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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 23:40

 

 boucherie à Bouboui

Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme en République Centrafricaine Contact: 70 90 92 78/ 75 20 49 36 – internewsrca@gmail.com - http://reseaudesjournalistesrca.wordpress.com

 

Bangui 9 janv 2012 : 5 bouchers arrêtés, les autres en grève

Les  bouchers  de  la  ville  de  Bangui  se  sont  mis  en  grève  ce  lundi  pour  revendiquer  la libération de 5 des leurs, par l’office de répression du banditisme (OCRB) à Bangui. 

 «  Nous ne sommes pas des rebelles pour que  la police vienne nous  arrêter.  Nos frères qui sont depuis  samedi à  l’OCRB ne  sont pas des  rebelles, ce  sont des bouchers  centrafricains qui revendiquent leurs droits », a déclaré Frédéric Dawi-Mbioko, représentant des bouchers au sortir d’une réunion tenue ce matin au marché de Combattant.

 «Nous  ne  sommes  pas  des  hommes  politiques  pour  faire  des  réunions  politiques,  nous sommes des bouchers qui revendiquons nos droits, notre bien-être puisque nous sommes au service de la population»,a-t-il réitéré, condamnant cette arrestation.

En  dehors  de  cette  revendication,  les manifestants protestent  aussi  contre  le  transfert  du marché à bétail vers 45Km. « Le  transfert du marché à bétail vers Pk 45 ne nous  rend pas service.  Nous  craignons  l’insécurité  parce  que  nous  quittons  la maison  à minuit  avec  de l’argent pour aller acheter  les bêtes, on peut être sujet de braquage », a expliqué Frédéric Dawi-Mbioko.

Et puis,  il  y a également une question de  temps. « Entre  le  temps où  l’on doit acheter  les têtes de bétail et leur acheminement à l’abattoir frigorifique de Bangui, il y a aussi problème parce que nous arrivons souvent autour de 12 heures. A quel moment  la marchandise doit être prête pour les clients ?, et nous perdons des clients », a-t-il souligné.

La grève déclenchée ce lundi mobilise les bouchers des 24 marchés de la ville de Bangui. « La grève ira jusqu’à ce que nos frères bouchers soient libérés et que nous ayons gain de cause », a déclaré Frédéric Dawi-Mbioko.

Mais  pour  le  secrétaire  général  de  la  Fédération  nationale  des  éleveurs  en  Centrafrique (FNEC) Ousmane Shehou, «  le gouvernement a raison de transférer  le marché à bétail à 45 Km de  la ville parce que  l’ancien marché est déjà habitée et que  le convoyage des animaux pose problème ».

Il a expliqué que  le transfert du marché n’est qu’une première étape, parce que  la Banque africaine de développement (BAD) va financer des projets de construction d’infrastructures qui feront de ce marché « un marché moderne ».                                                                                                                             

 «Les innovations sont toujours difficiles à accepter par la population dans un premier temps, c’est à  la  longue que  les  intérêts se présentent», a conclu  le secrétaire général de  la FNEC, Ousmane Shehou.

Signalons  que  c’était  le  vendredi  dernier  que  la  police  a  procédé  à  l’arrestation  de  5 bouchers au siège de la Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FNEC) dans le 8ème arrondissement, alors qu’ils attendaient une réunion convoquée par les bouchers.

 

Bangui : La croisade UA/ONU contre la LRA s’achève sur une note de satisfaction 

 La mission conjointe de l’Union africaine (UA) et des Nations Unies dans les pays affectés par l’Armée  de  résistance  du  Seigneur  (LRA),  débutée  à  Bangui  le  3  janvier  dernier  s’est  dite satisfaite  de l’engagement des pays impliqués dans la lutte, à la fin de son séjour le 6 janvier dans  la  capitale  congolaise,  expliqué  un  communiqué  de  l’UNOCA. 

« Nous  avons obtenu des  garanties quant  à  la  contribution  significative de  la RDC dans  la mise en œuvre de l’Initiative de coopération régionale de l’Union africaine contre la LRA », a souligné  l’Envoyé  spécial  de  l’Union  africaine  (UA)  pour  la  question  de  la  LRA,  Francisco Madeira à l’issue de la série de rencontre avec les autorités congolaises. 

  « Nous  avons  besoin  de  moyens  matériels  importants  pour  faire  face  à  la  LRA ».  Nos interlocuteurs congolais pensent que les Américains peuvent nous assister dans ce sens », a fait  savoir  Francisco  Madeira  qui  estime  le  recours  aux  technologies  modernes  des américains  pourrait aider efficacement à la localisation et la neutralisation cette rébellion.

 Le  chef de bureau des Nations Unies pour  l’Afrique Centrale, Abou Moussa  s’est  réjoui de cette mission conjointe qui se situe dans le cadre du mandat de l’UNOCA en matière de lutte contre  la  LRA.  «  Nous  avons  eu  raison  de  faire  cette  mission  conjointe  nous  saurons comment orienter nos actions futures pour une meilleure coordination de  la  lutte contre  la LRA », a-t-il dit.

 L’un des objectifs de cette mission était de susciter  l’adhésion des pays affectés par  la LRA (République  centrafricaine,  le  Sud  Soudan,  l’Ouganda  et  la  RDC)  à  l’initiative  de  l’Union africaine  et  des  Nations  Unies  pour  neutraliser  le  plus  vite  possible  cette  rébellion transfrontalière. 

 A  ce  sujet,  le gouvernement  congolais a marqué  son engagement à  s’unir aux autres pays pour  mener  le  combat.  Pour  les  autorités  congolaises,  les  modalités  des  patrouilles transfrontalières  doivent  être  « définies,  justifiées  et  ciblées ». 

Par ailleurs les noms des officiers congolais devant intégrer les structures opérationnelles et militaires seront publiés dans moins d’une semaine. 

