NDLR : Nous publions
ci-dessous le cri de ras'l bol d'un compatriote vivant en France vis à vis du dépeceur et hors la loi Bozizé
Partez Monsieur le Président !
Dans un article précédent, je vous ai affublé du titre de « Bouffon
1er » et je voudrais et je voudrais m’en excuser auprès de tous les vrais bouffons du monde entier qui ont un avantage sur vous : ils font rire tandis que vous faites pleurer
le peuple centrafricain depuis sept ans . Cela m’est intolérable en tant que Centrafricain, , en tant qu’Africain et en tant que Démocrate . Alors souffrez Monsieur le Président que je vous dise
en quelques mots votre fait depuis votre forfaiture du 15 mars 2005 abusivement qualifiée de «sursaut patriotique ».
_Vous serez donc le premier Président patriote à vassaliser sa patrie par
rapport au président tchadien, devenu de facto votre suzerain. Il vous a instrumentalisé pour faire de notre pays un glacis protecteur de son pétrole de Doba et accessoirement régler son
contentieux avec Patassé. Vous êtes le vrai garde-frontière sud du Tchad, libérant ainsi le président tchadien qui peut s’occuper plus facilement de son opposition du Nord-Est . La souveraineté
centrafricaine est bradée.
_Par voie de conséquence, vous avez introduit des soldats réguliers et des
mercenaires sur le territoire national. Ils se sont conduits comme en pays conquis, saccageant le peu de tissu industriel centrafricain existant, démontant des équipements médicaux, volant et
violant comme les hordes de barbares qu’ils sont . La RCA est transformée en butin de guerre mais il y a des partages de butin de guerre qui se terminent mal : rappelez-vous le vase de
Soissons !
_Cette bizarre conception de la patrie vous a conduit à la diriger
exclusivement avec les vôtres. Vous êtes le premier Président à fouler aux pieds la Loi fondamentale en nommant votre fils ministre de la défense. Ce faux nez ne trompe personne : vous
cumulez de fait le poste de ministre de la défense avec celui de Président de la République au mépris de la Constitution. Pour quels résultats ? Votre fils se calfeutre au camp Béal à Bangui
tandis que des milices étrangères de Kony et de Baba Laddé sont installées à demeure chez nous, sur le territoire de nos ancêtres sans parler des Centrafricains mécontents de votre gestion
patrimoniale qui ont pris les armes et que votre manque de perspicacité politique empêche de rencontrer. Dites à votre fils que le département de la défense ne se dirige pas uniquement avec des
communiqués de presse. Il faut se rendre de temps en temps sur le terrain comme les soldats, sinon on perd toute crédibilité. Vos nombreux autres enfants sont à la tête d’importants services de
l’état ainsi que vos neveux et féaux. Que reprochiez-vous déjà à Patassé qui a commis l’erreur politique de vous céder l’état-major ? Tout ça pour ça, serait-on tenté de
dire.
_Vous avez interrompu un processus démocratique en cours pour imposer une
dictature implacable dans le seul but de vous enrichir. Cette soif inextinguible d’enrichissement rapide vous a placé dans une situation délicate à Düsseldorf en Allemagne. Vous êtes le premier
Président centrafricain pris comme un vulgaire trafiquant avec des valises de diamants. Aujourd’hui notre pays bat des records négatifs en matière de santé, de malnutrition, d’analphabétisme…Des
compatriotes sont obligés de vivre dans la brousse comme des bêtes sauvages pour fuir votre soldatesque ou échapper aux hordes de bandits que vous tolérez dans un dessein machiavélique de fraude
électorale . Combien coûte une valise de diamants ? Vous vendez des diamants alors que le peuple meurt de faim à Berbérati et à Boda qui sont les berceaux du diamant. Cherchez l’erreur
Monsieur le Président. Au lieu d’être A.T.T ( Ahmadou Toumani Touré ) pour la RCA, vous vous comportez comme un Dadis Camara de très bas étage . De votre mentor politique Bokassa, vous n’avez
retenu que la violence. Méditez ces paroles de Sacha Guitry « on peut faire semblant d’être grave, on ne peut pas faire semblant d’avoir du talent » . Vous manquez d’idéal patriotique
pour ce beau et grand pays.
_Vous avez cru vous en sortir en vous entourant de gens médiocres. Mais un
Président médiocre plus un gouvernement de médiocres, cela donne toujours de la médiocrité. Vous dirigez notre pays comme une caserne ou une ferme familiale avec des méthodes dépassées, erronées
et dangereuses. Le peuple s’en est rendu compte : redoutez sa colère dans les urnes.
_Vous faites assassiner vos anciens partenaires politiques et embastiller
de paisibles compatriotes sans jugement. Cela rappelle fâcheusement des temps révolus et sera porté à votre passif. Votre attitude est celle d’un chef de bande, d’un « Godobé » diraient
les Centrafricains, qui n’entend régler que des comptes : avant-hier avec les juges, hier avec les douaniers, aujourd’hui avec les avocats et demain avec qui ? Votre comportement
vindicatif vous a aliéné toutes ces institutions, ces corps nécessaires à la bonne marche d’une démocratie. Le sang centrafricain est sacré : personne ne doit le verser ! Or, c’est un
homme qui a prêté serment comme Président de tous les Centrafricains et qui prétend par ailleurs être un pasteur qui le fait. Quel est ce dieu qui vous enjoint de tuer vos compatriotes ? Que
faites-vous des dix commandements (tu ne tueras point ) et de l’amour du prochain ( tu aimeras ton prochain comme toi-même ) ? Et cette terrible « qui tue par l’épée périra par l’épée
« ne figure-t-elle pas dans votre livre saint ? Dans ce cas, que Dieu préserve la RCA de votre religion qui enseigne la haine. La prolifération de faux prophètes comme vous peut
annoncer des temps nouveaux …pour la RCA.
