Centrafrique: Le général Zéphirin Mamadou à Obo pour remonter le moral des FACA
https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 29 mai 2020 16:19
La ville de Obo dans le Haut-Mbomou, secouée le 20 mai 2020 par des affrontements entre les Forces armées centrafricaines et les combattants de l'UPC d'Ali Darassa, a reçu ce jeudi 28 mai 2020, la visite du Chef d'état major des armées, le général de division Zéphirin Mamadou accompagné du commandant des forces de la Minusca.
Cette mission conjointe avec le commandant des forces de la Minusca intervient, quelques jours après des maintes tentatives de la part de l’UPC, d’occuper la ville. Elle a également permis aux deux chefs militaires de palper les difficultés que rencontrent les soldats déployés sur le terrain. En substance, ces officiers généraux ont profité de l'occasion pour renforcer le moral des troupes et le dispositif sécuritaire afin de contrer tout assaut venant de ces combattants rebelles. Le général de division Zéphirin Mamadou a indiqué qu’une partie des renforts est déjà arrivé à Obo tandis que l’autre partie, est en route.
La mission conjointe Forces armées centrafricaines-Minusca surgit au moment où la polémique enfle autour de la situation des soldats déployés sur le terrain. Polémique mise à côté par le Chef d'Etat major des armées qui reconnait des difficultés d'ordre logistique mais par ailleurs, fait savoir que des moyens sont en cours de déploiement.
"Nous travaillons ensemble avec la Minusca, dans le cadre du déploiement. C'est une mission conjointe. On ne se démarque pas. On est appelé à se soutenir et les modes d'actions se traitent ensemble. On a fait dépêcher, en urgence, des hommes. Une partie est déjà sur le terrain à Obo, une autre partie transite par Bria pour arriver ici dans 2 jours. Donc, il n'y a pas d'inquiétude à ce niveau" affirme le général Zéphirin Mamadou.
Concernant la crise sanitaire engendrée par le Covid-19, le chef militaire se dit conscient de ce danger. Il annonce que des kits de protection vont être remis aux éléments pour garantir leur santé et que la sensibilisation fait partie des points essentiels de leur mission.
"Effectivement, on est venus pour cela. On a prévu, avec la Minusca, une sensibilisation dans le cadre de prévention pour prévenir la santé de nos soldats. On a emmené quelques kits pour les aider à se protéger. On va continuer dans ce sens, car le volet logistique englobe tous ces détails" ajoute le Chef d'état major.
Après cette brève visite, la mission a quitté la ville de Obo le vendredi 29 mai 2020, en milieu de journée, pour Bria dans la préfecture de Haute-Kotto. Ce périple a été un ouf de soulagement pour la population de Obo qui, ces derniers jours, se sentait abandonnée par les autorités du pays.
RCA/Covid-19: l’hôtel du centre est-il au bord de la faillite?
https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 29 mai 2020 16:15
Plus de deux mois après la mise en place, par les autorités centrafricaines, des mesures de restriction et limitation d’activités en vue de contenir la propagation du Covid-19, certaines entreprises sont menacées de fermeture. A Bangui, l’hôtel du centre, entreprise para-étatique n'arrive plus à fonctionner normalement. Le personnel accumule déjà 3 mois d'arriérés de salaire, les chambres sont vides. Une situation alarmante.
Depuis la mise en place par le gouvernement centrafricain des dispositions sanitaires pour lutter contre la pandémie de coronavirus, plusieurs entreprises, pour la plupart privées, sont au bord du gouffre. L’hôtel du centre, une des rares structures hôtelières du pays, géré par l’Etat centrafricain, connait d’énormes difficultés financières suite à ces mesures de restriction. Sur les 70 chambres que compte cet établissement, seules 3 sont occupées par les clients. Une situation qui bouleverse tout, même le social des employés qui totalisent déjà 3 mois d'arriérés de salaires.
"Nous accumulons déjà un retard de salaire de trois mois. Nous demandons au gouvernement de venir voir ce qui se passe à l'hôtel du centre. Nous avons l'impression d'être les cobayes du Covid-19. C'est comme si l'Etat nous a sacrifiés face à la pandémie. Nous avons une situation financière, au niveau du ministère des finances, qui doit être transférée au Trésor public. Jusque-là, on détient aucune information favorable" déplore un employé de l'hôtel.
