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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 14:51
Nouvelles nationales sur RJDH
Nouvelles nationales sur RJDH

 

Centrafrique : le HCR recherche 8,7 millions de dollars pour venir en aide aux réfugiés dans le pays

 

BANGUI, le 20 juin 2020(RJDH) ---8,7 millions de dollars est le montant recherché par le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés en Centrafrique pour venir en aide aux personnes réfugiées et déplacées internes en Centrafrique face à la pandémie de Covid_19. Sur ce budget prévisionnel, le HCR n’a que mobilisé un (1) million six cent mille dollars. Un chiffre fourni par le Représentant Pierre Atchom.

L’enveloppe que recherche le HCR pour faire face aux besoins cruciaux pendant cette période de Covid_19 est d’environ 8,7 millions de dollars soit environ 50 milliards de francs CFA. Ce fonds est destiné à lutter contre le covid_19, l’assistance des personnes réfugiées, déplacées internes et d’autres appuis multiformes au profit des personnes dont le HCR a le mandat de protection. Depuis l’appel lancé par le HCR pour la mobilisation de fonds, rien que 1,600 millions de dollars ont été mobilisés.

« Dans l’appel global lancé pour faire face à la pandémie de covid_19 en RCA, le HCR  a émis le besoin d’environ 8,7millions de dollars pour venir en aide aux personnes qui relèvent de son mandat à savoir les réfugiées et les déplacées internes. A ce jour, le HCR n’a mobilisé que un million six cent mille dollars », indique le représentant.

Des mesures sur les gestes barrières sont prises par le HCR dans les camps des réfugiés en Centrafrique, « chaque famille de trois personnes reçoit 15.000 frs, 20.000 frs aux familles de quatre personnes de la part du HCR. Ceci pour leur permettre d’acheter du savoir, les seaux pour le lavage régulier des mains afin de lutter contre la maladie. Plus de  2.211 réfugiés qui ont bénéficié de cette assistance ».

Un centre de transit a été installé par le HCR et mis à la disposition du gouvernement centrafricain à Béloko, situé à 164 km de Bouar pour servir de centre d’isolement. Il a permis au district sanitaire de Baboua et Abba de commencer la prise en charge des patients grâce à l’appui de l’OMS.

 

Judicaël Yongo

 

 

Centrafrique : Plus de 91000 déplacés internes de Bria soutenus par le HCR dans plusieurs domaines

 

BRIA, le 20 Juin 2020(RJDH)---Au total 17.779 ménages soit 91.417 personnes déplacées internes ont été assistées par le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés à Bria dans la Haute-Kotto. Ces chiffres sont communiqués par la responsable du bureau HCR de la ville Tekpa-Kemeh Dadanema dans une interview accordée au RJDH à l’occasion de la journée mondiale des réfugiés célébrée le 20 juin de chaque année.

Le nombre des déplacés internes de Bria a été présenté par la responsable du bureau du HCR après le recensement des personnes sur le site le 31 mai 2020. L’intervention du HCR porte sur trois domaines à savoir, le monitoring de protection qui consiste à suivre de près les incidents ou de violences que les populations peuvent subir, il y a le volet de gestion de site et le troisième touche l’assistance en abris et en bien non-alimentaire. Pour exécuter cette activité, le HCR travaille avec les communautés, les déplacés en mettant en place des leaders communautaires avec les partenaires humanitaires et les autorités locales.

« On leur donne un peu la capacité de se prendre en charge financièrement à travers les organisations des déplacés ou les groupements notamment des femmes, les groupements de protection et nous appuyons financièrement ces groupements pour que les femmes puissent mener des activités génératrices de revenu », a-t-elle indiqué.

La pandémie de Covid 19 en Centrafrique ne permet pas au bureau régional du HCR de Bria de faire des activités qui demandent un grand rassemblement. Les activités de sensibilisation se poursuivent précise Tekpa-Kemeh Dadanema, dans le renforcement des capacités des communautés sur la pandémie de coronavirus, « nous allons tout simplement continuer les activités de sensibilisation dans le cadre de renforcement des capacités des communautés déplacées en matière de protection sur le Covid_19. Donc la sensibilisation par la radio, la sensibilisation des points focaux au niveau des sites et aussi des lieux publics avec qui, on a traduit des messages clés en dialecte banda concernant le coronavirus et les affiches ».

Le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés intervient depuis plusieurs années dans la préfecture de la Haute-Kotto. Il a accentué son intervention à partir de 2016 avec urgence lors de la crise qui s’est aggravée dans la ville de Bria occasionnant des déplacements massifs.

 

Pamela Dounian Doté

 

 

Centrafrique : l’OCDH lance une pétition contre l’embargo et une campagne nationale d’appui aux FACA

 

BANGUI, 19 Juin 2020 (RJDH) --- L’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) lance un appel à la solidarité nationale en faveur des Forces Armées Centrafricaines (FACA) à travers une collecte nationale de fonds en vue de les appuyer. Par la même occasion, OCDH annonce la mise en circulation d’une pétition nationale contre l’embargo qui pèse sur les armes à destination de Centrafrique. Position exprimée le 17 juin 2020.

Pour l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH), la dynamique des FACA doit être susciter un élan de solidarité nationale. « Les FACA ont mis en déroute les forces nuisibles des éléments d’Ali Darass, à Obo dans la préfecture du Haut Mbomou, une partie de la préfecture de la Lobaye dans la commune de Lessé, a été sous pression d’un groupe armé et nos forces de défense les ont mis hors d’état de nuire », selon Maitre Mathias Morouba.

Le peuple centrafricain est reconnaissant des efforts déployés par les éléments des FACA sur le terrain. Pour cela, « une campagne de sensibilisation afin de collecter des fonds pour soutenir les FACA sur le terrain. Cette assistance est d’envergure nationale depuis la classe politique, gouvernement, élèves, étudiants, commerçants, journalistes, toute la communauté à appuyer nos FACA », a déclaré Maître Mathias Barthélémy Morouba, président de l’OCDH.

Pour donner plus d’efficacité aux FACA, l’OCDH a ensuite lancé une pétition pour « demander aux nations Unies la levée totale de l’embargo qui pèse sur le peuple centrafricain. Que nos FACA aient des outils de travail robustes pour mettre hors état de nuire les groupes armés, afin de restaurer la sécurité et la paix dans le pays en général. Cette pétition va arriver au moment même de la tenue de la réunion du conseil de sécurité. Non à l’embargo en Centrafrique », a fait valoir l’OCDH.

Cette prise de position de l’OCDH intervient dans un contexte où la question de la levée de l’embargo des armes à destination de Centrafrique sera prochainement débattue au Conseil de sécurité des Nations-Unies.

 

Auguste Bati-Kalamet

 

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 14:35
Centrafrique : deux soldats tués par le groupe armé « 3R »
Centrafrique : deux soldats tués par le groupe armé « 3R »

 

 

http://moroccomail.fr/   22 juin 2020

 

Deux soldats centrafricains ont été tués et trois autres blessés par le groupe armé « 3R » (Retour, réclamation et réhabilitation), à l’ouest du pays, a appris l’Agence Anadolu de sources concordantes, lundi.

L’attaque a visé dimanche une patrouille mixte, composée de Casques bleus et de forces armées centrafricaines, aux environs de la ville de Besson, dans l’ouest de la RCA, selon un tweet posté lundi matin par Mankeur Ndiaye, chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca).

« Je condamne avec la dernière énergie cette attaque criminelle d’éléments du Groupe Armé 3R ce 21 juin sur la route de Besson à l’Ouest contre la patrouille mixte Forces Armées Centrafricaines ( Faca)/ Minusca qui a fait 2 morts et 3 blessés », a déclaré le responsable onusien, sans donner d’autres détails.

Il est à rappeler, toutefois, que les Faca et la Minusma avaient lancé une opération conjointe, la semaine dernière, en vue de contrer la progression du groupe « 3R », dirigé par Sidiki Abass, à l’ouest du pays.

«Une opération a lieu actuellement dans l’Ouest pour amener Sidiki à la raison et protéger la population. Il faut que le 3R comprenne que sa conduite actuelle est en rupture avec l’APPR (Accord de paix et de réconciliation du 6 février 2019, ndlr)», avait indiqué le général Franck Chatelus, chef d’état-major de la Minusca, lors d’un point de presse à Bangui, le 17 juin courant.

« L’opération conjointe avec les FACA a pour objectifs de pousser le 3R et Sidiki Abass à revenir complètement dans l’APPR-RCA en cessant sa politique expansionniste vers le nord et le sud-est de cette région de la RCA », avait expliqué la Minusca dans un communiqué.

Le groupe « 3R » faisait partie des 14 groupes armés signataires de l’accord de paix et de réconciliation du 6 février 2019. Toutefois, il a violé ledit accord en menant des attaques meurtrières, selon les autorités et la Minusca.

Il y a un mois, un ultimatum a été lancé à ce groupe pour cesser « ses ambitions expansionnistes » à l’ouest du pays, en vain.

Anadolu

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 14:12
Nouvelles nationales sur RNL
Nouvelles nationales sur RNL

 

Centrafrique : un collectif de députés réclame le démantèlement total des 3R

 

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 19 juin 2020 17:06

 

Un jour seulement après l'annonce par la Minusca d'une vaste opération militaire contre le mouvement 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation) de Sidiki Abbas dans l'Ouest et le Nord-ouest de la République centrafricaine, un collectif de députés met la barre haut. Il réclame le "démantèlement total des bases de 3R".

Les députés de la Nana Mambéré et de l'Ouham Pendé n'ont pas attendu longtemps pour saisir l'occasion de l'opération militaire conjointe Minusca-Faca lancée le 17 juin 2020 contre le Mouvement 3R et son chef Sidiki Abbas. Dans une correspondance adressée au Représentant du Secrétaire général des Nations unies en Centrafrique le 18 juin 2020, ces parlementaires ont exprimé leur vive exaspération, dénonçant la prise en otage de la population civile par le groupe armé 3R.

"Le peuple continue à vivre son calvaire et nous, populations surtout de l'Ouham Péndé, vivons dans une situation dramatique et d'esclavage. Il est inadmissible de nous taire devant cette situation. C'est pourquoi nous demandons de façon solennelle à la Minusca d'assumer sa responsabilité, celle de garantir la paix et la sécurité du peuple" a martelé Bernard Dillah, député de Ngaoudaye 1, membre dudit collectif.

"La famine guette le peuple centrafricain. La cuvette de manioc coûte aujourd'hui 5000F pourtant la population est laborieuse, seulement, elle ne peut plus travailler. Et si elle travaille, elle est empêchée de bénéficier des fruits de son travail, parce que les fruits de son travail sont dévastés et les dévastateurs sont protégés par ces groupes armés" a ajouté M. Dillah estimant que "l'avenir de notre peuple est hypothéqué".  

Signataire de l'accord de paix du 6 février 2019 avec le gouvernement, le Mouvement 3R brille depuis la mi-mai 2020 à travers des exactions contre des populations civiles voire des forces nationales et internationales. Pour les députés initiateurs de la correspondance au patron de la Minusca, l'heure est au durcissement de ton face au chef de guerre Camerounais, Sidiki Abbas et son groupe armé.

" Nous avons besoins rien que de la paix. Nos populations ont besoin rien que de la paix et nous en avons marre de la duplicité de ces groupes armés. Nous demandons à la Minusca et au gouvernement de tout faire pour démanteler les bases des 3R, traquer son chef Sidiki Abbas, le remettre à la Cour pénale Spéciale ou à la Cour Pénale Internationale" a recommandé le collectif.  

Dans son entretien avec Radio Ndeke Luka, le député de Ngaoundaye 1 va jusqu'à mettre en garde la Minusca.

"La Minusca a reçu un mandat des Nations unies afin de réduire la capacité des groupes armés et sécuriser la population. Si elle ne remplit pas cette mission, et bien, nous serons obligés de lui demander de partir, de quitter notre pays" a prévenu Bernard Dillah.

Depuis son retour dans le maquis en mai dernier et l'annonce de son retrait de l'accord de paix du 6 février, Sidiki Abbas s'illustre de plus en plus en chef de guerre et renforce ses positions. Attaque de la base des USMS à Bouar dans la Nana-Mambéré, suivi du raid sur un check-point Minusca-Faca à Pougol dans l'Ouham-Pendé le 9 juin 2020, les 3R s'imposent avec la conquête de nouvelles zones dans l'ouest et dans le nord-ouest centrafricain. Face à cette violation flagrante de l'entente politique conclue avec Bangui le 6 février 2019, les autorités centrafricaines et la Minusca décident de passer à la vitesse supérieure en lançant une opération militaire d'envergure contre Sidiki Abbas et ses troupes.

 

Ndlr : Sidiki Abbas est originaire de Garoua au nord du Cameroun. Ses parents se sont installés longtemps à Baoro avant qu'ils ne soient massacrés par les antibalakas en 2015. Il fut coupeur de route avant de se transformer en convoyeur de bétail entre la Centrafrique et le Congo-Brazzaville. Il a créé les 3R à Bertoua puis s'est installé a Koui où le sultan-maire lui a offert une femme et une maison. Il bénéficie de l'appui de Adamou Yaya Siwo qui est l'adjoint de Sidiki. Ce lui-là n'est autre que le beau-frère de Sidiki. Ils sont tous originaire de Garoua. Siwo veut être ambassadeur de la RCA au Cameroun.

 

 

RCA-Ouham: le sous-préfet de Nanga Boguila agressé par des hommes armés

 

https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 19 juin 2020 18:05

 

La présence des groupes armés dans une grande partie de la Préfecture de l'Ouham continue de plonger cette région du nord de la République centrafricaine dans l'insécurité. Aux premières heures de ce vendredi 20 juin, des hommes armés ont fait irruption à la résidence du sous-préfet de Nanga Boguila. Après l'avoir brutalisé, ils l'ont dépouillé de ses biens. Un acte décrié par Franck Saragba, député de la localité.

Pour le député de Nanga Boguila, l'agression du sous-préfet par les hommes armés est une agression de trop et cela traduit la situation dans laquelle vivent les habitants de cette sous-préfecture. Selon Fanck Saragba, depuis le retrait mi-juin 2020 des casques bleus de la Minusca de cette ville, les hommes armés ont multiplié leurs activités, prenant pour cible principalement les populations civiles et les représentants de l'Etat.

"La population est complètement abandonnée à elle-même, les gens viennent la nuit commettre des exactions. Le jour, ils font ce qu'ils veulent . Et maintenant, ils s'en prennent aux représentants de l'Etat" a décrié l'élu de la Nation.

