Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine (RJDH-RCA)
Obo : L’insécurité fait fuir les gens
Obo, le 05
juin 2012 (RJDH) – La population d’Obo (Est), à majorité composée de jeunes, quitte la ville pour le Sud-Soudan ou pour la ville centrafricaine de Bangassou pour des raisons d’insécurité et
pour trouver un mieux- être.
C’est ce qu’a pu constater un reporter du Réseau des Journalistes pour les droits de l’homme, qui s’est rendu sur
place.
Marie, une habitante d’Obo qui a requis l’anonymat, explique que la majorité des jeunes se rendaient à moto ou même
à vélo au Soudan pour y acheter des marchandises qu’ils ramenaient et vendaient à Mboki et Zémio. « Aujourd’hui, dit-elle, l’insécurité due à la présence de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) fait que ces jeunes préfèrent rester au Sud
Soudan ».
Pour Gabriel Mizedio, « né et élevé à Obo » selon ses propres termes, l’arrivée de la LRA est à l’origine de
l’insécurité, de la rareté des produits de première nécessité et de la flambée des prix. Par exemple, il fait remarquer que, il y a quelques années, la cuvette d’arachides se vendait 250 FCFA.
L’année passée, elle était à 10 000 FCFA.
« Avant, la population
d’0bo vivait bien. C’est parce qu’il y avait de la nourriture, de l’argent et de la paix. Et les gens se rendaient librement au Soudan vendre leur café, puis revenaient avec des
marchandises. Obo était ravitaillée par les produits de Bangui ou de Bangassou », constate l’homme.
L’assistant du député au parlement de la circonscription d’Obo et Mboki, Steve Kaïmba explique que le dépeuplement de la ville d’Obo depuis les quatre dernières années a fait qu’on peut compter environ 8 000 habitants
aujourd’hui au lieu des 14 000 habitants qui y vivaient autour de 2006 à 2008. Selon lui, ce dépeuplement est la conséquence des exactions et des enlèvements perpétrés par
les éléments de la LRA.
Et face à cette réalité, à laquelle s’ajoute le manque d’emplois, les jeunes, pour se sentir en sécurité,
vont au Sud Soudan ou à Bangassou.
« Je souhaite le
renforcement des capacités en matière de leadership de la jeunesse d’Obo, une ville qui manque de structure pour permettre aux jeunes de s’épanouir dans leur propre localité. Que le
gouvernement se penche là-dessus. Et je demande aux partenaires au développement de la République centrafricaine de venir en aide à la jeunesse d’Obo», conclut
l’assistant du parlementaire.
Bangui : Pénurie de médicaments à l’unité chargée de
les distribuer
Bangui, le
05 juin 2012 (RJDH) – L’Unité de cession des médicaments (UCM) connaît une rupture de 245 lots de produits pharmaceutiques de première urgence, a constaté le RJDH.
« Le détournement de fonds
par les anciens membres du comité de gestion de l’Unité de cession des médicaments aurait créé cette crise en ce qui concerne le ravitaillement des hôpitaux », soutient
Gilles Stéphane Landry Ngaya, directeur de l’établissement.
Le comité antérieur de gestion de l’UCM, poursuit le directeur, aurait détourné les fonds alloués à la gestion et à
l’achat des médicaments. Il s’agirait d’une somme d’environ 1 800 000 FCFA.
« Cette entité doit 9
millions FCFA aux banques, à savoir Eco Bank et CBCA, qui nous donnaient de l’argent pour acheter des lots de produits pour un stockage de longue durée. Elles peuvent nous donner de l’argent
seulement à condition que nous leur payions la totalité de nos dettes. C’est difficile pour le moment parce que l’UCM traverse une crise », a-t-il précisé.
Toutefois, une commande d’urgence a été faite en vue de ravitailler les centres de santé pour éviter le
pire. « Si l’acheminement se fait en bateau, l’arrivée peut se faire en l’espace d’un mois ou
plus, mais si c’est par avion, les produits seront là dans trois semaines ou plus », a indiqué Gilles Stéphane Landry
Ngaya.
La plupart des centres de santé sont victimes de ces ruptures de stocks, notamment l’Hôpital communautaire, le Complexe
pédiatrique et l’Hôpital de l’amitié.
Kabo : 60 maisons ravagées par des
incendies criminels
Kabo, le
05 juin 2012 (RJDH) – La population du village Farazala, situé dans la sous-préfecture de Kabo (Nord), vit dans l’insécurité totale, a confié un agent de la gendarmerie de la ville de
Kaga-Bandoro joint lundi par téléphone par le RJDH.
Selon lui, plus de 60 maisons ont été incendiées lundi par des malfrats. Une personne a d’ailleurs trouvé la mort lors
de cet incident.
« Les victimes de cet
incendie seraient actuellement sans abris et dépourvues de nourriture », a exprimé l’agent.
Bangui : L’ancien marché à bétail du PK13 baigne
dans l’insécurité
Bangui, le
05 juin 2012 (RJDH) – Une patrouille de policiers a sillonné, le lundi 4 juin, le marché de PK-13 pour assurer la sécurité aux alentours des quartiers
avoisinants.