Avec 3 mois sans salaire, c'est toute la famille qui est affectée. Plusieurs agents rencontrés affirment avoir des difficultés pour s'occuper de leurs foyers.
"J'ai de la peine à nourrir ma famille sans revenu. C'est trop difficile. On vient à pieds, on rentre à pieds. Nos enfants qui étaient habitués à manger tous les jours, n'arrivent plus à manger convenablement. Certains de nos collègues qui habitent au Pk12, arrivent au travail à pieds" ajoute un autre employé.
Visiblement, l'hôtel du centre est au bord de la faillite. Ses finances ne lui permettent pas de faire face à ses charges habituelles. Le gouvernement centrafricain lui doit plusieurs dizaines de millions de francs CFA pour le logement de certains ministres et membres des groupes armés.
"De hautes personnalités de ce pays ne règlent pas leurs factures. Nous avons cinq ministres ici. Ils doivent, logiquement, régler leurs factures. Le gouvernement ne nous a pas donné une mesure d'accompagnement pour faire face à cette situation" se plaint un autre employé.
Ajouter à cet état de précarité financière, le délabrement du bâtiment, admirable à l'extérieur mais un peu dégradant à l'intérieur. D'autres sources affirment même que certains ministres qui ne résident plus à l'hôtel, gardent toujours les clés de leurs chambres pour des passe-temps ou pour servir de dortoir à leurs enfants.
Contacté par Radio Ndeke Luka, le Directeur général s'est réservé de tout commentaire, justifiant brièvement cette situation par la fermeture de l'aéroport Bangui-Mpoko en raison de la pandémie de Covid-19.
Centrafrique: la Cour Constitutionnelle valide l'actuelle ANE
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 27 mai 2020 17:13
La Cour Constitutionnelle a débouté ce mercredi 27 mai 2020 l'opposition à travers sa plateforme dénommée COD-2020 et confirme la légalité de l'Autorité Nationale des Elections (ANE). C'est à travers un arrêt rendu public au cours d'une audience tenue à la Cour d'appel de Bangui.
C'est un revers pour l'opposition à travers sa plateforme la COD-2020. La Cour Constitutionnelle a déclaré ce mercredi 27 mai 2020, conforme à la constitution, l'Autorité Nationale des Elections (ANE). Décision rendue publique en réponse à la requête formulée par la COD-2020, s'opposant au maintien en place de l'organe en charge des élections en République centrafricaine.
Contestant la légitimité de l'Autorité nationale des élections, certains partis politiques comme l'URCA, le PCUD, Béafrika Ti E Koue, le RPR, Kelemba PDS et le MIDPS ont saisi la Cour Constitutionnelle aux fins de constater l'illégitimité de l'actuelle ANE. Ces partis politiques se sont fondés sur les articles 7 alinéa 2 et 278 alinéa 2 de la Constitution du 30 mars 2016 qui stipule que l'ANE est régie par une loi organique qui détermine sa composition, son organisation et son fonctionnement. Or, la loi organique portant fonctionnement de l'ANE a été retiré du bureau de l'Assemblée nationale par le gouvernement. Après examen et audition de plusieurs parties, la Cour Constitutionnelle a tranché. Elle s'est déclarée compétente et la requête recevable. En définitive, les juges ont déclaré légitime et conforme à la Constitution, l'Autorité nationale des élections.
"La décision numéro 007/CC/19 du 14 août 2019 de la Cour insusceptible de recours, s'impose à tous. Sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens soulevés, décide: Article 1, la Cour est compétente. Article 2, la requête est recevable. Article 3, les demandes des requérants sont rejetées" déclare Jean-Pierre Waboe, Vice-président de la Cour Constitutionnelle.
Cette décision sonne ainsi la fin de la polémique autour de la question de l'illégalité de l'ANE. Eclaboussés en plein visage, les membres de la COD-2020 n'ont pas encore officiellement commenté cette sentence.
