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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:52

 

 

Fini-Kode-2011.jpg

 

A quelques jours pour ne pas dire, à quelques heures d’un simulacre d’une élection présidentielle finalement sans enjeu, la Centrafrique au regard des appréciations d’éléments objectifs qui doivent garantir une élection libre, juste et transparente semble définitivement être abandonnée par la communauté internationale et livrée entre les mains d’un régime autoritaire, incompétent d’une part et d’autre part, celles d’une opposition démocratique veule, apathique pour ne pas dire collaborationniste.

Malgré les multiples piétinements des règles fondamentales qui garantiraient l’organisation d’une élection juste et transparente dont tout le monde s’accorde à reconnaitre le caractère flagrant et les conséquences néfastes ultérieures sur le pays, y compris les vrais patriotes au sein même du parti au pouvoir. Les patriotes avertis savent que ces manquements et autres manœuvres politiciennes de dernières minutes ne manqueront pas d’influer négativement plus tard sur la légitimité du vainqueur de ces élections quel qu’il soit. Le peuple centrafricain étant méprisé du fait que l’application du principe de vote universel qui donne le droit à tous les centrafricains en âge de voter de le faire comme le stipule la constitution n’est pas effective. L’insécurité qui règne sur une bonne partie du territoire national empêche ceux-ci de le faire. Quel est alors la véritable légitimité du futur vainqueur de ces élections ?

Malgré des éléments objectifs qui font de cette élection une élection biaisée dont les résultats semblent déjà êtres connus malgré d’innombrables et grossières irrégularités, voilà qu’une déclaration pondue tardivement à la va vite signée par  les quatre candidats de l’opposition vient inopportunément dans le seul but de distraire nos compatriotes. Pourquoi une telle déclaration à seulement quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale ?

Au lieu de menacer seulement de retirer leur candidature, pourquoi ces candidats ne suspendent-ils pas ici et maintenant leur participation ? Pourquoi ont-ils attendus depuis le début pour se manifester au dernier moment alors que Fini kodé et d’autres patriotes ont relevé ces dysfonctionnements ? Pourquoi autant de complaisance vis-à-vis d’un régime honni par la majorité des centrafricains parce qu’il cultive la médiocrité, l’incompétence, l’impunité et la division de notre peuple en art de gouvernement. ? 

Des questions encore des questions que ces candidats dites de l’opposition démocratique doivent fournir le moment venu au peuple centrafricain meurtri par le régime du général Bozizé.

La veule et apathique opposition démocratique cherche à distraire le peuple Centrafricain pour se compromettre plus-tard dans un gouvernement d’union.

La déclaration commune des quatre candidats aux élections présidentielles pour dénoncer : La violation systématique du code électoral, L’impossibilité de circuler sur le territoire, Les mouvements de rébellions ne constituent pas aux yeux de nos compatriotes des faits nouveaux pour être dénoncer aussi tardivement et aussi mollement.

Le tort de cette opposition démocratique est de se soumettre entièrement à un pouvoir certes autoritaire et brutal mais néanmoins décrier de toute part, par conséquent fragile. Cette opposition là n’a pas su se donner les moyens pour mener une véritable lutte politique depuis le début pour sortir la Centrafrique de l’impasse. Elle se compromet jour après jour pour quelques intérêts égoïstes alors que les centrafricains aspirent à un véritable changement. La vraie alternative ne peut que se faire avec une véritable  équipe déterminée avec  des idées fortes et novatrices, or l’opposition démocratique, par son comportement irresponsable ne propose pas une véritable alternative crédible pour le pays.

Le peuple  centrafricain en a marre et a compris les manigances de cette opposition dite démocratique. Par leur faute, la Centrafrique est devenue finalement un pays où les gouvernants ne gouvernent pas, parce qu’il n’y a pas d’opposition crédible qui joue son rôle de contre pouvoir pour  imposer le respect  et les partis politiques de l’opposition ne s’opposent plus, parce qu’ils sont animés par la compromission. Tandis que notre pays fait du sur place, les autres avancent au grand pas. Pour toutes ces raisons, le vainqueur de cette élection doit gouverner avec son équipe et rien qu’avec ses hommes  pour éviter des manœuvres politiciennes et autres alliances contre nature.

Le vainqueur de ces élections  doit gouverner avec son équipe

Les centrafricains sont fatigués des gouvernements d’union où des « tê-ka mon tê gué »  en ont fait leur fond de commerce. Nos compatriotes sont fatigués de toutes ses manœuvres politiciennes qui tuent à petit feu notre beau pays, Nous sommes fatigués des contestations des résultats électoraux. Les partis politiques de l’opposition et leur candidat respectif  doivent s’assurer bien avant du bon déroulement des élections avant d’engager leur candidature. Les centrafricains  veulent désormais une certaine lisibilité. Raison pour laquelle, les partis politiques de l’opposition, les candidats qui ont accepté de participer malgré le manque de garantie pour une élection libre, juste et transparente ne doivent aucunement contester ultérieurement les résultats qui seront proclamés. Si seulement ils étaient sincères et conscients de la misère dans laquelle se vautre notre population, ils auraient pu le faire bien avant les échéances. Il est hors de question que le vainqueur procède à une sorte de gouvernement d’union. Il doit gouverner avec son équipe jusqu’à la prochaine élection présidentielle. En tout cas c’est ce que pense de plus en plus les centrafricains.

Franck SARAGBA

Fini kodé

La troisième voie

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:39

 

 

wilitejustin.jpg

 

             Justin Innocent Wilité

 

 

 Radio Ndéké Luka Mercredi, 05 Janvier 2011 15:19

Justin Innocent Wilité se présentera-t-il à la présidentielle du 23 janvier 2011 en Centrafrique ? Cette question est au centre de plusieurs discussions dans la capitale centrafricaine.

Celui qui se présente comme candidat de la jeunesse centrafricaine n’a pas encore honoré les frais de sa participation à la présidentielle. Justin Innocent Wilité affirme que la CBCA (Commercial Bank de Centrafrique) n’a pas libéré les fonds pour les frais de son dossier de candidature au profit du Trésor public, y compris les fonds nécessaires à l’organisation de sa campagne.

Selon lui, il y’a un accord qui le lie avec la CBCA, qui est tenue de verser les frais de son dossier de candidature et qui ne l’a pas encore fait. Au sujet de l’éventualité du rejet de son dossier de candidature pour l’élection présidentielle, Innocent Wilité a déclaré que rien ne peut justifier le rejet de son dossier.

Au sujet de la date du 23 janvier prochain, fixée pour la date des élections groupées de janvier 2011, Justin Innocent Wilité, suggère que la CEI fasse un report technique. Il s’inscrit comme un centriste.

Interrogé sur la demande du report des élections formulée par monsieur Wilité, Fidèle Ngouandjika, ministre de l’agriculture, porte-parole du gouvernement  déclare que rien ne peut justifier le report des élections du 23 janvier prochain.

Ngouandjika a par ailleurs déclaré que le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes de verser les indemnités des commissaires de la CEI, y compris celles des membres des comités locaux de Bangui et des provinces.

Pour la question des fonds du candidat Wilité qui posent problème au niveau de la banque CBCA, Ngouandjika répond que « les déclarations de Wilité ne sont que des diversions ». « Il cherche seulement à se faire connaitre sur la scène politique centrafricaine », a déclaré le porte-parole du gouvernement centrafricain.

 

Les commissaires de la CEI prêts pour le 23 janvier

Mercredi, 05 Janvier 2011 15:25

Les Commissaires et Experts de la Commission Electorale Indépendante (CEI), sont aguerris pour entamer la dernière ligne droite de leur mission. Ils ont achevé le 04 janvier 2011 à Bimbo, un Séminaire de formation sur les Opérations de vote. C’est une formation de 48 heures organisée par la Coordination de la CEI, en partenariat avec le programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

L’objectif principal recherché à travers cet exercice est de permettre aux Commissaires et Experts de la CEI d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires à la gestion et la conduite des différentes opérations liées au vote.

Le Pasteur Joseph Binguimalé, Président de la CEI, estime que c’est le moment où jamais, pour eux, de mériter l’attention de tout le monde.

Pour sa part, loin de se donner à un discours traditionnel en pareille circonstance, le Ministre d’Etat chargé de l’Administration du territoire, Jean Wilibiro-Sako, a surtout prodigué des conseils de dernière heure à ses collaborateurs. Sur ce, la sérénité selon lui, fait partie de la règle N°1, pour le scrutin.

Monsieur Wilibiro-Sako a aussi insisté sur les valeurs de l’intégrité, de la vigilance, de la maîtrise des règles de Loi et de leur interprétation ainsi que de la fermeté. « Cependant, les grands ennemis à proscrire sont l’alcool, la corruption, la manipulation » a-t-il indiqué.

Ces opérations de vote concernent entre autres le déploiement du matériel, la vérification, le dépouillement des bulletins, l’acheminement des résultats, les dispositifs sécuritaires, les questions d’indemnités et les recours et contentieux des résultats liés aux bureaux de vote.

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:30

 

 

afrique

 

Par LEXPRESS.fr avec REUTERS, publié le 05/01/2011 à 19:00

Le passage d'une force d'interposition à une force d'intervention en Côte d'Ivoire ne sera pas aisé.

  La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) menace le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo d'une intervention armée s'il persiste dans son refus de céder le pouvoir à Alassane Ouattara à la suite de l'élection du 28 novembre. Mais une entrée en scène de l'Ecomog, la force d'intervention de la Cedeao, reste tributaire de nombreux facteurs susceptibles de retarder son engagement, quelle que soit la détermination des milieux politiques. 

"Qui est prêt à envoyer des troupes dans un centre urbain comme Abidjan où il faudrait affronter une armée nationale ?" 

L'Ecomog est déjà intervenue dans le passé au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau. En cas d'intervention en Côte d'Ivoire, la force ouest-africaine devra faire face aux partisans de Laurent Gbagbo, fortement armés et convaincus de leur bon droit. 

"Lors des interventions précédentes, comme au Liberia et en Sierra Leone, c'était tout à fait différent car l'Ecomog arrivait dans un pays déjà en proie à la guerre civile", explique Henri Boshoff, de l'Institut sud-africain pour les études de sécurité (Institute for Security Studies). 

