OBO : Cri de détresse des victimes de la LRA face à
l’inaction internationale
Obo, le 04 juin 2012 (RJDH) – Les victimes de la LRA du Haut Mbomou se disent
découragées de partager leurs souffrances et leurs malheurs avec les organismes internationaux et les médias qui viennent de partout discuter avec elles, sans toutefois leur venir en
aide.
L’envoyé spécial du RJDH à Obo a rencontré le président de l’association des victimes de la LRA (dont nous tairons le nom pour des raisons de sécurité personnelle). Celui-ci en avait long
à dire sur la frustration des victimes.
« Si les victimes de la LRA ne veulent plus partager leurs problèmes, explique-t-il, c’est
parce qu’elles ont récemment reçu la visite de plus de 300 personnes qui sont venues à Obo discuter avec elles. Ces victimes ont fait savoir leurs besoins, elles se sont exprimées ouvertement
en espérant avoir une suite favorable à leurs témoignages, mais jusque-là, il n’y a pas eu de suite, même pas un appel téléphonique. Voilà ce qui les démotive»,
explique le porte-parole des victimes.
Un homme de 75 ans, victime des troupes de Joseph Kony, le chef de la LRA, a décidé de repartir dans son village d’origine situé à huit
kilomètre de la ville. Il se dit désespéré d’attendre les fausses promesses d’aide.
L’Association des victimes de la LRA, par la voix de son président, formule le souhait de pouvoir obtenir un local, si d’autres partenaires sont disponibles et intéressés. « Ce local pourrait servir de centre de réinsertion parce que nous n’en avons pas », a-t-il
soutenu.
Autre piste d’aide possible : les victimes, pour s’en sortir, ont initié l’élevage de porcs. Mais, faute d’appui par une structure, il ne leur a pas été possible de construire la clôture
de la ferme. La conséquence de ce manque d’appui ? Les porcs se promènent partout dans la ville.
Le représentant des victimes y va d’une suggestion. « Nous souhaitons avoir des petites stations
radio dans chaque ville affectée par la LRA. Cela permettrait au bureau de l’Association des victimes de toute la préfecture de Haut Mbomou d’échanger des informations, d’identifier les
personnes qui sortent de leur captivité et de sensibiliser les autres personnes encore captives ».
C’est ce que fait Radio Zéreda, deux fois par semaine, afin d’encourager ceux qui sont restés en captivité à sortir comme les autres. Parce que, dit le leader de l’association, «
ici, si tu sors, on ne te tue pas ». L’inverse n’est pas toujours vrai. Heureusement, grâce à certains efforts de sensibilisation, beaucoup de personnes parviennent à s’en
sortir.
L’Association des victimes de la LRA a été mise en place le 12 juin 2008, au moment où ont commencé les premières sorties des victimes de la LRA en captivité. L’association compte de nos
jours 230 adhérents de la ville d’Obo, 150 adhérents à Mboki, 200 à Zémio et 150 à Djéma, pour un total de 730 membres. Toutes des personnes victimes de la LRA.
Le numéro un de l’association précise qu’une structure humanitaire de la place appuie l’organisme d’entraide dans certains programmes impliquant un petit nombre de personnes. Mais il y aurait
au moins un bon nombre des victimes abandonnées à elles-mêmes.
« Je lance un appel au gouvernement, aux structures humanitaire et aux organisations internationales
pour venir en aide aux victimes le plus tôt possible », plaide le président de l’Association des victimes de la LRA, un appel à l’aide qui, espère-t-il cette fois, ne restera
pas lettre morte.
BIRAO : Une crise alimentaire qui pourrait s’aggraver
Birao, le 04 Juin 2012 (RJDH) – La population de la préfecture de Vakaga (nord-est) souffre d’insécurité alimentaire depuis quelques temps, a rapporté ce matin notre correspondant.
Après plusieurs années des troubles politico-militaires qui ont secoué cette ville, la population est présentement confrontée à une grave crise alimentaire et n’a pas de quoi à manger.
Dans cette ville, la nourriture se fait de plus en plus rare car la population à nourrir a sensiblement augmenté après le retour au calme.
Les victimes de ces conflits ont perdu tous leurs biens (abris, stocks alimentaires et semences…). Cette situation touche principalement les villes de Sikékédé, Mélé, Tiringoulou et
Gordil.
Selon le rapport de l’International Medical Corps (IMC), dans ces villages où l’agriculture est la principale source de revenu des ménages, le calendrier agricole a été déstabilisé
par les conflits, les semences ont été pillées et même consommées par la population.
« Les besoins alimentaires déjà difficilement couverts pourraient s’aggraver avec l’arrivée
prochaine de la période de soudure (transition) si aucun apport en aliments, semences et outils agricoles n’est fait », a indiqué le rapport.
De nombreux cas de malnutrition ont été signalés depuis le début du mois de février dans la même région. L’infirmier du village Sikékédé rapporte avoir dépisté 18 cas de malnutrition aiguë chez
les enfants de 6 mois à 5 ans au poste de santé, dont 11 cas sont des formes sévères.
A Gordil, il y a eu 33 cas de malnutrition en janvier 2012, dont 7 étaient des formes sévères.
La plupart des ménages ne disposent que d’un repas à base de farine de mil par jour. Il y a également un besoin en eau, en hygiène et en assainissement. Les points d’eau sont disponibles, mais
n’ont pas été entretenus depuis leur construction. L’accès à l’eau est difficile et la population consomme plus l’eau des cours d’eau que celle des points d’eau aménagés.
