NEW YORK 7 juil (Nations unies) (AFP) — Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est inquiété jeudi de "la quasi absence" d'opposition en République centrafricaine, qui risque de poser "un défi considérable" après les élections présidentielle et législatives dans ce pays.
Le président centrafricain François Bozizé a été réélu pour un
second mandat lors des élections le 23 janvier 2011. Deux mois plus tard, son parti a obtenu la majorité absolue à l'Assemblée au deuxième tour des législatives en remportant 61 des 105
sièges.
L'opposition, rassemblée au sein du Front pour l'annulation et la reprise des élections (Fare-2011), avait appelé au
boycott du second tour des législatives. Elle accuse le pouvoir de "fraudes massives" lors du
premier tour du 23 janvier, couplé à la présidentielle qui a réélu le président Bozizé.
Dans une déclaration, les membres du Conseil de sécurité "notent que la quasi absence d'opposition politique dans les institutions démocratiques de la République centrafricaine depuis les élections peut constituer un défi
considérable dans le processus de réconciliation nationale et la construction du pays".
"Les membres du Conseil
soulignent le besoin pour toutes les parties de prendre des engagements fermes afin de mettre en oeuvre les recommandations en faveur d'un dialogue participatif et travailler à la réconciliation
nationale", ajoute la déclaration.
Le Conseil de sécurité "demeure
préoccupé par la situation humanitaire terrible et demande à toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire".
Le 12 juin, la dernière grande rébellion encore active en Centrafrique, la Convention des patriotes pour la justice et
la paix (CPJP), a signé un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement devant déboucher sur un accord de paix.
Copyright © 2011 AFP. Tous droits réservés
Conseil de sécurité 7/07/2011
SC/10313
AFR/2206
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York
DÉCLARATION À LA PRESSE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ SUR LA RÉPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite aujourd’hui par le Président du Conseil de sécurité pour le
mois de juillet, M. Peter Wittig (Allemagne), sur la République centrafricaine:
Les membres du Conseil de sécurité prennent note du rapport du Secrétaire général sur la situation en République centrafricaine
et sur les activités du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays, en date du 16 mai 2011 (S/2011/311).
Les membres du Conseil reconnaissent les efforts accomplis par la Commission électorale indépendante et les autorités
centrafricaines pour organiser des élections présidentielle et législatives qui se déroulent de manière pacifique. Ils notent que la quasi-absence d’opposition politique au niveau des
institutions démocratiques de la République centrafricaine depuis les élections peut constituer un défi considérable au processus de réconciliation nationale et d’édification de la nation.
À ce propos, les membres du Conseil encouragent le Gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour s’attacher à remédier aux irrégularités enregistrées dans le cadre du processus électoral en
vue de faire en sorte que la conduite des élections municipales et des élections suivantes sera améliorée.
Les membres du Conseil soulignent qu’il est nécessaire que toutes les parties s’engagent fermement à appliquer les
recommandations du dialogue politique sans exclusive et travaillent en faveur de la réconciliation nationale. À ce propos, les membres du Conseil se félicitent de l’engagement pris
par le nouveau Gouvernement, tel qu’énoncé par le Premier Ministre dans son allocution inaugurale le 19 mai 2011 et durant la table ronde des partenaires de la République centrafricaine qui
s’est tenue à Bruxelles le 17 juin 2011, de lutter contre la corruption, d’améliorer la gouvernance et l’état de droit, de réformer le Code électoral et de mettre en place un secrétariat
technique permanent en vue de consolider et de développer la capacité technique aux fins de la tenue des élections futures.
Les membres du Conseil se félicitent de l’annonce faite par le Président Bozizé le 25 juin 2011 selon laquelle il ferait
aller de l’avant le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration en vue de contribuer à la stabilité du pays. Ils engagent toutes les parties à s’engager à assurer la bonne
mise en œuvre de ce processus et à faire en sorte que celui-ci se déroule en pleine transparence et en coordination avec la communauté internationale, en particulier dans le cadre du Comité
directeur du programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration.
Les membres du Conseil se félicitent de l’accord de cessez-le-feu signé entre le Gouvernement et la Convention des patriotes
pour la justice et la paix (CPJP) le 12 juin 2011 et les progrès continuels enregistrés sur la voie de la pleine réconciliation. Les membres invitent aussi les États concernés à
apporter leur aide pour que le Front populaire pour le redressement et les autres combattants étrangers quittent sans tarder le territoire centrafricain.
