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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 02:08

 

 

 

 

Faustin Bambou

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE DU

COLLECTIF POUR L’ALTERNANCE DEMOCRATIQUE (CAD)

 

Relatif à l’arrestation du journaliste Faustin BAMBOU

 

 

Depuis bientôt trois semaines, M. Faustin BAMBOU, Directeur de Publication du journal « Les Collines de l’Oubangui », croupit en geôle et le Bureau du Collectif pour l’Alternance Démocratique en Centrafrique (CAD) exprime ici sa profonde indignation au regard de cette manifestation de violation de liberté.

 

Arrêté le 27 mai 2011 et placé sous mandat de dépôt le 6 juin 2011 par le Procureur de la République à la prison de Ngaragba, suite à un article faisant état d’éventuel détournement de fonds alloués par l’Union Européenne au profit des militaires et gendarmes retraités, M. Faustin BAMBOU a, dans un premier temps, fait publier dans les colonnes de son journal, un droit de réponse, envoyé par une autorité militaire, membre du Gouvernement.

 

Alors qu’il attendait pour publication le texte d’un second droit de réponse, sous forme de mise au point du ministère délégué à la Défense Nationale, des agents de la Section Recherches et Investigations (SRI) sont venus l’interpeller.

 

Dans la mesure où la République Centrafricaine a dépénalisé les délits de presse et que la loi prévoit, en cas de délit constaté, la publication de droits de réponse, la conciliation par l’Observatoire des Médias de Centrafrique (OMCA) et éventuellement, une intervention du Haut Conseil de la Communication (HCC),  et vu que ces mêmes instances de surveillance et de régulation des médias demandent la libération pure et simple de M. Faustin BAMBOU, il ne fait aucun doute que cette arrestation est arbitraire et la procédure illégale.

 

Fort de tout ce qui précède, le Bureau du Collectif pour l’Alternance Démocratique en Centrafrique (CAD) :

 

  • rappelle que le principe de la dépénalisation des délits de presse ne permet pas à une autorité de faire emprisonner un journaliste du fait d’un article de presse,
  • exige la libération immédiate et sans condition de M. Faustin BAMBOU,
  • prend à témoin l’opinion nationale française, européenne et internationale à témoin des violations répétées des libertés individuelles et collectives en République Centrafricaine.

 

Fait à Paris, le 13 juin 2011

 

Pour le Bureau

La Présidente

 

 

Marie-Reine HASSEN

 

 

 

Communiqué de presse de JED

 

Selon les informations recueillies par JED, Bambou a publié une série d'articles incriminant M. Francis Bozizé, ministre délégué à la Défense nationale, dans une affaire de malversations et de détournements de fonds versés par l'Union Européenne pour indemniser les militaires et gendarmes retraités.

JED dénonce et condamne avec les dernières énergies cette arrestation, et qualifie cette arrestation d'arbitraire étant donné que la République centrafricaine a déjà dépénalisé les délits de presse.

JED exige la libération sans délai du journaliste et appelle le gouvernement centrafricain au respect de ses propres lois.

 

Source: Journaliste en danger

B.P. 633 - Kinshasa 1

374, av. Col. Mondjiba

Complexe Utexafrica, Galerie St Pierre, 1er niveau, Local 18 Kinshasa/Ngaliema

République Démocratique du Congo

direction (@) jed-afcentre.org

tél: +243 81 99 29 323

téléc: +44 20 7900 3413

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Droits de l'Homme et Liberté de Presse
17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 02:04

 

 

 

 

fuite de musulmans tchadiens

 

 

 

      Beaucoup des choses ont été dites sur les dernières tueries de Bangui. D’aucuns y ont vu un antagonisme entre chrétiens et musulmans de Centrafrique. D’autres ont parlé d’une réaction contre la carence de l’état centrafricain, cette pure fiction. Un journaliste centrafricain a même forgé le néologisme « boubouroucratie » qui dit bien la chose pour ceux  qui comprennent notre langue nationale. J’ai évoqué l’Absurdistan dans un article précédent pour parler de ce pays qui marche sur la tête.

 

     Aujourd’hui, ma contribution se décline sous l’angle d’une triple frustration subie par les Centrafricains ces derniers temps et qui peut expliquer leur extrême nervosité.

 

     Tout Centrafricain sait que le général Bozizé est un simple vassal du président tchadien Déby  auquel il s’est inféodé pour interrompre un processus démocratique en cours. Déby qui se rêve en stratège a fait d’une pierre deux coups : mettre un terme au régime démocratiquement élu de Patassé qui l’agace et surtout trouver à moindre frais un garde chiourme pour protéger son flanc sud où se trouve son pétrole. Le forfait de Bozizé a offert de la profondeur géostratégique à son suzerain Déby en difficulté avec ses rebellions du Nord et de l’Est. Déby a trouvé un maillon faible en Afrique centrale qu’il peut manipuler à sa guise dans son approche clanique et sa gestion dictatoriale de la chose publique. Comme tous les dictateurs, Déby n’a aucune confiance en Bozizé, ce pauvre pantin qui lui doit tout . Il le méprise et le fait surveiller de près par ses propres hommes qu’on appelle les Zagawa, ceux-là mêmes qui font la pluie et le beau temps à Bangui. Ces Zagawa incultes, sans foi ni loi, à la gâchette facile et au verbe haut prouvent quotidiennement aux Centrafricains par leur présence et leurs actes qu’ils ont perdu leur souveraineté. Voila bien une cause de frustration profonde pour un peuple qui a le sens de la dignité.

 

      La deuxième frustration est liée au hold-up électoral réalisé par Bozizé avec la complicité de ce monde interlope qui grouille autour de lui pour se rapprocher de la mangeoire. En fait, il a fait un second coup d’état pour se maintenir au pouvoir malgré un bilan calamiteux sur tous les plans. Les droits de l’homme ont reculé de plusieurs décennies en RCA. Un journaliste est embastillé pour avoir fait son travail, un avocat est acculé à la clandestinité et sa famille envoyée à Guantanamo, alors que d’authentiques bourreaux  paradent à Bangui. Une bonne partie du pays échappe au contrôle du gouvernement : la LRA du sinistre Kony écume le sud-est du pays, les différents mouvements de rébellion n’en font qu’à leurs têtes dans l’intérieur du pays, tuant, pillant, rançonnant de pauvres et paisibles paysans. Des barrages anarchiques sont érigés sur les routes pour racketter impunément les commerçants, les transporteurs …Bozizé qui a promis la sécurité à ses compatriotes a instauré l’insécurité comme mode de gouvernement dans un pays qui aspire à la paix. Il foule aux pieds le texte fondamental du pays en confondant les pouvoirs . Il manque de programme et d’ambition politiques puisqu’il garde son premier ministre et le président de l’assemblée nationale ainsi que la plupart des ministres après les élections truquées.

 

       Depuis quelques jours, c’est le manque d’eau et de courant qui fait descendre la population de certains arrondissements de Bangui dans la rue après les manifestations monstres qui ont suivi la découverte des deux corps d’enfants suppliciés dans un véhicule appartenant à un ressortissant tchadien. Un président qui se soumet docilement (les Tchadiens parlent de la RCA comme d’une sous-préfecture tchadienne ), qui triche pour se maintenir au pouvoir en dépit de son impopularité, et qui ne peut pas satisfaire des besoins élémentaires de son peuple après 8 ans de pouvoir doit en tirer les conclusions lui-même …s’il lui reste encore quelque lucidité .

 

        Chaque peuple a son génie. Le peuple centrafricain l’a prouvé en 1979 face à un dictateur autrement plus coriace que l’actuel pantin de Bangui. Je fais donc entièrement confiance à mon peuple qui sait exactement ce qu’il veut face à un président imposé de l’extérieur, incapable, autiste, tribaliste, militariste, affairiste qui le mène tout droit vers l’abîme .

 

                                                                  KaDé ( France )

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 16:19

 

 

Entete-MLPC.JPG

 

DISCOURS D’OUVERTURE DE LA SESSION ORDINAIRE DU CONSEIL POLITIQUE NATIONAL DU MLPC  

 

BANGUI  16 et 17 JUIN 2011

 

Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Représentants des organisations internationales accréditées en République Centrafricaine,

Mesdames et Messieurs les Représentants des Partis Politiques,

Distingués Invités,

Camarades Conseillers Politiques Nationaux,

Camarades membres du Bureau Politique,

Militantes et militants,

Chers Sympathisants.