La force ouest-africaine avait alors envoyé des hommes et du matériel dans des zones contrôlées par les gouvernements locaux afin de les aider à combattre la rébellion. 

La force de réaction rapide de la Cedeao peut compter aujourd'hui sur 1.500 hommes. Un autre contingent de 4.000 hommes pourrait ensuite intervenir mais les conditions de son engagement restent à définir. 

L'armée régulière ivoirienne est au centre de l'épreuve de force entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le premier s'efforce de garder le contrôle de l'armée qui le soutient, quand le second y cherche des appuis. Les anciens rebelles des Forces nouvelles qui tiennent le nord de la Côte d'Ivoire depuis la guerre civile de 2002-2003 ont apporté leur soutien à Alassane Ouattara mais les hommes de Laurent Gbagbo contrôlent le sud du pays, notamment la capitale économique Abidjan. 

Les pays voisins réticents

"Qui est prêt à envoyer des troupes dans un centre urbain comme Abidjan où il faudrait affronter une armée nationale ?", s'interroge un spécialiste nigérian du dossier. 

Le Nigeria, le Ghana et le Sénégal, trois pays censés fournir le noyau de la force ouest-africaine, ont des millions de leurs ressortissants installés en Côte d'Ivoire et craignent des représailles. En 2004, des incidents avaient entraîné l'évacuation de milliers de Français du pays. 

En outre, une élection présidentielle aura lieu en avril au Nigeria, ce qui est un autre élément susceptible de retarder une intervention armée car ce pays est supposé fournir le contingent essentiel de la force internationale. 

Le 29 décembre déjà, le secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères du Cap Vert, Jorge Borges déclarait qu’une "intervention militaire" des pays d'Afrique de l'Ouest en Côte d'Ivoire pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir " était écartée pour le moment". 

Le non de la France

Quant à la France, le président Nicolas Sarkozy a exclu, ce mardi une intervention des soldats français déployés en Côte d'Ivoire. Il a assuré qu'il n'y avait "aucune ambiguïté" concernant la mission de la force Licorne. "Nos soldats, les soldats de la France, n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire. Ils agissent (...) en vertu d'un mandat des Nations unies", a-t-il dit, rappelant que la mission prioritaire et la "première préoccupation" des 900 hommes de la force Licorne étaient de protéger les ressortissants français sur place. 

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:26

 

 

drapeau françafricain

 

 

 

23/03/2006

 

La Francafrique, cette pieuvre criminelle, regroupement hétéroclite mais diablement efficace d’acteurs africains et français en prédation est un des nœuds inextricables pour l’heure de l’affirmation des souverainetés des anciennes colonies et des pays sous influence française. Son objectif est de maintenir la mainmise des réseaux français sur les Etats indépendants d’Afrique, en dépouillant le continent de tout ce qui peut en sortir de rentable, les matières premières et toutes sortes de flux de capitaux et de ressources lucratives. Elle agit aussi dans le but d’accroître clandestinement l’influence géopolitique de la France, en soutirant pour toutes ses basses manœuvres commissions, dividendes et autres trésors de guerre. Elle rend une cohérence à l’injurieuse longévité des Bongo, Houphouët Boigny, ... et explique la collaboration de la France et des pays du pré carré avec l’odieux système de l’apartheid en son temps. Elle transforme les aides au développement, l’humanitaire, la coopération en autant tactiques de pillage et d’affaiblissement de la conscience et du réveil des peuples.

L’exemple de la guerre du Biafra, entre 1967 et 1970 de plus en plus documenté, est à cet égard une pédagogie politique éminemment parlante sur le statut réel des Etats. Aucun pays où la Francafrique s’impose ne saurait être démocratique, à commencer la France, tant les réseaux criminels et les processus décisionnels rentrent en contradiction permanente avec le fonctionnement des institutions démocratiques. Avec près de 2 millions de morts pour convenance françafricaine, le Biafra doit servir la réflexion en vue d’un autre paradigme et moule politique, africain et aussi européen, puisque cette criminelle nébuleuse procède par rapt de la volonté citoyenne en reportant sur les générations futures des dettes imprescriptibles, les dettes de sang, de génocides, de paupérisation. Cet extrait que nous présentons est repris indirectement des « Billets d’Afrique » édités par l’association Survie, N°43, 1997, via le site internethttp://assassinatsdecooperants.ouvaton.org.

La générosité des initiatives de développement perd avec l’analyse de la Francafrique tout sérieux et confine même au mépris des peuples, des citoyens et de la conduite des affaires collectives basée sur le principe du choix individuel.

 Dès le début du conflit un avion de bombardement B26 a "été fourni par l'armée française" et "illégalement acheminé à Enugu, capitale du Biafra, par un équipage français" (communiqué de l'ambassade des USA à Lagos, cité par Le Monde du 17/07/67). 

« Selon la radio nigériane, une convention - dont les photocopies seront distribuées aux correspondants de presse étrangère - avait été signée entre un représentant biafrais, M. Francis Chuchuka Nwokedi, et deux délégués de la Banque Rothschild de Paris. Aux termes de cet accord, cette dernière recevrait les droits exclusifs d'extraction de différents minerais solides, liquides et gazeux, contre versement immédiat de 6 millions de livres ».

 "Les commandos qui [...], en provoquant la guerre civile, ont mis les Anglo-saxons dans le pétrin ont été entraînés et conseillés par des Européens qui ressemblent à s'y méprendre à des barbouzes français dépendant de Jacques Foccart, secrétaire général à la Communauté et à l'Elysée" (Le Canard enchaîné, 23/08/67).

Après la défaite du Biafra, Le Canard enchaîné écrira : "Au printemps 1967 [alors que le leader Biafrais Ojukwu parle de faire sécession], les services de la Communauté du cher Jacques Foccart sont à pied d'œuvre [...]. Les contacts avec Ojukwu sont vite pris. Houphouët-Boigny en Côte d'Ivoire et grand féal de De Gaulle s'en occupe personnellement. Foccart a, à Abidjan, un de ses hommes de confiance, [Jean] Moricheau-Beaupré, lequel dispose de moyens très importants". Il coordonnera l'ensemble des opérations d'aide française au Biafra sous le nom de "Monsieur Jean". C'est à lui que se réfère Roger Delouette, alias Delore, un ingénieur agronome envoyé en mission en Côte d'Ivoire, chargé d'y contrôler secrètement les transports d'armes vers le Biafra au début de l'hiver 1969-70. Roger Delouette sera arrêté aux Etats-Unis le 5 avril 1971 en possession de 44 kilos d'héroïne et d'un carnet d'adresses instructif (selon L'Express du 13/12/71). [Décédé à Abidjan en novembre 1996, Jean Moricheau-Beaupré a récidivé au Libéria en soutenant la rébellion de Charles Taylor (Le Nouvel Afrique-Asie, 01/1997). Les liens entre les trafics d'armes, de drogue, et les services secrets sont un grand classique].

« Le Canard enchaîné publiera encore le fac-similé d'une lettre de M. Delaunay, alors ambassadeur de France à Libreville, adressée au lieutenant-colonel Ojukwu et lui recommandant, le 27 octobre 1967, "le colonel Fournier et ses trois collaborateurs", tous appartenant au SDECE [ancêtre de la DGSE] ».

 C'est Félix Houphouët-Boigny et Jacques Foccart qui, de concert, ont convaincu, voire "contraint" (selon le chargé d'affaires du Biafra à Paris, Ralph Uwechue) le général De Gaulle de soutenir le Biafra. Arguments : le ressentiment (le Nigeria avait rompu les relations diplomatiques avec la France lors des essais nucléaires de la France au Sahara) ; l'anglophobie bien connue du général ; l'envie d'affaiblir un pays potentiellement surpuissant face à ses voisins du "pré carré", plus petits et plus faibles. Selon Philippe Decraene, la Fédération du Nigeria constituait "un pôle d'attraction dans le golfe du Bénin. A terme, cette situation pouvait être préjudiciable à l'équilibre politique de tout l'Ouest africain" (Le Monde, 01/11/68).

 Selon le mercenaire Rolf Steiner (Carton rouge, Robert Laffont, 1976), les livraisons d'armes massives, après les premiers succès de l'armée fédérale, ont commencé le 13/07/68, avec l'atterrissage à Uli (Biafra) "du premier avion français chargé de munitions [...] venant du Gabon". Selon les journalistes Claude Brovelli et Jean Wolf (La guerre des rapaces, Albin Michel), "fin août 1968 [...] les armes affluent de l'autre côté [biafrais]. Des dizaines d'avions déversent sans arrêt des tonnes de matériel militaire sur les deux aérodromes - deux morceaux de route droite - que les Biafrais peuvent encore utiliser. L'avance fédérale est stoppée brutalement. A Lagos, on manifeste contre la France [...]. Il en viendra 1 000 tonnes [d'armes et de munitions] en deux mois ! ". C'est un véritable pont aérien depuis Libreville et Abidjan. The Guardian parle de 30 tonnes par jour. Le 8 octobre 1967, le lieutenant-colonel Ojukwu déclare au quotidien ivoirien Fraternité-Matin qu'en cette période, il y a "plus d'avions atterrissant au Biafra que sur n'importe quel aérodrome d'Afrique à l'exception de celui de Johannesburg". Une dépêche d'Associated Press rapporte, le 16 octobre : "Chaque nuit, des pilotes mercenaires transportent de Libreville au Biafra une vingtaine de tonnes d'armes et de munitions de fabrication française et allemande. De bonne source, on précise que ces envois sont effectués via Abidjan, en Côte d'Ivoire [...]. Les avions sont pilotés par des équipages français et l'entretien est aussi assuré par des Français". Michel Honorin, de l'agence Gamma, a séjourné au Biafra en compagnie de mercenaires. Il décrit l'arrivée "de trois à six avions chaque soir au Biafra [...]. Une partie des caisses, embarquées au Gabon, portent encore le drapeau tricolore et l'immatriculation du ministère français de la Guerre ou celle du contingent français en Côte d'Ivoire" (Jeune Afrique, 23/12/68). Cet afflux d'armes aux Biafrais débouche « sur la prolongation de la lutte, c'est-à-dire l'effusion de sang ».

