Voici ci-dessous la lettre de démission que le deuxième vice-président de la CEI, Me Crépin Mboli-Goumba a adressée au vrai faux pasteur Joseph Binguimalé dont il n'en a qu'assez des méthodes mafieuses de gestion de l'importante mission à la tête de la CEI à lui confiée, et dont manifestement il n'en a ni les qualités intellectuelles et morales, ni l'envergure.
C.A.P
************************************************************
MAÎTRE CREPIN MBOLI-GOUMBA
DEUXIEME VICE-PRESIDENT
COMMISSION ETECTORALE INDEPENDANTE
20-10-2010
A
MONSIEUR JOSEPH BINGUIMALET
PRESIDENT DE LA COMMISSION ETECTORATE INDEPENDANTE
- BANGUI -
OBJET: DEMISSION
En acceptant d'intégrer la CEI, j'étais habité par un sentiment d'utilité. Candidat à rien du tout en 2010, je voulais aider mon pays à organiser des élections libres, et transparentes, dont dépendent tant de choses.
Aujourd’hui, mon honneur et un certain sens de la crédibilité me commandent de quitter cet organe.
Homme de droit, et droit, je me mépriserais de continuer à associer ma personne à une structure, qui, par ses travers, son pervertissement, a fini par devenir la risée de tout un pays. Ceci est une suite tout à fait logique. Lorsque, tout au début, j'insistais sur un fonctionnement orthodoxe, avec comme pierre philosophale le souci du consensus et la transparence dans le processus des prises de décision, en phase avec le règlement intérieur, j'ai été mal compris. Pis. J'ai été vilipendé, traité en ennemi, parce que mes exigences n'arrangeaient pas les plans du clan mafieux qui a fini par vous prendre en otage, vous faisant signer contrats sur contrats. Transgressant vos prérogatives, vous avez envoyé à mon domicile une horde armée jusqu'aux dents.
Une certaine connaissance de l'histoire des hommes dans ce pays qui est nôtre, surtout quand ils sont publics, et de la façon dont ils finissent, en général, m'a persuadé que vous iriez droit dans le mur. Cela n’a pas tardé. Quand vous eûtes fini de signer les contrats, dont certains, à ce jour, relèvent de la pure fantaisie, vous vous retrouvâtes dans une solitude désargentée, incapable d'assumer la moindre de vos responsabilités.
En effet, quel intérêt y avait-ii à signer un contrat de communication de plus de trois millions mensuels, quand, dans le même temps. Vous aviez dans votre masse salariale un Chargé de Communication et un Porte-Parole ?
L’audit, j’en suis persuadé, réservera bien des surprises. Comme ces fonds hebdomadaires, que percevaient certains membres de votre cabinet, improprement qualifiés de fonds politiques, s’élevant quasiment au million chacun. Des fonds politiques à la CEI !
L’organe que vous dirigez est pointé du doigt à juste titre comme ayant détourné 3,5 milliards à l’Etat. J’aime cependant dire que l’amalgame ainsi crée m’insupporte. Je n’adhère pas à cette vision christique et ne saurait endosser la responsabilité d’une faute que je n’ai pas commise. La responsabilité est individuelle, et si vous avez été trompé, comme vous dites, alors, peut-être vous vous en tirerez en dénonçant ceux-là qui vous ont abusé. Peut-être.
Ne pouvant souffrir l’amalgame ainsi fait, et constatant amèrement que la CEI ne dispose plus des moyens de sa mission, je vous remets ma démission.
Je n’ai qu’un seul souhait, celui de voir une suite judiciaire à l’audit qui a effectué, pour que les responsabilités soient établies.
C’est pour cela que j’attends avec la tranquille assurance de celui qui n’a rien à se reprocher.
Et a hâte que le peuple sache enfin jusqu’à quel point il a été floué.
Surtout par qui.
« A ceux qui ont beaucoup reçu, il sera beaucoup demandé ». Ainsi parlait Luc au chapitre XII, verset 46, 47.
Mes salutations distinguées.
Crépin MBOLI-GOUMBA
Avocat à la cour
Centrafrique
NDLR : Cette démission devrait constituer un électrochoc pour en particulier, tous ceux qui sont censés siéger à la coordination nationale de la CEI au nom des formations politiques de l’opposition et qui n’ont jamais osé jusqu’ici claquer la porte, alors que de sérieux motifs pour le faire ne manquaient pas. Après lecture de cette lettre de démission, la seule question qui vient à l’esprit est de savoir comment les représentants de l’opposition politique à la CEI dont on ne peut pas croire qu’ils étaient ignorants de toutes les dérives, malversations et autres magouilles qui avaient cours autour du vrai faux pasteur Binguimalé et que l’ancien deuxième vice-président Me Mboli-Goumba a le courage de dénoncer seulement maintenant, sont demeurés à la CEI jusqu’à présent. Comme on le dit habituellement, mieux vaut tard que jamais. Selon les dires du démissionnaire, la goutte d’eau qui a fait déborder son vase est le compte-rendu qui lui a été fait à son retour d’un déplacement à l’étranger, du récent déroulement de la rencontre sur le processus électoral de mardi dernier au palais de la Renaissance entre Bozizé et les forces vives de la nation en présence du corps diplomatique au cours de laquelle Joseph Bendounga a été victime d’un passage à tabac barbare en règle. Le peu que Me Mboli-Goumba a révélé sur la gestion de Binguimalé et sa cupidité permet de comprendre et d’expliquer partiellement où est partie la somme de 3,5 milliards de F CFA que Bozizé prétend avoir versée à la CEI et dont on semble ne pas savoir ce qui en a été fait.