Comme dans  les autres pays, avant de quitter Kinshasa  samedi 7 dernier,  la mission a  fait des entretiens avec les responsables de l’ambassade des USA et de l’Union européenne. 

 

Mbaïki : Des cas de vengeance  populaire perdurent dans la Lobaye

Selon un reportage de radio Songo de Mbaïki publié ce lundi, 10 cas de vengeance populaire ayant coûté la vie à des individus  ont été enregistrés dans la préfecture de la Lobaye entre janvier et décembre 2011.

Selon  les  informations  collectées au  sein de  la population, nombreux  sont  les  citoyens qui souhaitent  régler  eux-mêmes  leurs  affaires  au  lieu  de  faire  recours  à  la  justice.  « D’après trois personnes sur quatre interrogée, la justice  légale n’inspire pas confiance parce que les jugements n’aboutissent toujours pas, et puis « la procédure est longue ». 

« La  justice a beau condamner,  infliger des amendes et des peines, ces sujets n’ont  jamais  purgé totalement leurs peines. Aujourd’hui ils sont en geôle, demain ils sont dehors. Face à cette situation que  je considère comme de  l’injustice, on préfère agir soi-même», a confié un citoyen à radio Songo.

Pour  le procureur de  la République près  le  tribunal de  grande  instance de Mbaïki, Thierry Léaodémona,  si  la  population  n’a  pas  confiance  à  la  justice,  la  faute  n’appartient  pas  aux magistrats. Il faut, selon lui partir d’une grande sensibilisation pour faire savoir aux citoyens centrafricains que la RCA est un pays de droit et a signé plusieurs conventions. 

« Nous  sommes  à  l’air  de  la  mondialisation,  comment  un  Centrafricain  fautif  doit  être lapidé ?  Passé  à  la  vindicte  populaire ?  Quelle  image  de  notre  pays  on  veut montrer  au monde ? », S’est-il  interrogé.

« Depuis que  j’ai  commencé  a œuvré  comme   procureur  à Mbaïki, même pas une  fois un présumé  sorcier, ou un présumé  voleur n’a été  retrouvé au quartier  le  lendemain  comme prétend  la  population  (..).  Le    problème  de  la  justice  populaire  est  très  spécial  dans  la préfecture de la Lobaye », a déploré le procureur.

Il  a  expliqué  que  ce  que  la  population  considère  comme  une  mauvaise  justice  est  la méconnaissance des procédures judiciaires. « Si tu n’as pas raison, si les éléments de preuve ne sont pas établis, le juge applique la loi et vous perdez le procès, il y a ce qu’on appelle la forme et le fond, ce sont ces deux éléments qui font gagner ou perdre un procès »,a relevé le Procureur. 

 

Bouar : Une vie de plus en plus chère                                                                                                                                                                          

La  ville  de  Bouar  connait  en  ce  début  de  l’année  2012  une  cherté  de  la  ville  à  tous  les niveaux, en plus de « l’ajustement » du prix des produits pétroliers.  « Le  Kg de  la  viande  de  bœuf  qui  se  vendait  à  1500  FCFA,  coûte désormais  2500  FCFA », explique un reportage de radio Maïgaro.  « Cette hausse des prix est due à  la rareté des éleveurs dans  la  localité, ce qui contraint les bouchers qui parcourent entre 25 et 30 Km  dans les communes d’élevages  pour ravitailler la population de Bouar, d’où cette augmentation », a expliqué Oumarou Doko, délégué des bouchers de la ville de Bouar.

En dehors de la viande de bœuf, le prix de certains produits de premières nécessités et des  denrées    alimentaires  augmente  de  jour  en  jour,  et  cette  augmentation  affecte l’alimentation au sein des ménages, souvent déjà frappés par la pauvreté. 

Le prix de manioc connait également une hausse surprenante en dépit de la saison sèche. La cuvette est vendue ces derniers temps à 1800 FCFA au lieu de 1500 FCFA.                       

Le Kg de  sucre qui  se vendait à 800 FCFA  se vend actuellement   à 1100 FCFA. Sany Mody, vendeurs  détaillant  de  sucre  au  marché  de  Bouar  a  expliqué  à  radio  Maïgaro  cette augmentation  est  la  conséquence  de  dysfonctionnement  au  niveau  de  la  sucrerie  de Ngakobo.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Société
9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 23:15

 

 

Demafouth Sabone et Damane

Radio Ndéké Luka Lundi, 09 Janvier 2012 14:28

 L’arrestation de Jean-Jacques Demafouth, chef de file de l’ex-rébellion de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) le week-end dernier àBangui, commence à susciter des réactions. La première vient ce 9 janvier de l’Etat major de l’Union des forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR).

Cette ex-faction rebelle, présente dans le nord de la République Centrafricaine, exige purement et  simplement la libération de 2 de ses leaders. Il s’agit de l’ancien ministre de l’habitat et actuel député de Birao, ainsi que le sortant Mahamath Abrass.

La seconde émane des familles de ces derniers. Elles déclarent à Radio Ndeke Luka avoir perdu tout contact avec leurs chers. Selon une fille de Mahamath  Abrass, « ils sont tous simplement informés que leurs papas seraient déportés dans la nuit du samedi 7 janvier aux environs de 21heures pour un endroit inconnu. Depuis dimanche, ils ont parcouru toutes les brigades de Bangui, sans avoir aucune trace de leurs papas, s’est elle inquiétée ».

D’après le Colonel Joseph Zoundéko, chef d’état major de l’UFDR, joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, « cette arrestation sonne mal au sein de leur mouvement. Si ces leaders se préparaient pour une éventuelle attaque  contre le pouvoir de Bangui, l’état major de l’UFDR devrait être au courant. Il s’agit d’un complot orchestré à leur endroit. L’arrestation fait tâche d’huile dans le partenariat avec les forces nationales conclu  lors de l’accord de paix global en 2008 à Libreville au Gabon ».