 « Durant l'été 1968, la France accentue son soutien diplomatique aux sécessionnistes biafrais. Le Président de la République intervient personnellement - alors que Nigérians et Biafrais sont en pleine négociation à Addis-Abeba. Pour l'éditorialiste du New York Times, "l'intervention du général de Gaulle a tout au moins accru l'intransigeance biafraise à la Conférence d'Addis-Abeba, faisant échouer ainsi ce qui est probablement la dernière chance de mettre un terme à un sanglant jeu militaire qui pourrait être un suicide pour les Biafrais" ».

 « La propagande pro-biafraise, en réussissant à sensibiliser l'opinion publique mondiale, jouera elle aussi un rôle de tout premier plan dans la prolongation de la lutte armée. [...] En ce qui concerne la France, M. Ralph Uwechue, alors délégué du Biafra à Paris, parle de "conquête de l'opinion publique" française. Cette action psychologique fut menée, de main de maître, par la société Markpress [basée à Genève]. Les "actions de presse" de cette agence de publicité entre le 2 février 1968 et le 30 juin 1969, groupées dans une "édition abrégée", comprennent, en deux volumes, quelque 500 pages de textes, articles, informations, etc. Grâce à cette propagande, les thèses biafraises tiennent le haut du pavé, tandis que la voix de Lagos restera inaudible et ses arguments inconnus. Plusieurs thèmes seront développés. D'abord, celui du génocide. Pour y couper court, le gouvernement [nigérian] acceptera, dès septembre 1968, l'envoi d'une équipe internationale d'observateurs chargée d'enquêter sur ces accusations. Personne n'attachera pourtant foi à son rapport, concluant, à l'unanimité, que "le terme de génocide est injustifié" ; et pourtant, parmi ses quatre membres, se trouvaient un général canadien, un général suédois, sans compter un colonel polonais et un général anglais. M. Gussing, représentant de M. Thant [secrétaire général de l'ONU] au Nigeria, ne sera pas cru, lui non plus, quand il affirmera n'avoir trouvé aucun cas de génocide "à l'exception peut-être de l'incident d'Ogikwi". Deuxième argument-choc de la propagande biafraise, la famine. [Le mercenaire] Rolf Steiner met en relief l'impact [...] du tapage organisé autour des enfants biafrais : "La stupide sensibilité blanche, écrit-il, ne réagissait en définitive qu'aux malheurs atteignant les jolis petits minois". [La famine] sévit effectivement dans la zone contrôlée par les sécessionnistes. Or, le gouvernement fédéral avait proposé la création d'un couloir terrestre pour ravitailler la zone tenue par le régime biafrais. Le colonel Ojukwu avait rejeté cette solution, car "accepter des secours ayant transité à travers le territoire fédéral équivaudrait à reconnaître qu'ils sont effectivement encerclés et qu'ils ne doivent leur survie qu'à la mansuétude des fédéraux" (Fraternité-Matin du 23/07/68). La famine étant bien devenue un paramètre à contenu politique, le gouvernement fédéral se résigne donc à la création d'un pont aérien diurne. Mais cette suggestion, elle aussi, sera rejetée, car si elle avait été acceptée, il serait devenu clair que les vols nocturnes servaient au seul ravitaillement en armes et munitions. Les autorités fédérales auraient eu les coudées plus franches pour l'entraver. Et pourtant, "les garanties militaires exigées par les Biafrais [avaient] toutes été accordées" par le gouvernement fédéral (Déclaration du Premier ministre canadien Pierre-Elliott Trudeau, 27/11/69). La guerre de religion [de musulmans s'apprêtant à exterminer 14 millions de chrétiens biafrais] constitue le troisième thème de la propagande [...]. Bien entendu, l'opinion publique mondiale ignore que neuf des quinze membres du Conseil exécutif fédéral de Lagos sont chrétiens. [...] Le quatrième argument utilisé sera celui du refus du Nigeria d'une solution négociée [...] face à Ojukwu s'en tenant strictement à la reconnaissance préalable de l'indépendance. L'héroïsme du soldat biafrais constitua le cinquième argument [...]. Et pourtant ces conscrits biafrais sont "pourchassés jusque dans leurs cachettes par les sergents recruteurs une baguette à la main" et "certaines unités biafraises étaient chargées de découvrir et d'exécuter immédiatement les hommes qui tentaient de se soustraire au service dans les forces armées" (AFP, 15/07/69 et 16/01/70). [...] Même les mercenaires sont pleinement réhabilités et retrouvent une virginité toute neuve. [...] Images d'Epinal également en ce qui concerne les pilotes de la "Croix-Rouge française". Le plus prestigieux d'entre eux, le commandant Roger Morançay, est basé à Libreville, au Gabon. [...] Bernard Ullmann, envoyé spécial de l'AFP à Libreville, câblera le 21 janvier 1970 à son agence qu'un chef de bord touchait en plus de son salaire de 3 000 dollars par mois [...], plus de 750 dollars pour chaque atterrissage en territoire ibo. Selon tous les observateurs, durant cette période, la plupart des pilotes faisaient deux allers-retours par soirée. Pour des raisons humanitaires. [...] Une grande campagne de collecte de fonds est lancée avec l'appui de l'O.R.T.F. et du gouvernement français. "Pour galvaniser la générosité des Français en faveur du Biafra, un commentateur a touché 30 000 francs" (L'Express, 17/04/72) ».

 Pour diversifier les sources d'approvisionnement et intensifier les livraisons, les deux piliers africains du soutien au Biafra, les présidents gabonais et ivoirien Bongo et Houphouët-Boigny, organisent "une coopération secrète avec la France, l'Afrique du Sud, le Portugal [encore en pleine guerre coloniale] et la Rhodésie, pour l'envoi de matériel de guerre au Biafra" (Le Nouvel Observateur, 19/01/70). Le commandant Bachman, officier suisse, déclare tranquillement à la Feuille d'Avis de Lausanne "être parti pour le Biafra sous le pavillon de la Croix-Rouge" et y avoir livré des armes. Le pilote suédois Carl-Gustav von Rosen, qui mène des attaques aériennes pour le compte des sécessionnistes, indique au Monde (29/05/69) qu'il dispose de cinq avions Saab "équipés pour le combat, sur une base aérienne militaire proche de Paris".

"Les avions qui transportent des armes [...] atterrissent de nuit sur l'aérodrome d'Uli plus ou moins sous la protection des avions d'aide humanitaire" (AFP, 13/07/69).

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:23

 

 

legionaires-en-train-d-embarquer.jpg

 

 


Source : www.midilibre.com mardi 4 janvier 2011


CONTEXTE

Les militaires seront présents en Afghanistan et en Afrique en 2011 Une fois encore,   les régiments de la 6e Brigade légère blindée, brigade interarmes de la Force d'action terrestre dont l'état-major est basé à Nîmes, seront présents sur les terrains dangereux du monde entier cette année. En effet, de nombreuses opérations extérieures, les fameuses   « Opex » sont au programme.

Pour l'instant, trois régiments de la 6e BLB sont projetés en opérations extérieures du côté du Sénégal (les légionnaires du 2e Régiment étranger d'infanterie de Nîmes et le 1er Régiment étranger génie d'Orange), de Djibouti (1er Régiment de génie de Laudun, 2e REI), de Guyane et de République centrafricaine (2e REI).

Les légionnaires nîmois ont pour mission dans ce pays africain d'apporter un soutien technique et opérationnel dans le cadre de la Force de stabilisation africaine en Centrafrique. D'autres opérations sont programmées notamment en Afrique en 2011. Ainsi, entre février et mai, l'état-major de la brigade, le 2e REI, le 1er REC, le 1er REG et le 3e Rama (Régiment d'artillerie de la marine stationné au camp de Canjuers) doivent être projetés en Côte-d'Ivoire dans le cadre de la force Licorne qui soutient l'Onuci. Il s'agirait d'assurer la relève.

Pour l'heure, aucune information ne filtre du côté de l'état-major à Nîmes du fait du contexte tendu faisant suite aux résultats de l'élection présidentielle ivoirienne.   « La communication passe par Paris », nous indique-t-on.

Autre terrain glissant du monde : l'Afghanistan... Les régiments de la 6e BLB (2e REI, 1er REC, 1er REG, 3e Rama) doivent partir en OMLT (   Opérationnal mentoring and liaison teams) et ainsi constituer entre mars et octobre des équipes de conseillers et instructeurs intégrés dans les unités opérationnelles de l'armée afghane. Les militaires l'accompagnent et conseillent dans toutes ses missions, à l'instruction ou au combat. En opérations, les OMLT mettent en œuvre, au profit des unités afghanes, les appuis aériens et terrestres de la coalition lorsque les conditions le réclament. Enfin, le 3e Rama sera projeté dans la zone afghane de Surobi pour soutenir les forces de sécurité afghanes de juin à novembre. Mission plus que délicate dans cette région du monde en guerre.

  
Y. B.

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 23:19

 

 

Ban Ki moon

 

 

Point de vue  

Le Monde  03.01.11 14h21  •  Mis à jour le 04.01.11  14h11

Pauvre Afrique, hier, on lui imposait ses dictateurs, aujourd'hui, on lui choisit ses "démocrates". Les rappeurs, ces Prévert des nouveaux temps, viennent d'inventer un néologisme qui fait fureur d'un bout à l'autre du continent : la démocrature. Entendez, ce système hybride (le visage de la démocratie, le corps diabolique de la dictature) qui a le don de déchaîner les passions et d'ajouter à la confusion.

Qui a gagné les élections en Côte d'Ivoire, qui les a perdues en Guinée ? Cette question qui a l'air d'embraser l'univers n'a aucun sens dans les faubourgs de Conakry et d'Abidjan où, bon an, mal an, la vie politique n'aura jamais qu'un seul régime, la disette, et une seule loi : "tout ce qui n'est pas obligatoire est interdit", pour reprendre le fameux mot de Léon Campo. Là-bas, on préfère d'expérience les mauvaises élections aux guerres civiles bien réussies. Mieux vaut encore Bokassa et Mobutu que les drames du Liberia ou de la Sierra Leone ! La bête humaine s'habitue à l'enfer du despotisme, certainement pas aux massacres à la rwandaise !

Or, les démons de la violence et de la haine hantent à nouveau la Côte d'Ivoire. Comme en 2000, le pays va se couper en deux, il va brûler comme une paille, plus rien ne peut l'empêcher. La faute à qui ? Au monde entier et d'abord et avant tout à cette fameuse communauté internationale qui n'est jamais mieux dans son rôle que quand elle rallume les incendies qu'elle est censée éteindre.

