La nouvelle
paranoïa de François Bozizé a un nom : Claude Richard Gouandja !
À
en croire le site internet de Jeune Afrique qui a révélé l’information, citant une source proche de François Bozizé, une dizaine de Slovaques ont été arrêtés mercredi 1er septembre à Nola, localité située au sud-ouest de
la Centrafrique, non loin de la frontière avec le Congo-Brazzaville.
Ces hommes auraient été pris par l’armée, toujours selon Jeune Afrique, au
moment où ils s’apprêtaient à prendre livraison de deux caisses d’armes et de munitions. Ils ont été ramenés à Bangui et incarcérés au commissariat du Port. Entre-temps, deux d’entre eux ont
réussi à prendre la fuite. Les armes saisies ont été entreposées au palais présidentiel.
Et notre confrère de préciser que les premières investigations ont révélé
que ces Slovaques seraient arrivés légalement à Bangui il y a une dizaine de jours, en se présentant comme des investisseurs forestiers et agricoles en liaison avec une société de la place. Ils
auraient ensuite gagné Nola, où sont censées se trouver leurs concessions forestières.
Selon toute vraisemblance, il s’agit moins de mercenaires mais plutôt de
chasseurs, même si les armes saisies, comme l’a écrit Jeune Afrique, ne correspondraient pas à du matériel de chasse.
Une affaire cousue de fil blanc
Cette seconde affaire de coup d’État intervient
moins de cinq jours après l’article du journal banguissois Le Globe visionnaire qui pourfendait le président congolais Denis Sassou N’Guesso, accusé de chercher à renverser François
Bozizé.
Ces inventeurs tentent ni plus ni moins de
corroborer les graves accusations portées contre le chef de l’État congolais. La proximité de cette nouvelle trouvaille avec la frontière du Congo Brazzaville n’aura pas échappé aux observateurs
avisés : il se dit dans les cercles du pouvoir à Bangui que Denis Sassou serait une fois de plus derrière ces ressortissants slovaques.
D’après nos sources, l’affaire des mercenaires
arrêtés tout comme le pamphlet contre le voisin congolais ont été confectionnés dans les locaux du Bureau national de la documentation, l’un des services de renseignement de Bangui, directement
rattaché à François Bozizé, que dirige son conseiller spécial en matière de sécurité, un certain Claude Richard Gouandjia.
Qui est Claude Richard Goundjia ?
Ce personnage taciturne, falot, sans envergure
qui a trainé son boss un peu partout sur le continent a eu une trajectoire plus que trouble. Il est cité dans l’affaire de l’attentat du DC 10 de l’UTA qui s’est écrasé au dessus du désert
nigérien en 1989. Il est désigné comme celui-là même qui aurait transporté de Tripoli à Brazzaville où il vivait en exil, la valise contenant la bombe utilisée pour commettre cet attentat
terroriste. Il avait d’ailleurs été bien cuisiné, comme on dit dans le jargon du renseignement, par des agents de la CIA pendant son séjour au Canada. Séjour au cours duquel il prétend avoir
suivi une formation de détective privée.
Lorsque le doyen Bongo Ondimba, le défunt
président gabonais, s’était reconverti dans le recyclage d’Africains en perdition, Claude Richard Gouandja a posé ses valises à Libreville où il officiait comme barbouze. Même nommé conseiller
spécial en matière de sécurité de François Bozizé, l’homme avait toujours élu domicile dans la capitale gabonaise.
Il ne voulait que d’une seule chose :
prendre la place d’Aristide-Briand Reboas, l’autre personnage haute en couleur qui dirigeait le BND (bureau national de documentation). À cette époque, Claude Richard Goundjia se répandait
partout qu’il était sous utilisé par Bozizé qui ne lui donnait pas les moyens de ses actions. À ses heures perdues, il racontait également que Jean-Jacques Demafouth aurait sollicité à Bozizé le
poste du directeur de campagne pour la prochaine élection présidentielle, dans l’objectif de casser du MLPC. Gouandjia serait même l’auteur des nombreuses fiches de renseignement qui accusaient
Martin Ziguélé de vouloir renverser Bozizé avec le soutien de la France, notamment la dernière que Jules Bernard Ouandé avait lu devant le Premier ministre en présence de Ziguélé et certains
membres de son parti.
