejoindre son frère cadet dans la rébellion"  (ndlr : il s'agit de son frère cadet Bevarrah Lala porte parole de la Marche Populaire pour la Justice et la Paix d'obédience CPJP).

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion