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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 02:06

 

 

 

depouille-de-Patasse.jpg

 

 

Bangui, 22 mai (C.A.P) - Beaucoup avait espéré que la mort et surtout les funérailles nationales de Patassé allaient réunir les Centrafricains, notamment leur classe politique, mais il n’en a rien été. Les banguissois de tout genre ont été témoins depuis ce jeudi 19 mai où la dépouille d’Ange-Félix Patassé a regagné le territoire centrafricain de la colère voire la haine contre le président Bozizé qui habite actuellement nombre de Centrafricains, en particulier les familles biologique et politique, même le citoyen lambda et les habitants des quartiers populaires de Bangui, de l’illustre disparu.

Dès que le cercueil de Patassé est sorti de l’avion, on a assisté à un véritable déchainement de la foule rassemblée à la zone fret de l’aéroport Bangui Mpoko où se déroulait le cérémonial d’accueil de la dépouille de l’ancien président, et ce fut le déferlement contre Bozizé d’un torrent d’insultes, de tous les noms d’oiseaux, de jurons et de malédictions de toutes sortes. Puis lorsque le convoi funèbre s’est ébranlé de l’aéroport pour la morgue de l’Hôpital Général, la voiture de Bozizé a essuyé des jets de pierres pendant la traversée du quartier Combattant.

Quelques kilomètres plus loin à la hauteur du bar restaurant Mirandela, le cortège a dû observer un léger temps d’arrêt devant plusieurs femmes qui menaçaient de se dénuder le corps, ce qui serait pour Bozizé le comble de la malédiction si elles avaient mis leur menace à exécution. Il a fallu l’intervention du tristement célèbre lieutenant Eugène Ngaikoisset alias « le boucher de Paoua » pour calmer cette gente féminine en colère. Le bras armé de Bozizé qui a cru devoir offrir quelques billets de 500 F CFA à ces dames a vu son offre rejetée purement et simplement.  

Quarante et huit heures après lors des obsèques officielles que Bozizé a tout fait pour obtenir alors qu’initialement, la famille politique de Patassé avait décidé de lui interdire de mettre pieds aux funérailles de Patassé, ainsi qu’aux membres de son cabinet, de son gouvernement, de son parti et de sa famille. Mais par la suite, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes et pressions de toutes sortes, Bozizé a réussi à faire accepter par certains membres de la famille du défunt l’organisation de funérailles officielles à tout prix, histoire de lui permettre de venir se moquer une dernière fois de la dépouille de Patassé.

Mal lui en a pris tout de même car il a été moralement contraint sur l’avenue des Martyrs lors de la cérémonie officielle d’obsèques, de prendre la parole pour jurer n’avoir pas tué son prédécesseur qui n’est autre que celui-là même qu’il a renversé huit ans plus tôt par un coup d’Etat, s’expliquer et tenter de récuser les graves accusations portées contre lui dans la mort de ce dernier. Une fois encore, il a essuyé les quolibets et cris d’indignation de la foule réunie juste en face de la tribune officielle où il se tenait, que les forces de l’ordre ont dû repousser vers le siège de la CEMAC juste en face des lieux.

Un autre fait qui permet de se rendre compte de l’impopularité de Bozizé et de combien il est aujourd’hui haï par ses compatriotes. Cela s’est produit juste à l’entrée du quartier Gobongo lorsque le cortège funèbre partait pour le lieu de l’inhumation du PK 26. Plusieurs femmes se sont littéralement couchées sur la chaussée, empêchant le convoi d’avancer. Elles ont carrément dénudé leurs poitrines pour montrer leurs seins au public tout en clamant que « Bozizé comme Patassé, ont tété les seins d’une femme. Si Bozizé a cru devoir faire ainsi du mal à Patassé, qu’il soit maudit à jamais ».  Contre Bozizé, il ne pourrait y avoir pire malédiction. Cela donne précisément une idée sur l’ampleur du fossé qu’il y a aujourd’hui entre ce prétendu président qui vient d’être soi-disant réélu dès le premier tour de scrutin  avec plus de 66 % des suffrages et le peuple aux destinées duquel il est censé présider.     

 

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 02:03

 

 

 

Abdoulaye-Miskine-Koumta-Madji.jpg

 

 

Front Démocratique du Peuple Centrafricain

(F D P C)

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

****************************************

 

Depuis ces derniers temps, plusieurs individus mal intentionnés croient devoir utiliser le nom et se servir du FDPC pour des besoins et des causes qui sont totalement étrangers à ce mouvement.

Le FDPC prend à témoin l’opinion nationale et internationale et tient à rappeler que suite au non-respect et à la mauvaise foi du général François Bozizé et son gouvernement des accords de Syrte, ceux-ci sont de fait devenus caducs.

Par voie de conséquence, le FDPC n’est concerné ni de près ni de loin par tous les arrangements et autres manipulations qui ont cours à Bangui autour des problématiques du DDR. Il n’a pas non plus chargé ni mandaté qui que ce soit pour prendre part ni parler en son nom, lieu et place.  

Le Général Abdoulaye Miskine est seul le commandant en chef du FDPC et tient à réaffirmer sa volonté de continuer la lutte jusqu’à la libération des Centrafricains de la servitude du Général François BOZIZE.

Fait le 21 mai 2011

Pour le F D P C

 

Le Général Abdoulaye MISKINE

 

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 01:53

 Bozizé Y

 

Radio Ndéké Luka Jeudi, 19 Mai 2011 06:45

Le jour même où le Premier Ministre faisait sa déclaration de politique générale devant les députés (mercredi 18 mai 2011), le collectif des centrales syndicales a fait parvenir au gouvernement un cahier de revendications. Histoire sans doute de ne pas être oublié.

Le collectif des centrales syndicales si dit profondément préoccupé par la situation socio-économique des populations centrafricaines, notamment les travailleurs. Il constate une hausse vertigineuse des prix des médicaments, des denrées alimentaires, du carburant, du ciment. Il déplore même la qualité du pain. Tout ceci alors que la vie du travailler n’évolue pas.

Au plan social, le collectif constate avec amertume que le gouvernement demeure passif en ce qui concerne les projets de logement, de santé. Des sociétés publiques telles que Sodeca, Enerca et Socatel font face à d’énormes difficultés. Les syndicats veulent dscuter toutes ces questions et décrivent déjà leurs revendications.

D’abord arrêter l’inflation dont les conséquences sont la perte du pouvoir d’achat. Augmenter le SMIG, salaire minimum garanti, augmenter les salaires en tenant compte du coût de la vie, payer la dette intérieure pour permettre aux entreprises centrafricaines de payer régulièrement les salaires et résorber le chômage, augmenter les allocations familiales.

Et bien sûr la question des arriérés de salaire est revenue. Les syndicats demandent qu’une solution rapide soit trouvée et que les arriérés de salaire datant des régimes de Kolingba et Patassé soient enfin payés.

Et pour finir, le collectif des syndicats se dit disposé au dialogue. Il faut trouver des solutions à toutes ces revendications.

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 01:51

   

 

 

  CICR.jpg

Radio Ndéké Luka Dimanche, 22 Mai 2011 13:53

Encore une attaque à Birao (nord du pays). Cette fois c’est l’antenne du Comité International de la Croix Rouge (CICR) de la localité, qui a été attaquée par des hommes armés dans la nuit de samedi à dimanche 22 mai 2011. Selon le premier constat, il s’agissait apparemment de voleurs. Ils ont pu emporter un véhicule de type Land Cruiser, un fût de gasoil à moitié rempli et une roue de secours.

L’information est rapportée par le correspondant de Radio Ndeke Luka. Il explique : « Les malfrats se sont infiltrés nuitamment dans la concession du CICR.  Ils ont profité  de la fuite des gardiens qui se sont cachés pour accomplir leur forfait ».

Plusieurs sources ont confirmé le passage du véhicule volé vers le village de Bachama (20 kilomètres de la ville) aux alentours de 5 heures du matin. Le convoi se dirigerait vers Amdokon Soudan, précisent ces mêmes sources.

Cette attaque gonfle le nombre des autres perpétrées par les rebelles qui ont toujours terrorisé la population au point de se réfugier en brousse à tout moment.

Le gouvernement centrafricain vient pourtant de renforcer les effectifs de ces troupes dans la région, après le départ de toutes les forces étrangères dont celles du Tchad venues en novembre dernier aider à repousser les rebelles de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP).

 

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 01:42

 

 

 

sida malade

 

 

Radio Ndéké Luka Dimanche, 22 Mai 2011 13:51

Lutter contre le VIH/SIDA en Centrafrique. Cet objectif est loin d’être atteint dans la ville Bossangoa (nord-ouest). Le Centre de Dépistage Volontaire (CDV) du VIH/SIDA manque cruellement de matériels médicaux : réactifs, préservatifs masculins et féminins, pour ne citer que ceux-là.

La situation perdure depuis plus de 3 mois, affirme ce dimanche le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville. La population, motivée pour se faire dépister, ne sait plus à quel saint se vouer.

Pour notre correspondant « l’autre question épineuse est celle du personnel qui totalise déjà 7 mois d’arriérés de salaire et tire le diable par la queue ». Il conclut que sous couvert de l’anonymat, un agent du centre « dénonce le non-respect de la clause de contrat qui lie le gouvernement et le Fonds Mondial. La clause prévoyait l’intégration dans la fonction publique de ce personnel au bout d’un certain temps. Une chose qui n’a jamais été faite ».

Rappelons le CDV de Bossangoa à l’instar de ceux des autres préfectures du pays, sont est une initiative financée et gérée par le Fonds Mondial. Cet organe onusien avait par le passé gelé son financement en Centrafrique, en raison d’une  gestion opaque des fonds alloués à la lutte contre le VIH/SIDA.