Au sujet du processus du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) lancé il y a belle lurette par le gouvernement, le Colonel Joseph Zoundéko affirme « que  depuis l’accord de cessez-le-feu de 2007 à Birao, en passant par celui de la paix global de 2008 à Libreville au Gabon et le dialogue politique inclusif de la même année, l’UDFR s’est toujours montrée disponible pour la réussite de cette opération. Toutefois, c’est cette arrestation, dont les raisons sont infondées, attriste l’ensemble de la rébellion de l’UFDR ».

Signalons que Gontran Djono-Ahaba et Mahamat Abrass, tous deux de la branche de l’UFDR et le chef de file des ex-rebelles de l’APRD Jean-Jacques Demafouth ont été placés en garde à vue à la Section de Recherches Investigations (SRI)  depuis vendredi 6 janvier dernier. Ils sont accusés de «tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat». Une accusation réfutée par ces politico-militaires.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Dossiers
9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 22:55

 

 

boz

 

BANGUI 9 JANVIER 2012 (AFP) - Les entreprises publiques centrafricaines ont été placées sous la direction d’un conseil spécial de surveillance et de redressement (CSSREOP) après la dissolution de leurs conseils d’administration, selon des décrets présidentiels diffusé lundi à la radio nationale.

"Il est créé un Conseil spécial de surveillance et de redressement des entreprises et offices publics (CSSREOP) en République Centrafricaine", afin "d’assurer la surveillance et le redressement de ces organismes", annonce le décret, précisant que le conseil sera dirigé par le président centrafricain François Bozizé.

Selon un autre décret présidentiel lu lundi à la radio nationale, "sont dissout tous les conseils d’administration des entreprises et offices publics (...) les pouvoirs et conseils d’administration de ceux-ci sont désormais exercés par le CSSREOP".

Sont concernées, neuf sociétés d’Etat, huit offices publics, huit agences et quatre fonds.

La présidence centrafricaine a annoncé à la fin du mois dernier des mesures afin de "sécuriser les recettes de l’Etat et améliorer la maîtrise des dépenses publiques", à partir du 1er janvier 2012.

Le président Bozizé avait annoncé au mois de septembre devant l’Assemblée nationale vouloir prendre "toutes les mesures" pour mettre "hors d’état de nuire" les auteurs de malversations financières.

La Centrafrique est classée 154e, sur 182 pays, dans le dernier indice de perception de la corruption (2011) de l’organisation Transparency international.

 

 

NDLR : Après les dissolutions de ces entreprises, on attend maintenant l'entrée dans la danse de la justice pour engager les poursuites qui s'imposent contre les auteurs des détournements de deniers publics qui sont légion dans la bozizie et pourtant bien identifiés mais que le pouvoir de Bozizé n'a jamais daigné inquiéter. Bozizé aura-t-il le courage d'aller jusqu'au bout de la démarche?

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 11:46

 

 

 

Joseph-Ichame-Kamach.JPG

 

 

On l’a appris auprès de la famille, le grand opérateur économique centrafricain d’origine syrienne, PDG du grand groupe DAMECA, Joseph Ichame KAMACH, est décédé ce jour à Bangui dans les toutes premières heures de la matinée après un malaise d’origine cardiaque. Il souffrait en effet depuis déjà plusieurs années des problèmes d’arythmie cardiaque. Il avait 75 ans. C’est une perte incommensurable pour la RCA. Son groupe fait travailler plus de 20.000 personnes.

 

La rédaction reviendra ultérieurement sur le parcours de cet important fils du pays et présente à la famille de l'illustre  disparu et ses proches, ses condoléances les plus attristées.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Nécrologie
9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 03:58

 

 

Bozizé


Depuis un petit moment, plusieurs informations de sources concordantes font état de l’imminence d’un remaniement gouvernemental en Centrafrique. En effet les raisons pouvant motiver et justifier un tel chamboulement ne manquent pas. Le gouvernement formé plus d’un mois en avril 2011, juste après l’investiture de Bozizé pour un nouveau mandat de cinq ans à la suite du hold-up électoral découlant du scrutin du 23 janvier 2011, est largement à bout de souffle et plusieurs de ses membres doivent  plier bagage.


C’est un secret de polichinelle que Bozizé avait reconduit le premier ministre Faustin Touadéra par défaut et cette décision s’est avérée totalement catastrophique à tout point de vue pour le pays car elle a définitivement achevé de discréditer le régime de Bozizé, de diviser la classe politique et de plonger la RCA dans une impasse voire un blocage et de crispation que les autorités au pouvoir ne veulent pas reconnaître mais dont elle sont néanmoins conscientes qu’elle a fait tourner le dos au régime les partenaires au développement.


Au lieu de prendre le taureau par les cornes et regarder les réalités en face, le régime Bozizé a préféré la politique de l’autruche c’est-à-dire de mettre la tête dans le sable. La tenue à la mi-juin 2011 de la table-ronde de Bruxelles malgré les mises en garde, les réserves expresses et les nombreuses conditionnalités de l’Union Européenne et le fiasco sur lequel elle a débouché sont suffisamment éloquents pour illustrer cette affirmation. Sans scrupule, le porte-parole du gouvernement de l’époque avait pourtant cru devoir annoncer avec fracas la levée de plusieurs centaines de milliards de F CFA pour le pays mais à ce jour, tout cela s’avère n’être qu’une mauvaise plaisanterie et un simple mirage et effet d’annonce comme en est si habitué la bozizie.