Formellement, ce "machin" derrière lequel se cachent les grosses griffes des Etats-Unis et de l'Union européenne ne pèse pas plus que le poids d'un arbitre. Son rôle se limite à prévenir les conflits et à proposer une solution négociée lorsque ceux-ci s'avèrent inévitables. Aucune circonstance exceptionnelle ne lui permet de déborder de ce cadre-là. C'est du moins ce que croyaient les néophytes, les sorciers de la diplomatie, eux ne manquant jamais d'arguments pour justifier l'injustifiable.

Disons-le clairement : l'ONU n'a pas à décider qui est élu et qui ne l'est pas à la tête d'un pays (le cas ivoirien compte peu en l'occurrence). Le faisant, elle outrepasse ses droits, ce qui lui arrive de plus en plus. Au point que derrière le langage feutré de ses diplomates, on distingue des bruits de bottes coloniales. A la manière dont Barack Obama, Nicolas Sarkozy ou Ban Ki-moon, traite ce pauvre Laurent Gbagbo, on croit revoir Gosier-d'Oiseau (célèbre personnage du Vieux nègre et la médaille, roman du Camerounais Ferdinand Oyono) transpirer sous son casque en engueulant ses nègres dans une plantation d'Oubangui-Chari.

Nous ne soutenons pas Laurent Gbagbo, nous nous contentons de rappeler un principe. D'ailleurs, le pestiféré d'Abidjan n'a pas besoin de notre soutien : l'arrogance des chancelleries et l'hystérie des médias travaillent pour lui. La diabolisation dont il est l'objet a fini par le rendre sympathique aux yeux de ses pires détracteurs. "A force de jeter une grenouille de plus en plus loin, on finit par la jeter dans une mare", dit un proverbe peul...

Nous ne contestons pas non plus l'élection d'Alassane Ouattara (nous sommes même convaincus que psychologiquement et techniquement, il est mieux outillé que n'importe lequel de ses concurrents pour gouverner). Nous disons simplement que le rôle de la communauté internationale ne revient pas à prendre des positions partisanes et à se répandre en déclarations intempestives encore moins dans une situation aussi explosive que celle de la Côte d'Ivoire. Pourquoi le défi et la menace du canon là où la discrétion, la ruse, la prudence et le tact bref, l'art de la diplomatie, auraient suffi ?

Nous n'allons pas apprendre à des géopoliticiens de métier que la Côte d'Ivoire est la pierre angulaire de la sous-région et que, si elle sombre, elle risque d'entraîner ses voisins, alors que la Guinée tente une périlleuse expérience démocratique et que Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a déjà ses sanctuaires au Burkina Faso et au Mali. La situation paraît d'autant inquiétante qu'il plane sur la région un "non-dit" tribal lourd de menaces pour l'avenir : tout sauf un Dioula au pouvoir à Abidjan ; tout sauf un Peul au pouvoir à Conakry.

La Côte d'Ivoire mérite-t-elle de brûler pour les besoins des statistiques ou pour les beaux yeux de Laurent Gbagbo ou d'Alassane Ouattara ? Non, assurément non !

Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, où est la différence ? Ils forment le trio maléfique qui a ruiné le pays d'Houphouët-Boigny. A Bédié, le poison de l'ivoirité, à Ouattara, celui de la sécession, à Gbagbo celui de la confiscation du pouvoir. Chacun de ces caïds a montré combien il était prêt à sacrifier sa patrie au profit de son pouvoir personnel. De ce point de vue, ils n'ont rien d'exceptionnel.

La quasi-totalité des chefs d'Etat africains sont au pouvoir à la suite d'un putsch sanglant ou d'une élection truquée. Une loi non écrite permet à chacun de tuer, de voler et de tricher pour arriver au pouvoir. La nouveauté, ce sont les "scrupules" avec lesquels les grands de ce monde regardent cela. Congo, Rwanda, Somalie, jusqu'ici ils ont encouragé les trucages électoraux et les putschs et fermé les yeux sur les pires atrocités au gré de leurs intérêts. Et voilà que ces messieurs sont soudain pris d'un excès d'états d'âme !

Eh bien, s'ils sont devenus aussi vertueux qu'ils le prétendent, pourquoi ne vont-ils pas fouiller dans les cuisines électorales du Burkina, de la Tunisie ou de l'Egypte ? Sont-ils sûrs que les dynasties présidentielles du Gabon et du Togo sont sorties de la vérité des urnes ? Se seraient-ils comportés ainsi s'il s'était agi de l'Iran, de la Birmanie ou de la Chine ?

Ce raffut fait autour de Ouattara est tel qu'il en devient suspect. Que veut sauver la communauté internationale, à la fin : la Côte d'Ivoire ou un de ses protégés ? Ouattara et Gbagbo sont les loups-jumeaux de la politique ivoirienne : même teint, même sourire carnassier, même poids électoral (l'un contrôlant la Commission électorale et l'autre la Cour suprême). Il y a cependant entre eux une différence de taille : le carnet d'adresses. Dans le monde mesquin et corrompu qui est le nôtre, plus besoin de formule magique, ce joujou-là suffit à ouvrir les plus secrets des sésames.

Ancien directeur adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Ouattara se trouve au coeur du complexe réseau qui gouverne ce monde alors que, modeste professeur d'histoire, Gbagbo, hormis un bref exil à Paris, n'est jamais sorti de chez lui. Ce petit détail-là explique mieux que tout (les longs couplets sur la démocratie par exemple) pourquoi une simple élection africaine a pris une dimension mondiale. Le village global est bel et bien là : la planète des copains et des coquins ! Et ses lois s'appliquent partout aussi bien en Côte d'Ivoire que dans la Guinée voisine où, Alpha Condé, le président "élu" est un ami des présidents africains et un vieil habitué des ministères parisiens.

"Je ne me vois pas échouer cette élection", affirma le nouveau président guinéen au lendemain du premier tour alors qu'il accusait un retard de près de 25 points sur son concurrent. Il ne croyait pas si bien dire : l'élection fut prolongée de cinq mois, le temps sans doute que le "bon" candidat soit prêt avec à la clé, l'incendie de la Commission nationale électorale indépendante, les vols du fichier informatique, le tout suivi d'un véritable nettoyage ethnique. Il n'y eut aucune enquête et ces sourcilleux jurés de la communauté internationale n'y trouvèrent rien à redire. Comme pour confirmer ce que tout le monde savait déjà : pour être élu en Afrique, pas besoin de mouiller la chemise. Avec un peu de chance et quelques copains bien placés à l'ONU, à la Maison Blanche, à l'Elysée ou au Quai d'Orsay, vous êtes sûr de passer même à 18 %.

Tierno Monénembo, écrivain guinéen, Prix Renaudot 2008 pour "Le Roi de Kahel" (Seuil)

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 00:47

 

 

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Albert BESSE, le ministre des finances de BOZIZE

 

 

 

EXCLUSIF !

 

Malgré une dette de plus de 66 milliards de F CFA Bozizé demande encore un prêt de 5 milliards à la BEAC

Si Bozizé a si peur de parler du bilan de ses plus de sept années de gouvernance aux Centrafricains, c’est qu’il y a bien des raisons à cela. Outre les différents crimes de sang commis par ses différents bras armés sous sa responsabilité directe sur de nombreux citoyens tels que le sergent Sanzé en 2006, Charles Massi en 2009 pour ne citer que ceux-là dont il a ordonné lui-même la liquidation physique, il y a aussi sa politique tribaliste et de division nationale à tous les niveaux de l’appareil de l’Etat, la prédation systématique des ressources du pays et les rackets répétés des opérateurs économiques en particulier dans la filière du diamant.

Une autre caractéristique du régime Bozizé est le fort niveau d’endettement qu’il a contracté et qui pend comme une épée de Damoclès sur la RCA aujourd’hui. Puisqu’on est en train d’aller aux urnes, même si tout indique qu’il s’agira davantage d’une belle mascarade électorale que la CEI de nullissime Binguimalé prépare, si Bozizé était battu et devrait quitter les commandes du pays, il laisserait une ardoise de dette colossale à son successeur.

On apprend au détour de la note ci-dessous pondue par le staff technique du gouvernorat de la BEAC en guise de réponse du Conseil d’Administration de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) tenu le 28 décembre dernier que nous publions en exclusivité, que la RCA traîne non seulement une casserole de plus de soixante milliards de F CFA de dette vis-à-vis de la BEAC qu’elle a un mal fou à rembourser puisqu’il subsiste de nombreux impayés, mais qu’en date du 19 novembre 2010 le tristement célèbre ministre des finances de Bozizé Albert Besse avait adressé à l’institution financière sous-régionale une lettre pour solliciter un concours financier de cinq (5) milliards de F CFA pour de prétendues « actions prioritaires de manière à consolider les acquis des réformes accomplies », motif purement fallacieux et farfelu .

On ne peut que se demander tout de suite à quoi ont bien servi et où sont allés ces soixante et six milliards de F CFA empruntés par le régime Bozizé à la BEAC puisque les Centrafricains n’en n’ont pas vu l’impact ? En novembre 2009 par exemple, le FMI par le biais de la BEAC avait effectué un virement de plus de vingt milliards de F CFA au Trésor centrafricain et cela avait quasiment rendu fou Bozizé. Il avait impunément disposé presque entièrement de cette manne pour acheter des véhicules 4x4 afin de préparer sa campagne électorale. Il y a effectivement lieu de s’interroger si les institutions financières internationales qui ne cessent de dresser des rapports élogieux et de décerner des satisfécits à Bozizé et son piètre ministre des finances Albert Besse, ont conscience des méthodes peu orthodoxes de gestion financière de ce régime.

A en juger par les conditionnalités draconiennes formulées dans le projet de résolution à la fin du document par le staff technique à l’intention du Conseil d’Administration de la BEAC, autant dire que c’est un refus poli qui a été opposé aux autorités centrafricaines en dépit des démarches effectuées par le Gouverneur auprès de presque tous les administrateurs pour rendre possible le décaissement des cinq milliards de F CFA. C’est à de véritables gloutons, un tonneau de Danaïdes qu’on a à faire avec le régime Bozizé.