 

Avant de commencer, je vous invite tous à vous lever et à observer une minute de silence à la mémoire du camarade Ange-Félix PATASSE, ancien Président de la République centrafricaine et longtemps Président de notre parti, membre éminent du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 (FARE- 2011) rappelé à Dieu en ce triste jour du 5 avril 2011 à Douala au Cameroun, ainsi que pour la mémoire de notre aîné le Général Timothée MALENDOMA, Président du Forum Civique (FC) et du Collectif des Forces du Changement (CFC) qui nous a quittés le 12 décembre 2010, et enfin, pour celle de notre ami et frère Ferdinand DAGO, Président de l’association politique LONDO,  Chargé de liaison du FARE 2011, décédé le 17 avril 2011et dont nous gardons tous le souvenir de la chaleur humaine et de l’engagement à nos côtés.

Merci.   

                    

Comme vous le savez tous, après plusieurs interdictions de sortie du territoire national qui ont été imposées au Président Patassé comme à tous les responsables du FARE 2011, à la suite de nombreuses interventions nationales et étrangères devant ce cas humanitaire, il avait enfin pu quitter Bangui le samedi 2 avril 2011 pour se rendre à Malabo afin de recevoir des soins médicaux que son état de santé nécessitait. Malheureusement comme vous le savez, la maladie n’a pas attendu le dénouement des intrigues nées de la paranoïa politico-sécuritaire du régime, et tout ce temps perdu lui fut fatal, avant même qu’il n’arrive en Guinée-Equatoriale où l’attendait son généreux hôte le Président Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo, fidèle dans l’amitié qui les liait, et que nous saluons.

 

 De même, nous saluons Son Excellence Paul BIYA, Président de la République sœur du Cameroun, qui s’est personnellement occupé des soins du défunt Président Patassé, puis de toutes les contraintes préalables au retour de la dépouille mortelle en terre centrafricaine.

 

u nom du Bureau Politique et en mon nom propre, je  voudrais adresser mes souhaits de bienvenue et mes remerciements à tous nos invités qui ont bien voulu faire le déplacement pour être ici présents ce matin à l’ouverture de nos travaux.

 

Mes remerciements vont plus particulièrement à nos frères et sœurs des partis réunis au sein du FARE-2011, avec qui nous menons tous les jours sur le terrain cette lutte âpre, difficile, périlleuse mais enthousiasmante, contre cette autocratie rampante qui tente par la terreur, l’arbitraire et  les dénis de droit, de nous ramener aux heures sombres du monopartisme , de la loi de la jungle et de l’obscurantisme.

 

Le MLPC qui est justement né en février 1979 dans la lutte contre la dictature, voudrait par ma voix, très solennellement, réaffirmer notre totale disponibilité pour renforcer notre unité d’action, pour le plus grand bénéfice de notre démocratie et de notre peuple.

 

J’adresse mes salutations militantes à tous les camarades  membres de notre Conseil Politique National venus de nos seize fédérations réparties sur tout le territoire national. Le Bureau Politique, à travers ma voix, est sensible à votre engagement jamais démenti pour notre Parti.

 

Camarades,

Mesdames et Messieurs,

Honorables invités,

 

La présente session ordinaire de notre Conseil Politique National est essentiellement consacrée à trois points, à savoir :

 

- l’examen du rapport politique, moral et financier

- la prorogation du mandat des organes du Parti

- l’examen des sanctions contre certains camarades

 

Le premier point concerne l’examen du rapport faisant état du travail accompli par le Bureau Politique, sous ma direction,  sur le triple plan politique, moral et financier depuis notre Conseil Politique National extraordinaire du 19 juin 2010. Cette période couvrant également l’ensemble du processus électoral, il s’agira pour nous de procéder à une analyse sans complaisance aucune du dispositif électoral et de notre participation à ce processus, afin que le Parti affine sa démarche politique par rapport à l’environnement national et international.

 

Le second point concerne la prorogation du mandat des différents organes du Parti  jusqu’au prochain congrès. Lors de la session extraordinaire du Conseil Politique National du 19 juin 2010, vous aviez déjà décidé par votre Résolution N°1 de renvoyer en juin 2011 notre IVème Congrès ordinaire prévu pour juin 2010. Dans l’intérêt du Parti, je vous demanderai une fois de plus de proroger le mandat des différents organes de direction du Parti jusqu’au prochain congrès ordinaire, que nous devons cependant tenir impérativement courant 2012.

 

Enfin, le troisième point avant les divers, concerne l’examen des sanctions que le bureau politique a prononcées à l’encontre de certains camarades conformément à nos statuts et à notre règlement intérieur. Les dossiers des camarades sanctionnés ont été régulièrement transmis à la Commission de Contrôle et d’Arbitrage (CCA), qui vous soumettra ses conclusions pour votre décision finale, dans l’intérêt bien compris du Parti et de nos militantes et militants.

 

Eu égard à la période où se tient notre assise, je voudrais procéder à une rapide analyse de la  situation politique, sécuritaire, économique et sociale de notre pays depuis le dernier Conseil Politique National du 19 juin 2010.

 

1 Sur le plan politique

 

Camarades, je vous disais dans mon discours à l’ouverture du CPN du 19 juin 2010, en citant Nelson Mandela, que l’arme absolue du peuple contre toute dictature active ou rampante, ce sont les élections. C’est pourquoi si vous avez du mal à définir la nature d’un régime politique, regardez seulement comment il organise des élections.

 

En d’autres  termes « dis-moi comment tu organises des élections, et je dirai qui tu es ».

 Camarades, depuis l’élection de Barthélémy BOGANDA au Grand Conseil de l’Afrique Equatoriale Française(AEF) jusqu’à nos jours, nous n’avons jamais connu des élections comme celles du 23 janvier 2011.

 

D’ailleurs, si les colonisateurs avaient été comme nos dirigeants d’aujourd’hui, ils n’auraient certainement pas permis à BOGANDA de faire campagne et  d’être élu.

 

Après la mort de Boganda, les Centrafricains ont connu des élections multipartites globalement sincères sous Dacko 1 et  2, ensuite sous Kolingba en 1993, puis sous Patassé en 1998 et 1999, et même dans une certaine mesure en 2005 sous le régime actuel. Mais jamais, de mémoire de Centrafricain, nous n’avons connu des « élections » aussi chaotiques, problématiques et décriées que celles du 23 janvier 2011

 

En effet, tous les Centrafricains, et tous les observateurs sérieux de la vie politique centrafricaine s’accordent à reconnaître, à dire et à écrire que les prétendues élections de 2011 sont une véritable injure au peuple centrafricain, car cette mascarade électorale  a ramené notre pays au rang des « Etats à la démocratie douteuse ».

 

Nous avons tout vu lors de ce processus électoral, comme lors des scrutins eux-mêmes :  

-        des listes électorales manuscrites non affichées et non corrigées ;

-  la mise en circulation de deux types de cartes d’électeurs différents ;

-les pressions multiformes de l’administration territoriale, civile et militaire sur les électeurs ;

-         les fausses cartes d’électeurs mises en circulation en milliers d’exemplaires ;

-        le non-respect du vote des forces de  défense et de sécurité 48 heures avant le scrutin ;

-         l’interdiction faite par le Président de la CEI lui-même, par communiqué radiodiffusé, aux Présidents de bureaux de vote de remettre aux représentants des candidats de l’opposition les copies des procès-verbaux et feuilles de résultats. C’est ainsi que sur 4618 bureaux de vote, le MLPC n’a reçu que 100  procès-verbaux ;

-  l’expulsion des délégués des candidats des bureaux de vote et centres de dépouillement ;

- le refus d’appliquer le Code électoral ;

-        Etc. etc.      

 

La quasi-totalité des observateurs nationaux et internationaux sont arrivés aux mêmes conclusions dans leurs différents rapports : les résultats de ces élections sont sujets à caution à cause des profonds dysfonctionnements et des graves irrégularités constatés. Ce n’est pas le fruit du pur hasard si les résultats du sondage effectué par l’Institut Panos de Paris du 21 au 25 mars 2011en RCA, font ressortir que plus de la moitié de la population centrafricaine, 54% exactement, ne croit pas à la fiabilité des opérations électorales pour l’élection présidentielle. Pour les élections législatives, 56% de la population ne croit pas à la fiabilité des opérations électorales.

 

Toujours selon les résultats de ce sondage, 69% des personnes sondées se disent surprises par le résultat des élections présidentielles, tandis que 56% le sont pour les élections législatives.

 

Comme vous le voyez, la population centrafricaine, la principale concernée, n’est pas dupe. Elle ne croit pas à cette mascarade. Les différents plaidoyers pro domo ne convainquent et ne convaincront personne.

Ces élections doivent être annulées et reprises conformément à la Constitution,  et surtout conformément à un  code électoral qui devra être profondément remanié avec la participation des forces politiques de l’opposition démocratique. Ce code électoral paritairement revisité devra impérativement tenir compte des dysfonctionnements et irrégularités qui ont entaché les derniers scrutins et lui ont ôté toute crédibilité.

Naturellement, nous continuons à exiger du gouvernement la publication de l’audit de la tristement célèbre Commission Electorale Indépendante avec toutes les conséquences de droit, et en plus de cela, nous exigeons un audit financier et administratif de tout le cycle électoral, quelle que soit l’origine des financements. Il s’agit là d’une exigence minimale de transparence et de bonne gouvernance que ne saurait rejeter un gouvernement qui n’aurait rien à se reprocher.

Ces conditions réunies, l’ensemble du cycle électoral doit être politiquement géré de manière partagée par le pouvoir et l’opposition.

 

Une élection est le libre choix par les citoyens, de certains d’entre eux pour la conduite des affaires publiques. Ce procédé permet aussi de choisir une orientation politique. Dès lors, il convient de savoir quelle signification donne-t-on au mot élection en Centrafrique et quelles en sont les règles ? Si la réponse est : composition du corps électoral manipulée, liste électorale fantaisiste et affichée seulement le jour du vote, bourrage des urnes, intimidation et violence contre les électeurs par la garde présidentielle, brutalités et agressions physiques orchestrées par le parti au pouvoir et par-dessus le marché, une Commission électorale prétendument « indépendante » mais en réalité aux ordres, alors faisons l’économie d’élections dans notre pays. 

 

À ce jour, ces questions primordiales demeurent sans réponses.  En vue de remédier à ces aléas et de relever le défi d’une rigoureuse transparence en matière électorale, il faut introduire un traçage biométrique des listes électorales et des cartes d’électeurs car nous avons eu affaire lors des dernières élections à de l’esbroufe et à la danse du scalp autour des données électorales manipulées par la Commissions Électorale dite Indépendante.

Notre pays étant très peu peuplé, la mise en œuvre d’un nouveau fichier électoral et la production des cartes d’électeurs numérisées avec photo ne prendra pas beaucoup trop de temps et ne coûtera pas trop chère. L’introduction de la biométrie dans le système électoral participera d’une certaine façon, à la recherche de la transparence électorale.

 

La mise en place de la biométrie repose sur trois étapes fondamentales :

- l’enrôlement, c’est-à-dire le recueil d’informations de l’ensemble de la population afin de permettre la vérification de l’identité des citoyens ;

- le traitement informatique des données qui permet de comparer l’ensemble des données biométriques et détecter les anomalies ;

 - la production des titres sécurisés et personnalisés comme les cartes d’identité, cartes d’électeur, cartes de fonctionnaire, permis de conduire, et autres.

Tout cela ne peut être réalisé que si le pouvoir fait enfin montre d’une volonté politique non équivoque.

 

Ne nous laissons pas impressionner ni décourager par les discours fallacieux et les arguments spécieux de certains, tendant à dire qu’il faut tourner la page de ces élections et passer à autre chose alors que cette parodie d’élections du 23 janvier 2011 est à n’en point douter, un grave déni de démocratie inacceptable et une véritable honte pour notre pays.

 

En outre, le fait qu’un seul individu soit actuellement tout à la fois Président de la République et député d’une circonscription de la capitale est une singularité qui distingue encore négativement notre pays dans le concert des nations. Une autre preuve éclatante que ces élections groupées ne sont pas sérieuses est leur annulation partielle par la Cour Constitutionnelle dans 13 circonscriptions législatives dont elle demande la reprise, ainsi que l’inversion des résultats dans 12 autres. Au total donc, 25 circonscriptions électorales sur 105 sont remises en cause par cette Cour, soit 24% des circonscriptions. S’agissant des suffrages ainsi remises en cause, elles représentent près de 30% des suffrages exprimés. S’agissant d’élections groupées, comment ce que la Cour annule pour les législatives ne peut-il pas être valable pour les présidentielles ? Qui peut croire à une telle alchimie ?

 

C’est le sens du combat que nous menons, dans le cadre du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 (FARE- 2011) avec les autres partis et mouvements frères. Cette lutte est juste et je puis vous assurer, elle a déjà eu beaucoup d’échos favorables à l’extérieur de notre pays pour la simple raison qu’ aujourd’hui , avec le vent de liberté qui souffle partout dans le monde, l’opinion internationale est surprise de constater  que le pouvoir centrafricain rame à contre-courant de l’histoire, en tentant de phagocyter les justes et légitimes aspirations de notre peuple. C’est un combat pour le respect du peuple centrafricain et de son suffrage, c’est un combat pour le respect de notre constitution, c’est un combat pour la survie de la démocratie et du multipartisme chèrement acquis dans notre pays.

 

Les Centrafricains n’ont pas lutté pendant des décennies pour la démocratie pour se retrouver avec une Assemblée nationale familiale, monocolore, inodore et sans saveur et dirigée par des personnalités qui revendiquent sans vergogne la non-interpellation des membres du gouvernement comme un gage de fidélité à l’exécutif. Qui de la fonction et du pouvoir sacré de contrôle de l’exécutif par le législatif même s’il est vrai qu’avec la configuration actuelle de cette chambre, il n’est point besoin de se faire beaucoup d’illusions. On aura tout vu !

 

Naturellement, au moment où nous menons cette lutte, Camarades, au moment où vous menez cette lutte sur le terrain au prix de sacrifices diverses et de vos vies, des camarades et non des moindres, des cadres du Parti en qui vous aviez placé hier toute votre confiance, ont choisi de vous trahir et de trahir le Parti, comme en son temps Judas Iscariote a trahi le Christ pour trente deniers.

 

Ils ont choisi de vous abandonner au milieu du fleuve pour rallier ceux qui ont pourtant faussé et volé ces élections, et refusé de mettre en œuvre la feuille de route du Dialogue Politique Inclusif. Ces camarades ont été eux-mêmes victimes de cette mascarade électorale, mais l’appel, que dis-je, l’appât du gain facile a été plus fort que leur conscience politique. Ils ont humilié le Parti, ils ont trahi les militants. Ils ont joué avec nos vies.

 

Camarades, si vous voulez que le Parti soit solide et respectueux d’une éthique et d’une morale politique, ces camarades qui ont trahi doivent être sévèrement sanctionnés. Si vous  ne le faites  pas, vous connaissez bien l’adage qui dit « il n’y a jamais deux sans trois », et d’autres camarades suivront, en se disant que ceux qui ont trahi  hier ont réussi à éviter les sanctions en manipulant des camarades naïfs et/ou intéressés.

Mettons fin aux trahisons, à la duplicité et à la malhonnêteté politique qui font tant de tort à notre parti et à notre pays, et qui décrédibilisent la classe politique aux yeux de nos concitoyens. La survie du Parti est à ce prix, douloureux certes mais nécessaire.

J’espère que vous m’avez compris car c’est seulement ainsi que le MLPC vaincra les forces du mal, et les Lucifers de la division !

 

Dans le même ordre d’idées, le MLPC doit lancer un vaste chantier de la réconciliation avec tous nos anciens camarades qui, pour diverses raisons, se sont éloignés de la maison mère. L’adhésion à un parti étant individuelle, j’en appelle solennellement à leur raison pour qu’ils reviennent tous sans hésitation dans le Parti, afin que nous préparions ensemble le congrès de l’Unité de 2012. Mais avant ce congrès, nous devons procéder à une profonde restructuration du Parti. Tous les militants doivent repartir dans leurs cellules de base. C’est à partir d’elles que  nous mettrons en place les sections, puis les sous-fédérations et enfin les fédérations. Ainsi nous arriverons au congrès avec des organes restructurés, réconciliés et dynamiques, largement ouverts aux camarades qui auront décidé de nous rejoindre, et à tous les Centrafricains qui souhaitent prendre leur destin en mains.

 

Dans cette perspective, je demanderai au Conseil Politique National du Parti de procéder à la réhabilitation à titre posthume, du camarade Ange Félix PATASSE.

 

S’agissant de la situation sécuritaire, la mort du médecin-chef de la préfecture sanitaire du Haut-M’bomou et de son chauffeur, le rapt de Mgr Edouard Mathos, Evêque du diocèse de la Ouaka, par les éléments d’un mouvement de rébellion, nous montrent à quel point le Désarmement,  la Démobilisation et la Réinsertion (DDR) est à notre pays ce que le cœur  est à l’homme. Sans sécurité, il n’y aura pas de développement possible, et ce ne sont pas les incantations de nos autorités qui changeront la donne. Les populations centrafricaines en ont assez de l’insécurité qui les empêche de voyager et de vaquer librement à leurs occupations dans leur propre pays. Rien ne bouge concrètement sur le terrain, alors qu’on assiste périodiquement à la valse des multiples responsables ministériels du DDR.

  

On nous annonce périodiquement des phases dites « cruciales » du DDR mais sans progrès réel sur le terrain. Désormais un silence de plomb pèse sur l’utilisation des 8 milliards de francs CFA que la CEMAC et la BEAC ont débloqués au profit de notre pays depuis le premier semestre 2009 et qu’on nous a assuré qu’ils ont été logés dans un compte à la BEAC pour financer le  DDR. Les populations des préfectures sous l’emprise des mouvements de rébellion politico-militaire vivent au rythme des menaces et des privations de toutes sortes, et n’eussent été les actions ô combien salvatrices des ONG des pans entiers de nos régions seraient retournés à l’âge de la pierre taillée et du troc. Que signifie  pour ces populations l’Etat ? Où est l’Etat ? Que fait-il ? Quelle est la preuve de l’existence de l’Etat dans leur vie quotidienne ?

 

La gestion du programme de démobilisation, de désarmement et de réinsertion des combattants de diverses rébellions qui écument notre pays par le Comité de pilotage est un échec cuisant. La relance et la réalisation du processus DDR doivent désormais passer par la mise en place d’une structure plus neutre que le coûteux et actuel Comité de pilotage dont l’inefficacité est patente dans la réalisation  effective d’un vrai désarmement que les Centrafricains et le pays attendent tous depuis si longtemps. Il faut sortir du stérile tête à tête gouvernement et mouvements politico-militaires.

                                                                      

Quant à nos compatriotes du Haut-Mbomou, du  Mbomou, de la Haute-Kotto et même de la Vakaga, ils vivent sous la peur perpétuelle des agressions et attaques de la LRA. Vous avez tous entendu comme moi le général BOZIZE affirmer que la RCA n’a pas de problème politique avec la LRA. Le vrai problème, c’est que la LRA semble en avoir avec nos populations, et cela suffit pour la combattre par tous les moyens. Il me semble que c’est là le devoir régalien d’un Etat dirigé de surcroît par un officier général.  Sinon, vers  qui ces populations doivent-elles se tourner pour être protégées ? Vers qui doivent-elles aller pour avoir la vie sauve ?

 

L’actualité nous oblige à réaffirmer que le MLPC en sa qualité de parti social-démocrate est hostile à tout communautarisme. Républicains que nous sommes, nous affirmons que tous les citoyens d’un pays sont égaux en droit et en devoir, quelles que soient leurs origines et leurs croyances. Les hommes et les femmes qui ont choisi de vivre en RCA doivent bénéficier,  comme les Centrafricains, de la protection de la puissance publique, et comme les Centrafricains, ils doivent également respecter les lois et règlements de la République. L’ennemi n’est pas l’étranger, l’ennemi c’est le sous-développement et ses conséquences politiques et psychosociologiques.

 

2- Sur le plan économique

 

Comme je le dis toujours, je ne vois pas ce que je dois vous apprendre sur  notre économie, vous qui en majorité venez de l’intérieur de notre pays  et qui en vivez quotidiennement les réalités.

 

J’ai entendu, comme vous, beaucoup de choses avant les élections. Nous avons tous suivi la cérémonie en grande pompe de la pose de la première pierre d’une cimenterie en juin 2010. Alors qu’on  nous annonçait la production du premier sac de ciment six mois plus tard, c’est-à-dire en décembre 2010, force est de constater qu’en juin 2011, c’est-à-dire un an plus tard, nous attendons toujours ce premier sac de ciment.

 

De même, depuis 2007, au Palais de l’Assemblée Nationale, nous avons suivi la grande cérémonie de lancement tambour battant de la Cité lumière KNK sur l’Ile Bongossoua, appelée aussi Ile des Singes, avec ses 320 milliards de F CFA d’investissements prévus par les princes du Golfe et la création de plus de 10 000 emplois au profit de la jeunesse. A ce jour, soit plus de quatre ans après, il n’y a toujours pas le moindre commencement d’un début de chantier sur l’Ile des Singes.

 

Quoi d’étonnant quand on sait que notre pays faute de pouvoir attirer de vrais investisseurs, ne traite seulement qu’avec de pseudos hommes d’affaire au pedigree douteux. Dès lors, on peut déplorer  le manque d’une politique sérieuse et attractive de promotion des investissements, ce qui a pour conséquence de nous faire occuper depuis plusieurs années sans discontinuer, le dernier rang du classement mondial de Doing Business..

 

 D’ailleurs comment peut-on raisonnablement parler de ces projets quand les problèmes d’électricité et d’eau se posent avec acuité depuis très longtemps malgré les multiples promesses fallacieuses qui nous sont constamment faites. En effet, les descentes dans les rues de la capitale Bangui ces derniers jours témoignent de l’incapacité du gouvernement à satisfaire les besoins vitaux de ses populations qui pourtant semble-t-il ont voté massivement pour le régime en place.

 

Notre pays collectionne les mirages et les éléphants blancs qui ne dépassent jamais le stade des poses de première pierre et des effets fallacieux d’annonce que le régime en place affectionne particulièrement par seule démagogie mais dont nos compatriotes ne sont pas dupes.  

 

Nous attendons toujours la réhabilitation du secteur du diamant et d’or, ainsi que la réouverture des  bureaux d’achat après les multiples opérations de racket et de spoliation des collecteurs de diamant, et la restitution de leurs biens.

 

Nous attendons aussi le démantèlement  des  multiples barrières illégales qui jonchent nos routes et qui empêchent la fluidité de la circulation des personnes et des biens. Tous les transporteurs sont fatigués, et la population désabusée.

 

Nos routes, y compris les rues de Bangui, sont devenues des nids de poule (dou ti kissoro)

Plusieurs ouvrages d’art sur des artères principales de la capitale sont défectueux depuis des mois et constituent un grave danger pour les usagers mais on est frappé par l’indifférence du gouvernement devant une telle situation.

 

Le pouvoir a trouvé une nouvelle technique pour ne pas faire face aux  obligations de la dette intérieure : chaque année, et par décret, il gèle  systématiquement les créances dues aux opérateurs économiques qui ont pourtant fourni des biens et services à l’Etat, tout en choisissant  de n’honorer que celles des opérateurs politiquement proches du régime.  Comment peut-on prétendre développer l’économie d’un pays en asphyxiant financièrement de petits et moyens entrepreneurs ? Surtout que leur accès à des crédits bancaires est hypothéqué par la politique de l’endettement massif de ce même gouvernement auprès de ces institutions financières pour le paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, réduisant ainsi leurs capacités de financement de l’économie.