L'agression du sous-préfet intervient quelques jours seulement après le braquage d'un commerçant dans la ville. "Ils ont braqué la semaine dernière un commerçant et lui ont soutiré une somme de 21 millions de Fcfa et une quantité d'or" a témoigné M. Saragba citant comme responsables de ces exactions, les hommes armés de RJ (Révolution Justice).

Malgré la présence d'une équipe de la gendarmerie dépourvue de moyens à Nanga Boguila, l'insécurité demeure inquiétante dans la ville et dans sa périphérie. Le député de la localité entend faire bouger les lignes auprès des autorités à Bangui.

"En ce moment, les forces de défense et de sécurité ne sont pas dans la ville de Nanga Boguila, dans mes échanges avec la ministre de la Défense, elle m'a rassuré que les directives sont données pour que les personnes opérationnelles fassent le nécessaire" a indiqué Franck Saragba.

Selon des sources locales jointes par Radio Ndeke Luka, le pronostic vital du sous-préfet n'est pas engagé même s'il porte des traces de l'agression sur le corps. Pour l'instant, aucun détail n'est encore communiqué sur les effets emportés par ces hommes armés.

 

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 13:54
Plus de 675.000 réfugiés centrafricains encore dans les pays d'accueil (HCR)

 

Plus de 675.000 réfugiés centrafricains encore dans les pays d'accueil (HCR)

 

Par : Yann |French.china.org.cn le 21-06-2020

 

Un total de 675.804 réfugiés centrafricains, qui avaient fui vers l'étranger au plus fort de la crise centrafricaine de 2013 à 2016, se trouvent toujours dans leurs pays d'accueil respectifs, a-t-on appris samedi de la représentation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Centrafrique.

D'après l'adjoint de protection de l'antenne du HCR en Centrafrique, Pierre Atchom, 17.583 réfugiés centrafricains ont regagné la Centrafrique, soit avec le concours du HCR, soit de leur propre initiative.

Le HCR et les autorités centrafricaines se sont engagés à assurer la protection des réfugiés et à favoriser le rapatriement volontaire de ceux qui sont dans le besoin, a affirmé M. Atchom à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés célébrée ce samedi.

Evoquant la pandémie de nouveau coronavirus, M. Atchom a indiqué que le HCR a mis à la disposition des autorités centrafricaines le site de transit de la bourgade de Béloko (ouest) en Centrafrique, près de la frontière avec le Cameroun voisin, le pays le plus touché par le virus en Afrique centrale.

Le site en question a été transformé, selon lui, en un centre d'isolement des patients, permettant de contrôler la transmission du coronavirus via le rapatriement des Centrafricains.

Source: Agence de presse Xinhua

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 13:38
HOMMAGE À l’AMBASSADEUR ISMAÏLA NIMAGA par Félix Yepassis Zembrou
HOMMAGE À l’AMBASSADEUR ISMAÏLA NIMAGA par Félix Yepassis Zembrou
HOMMAGE À l’AMBASSADEUR ISMAÏLA NIMAGA par Félix Yepassis Zembrou
HOMMAGE À l’AMBASSADEUR ISMAÏLA NIMAGA par Félix Yepassis Zembrou
HOMMAGE À l’AMBASSADEUR ISMAÏLA NIMAGA par Félix Yepassis Zembrou

 

 

L’ambassadeur Ismaïla Nimaga est décédé le 20 juin 2020 à Bangui des suites d’une courte maladie, à l’âge de 75 ans.  En poste au Maroc, il était venu passer un bref séjour parmi les siens, sa famille et ses amis. 

Sa disparition laisse un grand vide non seulement dans le monde diplomatique mais aussi pour le pays tout entier d’autant plus qu’il a été l’artisan du renforcement des relations bilatérales entre la RCA et le Maroc lesquelles reposent sur le principe de partenariats gagnant-gagnant.

Né le 19 décembre 1944 à Bangassou dans le Mbomou, Ismaïla Nimaga est fils de Mamadou Nimaga, un Malien qui s’est installé en Centrafrique depuis l’époque coloniale, du temps où l’Oubangui-Chari était encore Territoire français d’Outre-Mer, et de sa mère Khadija Chérif, originaire du Tchad.

Après des études en Centrafrique, il a suivi une formation à l’académie de police aux États-Unis où il s’est révélé, l’un des meilleurs tireurs d’élite de sa promotion. On raconte que l’homme était capable de faire mouche d’une balle, une cible tenue au bout d’un doigt. 

Il a été un brillant commissaire de police sous le régime du président Jean-Bedel Bokassa. En 1973, ce dernier lui confia la mission de se rendre en France en compagnie du commandant Robert Gouengonda  en vue de kidnapper et de ramener à bord du Mystère-20 Marcel Dassault, l’écrivain Bambote Makombo, dont les pamphlets acerbes irritaient outre mesure le maître de Bangui. Mais l’avion fit le voyage retour sans l’écrivain. Car ayant eu vent du complot ourdi contre lui, celui-ci s’envola le lendemain pour le Canada où il demeura jusqu’à sa mort en juillet 2016. Certaines indiscrétions laissaient entendre que c’est le commissaire Ismaïla Nimaga qui lui aurait mis la puce à l’oreille. En réalité, il craignait de voir ce brave fils du pays, originaire de Bangassou comme lui, finir ses jours dans les geôles de Ngaragba. Ça c’était le côté humain de Ismaïla Nimaga

De 1980 à 1985 il troque sa tenue de commissaire contre le costume d’ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire en Irak avec juridiction sur le Koweït, le Qatar et les Émirats. 

De retour à Bangui, il est nommé directeur général du protocole d’Etat sous le régime du président André Kolingba. Un métier qu’il a exercé avec élégance et un sens élevé du devoir à l’instar de ce que fut Georges Ouegnin au protocole d’Etat en Côte d’Ivoire du temps de Félix Houphouet-Boigny.

Par la suite il eut la charge du ministère de l’intérieur et de l’Administration du Territoire. Un portefeuille qui lui allait comme un gant.

En 2000, il est nommé de nouveau ambassadeur, cette fois-ci au Maroc, par le président Ange-Felix Patassé au moment où le royaume chérifien venait de quitter l’union africaine en raison de son contentieux avec l’Algérie sur le Sahara occidental. 

En sa qualité de doyen du corps diplomatique et du groupe des ambassadeurs africains, Ismaïl Nimaga a inlassablement œuvré avec ses pairs pour le retour du Maroc au sein de la famille africaine. C’est cette diplomatie agissante et dynamique qui a permis l’ouverture d’un consulat général  à Laayoune (Sahara occidental) le 24 janvier dernier en présence du ministre centrafricain des Affaires étrangères, Sylvie Baipo Temon, et de son homologue du Maroc Nasser Bourita.

Signalons que dans le privé, Ismaïla Nimaga pilotait lui même son avion pour les déplacements à l’intérieur du pays. C’est d’ailleurs son appareil qui avait servi au transport de la dépouille mortelle du journaliste Jean-Pierre Massambat-Ngolio jusqu’à sa dernière demeure à Boda, dans la Lobaye.

C’était un homme convivial. Les étudiants et stagiaires centrafricains sont unanimes à le souligner de même que les compatriotes de passage à Rabat ainsi que les diplomates africains en poste au Maroc. 

L’ambassadeur Ismaïla Nimaga parlait couramment plusieurs langues : français, anglais, arabe littéraire et les différents dialectes des régions de l’Est du Centrafrique tels que le yakoma, zandé et nzakara.

Il laisse derrière lui, 15 enfants dont deux avec sa dernière épouse, Aïcha, nièce du président tchadien Idriss Deby Itno

La République Centrafricaine a perdu un de ses grands hommes d’Etat. Un diplomate chevronné qui plus est un baobab, témoin de l’histoire de la RCA des années de l’indépendance à nos jours. Toutes nos condoléances à la famille Nimaga.

Adieu, Excellence. FYZ

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20 juin 2020 6 20 /06 /juin /2020 01:10
80 ans de l'appel du 18 juin
80 ans de l'appel du 18 juin
80 ans de l'appel du 18 juin
80 ans de l'appel du 18 juin

 

80 ans de l'appel du 18 juin : "En France, l'histoire africaine de la France libre a été occultée par celle de la Résistance intérieure"

 

https://information.tv5monde.com/ 16 JUIN 2020 Mise à jour 18.06.2020 à 17:40 par Pierre Desorgues Mise à jour 18.06.2020 à 17:40

 

Ces Africains compagnons de la Libération

 

Dominique Kosseyo (1919-1994) fait partie de ces héros africains les plus connus. Il a été fait compagnon dans l'ordre de la Libération en 1941. Il est né en Oubangui-Chari, l'actuelle République centrafricaine. Il va jouer un rôle important dans le basculement de Brazzaville. Il prend alors un risque personnel et aurait pu être fusillé pour désobéissance envers le gouverneur favorable à Vichy. Il se bat ensuite au Gabon contre les forces de Vichy. Il sera blessé dans ces combats*

Georges Koudoukou (1894-1942), originaire de Fort Crampel (actuel Kaga Bandoro en République centrafricaine) au nord de Bangui, a été, lui, décoré à titre posthume le 9 septembre 1942. Le jeune homme s'engage à 20 ans et va suivre une carrière militaire exemplaire, interrompue tragiquement. Il est promu caporal en 1920, puis sergent en 1925. Il rallie la France libre, entraînant la troupe indigène du camp de Kassaï où il était affecté

Il devient sous-lieutenant et est nommé adjoint au commandant. Il est le premier Africain qui devient officier au sein des Forces françaises libres. Il participe à la bataille de Bir Hakeim en Libye contre les forces nazies en mai-juin 1942. Il meurt peu de temps après des suites de ses blessures à Alexandrie en Égypte.

 

 

La France célèbre les 80 ans de l'appel du 18 juin 1940. Pour beaucoup de Français, les premiers mois de la  France libre sont associés à l'exil du général de Gaulle à Londres. Emmanuel Macron se rend d'ailleurs à cette occasion dans la capitale britannique ce 18 juin. Pourtant durant cette période, la vraie capitale de la France libre ne fut pas Londres mais bien Brazzaville. Sans les Africains, la Résistance extérieure française n'aurait peut-être pas vu le jour. Retour sur cette histoire africaine méconnue avec l'historien canadien Eric Jennings, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Toronto.

TV5MONDE : La France commémore l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle. La France libre est associée à la figure de son chef. Elle est aussi associée à l'exil de Londres dans la mémoire de nombreux Français. Vous dites dans votre ouvrage "la France libre fut africaine" que l’Afrique et les Africains ont joué un rôle essentiel dans la constitution de la France libre. En quoi ce rôle fut essentiel en 1940 ?

Eric Jennings : L'appel du 18 juin 1940 est destiné aux Français mais surtout c'est un appel destiné à ce qui était à l'époque l'empire colonial français. Et tout bascule les 26, 27 et 28 août de la même année lorsque l'Afrique-Équatoriale française (AEF) et le Cameroun rejoignent la France libre. Sans ces territoires, de Gaulle aurait souffert d'un déficit chronique de légitimité sur la scène internationale. Il n'était reconnu en 1940 que par le Royaume-Uni de Winston Churchill. Le général de Gaulle n'est plus alors un simple "squatteur sur la Tamise" pour reprendre la phrase de l'historien français Jean Lacouture, mais bien un chef qui a un territoire avec des ressources fiscales, des forces militaires et des sujets.

Londres servait, certes, de base administrative pour la France libre, mais le quartier général militaire, le siège officiel et constitutionnel, le journal officiel, même le poste de radio légitimement français libre (Radio Brazzaville) — tous étaient en Afrique centrale. De plus, entre 1940 et 1942 la France libre se battait sur le sol africain contre l’Italie et l’Allemagne, remontant depuis son fief au Tchad pour porter le fer à Mussolini en Libye.

Entre 1940 et 1943 la France libre a recruté un grand nombre de tirailleurs africains et ces soldats représentent durant cette période environ un tiers des forces militaires de la France libre. Brazzaville devient la capitale de la France libre, bien plus que Londres jusqu'en 1943 avant qu'Alger ne devienne le siège de la France libre.

Outre l’Afrique-Équatoriale française et le Cameroun, ces premiers territoires français libres comportent également les îles françaises du Pacifique et les territoires de l’Inde française. La France Libre va compter alors 17000 tirailleurs africains issus d’Afrique-Équatoriale française (actuels Tchad, République centrafricaine, République du Congo et Gabon) et du Cameroun.

La France libre fut donc en grande partie africaine. Le cliché du premier Français libre est en effet à revoir. Nous avons l'image du marin breton, de l’île de Sein ou du maquisard alpin. Mais à cette image, on peut ajouter celle du soldat tchadien ou centrafricain qui n’était pas citoyen et qui n’était pas dans tous les cas forcément volontaire. 

Qu'appelle-t-on "la France libre" ?

La France libre correspond dans un premier temps au petit groupe de volontaires qui répond à l'appel du général de Gaulle, lancé de Londres le 18 juin 1940. Ils décident de continuer la lutte contre l'Allemagne malgré l'armistice demandé par le maréchal Pétain après la bataille de France (mai-juin 1940). Par l'accord du 7 août 1940, de Gaulle obtient de Londres que ses troupes se battent sous le drapeau français, auquel s'ajoutera bientôt la croix de Lorraine.

Quel rôle ont joué les soldats africains dans le ralliement de ces territoires en 1940 ?

Lorsque l’Afrique-Équatoriale française bascule en 1940, cette décision émane d'une poignée de dirigeants. Le Cameroun est pris par une poignée de soldats autour de Philippe Leclerc, comprenant une vingtaine d'hommes à qui les Britanniques ont prêté des revolvers. Les Africains ne sont pas consultés. Les Européens sur place ne sont pas consultés non plus, d'ailleurs. Il n'y a jamais eu de référendum en Afrique-Équatoriale française, ou au Cameroun, ou dans le reste de l'empire colonial pour demander si les habitants voulaient rester dans le giron du régime de Vichy ou rejoindre la France libre.

Le ralliement du Tchad est celui d’un homme, Felix Éboué. La seule frontière terrestre entre Vichy et la France libre se trouve en Afrique notamment entre le Niger et le Tchad. Il y a eu un phénomène de guerre civile. On s'affronte ainsi au Gabon entre vichystes et gaullistes en 1940. On a des troupes françaises qui font feu sur des troupes françaises et on a des soldats africains qui font feu sur d'autres soldats africains.

Il faut cependant nuancer cette idée que des Africains n'auraient pas joué un rôle dans le ralliement de territoires à la France libre. Sans le soutien d’unités de soldats africains, sans l’appui crucial de sous-officiers africains, Brazzaville n'aurait peut-être pas basculé dans le camp de la France libre

Ces unités ont désobéi au gouverneur Husson qui était en place et fidèle à Vichy. Sans le concours de ces unités noires, l'envoyé du général de Gaulle, Edgard de Larminat, n'aurait pas réussi à faire basculer Brazzaville.


Pourquoi ces sous-officiers africains et ces unités africaines rejoignent donc la France libre ? Quelles sont leurs motivations? 

On trouve différentes motivations. Cela va de la volonté de faire avancer sa carrière à un engagement politique. La IIIème République, à la fin des années 30, a commencé à mettre en avant l'attitude de Hitler vis-à-vis des Noirs. On commençait à prendre conscience de ce que Hitler pensait des Noirs. Hélas nous avons très peu de témoignages de ces Africains sur les raisons des engagements. La Wehrmacht, l’armée allemande, a commis des crimes de guerre au printemps 1940, des exactions contre les troupes noires en France.

La propagande gaulliste a également mis en avant en Afrique la destruction du monument dédié aux tirailleurs africains de la Première Guerre mondiale de Reims par les soldats allemands en 1940. Ces nouvelles parviennent en Afrique et viennent renforcer l’hostilité envers l’Allemagne nazie, contribuant ainsi aux engagements de volontaires.

La frontière entre le Tchad et la Libye de Mussolini est le premier lieu de combat des Français libres.

Eric Jennings, historien

Le poids de l'Afrique a été considérable. La propagande gaulliste fera valoir que la vraie France est passée de Paris - des berges de la Seine, à Brazzaville sur les berges du fleuve Congo. L'Afrique est le premier front de la guerre des forces gaullistes. La frontière entre le Tchad et la Libye de Mussolini est le premier lieu de combat des Français libres. Grâce à l’Afrique, "la vraie France" continue à se battre. La bataille de Koufra fera la chronique internationale. L'Afrique joue aussi un grand rôle avec ses ressources naturelles. 

La bataille de Koufra, premier grand fait militaire de la France libre

Les troupes gaullistes de Philippe Leclerc s’emparent de cette localité au sud de la Libye tenue par les forces italiennes du régime de Benito Mussolini le 2 mars 1941. Parmi les troupes de Philippe Leclerc, on trouve des soldats tchadiens au sein du régiment de marche du Tchad.

Entre décembre 1940 et janvier 1943, dix bataillons de marche sont constitués. On y trouve essentiellement des Tchadiens et des Centrafricains. Ils se distinguent sur les principaux champs de bataille, notamment à la bataille de Bir Hakeim en Libye en mai-juin 1942 contre les forces nazies

De 1940 à 1943, ces bataillons africains représentent un tiers des Forces françaises libres. Un de ces bataillons, le deuxième bataillon de marche, sera fait compagnon à l'ordre de la Libération (ordre créé par le général de Gaulle pour distinguer les personnes ayant participé à la Libération de la France). Il était composé de Centrafricains.

L'or du Congo et du Gabon va financer la France libre. Le caoutchouc est une matière première stratégique pour les Alliés. Et surtout à partir de 1943, ce caoutchouc, exploité au Cameroun et au Gabon, en Oubangui (actuelle République centrafricaine), va être très utile aux alliés. Il y a une pénurie de caoutchouc à l’époque. Les États-Unis en 1943 n'ont qu'une semaine de réserve. Et ce caoutchouc contrôlé par la France libre va aider les États unis, le Royaume-Uni et l'Union Soviétique, dans l'effort de guerre.

Ces Africains de la France libre n’étaient cependant pas libres...
 
La France libre continue d’inscrire son action dans le cadre de l’empire colonial. Dans leur écrasante majorité, les Africains de l’AEF et du Cameroun n’étaient pas des citoyens mais des sujets. D'ailleurs, pour revenir au caoutchouc, les conditions d’exploitations de cette matière première seront terribles. On va retourner à une exploitation du caoutchouc naturel. Et donc, il faut aller chercher le latex dans les racines et les lianes et cette forme d'exploitation est très dure. Les travailleurs doivent se lancer dans la forêt vierge pour trouver du caoutchouc sous forme de lianes et de racines. Ils attrapent des maladies.

Comment justifier le racisme et les conditions terribles que subissaient les Africains alors qu’ils luttaient pour les démocraties contre le nazisme ?

Eric Jennings, historien

La France libre tient un discours sur la liberté face à Allemagne hitlérienne mais elle manque à ces devoirs, exploite dans des conditions assez effroyables des populations africaines.

Le gouverneur Felix Eboué recevra d’ailleurs de nombreuses doléances de la part d’Africains mettant le doigt sur cette même contradiction : comment justifier le racisme et les conditions terribles qu’ils subissaient alors qu’ils luttaient pour les démocraties contre le nazisme ?

Comment est perçue aujourd'hui cette histoire dans ces pays africains qui étaient sous le contrôle des gaullistes en 1940 ? 

En France d'abord l'histoire africaine de la France libre a été occultée par celle de la Résistance intérieure. On n'est pas là pour comparer mais l'envolée du maquis démarre en 1943. L'apport des Africains date de 1940. En 1943, les troupes du Cameroun, du Tchad, ont été ensuite débarquées de l'armée au profit d'autres soldats africains, des soldats d’Afrique du Nord. On trouvera aussi des Pieds noirs. 

On ne compte que 11 combattants africains, majoritairement des tirailleurs tchadiens et centrafricains, et 5 civils africains comme compagnons de la Libération sur un total d’un peu plus de mille compagnons. On est frappé par le fait que Brazzaville ne soit pas inscrite comme ville à l'ordre de la Libération comme l'ont été d'autres villes en France. Cette mémoire est peu présente dans ces pays. Beaucoup de Congolais ne connaissent pas cette histoire par exemple. Ils ne savent pas que Brazzaville a été la capitale de la France libre. Elle a été occultée par celle des Indépendances.

Des réseaux gaullistes de la Françafrique dans les années 60 ont essayé de faire vivre ce lien, cette mémoire africaine de la France libre. Il faudrait pourtant faire vivre cette mémoire parce que le poids de l'Afrique et notamment des Africains dans le combat contre Hitler a été minoré. La faible notoriété de cette histoire est également liée à l'absence d'archives. Nous avons très peu de témoignages de la part de ces Africains partis au combat pour la France libre.

 

Pierre Desorgues

 

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20 juin 2020 6 20 /06 /juin /2020 00:33
RCA : des violences perpétrées par des groupes armés signataires de l’accord de paix
RCA : des violences perpétrées par des groupes armés signataires de l’accord de paix

 

RCA : des violences perpétrées par des groupes armés signataires de l’accord de paix

 

https://news.un.org/ 19 juin 2020

 

Malgré « des évolutions positives dans le pays depuis le début 2019 avec l’installation d’une Commission vérité, justice et réconciliation », le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) reste préoccupé par les graves violations des droits humains commises en République centrafricaine (RCA), notamment à l’encontre des enfants.