Les membres du Conseil restent préoccupés par les problèmes de sécurité dans le nord et l’est de la République
centrafricaine, où la situation demeure précaire. Ils soulignent l’importance capitale du travail effectué par les partenaires internationaux pour renforcer les Forces armées
centrafricaines (FACA) dans le cadre du processus global de réforme de la sécurité. Ils se félicitent de la signature de l’Accord tripartite par la République centrafricaine, le Tchad et le
Soudan le 23 mai 2011, à Khartoum.
Les membres du Conseil prennent acte des initiatives prises respectivement par l’ONU et l’Union africaine pour faciliter une
action régionale contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et protéger les civils, et en particulier les femmes et les enfants, et réitèrent la nécessité d’une meilleure coopération entre
toutes les parties aux fins, notamment, du partage de l’information et de la coordination des opérations militaires face aux menaces que représente la LRA pour les civils.
Les membres du Conseil demeurent préoccupés par la situation humanitaire et engagent toutes les parties à respecter
leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Ils soulignent qu’il importe de continuer à assurer la sécurité des réfugiés, des personnes déplacées à
l’intérieur du pays et du personnel humanitaire en attendant qu’une solution politique soit trouvée en ce qui concerne la sécurité dans la région et permette leur retour à titre volontaire.
Ils encouragent les autorités centrafricaines et les groupes politico-militaires à jouer un rôle actif dans la prévention des violations des droits de l’homme, notamment en mettant en œuvre
les recommandations du Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armé du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil rendent hommage à Mme Sahle-Work Zewde, ancienne Représentante spéciale du Secrétaire
général pour son travail en faveur de la consolidation de la paix et du dialogue politique en République centrafricaine et se félicite de la nomination de Mme Margaret Vogt
comme nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général en République centrafricaine et Directrice du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République
centrafricaine (BINUCA). Ils encouragent également la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix à continuer à coordonner les efforts de la communauté
internationale en faveur des priorités pour le maintien de la paix et à mobiliser des ressources pour faire face à ces priorités et notent que la récente table ronde des partenaires de la
République centrafricaine tenue à Bruxelles le 17 juin a constitué un pas important à cet égard.
NDLR : Où étaient les
Nations Unies lorsque Bozizé, le KNK et le vrai faux pasteur Binguimalé déroulaient leur plan de hold-up électoral en Centrafrique ? L’inquiétude actuelle du Conseil de sécurité des Nations
Unies est la preuve du mauvais travail fait par l’Ethiopienne Mme Zewde Work qui a pourtant exercé les fonctions de Représentante spéciale du Secrétaire Général de L’ONU et patronne du BONUCA
devenu BINUCA. Cette dame avait piloté la structure chargée d’encadrer le processus électoral en Centrafrique dont Bozizé a tout fait pour en rester maître de bout en bout, terrorisant ses
adversaires, manipulant comme bon lui semble le code électoral alors qu’il n’était qu’un simple candidat comme d’autres citoyens. Mme Zewde et les Nations l’ont hélas laissé faire. On ne doit
donc pas s'étonner maintenant de trouver parmi les députés, Bozizé, son épouse, sa maîtresse, ses enfants, ses cousins, neveux et autres parents, bref sa famille.
Aujourd’hui, les inquiétudes des
Nations Unies sont bien tardives même s’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Comment rattraper les nombreux dysfonctionnements et diverses irrégularités et fraudes massives ayant émaillé le
double scrutin du 232 janvier 2011 et qui ont gravement entaché et discrédité ces consultations électorales ? Voilà le vrai problème qui se pose devant la communauté internationale. Le
Conseil de sécurité des Nations Unies doit prendre ses responsabilités quant à ces élections frauduleuses qui ont ôté toute légitimité au pouvoir de Bozizé. Le problème de l’annulation de ce
double scrutin doit être clairement posé à Bozizé. Il ne peut y avoir de demi-mesure. Il est vraiment très regrettable d’entendre certains responsables de pays amis de la RCA ayant contribué au
financement de ces élections dire qu’il ne sert à rien de poser le problème de l’annulation des élections à Bozizé car il ne sera jamais d’accord pour les annuler.