 

Nous sentons bien qu’il n’y a aucune vision d’ensemble par le pouvoir de la politique économique de notre pays. Il compte exclusivement sur l’extérieur pour financer notre développement à notre place. C’est ainsi qu’après avoir vendu au peuple les prétendus 300 milliards du DSRP I de Bruxelles en 2008, on nous ressort aujourd’hui une autre Table Ronde encore à Bruxelles avec l’effet d’annonce d’autres centaines de milliards.

 Nous vivons de mirages financiers en mirages miniers, dont le dernier en date est  le pétrole de Birao. On ne se développe pas par hasard, ni par des effets d’annonce, c’est bien connu.

 

 3. Sur le plan social

 

 La République centrafricaine, pays à forte potentialité et à vocation agricole et pastorale, connait une chute continue de ses productions agricoles et animales. Les filières du coton, du café, du tabac, de l’arachide, du manioc, du mil, etc. sont toutes sinistrées, ou ont tout simplement disparu. D’ailleurs on signale la pénurie de manioc, aliment de base du centrafricain  depuis ces derniers jours à Boali et à Bouar.

 

Le monde rural complètement détruit par les rebellions et plusieurs années de mévente des produits, est laissé à l’abandon.

 

Pour la première fois, dans l’histoire de notre pays, la famine sévit partout sur le territoire national et plusieurs centaines de milliers d’enfants centrafricains et des mères sont victimes d’une scandaleuse malnutrition sévère et dont les échos défraient la chronique internationale.

 

Tant à Bangui qu’en provinces, le VIH/SIDA et les maladies opportunistes comme le paludisme et la tuberculose ne cessent de ravager les Centrafricains, hypothéquant gravement le développement et l’avenir de notre pays.

 

La mortalité infantile due aux conséquences du paludisme et les maladies diarrhéiques, la mort en couches des mamans et nourrissons par manque de couverture médicale préventive et curative, sont autant des facteurs de précarisation et d’aggravation des conditions de vie des centrafricains aujourd’hui.

 

Quant à l’école centrafricaine, elle a simplement perdu tous ses repères car ne répondant plus aux critères internationalement reconnus tant en matière d’infrastructures que de la qualité de l’enseignement. Conséquence logique des formations au rabais et elle ne produit que des désœuvrés et des diplômés sans emploi.

 

Ce tableau éloigne dangereusement notre pays de la trajectoire de l’atteinte des Objectifs du Millénaire du Développement (OMD) d’ici à 2015, malgré l’engagement et le soutien multiforme des partenaires au développement dans le cadre de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE).

  

 Camarades militantes et militants,

 

  C’est depuis le début du mois d’avril que les opposants que nous sommes avons reçu l’autorisation des princes qui nous gouvernent pour voyager. Entre temps, plusieurs personnalités de l’opposition ont été empêchées de prendre l’avion à l’aéroport de Bangui-M’poko. On nous évoque des instructions que personne ne veut assumer, et qui ne reposent sur aucun texte législatif ou réglementaire. Les libertés individuelles et collectives telles que justement celles  d’aller et de venir pour tous les citoyens, sont inscrites en lettres d’or dans notre Constitution.

 

Aujourd’hui on continue d’embastiller des journalistes en RCA pour des délits de presse pourtant dépénalisés. C’est ainsi que les cas de Monsieur Faustin BAMBOU, directeur de publication du journal « Les Collines de l’Oubangui » qui a été déféré le lundi 6 juin 2011 à la Maison d’Arrêt de Ngaragba après avoir passé dix jours à la Section des Recherches et d’Investigations (SRI) de la gendarmerie nationale et celui de  Cyrus Emmanuel SANDY, directeur de publication du journal Média Plus,  arrêté le mercredi 15 juin 2011 et placé sous mandat de dépôt, sont proprement scandaleux. Dans ces deux  cas, au lieu d’appliquer la loi, c’est curieusement la personnalité du plaignant qui est importante, et on demande à la loi de s’adapter aux humeurs du prince. Malheureusement, c’est cela la réalité de l’Etat de droit et de la démocratie aujourd’hui en Centrafrique.

 

 Ces nouvelles affaires Bambou et Sandy viennent s’ajouter à l’affaire dite Rayan, l’incendie de ce supermarché dans des conditions non élucidées, et dans le cadre de laquelle des Centrafricains arrêtés sur ordre du pouvoir croupissent en prison depuis un an et d’autres contraints à l’exil. A toutes ces victimes de l’arbitraire, nous leur disons que nous ne les oublions pas.

 

Par ma voix, le MLPC réaffirme sa ferme condamnation de toutes ces dérives autoritaires qui n’ont qu’un seul but : terroriser les Centrafricains, leur faire peur et  les intimider par la prison et la violence gratuite pour casser toute voix discordante dans le pays.

 

L’assemblée nationale étant désormais monocolore, le pouvoir judicaire mis au pas, il ne reste plus qu’à museler la presse, le quatrième pouvoir, afin que la République centrafricaine de leurs rêves ressemble  « au pays du matin calme » ou à « l’Empire du milieu », où règnent l’ordre, le silence  et la volonté du guide bien-aimé. 

 

Camarades, c’est grâce au silence des justes que prospèrent les dictatures. Le MLPC, né en 1979 pour lutter contre cette  dictature que beaucoup de princes d’aujourd’hui avaient servilement servi naguère, et s’en accommodaient sans états d’âme, appelle le peuple à rester vigilant et à se joindre à lui pour mener la lutte combien exaltante pour la démocratie,  car  la démocratie est d’abord un état d’esprit et la liberté ne se divise pas.

 

C’est sur ces mots que je déclare ouverts, les travaux de la session ordinaire de notre Conseil Politique National de juin 2011.

 

Je vous remercie. 

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 16:15

 

 

 

barricades pour le courant et l'eau

 

 

REACTION A LA REUNION DU FARE

 

A la lecture du compte rendu de la réunion du FARE tenue à Bangui le 14 Juin 2011 dernier, l'on ne peut que se féliciter de l'importance de la tenue d'une telle réunion, et croire enfin que les leaders des partis politiques d'opposition, au vu de leur présence effective à cette manifestation, vont pouvoir continuer à agir, et agir efficacement dans le sens de la libération du peuple centrafricain du joug dictatorial sous lequel un semblant d'élections, signe d'une pratique démocratique qui ne dit pas son vrai nom, l'a placé depuis le 23 Janvier 2011.

 

En effet, lorsque l'on parle de libérer le peuple centrafricain, ce n'est rien d'autre que de permettre à ce peuple de vivre simplement. Et vivre simplement, c'est avoir le droit de parler, le droit de se déplacer, le droit de  se nourrir, de se loger, d'être soigné quand on est malade, le droit de ne pas vivre la nuit dans l'obscurité comme une bête en tanière.

 

Aujourd'hui, ces éléments élémentaires du droit de vivre, réduits à néant, font du Centrafricain un homme qui ne peut se contenter que du triste sort que lui réserve sans insouciance et sans humanité, une politique venue d'un autre monde et assise sur la pratique exacerbée d'une gabegie originale.

 

Alors, au vu de tous les éléments inscrits à l'ordre du jour de la réunion du FARE, à savoir les problèmes liés à la mort de l'ancien Président Ange Félix Patassé, ceux provoqués par le discours prononcé le 21 Mai dernier par le Président actuel, en relation avec les obsèques de son prédécesseur, la menace qui plane sur la démocratie et les stratégies à mener pour aboutir à l'annulation des élections, au vu de ces problèmes donc, se pose la question de savoir si les stratégies arrêtées suffiront pour ramener les dirigeants actuels à la raison.

 

Peut-on  aujourd'hui croire à une prise de conscience personnelle de chacun des membres du gouvernement, de la réalité de la vie difficile des centrafricains, pour lui faire changer d'avis afin d'orienter la gestion de la chose publique au bénéfice des centrafricains, sans quoi, la seule issue qui lui resterait serait tout simplement de poser sa démission ? Peut-on aujourd'hui croire à une telle attitude des hommes en charge de la gestion des affaires du pays ?

 

Et si l'on ne peut croire à une telle prise de conscience, alors peut-on penser qu'une simple journée de marche suffira à réveiller des hommes  ronflant dans leur lit de pouvoir absolu, d'injustice, de privilèges et d'impunité ?