Devant le Conseil des droits de l’homme, la cheffe adjointe des droits de l’homme de l’ONU a noté avec inquiétude que les attaques contre les civils et les autres violations des droits humains restaient monnaie courante dans ce pays.  « Quelque 634 incidents de violations des droits de l’homme impliquant 1.092 personnes, dont 156 femmes, 118 garçons et 72 filles, ont été documentés entre septembre 2019 et mai 2020 », a déclaré jeudi soir, la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Nada Al-Nashif.

Certains des groupes armés, qui sont pourtant signataires de l’accord de paix, sont ainsi accusés de « continuer à tuer, mutiler et maltraiter des civils ». Les abus et violations documentés se sont concentrés dans les préfectures périphériques du pays, dans le nord-ouest de l’Ouham et l’Ouham-Pendé, et dans les zones centrales de la Haute-Kotto, du Bamingui-Bangoran et de l’Ouaka.

« Plus de 90 % de ces attaques contre les civils ont été attribuées à des groupes armés signataires pourtant signataires de l’accord de paix », a-t-elle fait valoir. 

Dans le même temps, les agents de l’État, en particulier les Forces armées de la RCA (les FACA), la police et la gendarmerie ont été responsables de 54 cas de violations des droits de l’homme depuis septembre, impliquant 67 victimes. Cela représente environ 8 % du nombre total de violations documentées.

S’abstenir de tout discours de haine

Mme Al-Nashif a ensuite détaillé ce climat de terreur, avec ces affrontements dans la préfecture de Bamingui-Bangoran. Les heurts, ayant opposé des éléments armés des factions Rounga et Goula du Front Populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC), ont occasionné la mort d’au moins 42 civils. « L’une des victimes est une fillette de sept ans qui a été décapitée, et l’autre - un bébé de quatre mois dans le dos de sa mère - toutes deux tuées », a ajouté la Haut-Commissaire adjointe. « Les rapports selon lesquels des enfants ont été utilisés comme boucliers humains pour empêcher le déploiement efficace des soldats de la paix des Nations unies sont particulièrement inquiétants », a dénoncé la Cheffe adjointe des droits de l’homme de l’ONU, tout en relevant que « des écoles ont été pillées et deux ont été incendiées ».

« Il est regrettable que des groupes armés qui avaient répondu à l’appel pour un cessez-le-feu du Secrétaire général continuent leurs exactions », a-t-elle déclaré. Les groupes qui ont signé l’Accord de paix doivent mettre un terme aux violations des droits des enfants. Il faut également que l’ensemble des acteurs s’abstiennent de tout discours de haine, a souligné la Haut-Commissaire adjointe. 

En écho à la présentation de la Haute-Commissaire adjointe, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine a estimé que les groupes armés signataires de l’accord de paix ont commis de multiples violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, malgré leurs engagements au titre de l’accord.  « Les groupes armés signataires de l’accord de paix ont commis de multiples violations des droits de l’homme en vertu du droit international humanitaire, au moins 80 % des 446 violations en 2019 étant attribuées aux groupes armés », a affirmé Yao Agbetse.

La RCA « résolument engagée dans la lutte contre l’impunité »

Les violations ont augmenté depuis janvier 2020 en raison d’une série d’attaques à Ndele, dont certaines visaient délibérément des civils. Le nombre total de personnes déplacées dans le pays a atteint plus de 697.000 en mai 2020, selon les chiffres fournis par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). En outre, plus de 615.000 réfugiés centrafricains sont restés dans les pays voisins, selon le HCDH.

M. Agbetse a par ailleurs alerté sur les conséquences des affrontements entre groupes armés qui risquent de se transformer en conflits intercommunautaires, notamment à Bria en janvier, et à Ndele en mars et avril 2020, appelant les autorités centrafricaines à être les garantes de la paix.

Plus largement, la situation sécuritaire fragile a aggravé la situation humanitaire dans le pays et déclenché le déplacement forcé de la population des zones de combats actifs vers des zones considérées comme relativement calmes. Les violations documentées comprennent des homicides, des menaces de mort, des traitements cruels, inhumains et dégradants, des blessures, des violences sexuelles liées au conflit, des enlèvements, le recrutement voire l’utilisation d’enfants dans les forces et groupes armés, des privations arbitraires de liberté, des attaques contre les hôpitaux, le personnel humanitaire et celui des Nations Unies, des confiscations et pillages et la taxation illégale. 

Alors que la RCA se dirige vers un calendrier d’élections présidentielles en décembre prochain, l’Expert indépendant et la Haut-Commissaire adjointe de l’ONU ont donc invité Bangui à veiller à ce que tous les citoyens puissent jouir de leurs droits civils et politiques.

Au regard de cette « intolérable situation », le Représentant permanent de la RCA auprès de l’ONU à Genève, Léopold Ismaël Samba, a rappelé la détermination de son pays qui s’est « résolument engagé dans la lutte contre l’impunité ». A cet égard, l’Ambassadeur Samba est revenu sur « les avancées de la poursuite de l’opérationnalisation » de la Cour pénale spéciale (CPS).

Bangui a développé les mesures prises dans le cadre de la lutte contre l’impunité. Depuis la tenue de la session inaugurale d’octobre 2019, neuf dossiers sont en cours d’instruction au niveau de la CPS. Six autres dossiers font l’objet d’une enquête préliminaire et 25 plaintes ont été déposées par les victimes. « La RCA collabore aussi avec la Cour pénale internationale (CPI) pour justice soit rendue aux victimes », a conclu vendredi matin, l’Ambassadeur de la RCA.

 

 

 

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18 juin 2020 4 18 /06 /juin /2020 00:04
COVID-19 : LANCEMENT DE LA DISTRIBUTION GRATUITE DE MASQUES ARTISANAUX
COVID-19 : LANCEMENT DE LA DISTRIBUTION GRATUITE DE MASQUES ARTISANAUX
COVID-19 : LANCEMENT DE LA DISTRIBUTION GRATUITE DE MASQUES ARTISANAUX

 

 

DISCOURS DE SON EXCELLENCE FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, A L’OCCASION DU LANCEMENT DE LA DISTRIBUTION GRATUITE DE MASQUES ARTISANAUX DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LA MALADIE A CORONAVIRUS

 

BANGUI, 12 juin 2020

 

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

 

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

 

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

 

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;

 

Monsieur le Représentant de la Banque Mondiale ;

 

- Mesdames et Messieurs les Représentants du Système des Nations Unies ;

 

- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;

 

Distingués Invités ;

 

Mesdames et Messieurs ; 

 

Comme j’ai eu à le rappeler dans mes précédents messages à la Nation dès l’avènement de cette pandémie, la maladie à Coronavirus ou Covid-19 s’est révélée au monde entier de manière brutale et inopinée.

 

En dépit des mesures drastiques prises par les Etats pour contenir la progression de la pandémie de Covid-19, la situation tant au niveau mondial qu’au niveau national a connu une évolution importante. 

 

Les statistiques au niveau mondial sont alarmantes. On dénombre aujourd’hui plus de 7 millions de cas confirmés et plus de 420.000 décès. Il est donc clair que l’humanité fait face à la plus grande crise sanitaire de notre siècle. 

 

La virulence de la pandémie réduit les clivages entre les pays du monde. Face à Covid-19, il n’existe pas de pays riches ou pauvres, grands ou puissants, petits ou vulnérables.

 

Seule la solidarité internationale permettra de contrer l’avancée fulgurante de cette maladie.

