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Dès le mardi 25
janvier 2011, c’est-à-dire deux jours seulement après la tenue du scrutin, le Collectif des Forces du Changement , en présence des trois candidats Emile Gros Raymond NAKOMBO du
Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), Jean Jacques DEMAFOUTH de la Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), et Martin ZIGUELE du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC),
a tenu une conférence de presse commune au siège du RDC, afin de dénoncer les conditions scandaleuses dans lesquelles s’est déroulé ce scrutin du 23 janvier 2011. Au cours de celle-ci, les trois candidats ont unanimement rejeté d’avance les résultats qui en
sortiraient.
Le jeudi 27 janvier 2011, ce sera autour du Candidat Indépendant Ange Félix PATASSE
d’adopter la même position que les trois précédents candidats.
Le vendredi 4 février 2011, les trois candidats Ange Félix PATASSE, Emile Gros Raymond NAKOMBO et Martin
ZIGUELE ici présents ont réaffirmé au cours d’une conférence de presse tenue ici même leur rejet catégorique des prétendus résultats proclamés par la CEI dans une opacité totale et transmis à la Cour Constitutionnelle.
Comme vous le savez tous, lors du scrutin du 23 janvier, nos représentants ont été
interdits d’accès ou chassés de la plus grande partie des bureaux de vote dans tout le pays. Là où ils ont pu nous représenter, les procès- verbaux leur ont été dans la plupart des cas, purement
et simplement refusés. D’ailleurs, le vendredi 29 janvier 2011, le pasteur Binguimalé demandait par un communiqué de presse diffusé sur la radio nationale aux Présidents des bureaux
de vote de ne pas remettre les PV à nos représentants et de les lui envoyer en exclusivité, sous peine de poursuite judiciaire à leur encontre.
Par conséquent, il était matériellement impossible aux candidats que nous sommes,
relégués au rang de spectateurs d’un mauvais film de série B dont le pouvoir tire les fils en coulisse, de savoir d’où venaient les résultats proclamés par la CEI, et ce qu’ils représentaient en
terme de nombre de bureaux de vote.
Nous avons cependant relevé pour nous interroger, que si tous les observateurs tant
étrangers que nationaux ont été unanimes à reconnaître la forte mobilisation des centrafricains ce 23 janvier, les alchimistes de Binguimalé ont néanmoins estimé que le taux de participation
n’était que de 54%.
Si la mobilisation était forte, le taux de participation doit être supérieur à 54 % ou bien nous ne parlons pas
la même langue, car 54% est un taux moyen entre 0 et 100%. L’énigme, le pot aux roses, soigneusement caché aux centrafricains a été révélé samedi 5 février par une radio internationale qui
disait tenir ses informations d’une « source gouvernementale » et tous les Centrafricains l’ont entendu de leurs oreilles hier soir.
Il s’agit de la non prise en compte des suffrages exprimés dans 1262 bureaux de
vote sur un total de 4618, soit un taux de 27, 32 %, dans les résultats annoncés par la Commission Electorale dite Indépendante donnant Bozizé vainqueur au premier
tour.
Il en découle que les suffrages ainsi inexplicablement omis se situent entre
400 000 et 500 000 voix sur 1 825 735 inscrits, soit une fourchette de 22 à 27 % de l’électorat !
Voilà le pot aux roses. En guise de réponse, Binguimalé, encore lui, répond dans
une conférence de presse ce dimanche 6 février 2011 pour dire que ces 1262 bureaux de vote concernent les législatives et non pas les présidentielles. Certainement Binguimalé a confondu
« 1262 urnes » à « 1262 bureaux de vote ». Nous lui rappelons que les élections étant groupées, il s’agit de la non prise en compte dans les résultats proclamés, des
suffrages exprimés dans 1262 bureaux de vote et non simplement de la disparition de 1262 urnes.