Personne ne peut souhaiter le désordre dans son pays, tout comme personne ne peut accepter que sa fille, son père meure dans un trou, parce qu'on n'a pas voulu lui tendre la corde pour le soutirer de ce traquenard.

 

Le peuple  descend dans la rue parce qu'il n'a pas d'eau potable ; il descend dans la rue parce qu'on tue sans pitié l'homme chargé de le soigner ; il descend dans la rue parce qu'il n'en peut plus de vivre dans le noir ; il descend dans la rue parce que ses enfants, innocents et sans défense, se font égorger sans la moindre protection.

 

Une journée de marche suffit-elle pour ouvrir les yeux à ceux qui ont décidé de ne rien voir ? Voilà la question qui mérite d'être étudiée avec le plus grand soin, car le peuple a donné son point de vue en descendant tout seul faire ses revendications. C'est une perche tendue aux partis politiques, qui ne doivent plus tergiverser dans leurs actions, s'ils tiennent à ce que le FARE atteigne son objectif, celui de reprendre les élections, et permettre ainsi à la République de se remettre debout, à travers la reprise effective d'un processus démocratique, reconnu par le peuple lui-même et par l'« Opinion  Internationale ».

 

 

Un Centrafricain excédé mais plein d'espoir vivant dans la Somme (80.000) France

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 16:08

 

 

 

 

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Touadéra Faustin

 

Fidèle Gouandjika

 

 

Toute la RCA à l’écoute de la table ronde de Bruxelles

Radio Ndéké Luka Jeudi, 16 Juin 2011 13:10

Les travaux de la table ronde sur la République Centrafricaine ont démarré ce 16 juin 2011 à Bruxelles en Belgique. Ces travaux qui vont durer deux jours, se déroulent en présence d’une forte délégation conduite par le Président de François Bozizé, accompagnés du Premier ministre Faustin Archange Touadéra et plusieurs autres personnalités de haut niveau. Il s’agit de la rencontre entre les autorités centrafricaines et les partenaires au développement.

Il s’agit entre autres de poursuivre avec la communauté des bailleurs de fonds, le dialogue déjà engagé lors de la session spéciale sur la République Centrafricaine en septembre 2010, sur les voies et moyens de consolider la paix et jeter les bases d’un développement durable, élargir la communauté des partenaires au développement qui interviennent en Centrafrique, en incluant les donateurs traditionnels et non traditionnels, mobiliser auprès des bailleurs de fonds les ressources supplémentaires nécessaires au financement des actions prioritaires du DSRP (document stratégique pour la réduction de la pauvreté) de la seconde génération, notamment dans les domaines du développement  rural, de la croissance accélérée, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD 2011-2015), et du genre.

Le DSRP nouvelle génération est orienté vers la stratégie sectorielle Egalité de Genre et Réduction de la Pauvreté et les programmes proposés dans le cadre de ladite stratégie, dégageront des perspectives étendues, en vue des solutions adéquates au relèvement du pouvoir économique des Femmes.

Concernant le programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) des ex-rebelles, les partenaires seront appelés à soutenir le gouvernement dans les activités à court terme telles que le cantonnement, le désarmement et la démobilisation des ex-rebelles, ainsi que leur réintégration à long terme.

Rappelons que le DSRP II intervient quelques années après la première table ronde consacrée au DSRP I, qui s’était déroulée le 26 octobre 2007 à Bruxelles en Belgique.

La première table ronde avait rassemblé les représentants de 17 pays, 25 organisations internationales et d’institutions financières et deux ONG internationales qui ont participé en qualité d’observateurs.

Le Gouvernement Centrafricain a mis en place un plan de développement économique du pays contenu dans son Document de stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ayant déjà fait l’objet d’engagements fermes des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) de la RCA  à la Table Ronde de Bruxelles du 26 octobre 2007. Lors de cette table ronde, la Centrafrique avait reçu 300 milliards de francs CFA des mains des bailleurs.

 

NDLR : Contrairement à ce que laisse entendre ce papier, les Centrafricains ont été déjà informés que les plus hauts responsables de l'Union Européenne avait écrit aux autorités de Bangui que cette table ronde de Bruxelles était inopportune et inutile. Par conséquent, ils n'attendent rien de cette réunion qui a dû servir encore de prétexte à Bozizé, son PM Touadéra, et certains de leurs ministres comme Sylvain Maliko, Fidèle Ngouandjika, Mme Dorothée Malénzapa et autre Marguérite Pétrokoni et Marylin Rosalem Mouliom, de vider une fois de plus les caisses du trésor national pour aller vadrouiller à Paris et à Bruxelles pendant que les populations de la capitale sont descendues dans la rue pour exiger d'avoir de l'eau potable pour boire et du courant électrique.  

 

 

L'ONU salue la tenue d'une table ronde sur la République centrafricaine à Bruxelles


NEW YORK 16/06/2011 (Xinhuanet) - Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué mercredi la tenue d'une table ronde des partenaires de la République centrafricaine les 16 et 17 juin 2011 à Bruxelles et félicite la Commission de consolidation de la paix, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque africaine de développement pour leur appui au gouvernement centrafricain dans l'organisation de cet événement important.

"Le secrétaire général appelle les partenaires à continuer de soutenir la République centrafricaine dans la mise en oeuvre de sa Stratégie de réduction de la pauvreté exhaustive visant à relever les défis de la consolidation de la paix et du développement socio- économique", a dit son porte-parole dans une déclaration.

"Le secrétaire général appelle également le gouvernement centrafricain à continuer de bâtir un partenariat fort, durable et significatif avec la communauté internationale. Il réaffirme le soutien des Nations Unies alors que le pays est engagé dans des réformes dans les domaines de la sécurité et de la gouvernance visant à améliorer la qualité de vie du peuple centrafricain", a-t- il ajouté.

© Copyright Xinhuanet

 

NDLR : Les Nations Unies ne peuvent pas dire autre chose puisse que c'est l'ambassadeur belge accrédité à New York qui est à l'origine de cette table ronde de Bruxelles qui pour l'UE est très prématurée et inopportune puisqu'elle considère que Bozizé a volé les dernières élections et ni son actuel gouvernement, ni la chambre parlementaire ne sont légitimes et crédibles. Faut-il rappeler que l'UE a boycotté l'investitur de Bozizé le 15 mars dernier. Faut-il rappeler qu'un rapport d'experts électoraux commandité et financé par l'UE a conclu à des élections centrafricaines "sujettes à caution". Dès lors, toutes ces gesticulations de Bangui avec la complicité fâcheuse de l'ambassadeur Jan Grauls ne sont que brassage d'air. En attendant, sur le terrain, la situation se dégrade de plus en plus et les Centrafricains de plus en plus à bout, n'hésitent plus à descendre dans la rue pour exprimer leur mécontentement et leur frustration. Il n'y a que ça de vrai.  

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 16:05

 

 

 

 

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Radio Ndéké Luka Jeudi, 16 Juin 2011 13:08

En Centrafrique, une étude menée par le ministère des affaires sociales avec l’appui de l’UNICEF en 2004, évaluait le nombre des enfants de la rue à 6000. 7 ans après, les estimations indiquent que le nombre a considérablement augmenté. Plus de la moitié de ces enfants se trouvent à Bangui, selon les mêmes estimations.

La journée de l’enfant est célébrée ce 16 juin 2011 en Afrique et en Centrafrique a relancé le débat sur cette situation. Plusieurs manifestations ont été organisées pour commémorer la journée, qui a pour thème de l’année « Tous ensemble unissons-nous pour une action urgente en faveur des enfants de la rue ».

Plus de 500 enfants de la rue et autres enfants rendus vulnérables ont pris part dans la matinée à une manifestation organisée par le gouvernement à la Faculté théologique biblique de Bangui.

Danses traditionnelles, récits des poèmes et présentation théâtrale exécutés par les enfants, constituent la toile de fond de la cérémonie. La cérémonie a été présidée par le ministre de la santé Jean Michel MANDABA venu au nom de son homologue des Affaires Sociales, et la représentante intérimaire de l’UNICEF Christine NARE KABORE.