 

La Rédaction de C.A.P 

 

  ___________________________________________________________________

 

 

BANQUE DES ETATS                                            CONSEIL  D’ADMINISTRATION

                  DE

L’AFRIQUE CENTRALE                                                                       Séance

 

 

ASSISTANCE FINANCIERE A LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

________________________

 

Par courrier du 19 novembre 2010, le Ministre des Finances et du Budget de la République Centrafricaine sollicitait l'Institut d'Emission pour une aide financière d'urgence d'un montant de Cinq milliards (5 000 000 000) de FCFA, afin de permettre à son Etat de disposer de la trésorerie nécessaire pour des actions prioritaires de manière à consolider les acquis des réformes accomplies.

Cette avance exceptionnelle d'urgence est présentée comme une facilité de caisse à court terme, à valoir sur des financements extérieurs à venir dans le cadre des accords de financement sous forme d'appui budgétaire signés entre ce pays et les institutions financières internationales (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement) ainsi que l'Union Européenne, dont les décaissements prévus au cours du deuxième semestre 2010, enregistrent des retards à cause des procédures contraignantes des bailleurs.

La présente note s'articule autour des points suivants :

. la situation de la RCA vis-à-vis de la BEAC ;

. les conditions financières liées à l'avance ;

. les modalités de déblocage et remboursement des fonds.

 

 

I - Situation de la RCA vis-à-vis de la BEAC

Au 3l octobre 2010, l'Etat centrafricain est redevable envers l'Institut d'Emission de 66 561M de FCFA ventilés comme suit :

 

A - Crédit consolidés

. Encours au 3l octobre 2010............................. 43 356 M

. Echéance impayée (intérêt) du 31/03/2010 ..........325 M

. Echéance impayée (intérêts) du 30/06/2010... …. 325 M

. Echéance impayée (intérêts) du 30/09/2010..........326 M

                                                       Sous-total 1 : 44 332 M

 

B - Avances statutaires (Art19 B des Statuts de la BEAC)

. Tirage sur plafond d'avances……………………………………………….18 489 M

. Impayés sur intérêts au 3l/10/2010………………………………...................639 M

                                                                                          Sous-total 2 : 19 128 M

 

Il convient ici de rappeler que le Comité de Politique Monétaire, lors de sa séance du 29 juin 2009, et le Comité Ministériel, au cours de sa session du 2 juillet 2009, en prélude à la mise en place des titres publics à souscription libre, avaient décidé de :

. Geler les plafonds d'avances de la Banque centrale aux Trésors Nationaux aux niveaux constatés au 30 juin 2009 ;

 

. Adopter le principe de la réduction des plafonds d'avances statutaires par cinquième chaque année ;

 

. Proposer au choix de chaque Etat de rembourser les utilisations au-delà du plafond d'avances réajusté, soit en une seule fois, soit par consolidation sur un an maximum, au TIAO et à échéances trimestrielles.

 

En application de ces décisions, corrélées à la mise en place du Marché régional des titres publics, il se dégagera au 1er janvier 2011 un dépassement des utilisations de 3 698 M par rapport au plafond réajusté. A cet effet, un courrier a été adressé au Ministre des Finances et du Budget de la République Centrafricaine, en date du 2 décembre 2010, afin d'indiquer la modalité de remboursement choisie pour l'apurement dudit dépassement.

C - Avances exceptionnelles

. Encours …………………………………………….3 000 M

. Echéances impayées (intérêts) au 3l/10/2010 ... ..........101 M

    Sous-total 3 : 3 101 M

 

II - Conditions financières liées à l'avance

Il convient d'indiquer que le type de concours sollicité par la République Centrafricaine ne rentre pas dans le cadre des interventions traditionnelles de l'Institut d'Emission. Cependant, cette requête pourrait être examinée dans la mesure où elle serait adossée aux différents financements attendus des bailleurs de fonds.

Ce concours exceptionnel, si le Conseil l'autorise, ferait l'objet d'une Convention de prêt entre les deux (2) parties aux conditions suivantes :

Montant : 5 milliards de francs CFA ;

Durée du prêt : remboursement in fine sur une période maximale d'un an dès que les financements seront portés au crédit du compte du Trésor centrafricain dans les livres de la BEAC ;

Taux: TIAO (4%).

Un tableau d'amortissement indicatif joint en annexe retrace les différentes échéances en intérêts à supporter par le Trésor centrafricain au cas où l'apurement s'étalerait sur un (l) an.

III - Modalités de déblocage et de remboursement des fonds

Sur la base des propositions faites par la République Centrafricaine, le remboursement des fonds sollicités sera garanti par des financements extérieurs attendus dont les principaux bailleurs de fonds sont des institutions internationales de premier rang. A cet effet, les virements au profit de la République Centrafricaine seront obligatoirement domiciliés dans les livres de la BEAC. Cette précaution permettra à la BEAC d'extourner automatiquement les écritures comptables, lorsque les paiements seront effectués par les différents bailleurs de fonds.

Si le Conseil d'Administration émet un avis favorable pour le déblocage des fonds, il est demandé à la République Centrafricaine de remplir préalablement les formalités décrites ci-dessous au profit de la BEAC. En conséquence, les administrateurs sont invités à adopter le projet*de résolution suivant :

 

PROJET DE RESOLUTION

 

Le Conseil d'Administration, réuni en sa séance ordinaire du 28 décembre 2010 à Yaoundé :

- Emet un avis favorable pour le concours d'urgence sollicité par la RCA;

- Autorise le Gouverneur à signer avec les Autorités centrafricaines une nouvelle Convention de prêt sous réserve de :

. Produire à la BEAC, les copies des accords de financement conclus par la RCA avec les Institutions Financières, l'Union Européenne et la BAD ;

. Produire les lettres de domiciliation de ces financements dans les livres de la BEAC adressées aux bailleurs de fonds, accompagnées des accusés de réception le cas échéant ;

. Signer en faveur de la BEAC un ordre de virement irrévocable auquel est joint un tableau d’amortissement (remboursement in fine) retraçant les intérêts au cas où le remboursement pour quelque raison que ce soit s’étalerait sur une période maximale d’un an.

Le déblocage pourra se faire après règlement ou consolidation de tous les impayés.

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 00:24

 

 

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Les candidats aux élections                                                 République Centrafricaine

présidentielles de 2011

                                                                                              Unité – Dignité – Travail

 

Emile Gros Raymond NAKOMBO

Jean Jacques DEMAFOUTH

Martin ZIGUELE

Innocent Justin WILITE

 

 

 

DECLARATION DES CANDIDATS AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES DE 2011

 

 

Depuis la mise en place de la Commission Electorale Indépendante (CEI) en octobre 2009, tout ce qui se fait dans cette institution est conçu et orienté, de manière délibérée, en violation du Code Electoral et de l’Accord du 10 août 2010. Cette démarche délibérée a pour seul but de donner au Président François BOZIZE la direction effective du processus électoral, afin de garantir avant le scrutin sa réélection frauduleuse et celle de ses députés.

Le Président de la Commission Electorale Indépendante, Monsieur Joseph BINGUIMALET, publiquement qualifié par le Président BOZIZE lui-même « d'incompétent et de glouton » refuse de convoquer les sessions plénières de la CEI et préfère prendre tout seul toutes les décisions relatives au fonctionnement de cette institution censée fonctionner sur le principe du consensus.

De même, la gestion unipersonnelle et opaque des fonds de la CEI par le Président BINGUIMALET, le non-paiement aux agents locaux de la CEI de leurs indemnités qui a entraîné de ce fait la confiscation par ces derniers dans certaines localités des listes d’électeurs, ainsi que la non diffusion du rapport d’audit administratif et financier de la CEI, sont autant de situations qui concourent dès à présent à la réalisation d’un hold-up électoral en faveur du Président François BOZIZE dont il reçoit directement ses ordres.

Le processus électoral centrafricain tel qu’il se déroule aujourd’hui n’est ni transparent, ni légal ni équitable et nous en voulons pour preuves les éléments irréfutables suivants :

Le minimum que l’on est en droit d’attendre d’une Commission réellement indépendante est qu’elle soit en mesure de planifier ses activités et de réunir en toute liberté les moyens pouvant lui permettre de les mettre en œuvre.

Or, est établi et de manière officielle et régulière, que seul le Président François BOZIZE décide des orientations et des activités de la CEI.  

Pour preuve, en ce qui concerne le dépôt des candidatures aux élections législatives et présidentielle, le Président de la CEI, Monsieur Joseph BINGUIMALET, sur injonction publique du Président François BOZIZE, fut obligé d’en écourter la période prévue consensuellement par l’Accord du 10 août 2010 entre toutes les parties prenantes au processus électoral en présence des représentants de la Communauté internationale et qui devrait courir du 08 novembre au  décembre 2010.Ce fait du prince a eu pour conséquence l’exclusion de fait des candidats de l’opposition démocratique qui ne pouvaient se permettre de s’associer à une violation grossière de cet accord et de la loi. Suite à des fortes pressions nationales et internationales, c’est encore le Président François BOZIZE qui donnera publiquement l’ordre à la CEI, de recevoir pour 24 heures les candidatures rejetées quelques jours plutôt par la CEI.

   Pour démontrer que la CEI ne reçoit des ordres que du Président BOZIZE seul, le Président BINGUIMALET  refuse délibérément de convoquer les réunions plénières de cette institution, au nom de laquelle il prend systématiquement tout seul toutes les initiatives. Les représentants des partis politiques et de la société civile sont généralement surpris d’apprendre à la radio, comme tout le monde, les décisions de la CEI, dont ils sont pourtant membres. Mais en réalité, c’est une stratégie mise en place pour permettre au Président BOZIZE d’être la seule voix qui se fasse entendre à la CEI.

La violation systématique du code électoral

     A ce jour, il est difficile de savoir sur quelle base juridique les élections sont préparées dans notre pays. Toutes les exigences du Code électoral en matière de délais et de fonctionnement sont systématiquement et impunément violées. Lorsque des clarifications ou des remises en conformité du processus par rapport à la loi sont exigées par les parties intéressées, c’est le Président de la République lui-même qui monte au créneau, convoque dans son Palais l’ensemble des partenaires, pour fustiger tous ceux qui osent « critiquer » les orientations qu’il a dictées. Ces mises en scène ont pour principal objectif de briser l’ardeur et la vigilance des partenaires au développement qui appuient financièrement le processus électoral, pour lui permettre de conduire un processus électoral en dehors du code électoral. Aujourd’hui, la liste électorale a été « accouchée » ce 24 décembre 2010 au forceps après le siège militaire de la CEI ordonné par le Président BOZIZE lui-même.