A présent, le pouvoir de Bangui tire le diable par la queue et ne cesse de crier à la vacuité des caisses de l’Etat. Le versement des salaires des fonctionnaires s’effectue à la suite de grandes gymnastiques financières et d’un endettement continuel du trésor auprès des banques commerciales de la place qui à un moment donné, seront contraintes de stopper le manège pour ne pas se faire tirer les oreilles par la commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), gendarme des banques de la sous-région.


Depuis longtemps aussi, la communauté Internationale et les bailleurs attendent réellement un signal politique fort du régime, c’est à dire la remise en cause des pratiques politiques contestables de Bozizé et un vrai dialogue et concertation avec l’opposition. Or au lieu de cela, Bozize continue de vouloir marginaliser son opposition politique et de refuser obstinément la recherche de solutions non sectaires et consensuelles. Sa politique à tout point de vue s’est toujours soldée par un échec cuisant. Au lieu de prendre des mesures hardies de réconciliation vraie des Centrafricains et pour restaurer une paix durable, son entêtement à poursuivre des discussions stériles et peu fécondes avec les mouvements politico-militaires sur fond de gestion opaque des fonds du programme DDR a tourné court.


Aujourd’hui, la décision d’orchestrer l’arrestation des certains leaders des mouvements de rébellion et en particulier celle du vice-président Jean Jacques Demafouth dans les circonstances rocambolesques où elle a eu lieu, à savoir depuis le bureau de Firmin Findiro, qui se prend à la fois pour le ministre de la justice et procureur de la République, démontre à suffisance les limites et le fiasco de la politique de Bozizé en matière de DDR. Selon nos informations de sources dignes de foi, les accusations proférées contre Demafouth ne seraient nullement fondées et relèveraient simplement de la volonté de Bozizé de mettre hors d’état de nuire ce dernier dont il craint énormément par ailleurs les capacités d’intrigue et de roublardise eu égard à la situation délétère que connaît actuellement le régime et qui est très propice à un coup d’Etat.


Toujours selon nos informations, la bozizie compte effectuer le prochain remaniement gouvernemental en tentant une fois de plus, de débaucher des individus comme d’habitude au lieu de procéder par des consultations d’état-major des partis politiques notamment ceux de l’opposition. A la faveur de l’année nouvelle, certaines personnalités en vue de l’opposition auraient reçu des messages de vœux non dénués d’arrière-pensée politique de la part de certains dignitaires tout aussi en vue de la bozizie.


La stratégie du débauchage des personnalités au sein des partis politiques est totalement inefficace car elle entraîne automatiquement la prise de sanctions allant jusqu’à la radiation des concernés de leur parti et ne porte donc aucunement bonheur au gouvernement ni à la classe politique. Il faut cesser avec cette pratique d’un autre âge. Quant aux malheureuses personnalités qui se laissent ainsi manipuler et instrumentaliser en acceptant de jouer ces rôles de ministre « Conduite à tenir » comme on les surnomme à Bangui, elles feraient mieux de réfléchir à leur marge de manœuvre et liberté d’action au sein du gouvernement de Bozizé avec sa particularité inadmissible d’imposer aux ministres des directeurs de cabinet qui ne sont pas leur choix.


Il est urgent que les personnes à qui on envoie de sympathiques messages de vœux de nouvel an ou encore à qui il est promis des enveloppes dont le contenu peut aller d’un à deux millions de F CFA s’elles acceptent de rejoindre la bozizie réfléchissent sincèrement à ce genre d’offre. Travailler pour le pays certes, mais pas à n’importe quel prix. Entrer dans un gouvernement dans ces conditions afin de seulement de se prévaloir un jour du titre d’ancien ministre est dérisoire et vain.  Quand on n’est pas consulté dans les règles de l’art, cela est un déshonneur. Il faut aussi savoir qu’entrer dans la politique exécutive rime avec laisser des traces politiques, marquer son temps  en apportant sa contribution par des actes concrets aux multiples problèmes que rencontrent les Centrafricains.


Rédaction Centrafrique-Presse

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 02:16

 

 

 

Nguérékata

 

 

Comme l’indique et le prouve l’invitation ci-dessous, le Pr Gaston Nguérékata est l’hôte d’un Congrès organisé par la Jadavpur University classée au 4ème rang de toute l'Inde. Il sera le VIP du congrès et interviendra non seulement à la session inaugurale depuis la tribune officielle en tant que seul non membre de cette Université mais il donnera aussi le coup d'envoi des conférences. Le titre de mon talk est "Almost automorphy: a rebirth" (Presqu'automorphie : une renaissance). Voir programme de la 1ere journée sur le lien du site suivant :  http://icdsmathju.webs.com/


Apres le congrès, l'Institut Statistique Indien (classé 1er dans le domaine en Inde) le gardera pour donner une autre conférence le 18 Janvier prochain. Bravo Pr !


Le moins qu’on puisse dire est que si le Pr Gaston Nguérékata n’est pas prophète dans son pays, la République centrafricaine, il est plutôt mis sur un piédestal en Inde ce dont son pays doit être extrêmement fier et honoré. Voilà un Centrafricain dont les compétences dans son domaine de spécialité, les mathématiques, tranchent singulièrement avec la médiocrité, particulièrement celle qui est au pouvoir en RCA. La jeunesse centrafricaine doit méditer sur cet exemple et prendre conscience qu’il y a des compatriotes compétents et méritant qui doivent être pris pour exemple contrairement à certains de ceux composant actuellement la médiocratie bozizéenne. 


Rédaction C.A.P

 

invitation-Gaston-Nguerekata.JPG

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 19:42

 

 

Ndoutingai

 

 

Radio Ndéké Luka Dimanche, 08 Janvier 2012 13:24


« L’ajustement de 3,75% des prix des produits pétroliers à la pompe permet d’élargir la masse budgétaire du gouvernement et permet d’engranger des gains supplémentaires nets de l’ordre de 3,5 milliards de francs CFA (environ 5384615 euros). Par ailleurs, il permet de réduire la part des subventions jusqu’alors accordés aux produits pétroliers, augmentant le pouvoir d’actions du gouvernement en matière de redistribution dans les secteurs porteurs de croissance ».


