En Centrafrique, des militaires ont assiégé toute la journée du 22
décembre 2010 et ce depuis la veille au soir l'Assemblée nationale où se trouve le siège de la Commission nationale indépendante, empêchant les commissaires de la CEI de rentrer chez eux. A un
mois des élections législatives et présidentielles, les listes électorales ne sont toujours pas affichées. La CEI est en train de travailler d'arrache-pied pour confectionner les listes
d'émargement mais l'arrivée des militaires a surpris tout le monde.
Les élections doivent se tenir dans un mois et les retards s'accumulent. Pour retranscrire les noms des électeurs
inscrits sur les listes d'émargement, 150 scribes viennent d'être recrutés. Dans la nuit du 21 au 22 décembre, les forces de sécurité ont mis en place une sorte de blocus de la CEI, au grand dam
de l'opposant Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, premier vice-président de la CEI.
«On a passé la nuit, ici, au
siège de la CEI comme des prisonniers. Et nous, on est surpris que ça se passe comme cela, qu’on nous réduise notre liberté et que nous travaillons sous pression. C’est quand même un processus
démocratique. C’est comme si on était en état de siège. Cela crée une psychose chez les agents électoraux que nous sommes.»
Le 22 décembre, le porte-parole du gouvernement, Fidèle
Ngouandjika, faisait valoir que les militaires ne sont pas dans les salles de la CEI mais à l'extérieur du bâtiment, et qu'il faut bien que le travail se fasse.
«C’est parce qu’on voudrait que
tous les commissaires restent là, sur place, pour terminer cette opération cruciale. Si cette opération ne réussit pas, on risque de ne pas aller aux élections le 23 janvier 2011. Il faut qu’ils
travaillent pour mériter les indemnités. Et les personnes seront libérées que lorsque le travail sera fini. Notre pays a un slogan c'est : ‘Le travail, rien que le travail’. Il faut que les gens
travaillent».
Stupéfaite, l'opposition centrafricaine ne cachait pas mercredi soir son inquiétude sur les conditions du vote, le 23
janvier prochain.
Source : Rfi.fr 23-12-2010
Les militaires imposent une nuit blanche à la
CEI
Radio Ndéké Luka Jeudi, 23 Décembre 2010 13:29
Il n’y a jamais eu de prise d’otage des commissaires de la Commission Electorale Indépendante (CEI). C’est le directeur
de sécurité de cette institution, le lieutenant Steve Yambété qui l’a dit ce jeudi 23 décembre 2010.
Il réagit aux propos faisant état du blocus du siège de la CEI qui se trouve à l’Assemblée Nationale, par des militaires
pour contraindre les agents électoraux à finaliser les toilettages des listes électorales.
Le lieutenant se dit « surpris et inquiet »
des allégations qui font état de l’implication du Chef de l’Etat, qui aurait monnayé les opérations. Selon lui, ce sont là « des propos trop
déplacés ».
Il ajoute que ces commissaires ont pris « des engagements vis-à
vis du pays qu’ils devraient tenir », pour permettre à la CEI de respecter l’article 60 du code électoral.
Tout est parti de la journée du mercredi 22 décembre qui restera gravée dans les annales de la CEI (Commission
électorale indépendante) à Bangui. Les Commissaires se sont vus interdits de quitter leurs bureaux et de rentrer chez eux. Pour les obliger à travailler et même à accélérer la cadence, le
président de la CEI, Joseph Binguimalé a fait appel à l’armée. Des militaires ont en effet débarqués pour bloquer les issues, empêchant
ainsi les commissaires de la CEI de rentrer chez eux. Les élections doivent se tenir dans un mois, jour pour jour et toujours point de listes électorales. Il faut désormais mettre les bouchées
doubles et confectionner les listes.
L'opposant Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, premier
vice-président de la CEI, raconte :
«On a passé la nuit, ici, au siège de la CEI comme des prisonniers. Et nous, on est surpris que ça se passe comme cela. Nous ne sommes plus
libres. Nous travaillons sous pression alors qu’il s’agit tout de même d’un processus démocratique. C’est comme si on était en état de siège. Cela crée une psychose chez les agents électoraux que
nous sommes.»
Comme pour s’excuser et atténuer l’effet provoqué par l’irruption de militaires pour contraindre les agents de la CEI à
travailler, le porte-parole du gouvernement, Fidèle Ngouandjika, fait valoir que « les militaires ne sont pas dans les salles de la CEI mais à l'extérieur du bâtiment, et qu'il faut bien que le travail se fasse. C’est parce qu’on voudrait
que tous les commissaires restent là, sur place, pour terminer cette opération cruciale. Si cette opération ne réussit pas, on risque de ne pas aller aux élections le 23 janvier 2011. Il faut
qu’ils travaillent pour mériter les indemnités. Et les personnes seront libérées que lorsque le travail sera fini. Notre pays a un slogan c'est : ‘Le travail, rien que le travail’. Il faut que
les gens travaillent».
Du côté de l'opposition centrafricaine, c’est la grande inquiétude sur les conditions du vote, le 23 janvier prochain,
au vu des retards qui s'accumulent. Pour retranscrire les noms des électeurs inscrits sur les listes d'émargement, 150 agents viennent d'être recrutés. Ils travaillent désormais sous le
blocus instauré par les militaires
Par ailleurs, les commissaires des CEI locales de Bambari réclament 14 760 000 f CFA (environ 22, 501 euros).
Une somme qui correspond à 9 mois d’arriérés d’indemnités. Ils attendent aussi l’acheminement des matériels électoraux lourds déployés par la CEI.
Au cours d’une réunion tenue mardi 21 décembre, ces commissaires ont remarqué que certains électeurs manquent des
récépissés des cartes électorales, des bureaux de votent ont été omis. Une situation qui rend difficile la répartition des membres de bureaux de vote.