Centrafrique : début de la campagne en vue des élections du 23 janvier
BANGUI - (AFP) La campagne électorale en vue des élections présidentielle et législatives du 23 janvier en Centrafrique a débuté lundi, a annoncé le président de la Commission électorale indépendante (CEI) alors qu'affiches et banderoles ont fait leur apparition à Bangui.
"Aujourd'hui, nous avons le plaisir de vous annoncer que la campagne électorale en vue des élections présidentielle et législatives du 23 janvier 2011 s'est ouverte ce lundi et sera close le vendredi 21 janvier à minuit", a indiqué à la presse le président de la CEI Joseph Binguimalé.
"Nous rappelons à tous que la campagne électorale est libre et se fait dans le respect du citoyen, des candidats, des textes légaux et de l'ordre public", a ajouté M. Binguimalé au siège de la CEI à l'Assemblée nationale.
"Nous demandons à tous les candidats de faire montre de respect durant la campagne, d'adopter un comportement empreint de respect et de retenue", a-t-il précisé.
Dans la capitale, des affiches au nom du président François Bozizé "le bâtisseur" et "le rassembleur", candidat à sa succession, ont été apposées a constaté l'AFP.
Les partisans de l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé (2001-2003) ont eux accroché des banderoles avec comme slogan: "Unis, nous vaincrons".
Le premier tour des élections législatives doit se tenir en même temps que le premier tour de la présidentielle. Un éventuel second tour doit se dérouler le 20 mars.
Chacun des 5 candidats à la présidentielle disposera "de 30 minutes d'intervention par jour à la radio et à la télévision nationales jusqu'au 21 janvier", a expliqué à la presse Pierre Sammy Mackfoy, président du Haut-Conseil de la Communication (HCC).
"Les dispositions légales sont claires, nous ne tolérerons pas les dérapages. Le HCC demande aux candidats ou à leurs directeurs de campagne de faire preuve de responsabilité", a averti Sammy Mackfoy.
"Sinon, ils seront purement et simplement retirés d'antenne. Nous avons un service monitoring qui enregistre tout ce qui se dit lors de cette campagne. Les éléments seront conservés pendant 45 jours", a-t-il dit.
La Radio privée Ndéké Luka (de la Fondation suisse Hirondelle) a elle aménagé la grille de ses programmes proposant une série d'émissions (interview, biographie, présentation du programme de chaque candidat) avec le même temps d'antenne pour chacun, a appris l'AFP auprès de la radio.
Les quatre principaux candidats à la présidentielle sont M. Bozizé, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2003 puis élu en 2005, l'ancien président renversé par M. Bozizé, Ange-Félix Patassé (1993-2003), M. Ziguélé, et l'ancien ministre de la Défense et chef de l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD, ex-rébellion qui a intégré les accords de paix) Jean-Jacques Demafouth.
La Centrafrique est engagée depuis 2008 dans un processus de paix réunissant pouvoir, opposition et ex-rebellions pour tenter de mettre fin à des années d'instabilité et d'insécurité.
La tenue d'une présidentielle juste et transparente est l'une des conditions pour pacifier le pays, selon de nombreux observateurs.
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C’est parti pour la campagne électorale !
Radio Ndéké Luka Lundi, 10 Janvier 2011 05:59
La campagne électorale en vue des élections présidentielle et législatives centrafricaines du 23 janvier 2011 a démarré ce lundi 10 janvier 2011 à 0 heure. Elle sera close le 21 janvier prochain à minuit.
En tout cinq candidats sont en lice pour l’élection présidentielle : la candidature de Justin-Innocent Wilité, opérateur économique qui se présentait pour la première fois a été invalidée par la Cour Constitutionnelle à deux jours de l’ouverture de la campagne électorale pour défaut de versement de la caution de 5 millions FCFA exigée par le Code électoral centrafricain.
Selon la Cour Constitutionnelle « il ressort des investigations menées par la Cour, que le chèque de 5 millions FCFA émis par l’entreprise Circuit Plus de M. Wilité pour servir de caution à sa candidature, n’était non seulement pas certifié mais dépourvu de toutes provisions préalables »
Par ailleurs, « nonobstant cette situation litigieuse, M. Wilité s’est présenté au Trésor public pour se faire délivrer une quittance qui lui a permis d’enregistrer la candidature auprès de la Commission électorale indépendante ».
Saisie à la fin novembre d’une requête de la CEI, la Cour Constitutionnelle s’est dite jeudi dernier compétente et a ainsi déclaré recevable la requête de la Commission électorale indépendante (CEI) à l’origine de l’audience de cette juridiction du jeudi 6 décembre 2011 sur le cas Wilité ; elle a, en conséquence, décidé de l’invalidation de la candidature de ce dernier.
Cela dit, le président sortant François Bozizé Yangouvonda, candidat du KNK (Kwa na kwa = le travail, rien que le travail) qui se représente pour un second mandat de cinq ans, aura comme adversaires :
1-son prédécesseur Ange-Félix Patassé 75 ans qu’il a renversé par un Coup d’Etat le 15 mars 2003 ; et qui a dirigé la Centrafrique de 1993 à 2003. Celui-ci est candidat indépendant.
2-l’ex Premier ministre Martin Ziguélé 54 ans ; candidat du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) ; première- formation de l’opposition centrafricaine, et la principale de l’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN), importante coalition de l’opposition centrafricaine. Le MLPC fait également partie du Collectif des Forces du Changement (CFC), groupement politique composé de l’UFVN ; des partis politiques d’opposition non membres de l’UFVN, appelés « les Autres Partis » et les politico-militaires.
Arrivé deuxième à la présidentielle de 2005, lors de sa première participation à une présidentielle centrafricaine, Martin Ziguélé qui apparaît comme le principal challenger avait contraint François Bozizé à un second tour remporté par celui-ci.
3-Jean-Jacques Demafouth, 51 ans, ancien ministre de la Défense de Ange-Félix Patassé ; est le président de l’ex-rébellion de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) basée dans le nord et le nord-ouest ; et président de la Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP) ; membre du Collectif des Forces du Changement. Il participe pour la seconde fois à la présidentielle après celle de 2005 (au cours de laquelle il n’a pu battre campagne empêché par une affaire pendante devant la justice et le menaçant d’arrestation).
4-Emile Gros Raymond Nakombo 52 ans, économiste candidat du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) du défunt président André Kolingba mort en février 2010 lequel dirigea la Centrafrique de 1981 à 1993. Emile Nakombo élu deux fois à l’Assemblée Nationale, participe pour la première fois à la présidentielle.
Les cinq candidats ont cosigné un Code de Bonne Conduite par lequel ils s’engagent à respecter scrupuleusement la Constitution et les textes légaux. Ils s’engagent aussi à se respecter mutuellement, à adopter un bon comportement avant, pendant et après les élections, et à respecter le verdict des urnes après épuisement des voies légales de recours.
Ce Code de Bonne Conduite adopté lors des élections groupées de 2005 a été révisé et actualisé sous l’égide du Bureau intégré des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA) et l’OIF.
La Campagne électorale, timide en province
Radio Ndéké Luka Lundi, 10 Janvier 2011 13:18
Les villes des provinces de Centrafrique sont marquées ce lundi 10 janvier 2011 par un timide démarrage de la campagne électorale qui s’achève dans 2 semaines.
A Obo dans l’extrême sud-est, on assiste à un changement brusque de ton, car à plus de 2 jours de cette ouverture, « rien de sérieux ne semble être approché » avait indiqué le correspondant de Radio Ndeke Luka dans cette ville. Malgré l’absence des leaders des partis politiques et même des postulants à la députation, les partisans ont eux-mêmes donné le ton. Plusieurs manifestations sont prévues dans la journée avec le passage des représentants des candidats dans le quartier des personnes déplacées internes de la ville.