 

En Centrafrique, nous avons su résister au premier choc en ralentissant considérablement la propagation de la pandémie durant une première phase allant du 14 mars 2020, date de la détection du premier cas importé, au 21 avril 2020. 

 

En effet, grâce aux mesures prises, seulement 12 cas confirmés dont 5 cas importés et 7 cas issus de la transmission locale ont été enregistrés et aucun décès n’a été déploré pendant  cette phase.

 

 Après avoir institué le dépistage systématique aux points d’entrée terrestre, notamment sur le corridor Bangui-Douala et à certains endroits névralgiques de Bangui, une augmentation croissante des cas a été enregistrée à partir du 26 avril 2020. 

 

Ce dépistage systématique nous a permis de mettre en évidence le rôle déterminant de la transmission transfrontalière à partir du corridor Bangui-Douala, pourtant vital pour notre économie, de  mieux caractériser notre épidémie et suivre sa tendance sur notre territoire. 

 

Ainsi, nous avons réalisé que la transmission transfrontalière constitue le principal facteur de l’évolution rapide vers une transmission locale à Bangui où l’épidémie est devenue communautaire. 

 

Plusieurs localités de provinces ont enregistré des cas, surtout dans l’Ouest du pays. Fort heureusement, le niveau de l’épidémie demeure relativement faible sur l’étendue du territoire.

 

Depuis hier, 11 juin 2020, nous avons franchi la barre de 2000 cas confirmés, plus exactement 2044 et déplorons sept 7 décès. Toutefois, nous sommes heureux d’annoncer  459 personnes guéries. 

 

Ces faits sont cohérents avec le stade de l’épidémie. Cette performance reflète la pertinence de notre riposte axée sur quatre piliers : dépister, isoler, traiter et suivre. 

 

A l’entame de cette deuxième phase, caractérisée par la transmission locale et l’augmentation de cas de forme symptomatique, en d’autres termes, le passage d’une période marquée par la circulation silencieuse et invisible de l’infection  à une manifestation visible de la pandémie, un recalibrage de la riposte a été effectué suite à une revue stratégique de la phase initiale de la réponse évoquée plus haut. 

 

La revue a noté que la première phase était un succès et que la stratégie de base qui repose sur le dépistage a bien fonctionné. Il en découle un faisceau de mesures proportionnelles à l’évolution et aux formes actuelles de l’épidémie. 

 

Parmi celles-ci, il convient de mentionner :

 

- l’ancrage communautaire de la lutte ;

 

- la décentralisation des opérations au niveau des districts sanitaires ;

 

- la  protection renforcée du personnel de santé et sa motivation ;

 

- le renforcement de la capacité de prise en charge selon une approche différenciée ; 

 

-le renforcement et l’harmonisation des mesures transfrontalière dans un cadre sous-régional, notamment de la CEMAC ou de la CEEAC;

 

 - le port universel obligatoire des masques dans les lieux publics en complément des autres mesures-barrières déjà édictées ; 

 

- le renforcement et l’accélération de la mise en œuvre des piliers socio-économiques et sécuritaires afin que la riposte nationale soit totale et intégrée.

 

Il est à signaler avec grand regret que du fait de l’absence de manifestation visible de l’épidémie et du déni généralisé, la population n’a pas respecté les mesures édictées par le Gouvernement. 

 

Cette attitude a fortement contribué à l’établissement de la transmission locale générée par la transmission transfrontalière. 

 

En dépit des campagnes de sensibilisation et l’appel à la mobilisation,  ceux qui  pensent  que le coronavirus est une fiction ou une maladie des autres ou encore une maladie inventée pour mobiliser des ressources et/ou modifier le calendrier électoral sont encore nombreux. 

 

Fort heureusement, tandis que nous assistons à une augmentation exponentielle du nombre des cas notifiés et des manifestations des effets de la pandémie sur le plan socio-économique, nous constatons un déclic positif dans l’opinion, l’attitude et le comportement de la population qui prend de plus en plus conscience du danger que représente le Covid-19 pour notre Nation. 

 

En témoignent, l’augmentation constante du nombre de personnes dépistées dont la majorité provient des alertes volontaires et la mobilisation de plus en plus perceptible. 

 

Ce développement positif n’est pas le fait du hasard. Elle est la preuve que la riposte engagée par le Gouvernement avec l’appui des partenaires porte  lentement mais surement ses fruits.

 

Je voudrais, à ce moment précis, apprécier à leurs justes valeurs, les contributions multiformes de nos partenaires en appui à notre plan de riposte à la pandémie du coronavirus. 

 

Je saisis aussi cette occasion pour remercier et féliciter les confessions religieuses qui ont appliqué les mesures de suspension des cultes regroupant plus de 15 personnes et ont ainsi contribué au ralentissement de la propagation de la pandémie durant la première phase  de notre riposte.

 

Mes Chers Compatriotes,

Nous voici engagés dans une nouvelle phase décisive de notre riposte contre la pandémie à Covid-19. Malgré les vulnérabilités du pays et contrairement à certaine tendance de l’opinion publique véhiculant le scepticisme, le négativisme et le pessimisme, cette  phase recèle des forces et des opportunités que nous pouvons capitaliser, au premier plan desquelles se trouvent les communautés.

 

En effet, étant donné l’orientation communautaire de la société centrafricaine, la mobilisation et la responsabilisation des communautés sont impératives afin d’ancrer la lutte dans les cultures locales et les institutions.  

 

Dans cette perspective, la surveillance à base communautaire récemment lancée dans le 3ème Arrondissement de Bangui il y a un plus de deux semaines sera graduellement étendue à l’ensemble du territoire. 

 

Nous souhaitons, pour cela, compter sur tous les acteurs communautaires, les organisations non gouvernementales et l’engagement entier des leaders religieux et des notables.

 

Il nous faut également capitaliser les meilleures pratiques internationales comme le port obligatoire des masques dans les lieux publics qui, associé à d’autres mesures-barrières, a permis de réduire le taux de contamination au sein des populations. 

 

De ce fait, le port obligatoire des masques doit être adopté de façon universelle comme mesure d’accompagnement au dé-confinement général, à l’instar des autres pays.

 

C’est pourquoi, je déclare aujourd’hui le port obligatoire de masques dans les lieux publics sur toute l’étendue du territoire national.  

 

A cet effet, je lance également ce jour la production et la distribution gratuite de 10 millions de masques artisanaux à raison de deux masques par personne âgée de plus de 3 ans, sur toute l’étendue du territoire. 

 

Je suis persuadé que cette mesure additionnelle mais cruricale permettra de rompre la chaîne de transmission de l’infection à coronavirus et d’inverser de façon rapide la tendance de l’épidémie ainsi que son impact. 

 

C’est l’occasion d’exprimer ma gratitude à la Banque Mondiale dont la contribution va servir à confectionner dix millions de masques artisanaux à travers le projet Londo. 

 

Je remercie également l’Union Européenne, la République Populaire de Chine, la MINUSCA et la BAD qui contribuent aussi de façon significative à cette mesure de protection de la population centrafricaine.

 

Mes Chers Compatriotes,

 

La pandémie à Coronavirus est certes un défi mondial, mais elle requiert une réponse nationale voire locale. Les solutions universelles doivent être adaptées au contexte sanitaire, socio-économique, culturel ainsi qu’au stade de l’épidémie dans chaque pays. 

 

C’est ainsi que l’application des mesures barrières a été très variable à travers le monde. Notre approche de la lutte contre la Covid-19 ne saurait être basée sur le mimétisme, ni le suivisme. 

 

De ce fait, tout en respectant les normes internationales et en prenant en compte le changement dans notre environnement international dominé par le dé-confinement général, nous avons adopté une approche essentiellement centrée sur l’intérêt de la population centrafricaine, la responsabilisation de celle-ci et la prise en compte de nos vulnérabilités. 

 

Dans un contexte dépourvu de solution universelle idéale, par approche sans regret, une démarche créative et opportuniste, nous ne lésinons sur aucun moyen permettant de sauver des vies et de soulager des souffrances.   

 

Aussi, en tenant compte du caractère communautaire de l’épidémie chez nous nécessitant une mobilisation communautaire soutenue, et considérant la valeur ajoutée incontestable du port obligatoire de masque dans les lieux publics, il a paru opportun et justifié pour le Comité de crise de procéder à l’assouplissement des restrictions édictées dans ma déclaration du 26 mars 2020, plus particulièrement celles portant sur les lieux de cultes et les écoles. 

 

Ainsi, j’annonce la réouverture des lieux de cultes.

 

Les leaders religieux et les chefs d’établissement sont tenus de veiller à l’application stricte de la totalité des mesures-barrières, à savoir :

 

- le lavage des mains avant l’entrée des fidèles dans les lieux de cultes ;

 

- le respect de la distanciation d’au moins 1 mètre entre les fidèles durant les rassemblements cultuels ;

 

- le port obligatoire de masques par les fidèles, Prêtres, Pasteurs et Imams durant les cultes.

 

S’agissant des écoles et des Universités, le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique ainsi que le Ministère de l’Enseignement Supérieur étudieront les modalités pratiques de réouverture graduelle des classes en privilégiant les classes d’examen afin d’éviter une année scolaire blanche totale.

 

D’autres mesures d’assouplissement seront communiquées ultérieurement, en fonction de l’évolution de la situation.

 

Mes Chers Compatriotes ;

 

Je suis conscient que nous vivons des moments difficiles, que l’angoisse et la panique nous envahissent un peu plus chaque jour face aux statistiques galopantes de cette pandémie redoutable. 

 

Mais grâce à l’humilité que nous impose la pandémie à Covid-19,  à l’unité, à la solidarité, à la compassion et un engagement collectif fort et sans précédent, nous vaincrons la Covid-19 et nous en sortirons plus grands et plus unis.

 

Je voudrais une fois de plus remercier tous nos partenaires pour leur soutien et leur amitié renouvelés envers la République Centrafricaine durant ce temps de crise. 

 

Je lance un vibrant appel à l’union de toutes les composantes de la population centrafricaine dans la riposte contre la COVID-19.

 

Vive la coopération internationale ; 

 

Vive la République;

 

Je vous remercie.

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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 23:09
Antonio Guterres salue les progrès importants dans les réformes politiques en RCA

 

 

L’ONU SALUE LES «PROGRÈS IMPORTANTS» DANS LES RÉFORMES POLITIQUES EN CENTRAFRIQUE

 

La République de Centrafrique a réalisé « des progrès importants pour faire avancer les réformes politiques», a assuré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres dans son dernier rapport sur ce pays, remis cette semaine au Conseil de Sécurité.

Antonio Guterres explique dans ce rapport que ces réformes politiques, entrepris par Bangui, qui incluent l’adoption de lois, sont « essentielles » pour l’application de l’accord de paix conclu le 6 février 2019 entre le gouvernement centrafricain et 14 mouvements rebelles.

«Je suis encouragé par le fait que la population et le Gouvernement de la Centrafrique continuent à faire des progrès pour faire avancer la paix, alors même que le pays affronte la pandémie de Covid-19», ajoute Antonio Guterres, qui se dit toutefois «profondément préoccupé par les confrontations qui se poursuivent entre groupes armés», avec des implications violentes pour la population, les humanitaires, les forces nationales et les Casques bleus.

Le secrétaire général de l’ONU estime également qu’« aucun progrès n’a été fait depuis novembre 2019, sur le programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration» des membres des groupes armés.

La Centrafrique reste en proie aux exactions des groupes armés, dont la plupart sont signataires de l’accord de paix, et qui contrôlent encore près des deux tiers du territoire.

En Centrafrique, l’élection présidentielle à haut risque est prévue en théorie en décembre 2020. La Cour constitutionnelle a rejeté début juin le projet de modification de la Constitution qui aurait permis au président Faustin-Archange Touadera de rester au pouvoir si une élection en décembre est retardée à cause de la pandémie du coronavirus.

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17 juin 2020 3 17 /06 /juin /2020 22:59
La MINUSCA annonce une opération conjointe avec les FACA contre les 3R

 

Centrafrique : la MINUSCA annonce une opération conjointe avec les FACA contre l’expansion des 3R

 

BANGUI, 17 juin 2020 (RJDH)---La mission onusienne a annoncé ce 17 juin le lancement d’une opération conjointe avec les éléments des Forces Armées Centrafricaines contre le mouvement des 3R dans l’ouest du pays.

Le mouvement armé 3R, pourtant signataire de l’accord politique du 06 février 2019, a lancé depuis quelques semaines brille par des attaques contre les civils et les positions des forces conventionnelles en adoptant une posture guerrière malgré les multiples mis en garde de la MINUSCA.

C’est aujourd’hui que la mission du maintien de la paix en Centrafrique a annoncé, lors de sa traditionnelle conférence de presse qu’une opération militaire conjointe des casques bleus avec les FACA est lancée contre les 3R, destinée à mettre fin aux violences commises contre les civils par ce groupe armé signataire de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR-RCA). « Une opération a lieu actuellement dans l'Ouest pour amener Sidiki à la raison et protéger la population. Il faut que le 3R comprenne que sa conduite actuelle est en rupture avec l’APPR », a indiqué le général Franck Chatelus, Chef d’Etat-major de la Force de la MINUSCA, invité du briefing hebdomadaire.

Un jour avant, faut-il le rappeler et dans une interview accordée au RJDH, Vladimir Monteiro exhortait ce groupe armé à revenir au bon sentiment en déclarant : « La MINUSCA met en garde le mouvement armé 3R et demande de reprendre ses positions initiales.  La mission se réserve de prendre toutes mesures qui s’imposent y compris le recours à la force conformément à son mandat ».

La MINUSCA a précisé que cette opération conjointe avec les FACA a pour objectifs de pousser le 3R et Sidiki Abass à revenir complétement dans l’APPR-RCA en cessant sa politique expansionniste vers le nord et sud-est de cette région de la RCA, à assurer la protection des populations et à rétablir l’autorité de l’Etat, dans les zones où elle a pu être mise en difficulté par les actions du groupe armé.

« Il est certain que si le 3R ne suit pas et poursuit ses agressions contre la population et les représentants de l’Etat, nous allons passer à une action beaucoup plus offensive, en démantelant toutes les bases de ce groupe armé et en faisant cesser toutes ses actions d’agression contre les populations, les FACA et les FSI », a averti le général Chatelus.

Depuis quelques jours, les combattants rebelles des 3R ont intensifié les attaques contre les positions des FACA et la MINUSCA à Bouar et à Pougol, « avec un effectif nombreux et une grande puissance de feu de la part du groupe assaillant et certainement le 3R »a noté le général Chatelus.

 

Vianney Ingasso

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