En décrétant unilatéralement et illégalement le refus de l’informatisation des listes électorales, le Président BOZIZE qui exerce directement une pression insupportable sur la CEI, a exigé que les listes soient traitées manuellement. Tout le monde a compris que cela devrait lui permettre ainsi qu’à son parti le KNK dont les responsables de l’Administration sont les principaux animateurs, de reverser dans cette liste les noms d’électeurs supposés favorables au KNK recensés dans les cahiers d’écoliers depuis juin 2009 et dénoncés sans suite en leur temps, afin de faire voter plusieurs fois leurs militants, toutes les possibilités de contrôles informatiques pouvant systématiquement éliminer les doublons étant écartées.

En outre deux types de cartes d’électeurs circulent dans le pays. Dans un premier temps, devant notre surprise de voir des cartes d’électeurs délivrés aux personnes recensées, il nous a été assuré qu’elles sont considérées, compte tenu de l’urgence comme de simples récépissés. Mais aujourd’hui, il : nous est demandé de considérer ces cartes « récépissés » comme des cartes d’électeurs définitives. Comment contrôler et annihiler les fraudes patentes sur les cartes en deux modèles distincts ? Nous apprenons maintenant que les électeurs ne disposant pas de cartes mais inscrits, peuvent voter avec tous types de preuves d’identité. Comment empêcher les votes multiples sans s’être donné les moyens techniques d’empêcher les multiples inscriptions ?

L’article 62 du Code électoral précise que le nombre et la localisation des bureaux de vote doit être publiée dans un délai de 60 jours avant le début de la campagne électorale, or l’arrêté du Ministre en charge des élections date du 31 décembre 2010.

Comment sont désignés les Présidents et les deux assesseurs des bureaux de vote ?Il est aujourd’hui de notoriété publique que le Président de la CEI a envoyé le 16 décembre 2010 à l’intérieur du pays une mission uniquement composée de commissaires de la majorité présidentielle et cette mission partisane a sélectionné avec les structures locales du parti KNK au pouvoir les Présidents et membres de bureaux de vote locaux, en violation de l’article 63 du code électoral et à l’insu de nos représentants dans les comités locaux et à la coordination national de la CEI. En tout état de cause, un arrêté du Ministre en charge de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation devrait nommer les Présidents et les assesseurs des bureaux de vote 45 jours avant le début de la campagne électorale.

L’impossibilité de circuler sur le territoire

    Il existe une autre réalité, c’est celle des barrières routières qui sont une véritable calamité pour les populations et pour les partis politiques opposés au régime du Président François BOZIZE.

  En plus de servir comme check point de racket sur les routes, les barrières tenues par les soldats servent à filtrer les hommes politiques dont les déplacements à l’intérieur du pays deviennent de fait des risques pour leur propre vie.

   Dans ces conditions, comment peut-on oser parler de campagnes électorales, lorsque seuls les hommes du pouvoir ont le droit de circuler, tandis-que les leaders de l’opposition sont systématiquement  empêchés de se déplacer ? Comment dès lors parler de démocratie ?

Les mouvements de rébellions

   Le programme Désarmement-Démobilisation-Réinsertion a été mis en place dans le but de pacifier l’ensemble du territoire national, afin de favoriser la tenue d’élections libres et transparentes. Le gouvernement n’a toujours pas présenté à ce jour le plan de réinsertion des ex-combattants des mouvements de rébellion signataires de l’Accord de Paix de Libreville. De même, il refuse d’ouvrir le dialogue avec les autres mouvements de rébellion, non signataires de cet Accord de Paix. A ce jour la lumière n’a toujours pas été faite les 8 milliards de francs CFA, destinés au Programme du DDR et dont la gestion est directement faite par le Président de la République. Par conséquent tout retard dans le processus est imputé au gouvernement.

  Dans ces conditions, comment les partis politiques peuvent-ils librement se rendre dans les zones occupées et battre correctement campagne ? A moins de vouloir exclure une partie de la population du processus électoral, les élections, pour être valables doivent être organisées sur l’ensemble du territoire national.

                Au regard de tout ce qui précède :

Nous, Emile Gros Raymond NAKOMBO, Jean Jacques DEMAFOUTH, Martin ZIGUELE et Innocent Justin WILITE, candidats à l’élection présidentielle de 2011, considèrerons que pour qu’il y ait des élections libres et transparents, il est absolument urgent que les mesures ci-après soient prises :

Premièrement, pour l’indépendance de la CEI

-          Que la Commission Electorale Indépendante soit présidée par une personnalité centrafricaine neutre, désignée consensuellement par les parties prenantes au processus électoral. Cette solution a permis à la Guinée d’avoir des élections réellement libres et transparentes

-          Que le chronogramme des opérations électorales soit repris sous la direction de la personnalité neutre, nouveau président de la CEI avec la participation de tous les acteurs du processus électoral.

 

Deuxièmement, pour la sécurité des électeurs

 

-          Que les forces de défense et de sécurité de la RCA travaillent de concert avec des éléments de la MICOPAX sur l’ensemble du territoire centrafricain, afin de réduire les actes d’intimidation des électeurs, dont des militaires centrafricains se sont rendus coupables en 2005.

-          Que toutes les barrières routières illégales soient supprimées, afin de permettre à tous les partis politiques de circuler en toute liberté sur l’ensemble du territoire national.

-          Que les élections soient reportées, de manière consensuelle, prenant en compte toutes les considérations précitées.

 

Troisièmement, pour la transparence des opérations de vote

 

-          Qu’il soit prévu le déploiement des observateurs internationaux dans le maximum possible de bureaux de vote sur l’ensemble du territoire national afin d’éviter la fraude.

-          Que le transport des urnes et des procès-verbaux soit assuré par la MICOPAX, afin d’éviter leur substitution en cours de route.

 

Nous, Emile Gros Raymond NAKOMBO, Jean Jacques DEMAFOUTH, Martin ZIGUELE et Innocent Justin WILITE, candidats à l’élection présidentielle de 2011, réaffirmons que la seule prise en compte des mesures correctives proposées ci-dessus, peuvent concourir véritablement à l’organisation d’élections libres et transparentes. Dans le cas contraire, nous déciderons de notre retrait du processus électoral, car ce processus serait soustrait de toutes conditions légales devant en assurer la transparence.

 

 

 

                                                             Fait à Bangui, le 4 janvier  2011

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NDLR : Voilà qui a le mérite de la clarté. On constate hélas qu’il  manque à cette déclaration la signature du candidat indépendant Patassé pour des raisons qu’on ignore. Les candidats à la présidentielle signataires de ce document ont d’autant plus raison qu’à ce jour 4 janvier 2011, et alors que la campagne est censée démarre le 8 janvier prochain, les listes électorales qui conformément aux dispositions du Code électoral devaient être affichées dans tous les bureaux de vote et centre de dépouillement afin de permettre aux électeurs de vérifier si leurs noms y figurent bien n’ont toujours pas quitté Bangui pour les provinces et même à Bangui ne sont pas non plus affichées.

 

Par ailleurs et chose extrêmement grave, l’arrivée comme par hasard il y a quelques jours à Bangui d’un citoyen béninois, technicien informatique et expert en fraude électorale, un certain Félix SESSOU qui avait déjà prêté ses services au PNUD chargé en 2005 du  traitement informatique des résultats des élections. En 2005 en effet, avec la complicité du président de la CEMI de l’époque, Bozizé avait exercé d’énormes pressions sur le représentant résident du PNUD d’alors, le Camerounais anglophone Stan NKWAIN, pour qu’il obtienne de cet expert béninois de manipuler les résultats pour lui faire gagner les élections dès le 1er tour de scrutin. Devant le refus de Stan NKWAIN, Bozizé a dû aller au second tour mais le représentant résident du PNUD a payé son refus par sa déclaration non grata du pays.

 

Ce expert béninois es fraude électorale est déjà à pied d’œuvre actuellement au PNUD à Bangui ce qui accrédite bien l’idée que la machine infernale du hold-up électoral de Bozizé est en route et que le maintien du scrutin coûte que coûte le 23 janvier 2011 signifie que nous allons assister incontestablement à une grossière farce puisque le nom du vainqueur de cette mascarade électorale est déjà bien connu.

 

En outre, plusieurs milliers de fausses cartes d’électeurs destinées à permettre la fraude et les votes multiples ont été écoulées par les dignitaires du KNK depuis longtemps et circulent dans le pays. Elles ont découvertes et même saisies sur plusieurs personnes à Bangui, à Berbérati notamment, ce qui pose de sérieux problèmes quant à transparence et la crédibilité de ces élections.

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 00:14

 

 

vote d'une Africaine

 

 

Le Président François Bozizé maintient la date des élections générales du 23 janvier 2011

Bangui, 3 janv. (ACAP) Le Président de la République, François Bozizé a déclaré que le 23 janvier 2011, vous irez aux urnes, vous choisirez votre Président et vos députés. Nous sommes désormais dans la ligne droite pour ces échéances, à l’occasion du message à la nation du 31 décembre 2010, à Bangui.


« La Commission Electorale Indépendante (CEI) va alors continuer de travailler d’arrache-pied à remplir la mission noble qui est la sienne, car le succès de sa mission dépend de la réussite de ces élections dont la nation souhaite que les résultats réguliers, transparents et crédibles puissent s’imposer », a expliqué le Président François Bozizé.


Pour le Président François Bozizé, la République centrafricaine a connu des crises. Nous en avons trop souffert, nous ne devons pas nous permettre une crise électorale quelconque. C’est un appel au patriotisme à l’intérêt supérieur de la nation.

 
Selon le Président François Bozizé, « préserver la République Centrafricaine, c’est d’abord préserver notre sous -sol contre toute atteinte extérieure ».


« Si la rébellion peut être considérée comme une forme d’expression politique, elle doit se justifier et avoir des objectifs politiques clairs et précis », a relevé le Président François Bozizé.

