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Bangui 9 janv 2012 : 5 bouchers arrêtés, les autres en grève
Les bouchers de la ville de Bangui se sont mis en grève ce lundi pour revendiquer la libération de 5 des leurs, par l’office de répression du banditisme (OCRB) à Bangui.
« Nous ne sommes pas des rebelles pour que la police vienne nous arrêter. Nos frères qui sont depuis samedi à l’OCRB ne sont pas des rebelles, ce sont des bouchers centrafricains qui revendiquent leurs droits », a déclaré Frédéric Dawi-Mbioko, représentant des bouchers au sortir d’une réunion tenue ce matin au marché de Combattant.
«Nous ne sommes pas des hommes politiques pour faire des réunions politiques, nous sommes des bouchers qui revendiquons nos droits, notre bien-être puisque nous sommes au service de la population»,a-t-il réitéré, condamnant cette arrestation.
En dehors de cette revendication, les manifestants protestent aussi contre le transfert du marché à bétail vers 45Km. « Le transfert du marché à bétail vers Pk 45 ne nous rend pas service. Nous craignons l’insécurité parce que nous quittons la maison à minuit avec de l’argent pour aller acheter les bêtes, on peut être sujet de braquage », a expliqué Frédéric Dawi-Mbioko.
Et puis, il y a également une question de temps. « Entre le temps où l’on doit acheter les têtes de bétail et leur acheminement à l’abattoir frigorifique de Bangui, il y a aussi problème parce que nous arrivons souvent autour de 12 heures. A quel moment la marchandise doit être prête pour les clients ?, et nous perdons des clients », a-t-il souligné.
La grève déclenchée ce lundi mobilise les bouchers des 24 marchés de la ville de Bangui. « La grève ira jusqu’à ce que nos frères bouchers soient libérés et que nous ayons gain de cause », a déclaré Frédéric Dawi-Mbioko.
Mais pour le secrétaire général de la Fédération nationale des éleveurs en Centrafrique (FNEC) Ousmane Shehou, « le gouvernement a raison de transférer le marché à bétail à 45 Km de la ville parce que l’ancien marché est déjà habitée et que le convoyage des animaux pose problème ».
Il a expliqué que le transfert du marché n’est qu’une première étape, parce que la Banque africaine de développement (BAD) va financer des projets de construction d’infrastructures qui feront de ce marché « un marché moderne ».
«Les innovations sont toujours difficiles à accepter par la population dans un premier temps, c’est à la longue que les intérêts se présentent», a conclu le secrétaire général de la FNEC, Ousmane Shehou.
Signalons que c’était le vendredi dernier que la police a procédé à l’arrestation de 5 bouchers au siège de la Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FNEC) dans le 8ème arrondissement, alors qu’ils attendaient une réunion convoquée par les bouchers.
Bangui : La croisade UA/ONU contre la LRA s’achève sur une note de satisfaction
La mission conjointe de l’Union africaine (UA) et des Nations Unies dans les pays affectés par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), débutée à Bangui le 3 janvier dernier s’est dite satisfaite de l’engagement des pays impliqués dans la lutte, à la fin de son séjour le 6 janvier dans la capitale congolaise, expliqué un communiqué de l’UNOCA.
« Nous avons obtenu des garanties quant à la contribution significative de la RDC dans la mise en œuvre de l’Initiative de coopération régionale de l’Union africaine contre la LRA », a souligné l’Envoyé spécial de l’Union africaine (UA) pour la question de la LRA, Francisco Madeira à l’issue de la série de rencontre avec les autorités congolaises.
« Nous avons besoin de moyens matériels importants pour faire face à la LRA ». Nos interlocuteurs congolais pensent que les Américains peuvent nous assister dans ce sens », a fait savoir Francisco Madeira qui estime le recours aux technologies modernes des américains pourrait aider efficacement à la localisation et la neutralisation cette rébellion.
Le chef de bureau des Nations Unies pour l’Afrique Centrale, Abou Moussa s’est réjoui de cette mission conjointe qui se situe dans le cadre du mandat de l’UNOCA en matière de lutte contre la LRA. « Nous avons eu raison de faire cette mission conjointe nous saurons comment orienter nos actions futures pour une meilleure coordination de la lutte contre la LRA », a-t-il dit.
L’un des objectifs de cette mission était de susciter l’adhésion des pays affectés par la LRA (République centrafricaine, le Sud Soudan, l’Ouganda et la RDC) à l’initiative de l’Union africaine et des Nations Unies pour neutraliser le plus vite possible cette rébellion transfrontalière.
A ce sujet, le gouvernement congolais a marqué son engagement à s’unir aux autres pays pour mener le combat. Pour les autorités congolaises, les modalités des patrouilles transfrontalières doivent être « définies, justifiées et ciblées ».
Par ailleurs les noms des officiers congolais devant intégrer les structures opérationnelles et militaires seront publiés dans moins d’une semaine.
Comme dans les autres pays, avant de quitter Kinshasa samedi 7 dernier, la mission a fait des entretiens avec les responsables de l’ambassade des USA et de l’Union européenne.
Mbaïki : Des cas de vengeance populaire perdurent dans la Lobaye
Selon un reportage de radio Songo de Mbaïki publié ce lundi, 10 cas de vengeance populaire ayant coûté la vie à des individus ont été enregistrés dans la préfecture de la Lobaye entre janvier et décembre 2011.
Selon les informations collectées au sein de la population, nombreux sont les citoyens qui souhaitent régler eux-mêmes leurs affaires au lieu de faire recours à la justice. « D’après trois personnes sur quatre interrogée, la justice légale n’inspire pas confiance parce que les jugements n’aboutissent toujours pas, et puis « la procédure est longue ».
« La justice a beau condamner, infliger des amendes et des peines, ces sujets n’ont jamais purgé totalement leurs peines. Aujourd’hui ils sont en geôle, demain ils sont dehors. Face à cette situation que je considère comme de l’injustice, on préfère agir soi-même», a confié un citoyen à radio Songo.
Pour le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Mbaïki, Thierry Léaodémona, si la population n’a pas confiance à la justice, la faute n’appartient pas aux magistrats. Il faut, selon lui partir d’une grande sensibilisation pour faire savoir aux citoyens centrafricains que la RCA est un pays de droit et a signé plusieurs conventions.
« Nous sommes à l’air de la mondialisation, comment un Centrafricain fautif doit être lapidé ? Passé à la vindicte populaire ? Quelle image de notre pays on veut montrer au monde ? », S’est-il interrogé.
« Depuis que j’ai commencé a œuvré comme procureur à Mbaïki, même pas une fois un présumé sorcier, ou un présumé voleur n’a été retrouvé au quartier le lendemain comme prétend la population (..). Le problème de la justice populaire est très spécial dans la préfecture de la Lobaye », a déploré le procureur.
Il a expliqué que ce que la population considère comme une mauvaise justice est la méconnaissance des procédures judiciaires. « Si tu n’as pas raison, si les éléments de preuve ne sont pas établis, le juge applique la loi et vous perdez le procès, il y a ce qu’on appelle la forme et le fond, ce sont ces deux éléments qui font gagner ou perdre un procès »,a relevé le Procureur.
Bouar : Une vie de plus en plus chère
La ville de Bouar connait en ce début de l’année 2012 une cherté de la ville à tous les niveaux, en plus de « l’ajustement » du prix des produits pétroliers. « Le Kg de la viande de bœuf qui se vendait à 1500 FCFA, coûte désormais 2500 FCFA », explique un reportage de radio Maïgaro. « Cette hausse des prix est due à la rareté des éleveurs dans la localité, ce qui contraint les bouchers qui parcourent entre 25 et 30 Km dans les communes d’élevages pour ravitailler la population de Bouar, d’où cette augmentation », a expliqué Oumarou Doko, délégué des bouchers de la ville de Bouar.
En dehors de la viande de bœuf, le prix de certains produits de premières nécessités et des denrées alimentaires augmente de jour en jour, et cette augmentation affecte l’alimentation au sein des ménages, souvent déjà frappés par la pauvreté.
Le prix de manioc connait également une hausse surprenante en dépit de la saison sèche. La cuvette est vendue ces derniers temps à 1800 FCFA au lieu de 1500 FCFA.
Le Kg de sucre qui se vendait à 800 FCFA se vend actuellement à 1100 FCFA. Sany Mody, vendeurs détaillant de sucre au marché de Bouar a expliqué à radio Maïgaro cette augmentation est la conséquence de dysfonctionnement au niveau de la sucrerie de Ngakobo.