 

NDLR : Non seulement la gestion des moyens alloués par le Fonds Mondial est opaque et délictueuse mais les auteurs convaincus de malversation et de corruption flagrante sont toujours impunis et protégés par les autorités de Bangui au plus haut niveau.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Société
22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 16:10

 

 

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Nécrologie
22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 00:50

 

 

 

Simplice Kodégué

 

 

Bangui, 21 mai (C.A.P) – Le dernier Porte-parole du président Patassé, Guy Simplice Kodégué dont la voiture se trouvait dans le cortège funèbre qui partait à l'enterrement de l'illustre disparu a été violemment agressé par un soldat de la garde présidentielle de Bozizé au PK 12 vers la sortie Nord de la capitale. Le convoi funèbre qui s’était ébranlé du quartier Fouh peu après la fin des obsèques officielles de l’avenue des Martyrs aux environs de 12 h heure locale (13 heures GMT) pour la ferme « La Colombe », lieu de l’inhumation de la dépouille situé au PK 26 route de Boali, n’est arrivé à destination qu’aux environs de 16 h heure locale. L'inhumation proprement dite à eu lieu dans la stricte intimité familiale ax environs de 17h heure locale.

C’est pendant le franchissement de la barrière de la sortie Nord de Bangui au PK 12 dans le périmètre de la résidence présidentielle de  Bozizé à Sassara qu’un véhicule est venu subitement se mettre devant celui dans lequel se trouvait Simplice Kodégué avec quelques proches pour empêcher d’avancer. Puis un soldat de la garde présidentielle a fait irruption et décoché un violent coup de poing à la figure du porte-parole.  Kodégué qui a eu le visage quelque peu tuméfié, saignait aussi légèrement des lèvres et a dû subir quelques soins une fois arrivé au PK 26.  

Dans une brève interview sur les antennes de Radio France Internationale diffusée le jeudi 20 mai jour de l’arrivée de la dépouille du président Patassé à Bangui, son porte-parole avait clairement rendu responsable de sa mort l’actuel président Bozizé en déclarant sans ambages que « c’est Bozizé qui a tué le président Patassé ».  Ces propos ont dû sans doute grandement irriter Bozizé et son entourage et pourrait expliquer sans tolérer l'inadmissible acte et comportement de ce GP.

C’est face à cette grave accusation que Bozizé qui avait été déjà copieusement insulté et conspué par la population la veille, avait cru devoir prendre la parole lors des obsèques officielles de ce samedi matin en langue nationale pour jurer n’être pour rien dans la mort de Patassé allant même jusqu’à affirmer que chez les Gbayas, ce juron entraînait automatiquement la mort de celui qui le prononce s’il ment. Il a néanmoins avoué avoir effectivement empêché Patassé d’aller se soigner à l’étranger.

Une chose est sûre, le monde entier a suivi avec une grande indignation et un écoeurement certain les différentes péripéties des entraves délibérément faites à Patassé par le pouvoir de Bozizé. Elles avaient suscité une forte émotion et de nombreuses et vives réactions non seulement en Centrafrique mais aussi chez plusieurs chefs d’Etat africains et à travers le monde. Mme Ashton de l’Union Européenne a même écrit à Bozizé pour lui tirer les oreilles. Les tentatives de Bozizé de se défausser sur le FARE -2011 s’agissant des responsabilités de la mort de Patassé sont vaines et ne peuvent convaincre personne ni en RCA ni ailleurs.

Loin de réunir les Centrafricains comme beaucoup l’espéraient, la mort et les obsèques de Patassé ont encore fait couler le sang de quelqu’un dans son entourage, celui de Simplice Kodégué, démontrant ainsi et apportant la preuve de la profondeur de la haine qui subsiste encore entre les fils du pays et sur l’ampleur du travail qui reste à accomplir et par conséquent la longueur du chemin pour atteindre une véritable réconciliation. Visiblement avec Bozizé au pouvoir, cela apparaît comme une mission impossible.      

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 18:10

 

 

 

Bozize-et-Monique-sur-le-cercueil-de-Patasse.JPG

  Bozizé et son épouse Monique déposant une couronne de fleur sur la dépouille de Patassé

 

 

Les Centrafricains ont dit adieu au président Patassé

 

 Radio Ndéké Luka Samedi, 21 Mai 2011 14:46

 

Catafalque recouvert du drapeau national. Une marée humaine sous un soleil de plomb. Honneurs militaires et dépôt de gerbes de fleurs.  Des pleurs, des témoignages. Toute la République debout et s’inclinant respectueusement devant le cercueil de son ancien président.

C’est sous ce décor que la République Centrafricaine a rendu en ce samedi 21 mai 2011, hommage à son ancien président Ange Félix Patassé, décédé le 6 avril dernier à Douala au Cameroun. Les obsèques officielles se sont déroulées sur l’Avenue des Martyrs à Bangui, sous la présidence du Chef de l’Etat François Bozizé. Tous les corps constitués étaient présents ainsi que les membres du corps diplomatique.

Trois hommages funèbres ont prononcés au cours de la cérémonie. En premier lieu, une des filles du défunt pour qui : « Patassé était un bon père de famille et passionné pour son pays.  Il a enduré des sacrifices et moi personnellement j’ai été jetée en prison à l’âge de 6 ans à cause de son attachement politique pour la libération du peuple centrafricain ».

Second intervenant, Sosthène Guetel. Un proche du défunt, membre de sa famille politique. Il a révélé une  confidence faite par le défunt, juste avant d’embarquer dans l’avion qui devait le conduire à Douala que : « mon petit frère, rassembles tes frères et les camarades auprès de toi, fais leur une ouverture et ne répondez pas aux provocations d’où qu’elles viennent ». L’intervenant a avoué avoir compris ce message empreint de mystère à l’annonce de la disparition du défunt.

Le président Bozizé a rendu hommage à son défunt prédécesseur, saluant en lui l’une des grandes figures de la vie politique centrafricaine. Il a salué en lui l’une des plus grandes figures politiques de la Centrafrique. Toutefois, François Bozizé a dénoncé « l‘esprit de manipulation et de division dont font montre certains hommes politiques qui ont servi Patassé ».

Passant du français au Sango la langue nationale, il a demandé « pardon à la famille du défunt pour ne pas s’être présenté à la place mortuaire, évitant toutes querelles ». Il a aussi reconnu avoir empêché l’ancien Chef d’Etat de sortir du pays. Mais contrairement aux accusations portées contre lui et le rendant responsable de la mort de Patassé, le président centrafricain  accuse plutôt « les alliés de Patassé qui constituent le Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections (FARE-2011) ».

Après la sonnerie aux morts et les honneurs militaires rendus une dernière fois, le cortège funèbre s’est ébranlé pour le PK 26 sur la route de Boali (nord de Bangui). C’est là dans sa propriété qu’est prévue l’inhumation.

 

Centrafrique: 2.000 à 3.000 personnes aux obsèques de Patassé

 

 

BANGUI 21 mai (AFP) - Entre 2.000 et 3.000 personnes se sont recueillies samedi sur l'Avenue de Martyrs de Bangui pour les obsèques de l'ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé avant son inhumation dans l'intimité prévue hors de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.

La cérémonie s'est déroulée dans le calme, ponctuée par la musique de l'orchestre de l'armée, en présence du couple présidentiel, de membres de la famille, des corps constitués de l'Etat, du corps diplomatique, avant de remettre le corps à la famille de l'ancien président (1993-2003) qui devait l'inhumer à 26 km de Bangui en fin d'après-midi à "La Colombe", la ferme familiale.

"Le président Patassé est resté l'une des figures emblématiques de l'histoire politique de la République centrafricaine", a déclaré le ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement, Michel Koyt, qui a lu l'oraison funèbre après des témoignages de la fille de Patassé, Adeline, et de l'un de ses anciens Premier ministre Anicet Georges Dologuélé (1999-2001).

Ces témoignages ont été suivis par un dépôt de gerbe de fleurs, une sonnerie aux morts et un défilé funèbre des forces de défense et de sécurité.

Avant le défilé, le président François Bozizé, arrivé au pouvoir par la force en 2003, en renversant Patassé, a pris longuement la parole en langue nationale sango estimant que "c'était un bon président, mais son entourage l'a poussé à entrer en conflit avec de nombreux compatriotes, dont moi-même".

Alors que les conditions de la mort du président Patassé ont fait l'objet d'une polémique, son entourage accusant les autorités de lui avoir à plusieurs reprises interdit de quitter le pays pour se faire soigner, M. Bozizé a jugé que "tout ce qui a été dit sur le pouvoir n'est que de la manipulation, de l'intoxication, voire des mensonges".

"J'ai pris personnellement sur moi de mener des démarches, dès que j'ai appris que le président Patassé était malade", a-t-il affirmé, assurant que son "médecin personnel" et un "médecin militaire" s'étaient vu empêcher de le soigner ou d'accéder à ses dossiers médicaux.

"Alors qu'on nous dise ce qui s'est réellement passé dans la concession (propriété) de M. Patassé pour que l'on ait caché la vérité au moment où il allait de plus en plus mal", a dit le président.

"Je demande pardon aux enfants Patassé et à la famille pour n'avoir pas assisté aux funérailles familiales au quartier Fouh (vendredi, au nord de Bangui). Beaucoup de choses se sont dites, je n'ai pas voulu entrer dans les querelles inutiles, pour éviter d'attiser la tension", a-t-il dit, alors que le camp de Patassé avait annoncé son intention de boycotter les cérémonies officielles et refusé des obsèques nationales.

Un deuil national de sept jours a été observé dans le pays depuis le 15 mai.

Deuxième de la présidentielle de janvier derrière Bozizé, Patassé refusait de reconnaître la réélection de "Boz".