C’est en ces termes que le ministre d’Etat aux finances Sylvain Ndoutingaï a justifié la hausse du prix des hydrocarbures à la pompe de 30 francs CFA (environ 0,4 euros) en République Centrafricaine. Une justification qui a été faite lors d’une conférence de presse radiotélévisée ce samedi 7 janvier 2012, en présence de 7 autres membres du gouvernement concernés par l’augmentation du prix de ces produits pétroliers.


Selon le ministre d’Etat « Les fondamentaux de notre économie, c’est-à-dire les valeurs de nos ressources naturelles ne nous permettent pas de mobiliser des ressources conséquentes pour, à la fois, subventionner les prix des produits pétroliers et financer des actions de développement du gouvernement. Cette subvention qui consiste à maintenir un prix bas par rapport au prix réel qui devrait être pratiqué à la pompe, a entrainé des charges insoutenables par le budget de l’Etat. Elle conduit à des accumulations des arriérés de payement auprès des marketteurs, fournisseurs, partenaires techniques et financiers, rendant difficile l’accès du pays aux financements interne et externe ».

 

D’autres raisons évoquées par Sylvain Ndoutingaï sont que « le pays n’est pas producteurs de produits pétroliers et par conséquent, subit les cours internationaux. Son enclavement a aussi contribué à l’augmentation des prix pratiqués à la pompe à cause des coups de transports, étant donné que ces produits sont importés des producteurs extérieurs fixant le prix en tenant compte de la charge d’exportation ».

 

Toutefois a-t-il indiqué, le gouvernement propose des mesures d’accompagnement pour calmer l’impact de cette réforme liée à cette hausse  sur le panier de la ménagère et le pouvoir d’achat du centrafricain. Les mesures sont entre autres le déblocage partiel des salaires des fonctionnaires sur une période allant de 2004 à 2007, la réduction des taxes d’abattement sur les indemnités, de l’apurement de la dette intérieure afin de soutenir les opérateurs économiques nationaux, la réduction du délai d’homologation des prix des produits à surveillance et ceux de grande consommation, puis la publication et la diffusion desdits prix. L’instauration des droits de passage sur les marchandises en transit vers les pays voisins et l’installation des postes de contrôle pour un meilleur suivi de déclaration d’importation et d’exportation commerciales et des transits.

 

A titre de rappel, l’annonce de cet ajustement structurel du prix de produits pétroliers lundi dernier avait suscité plusieurs remous sociaux tant à Bangui qu’en provinces. Pour preuve le syndicat des conducteurs des taxis et bus avait observé mardi une journée « sans taxis » dans la ville de Bangui. Et, depuis lors, le gouvernement est en négociation avec les partenaires sociaux en vue de trouver un terrain d’entente.

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 19:09

 

 

  Demafouth JJ

 

 

BANGUI AFP / 08 janvier 2012 16h14 - Le ministre de la Justice centrafricain, Firmin Findiro, a accusé dimanche l'opposant et chef d'une ancienne rébellion, Jean-Jacques Demafouth, en garde à vue depuis vendredi, de vouloir reprendre la rébellion et déstabiliser le pays.

 

M. Demafouth est dans une opération tendant à la déstabilisation du pays à travers la reprise des activités de la rébellion qu'il entend mener dans le cadre d'une force coalisée, a affirmé à l'AFP le ministre.

Dans cette matière, même une seule réunion est un élément constitutif de l'infraction, a-t-il ajouté.

 

Selon lui, la force coalisée comprend la principale ex-rébellion du pays l'Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD) dirigée par Demafouth ainsi que la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix), l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) et le MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice).

 

Ancien ministre de la Défense et deux fois candidat à la présidentielle, M. Demafouth, 54 ans, nie les faits. « Je n'ai rien à voir avec ça. Je ne suis au courant de rien. C'est complètement faux, avait-t-il déclaré vendredi à l'AFP depuis la SRI (Section recherches et investigations). Samedi, il avait précisé « Je crains que ça ne dure jusqu'à lundi ».

 

Selon Bienvenu Dotoko, un responsable de son parti, la Nouvelle alliance pour le progrès (NAP), M. Demafouth était encore en détention dimanche.

 

M. Demafouth avait accepté de prendre en 2008 la tête de l'APRD au cours du processus de paix qui a conduit à la signature d'un accord entre la plupart de mouvements rebelles et le pouvoir. Il est à ce titre vice-président du Comité de pilotage du programme Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des anciennes rébellions, processus en cours.


Selon la gendarmerie, Gontran Djono Ahaba, ex-ministre et actuel député de Birao, fait également partie des personnes arrêtées.


L'état-major de l'ex-rébellion de UFDR a réagi dimanche par la voix du colonel Joseph Zoundéko : En procédant à l'arrestation Gontran Djon Ahaba et Mahamat Abrass deux dirigeants de l'UFDR, le gouvernement ne veut pas que la paix se consolide dans notre pays. L'état-major de l'UFDR exige leur libération sans condition.


L'UFDR est prête depuis près de deux ans déjà pour le programme DDR. En aucune façon, elle ne va se détourner de ce processus pour reprendre les hostilités. Nous avons signé des accords de paix avec le gouvernement et nous n'entendons pas revenir à la case départ, a-t-il précisé à l'AFP.

L'APRD, le MLCJ et l'UFDR avaient adhéré à l'accord de paix de Libreville en 2008. La CPJP avait signé un cessez-le-feu avec les autorités de Bangui en juin, sans pour autant intégrer l'accord global de paix de Libreville de 2008.