A Bouar dans la Nana Mambéré, les 250 enfants du Village d’Enfants SOS de la ville ont pris part à une marche pacifique organisée à leur intention. Selon Djoumngoto Djinara, directrice du village, « l’objectif de la marche est plaidé pour la cause des enfants en situation difficileIl faut reconnaitre cependant que cette journée est méconnue des parents de la ville de Bouar », a signalé le correspondant de Radio Ndeke Luka dans la ville.

La Journée de l’Enfant Africain est un événement annuel parrainé par l’Unicef. Il commémore le massacre des enfants de Soweto de 1976 par le régime de l’apartheid  en Afrique du Sud.

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 03:49

 

 

 

Joseph Kony et un de ses adjoints

 

Par journaldebangui.com, ACP - 15/06/2011

C’est une recommandation émanant de la 2ème réunion ministérielle régionale sur la LRA, un mouvement rebelle qui affecte notamment la RDC, le Soudan, la République centrafricaine.

 

La deuxième réunion ministérielle régionale sur l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) initiée par la Commission de l’Union africaine a recommandé la constitution d’une force régionale d’intervention contre la LRA et la création d’un Centre des opérations conjoints (C.O.C.) afin de mener des actions militaires contre cette rébellion, au cours de la rencontre qui s’est tenue du 6 au 9 juin 2011 a Addis-Abeba, en Ethiopie, a appris VACP samedi de la Cellule presse du ministère de la Défense nationale et des anciens combattants. Trois points importants ont constitué les recommandations des experts adressées aux chefs d’état-major de la Défense et chefs des services et de sécurité des pays affectés par la présence de la LRA. Il s’agit de la conclusion de la réunion ministérielle régionale sur la LRA qui avait eu lieu du 13 au 14 octobre 2010 à Bangui, en République Centrafricaine.

 

Section 1.01 Les ministres se sont, en outre, attardés sur le projet du Document cadre pour la mise en place d’une force régionale d’intervention dans les pays affectés par la LRA avant de se pencher sur le rapport de la mission conjointe d’évaluation technique. Ces recommandations seront adressées aux Chefs d’Etat des pays concernés pour la sanction finale. Section 1.02 Les assises ont connu la participation du ministre congolais de la Défense nationale et des anciens combattants, Charles Mwando Nsimba, du ministre ougandais de la Défense, Crispus Kiyonga, du ministre délégué à la présidence de la République Centrafricaine chargé de la Défense nationale, des anciens combattants, des victimes de guerre et de la restructuration de l’armée, Jean Françis Bozize et du ministre Sud-Soudanais de l’Intérieur, Gier Chuang Aluang. Des délégués du Tchad et du Soudan ont été présents à cette rencontre.

Pour une participation effective de l’Union africaine

La réunion a, en outre, décidé de la mise sur pied d’un mécanisme conjoint de coordination (M.C.C.), structure ad hoc stratégique chargée de coordonner les efforts de l’Union africaine, des pays concernés ainsi que du soutien des partenaires. Composée des ministres de la Défense des pays concernés, elle est présidée par le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA. Celle-ci s’emploiera à mobiliser les contributions volontaires pour le financement de la MCC, l’état-major de la Force régionale d’intervention et le Centre conjoint des opérations. Cette deuxième réunion fait suite à celle organisée du 13 au 14 octobre 2010, consécutive au Sommet tenu du 25 au 27 juillet 2010 à Kampala, en Ouganda, dans le cadre du plan d’action de Tripoli en vue de faciliter une action régionale coordonnée face à la menace de la LRA.

 

NDLR : Il est navrant de constater que l'UA perd tout son temps dans les réunions à n'en plus finir et sans grande efficacité réelle sur le terrain.Pendant ce temps, les bandits et criminels de la LRA continuent leurs exactions de plus belle.

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 03:08

 

 

 

 

CEEAC.jpg

 

 

Source : portalangop.co.ao 15-06-2011   

Prévu pour ce 15 juin N'djamena, au Tchad, le XVème sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) a été reporté pour des raisons techniques. Il s’agit du second report après celui février dernier.

Le XVème sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), prévu pour ce 15 juin à N'djamena, au Tchad, a été reporté pour des questions techniques. Pourtant, le 14 juin, le conseil des ministres des pays membre de l’organisation s’est réuni dans la capitale tchadienne pour aborder la préparation de cet évènement.

Le conseil a notamment débattu programme de travail de l'évènement, le rapport sur la situation en République Centrafricaine, le Projet de communiqué final et le projet de programme de travail. La réunion ministérielle s’est également penché sur des notes d'informations relatives aux activités menées après le Conseil des ministres de février 2011, dans les domaines de la paix et de la sécurité, des infrastructures de transports et de la gestion intégrée des ressources de l'eau ; ou encore celles du domaine de l'environnement, de la gestions des ressources naturelles, de l'agriculture et développement rural, du commerce et de l'industrie, ainsi que des technologies d'information et des Télécommunications.

Initialement prévue pour février 2011, le XVème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la CEEAC a déjà été reporté pour des raisons d'ordre technique. Créée en 1981, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) regroupe l'Angola, le Burundi, le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo-Brazzaville, la République Démocratique du Congo (RDC), le Gabon, la Guinée-Equatoriale, le Rwanda, São Tomé et Principe et le Tchad.

 

NDLR : La situation en Centrafrique ne cesse de faire l’objet des sommets de Chefs d’Etat. Ce n’est certainement pas par pur hasard. Bozizé a sans doute préféré aller faire le malin à Bruxelles plutôt que d'être à N'djaména. En moins d’un moins, plusieurs faits graves et événements majeurs se sont déroulés dans le pays, particulièrement dans sa capitale Bangui. Petit à petit les Centrafricains commencent à prendre conscience de l’impérieuse nécessité de descendre dans la rue pour faire bouger les lignes du système Bozizé qui ne cesse de les opprimer. Après l’effervescence du km 5 contre l’assassinat des deux enfants dont les corps ont été découvert dans le coffre d’un véhicule, ce fut le tour des médecins de descendre dans la rue pour protester contre l’assassinat par la LRA de leur confrère d’Obo. Puis, la population des 3ème et 5ème arrondissements excédée, a fini par dresser des barricades et brûler des vieux pneus pour réclamer la fourniture d’eau et de courant électrique. A force, ils comprendront que leur sort est bel et bien entre leurs mains. Tant mieux !

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 02:43

 

 

 

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Par Kpangbandjé - 14/06/2011 JDB

Les populations du 3ème et 5ème arrondissement se plaignent du manque d’eau et d’électricité à Bangui

 

Dans la matinée du mardi 14 juin 2011, les 3ème et 5ème Arrondissement de Bangui étaient une fois de plus, secoués par une manifestation de la population qui se plaignait cette fois, d’un manque cruel d’eau et d’électricité dans le secteur depuis plus d’une semaine. Les deux avenues de France et Koudoukou étaient barricadées par les manifestants qui conditionnent la cessation de la manifestation par le rétablissement de l’eau et de la lumière. Pendant ce temps, le ministre en charge de l'énergie et de l'hydraulique a intervenu pour rétablir l'ordre. Quand bien même le slogan de la société centrafricaine de distribution d’eau en Centrafrique (SODECA) c’est «l’eau c’est la vie», ce n’est pas le cas dans les 3ème et 5ème Arrondissements de la ville de Bangui où, depuis plusieurs jours eau et électricité sont presque introuvables dans le secteur. Des femmes, récipients sur la tête, peuvent se rendre dans des quartiers lointains pour trouver de l’eau; parfois, on est obligé de boire de l’eau des puits, quand bien même dangereux pour la santé. Pour l’électricité, on n’en parle pas.

Pour essayer de chercher une solution à ce problème, la population, jeunes, femmes, hommes et même, des vieillards, sont descendus dans les rues hier afin de manifester leur mécontentement. Deux principales avenues de la ville de Bangui, notamment l’avenue Koudoukou et l’avenue de France étaient prises d’assaut toute la matinée jusque dans l’après -midi par ces manifestants décidés à mourir comme ils le chantaient devant les forces de l’ordre et de sécurité qui s’aventuraient sur les lieux hier. Des conducteurs de taxis étaient même violentés par la foule en colère. Or, pendant que les évènements se poursuivaient, le ministre Léopold Fatran de l’énergie et de l’hydraulique, a organisé dans la salle de conférence dudit département ministériel, une réunion de crise au cours de laquelle des notables et maires des deux arrondissements étaient invités.