« Au nom de quelle souffrance ! Au nom de quel peuple doit-on organiser une ou des rébellions aujourd’hui en Centrafrique, si ce n’est qu’une méchanceté dirigée contre la volonté réelle de ce même peuple », a –t-il fait remarquer.


Enfin, le Président de la République a lancé un appel à la Communauté Internationale afin qu’elle soutienne la marche inébranlable de la République Centrafricaine vers la démocratie, cadre l’idéal c’est la recherche permanente pour la paix, la cohésion sociale, l’Unité Nationale, les droits de l’homme et la bonne gouvernance.

 

Centrafrique -Elections 2011 : démarrage de la campagne électorale le 10 janvier

Ai- Rca- Mardi, 04 Janvier 2011 13:58 - "Après les étapes du recensement électoral des dépôts de candidatures et de l'établissement de la liste électorale, une nouvelle étape s'annonce, celle de la campagne électorale (CEI) », a déclaré  le rapporteur général de la Commission Electorale Indépendante (CEI)  Rigobert Vondo dans  un communiqué de presse rendu public le 03 janvier et  signé de son président Joseph Binguimalé.

Ce communiqué rappelle aux candidats et candidates aux élections présidentielles  et législatives les dispositions de l'article 2 du décret N° 10. 224 du 30 juillet 2010 portant convocation du corps électoral suivant lesquelles "la campagne électorale est ouverte   le lundi 10 janvier 2011. Elle est close le vendredi 21 janvier 2011à minuit".

"La CEI engage instamment tous les candidates et candidats à assurer un climat serein et un comportement responsable pendant la campagne électorale" a souligné ce même communiqué avant de demander aux différentes institutions nationales impliquées dans la gestion du  processus électoral en particulier le Haut Conseil de la Communication (HCC) " à assumer pleinement leurs responsabilités".

Et le document de conclure : "La Coordination nationale de la CEI encourage les populations durant cette période à rester véritablement fidèles aux deux premiers mots de la devise centrafricaine que sont l'Unité et Dignité ».

Kabongo, Ai Bangui

 

CEI RCA 2 000 000 de bulletins de vote déjà à Bangui

Radio Ndéké Luka Mardi, 04 Janvier 2011 13:33

Plus de 2 millions de bulletins de vote commandés par la Commission Electorale Indépendante (CEI),  à Doubaï sont arrivés ce mardi 4 janvier 2011, à Bangui à bord d’un vol spécial.

Ce matériel électoral dit sensible arrive un jour après les procès-verbaux stockés pour l’instant dans le magasin du centre FRET à l’aéroport Bangui M’Poko.

Selon Joseph BINGUIMALET,  président de la CEI ces bulletins sont confectionnés tant pour la présidentielle que pour les législatives. Ils seront, précise-t-il, bientôt acheminés sur l’ensemble du territoire centrafricain.

Joseph BINGUIMALET mentionne aussi que tout est fin prêt pour ce scrutin, notamment la liste électorale qui va être affichée dans un bref délai.

Le président de la CEI rassure que  la campagne démarre à la date prévue par le code électoral le 8 janvier, et le 1er tour des élections aura bel et bien lieu le 23 janvier 2011.

Par ailleurs, des cartes d’électeurs ont été remises lundi à de nombreuses femmes au quartier Bangui M’poko par une représentante du parti Kwa Na Kwa (travailliste), du chef de l’Etat François Bozizé, candidat à sa propre succession.

Arrivé sur les faits, Rufin Claude Baro, membre du bureau politique et 1er vice-président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), raconte qu’il a été question d’un lot de cartes que détenait cette femme.

Interrogée, affirme-t-il, cette femme indique qu’elle a reçu consigne de son parti pour cet acte, alors qu’elle se faisait passer pour un bailleur à la recherche des commerçantes en quête de financement. Lequel financement conditionné par le retrait des cartes pour enregistrement en leur siège.

Rufin Claude Baro s’indigne de ce comportement qui frise la fraude et qui risque, d’après lui, de compromettre le bon déroulement du scrutin. Toutefois, conclut ce dernier, son pari est tenu au courant de l’affaire.

Une commerçante confirme qu’elle a remis sa carte à cette femme la veille avant qu’elle ne lui restitue après enregistrement au siège du KNK. Elle s’est dite étonnée de l’acte qui est la première du genre surtout à l’approche des élections.

 

Saint Sylvestre célébrée sur fond de crise à Bria

Radio Ndéké Luka Mardi, 04 Janvier 2011 13:34

La population de Bria (est du pays) a célébré le week-end dernier la Saint Sylvestre sur fond de crise financière et une morosité sans pareille. Ce constat est fait ce mardi 4 janvier 2011, par le correspondant de Radio Ndeke Luka dans cette localité.

Selon ce dernier, l’insécurité et l’inactivité du secteur diamantifère en sont les principales causes. Une situation qui s’explique par la désertion des chantiers du diamant par les artisans miniers et collecteurs. Ils fuient  l’insécurité provoquée par les rebelles de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix.

Il ajoute que l’activité dans la ville est telle que tout tourne au ralenti : inquiétude des paysans, panier de la ménagère durement frappé, hausse du prix accompagnée de mévente.

Par ailleurs, dans leurs exactions ces rebelles ont tué il y a quelques jours, 4 personnes à Ayi-Gbando (une centaine de kilomètres de Bria),  dont un couple dont l’enfant a été évacué à Bria. Le correspondant déclare que parmi les nouvelles recrues figurent des femmes qui sont d’ailleurs dangereuses et impitoyables.

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 00:10

 

 

Bokassa à Hardricourt

 

 

Source : le mardi 4 janvier 2011  Le Temps


Votre rubrique historique reprend ses droits. Alors que l’élection du Président Gbagbo devait clore le chapitre des violences contre la Côte d’Ivoire, la France est restée dans sa logique de déstabilisation permanente d’un régime qu’elle n’arrive pas à contrôler. ‘’Le Saviez-Vous’’ revient en force pour rappeler à ceux qui l’ignorent que les gouvernements français ont toujours organisé des coups d’Etat et des génocides sur le continent noir, lorsque leurs intérêts sont menacés. En voici une énième preuve. Celui qui parle ici à Christine Ockrent, journaliste française et actuelle compagne de Bernard Kouchner, n’est pas n’importe qui. Il s’agit d’Alexandre de Marenches, Directeur des services de renseignement extérieurs français (le Sdece qui est devenu ensuite la Dgse) de 1970 à 1981. Avec lui, suivez comment Jean Bédel Bokassa, en Centrafrique, a été évincé du pouvoir en 1979. Document.

Deux opérations au moins, deux opérations de grande envergure, ont été menées en Afrique sous votre impulsion, par vos Services: Kolwezi et la destitution de Bokassa.
Deux affaires positives, oui, où nous disposions de renseignements précis qui prouvaient, dans les deux cas, les visées libyennes et soviétiques, ce qui justifiait l’intervention de la France. J’aime que vous me questionniez sur ces deux opérations, mais il m’est agréable de savoir que d’autres ne sont connues de personne et je ne les mentionnerai pas...

Sans souci chronologique, parlons d’abord de la Centrafrique: il s’agit de la déposition de Bokassa en 1978 et du coup d’État orchestré par la France, c’est-à-dire par vous ?
On ne prête qu’aux riches! L’opération centrafricaine est une opération qui consistait à débarrasser ce malheureux pays de son « Empereur et à faire en sorte que les Libyens ne prennent pas position au Centre de l’Afrique. La pensée stratégique de Kadhafi était d’occuper le Tchad, puis l’Empire centrafricain situé juste en dessous. De là, il se trouvait dans un lieu stratégique, l’équivalent du plateau de Pratzen en fonction duquel Napoléon avait conçu la manœuvre de la bataille d’Austerlitz (aujourd’hui en Tchécoslovaquie). Une telle victoire eût été exploitée soit en direction du golfe de Guinée, soit vers la Corne de l’Afrique et la mer Rouge en donnant la main à l’Ethiopie communiste, complétant ainsi la mise sous influence d’une grande partie du continent africain.

C’était le maître plan de Kadhafi. La Centrafrique est l’un des pays les plus déshérités du monde. Bokassa s’y était fait «élire»! Il s’était lui-même couronné Empereur, le 4 décembre 1977, dans des conditions qui tiennent de la comédie de boulevard. La France lui prodiguait ses faveurs. C’était assez commode pour les grandes chasses. Bokassa était devenu une sorte de garde-chasse privé de la République française...

J’avais alerté depuis un moment le Président Giscard d’Estaing en le prévenant qu’il s’agissait d’une affaire qui tournait mal. Bokassa ne se conduisait pas bien. Il était devenu un grand alcoolique. On a raconté les histoires les plus invraisemblables sur lui. On a même regardé dans le réfrigérateur du palais présidentiel pour voir s’il contenait de la chair humaine, mais il n’y en avait pas.

L’histoire des diamants a été ridiculement montée en épingle, si j’ose dire. La Centrafrique avait une production de diamants industriels, comme plusieurs pays. Mais, quand on dit «diamants, le grand public pense immédiatement à la reine de Saba ou aux bijoux de la Couronne, à la Tour de Londres, à de somptueux solitaires blanc-bleu, à des brillants... Bokassa avait de petits diamants industriels qui ne valaient rien. Il les posait sur des plaquettes qu’il remettait à ses hôtes de passage. J’en parle d’autant plus facilement que je n’en ai jamais reçu. Mais j’en ai vu. J’ai rencontré des gens qui en avaient reçu.

La vérité, c’est que la chasse aux grands animaux de ce pays peut y être pratiquée dans de bonnes conditions. Pourquoi n’y aurait-il pas au sommet de l’Etat des amateurs de grandes chasses? Je ne suis pas contre l’intendance de menus plaisirs, à condition qu’elle ne se confonde pas avec la raison d’Etat. Chacun a le droit d’aller faire du sport et de se livrer aux activités qu’il choisit. Mais, à partir du moment où l’on s’associe avec des gens qui ne sont pas très dignes, on commence à courir un risque politique. Alors là, je me mêle de l’affaire et je dis : «Attention!» On a négligé cet avertissement. Nous avons appris qu’il se rendait en visite chez son ami le colonel Khadafi. J’ai indiqué que le moment était venu. Ainsi avons-nous organisé le 20 septembre 1979, une opération qui portait le nom de code: « Barracuda » en couverture mais nous l’avions appelé entre nous: « Caban ». Nous n’avons pas tiré un seul coup de feu et nous n’avons tué ou blessé personne à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Les parachutistes français ont maintenu l’ordre et David Dacko a pris le pouvoir. C’était une opération comme on devrait l’enseigner dans les écoles de guerre spéciale. La seule différence entre nous et d’autres, c’est que nous n’avons pas fait un ou deux films à la gloire de cette opération ni trois ou quatre romans pour en vanter les mérites.

