SYRTE (Libye) 11/10/2010 (Xinhuanet) - Plus de 60 dirigeants de pays arabes et africains se sont réunis à Syrte, ville libyenne, dans le cadre du second sommet arabo-africain, plaidant pour renforcer la coopération régionale dans l'énergie, les ressources d'eau, les investissements d'infrastructures, la sécurité alimentaire, l'agriculture et le commerce.
Les dirigeants ont discuté des problèmes régionaux, en particulier ceux du Soudan, du Yémen et de la Somalie, et ont juré de lutter contre les menaces des armes nucléaires, du terrorisme et des crimes organisés.
Le sommet a adopté des documents dont la Stratégie de partenariat arabo-africain, le Plan d'action conjoint 2011-2016 et la Résolution pour l'établissement du Fonds conjoint arabo- africain pour répondre aux désastres.
Les dirigeants ont décidé d'aider les pays arabes et africains, notamment les pays les moins avancés, à travers la stratégie de partenariat afin d'accélérer leur développement durable et de réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015.
Le second sommet arabo-africain s'est tenu 33 ans après la première édition organisée
au Caire.
Le président égyptien Hosni Moubarak, président du premier sommet tenu en 1977, a appelé lors de cette rencontre à donner la priorité à la
coopération dans le cadre de la Ligue arabe et de l'Union africaine (UA). Il a souligné que les pays africains et arabes ont besoin de travailler ensemble pour faire face aux défis communs, y
compris la crise alimentaire, le changement climatique, la fluctuation des prix énergétiques, la détérioration de l'environnement économique pour les pays en développement et les conflits armés
dans certaines régions.
Le leader libyen Mouammar Kadhafi a souligné pour sa part les liens naturels entre les africains et les arabes au niveau de l'histoire, de
la religion, de la géographie et des races, appelant à établir une communauté arabo-africaine plus étroite.
"Nous sommes forcés de nous unir. Aucun pays ne peut relever les défis tout
seul", a-t-il dit.
Il a annoncé que la Libye investirait environ 90 milliards de dollars dans les pays africains à travers les banques libyennes.
Rupiah Banda, président zambian, a déclaré à Xinhua en marge du sommet, que cette rencontre jette les bases de la coopération arabo- africaine.
Le président tchadien Idriss Deby Itno a affirmé que les pays arabes soutiennent le processus de paix au Soudan. Décrivant l'Afrique comme "le continent de l'avenir", il a invité les pays arabes à augmenter leurs investissements en Afrique.
Dans la Déclaration de Syrte, les dirigeants ont réaffirmé leur engagement à promouvoir les relations et la coopération arabo- africaines et à établir un partenariat stratégique.
La déclaration souligne la position des dirigeants arabes et africains sur des problèmes régionaux et internationaux d'intérêt commun, incluant le processus de paix au Soudan et la question palestinienne.
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NDLR : Bozizé qui a pourtant pris part à ce sommet s’est surtout fait remarquer par sa discrétion, notamment sur la question du prochain référendum d'auto-détermination du Sud Soudan en janvier prochain. Alors que plusieurs chefs d’Etat se sont prononcés sur les perspectives et l’avenir du Sud Soudan après ce référendum, Bozizé qui a toujours peur de son ombre et craignant de s’attirer les foudres de certains de ses pairs, s’est plutôt contenté de déclarer que le problème du référendum sur l’avenir du Sud Soudan est une affaire intérieure de ce pays. Une telle réponse traduit en réalité son manque de vision politique et de clairvoyance car si la situation venait à se détériorer au Soudan, cela déborderait inévitablement en Centrafrique comme c’est déjà le cas. Actuellement, plusieurs dizaines de milliers de réfugiés soudanais du Darfour vivent déjà sur le sol centrafricain. Les autorités de Bangui avaient été incapables de prévoir les conséquences du retrait de la MINURCAT et ont été placées devant le fait accompli par la demande insistante du Tchad du contingent onusien.