Binguimalé a continué son laïus et déclaré sans rire que les 1262 bureaux de
vote sont ceux de l’Est du pays où le vote n’a pas eu lieu. Soit ! Mais regardons les propres statistiques publiés par la CEI avant les élections :
N°
|
Préfectures
|
Total de bureaux de vote
|
01
|
Bamingui Bangoran
|
40
|
02
|
Basse Kotto
|
406
|
03
|
Haute Kotto
|
118
|
04
|
Haut Mbomou
|
38
|
05
|
Kémo
|
152
|
06
|
Lobaye
|
312
|
07
|
Mambéré Kadéi
|
425
|
08
|
Mbomou
|
211
|
09
|
Nana Gribizi
|
152
|
10
|
Nana Mambere
|
284
|
11
|
Ombélla Mpoko
|
445
|
12
|
Ouham
|
457
|
13
|
Ouham Pendé
|
479
|
14
|
Ouaka
|
388
|
15
|
Sangha Mbaéré
|
133
|
16
|
Vakaga
|
60
|
17
|
Bangui
|
496
|
18
|
Extérieur
|
22
|
|
TOTAL
|
4618 bureaux de vote
|
Binguimalé a affirmé que le vote n’aurait pas eu lieu dans l’Est et cité Bangassou
et d’autres villes. En supposant que ce qu’il dit est vrai, et en ajoutant au Sud-est qui comprend tout le Mbomou et le Haut-Mbomou, le Nord –Est qui comprend la Vakaga (où le vote a bien
eu lieu) et le Bamingui Bangoran (où le vote a également eu lieu dans une grande partie de la sous –préfecture de Ndélé), nous arrivons aux résultats suivants :
Mbomou dans sa
totalité : 211 bureaux de vote
Haut- Mbomou dans sa totalité : 38 bureaux de
vote
Total Sud-
Est : 249 bureaux de vote (nombre inférieur à 1262)
En plus :
Vakaga : 60 bureaux de
vote
Haute –
Kotto :
118 bureaux de vote
Total Nord-Est :
178 bureaux de vote (nombre inférieur à 1262)
Total général Est : 427 bureaux de vote (nombre
inférieur à 1262)
Le dilatoire et le mensonge ne passeront pas.
Nous exigeons des explications claires car nul ne nous fera croire qu’il s’agit de
bureaux de vote de zone de rébellion, puisque tant le gouvernement que les observateurs nationaux et internationaux, ont unanimement affirmé que le vote s’est déroulé dans la paix et la
sécurité , c’est-à-dire sans incident partout en RCA.
Dans quelle partie du pays 1262 bureaux de vote ont été rendus inaccessibles par
l’insécurité sans que nous le sachions et que personne n’en a fait état jusqu’ici ?
Nous exigeons des explications claires car nul ne nous fera croire qu’il s’agit de
bureaux de vote où les PV sont illisibles ou inutilisables car à notre connaissance les Présidents de bureaux vote sont lettrés et ont été formés pour ce travail.
Pourquoi la CEI n’a jamais évoqué ce problème qui concerne quand même 27 % des
électeurs inscrits, jusqu’à ce que le lièvre soit soulevé par cette radio internationale ?
Nous avons décidé de porter plainte contre Monsieur Joseph Binguimalé, Président de
la Commission Electorale, devant le tribunal correctionnel pour fraude électorale.
Nous interpellons la communauté internationale, et plus précisément les pays et
organisations faisant partie du Comité de pilotage du processus électoral aux côtés de la Commission Electorale Indépendante (CEI), afin qu’elle assume jusqu’au bout ses responsabilités devant la
dérive totale de ce processus électoral dont la finalité est la stabilisation de notre pays mais qui visiblement sombre dans le ridicule.
Nous exigeons plus que jamais l’annulation de ces élections qui ne
ressemblent plus à rien de sérieux et font de notre pays la risée du monde entier.
Enfin nous demandons à la Cour constitutionnelle de prendre vraiment ses
responsabilités devant notre peuple et devant la nation en disant le droit et rien que le droit.