Une opération modèle est une opération où on obtient le maximum de résultats avec le minimum de casse.

Dans ce genre d’action, il y a un dossier opérationnel qui a été préparé de longue date, on sait où l’on va. On sait ce qu’il faut faire, mais il faut avoir le consentement du décideur politique. A partir du moment où on l’obtient, il faut conjuguer deux sortes de Renseignement, le Renseignement stratégique qui est un renseignement global, politique, psychologique, et il faut faire aussi ce qu’on appelle le Renseignement avant action, c’est-à-dire du renseignement de détail: qu’est-ce qui va se passer, combien de personnels faut-il.., quels rouages tente-t-on de mettre en place. On a donc cherché, et on a trouvé, un brave homme qui avait une qualité importante pour une démocratie, c’est qu’il était le seul citoyen de ce pays à avoir été élu démocratiquement.
M. David Dacko était réfugié politique en France. Il a donc fallu le joindre et lui dire: « Voulez-vous participer à une opération qui délivrerait votre pays de ce mini-tyran alcoolique, Bokassa, et voulez-vous chercher à amener un peu de démocratie dans votre pays? » Ensuite, il a fallu le persuader de courir un risque physique parce que ce n’était pas un homme tout jeune. Il avait des problèmes de santé. Troisièmement, il a fallu lui dire: « Si on fait quelque chose de ce genre, il faut que vous fassiez une déclaration en arrivant. Nous ne sommes pas des colonialistes en train de récupérer une colonie, mais des gens qui ne veulent pas que l’affaire tourne mal et Qu’éventuellement les Libyens arrivent au centre de l’Afrique.
Notre interlocuteur pose la question qu’on se pose en général dans ces cas-là: « A l’arrivée, de quoi va être composé le comité de réception ? On essaie de le rassurer. Finalement on se met d’accord, il prépare son discours. Enfin, on l’aide un peu à le préparer parce qu’il est très désemparé intellectuellement. On insiste surtout sur le fait que, nous, nous ne voulons rien finalement. En plus, c’est vrai.

Concrètement, vous affectez combien d’hommes à une opération de ce genre ?

Ce sont des opérations chirurgicales où le scalpel est l’instrument principal. Il s’agit donc d’opérations de précision qui ne demandent pas un grand nombre d’hommes: entre cent et cent cinquante personnes environ. Ils sont embarqués sur deux avions du Service.

Une des principales difficultés dans ce genre d’opérations est de penser à l’impensable. Il faut essayer de deviner quels vont être les pannes ou les coups durs qui peuvent survenir.
On décide qu’un certain nombre de gens vont partir et atterrir sur l’aéroport de Bangui. Nos spécialistes connaissent bien la région. Nous avons tous les détails sur le fonctionnement de l’aéroport de Bangui: à quelle heure il ouvre, à quelle heure il ferme, où sont les lumières, qui est dans la tour de contrôle, etc.

Il y a pour protéger le terrain deux autos-mitrailleuses et une compagnie de gardes dont on connaît la tribu. Nous comptons même parmi nos cadres des gens qui parlent la langue. Nous savons d’autre part — ce qui est capital — que les gardes n’ont pas été réglés depuis plusieurs mois. C’est important parce que dans ces pays-là on est très mal payé. On survit à peine. Souvent, les forces locales commettent des exactions un peu comme chez nous le pratiquaient les grandes compagnies du Moyen Age. Il faut bien vivre et, pour vivre, on rançonne souvent la population locale.

Quelqu’un a eu l’idée excellente de dire à la Centrale:

«Attention, la monnaie locale centrafricaine ne vaut rien à cause d’une inflation galopante. Personne n’en veut. Si on apporte des fonds pour payer les cadres et les hommes de la compagnie de gardes, il ne faut pas de l’argent centrafricain.

Nous nous sommes donc munis de francs C.F.A. et de devises des autres pays africains. Le soir de l’opération, on a fait un «atterrissage d’assaut», c’est-à-dire que les avions se sont posés très fort et assez dur sur le terrain de Bangui. La veille, on avait envoyé deux personnes choisies parmi nos aviateurs qui, avec des lampes de poche et sur la piste, ont permis aux avions lourds d’atterrir.

Nous étions probablement les seuls à l’époque, peut-être avec Israel, à disposer de ce genre d’équipe complète, avec des gens de formation et de compétences différentes. Il faut avoir des gens qui se connaissent et qui travaillent ensemble à longueur d’année. Pourquoi? Parce que, si l’on débarque avec un avion lourd à des milliers de kilomètres sur un terrain étranger, ou l’on ignore ce qui va se passer au sol, avoir une aide électronique et les derniers perfectionnements à l’atterrissage, c’est bien; mais, lorsque deux hommes au sol, les camarades des pilotes, qui vivent avec eux, qui se retrouvent au même mess a longueur d’année, s’exercent avec eux, il intervient alors une électronique humaine, qui opère et qui s’appelle la confiance. Elle vaut toutes les techniques du monde.

Cela n’empêche pas les pépins de dernière minute. Voilà qu’on apprend que l’aérodrome allait être de nouveau ouvert pour un avion égyptien qui avait eu des problèmes et qui devait se poser en retard. Patatras! Tout notre plan était à remanier. Cet avion égyptien se trouvait encore dans un pays africain plus au sud. Par une série de hasards et d’adresse et de chance, nous avons réussi en quelques heures à le faire mettre en panne...

J’étais dans mon centre opérationnel, au sous-sol, à Paris, avec toutes les cartes et l’état-major. Nous disposions d’excellents moyens de communication.

Contrairement à certaines opérations menées par des étrangers, j’avais dit à l’officier qui commandait l’opération et qui se trouvait dans le premier avion avec le chef du Service Action, le colonel de M., brillant officier, et qui joua un grand rôle dans la préparation et l’exécution de cette opération impeccable:

« Je n’interviendrai jamais, parce que c’est vous le patron de l’opération. Si vous, vous avez des questions à poser, vous m’interrogez, mais nous, nous n’allons pas vous troubler.» Il a pris ses responsabilités avec beaucoup de compétence.

Nos avions débarquent finalement, guidés par...... les deux hommes au sol.

Ils se posent. Comme l’avion égyptien a manqué son rendez-vous, l’aéroport de Bangui est fermé. Le personnel de l’aéroport est rentré en ville dans ses foyers. Les hommes sont en tenue de combat. Le président de rechange et sa voiture se trouvent dans le deuxième avion.
Les hommes se précipitent vers le bâtiment où se trouvait la compagnie de gardes, par les portes et par les fenêtres, mitraillette en main. Aussitôt, l’officier qui parle la langue tribale tient le discours suivant: « Nous ne sommes pas ici pour reconquérir quoi que ce soit, mais pour permettre à votre pays de se débarrasser d’un tyran et y ramener, si possible, la démocratie. » Je résume. Ensuite, très habilement, le commandant de l’opération fait dire aussi dans la langue tribale:

«Nous savons que vous n’avez pas été payés depuis trois mois. Veuillez constituer une file le long du mur».

Un trésorier-payeur qui s’installe avec une chaise et une table sort d’une cantine les sesterces qui conviennent. Très habilement aussi, on dit aux officiers: «Messieurs les officiers, vous pouvez rester armés. Nous avons confiance en vous, vous savez ce que vous avez a faire», et à la troupe: «Veuillez poser vos armes à tel endroit.» Pas un coup de fusil n’a été tiré. Les cadres de la compagnie de gardes s’offrent à nous emmener en ville pour nous servir de guides. Nous avons occupé quelques points stratégiques, mais dans une petite ville qui est une capitale, les points stratégiques sont assez facilement repérables. C’est le palais du chef de l’Etat, les centraux téléphoniques, la télévision, une caserne ou deux. Dans cette opération exemplaire, il n’y a pas eu un coup de feu de tiré de part et d’autre, pas de mort, pas de blessé. Là-dessus, le bon président Dacko a fait le lendemain sa proclamation et les affaires sont redevenues normales. Nos gens sont repartis au lever du jour, remplacés par des troupes françaises en uniforme et tout à fait officielles, venues du Tchad.

L’ambassade de France était au courant ?

Personne n’était au courant. Au milieu de la nuit, une agence de presse, qui n’a existé que quelques heures, a diffusé une dépêche selon laquelle il se passait des choses bizarres en Centrafrique. Le Quai d’Orsay a téléphoné à l’ambassadeur à Bangui qui, réveillé, a tendu l’oreille aux multiples bruits de la jungle. Il a dit qu’il n’entendait rien de spécial. Tout se passait bien.

Autrement dit, c’est une information issue de vos propres Services qui l’a alerté sur ce qui se passait à Bangui?

Qui a fait une opération d’accompagnement par une certaine désinformation.

Le Quai d’Orsay a dû être ravi d’être ainsi «informé» de votre opération ?

Je n’ai pas pris le pouls du Quai d’Orsay au cours des jours qui ont suivi. Si l’on veut réussir ce genre d’opérations, il ne faut mettre que le minimum de gens au courant. C’est pourquoi j’ai beaucoup insisté à l’époque et je conseille encore à tous les services de disposer d’unités intégrées air/terre/mer. Sinon, si vous êtes obligé de demander des avions aux différents états-majors, vous aurez des centaines de gens informés, et votre opération ratera, bien entendu.
Lorsque nos amis américains ont fait, en avril 1980, la fameuse opération dans le désert d’Iran, à Tabas, nous avons parlé avec ceux qui ont exécuté cette opération et qui étaient des gens de grande qualité. Le colonel Beckwith qui menait le commando destiné à libérer les otages américains recevait des ordres d’une douzaine de personnes en même temps. C’est insupportable! On a vu le résultat.


In Dans le secret des Princes

 

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