Le financement des partis en Afrique et la Côte
d’Ivoire au menu
Source : Sudonline 4 mai 2011
Le colloque international organisé par l’Observatoire panafricain de la démocratie
(Opad) à l’occasion du 20è anniversaire de sa création à Lomé, Hôtel EDA-OBA, du 26 au 30 avril 2011 sous le thème : « La Déclaration de Lomé, 20 ans après : Démocratie et Renaissance Africaine », a vécu. Il a été sanctionné à l’issue de discussions élevées et
de débats de haut niveau, selon plusieurs participants, d’une Recommandation relative au financement public des partis politiques en Afrique et d’une résolution du colloque sur la Côte d’ivoire
et la Guinée Conakry entre autres actes importants.
Les rideaux sont tombés sur le colloque de l’Observatoire panafricain de la démocratie
(Opad) à Lomé au Togo du 26 au 30 avril dernier, organisé de mains de maître par son Président, Djovi Gally qui, avec tous les membres du
Conseil exécutif de l’Observatoire, ont gratifié les participants d’une chaleureuse et touchante attention. Ils ont réussi le tour de maître de réunir des intelligences vives et des sommités
qu’on retrouve très rarement ensemble dans de telles rencontres.
Sous le haut patronage des chefs d’Etat, Me Abdoulaye Wade du Sénégal, Faure
Gnassingbé du Togo et Amadou Toumani Touré du Mali, le rendez-vous de la « démocratie » au Togo qui célébrait en l’occasion, le
20ème anniversaire de l’Opad s’est structurée autour du thème central : « Déclaration de Lomé, 20 ans après
: Démocratie et renaissance africaine ».
Pendant quatre jours, les participants venus des quatre coins du continent et de la diaspora, ainsi que leurs invités qui ont assisté par la même occasion le 27 avril dernier aux festivités du
51ème anniversaire de l’Indépendance du Togo ont disserté sur plusieurs thèmes, notamment pour la première séance plénière, sur « la portée institutionnelle de la Déclaration de Lomé », thème introduit par le Pr. Jean du Bois de
Gaudusson, président honoraire de l’université de Bordeaux IV. « Démocratie et stratégies de
développement de l’Afrique », par le Pr. David Assiba, Johnson, université de Paris-Créteil. Dans la seconde séance intitulée
: « Démocratie, processus électoraux et alternance politique en Afrique », présidée par Mme
Christine Desouches, Maître de conférence à l’université de Paris I, membre du
conseil exécutif de l’Opad, plusieurs déclinaisons ont été faites, notamment « Médias et culture démocratique », thème introduit par Babacar
Touré, président du Groupe de presse sénégalais, Sudcommunication. « Société civile, manifestations
de rue et démocratie », introduit par le Pr. Ahmed Ould Bouboutt, tandis que la militante sénégalaise de Gauche, Mme
Marie Angélique Savané, emmenait pour l’assistance d’universitaires, de chercheurs, d’hommes et de femmes politiques, des médias, de membres
de la société civile africaine, des militants de la démocratie bref des participants, le débat sur « culture démocratique et promotion de la femme ».
Elle a rappelé par devoir de mémoire certainement à une assistance captivée, l’antériorité de son combat pour l’émancipation des Femmes dans son pays, le Sénégal et à travers tout le
continent. La militante d’And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) de Landing Savané, a plaidé pour la
consolidation des acquis et pour la conquête de nouveaux espaces pour les femmes. Son compatriote sénégalais, défenseur des Droits de l’Homme, Alioune Tine de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) invitait quant à lui, l’assistance à disserter sur « l’Observatoire internationale des élections et la vérité des urnes ». Me Marie Elise Gbedo a traité pour sa part, de la « Femme candidate en
Afrique : parcours et réalités ». Elle savait de quoi elle parlait, elle qui est la première femme candidate à la présidence dans son pays, le Bénin.