RCA/Covid-19: le port du masque désormais obligatoire dans les lieux publics
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 27 mai 2020 17:18
Suite à la multiplication des cas de contamination locale au Covid-19 ces derniers jours en Centrafrique, le gouvernement opte pour le port systématique et obligatoire du masque dans tous les lieux publics et les transports en commun. Ceci, pour protéger les personnes vulnérables et limiter la transmission du virus au sein de la population.
Le gouvernement centrafricain vient de rendre public ce 27 mai 2020, une décision portant sur le port obligatoire de masque dans tous les lieux publics et les transports en commun. D'après les autorités, le port systématique de masques sanitaires est obligatoire pour le personnel médical. Tandis que le masque artisanal est obligatoire dans certaines conditions, en application des mesures barrières notamment, dans les transports en commun (taxis, bus, taxis-moto), par les forces de défense et de sécurité singulièrement, les gendarmes, les policiers et les militaires, dans les lieux fermés comme les supermarchés, pharmacies, boutiques, bureaux, salles de réunions. Le port du masque est également obligatoire pour les caissiers, chauffeurs de taxi, agents de santé communautaires, agents humanitaires et autre personnel en contact direct avec la population.
Des directives sont aussi données pour renforcer cette mesure. Toute personne doit respecter les règles d'hygiène et de distanciation sociale à tout moment, y compris en portant un masque. Il s'agit d'éviter les groupes de personnes et les espaces clos et bondés, maintenir une distance physique d'un mètre avec d'autres personnes, en particulier avec celles qui présentent des symptômes respiratoires comme la toux et les éternuements; se laver fréquemment les mains avec de l'eau et du savon ou une solution hydro alcoolique; à éviter de toucher la bouche, le nez et les yeux si les mains ne sont pas encore lavées ou désinfectées. Toutes ces directives sont mises en place pour limiter la propagation de cette maladie qui, ces derniers jours, a touché des centaines de personnes parmi la population.
Cette décision intervient près d'une semaine après l'interpellation du Premier ministre Firmin Ngrébada devant le Parlement, où des voix se sont élevées pour solliciter le port obligatoire de masque dans tous les lieux publics.
RCA/Covid-19: les obsèques à domicile désormais interdites
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 27 mai 2020 17:07
Plus de deux mois après la mise en place, par les autorités centrafricaines, des mesures sanitaires en vue de limiter la propagation du nouveau coronavirus, le gouvernement passe à la vitesse supérieure. Désormais, les obsèques ne se tiennent plus dans les quartiers. De la morgue, les corps iront directement au cimetière pour l'inhumation. Cette mesure est entrée en vigueur ce 27 mai 2020.
Les autorités centrafricaines passent à la vitesse supérieure suite à la non-observation des mesures visant à barrer la route à la pandémie de Covid-19. Face à la flambée de nombres de cas de contamination ces derniers jours, les obsèques ne se tiendront plus à domicile et dans les quartiers. De la morgue, les corps iront directement au cimetière pour l'inhumation. Cela fait suite à une décision gouvernementale, entrée en vigueur ce 27 mai 2020. Cette mesure a surpris les parents qui se sont rendus nombreux ce mercredi 28 mai 2020, dans les hôpitaux Communautaire et Amitié pour le retrait des corps de leurs proches.
Confrontés au renforcement du dispositif sécuritaire de la police et de la gendarmerie autour des morgues de ces deux centres hospitaliers, ces parents ont été refoulés, en application de la nouvelle mesure gouvernementale.
"La levée de corps se fera désormais à partir de midi. Plus de cérémonies à domicile, ni dans les quartiers. Les cortèges funéraires quitteront la morgue pour se rendre directement au cimetière, et cela, sous bonne escorte des forces de sécurité" a confié à Radio Ndeke Luka, un responsable de la sécurité, chargé de veiller à l'application de cette nouvelle mesure.
"Le nombre de parents autorisés à manipuler le corps à la morgue est limité à cinq (5) et le cortège funèbre mobilisant plusieurs personnes est formellement déconseillé", a ajouté la même source.
Ces nouvelles dispositions s'appliquent sur toute l'étendue du territoire centrafricain. Cependant, toute contravention est réprimée, selon les autorités. Une manière de limiter la propagation du Covid-19 en République centrafricaine où le pays s'approche dangereusement de la barre des 800 cas positifs.