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Le Réseau des Journalistes pour les Droits de l'Homme en République Centrafricaine
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De nos correspondants
Bangui, le lundi 11 juin 2012
Birao : L’insécurité alimentaire persiste
« La situation alimentaire devient de plus en plus grave dans la préfecture de la Vakaga » (Nord-est), a déclaré le lundi 11 juin, le maire de Birao, Ahmat Moustapha, joint par le RJDH.
Celui-ci a fait savoir que depuis environ trois semaines, au moment où la crise alimentaire a été constatée dans la Vakaga, la population n’a pas encore reçu d’aide, ni du gouvernement, ni des organisations humanitaires.
Ahmat Moustapha a fait remarquer que plusieurs cas de malnutrition ont été enregistrés chez les enfants de moins de cinq ans dans la commune de Sikikédé, à cause de cette crise alimentaire qui frappe des milliers de personnes.
Les organisations humanitaires travaillent depuis sous la direction du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, en vue de mobiliser les ressources et organiser une éventuelle assistance en faveur de la population.
Sam-Ouandja : Meurtres et tentative de meurtres de femmes accusées de sorcellerie
Une source digne de foi confirme que deux femmes soupçonnées de sorcellerie ont trouvé la mort les 28 et 30 mai à Sam-Ouandja (Nord-est) après avoir été battues par des éléments du groupe armé de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR). Une autre femme a subi les mêmes traitements, mais a survécu.
La source, qui affirme avoir été témoin des faits, a relaté au correspondant le fil des événements.
« Le mercredi 30 mai, une femme âgée d’environ 50 ans habitant le quartier Gbaka 2 à Sam-Ouandja a trouvé la mort suite aux bastonnades des éléments de l’UFDR. C’est une famille qui l’accusait d’avoir envoûté son fils décédé à l’hôpital, qui a dénoncé la femme à ce groupe armé », a expliqué le témoin.
Deux jours plus tard, deux autres femmes accusées d’avoir rendu infructueuse « par envoûtement » la production de diamant au chantier Yangou-Bamara, ont été également arrêtées et battues par des combattants de l’UFDR, à proximité de la mairie.
« Une des victimes est âgée de 55 ans. Elle est morte suite à des coups et blessures qu’elle a reçus. La deuxième était dans un état critique. Elle a été amenée au centre de santé de la localité pour y recevoir des soins, où elle prend du mieux», a expliqué le même témoin.
Le RJDH a réussi à contacter le député de Sam-Ouandja pour vérifier ces informations, mais ce dernier n’a pas souhaité se prononcer. Par ailleurs, des problèmes de réseaux téléphoniques ont empêché de contacter la gendarmerie de Sam-Ouandja ainsi que le haut commandement de l’UFDR.
Mboki : Les victimes de la LRA se disent abandonnées
Le président de l’association des victimes de la LRA de Mboki affirme que « cette association qui compte environ 50 membres se sent abandonnée à son triste sort ».
La prise en charge psychosociale, selon lui, n’est pas été effective. Il lance donc un appel au gouvernement et aux ONG humanitaires pour une assistance aux victimes de la LRA.
Le président s’est exprimé dans le cadre de la journée communautaire des victimes de la LRA, célébrée en partenariat avec l’ONG COOPI, le samedi 9 juin à Mboki, dans le Haut-Mbomou.
La cérémonie a eu lieu en présence des autorités politiques, militaires et religieuses. Le représentant du chef de projet COOPI, le docteur Agboko, dénonce quant à lui l’existence « de nombreux cas de violations des droits de l’homme dans la localité, de violence basée sur le genre et de maltraitance des enfants, entre autres».
Le représentant du maire de Mboki a pour sa part évoqué les cas de violence courante dans la localité et lancé un appel aux ONG pour une lutte concertée contre les violations des droits de l’homme.
Kanga –Bandoro : Les éléments du rebelle tchadien Baba-Laddé continuent de semer la terreur
La population de la Nana-Gribizi (Centre-Nord), dans la foulée du désarmement, le 16 mai, des anciens combattants de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), à Kanga-Bandoro, continue toujours de vivre dans la crainte, ce qui l’empêche de vaquer librement à ses occupations.
Selon Pierre Ousmane, sous-préfet de Mbrès, les éléments de Baba-Laddé, en débandade par les forces tchadiennes et centrafricaines depuis le 23 février 2012, commettent souvent des exactions dans la préfecture de Nana-Gribizi.
Selon lui, le week-end dernier, au retour de la campagne économique à Bozou, située à 20 km de Mbrés, un groupe armé manoeuvrant dans cette localité a été surpris par les éléments assurant la sécurité du préfet. Ils ont abandonné sur place un cheval, un âne, une tenue militaire et d’autres effets, récupérés et déposés à la brigade de la gendarmerie.
Rappelons que depuis que Baba-Laddé et ses éléments ont été délogés, certains de ces hommes sont basés dans les zones minières de Kangbie et de Bozou et que, de temps en temps, selon le préfet, ils pillent la population.
« Il faudrait que le gouvernement prenne sa responsabilité une fois de plus pour chasser ces hommes armés », a conclu le préfet.
Bangui : La commission nationale des réfugiés appelle au respect des droits de ceux-ci
« Les réfugiés ont beaucoup de difficultés en Centrafrique au niveau des forces de l’ordre et de défense, dans l’exercice de certaines activités de revenu, de commerce, d’agriculture et dans bien d’autres secteurs», soutient Albert Sangou-Gbaya, directeur des affaires juridiques à la Commission nationale des réfugiés (CNR).
Celui-ci intervenait dans le cadre d’une rencontre de vulgarisation des lois régissant la protection des réfugiés en République centrafricaine, offerte aux agents de sécurité et de maintien de l’ordre, le 8 juin à Bangui.
Le directeur des affaires juridiques de la CNR a fait savoir que les réfugiés congolais, soudanais et autres vivant sur le territoire centrafricain sont des êtres humains et que leurs droits devraient être respectés.
En guise de rappel, la loi portant statut des réfugiés en République centrafricaine a été adoptée en 2007 à l’Assemblée nationale, mais faute d’avoir été vulgarisée, elle est encore inconnue du public et non appliquée.
Mboki : Un bébé abandonné dans la brousse et retrouvé par une famille
Un bébé naissant abandonné dans la brousse a été retrouvé le dimanche 10 juin par un couple non loin de son domicile, à la sortie nord-ouest de Mboki.
Le couple raconte avoir été chercher du bois quand il a entendu les cris du bébé. « Nous sommes accourus le ramasser à une centaine de mètres ».
Selon les informations recueillies, le nourrisson a été amené chez madame le maire de Mboki, et ensuite transféré d’urgence à l’hôpital pour consultation. Le Chef de centre de l’hôpital de Mboki, Julienne Yangouzia, a confirmé l’état viable du nourrisson de 2,6 kg.
Le chef de centre a par ailleurs expliqué que le nourrisson serait né dans la matinée du dimanche.
Le responsable médical de l’Organisation non gouvernementale Médecin Sans Frontière Hollande, de Mboki, Claude Bissawanga, a expliqué que « la prise en charge médicale du bébé et son allaitement sont les principales préoccupations de l’ONG en attendant son transfert dans un centre spécialisé ou un orphelinat ».