Il est décédé à Douala à l'âge de 74 ans, alors qu'il souffrait de problèmes de diabète. Le corps était revenu le 19 mai à Bangui.

Copyright © 2011 AFP. Tous droits réservés

 

NDLR : Quelles que soient ses dénégations sur ses propres responsabilités dans la mort de son prédécesseur Patassé qu'il a également servi comme chef d'Etat major des Faca, Bozizé ne peut pas se défausser sur d'autres et surtout pas ses opposants du FARE 2011 aux côtés de qui Patassé luttait aussi pour l'annulation et la reprise des élections du 23 janvier dernier. Pourquoi a-t-il empêché Patassé d'aller se soigner à l'extérieur du pays lui faisant perdre trois semaines, donc un retard qui lui a été fatal ? Voilà comment doit être posé le problème des circonstances et des responsabilités autour de la mort de Patassé et c'est là dessus que Bozizé se battra avec sa conscience jusqu'au restant de ses jours sur terre. Tout autre allégation n'est que baliverne et tentative de diversion. Les Centrafricains l'ont bien compris, ce qui explique le fait que Bozizé ait été copieusement conspué et insulté lors de l'arrivée de la dépouille de Patassé. Ange-Félix Patassé repose maintenant dans la paix éternelle mais Bozizé n'aura jamais la paix.     

 

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 12:44

 

 

 

PhotoPatasse-copie-1

 

 

 

FRONT POUR L’ANNULATION ET LA REPRISE DES ELECTIONS 2011 ( FARE 2011)

 

  

L’intellectuel reconnu, le militant achevé, l’homme politique de toujours, le scientifique confirmé, l’esprit universel, le croyant et aussi l’homme simplement, fraternellement humain, c’est tout cela que la République Centrafricaine honore aujourd’hui.

 

 Les moments de tristesse que nous vivons depuis le 05 Avril 2011 nous interpellent aussi sur le sens du combat politique de l’illustre disparu.

 

 Au nom du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections 2011 (FARE 2011) dont le Président Ange-Félix PATASSE a été l’un des fondateurs, je me fais le devoir de revivre avec vous la vision de celui- ci pour l’avenir de notre pays.

 

 Difficile tâche que celle de vouloir rechercher dans le parcours élogieux de cet homme d’exception ce qui représente le sens ultime de son combat.

 

 Nous laissons aux historiens le soin de juger ses actions avant et pendant l’exercice du pouvoir.

 

 N’ayant pas été à ses côtés pendant cette période, une telle tentative de notre part serait vouée à l’échec.

 

Mais nous savons qu’il était  très attaché à son pays.

 

Il avait la langue d’or, ce don de plaire par la parole, d’envoûter par le discours, d’éblouir par le verbe.

 

 Qu’il nous soit permis d’analyser uniquement  son intervention au Dialogue Politique Inclusif (DPI) en décembre 2008, intervention que nous considérons comme son véritable testament politique qu’il lègue à la postérité.

 

 Oui, au moment où cet homme avait tout perdu, alors qu’il revenait d’un second exil, humilié et abandonné par les uns, trahi par les autres, il avait tenu non pas un discours de haine et de vengeance, mais de pardon, d’unité et de réconciliation nationale, révélant ainsi sa grandeur d’homme d’Etat.

 

 Pour ne pas travestir sa pensée, nous citons les propos du Président Ange Félix PATASSE au Dialogue Politique Inclusif :

 

 « Je ne ferai pas un discours qui risque de flétrir la beauté des travaux, d’immenses travaux accomplis grâce à la détermination de tous les centrafricains animés par :

 

-         Le même esprit de paix et de fraternité nous liant à notre patrie, notre seule patrie la République Centrafricaine.

-         Le même esprit de l’unité nationale pour repousser avec vigueur tout esprit de division…

 

 Si nous manifestons véritablement l’amour fraternel entre nous en nous pardonnant avec sincérité ;

 

 Si nous prenons en compte l’humilité qui sera désormais notre mode de conduite les uns envers les autres.

 

 Si tous ensemble nous rejetons :

 

-         L’orgueil, la méchanceté ;

-         La haine ;

-         Le mensonge ;

-         Le tribalisme et le clanisme ;

-         La cupidité et les détournements ;

-         Le despotisme etc…

 

 Cher compatriotes, un jour nouveau se lève.

 

 Tous, venus de l’intérieur comme de l’extérieur de notre pays, d’une seule voix disons :

 

  Arrêtons la catastrophe, arrêtons le drame.

 

 Trop de sang, inutilement versé pour le breuvage de Satan et des démons buveurs de sang, démolisseurs de la Nation Centrafricaine. 

 

 Monsieur le Président BOZIZE, cher petit- frère, devant le peuple Centrafricain et devant la communauté internationale, je réaffirme et vous reconnais comme Président de la République Centrafricaine à cause de la paix pour le peuple.

 

 Vous avez vu vous- même la limite de la puissance des armes. On fait croire qu’en République Centrafricaine, « le droit, c’est l’arme ; la justice c’est la puissance de feu ». Erreur d’appréciation.

 

 Vous voici devant vos responsabilités.

 

 La solution n’est pas de vous demander de quitter le pouvoir. Elle réside essentiellement dans le style de conduire le peuple aux élections démocratiques, transparentes et justes en 2010. Le peuple vous jugera de votre bonne foi, car c’est lui qui détient le vrai pouvoir de Dieu.

 Il le donne à qui lui est fidèle». ( fin de citation ).

 

Le Président Ange-Félix PATASSE avait laissé parler son cœur sans haine, sans acrimonie, sans esprit de revanche.

 

 Les mots qui avaient constitué le fer de lance de sa pensée politique étaient :

Unité nationale, réconciliation nationale, paix, pardon, attachement à la patrie, démocratie, élections transparentes et justes.

 

Et il ne s’était plus départi de ces valeurs républicaines jusqu’à sa mort.

 

Le Président PATASSE nous avait donné une grande leçon d’humilité en demandant pardon non seulement au peuple centrafricain, mais aussi à ceux qui lui ont causé du tort, conscient qu’il était, de la maxime selon laquelle, se venger d’une offense c’est se mettre au niveau de son adversaire, la lui pardonner, c’est se mettre au-dessus de lui.

 

Le moment est venu pour nous qui, consciemment ou inconsciemment avions fait du mal au Président PATASSE de lui demander aussi pardon.

 

 En Chef, il avait accepté la responsabilité des actes accomplis par tous ceux qui étaient sous ses ordres, même si ces actes, en raison d’erreurs inhérentes à la misérable condition humaine, n’étaient pas conformes aux ordres donnés.

 

 PATASSE rejoignant Léon BLUM, avait de la répugnance pour la violence, car « rien de ce qui fut établi par la violence et maintenu par la contrainte, rien de ce qui dégrade l’humanité et repose sur le mépris de la personne humaine ne peut durer… On n’éteint pas la haine par la haine, ni la violence par la violence. »

 

 PATASSE était arrivé au pouvoir par les urnes. Il était profondément  attaché au suffrage universel comme seul mode de dévolution du pouvoir de l’Etat. Pour lui, seule l’onction populaire doit restaurer à notre peuple l’initiative démocratique de la détermination du destin national. Comme il aimait bien le dire, c’était un impératif catégorique et incontournable, c'est-à-dire une exigence patriotique de survie nationale.

       

        Le Président PATASSE avait payé un lourd tribut pour son engagement politique. Il avait connu plusieurs fois la prison, la destruction de tous ses biens immeubles, la confiscation illégale de ses avoirs et deux exils d’une durée totale de 18 ans.

       

        A son retour du deuxième exil, sa vision politique était désormais inséparable de sa foi en Dieu.

 

 PATASSE  ne vivait que pour son peuple et pour Dieu : La nature l’avait formé, l’école l’avait informé, la vie l’avait déformé mais seul son « grand frère Jésus- Christ » l’avait transformé.

 

Pour toutes raisons, peut- être PATASSE était- il trop dérangeant pour vivre, trop rare pour mourir.

 

Mais nous les croyants,  même quand nous mourrons, nous allons vers la vie.

 

PATASSE rejoint ainsi au Panthéon de l’éternité les grandes figures politiques de notre pays, Barthélémy BOGANDA, David DACKO, Jean-Bedel BOKASSA, André KOLINGBA, Abel GOUMBA, François PEHOUA Timothée MALENDOMA et les autres.

 

 Ainsi, sa mort n’est que le commencement de son immortalité.

 

        C’est pourquoi nous disons : quand PATASSE ne sera plus là physiquement, il sera là encore spirituellement et politiquement.

 

Maintenant que la porte du destin a fini par se refermer, quelles seront alors nos responsabilités face à l’Histoire ?

 

 L’épreuve de la mort de PATASSE nous interpelle sur le devenir de notre pays, la RCA, pour laquelle il s’est tant battu. La leçon à retenir est qu’au-delà des différences d’approche, des stratégies opposées, toute la classe politique Centrafricaine doit désormais sauvegarder la paix sociale, la stabilité politique et l’unité nationale gravement menacées par des élections qui n’ont pas été l’expression du suffrage du peuple centrafricain.

 

C’est alors seulement que nous  aurons rendu au Président PATASSE l’hommage le plus mérité.

 

 

                                       Bangui le 20 MAI 2011

 

 

                                       Le Coordonnateur

 

 

 

                                       Me Nicolas  TIANGAYE

 

 

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                                      chapelle ardente de la veillée du quartier Fouh

 

 

famille Patassé lors de ses obsèques

 

                             Une vue de la tribune avec ses enfants et sa famille  

 

Simplice Kodégué

 

Guy Simplice Kodégué, son dernier Porte-Parole

 

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 23:34

 

 

 

Patassé

 

 

Par RFI

Deux cérémonies pour les obsèques de l’ancien président Ange-Félix Patassé sont prévues. Une première cérémonie, qui a lieu ce vendredi 20 mai et qui se déroule à Bangui, réunit la famille et les opposants. Les obsèques officielles organisées par le président François Bozizé se dérouleront, quant à elle, demain samedi 21 mai.

Ange-Félix Patassé, l’un des principaux opposants au président François Bozizé, est décédé le 5 avril à l’hôpital de Douala, au Cameroun. Les conditions de son décès ont fait l’objet d’une importante polémique, son entourage rendant les autorités responsables de sa mort.

A deux reprises, le président Bozizé avait refusé à son prédécesseur une autorisation de sortie du territoire pour des soins médicaux, après une crise de diabète. Le général Bozizé avait notamment refusé l'autorisation d'atterrir à un avion équato-guinéen dépêché par le président Obiang Nguema. La famille politique d'Ange-Félix Patassé et la coalition des partis d'opposition reprochent au général Bozizé d'être responsable de sa mort et annoncent qu'ils boycotteront les cérémonies officielles.

Carine Frenk a joint au téléphone Guy-Simplice Kodégué, porte-parole de l'ancien président Ange-Félix Patassé.

 

Guy-Simplice Kodégué, porte-parole de l'ancien président Ange-Félix Patassé

Nous rendons responsable le président Bozizé de la mort du président Patassé parce que le président Bozizé a empêché le président Patassé, pendant trois semaines, d'aller à l'extérieur pour se faire soigner.

 

 

Centrafrique : communion autour de la dépouille dAnge Félix Patassé



 

Jeune Afrique 20/05/2011 à 18h:39 Par Malika Groga-Bada

 

Mort le 5 avril 2011à l'hôpital de Douala au Cameroun, Ange-Félix Patassé sera inhumé le 21 mai en Centrafrique. Lors du rapatriement de sa dépouille, l'émotion était palpable chez les nombreux Centrafricains venus faire leurs adieux à leur ancien président.  

  

Il y avait du monde à l'aéroport Bangui M'Poko ce 19 mai, pour accueillir la dépouille de l'ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé. Sa famille, ses amis, le bureau de son parti – le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MPLC) – et les opposants Nicolas Tiangaye et Martin Ziguélé. Présents aussi, des membres du gouvernement et le président François Bozizé, son adversaire de la présidentielle d'octobre 2010.

  

Après les honneurs militaires, le corps de l'ex-chef d’État centrafricain a été transféré à la morgue de l'Hôpital général, escorté par une foule de militants et sympathisants du MPLC. Il sera inhumé le 21 mai dans sa ferme, « La colombe », située à quelques kilomètres au nord de la capitale.

 

Polémique exhumée

 

Les obsèques de l'ex-homme fort de la Centrafrique ont fait l’objet d'une vive polémique. Ses partisans s'étaient vigoureusement opposés à la présence de membres du gouvernement aux funérailles. Encore plus à celle du président de la République. Pour eux, le pouvoir actuel porte l'entière responsabilité de la mort de leur leader.

  

Au mois de mars, Ange-Félix Patassé, 74 ans, avait été hospitalisé à Bangui pour une fièvre typhoïde, compliquée par un diabète. Ses deux premières tentatives pour rallier Malabo (Guinée équatoriale), où il comptait se faire soigner, ont été vaines. Après l’avoir, une première fois, débarqué d'un vol régulier de la Kenya Airways, les autorités aéroportuaires centrafricaines lui ont de nouveau empêché d'embarquer à bord de l'avion affrété par la présidence équato-guinéenne.

  

Le porte-parole du gouvernement centrafricain avait démenti toute manœuvre pour l'empêcher de sortir du pays, arguant plutôt de « problèmes administratifs ». Ange-Félix Patassé avait finalement quitté Bangui le 2 avril pour Malabo, via Douala. Il mourra le mardi 5 avril 2011, en terre camerounaise.

  

Ange-Félix Patassé a été élu président de la Centrafrique en 1993, puis réélu en 1999, avant d'être renversé en 2003 par l'actuel président, François Bozizé. Exilé au Togo, il avait finalement regagné la Centrafrique en 2008, prônant le pardon et la réconciliation. Crédité de 21,41 % de voix lors de la présidentielle d'octobre 2010, il militait pour l'annulation du scrutin qu'il disait truqué.

 

 

 

Ange Félix Patassé Lingénieur agronome devenu une bête politique sera inhumé ce 21 mai

Par Patrick Amougui, www.integrationafrica.org - 20/05/2011

Il a présidé aux destinées de la RCA pendant une douzaine d’année. Retour sur le riche et controversé parcours de l’enfant de Paoua

Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. Ange Félix Patassé sera inhumé le 21 mai 2011dans la banlieue de Bangui, avec tous les honneurs dus à son rang d’ancien chef d’Etat. Ce sera le dernier acte d’une vie bien remplie, dont on garde en mémoire quelques hauts faits. Commençons par la fin, en l’occurrence la course à la présidentielle centrafricaine de janvier 2011. L'ancien président centrafricain, revenu au pays à la faveur du Dialogue Politique Inclusif (DPI) de décembre 2008, était candidat déclaré à la succession du Général François Bozizé à la tête du pays. Affirmant être le « Moïse des Centrafricains » voire le « petit frère de Jésus », il se présente comme l’envoyé de Dieu pour exécuter son programme en faveur de la Rca. Il arrive en deuxième position à la présidentielle du 23 janvier 2011, derrière François Bozizé Yangouvonda. L’enfant de Paoua, localité située dans la préfecture d’Ouham- Pendé au Nord- Ouest de la RCA, frontalière du Tchad et du Cameroun, aura ainsi perdu la dernière bataille publique de sa vie.

L’ingénieur agronome zootechnicien né le 25 janvier 1937 n’a pas réédité l’exploit de 1993. En effet, à la faveur de l’élection présidentielle centrafricaine d’août 1993, il est élu face au général André Kolingba. Le 27 septembre, Ange- Félix Patassé devient le cinquième président de l’histoire de la République centrafricaine, sous les couleurs du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), avec 52,45 % des suffrages exprimés. « Le barbu national », personnage charismatique à la tête de la Centrafrique pendant dix ans, est le troisième président à gouverner la Rca pendant plusieurs années, après André Kolingba (12 ans) et Bokassa (14 ans).

Violences contre le pouvoir du Président Patassé

Au pouvoir, l’amateur du nœud papillon est marqué, dans son premier mandat, par un cycle de mutineries, qui donnent lieu à des conflits interethniques, désorganisant ainsi la vie économique, politique et sociale de la Centrafrique. Malgré ces affrontements sanglants, Ange Félix Patassé est réélu en 1999. Sa sécurité est alors assurée par les troupes libyennes. Il échappe à un coup d’Etat fomenté par André Kolingba en fin mai 2001. L’année suivante, à la période d’octobre, il échappe à un autre coup d’Etat avec l’appui du Mouvement de libération du Congo, le MLC de Jean-Pierre Bemba. Taxé d'autoritaire, voire de dictateur, il est finalement renversé par François Bozizé le 15 mars 2003, alors qu’il revient d’un voyage au Niger. Il rentre en exil Togo.

Diplômé de l’Académie supérieure de l’agriculture tropicale à Nogent- sur- Marne en France, le fils de Paul Ngakoutou (Gbaya du sous- groupe Suma) et de Véronique Goumba (Kaba) a toujours débordé d’imagination et de vitalité. Son ambition a toujours été d’améliorer l’ordinaire du centrafricain et de l’africain. Dès sa sortie des célèbres laboratoires de l’institut Pasteur de France, il démontre son envie à vouloir et pouvoir produire du biogaz, de la bioélectricité rurale et du biocarburant à partir d’une herbe appelée le Penicetum purpurium qu’il étudie depuis 1986. Il ambitionne, pendant son premier exil en terre togolaise, la production d’énergie électrique à partir des plantes locales qui poussent dans plusieurs régions du Togo. Scientifique d’envergure internationale, Ange Patassé se met au « vert » dans l’agriculture en améliorant les propriétés du « maïs Ngakoutou » pour la prospérité et de l’honneur de l’Afrique. Durant son deuxième exil au Togo, entre 2003- 2008, il travaille sur un vaste projet d’installation de complexes agricole et industriel. L’ancien chef d’Etat veut produire du riz et du maïs avec une variété qu’il a appelée « Patassé Ngakoutou », agréée par la FAO. A côté de cela, la travaille sur la culture de la spiruline, une algue très riche en protéines et en minéraux. Objectif : une alimentation équilibrée de la population et surtout lutte contre la malnutrition des enfants.

L’ingénieur agronome devenu homme politique A côté de ce déploiement de technicien Ange Félix Patassé a eu une brillante carrière de politique. Dans les gouvernements successifs de Jean- Bédel Bokassa, le président devenu empereur en décembre 1977, Patassé est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l’Agriculture et du développement. Il est promu ministre du développement entre janvier 1966 et avril 1968. Il occupe par la suite les postes de ministre du Développement rural entre mai 1972 et avril 1973, ministre du Tourisme, de l'eau, des bois, de la chasse et de la pêche entre juin 1974 et octobre 1975. Le 8 décembre 1976, il est nommé Premier ministre du gouvernement, le quatrième de l’histoire de la Centrafrique jusqu’au 14 juillet 1978. En 1979 Ange Félix Patassé se lance sereinement à la conquête du fauteuil présidentiel. A Villiers- sur- Marne, près de Paris, il se positionne déjà comme le successeur de l'empereur Bokassa 1er. Mais, l’opération Barracuda lancée par la France et qui renverse Bokassa, ne lui permet pas d’être à la tête de la Centrafrique. Le 20 septembre 1979, la République est restaurée par le nouvel homme fort de Bangui, David Dacko.

 

 

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