Centrafrique : Des élus de la nation boycottent la session extraordinaire pour réclamer le départ du ministre de la sécurité publique
BANGUI, 25 juin 2020 (RJDH) ---Des élus de la nation ont boycotté ce jour l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée Nationale pour exiger du Premier Ministre, le limogeage du ministre de la sécurité publique et l’arrestation du chef rebelle Sidiki.
La réaction de la trentaine de députés fait suite à l’embuscade des rebelles de 3R contre un convoi des forces nationales à l’Ouest du pays. Cette embuscade qui a fait le 21 juin dernier 4 morts et une dizaine de blessés dans les rangs des FACA, intervient quarantaine de jours après que le chef rebelle Sidiki dont les éléments ont été formés dans le cadre de l’accord de paix, s’est retiré avec ses éléments alors qu’il était dans le convoi conjoint du président de l’Assemblée Nationale et du ministre de la sécurité publique.
Un des députés porteurs de l’initiative, interrogé par le RJDH, parle « d’un sentiment de ras le bol qui s’inscrit dans le cadre de la défense des intérêts du pays », a-t-il expliqué sous le coup de la colère tout en quittant la plénière. Malgré l’appel au calme du président de l’Assemblée Nationale, une trentaine de députés ont quitté la salle au moment où le chef de l’Assemblée Nationale devrait prononcer son discours de circonstance.
Le Premier Ministre, présent sur les lieux était visiblement dépassé mais il est resté écouter l’allocution du président de l’Assemblée Nationale qui s’est transformé en un appel aux élus de la nation.
La réaction des députés n’est pas une surprise. Déjà lors de la dernière interprétation du gouvernement, plusieurs élus avaient appelé au départ du ministre de la sécurité publique jugé très proche du rebelle Sidiki qui ne cesse de narguer le pouvoir de Bangui. Comme pour répondre et démentir les élus, le président de la République accorde une promotion au ministre de la sécurité publique en le nommant général de division, un geste qui a secoué ceux qui appelaient à des sanctions contre ce gendarme de carrière devenu ministre depuis presque trois ans.
Henry Wanzet Linguissara est le ministre de l’actuel gouvernement dont le nom est lié à plusieurs affaires louches mais jamais le chef de l’Etat qui est l’un de ses parents, ne l’a inquiété. En 2018, il était cité dans des combines avec Ali Darass de l’UPC qui avait boycotté la journée mondiale de l’Alimentation à Bambari, à l’Est du pays.
Ketsia Kolissio
Centrafrique : les opérations du DDR se poursuivent dans le nord du pays
NDELE, 25 juin 2020 (RJDH)---140 armes ont été déjà déposées par les combattants rebelles du FPRC dans le cadre du processus du DDR à Ndélé, lancé le lundi 22 juin.
Lancées depuis le lundi 22 juin, à ce jour, les opérations de désarmement ont permis de collecter 140 armes des mains des combattants rebelles du FPRC par l’équipe mobile du désarmement présente dans le Bamingui Bangoran, précisément à Ndélé. Selon le Capitaine Guy Sylvère Goni, chef de mission de l’équipe mobile de désarmement, les armes restituées répondent aux normes fixées par le Programme National de Désarmement et concernent 579 combattants du FPRC.
« Sur les 579 ex-combattants inscrits sur la liste, nous avons désarmé plus de 140 éléments qui attendent la démobilisation et nous avons collecté 80 armes de guerre. Les opérations du désarmement se poursuivent jusqu’à toucher ces 579 inscrits », a expliqué le Capitaine Guy Sylvère Goni, qui précise aussi que les opérations se déroulent sans incidents, « nous avons constaté une bonne évolution dans ces opérations. Nous travaillons avec les professionnels ainsi que les grands experts de la Minusca si bien qu’ en ce qui concerne la qualité des armes il n’y a pas question à s’inquiéter », répondant ainsi aux allégations qui font état des armes artisanales restituées.
RJDH
Centrafrique : Deux principaux groupes rebelles-Peulhs se coalisent pour des intérêts liés à la transhumance
BANGUI, 25 juin 2020 (RJDH)--- Sidiki Abbas, leader des 3R, et Ali Darassa de l’UPC, ont signé le 17 juin dernier une déclaration d’entente, s’engageant à œuvrer de concert pour la défense des intérêts peuls liés à la problématique agro-pastorale et communautaire.
Contre toute attente, les deux principaux leaders armés peuls en Centrafrique, ont annoncé à travers une déclaration d’entente signée, le 17 et rendu public le 21 juin, leur engagement à œuvrer de concert pour la défense des intérêts peuls liés à la problématique agro-pastorale et communautaire.
C’est sur les réseaux sociaux que la nouvelle de cette alliance a été publiée. Mais, cela a suscité de doute pour certains observateurs de la vie politique dans le pays. « Je puis vous dire que le document est authentifié », a fait savoir Moussa, le Porte-Parole de l’UPC contacté par le RJDH le 23 juin dernier.
Selon le document, « Cette collaboration se veut avant tout politique et vise à explorer les moyens, qui par des synergies communes sont destinées à bénéficier à la communauté peule dans son ensemble », a mentionné le communiqué.
Et, à travers cet engagement, « Le Chef d’état-major de l’UPC, le général d’armée Ali Darassa Mahamat et le général Président du Mouvement 3R, le général Sidiki Abass souhaitent ainsi souligner leurs engagements sans faille et continuent d’œuvrer pour le retour de la paix, dans le cadre de l’APPR-RCA en favorisant le dialogue et l’échange bilatéral sur les problématiques agro-pastorales et communautaires », ont-ils souligné.
