CPI la Cour confirme la détention de Ali Kushayb arrêté en RCA
https://www.radiondekeluka.org/ mardi 9 juin 2020 16:27
La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé ce mardi 09 juin 2020 avoir détenu Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, alias Ali Kushayb. Recherché depuis 2007 par la justice internationale, l'homme accusé de crime contre l'humanité et crime de guerre au Darfour au Soudan, s'était rendu volontairement aux autorités judiciaires de la RCA.
Ali Kushayb a été transféré tôt ce mardi matin à la CPI en toute discrétion par les autorités centrafricaines. L'homme s'était volontairement rendu à la justice le dimanche 7 juin 2020 à Birao, ville de l'extrême Nord-est centrafricain, frontalière avec le Soudan.
Dans un communiqué publié aussitôt après sa détention, la CPI a remercié les autorités centrafricaines, françaises, tchadiennes et de la Minusca pour leur soutien et coopération lors de l'arrestation, la remise et le transfert de M. Kushayb à la cour.
Qui est Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, alias Ali Kushayb?
De nationalité soudanaise, Ali Kushayb né vers 1957, serait un des membres les plus éminents de la hiérarchie tribale de la localité de Wadi Salih, qui faisait partie des forces de défense populaire, aurait eu sous ses ordres, des milliers de miliciens Janjaouid d'août 2003 à mars 2004. Il aurait mis en œuvre la stratégie anti-insurrectionnelle du gouvernement soudanais qui a également abouti à la commission de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Darfour (Soudan).
Il était perçu comme "l'intermédiaire" entre les dirigeants des miliciens Janjaouid de Wadi Salih et le gouvernement soudanais. Ali Kushayb aurait aussi personnellement participé à certaines des attaques lancées entre août 2003 et mars 2004 contre des civils, attaques qui ont pris pour cible les villes de Kodoom, Bindisi, Mukjar et Arawala et lors desquelles ont été commis des meurtres de civils, des viols, des tortures et d'autres traitements cruels; il aurait donc commis conjointement avec d'autres, les crimes susmentionnés.
En 2007, la CPI a délivré 2 mandats d'arrêt à son encontre et d'Ahmad Harun qui lui, n'est pas encore détenu par la cour. Ce mandat d'arrêt délivré le 27 avril 2007 visant Ali Kushayb, énumère 50 chefs d'accusations dont 22 de crimes contre l'humanité et 28 de crimes de guerre.
Selon la CPI, "la première comparution de M. Kushayb devant la Chambre préliminaire II aura lieu dans les meilleurs délais".
Dans le contexte de cette enquête, cinq (5) mandats d'arrêts sont toujours en vigueur à l'encontre de Messieurs Harun, Al Bashir, Banda et Hussein.
Centrafrique: la base des USMS de Bouar visée par une attaque des 3R
https://www.radiondekeluka.org mardi 9 juin 2020 16:42
Les habitants de la ville de Bouar dans la Nana-Mambéré, se sont réveillés ce matin du 09 juin 2020 avec des détonations d’armes lourdes et légères. En effet, il s’agit d’une attaque lancée par les éléments des 3R de Sidiki Abbas contre le Centre de formation des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS) proche du village Wanti-Guira à 8kilomètres de Bouar. Attaque repoussée par les Forces armées centrafricaines, appuyées par les casques bleus de la Minusca.
Quelques jours après son retrait du cadre de l’accord de paix et de réconciliation, signé à Khartoum, le 06 février 2019, le groupe armé des 3R décide de reprendre les hostilités. Le mouvement a lancé, à l’aube de ce 09 juin 2020 vers 02 heures, une offensive qui a visé le Centre de formation des Unités spéciales mixtes de Bouar. Après quelques heures d’échanges de tirs, les assaillants ont été repoussés par les Forces armées centrafricaines appuyées par les casques bleus de la Minusca et Bouar est sous contrôle des forces légales. Les activités dans la ville demeurent cependant paralysées et quelques habitants, proches de ce Centre de formation, ont quitté leurs domiciles par crainte de nouvelles offensives.
Entretemps, aucun bilan n'est pour l’instant disponible. Les responsables de la zone de défense du nord-ouest se réservent encore de tout commentaire. D’après des informations recueillies auprès des services de sécurité de la localité, plusieurs armes, munitions et autres effets de guerre, ont été saisis à l’issue des combats. Les autorités de Bouar saluent la bravoure des éléments des Forces armées centrafricaines qui, en plus de leur rapidité dans la contre-offensive, ont poursuivi les assaillants dans leur coin de retranchement, pour saisir plusieurs armes et munitions. Par ailleurs, ces forces de défense ont également mis la main sur divers moyens de communication (téléphones, Talky walky, dictaphones) au cours de cette contre-offensive.
"Vers trois heures du matin, des éléments des 3R ont attaqué la base des USMS, proche du village Wanti-Guira. Les populations, prises de peur et de panique par ces détonations d’armes lourdes et automatiques, ont fui vers le centre-ville de Bouar. Tout d’abord, je loue le courage de nos forces de défense et de sécurité qui, lors du retrait des assaillants, les ont poursuivis dans leur coin pour s’emparer de plusieurs armes, munitions et autres effets militaires. Je demande au gouvernement de mettre les moyens à la disposition de nos FACA afin de protéger la population" affirme Benjamin Kaïgama, député de Bouar 2.
Cette offensive surgit près d’un mois après le retour dans le maquis, du leader des 3R Sidiki Abbas après s’être extirpé du cortège du ministre de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, le 13 mai 2020 à Baboua, dans la Nana-Mambéré. Dans une déclaration du mouvement, signée le 29 mai 2020 à Besson dans la préfecture de la Nana-Mambéré, il a dénoncé des menaces de mort à l’endroit de son chef. Le 05 juin 2020, le groupe armé signataire de l'accord de paix du 6 février 2019, a annoncé son retrait de cette entente politique.
Ni le gouvernement, ni la Minusca n’ont pour l’instant réagi officiellement à cette attaque qui aurait coûté la vie à plus d'une vingtaine de combattants 3R.
Soudan-Centrafrique: Le chef de milice d'Ali Kushay livré à la CPI pour les crimes au Darfour
mardi 09 juin 2020 - 17:05
Recherché depuis 2007 par la justice internationale, le chef de milice d’Ali Kushayb a été transféré à la Haye pour des crimes de guerre au Darfour au Soudan.
Ali Mohamed Ali Addelraman, alias Ali Kushayb a été transféré discrètement à la Cour pénale internationale, à la suite de son arrestation en Centrafrique.
Ali Kushayb s’était rendu à la justice le 7 juin à Birao, une ville de l’extrême nord-est de a Centrafrique , proche de la frontière avec le Soudan.
Il était recherché depuis 2007 par la justice internationale pour des crimes au Darfour qui ont fait 300.000 morts et trois millions de déplacés
RCA/Covid-19: le silence des autorités concernant la réouverture des classes inquiète les élèves et leurs parents
https://www.radiondekeluka.org lundi 8 juin 2020 18:05
Fermées le 26 mars 2020 en respect des mesures édictées par les autorités pour contrer la progression du nouveau coronavirus, les portes des écoles centrafricaines restent encore fermées à ce jour. Plus de 2 mois après cette mesure et face au mutisme des autorités, l'inquiétude gagne les élèves et leurs parents. Ceux qui sont en classe d'examens sont particulièrement inquiets et se demandent à quand la réouverture des classes?
Le nouveau coronavirus découvert dans la région de Wuhan en Chine, en décembre 2019, a touché la République centrafricaine le 14 mars 2020. Vu sa fulgurante propagation et le danger que représente ce fléau, le gouvernement centrafricain, à l’instar des autres nations du monde, a mis en place le 26 mars 2020, des dispositions sanitaires afin de contenir sa propagation. Parmi ces mesures, la fermeture temporaire de tous les établissements d’enseignement publics et privés. Cependant plus de deux mois plus tard, la progression de cette pandémie réduit les possibilités d'organisation des examens de fin d'année.
L'inquiétude est très grande pour ceux qui doivent passer le concours d'entrée en 6e, le Certificat d'Enseignement du Fondamental 1 (CEF1), le Brevet des Collèges (BC) et le Baccalauréat. Certains élèves rencontrés dans la capitale, déplorent la montée de la pandémie et craignent en même temps de rater les examens cette année.
"J’ai envie de retourner à l’école pour passer mes examens, car rester à la maison, c’est pas bien. Au début, c’était intéressant parce qu’on pouvait assimiler certains cours qu’on ne comprenait pas. Maintenant qu’on a compris les cours, on veut repartir en classe" affirme un élève de la classe de 3e.
"C’est très triste parce que les responsables chargés de l’éducation n’y pensent même pas. Je m’inquiète pour l’avenir ; je ne sais si nous pourrons composer le Baccalauréat cette année" s'inquiète un autre élève de la terminale.
Face à cette difficulté, certains parents décident d’embaucher un instructeur à domicile pour encadrer leurs enfants en classes d’examen. Ils se disent très inquiets de l’avenir de ces enfants.
"Dans notre famille, nous avons embauché des professeurs pour ne pas que les enfants perdent le niveau d’instruction pendant cette crise. C’est vraiment malheureux. Le développement de ce pays dépend de l’éducation de ces enfants. Mais lorsque ces enfants sont à la maison, et que les décideurs ne pensent pas à leur éducation, c’est vraiment déplorable" dénonce Natacha Piamalé, une mère de famille appelant le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire à "chercher des palliatifs pour ceux qui sont en classes d’examens."
Alors que l'inquiétude monte parmi les élèves et leurs parents, au ministère de l'Enseignement primaire et secondaire, personne ne souhaite s'exprimer sur ce sujet, malgré les multiples tentatives de la part de Radio Ndeke Luka. Certains responsables parlent d'une affaire politique, rejetant la balle les uns dans le camp des autres. N'eut été la pandémie de Coronavirus, les examens blancs auraient été déjà organisés et les élèves des classes intermédiaires, en vacances.