Par contre à Bossangoa dans le nord, « la première journée de cette campagne n’est pas animée » a indiqué le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville. A l’exception, dit-il, du siège du Parti social démocrate (PSD) qui est animée. Les membres de la Commission électorale indépendante (CEI) se mobilisent mais attendent toujours le versement de leurs reliquats d’indemnité. Aucun meeting ni caravane n’est prévu pour la journée. Les candidats aux législatives ne sont toujours pas arrivés dans la ville. Ils sont encore à Bangui.
Dans la Basse Kotto au sud, les délégués et les directeurs de campagne des candidats sont à pied d’œuvre à Alindao, a indiqué le correspondant de RNL à Mobaye. En revanche à Mobaye, « la campagne électorale n’est pas visible » a précisé le correspondant. Les membres de la CEI revendiquent toujours le versement des reliquats de leurs indemnités qui s’élève à 9 mois.
A l’ouest dans la Nana Mambéré, « cette campagne a pris sa 1ère ligne droite timidement dans la fraîcheur de vent de Maïgaro », révèle le correspondant de Radio Ndeke Luka à Bouar. « Les partisans des différents partis politiques se réservent pour l’instant d’ouvrir le bal faute d’absence des candidats » a-t-il ajouté. Seulement, on peut assister au spectacle offert par les taximen qui à bord des motos brandissent des drapeaux à l’effigie des candidats en lice.
La population de Ndélé dans le Bamingui Bangoran au nord a été réveillée tôt le matin par quelques partisans des partis qui parcourent la ville avec des cris. Plusieurs manifestations socioculturelles sont prévues pour l’après midi, mais « une faible participation de la population dans les activités a cependant été observé », a constaté le correspondant de RNL dans la ville.
La campagne électorale, ambiance morose à Bangui
Radio Ndéké Luka Lundi, 10 Janvier 2011 13:17
La campagne électorale en vue des élections groupées du 23 janvier 2011 lancée ce lundi 10 janvier 2011, semble encore assez timide à Bangui la capitale centrafricaine.
Une campagne marquée par quelques conférences de presse et meetings tenus par certains candidats à la présidentielle. C’est le cas du candidat du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), Martin ZIGUELE. Il promet au cours d’une conférence de presse, de travailler sur trois points notamment, la garantie de la sécurité, la relance de l’économie et création de l’emploi, la restauration des services publics de base dont l’accès à l’éducation et l’eau potable.
Dans ce même exercice, Jean Jacques Démafouth du Parti Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), a d’abord éclairé son assistance sur le mémorandum de l’opposition concernant le report des élections. Selon lui, la circulation des cartes d’électeurs parallèles, le non payement des indemnités des commissaires, le manque de formation et le parachutage des présidents des bureaux de vote ont constitué les points de revendication de l’opposition.
Pour sa part, le candidat à la présidentielle du parti travailliste Kwa Na Kwa, le président sortant François Bozizé, a tenu son premier meeting au Complexe sportif Barthélémy Boganda avec les Conseils et cellules de son parti.
Mais à la mi-journée, le stade était rempli seulement à moitié pour une manifestation prévue pour 8H30. Tous les conseils, fédérations et cellules du KNK des huit arrondissements de Bangui et de Bimbo se sont présentés dans la couleur Orange, couleur de leur parti. Un responsable du parti a confié à Radio Ndeke Luka que le retard est dû au fait que quelques caravanes du KNK qui sillonnaient la ville de Bangui n’étaient pas encore arrivées.
Il faut dire que tout se passe comme SI les états-majors des Partis politiques ne sont qu’en phase préparatoire. N’étaient-ils pas prêts ? Difficile de répondre à cette question.
Sur les principales avenues et certains endroits de la ville, un seul décor s’offre à au public : le jaune orange, couleur des banderoles du KNK, le parti au pouvoir.
Pour le reste, c’est le train de vie traditionnel des Banguissois : des élèves qui vont ou rentrent de l’école, des commerçants ambulants qui vaquent à leurs activités quotidiennes, des fonctionnaires qui vont ou rentrent de travail.