A en croire l’avis de certains observateurs, ce rapprochement 3R-UPC est une alliance peulh. Le plan de la partition de la RCA continue toujours et la mainmise sur le pâturage et eau pour nourrir les troupeaux de bœufs sahéliens.
Face à cela, la classe politique centrafricaine ne cache pas du tout son inquiétude. « Nous avons pris connaissance d’un document dans lequel, un prétendu général Ali Darassa, un coupeur de route qui a commencé sa carrière justement dans la région de mont Ngaoui, et qui aujourd’hui dit qu’il est général d’armée, a signé un document avec Sidiki pour dire qu’ils s’unissent. Ils s’unissent pourquoi, ils s’unissent pour tuer les centrafricains. Ils s’unissent pour accroitre leur capacité de nuisance contre le peuple centrafricain », a fait savoir Martin Ziguele, Président du MLPC au cours d’une rencontre avec la presse.
L’Accord politique pour la paix et la réconciliation, n’a pas non plus épargné l’épineuse question de la transhumance. L’article 14 dudit accord stipule, « Les partis conviennent de la mise en place du système de gestion efficace et équitable de la transhumance pour en faire une activité sécurisée et pacifiée, essentielle au développement économique harmonieux des éleveurs et agriculteurs basés sur un schéma directeur national et de schémas locaux, qui seront développés en concertation avec les communautés concernées », c’est l’esprit de cet article qui a mis en place les USMS.
Au début du mois de juin, Abbas Sidiki s’est retiré de l’APPR-RCA. Au terme de son accord avec l’UPC les deux parties affirment vouloir ainsi souligner leurs engagements sans faille et continuent d’œuvrer pour le retour de la paix dans le cadre dudit accord.
Cyrille Wegue
Centrafrique : Moussa Fadoul, ancien maire du 3e arrondissement de Bangui, s’en est allé
BANGUI, 24 juin 2020 (Moussa Fadoul, ancien maire du 3ème arrondissement de Bangui, arrêté et détenu en la prison du camp militaire de Camp de Roux, est décédé dans la soirée de ce mardi 23. Ses parents, quant à eux, ont fait savoir qu’il aurait été maltraité et subi des tortures psychologiques en prison.
Détenu à la prison militaire de Camp de Roux à Bangui, il y a 14 mois, Moussa Fadoul est décédé dans la soirée de ce mardi 23 juin alors qu’il a été transféré dans un hôpital de la place pour des soins intensifs. A en croire ses proches parents, les services pénitenciers sont les seuls responsables de son décès car, depuis plus deux semaines son état de santé s’est dégradé, et ce, malgré leur incessante demande de pouvoir le conduire à l’hôpital.
En réponse aux allégations de mauvais traitement qu’aurait subi l’ancien maire du 3e, les services pénitenciers de leur côté ont indiqué que le défunt aurait consommé des produits dopants, ce qui selon eux, serait à l’origine de sa mort.
Les autres détenus, face à cela, ont manifesté pour revendiquer de meilleures conditions de détentions. Mais un dialogue est ouvert entre eux et les responsables de prison pour apaiser la situation.
Pour rappel, il a été arrêté au mois d’avril 2019 au quartier Ngou-ciment, dans le 5e arrondissement de Bangui, par l’OCRB (office central de répression du banditisme) lors d’une tentative de vol d’un minibus de l’ONG internationale DRC (Conseil danois pour les réfugiés). Il est mort sans être jugé par la Cour d’Appel de Bangui.
Vianney Ingasso
Centrafrique : les violations de l’accord de paix rendent difficile sa mise en œuvre, selon l’ONU
BANGUI, 23 juin 2020 (RJDH)---Devant le Conseil de sécurité, le chef des opérations de paix de l’ONU a décrit une situation politique toujours fragile et une insécurité persistante en République centrafricaine (RCA), 16 mois après la signature de l’accord de paix et à six mois des élections.
Deux principaux points ont été relevés dans le rapport présenté par Jean Pierre La Croix, Chef des opérations des Nations Unies hier lundi, partant du climat sécuritaire et politique, en toile de fond les élections à venir.
De réelles inquiétudes ont été relevées par le numéro 2 de l’ONU en soulignant que « la mise en œuvre de l'accord politique (pour la paix et la réconciliation) est devenue plus difficile dans le contexte actuel ». Il s’est dit profondément préoccupé par les violations persistantes de l'accord, principalement par certains de ses signataires.
Sur le plan sécuritaire, à titre d’exemple, dimanche, une patrouille conjointe de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) et des Forces armées centrafricaines (FACA) a été attaquée dans la préfecture de Nana-Mambéré. L’attaque meurtrière attribuée au 3R a coûté la vie à deux soldats des FACA et blessée sept autres soldats centrafricains dans une embuscade tendue contre eux. M. Lacroix, a condamnée « une attaque lâche ». Il a surtout mis en évidence, l’Insécurité persistante dans le nord et le dans le nord-est du pays.
A cela s’ajoute, poursuit-il, « la situation politique qui demeure fragile », a rappelé le Secrétaire général adjoint aux membres du Conseil. C’est dans ce contexte que le pays doit tenir en décembre 2020 des élections présidentielles et législatives. Selon le dernier rapport de l’ONU sur la RCA.
Toutefois, l’ONU a noté des progrès importants dans les préparations aux élections auxquels la MINUSCA apporte son soutien. « Des progrès ont également été constatés pour ce qui concerne le financement des élections par les partenaires internationaux avec de généreuses contributions de l’Union européenne et des Etats-Unis. Mais sur les 41,8 millions de dollars nécessaires pour organiser les élections, un quart (10,5 millions de dollars) manquent toujours », conclut-il.
RJDH