Depuis sa nomination à la tête du BND, l’homme
s’est découvert une nouvelle passion : le racket des commerçants libanais et les sociétés de la place. Il s’est également trouvé un coéquipier atypique : le pédophile camerounais qui
avait, souvenez-vous, enlevé les trois filles de notre confrères Christian Aimé Ndotah, le mercredi 7 juillet dernier.
Selon une
source proche du dossier, alors que l’affaire suivait son cours, le pauvre confrère a reçu le samedi 9 juillet une convocation du Bureau national de documentation, signée de Claude Richard
Gouandja, pour « besoin de service ». En bon citoyen, il s’y était rendu pour se voir reprocher d’être « une préoccupation pour la sécurité nationale ». On l’avait également accusé de ne « pas aimer son pays » et de « salir la police ».
Ce même jour où Ndotah a répondu à cette convocation, le pédophile camerounais,
Besong-Egpe, se trouvait également, à en croire plusieurs sources crédibles, au Palais de la
Renaissance, dans l’enceinte du BND et le véhicule qui a servi à l’enlèvement des enfants, garé dans la cour. Or, il se trouve que le 12 août dernier, Christian Aimé Ndotah a été convoqué par le
Procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de Bangui. Quand il arrive, son sang, on imagine, n’a fait qu’un tour : il voit
sortir du bureau du Procureur, sieur Claude Richard Gouandjia, suivi du pédophile camerounais Emmanuel Besong-Egpe. Les deux hommes sont repartis ensemble au volant d’une BMW noire coupé
sport.
Même placé sous mandat de dépôt pour flagrant délit, le pédophile continue de se la couler
douce et de narguer la justice centrafricaine. Il cornaque toujours son nouvel allié Gouandjia dans les arnaques de commerçants et autres escroqueries. Selon nos informations, les deux hommes
auraient réussi à prendre 60 millions à la société de téléphonie mobile Télécel Centrafrique.
Et depuis que Gouandjia a plagié l’association gabonaise « Bongo doit partir »
dont le siège était à deux pas de sa maison de Libreville, pour créer son association Bozizé doit rester (BDR), les affaires ont repris de plus belle et les deux malfrats ne se quittent
plus.
Pourquoi Bozizé doit se méfier de ses barbouzes autoproclamées !
Le coup d’État étant une chose aussi grave que sensible, son traitement par un régime qui se
respect, ne saurait aucunement être confié à la presse, fût-elle proche du pouvoir.
Si Bozizé avait quelque chose à reprocher à son homologue congolais qui est en même temps
son parrain, l’usage aurait voulu que l’Ambassadeur du Congo à Bangui soit d’abord et préalablement convoqué au ministère des Affaires étrangères centrafricaines pour que le problème lui soit
exposé. Ensuite, Bozizé devait chercher à s’entretenir avec le président congolais à qui il allait présenter les preuves tangibles de son implication dans les manœuvres de déstabilisation afin de
le mettre dos au mur et lui démontrer par la même occasion que les services centrafricains de renseignement sont efficaces. Un État doit aussi avoir de la classe !
Au lieu de chercher inutilement à créer des incidents diplomatiques entre les deux pays qui
n’en ont pas besoin. Car, si Sassou N’Guesso avait voulu déstabiliser le régime Bozizé, il n’avait pas besoin d’un chef rebelle centrafricain ou déclaré comme tel pour le faire. Il aurait tout
bonnement utilisé les quelques centaines de soldats congolais stationnés à Bangui dans le cadre de la force de paix africaine et qui connaissent le pays comme leurs poches pour le
faire.
Il ne suffit pas seulement de jouer les agents doubles comme Claude Richard Gouandjia aime à
le faire, en téléphonant lui-même à Joachim Kokaté quand il se trouvait encore il y a peu en vacances à Brazzaville et après, rameuter le monde en faisant croire que Sassou cherche à déstabiliser
Bozizé. C’est bien beau de tenter de justifier l’usage d’énormes crédits alloués chaque semaine par Bozizé au BND en inventant des histoires à dormir debout, mais il faut toujours avoir à
l’esprit, on allait dire esprit affabulateur, que les relations de bon voisinage entre deux États sont au dessus de toutes les considérations égoïstes et personnelles.
Et surtout choisir les bonnes personnes qu’il faut accuser en évitant de déranger le sommeil
d’un lion. Point n’est besoin en effet de rappeler que Denis Sassou N’Guesso est un vieux de la vielle. L’homme a déjà « trois coups d’État réussis » à son actif. Comprenne qui
pourra !
Source :
lindependant-cf.com