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NDLR : Les conditions dans lesquelles s’est opérée vendredi dernier l’arrestation de Demafouth, pour rocambolesques qu’elles aient été sont tout aussi inadmissibles et dignes d’une véritable république bananière. Ceux qui se faisaient encore des illusions sur la nature dictatoriale du régime de Bozizé doivent définitivement revenir de leur naïveté. Comment peut-t-on s’expliquer qu’un ministre, fût-il de la justice, puisse convoquer un citoyen dans son bureau et y faire procéder à son arrestation quelques heures plus tard et ensuite la justifier dans les médias.

A l’évidence, Firmin Findiro a beaucoup de mal à renoncer à sa robe d’ancien procureur de la République auprès du Tribunal de Grande Instance de Bangui pour revêtir le costume de ministre de la justice Garde des Sceaux, porte-parole du gouvernement. Pour lui, toutes ces casquettes ne font qu’une. Cette confusion délibérée des genres et des pouvoirs n’est pas de mise en démocratie où la séparation des pouvoirs est un sacro-saint principe qui doit être scrupuleusement observé.

Tout régime qui prétend construire un Etat de droit ne peut qu’être jugé à l’aune du respect de cette règle or Bozizé et sa clique au pouvoir, la foule allégrement au pied. Il est donc clair et il va de soi que leurs pratiques  – les circonstances de l’arrestation de Jean Jacques Demafouth en sont une preuve supplémentaire - sont aux antipodes de ces principes élémentaires qui régissent toute démocratie.

L’immixtion systématique et les grossières ingérences qui ne sont plus à démontrer de Bozizé et Findiro dans plusieurs affaires de simple droit commun témoignent de leur mépris souverain  de l’indépendance de la justice. Le scandaleux dossier de l’incendie du supermarché Rayan le prouve amplement avec les nombreuses personnes arbitrairement arrêtées, déportées à Bossembélé puis ramenées à Bangui grâce aux fortes pressions mais qui continuent toujours de croupir dans les prisons de la capitale  en dépit de la décision de mise en liberté prononcée par la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bangui.    C’est le cas de l’épouse de l’ancien bâtonnier Balemby et des proches de Jean Daniel Dengou ancien gérant d’ADMN et vice-président du Conseil économique et social.

Pour en revenir au cas Demafouth, comment peut-t-on lui reprocher comme l’a fait Firmin Findiro, de vouloir reprendre des activités de déstabilisation du pays par la seule tenue des réunions avec les mouvements de rébellion avec lesquels il est bien obligé au demeurant, de prendre contact en tant que vice-président du comité de pilotage du DDR. C’est totalement illogique et n’est pas en soi très cohérent de la part du régime en place à Bangui mais peut-t-on s’attendre à autre chose d’un tel pouvoir désormais aux abois.  

 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 11:17

 

 

Démafouth candidat

 

Jean Jacques Demafouth a été arrêté et placé en garde à vue vendredi 6 janvier pour « tentative de déstabilisation », selon le porte-parole du gouvernement de Bangui, Firmin Findiro.


Si l’on en croit une source proche de la gendarmerie, citée par l’Agence France Presse, celui qui est considéré comme « le patron de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie et vice-président du Comité national du programme DDR (pour désarmement, démobilisation et réinsertion) s'était rendu vendredi matin au cabinet du ministre de la Justice Firmin Findiro où il était convié. Alors qu’il s’entretenait avec ce dernier, les responsables de la SRI (Section recherches et investigations), dont l’un des fils Bozizé, Aimé Vincent dit Papy, ainsi que des éléments de la gendarmerie sont arrivés à la chancellerie. Ils sont restés un peu plus d'une heure enfermés au cabinet. Puis, Jean-Jacques Demafouth encadré par les responsables de la SRI et leurs éléments, sont sortis par la porte de derrière de la chancellerie en direction de la SRI ».

 

Les mieux informés d’entre nous n’ont nullement été pris de court. Ils savaient que cette éventualité lui pendait au nez.

 

C’est pourquoi, il faut revenir sur cette curieuse actualité et en tirer des leçons : c’est une des raisons de cet article. Il analyse un fourvoiement et engage la réflexion. D’autant plus que nous le disions en janvier 2011 qu’entre François Bozizé et Jean-Jacques Demafouth, la bataille pour la prise du pouvoir par les armes a vite tourné à l’avantage du premier. Mais le second n’a pas désarmé. S’il participe à l’élection présidentielle du 23 janvier prochain, c’est pour se placer dans une position qui pourrait lui permettre de tenter sa chance un de ces quatre : renverser son vieil ami par les armes. Et cela, Bozizé ne l’ignore pas. Les deux hommes s’aiment et se détestent mutuellement (article intitulé, Demafouth : le frère jumeau de François Bozizé).

 

L’auteur de ces lignes n’est ni guidé ni gêné par l’ambition personnelle. Nous n’avons de prévention à l’égard de personne. Notre point de vue est désintéressé. Il s’attache aux faits et défend des valeurs.  

 

Pas de fumée sans feu ?

 

Jean-Jacques Demafouth que nous avions fréquenté entre 2007 et 2008 au moment où il prenait la tête de la rébellion de l’APRD et négociait avec le pouvoir de Bangui les accords de paix de Libreville ne nous semblait pas armée pour être considéré comme un leader politique, un vrai, qui pourrait exercer avec succès la fonction présidentielle (même si entre temps il eût la jurisprudence Bozizé).

 

Non pas parce que nous ne l’aimions pas, mais parce que nous avions pu nous faire une idée assez exacte de ses qualités, notoires, et de ses insuffisances, réelles. On s’inquiétait de sa façon d’aborder les problèmes du pays, de penser les questions politiques, de concevoir la démocratie : nous n’avions nullement dissimulé nos réserves, quand il nous disait que, dans la situation actuelle de notre pays, l’unique moyen d’accéder à la magistrature suprême demeure la violence des armes. Nous l’avoir fréquenté, nous pouvons affirmer sans peur de nous tromper que même sans se raser, Jean-Jacques Demafouth ne pense qu’à faire un coup d’État.