_Dans ce même ordre d’idée, vous avez nommé un autre soi-disant
« pasteur »à la tête de la CEI comme naguère l’empereur Caligula avait nommé son cheval Incitatus sénateur. Quel camouflet pour les Centrafricains ? Après cinquante ans
d’indépendance, des décennies de formation de cadres en tous genres : magistrats, avocats, professeurs d’universités…aller chercher un ancien chauffeur d’ambassade illettré pour présider
cette importante commission est une insulte à l’intelligence de mes compatriotes. A moins que ce ne soit un défi. En tous les cas, monsieur Buinguimalé et vous, volez ensemble parce que vous êtes
des oiseaux de même plumage. Le jugement des hommes est déjà sévère pour vous en attendant celui de Dieu.
_Vous êtes un Président mendiant qui tend sa sébile partout où il
passe : d’abord dans l’espace CEMAC, puis dans toute l’Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique, bref la communauté internationale pour reprendre votre expression favorite. C’est une
humiliation supplémentaire infligée au peuple centrafricain. Au nom de quoi exigez-vous le soutien financier de tous sans contrepartie ? Pourquoi l’Union Européenne par exemple qui est un
espace de liberté doit-il financer un gouvernement antidémocratique comme le vôtre après le traitement que vous avez infligé à un de ses représentants. Par réalisme ou par cynisme
politique ? Il faut croire que votre chère communauté internationale commence à bien vous cerner car elle rechigne dorénavant à alimenter votre tonneau des Danaïdes. Ne savez-vous pas qu’un
gouvernement qu’on soutient est un gouvernement qui tombe ? Ne vaut-il pas mieux apprendre à faire la politique de nos propres moyens que de continuer à tendre cette sébile humiliante ?
Ne dit-on pas que « la main qui reçoit est au-dessus de celle qui reçoit" ? Et combien vaut une valise de diamants déjà Monsieur le Président ?
Je suis persuadé que
votre nervosité au palais de la Renaissance contre ce pauvre Bendounga est une mauvaise réponse à la communauté internationale. Ce faisant, elle a révélé votre vraie personnalité pour ceux qui ne
vous connaissent pas encore. Vous ne savez qu’opposer la force brute. La violence comme seule mode de gestion des contradictions politiques centrafricaines c’est un peu court. Contrairement à
vous, le peuple centrafricain a mûri. Rassurez-vous Monsieur le Président, ceux qui on utilisé sans discernement la force brute avant vous sont restés 13 ans pour Bokassa et 12 ans pour Kolingba.
Comme vous le constatez la durée est décroissante.
Il est à souhaiter que la vôtre se termine démocratiquement,
tranquillement dans les urnes, si possible dès le 23 janvier 2010 après sept ans de folie meurtrière. Faut-il vous rappeler que vous n’êtes qu’un locataire du palais de le Renaissance ? Que
Bendounga et tous les autres représentants des partis d’opposition sont chez eux dans ce palais ? Que notre pays survivra à tous vos gouvernements de pieds
nickelés ?
_Vous êtes un Président sans idéal, sans projet national : l’état
centrafricain est une pure fiction qui ne dépasse même pas les frontières de la capitale Bangui avec un Président qui tue alors qu’il a promis la paix et la sécurité à ses compatriotes. Un
Président qui pille les maigres ressources nationales. Un Président qui ne respecte pas ses compatriotes. Un Président qui ne fait pas grand cas de la souveraineté nationale. Un mauvais Président
en somme et ce n’est pas le séjour dans le marigot croupi des dictatures de l’Afrique centrale qui vous transformera en démocrate respectueux des droits de l’homme. Alors partez ! Rendez un
dernier service à ce peuple qui a tant souffert en quittant le pouvoir. Partez Monsieur le Président et « que nos femmes et nos filles jettent derrière vous le tison ardent, symbole d’un
départ définitif et honteux".
Ainsi parlait Barthélémy Boganda à propos des mauvais colons européens.
Partez en espérant la mansuétude du peuple centrafricain si prompt à pardonner. Mais vous n’échapperez sûrement pas à la Cour Pénale Internationale de la justice. En effet Bemba va parler
bientôt : craignez qu’il n’établisse les vraies responsabilités des uns et des autres dans les évènements de Bangui. Vous êtes dans le collimateur de la CPI et je ne vous plains pas Monsieur
le Président.
P.S : Quelques chiffres glanés dans la presse concernant la RCA
depuis votre calamiteuse arrivée à sa tête
Perte démographique : 6% (1% dû à la violence et le reste à la
pauvreté extrême)
Taux de mortalité : 5% comme au Darfour
Espérance de vie : 44 ans
Rang mondial : 179ème sur 182 (Indice de Développement Humain 2009 de
l’ONU)
Routes : 24000 km dont
500km bitumés
Villes électrifiées : Bangui et Mobaye
Dixième pays dans le monde le plus infecté par le
sida
El Pais, le journal de référence espagnol a fait un reportage en RCA
intitulé « Oublié des Européens, l’ancien empire de Bokassa est en déshérence « . L’avez-vous lu ? Je vous en livre juste une phrase « des coups d’état successifs qui
ont amené au pouvoir des militaires en quête de fortune ». La photo La photo d’illustration montre la maternité de Kissikou (Nana Gribizi) avec seulement quatre lits : beaucoup de
femmes se retrouvent contraintes d’accoucher à même le sol.
Ultime question Monsieur le Président : combien rapporte une valise de diamants sur le marché international ?
Georges Guénébem (France)