Le vendredi 29 avril, la troisième séance a connu de la « Démocratie, communauté internationale et partage
du pouvoir en Afrique ». Les rapports introductifs, « Vers un nouveau monde ? Le droit des
peuples à l’épreuve de la gouvernance mondiale », par le Pr. Edmond Jouve, « Le constitutionnalisme africain et l’internationalisation du droit », par le Pr. Dodji Kokoroko, directeur du centre de Droit public de l’université de Lomé, ont suscité toute la matinée des débats intéressants et plusieurs
interventions parmi lesquelles, celle de Me François Cantier, avocat, président des avocats sans frontières qui a traité du thème :
« Démocratie et indépendance de la justice ». Dans l’après-midi, la 4ème séance plénière sous
le thème : « Démocratie et renaissance africaine », sous la présidence de Me Nicolas Tiangaye, ancien président du Conseil national de transition de la RCA, vice-président de l’Opad, verra le rapport introductif du Professeur émérite,
Iba Der Thiam du Sénégal, Vice-président de l’Assemblée nationale sénégalaise.
Une communication dense et profonde, selon plusieurs participants qui a entraîné un débat enrichissant où l’on a remarqué entre autres interventions, celle du Pr. Paulin Hountondji qui parlé de « culture démocratique et engagement
militant ». Les travaux achevés, le colloque a été sanctionné par une Recommandation relative au financement public des partis politiques en Afrique et d’une résolution du
colloque sur la Côte d’ivoire, ci-contre entre autres actes importants. La délégation sénégalaise riche de sa diversité complémentaire, a été à l’honneur. Plusieurs de ses membres ont reçu en
effet, le diplôme « de promoteur de la culture démocratique en Afrique » à l’issue des
travaux, décerné par l’Observatoire.
Parmi les récipiendaires Sénégalais : Mme Marie Angélique Savané, le Pr. Iba Der
Thiam, Alioune Tine, Babacar Touré et le Pr. Albert Bourgi absent, dont le
prix a été reçu en son nom par le président du Groupe Sud communication, Babacar Touré. On notera également que parmi les lauréats, on
trouve le candidat malheureux à la présidentielle guinéenne, Cellou Dalen Diallo qui a été l’une des personnalités les plus courues à Lomé,
sa posture de Démocrate en est certainement pour beaucoup, le Pr. Edmond Jouve, le Bâtonnier Bernard Stasi, le Pr. Albert Tevoedjere, Gilchrist Olympio pour ne citer que ceux-là. Un rapport
général du colloque adopté sous la présidence de Mme le ministre du Tourisme du Togo, par les participants.
Un des parrains de l’Opad, en l’occurrence le président sénégalais, Me Wade qui a adressé un message au colloque lu par le Pr Iba Der Thiam a émis des réflexions bien appréciées par les participants. Ne disait-il pas en effet en 1994 déjà, à l’Observatoire et à ses membres, que
« dix hyènes peuvent avoir raison d’un lion, mais la gloire revient à celle qui attaqué la première
» (proverbe sénégalais), « L’Opad, par ses conseils, par ses observateurs qui évoluent
toujours en terrain difficile, dans les dédales des adversités et des passions, a donné de lui-même l’image d’une organisation responsable qui a choisi le terrain du réalisme pour faire
progresser l’Afrique… » Fin de citation. Une pensée encore d’actualité. Ce colloque de ce 20ème anniversaire de l’Observatoire constitue assurément pour le Togo et l’Afrique tout
entière une étape importante dans la réflexion pour la renaissance du continent. Elle procède en tout cas à la consolidation de la démocratie en Afrique.
On notera par ailleurs que siègent au Conseil exécutif de l’Observatoire, Djovi Gally, son président,
Grace D’Almeida-Adamon, avocate, présidente de l’Association des femmes juristes du Bénin, Kheimais Chammari, journaliste, institut arabe des Droits de l’Homme, ambassadeur auprès de l’Unesco, Tunisie, vice-présidente, Nicolas Tiangaye, avocat, Centrafrique, Virginie Madoe Ahodikpe, magistrat, Togo, Ata Messan Ajavon, Pr. de Droit Togo, Christine Desouches, Maître de conférences, Paris I,
France, Adama Dieng, Greffier en chef au Tpr d’Arusha Sénégal, Robert Dossou, avocat,
président de la Cour constitutionnelle Bénin, Edem Kodjo, ancien Secrétaire général de l’Oua, Togo et Me Mame Bassine Niang, avocate, ministre conseillère à la présidence de la République du Sénégal.
Par Madior Fall