« Hier (lundi), trois
policiers armés ont sillonné le marché pour mettre en garde des jeunes Peulhs. Les policiers pensaient que ces jeunes s’organisaient pour venger leur frère, morts lors d’un affrontement
survenu au même endroit à la fin mai », a confié Léonard Simanda, un commerçant interrogé par le RJDH.
De son côté, Sallé Mahamat, délégué des commerçants du marché,
croit que la plupart de ces jeunes éleveurs sont ceux qui consomment du chanvre indien, le soir, et qui troublent la tranquillité de la population. « Nous n’avons plus ce droit d’user de violence pour résoudre nos problèmes », a-t-il
dit.
Un éleveur, venu de la sous-préfecture de la Ouaka (qui a requis l’anonymat), a livré ce commentaire :
« J’ai été aussi interpelé par ces éléments de la police qui sillonnaient le marché pour mettre en
garde les jeunes ».
Interrogés, les éléments de la police de l’Office centrafricain de répression contre le banditisme, présents au PK13,
n’ont pas voulu donner leur version des faits.
Rappelons que les affrontements du 30 au 31 mai ont fait un mort et trois blessés. Une personne est aussi
disparue.
Bangui : Grève des bus et taxis évitée, mais des
chauffeurs mécontents
Bangui, le
05 juin 2012 (RJDH) – Des chauffeurs de taxis et de bus, au lendemain d’une réunion entre leurs représentants et le gouvernement sur l’augmentation du prix du carburant et la menace d’un grève,
protestent contre la décision finale de maintenir la hausse des tarifs.
La réunion, qui s’est déroulée le lundi 4 juin dans la salle de conférence du ministère des Transports, a vu les leaders
syndicaux des chauffeurs valider la promesse du gouvernement de réglementer les contrôles policiers excessifs. Mais l’épineuse question du prix du carburant est restée en
plan.
Le consensus entre les représentants des deux parties a été trouvé en fin de journée, lundi. Les tarifs des taxis et bus
sont donc maintenus, soit 160 FCFA pour le taxi et 135 FCFA pour le bus.
Informés de l’entente conclue entre leurs représentants et le gouvernement, certains chauffeurs des taxis et bus
accusent leur syndicat d’être de connivence avec les autorités du pays.
Dans les jours précédant l’entente, des chauffeurs avaient interpelé le gouvernement par rapport à sa décision
d’augmenter les prix du carburant.
« Si on augmente le prix du
carburant, on doit également augmenter les tarifs des taxis et des bus », confie l’un des chauffeurs protestataires.
Le secrétaire général des conducteurs de taxis et bus, Brice
Pordiane, se dit disposé à discuter avec les chauffeurs mécontents.
Birao : 500 tonnes de nourriture mobilisées pour plus de 26
000 personnes
Birao, le
05 juin (RJDH) – Environ 500 tonnes de nourriture ont été mobilisées par le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour plus de 26 000 personnes qui
manquent de nourriture dans la préfecture de Vakaga, dans le nord-est de la République centrafricaine.
Selon des humanitaires à l’œuvre dans cette région, et qui ont constaté la situation, notamment International Medical Corps et Triangle Génération Humanitaire, « la situation est
alarmante ». La saison des pluies rend la zone inaccessible.
Précisons qu’une intervention humanitaire est en cours de préparation pour répondre au mieux aux besoins urgents de
cette population. Mais les contraintes sécuritaires et logistiques compromettent la distribution alimentaire, a fait savoir l’unité d’information d’OCHA.
Le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies mène actuellement des discussions avec des
partenaires, des ONG et des agences des Nations Unies afin de pouvoir soigner et nourrir rapidement cette population affamée.
Rafaï : Des semences et du matériel agricole pour
la population
Rafaï; le
05 juin 2012 (RJDH) – La population de trois secteurs de la ville de Rafaï a reçu, ce lundi 4 juin, des semences et du matériel agricole de l’ONG Première
Urgence.
Il s’agit des secteurs de Rafaï centre, Agoumar et Démbia. Ils ont bénéficié de maïs et d’arachides, a rapporté le
correspondant du RJDH.
« En tout, ce sont 150
femmes qui ont reçu des ustensiles de cuisine pour les activités génératrices de revenus, notamment la fabrication de beignets. Les outils agricoles tels que la houe et la machette ne sont
distribués qu’aux femmes célibataires », a indiqué le responsable technique de Première Urgence, Donassio Eyaho Bamboyo.
Il s’agit du groupe le plus vulnérable et c’est aussi le groupe qui a été identifié dans une enquête auprès des ménages comme étant le plus apte à réussir des activités génératrices de
revenus.
D’après les informations rapportées par le correspondant, les semences ont été distribuées en retard relative à un
problème logistique.
Selon le responsable technique de l’ONG le peu de moyen mis à leur disposition par les fonds d’urgence des Nations Unies
ne saurait suffire pour toute la population.