Le membre du gouvernement a justifié ce manque d’eau dans les deux arrondissements par le fait qu’un tuyau au niveau de la Présidence de la République en allant vers le fleuve Oubangui était troué, ce qui n’a pas permis au château de ravitailler le secteur en difficulté. D’après le ministre, les techniciens de la Sodeca se sont mis à l’œuvre depuis le weekend dernier et ce problème est déjà résolu. Quant au manque d’électricité, il a poursuivi qu’un groupe a lâché au niveau de l’aéroport Bangui-M’Poko mais étant donné qu’il se situe dans la zone rouge où l’électricité ne doit en aucun cas faire défaut, il a fallu léser certaines zones pour l’alimenter.

Aussi, à la suite des évènements du km5 relatif au meurtre des deux enfants, le secteur ne doit pas être dans le noir afin d’éviter tout acte de banditisme ou d’insécurité, d’où la nécessité de léser une fois de plus certains secteurs pour le ravitailler. Malgré l’appel au calme du ministre, les manifestants n’ont pas lâché prise et continuent de barricader les avenues, les rues et même les ruelles. Depuis longtemps, le problème d’eau et d’électricité constitue un élément majeur mais malheureusement, ce problème est géré à la suite des manifestations. Est-ce à dire que les manifestations de la population sont la solution?

 

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16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 02:34

 

 

 

rebelles LRA 090710

 

Radio Ndéké Luka Mercredi, 15 Juin 2011 12:00

La ville de Obo (extrême-est de la RCA) est en effervescence en cette journée du 15 juin 2011. Plus de 5000 personnes ont participé dans la matinée à une marche pacifique. Les fonctionnaires et autres agents de l’Etat en poste dans la ville sont les plus visibles et les plus remuants. Ils protestent ainsi contre la présence de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) dans leur localité. Dans les autres villes de cette préfecture du Haut Mbomou on marche également. Il en est donc ainsi à Rafaï, Djema, et Zemio (est).

De tout ceci, le correspondant de Radio Ndeke Luka a rendu compte dans l’édition du journal de la mi-journée. Partout, les marcheurs ont brandi des banderoles sur lesquelles on peut lire : « Bozizé réagissez, la LRA nous tue, nous voulons la paix. Ils manifestent leur mécontentement sur 5 kilomètres avec observation d’une minute de silence en mémoire du médecin-chef et son chauffeur assassinés le 6 juin par les hommes de Joseph Koni », raconte le correspondant.

Pendant ce temps à Bangui la capitale, on procédait à l’enterrement du médecin tué le 6 juin dernier ainsi que son chauffeur par des hommes de la LRA. Un énième incident qui a suscité une vive émotion en Centrafrique.

Il pose de nouveau la question des raisons pour lesquelles cette guérilla continue de frapper.

Le véhicule du médecin a été attaqué en forêt sur l'axe Zémio-Rafaï, alors qu'il se rendait à Obo avec un chargement de vaccins contre la poliomyélite. Un groupe d'hommes armés appartenant à la LRA a tué le médecin et son chauffeur, puis a incendié le véhicule.

Dans un communiqué publié deux jours après ce tragique incident, le Collectif d'action contre l'Armée de résistance du Seigneur a demandé au gouvernement centrafricain «de tout mettre en oeuvre afin de bouter ces rebelles hors de son territoire» et à la communauté internationale « de voler au secours de Bangui pour atténuer les souffrances des populations locales déjà meurtries ». Le collectif ne s’arrête pas là. Il invite les populations de Obo à une marche contre la LRA et pour demander que les autorités prennent leurs responsabilités et assurent la sécurité de la population.

De son côté, l’Ordre des médecins a organisé mercredi 8 juin, une manifestation à Bangui. Une marche dans les rues de la capitale a conduit ses membres jusqu’aux grilles du Palais de la Renaissance. Sur place, un mémorandum a été remis au président François Bozizé. L’ordre entend récidiver le 15 juin à l’occasion des obsèques du médecin. Quant à la famille du chauffeur, elle n’exclut pas de saisir les autorités judiciaires et porter plainte pour meurtre.

L’Agence Hirondelle vient de publier une enquête sur la LRA. Elle essaie notamment d’expliquer pourquoi cette organisation de rebelles demeure active et surtout impunie à ce jour. Ce contexte de violence a été dénoncé par l’organisation américaine Human Rights Watch, dans un rapport publié le 23 mai dernier. « Près de trois ans après le lancement d’une nouvelle vague de violence par la LRA visant des villages et des villes de la République démocratique du Congo, du Sud-Soudan et de la République Centrafricaine, des lacunes considérables subsistent en matière de protection de centaines de milliers de civils qui vivent dans les régions où la LRA sévit », indique l'ONG.

« Depuis septembre 2008, la LRA a tué près de 2 400 civils et en a enlevé quelque 3 400 autres, dont beaucoup d’enfants, et a été à l’origine du déplacement de plus de 400 000 personnes de leur domicile », estime Human Rights Watch.

« Il y aurait à nouveau eu une grande série de meurtres et d'enlèvements dans les derniers mois, et plus de cent attaques rapportées depuis le début de 2011 », déclare Pascal Turlan, conseiller en coopération internationale au bureau du procureur de la CPI. Cette situation n’est pas due selon lui à un manque de volonté des Etats d’arrêter les membres de la LRA, mais à «un problème de capacité » face à une guérilla « organisée et dangereuse ».

En Centrafrique, la LRA a jusqu’ici surtout été inquiétée par l’armée ougandaise, qui y exerce un      « droit de poursuite » depuis la fin de l’année 2008. Une force à laquelle pourrait se joindre prochainement des « brigades conjointes » coordonnées par l’Union africaine, dont la création a été entérinée lors d’une réunion organisée à Bangui en octobre dernier, indique Pascal Turlan.

Selon lui, il y a actuellement de la part de la communauté internationale « une reconnaissance tangible que l'arrestation des trois personnes poursuivies par la CPI est la clé pour la fin de la LRA et la fin des souffrances des populations dans cette région. La réunion de Bangui d'octobre dernier, celles de l'Union africaine qui vont avoir lieu prochainement sont des signes encourageants. Mais il faudra voir ensuite si les actes suivent ces démarches politiques.»

En 2005, cinq mandats d'arrêt ont été lancés par la Cour pénale internationale (CPI) contre les principaux leaders de la LRA, qui n'ont pas toujours pas été arrêtés six ans après. Deux des personnes visées étant probablement mortes, ces mandats visent aujourd'hui son chef, Joseph Kony et deux de ses commandants encore en activité, Okot Odhiambo et Dominic Ongwen.

Née au Nord de l'Ouganda après la prise de pouvoir du président Yoweri Museveni, la LRA s'est formée en 1987 autour d'un leader politique et spirituel, Joseph Kony, qui s’est entouré d'un état-major composé de militaires déchus de l'armée ougandaise. Progressivement chassée du Nord de l'Ouganda, la LRA essaime depuis fin 2008 au Congo, en Centrafrique et au Sud Soudan.

L’éclatement géographique de la LRA complique depuis les poursuites. « La LRA a toujours été très dangereuse, confirme Sandrine Perrot, spécialiste de l'Ouganda au Centre d'études et de recherches internationales (CERI) de Sciences-Po à Paris. Elle a toujours été très mobile, a toujours réussi à contourner les services de sécurité de plusieurs armées. C'est un groupe que l'on a toujours sous-estimé militairement et qui en fait s'avère être très efficace sur le terrain. »

« La CPI lance les mandats d'arrêt, mais ensuite il lui faut un bras armé pour les exécuter, poursuit Sandrine Perrot. Ça a été la grosse ambiguïté par rapport à l'action de la justice internationale dans la région. En dehors de l'armée ougandaise, qui maintenant commence un peu à être démoralisée parce que le président centrafricain les a confiné un peu au Sud du pays, il est clair que les armées de la région ne font pas de l'arrestation de Kony une priorité. »

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers