BANGUI (AFP) - 27.03.2011 10:50 - L'opposant centrafricain Martin
Ziguélé, ex-candidat à la présidentielle du 23 janvier remportée au premier tour par François Bozizé, a jugé dimanche que l'appel
au boycott de l'opposition "a été suivi" pour le second tour des élections
législatives.
"Nous avons appelé nos
militants à boycotter ces élections, à ne pas aller voter et à rester chez eux. L'appel de l'opposition a été suivi parce que nous constatons qu'il y a peu d'engouement des électeurs. Dans la
plupart des centres de vote, les électeurs se font rares", a déclaré Martin Ziguélé, arrivé troisième à la présidentielle
avec 6,80% des voix selon les résultats contestés par l'opposition.
"Nous savons que le pouvoir est
toujours capable de manipulation, pour nous donner des taux souvent contraires aux réalités", a-t-il dit.
Dans la plupart des bureaux de vote des quatre arrondissements de Bangui où l'on vote pour le second tour, les
électeurs se rendaient dimanche matin devant les urnes au comptes-gouttes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les longues files d'attente constatées lors du premier tour des législatives qui se déroulaient en même temps que
l'élection présidentielle étaient inexistantes dimanche.
Ancien Premier ministre (2001-2003), Martin Ziguélé est
président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) et membre du Front pour l'annulation et la reprise des élections (Fare-2011) qui a été créé le 4 mars. Le Fare regroupe trois
des quatre candidats malheureux à l'élection présidentielle dont l'ex-président Ange-Félix Patassé, arrivé deuxième avec 21,41% des voix
derrière François Bozizé (64,37%).
L'opposition ne reconnaît ni les résultats de la présidentielle ni ceux du premier tour des législatives dont elle
boycotte ce second tour.
© 2011 AFP
Législatives : fin de campagne explosive à Bozoum
26 mars 2011 par Fridolin Ngoulou www.journal-des-elections.net
Les candidats au second tour des législatives
dans la circonscription de Bozoum (Nord-ouest) ont achevé, vendredi, la campagne électorale à couteaux tirés.
Munis d’armes blanches, des partisans d’Ambroise Zawa, actuel
ministre de l’Education nationale et candidat du Mouvement pour la démocratie et le développement (MDD, majorité présidentielle), ont empêché la tenue d’un meeting de Corneille Sérékoïssé, candidat du Kwa Na Kwa (KNK, parti du président François
Bozizé).
Depuis 1993, date des premières élections pluralistes après la restauration du multipartisme en 1991, la
circonscription de Bozoum, chef-lieu de la préfecture de l’Ouham-Pendé, était jusqu’ici représentée à l’Assemblée nationale par un député du Mouvement de libération du peuple centrafricain
(MLPC, ancien parti au pouvoir).
Législatives en Centrafrique: début des opérations de vote
Bangui 27/03/2011 à 09:47(AFP) - Les Centrafricains ont commencé à voter dimanche matin pour le second tour des élections
législatives dont le parti du président François Bozizé devrait sortir large vainqueur dans la mesure où l'opposition boycotte le
scrutin.
A Bangui les opérations de vote qui devaient débuter à 6H00 (5H00 GMT) ont connu du retard de l'ordre d'une heure ou plus, a
constaté un journaliste de l'AFP, retard admis par la Commission électorale indépendante.
"Le retard est dû à l'installation du
matériel lourd, notamment les urnes et les isoloirs qui ont été acheminées ce matin par la Commission électorale", a expliqué Eric
Grengbo, qui préside le bureau de vote numéro 3C installé à l'école de garçons St Paul de Bangui.
3.800 bureaux de votes sont ouverts dimanche pour que les Centrafricains choisissent les 69 députés (sur 105) qui n'ont pas
été élus dès le premier tour.
Le Kwa Na Kwa (KNK, le travail rien que le travail), le parti du président François Bozizé réélu le 23 janvier au premier tour des élections groupées (présidentielle et législatives) a d'ores et déjà obtenu 26 sièges, alors
qu'un seul siège a été attribué à un parti de l'opposition, les autres élus étant proches de la majorité présidentielle.
L'opposition ne reconnaît ni les résultats de la présidentielle ni ceux du premier tour des législatives du 23 janvier dont
elle boycotte ce second tour, qui devrait déboucher sur une large majorité pour le KNK.
La Centrafrique vote pour des législatives boycottées par
l'opposition
BANGUI- 27.03.2011 12:22 (AFP) - Les
Centrafricains votaient dimanche pour élire leurs députés au second tour d'élections législatives dont l'issue laisse peu de doute, l'opposition boycottant le scrutin.
3.800 bureaux de vote sont ouverts pour permettre d'élire 69 des 105 députés. 35 sièges ont été pourvus au premier
tour, le 23 janvier, dont 26 pour le seul parti Kwa Na Kwa (KNK, le travail rien que le travail) du président François Bozizé.
Ce dernier, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2003, élu en 2005, a été réélu dès ce premier tour qui regroupait
présidentielle et législatives avec 64,37% des voix.
Huit sièges ont été obtenus par des indépendants, dont cinq sont proches de M. Bozizé, et un seul par l'opposition.
Par ailleurs, une circonscription revote à Birao (nord) et les résultats d'une autre à Boganda (sud), où les bulletins
ont été dépouillés tardivement, ne sont pas connus.
Les opérations de vote qui devaient débuter à 06H00 (05H00 GMT), ont commencé avec du retard à Bangui. Elles devaient se terminer à 16H00 mais le retard accumulé est reporté sur l'heure de
fermeture des bureaux.
"Je suis venu voter parce que
c'est un droit et tout citoyen doit pouvoir faire valoir ce droit, c'est de l'intérêt des citoyens de choisir leurs représentants à l'Assemblée nationale, ce sont ces représentants qui vont
voter de bonnes lois pour le bien-être des citoyens", a déclaré Freddy Mouakaouada, un électeur à l'école St Paul à Bangui.
"Si les citoyens ne votent pas,
ils doivent s'attendre à ce que leurs droits ne soient pas défendus et tant pis pour eux", a-t-il ajouté.
Dans la capitale dimanche matin, les électeurs se rendaient au compte-gouttes aux urnes et l'affluence était moins
importante que lors du premier tour, a constaté un journaliste de l'AFP dans les bureaux visités.
"Nous avons appelé nos
militants à boycotter ces élections, à ne pas aller voter et à rester chez eux. L'appel de l'opposition a été suivi parce que nous constatons qu'il y a peu d'engouement des électeurs. Dans la
plupart des centres de vote, les électeurs se font rares", s'est félicité auprès de l'AFP l'opposant Martin Ziguélé arrivé
troisième de l'élection présidentielle (6,80%).
L'ancien Premier ministre Ziguélé (2001-2003) est membre de la
plate-forme de l'opposition, le Front pour l'annulation et la reprise des élections (Fare-2011) qui regroupe trois des quatre candidats malheureux à la présidentielle.
Le Fare a appelé au boycott du scrutin de dimanche et refuse de reconnaître les résultats des élections de janvier,
accusant le pouvoir de fraude.
Dans une lettre publiée jeudi, le Fare juge que le second tour des législatives organisé par "le régime dictatorial du général François Bozizé (...) n'est autre chose que la recherche effrénée de la confirmation
d'un Parlement monocolore, digne d'un régime à parti unique".
M. Ziguélé avait estimé que "l'objectif de Bozizé
est d'obtenir une majorité absolue avec des gens de sa famille pour faire sauter le verrou constitutionnel des deux mandats (du président). Il a besoin d'une majorité des deux
tiers".
L'opposition "a participé au
premier tour, tout le monde le sait, mais devant la déroute infligée par le peuple qui s'est prononcé en majorité pour les candidats KNK, l'opposition a choisi la forfaiture",
avait estimé de son côté Fidèle Ngouandjika, directeur de campagne de François
Bozizé.
Les résultats devraient être connus dans les huit jours et la Cour constitutionnelle a quinze jours pour les valider
ou non.
© 2011 AFP
NDLR : Ce second tour des législatives est un véritable fiasco non seulement Bangui mais aussi en
province. Le mot d'ordre de boycott lancé par l'opposition regroupée dans le FARE est largement suivi en dépit de son meeting interdit par le régime en place à
son grand dam. Selon nos informations, le pouvoir a mobilisé les forces de l'ordre pour contraindre les commerçants tant du Km 5 à Bangui que dans certaines villes de
larrière-pays, de fermer leurs boutiques afin que les gens puissent aller voter mais rien n'y a fait. Les forces de l'ordre ont même poussé l'intimidation jusqu'à confisquer les
pièces d'identités de ces commerçants pour leur faire du chantage. C'est tout simplement inadmissible et cela traduit le profond désarroi du régime quant à ce second tour des
législatives qui est vraiment sans grand enjeu ni quelconque intérêt et pour quasiment personne. Plusieurs candidats de certains partis alliés du KNK dans la majorité présidentielle
comme le PSD de Dérant Enoch Lakoué ont aussi rnoncé à y particper consacrant et entérinant ainsi l'échec cuisant du processus électoral centrafricain confisqué et détourné par
Bozizé à son seul profit et celui de son KNK.
Toujours selon nos informations, l'ex-président burundais Pierre Buyoya est effectivement arrivé à Bangui
dans le cadre d'une mission de l'OIF pour rechercher une solution de sortie de la crise postélectorale. Celui-ci a même déjà eu une première série d'entretiens d'abord avec Bozizé qui
selon nos sources ayant requis l'anonymat, a dû s'expliquer sur les entraves faites par ses services à la liberté de circulation des leaders de l'opposition, notamment les cas de Me Nicolas
Tiangaye arbitrairement empêché il y a peine trois jours de se rendre à N'Djaména pour des raisons professionnelles et celui de l'ex-président Patassé à qui le pouvoir
a délibérément refusé d'accorder l'autorisation de survol à l'avion que le président équato-guinéen allait dépêcher à Bangui pour son évacuation médicale. Bozizé continue d'afficher son mépris
souverain pour ses adversaires de l'opposition qu'il dit ne "rien représenter" et qu'il a aussi traités de "prostitués" dans une récente interview accordée à la Voix de l'Amérique
mais dont il a en réalité et paradoxalement une peur bleue.
Ceux-ci qui continuent de clamer et d'exiger l'annulation pure et simple des deux scrutins, législatif et
présidentiel du 23 janvier dernier, viennent d'ailleurs d'être confortés dans leur revendication par un rapport explosif de l'Union Européenne sur lesdites élections, rapport dans lequel
les auteurs et experts dénoncent pêle-mêle le rôle négatif de la garde présidentielle lors des opérations de vote et les graves anomalies et irrégularités dont l'ampleur ne permet pas à
l'institution européenne, qui a au demeurant refusé de prendre part à la pseudo investiture de Bozizé le 15 mars dernier, de crédibiliser ces élections groupées "sujettes à caution", toujours
selon le rapport.