 

A-t-il réellement voulu « déstabiliser » le pouvoir agonisant et à bout de souffle de François Bozizé ? Rien n’est moins sûr ! 

 

D’ailleurs, en se désolidarisant de l’ensemble de l’opposition, ayant été le seul candidat à ne pas contester les résultats de la dernière présidentielle, espérant ainsi hériter la Primature ou un maroquin important (des mauvaises langues affirment que Bozizé lui aurait fait la promesse), Jean-Jacques Demafouth s’auto-fragiliseait, se livrait en pâture, avec le risque de subir les foudres du régime qui ne voit pas d’un bon œil sa présence à Bangui. C’est peu de dire qu’il a joué avec le feu. Il était incontestablement devenu l’allié objectif du pouvoir en place.

 

C’est peut-être là que résident les vraies motivations des accusations qui sont aujourd’hui portées contre lui.

 

De la bêtise d’un régime d’incapables

 

Ce qui est affreux et donne de l’espèce humaine une opinion désolée, c’est que, pour mener à bien ses desseins funestes, des régimes comme celui de Bangui, trouvent invariablement les instruments zélés de leurs crimes.

 

Qu’on ne s’y trompe pas : la situation catastrophique actuelle de la République Centrafricaine, loin d’être consécutive à une quelconque tentative de déstabilisation, est la parfaite illustration de l’incapacité chronique et de l’inaptitude de François Bozizé à exercer la fonction présidentielle.

  

Voilà un pays où les trois quarts échappent au contrôle du gouvernement central, et livré à une horde de hors la loi à la gâchette facile qui est en perdition pour cause d’irresponsabilité. Chacun sait, Bozizé le premier, que ces bandits de grand chemin qui massacrent la population et détruisent l’économie centrafricaine, n’ont aucune revendication politique sérieuse si ce n’est de courir derrière des occasions d’hypothétiques « négociations de paix » avec le régime afin de s’en mettre plein les poches.

 

Fort de cette absence de revendication un tantinet crédible, doublé d’un manque cruel de vision politique, ces gens qui se revendiquent de la République Centrafricaine et qui n’ont rien à voir pour la plupart avec les Centrafricains, sont constamment à la recherche de leader pour les représenter. Malheureusement, ils parviennent toujours à trouver des imbéciles en manque de notoriété au sein de la classe politique centrafricaine pour jouer les portes besaces.

 

En face de ces aventuriers nous avons un régime issu d’une calamiteuse rébellion, composé quasi exclusivement d’incapables qui, dans une stratégie machiavélique de conservation du pouvoir parce que  ne disposant ni de moyens intellectuels ni de capacité à diriger un pays, préfèrent dresser les ethnies les unes contre les autres, et entretenir l’insécurité pour faire peur.  Pendant neuf longues années, ces irresponsables ont fait accroire qu’ils étaient les seuls à pouvoir ramener la paix et la stabilité. Et le comble, c’est qu’ils ont réussi durant tout ce temps à duper les partenaires au développement qui tenaient leur régime à bout de bras.

 

Ce qui devait arriver, arriva. La victoire à la Pyrrhus de François Bozizé, entachée de graves irrégularités dues au non-respect du code électoral, a fait craindre aux bailleurs de fonds internationaux qui faisaient vivre son régime, le risque d’un embrasement du pays avec des conséquences sociales et humanitaires beaucoup plus graves que ce que l’on sait. Conséquence directe, ils ont coupé les vivres afin de s’apercevoir, sur pièce, de la capacité du régime à gérer la situation. Mais il n’en est rien. Bozizé et ses ouailles ne savent à quel saint se vouer pour trouver une solution à la situation. Ils ont montré leur limite. La seule chose qu’ils ont trouvée de mieux à faire c’est de lancer une chasse aux sorcières tous azimuts. Ils ont beau procédé à l’arrestation de paisibles citoyens inoffensifs installés à Bangui, ce n’est pas ce qui renflouera les caisses désespérément vides de l’État.

 

Ce n’est pas en arrêtant Demafouth, en liquidant Massi, en éliminant physiquement Me Goungaye, qu’ils parviendront à régler le problème de l’insécurité endémique qui paralyse le pays. Ils peuvent arrêter tout Bangui, tout Paoua, tout Bangassou, tant qu’ils continueront d’entretenir l’insécurité par leur inaction ou par une complicité active avec ces multiples bandes de hors la loi, comme celle du désormais tristement célèbre Baba Laddé,  chaque jour que Dieu fait pourrait être le dernier jour pour le régime.

 

Au lieu de s’en prendre aux Centrafricains, Bozizé et ses nombreux fils qui se prennent pour des militaires, feraient mieux de faire la guerre à tous les soi-disant groupes rebelles qui écument le territoire national. Surtout qu’il avait prêté serment de défendre l’intégrité du territoire national.

 

L’histoire se répète-t-elle ? 

 

Etant donné qu’aucun règne n’échappe à son déclin et que celui qui s’est installé sur la terre de nos pères depuis le 15 mars 2003 a déjà amorcé le sien, il sera difficile à François Bozizé de s’agripper perpétuellement au fauteuil présidentiel. Il ne parviendra pas à empêcher sa dégringolade. Car toute chose a une fin. 

 

Or, s’il est une constance pour les régimes en fin de course en Centrafrique, c’est la fabrication de leur successeur. Ceci étant,  en arrêtant Demafouth, Bozizé lui fait une publicité inespérée. Dès facto, il fait de ce dernier son successeur potentiel. Car des chancelleries et les vrais décideurs du monde vont désormais s’intéresser à ce personnage et suivront la suite de l’histoire. Ce qui ne serait pas arrivé si on le laissait dans son anonymat tout en contrôlant ses mouvements, afin de faire échec à ses entreprises, si entreprises il ya.

 

Dix ans se sont écoulés mais Bozizé répète exactement ce dont il reprochait au défunt président Ange-Félix Patassé : rechercher à tout prix des boucs-émissaires pour masquer un cuisant échec sur le triple plan politique, économique et social. Demafouth ne mérite pas une telle publicité gratuite. C’est l’erreur à ne pas commettre, parce que l’autre va se sentir pousser des ailes.

 

C’est ici que l’on réalise qu’au sein de la bozizie, il y a finalement peu de figures imposantes et suffisamment courageuses pour raisonner les uns et tempérer l’ardeur des autres.

 

Et si tout cela ne participait que de cette guerre de succession qui fait rage entre les différents clans du pouvoir ?  Nous sommes enclins à le penser !

 

C’est pourquoi, pour espérer sortir à peu près indemne de cette impasse, ce qui semble impossible, le régime devra se trouver une personnalité de très grande sagesse, afin d’arbitrer entre les ambitions imprévisibles et les intentions plus ou moins héréditaires.

 

Adrien Poussou. 

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Opinion
7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 01:56

 

 

 

Demafouth-Sabone-et-Damane.JPG

 

Demafouth, ici en pleine conversation avec Abakor Sabone du MLCJ et Zakaria Damane de

l'UFDR lors du DPI de décembre 2008

 

 

On s’attendait à ce que les autorités de Bangui ouvrent les hostilités avec Baba Laddé dont les Centrafricains en ont ras’l bol des agissements mais c’est plutôt avec le vice-président du comité de pilotage du DDR Jean Jacques Demafouth qu’elles choisissent d’en découdre. Curieusement, le FPR de Baba Laddé ne figure pas parmi les mouvements de rébellion énumérés par Findiro et avec lesquels on accuse Demafouth de « comploter pour déstabiliser le pays ».

 

Il y a longtemps que Bozizé, autant que son entourage, ne porte pas Demafouth dans son cœur. Les deux se connaissent particulièrement bien. Cela remonte à l’époque du président Patassé où l’un fut chef d’Etat-major des Faca et l’autre ministre de la défense. Le rôle de l’un et l’autre dans le coup d’Etat manqué du général André Kolingba du 28 mai 2001 - qui a valu à Demafouth d’être arrêté et mis en prison par la suite par Patassé avant d’être jugé et relaxé par la justice – est demeuré flou jusqu’à présent.


Demafouth devait être conscient qu’avec Bozizé, il était comme en sursis et que celui-ci l’attendait au tournant, ce d’autant plus qu’il s’était désolidarisé de ses anciens compagnons du Collectif des Forces pour le Changement (CFC) tout en n’intégrant pas le Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections (FARE 2011) crée par les candidats de l’opposition à l’élection présidentielle du 23 janvier 2011 dont Ange-Félix Patassé avant sa disparition. Il  a eu le tort de se singulariser et s’est ainsi malheureusement exposé et fragilisé malgré l’impressionnante escorte d’éléments de la MICOPAX qui l’accompagnent dans ses moindres déplacements dans la capitale et en province. Ce n’est pas pour rien et par hasard que Bozizé a tout fait pour l’obliger à quitter la base de la MICOPAX de Mpoko pour habiter dans une villa mise à sa disposition et chèrement payée mensuellement par lui.

 

Avec les griefs que le pouvoir de Bozizé lui fait et révélés par le ministre de la justice Firmin Findiro, c’est donc pour la seconde fois dans son parcours politique que Demafouth doit faire face aux accusations de tentative de déstabilisation du pays et  d’atteinte à la sûreté de l’Etat. On se souvient que du temps du président Patassé, il avait également été accusé, à partir de l’enregistrement par les services d’une conversation téléphonique réelle ou supposée entre lui et l’ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba du MLC, de comploter avec ce dernier pour renverser Patassé. La cour criminelle, lors du procès de Demafouth, avait finalement rejeté le versement de cet enregistrement dans le dossier mais le doute a toujours subsisté.


Dans le climat délétère et de fin de règne actuel à Bangui, on ne peut présager de la crédibilité des accusations proférées par le pouvoir en place contre Demafouth tant l’atmosphère et de paranoïa qui prévaut depuis un certain moment, peut expliquer beaucoup de choses. Ce n’est pas la première fois que le régime de Bozizé accuse ses opposants de fomenter des coups d’Etat pour le renverser du pouvoir.


On se souviendra de l’annonce fracassante par le général d’opérette Jules Bernard Ouandé d’un grotesque projet de putsch attribué à l’ex et défunt président Patassé, programmé pour se dérouler sur toute une semaine et qu’il prétendait avoir étouffé dans l’œuf. On se rappelle aussi de cette invraisemblable convocation pour explication après un séjour en France, de Martin Ziguélé en présence du même Ouandé dans le cabinet du premier ministre Touadéra, au sujet d’une fiche l’accusant de vouloir préparer un coup d’Etat avec le soutien de la France et de prétendus « amis blancs ».


On ne peut cependant s’empêcher de penser néanmoins que le sort qui vient de lui être fait ainsi qu’aux autres mouvements de rébellion avec lesquels Bangui a non seulement signé de prétendus accords de paix mais toujours négocié jusqu’ici, va sans doute crisper davantage l’atmosphère politico-militaire dans le pays mais pourrait remettre sérieusement en question un programme DDR très poussif et qui n’a que trop duré. Bozizé doit apporter de sérieuses preuves de culpabilité contre Demafouth faute de quoi il lui sera très difficile de convaincre l'opinion. 

 

La Rédaction

 

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