D’après les informations de notre correspondant, la population n’a pas encore repris les activités agricoles. A cela s’ajoute le problème d’argent pour acheter les outils agricoles et les
semences. Jusqu’ici, la population de la ville de Vakaga n’a reçu aucune aide de la part des autorités locales et des ONG. Seule la Croix- Rouge locale a donné quelques semences à une partie de
la population. Pour l’instant, cette aide est insuffisante aux yeux de la population.
Une mission conduite par OCHA et composée de certaines structures humanitaires se mobilise pour se rendre en urgence à Birao.
Bouar : Deux ponts s’effondrent en raison des pluies
Bouar, le 04 juin (RJDH) – Deux ponts qui relient la ville de Bouar aux quartiers,
à la sortie Est, sont affaissés depuis le début de la saison des pluies, constate Radio Maigaro.
Il s’agit des ponts qui relient les quartiers Stock,
Gogo et Haoussa au centre- ville. Cette difficulté rend le passage inaccessible à la population pendant et après la pluie. Ces ponts sont submergés.
Selon Radio Maigaro, pour se rendre au centre-ville, la population est obligée de contourner les ponts, à cause de cette inondation, avant d’arriver à destination.
Les transferts d’urgence à l’hôpital accusent du retard. Ces délais, dans certains cas de maladie qui nécessitent une intervention d’urgence, peuvent entraîner la mort. Il faut alors
contourner au moins 8 km pour arriver à l’hôpital qui se trouve dans le secteur du centre-ville.
Signalons que la direction des Travaux publics, saisie de la situation, a promis d’entrer en contact avec Radio Maigaro pour faire connaître les mesures qu’entendent prendre les
responsables.
Le pont du quartier Gogo a été réparé en 2000 par l’Église catholique. Mais ce pont s’est de nouveau affaissé cette année à cause des inondations.
Obo : Difficile de s’approvisionner en vivres
Obo, le 04 juin (RJDH) - La population d’Obo a des difficultés à
s’approvisionner en vivres depuis le 30 mai 2012, constate Radio Zérèda.
D’après cette source, la viande de bœuf et les produits agricoles sont devenus rares sur le marché de la ville.
Huit cultivateurs sur dix interrogés par Radio Zérèda ont témoigné leur sentiment de peur d’aller au-delà de 25 kilomètre de la ville à cause de l’insécurité.
« Nous ne pouvons plus repartir de nos anciens champs pour cultiver le manioc qui est notre aliment
de base parce que les éléments de la LRA appelés communément « tongo-tongo » continuent de commettre des exactions », a indiqué une cultivatrice qui requiert
l’anonymat.
Selon les enquêtes menées auprès des éleveurs peulhs rencontrés, certains ont fait savoir qu’ils ne veulent plus vivre à Obo. Ils ont évoqué comme raison l’abus d’autorité des responsables de
la ville qui leur demandent des pièces d’identité. Certains ont préféré aller au Soudan, d’autres au Congo démocratique.
Cette information a été confirmée par le maire d’Obo, Joseph Kpiognessirani. Il a fait savoir que les tracasseries policières aux
barrières routières qui seraient à l’origine du mécontentement des peulhs.
Bambari : 4 jeunes arrêtés pour justice populaire sur un éleveur
Bambari, le 04 juin (RJDH) - Quatre jeunes soupçonnés de s’être livrés à des
actes de justice populaire sur un éleveur au village Yassigaza, sur l’axe Kouango, à 57 km de Bambari, ont été arrêtés le 4 juin par la gendarmerie territoriale, a rapporté Radio
Linga.
« Je suis désolé de cette arrestation parce que les jeunes en question se sont organisés en groupe d’auto-défense pour la sécurité de la population. Les
éleveurs en cause ont commis des exactions sur la population sans l’intervention des forces de l’ordre », a déploré Jean-Bertrand Gboudoulou, chef du village Yassigaza.
Le commandant de la brigade de la gendarmerie de Bambari s’est fait avare de commentaires. « Nous
n’avons pas d’explications à donner parce que les enquêtes sont en cours ».
Précisons que la population du village Yassigaza s’est aussi ruée sur les éleveurs pour se faire justice.
Mboki : Une réunion pour rapprocher la population et les forces de l’ordre
Mboki, le 04 juin (RJDH) – Une réunion sur la crise persistante entre la population
et les forces de l’ordre, s’est tenue, le dimanche 03 juin, à Mboki, entre les autorités militaires, les instances politiques et les responsables des différentes communautés
religieuses.
Cette rencontre vise à trouver une solution aux différents litiges qui existent entre la communauté et les forces de l’ordre.
« La restauration de l’autorité de l’Etat, le respect de l’ordre par les différentes communautés de
la localité, la recherche des auteurs des actes de vandalisme et de criminalité et la franche collaboration sont des priorités qui ont été identifiées lors de cette
réunion », a indiqué le sous-préfet intérimaire à la sortie de cette réunion.
Marie Claire Diada, maire de la ville de Mboki, a pour sa part déploré le non-respect des autorités par la population locale ainsi que
l’attitude de « règlement de compte » qui est devenue monnaie courante. Que la
population se plaigne à la justice au lieu de faire la justice populaire », a-t-elle souhaité.
Les responsables des peulhs de la ville de Mboki ont fait savoir, pour leur part, qu’ils regrettaient le comportement et les actes commis par certains membres de leur communauté. Ils ont dit
souhaiter que les forces de l’ordre évitent les représailles contre la population en général. Toutefois, ont-ils ajouté, ces forces peuvent mener des enquêtes pour déceler les vrais coupables
et leur infliger la sanction prévue par la loi.
Les responsables des forces de l’ordre ont réitéré leur engagement de tout mettre en œuvre afin d’assurer la sécurité de la population.
Rappelons que le 25 mai 2012, un élément des Forces armées centrafricaines a été blessé au marché central de Mboki par un groupe de personnes issues de la communauté musulmane.