Centrafrique: face aux critiques, l'ANE dresse un bilan positif du recensement électoral
https://www.radiondekeluka.org/ vendredi 10 juillet 2020 16:41
Après une semaine d'enrôlement sur la liste électorale, l'Autorité Nationale des Elections (ANE) se félicite du perfectionnement de ses agents sur le terrain. C'est ce qu'a rapporté Marie Madeleine N'Kouet Hoornaërt, présidente de cet organe lors d'un point de presse ce jeudi 09 juillet à Bangui.
Cette mise au point de l'ANE intervient peu après des dysfonctionnements enregistrés dans les centres d'enrôlement de Bangui. Les tablettes numériques qui ne fonctionnent pas ainsi que le nombre des bureaux de recensement au deçà des attentes selon certains électeurs.
Pour la présidente de l'ANE, il y a des efforts louables même si des efforts restent à faire.
"Des agents se sont perfectionnés et sont plus à l'aise avec les formulaires et les tablettes. L'ANE et le PAPEC prennent des mesures pour fluidifier l'enrôlement et nous observons une amélioration de la situation" a fait savoir Marie Madeleine N'Kouet Hoornaërt
Plusieurs candidats déclarés aux élections présidentielle et législatives ont pointé du doigt les dysfonctionnements dans le processus d'enrôlement des électeurs et appellent l'ANE à prendre en compte des observations pertinentes.
Parmi ces leaders, Anicet Georges Dologuélé de l'URCA, Martin Ziguélé du MLPC et François Bozizé du KNK qui plaident pour une amélioration de la qualité de service de l'ANE. Le dénominateur commun de leurs messages, c'est aussi l'appel de pied aux électeurs à s'inscrire massivement sur la liste électorale.
Entre-temps, l'ANE répond aux inquiétudes liées à l'absence de ses démembrements dans certaines parties du pays. Selon Mme N'Kouet Hoornaërt, cela est lié à la tension sécuritaire et se fera une fois que l'accalmie est enregistrée dans les zones concernées.
Ce bilan à mi-parcours fourni par l'ANE intervient 48H après le vote de la loi organique modifiant sa composition et mettant en place une nouvelle institution sur fond de critique de l'actuel organe.
Centrafrique: le 3R demande un cessez-le-feu pour dialoguer
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 9 juillet 2020 15:02
Près d'un mois après le lancement de l'opération militaire conjointe Minusca-Faca contre les positions de 3R, le groupe armé demande un cessez-le-feu. Demande formulée dans un communiqué publié le 8 juillet. Le 3R annonce par la même occasion, la cessation des hostilités.
Dans le communiqué signé de son chef, Sidiki Abbas, le 3R en conflit depuis plusieurs semaines avec Bangui, annonce son intention de cesser toutes violences contre les populations civiles. Pour se dédouaner de certains faits dont ils se serait rendu coupable, le groupe armé parle de machination et rejette la responsabilité de certaines attaques contre des civils et des forces armées sur des coupeurs de route.
Face à l'assaut d'un contingent de la Minusca sur les positions de 3R à Besson dans la Nana Mambéré, Sidiki Abbas et son mouvement demandent un cessez-le-feu.
"Le mouvement 3R exhorte la Minusca de demander à son contingent Rwandais de stopper l'offensive sur la ville de Besson en attendant la normalisation de la situation" écrit le 3R dans son communiqué.
"Le mouvement 3R par la voix de son président annonce la cessation des hostilités et invite les garants et facilitateurs à faciliter le dialogue avec le gouvernement pour des solutions idoines dans l'intérêt général", ajoute le groupe armé, montrant sa disponibilité à revenir dans l'accord de paix du 6 février 2019 qu'il a dénoncé début juin 2020.
Ce retour en arrière intervient dans un contexte de pression militaire sur le mouvement 3R, accusé d'attaques contre la base des USMS à Bouar le 09 juin dernier et contre une patrouille des Faca, le 21 juin à Besson
Centrafrique: l'opposition accuse le pouvoir de corruption de certains députés
https://www.radiondekeluka.org/ jeudi 9 juillet 2020 15:54
Peu après le vote de loi portant organisation et fonctionnement de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) ce 7 juillet 2020 à Bangui, le chef de file de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé accuse le pouvoir de corruption de certains députés. Il dénonce un gaspillage de fonds qui aurait servi au renforcement de la lutte contre le Covid-19.
Dans ses griefs contre le pouvoir de Bangui, le chef de file de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé avance des chiffres dans l’ordre de 86 millions de FCFA pour acheter la conscience des élus à voter en faveur du texte de loi proposé par le gouvernement.
Le numéro 1 de l’opposition en Centrafrique et député de Bocaranga se réjouit de la maturité de ses collègues qui ont voté contre malgré qu'ils aient reçu de l'argent du gouvernement.
"Je pense que ces élus là ont eu un sursaut patriotique et citoyen. Peu importe qu'ils aient pris de l'argent. C'est de l'argent volé ! Mais moi, c'est ce que je dis toujours, lorsqu'on paye des impôts et lorsqu'on prend votre propre argent pour vous donner, vous prenez, et faites votre devoir de citoyen. Les députés ont fait leur devoir de citoyen" se félicite M. Dologuélé
Anicet Georges Dologuélé fustige l'approche visant à acheter 86 députés.
"On m'a parlé de 86 députés en raison de 1 million chacun. Mais, 86 millions c'est beaucoup, alors qu'un respirateur est dans l'ordre de 15 millions. Avec cette somme, on peut en acheter combien ?" S'interroge-t-il.
Outre cette situation, le député de Bocaranga tacle le pouvoir de Bangui qui n'utilise pas selon lui, l'argent de l'Etat en faveur des choses prioritaires pour le pays.
"Le pouvoir peut utiliser cet argent pour sauver des millions de vie, mais on l'utilise pour des châteaux qui poussent un peu partout, les jeunes filles qui viennent je ne sais d'où, avec des belles voitures et à moindre vote, on sort de l'argent et on cite des noms" ironise-t-il.
Plusieurs fois, les élus sont cités dans les affaires d'achats de conscience avant, pendant et après un vote. Ce prétendu scandale de corruption entame davantage l'image de cette législature, même si le vote de la loi organique a été un tournant majeur dans la pratique.
Ces accusations surviennent après plusieurs cas de scandales de corruption ayant terni le visage de la 6e législature. La dernière en date est le trucage du vote de la loi des Finances pour l’exercice 2020.
Centrafrique: le pays se dote d’une nouvelle Autorité Nationale des Elections
https://www.radiondekeluka.org/ mercredi 8 juillet 2020 15:31
C’est fait! La République centrafricaine se dote d’une nouvelle Autorité nationale des élections (ANE). Ceci intervient après l’adoption le 07 juillet 2020 par l’Assemblée nationale, de la loi portant fonctionnement, organisation de l’ANE. Ce vote constitue une victoire pour le camp de la commission élargie face au camp du maintien de l’actuel organe, porté par le gouvernement.
C’est après plus de 9 heures de débats houleux que les élus de la Nation sont parvenus à voter la loi organique de l’Autorité nationale des élections. En effet, l’article 6 de cette loi modifie la composition de l'institution chargée de l’organisation des élections en Centrafrique. Initialement composée de neuf (9) membres, l’effectif est passé à onze (11) à l’issue du vote. Ensuite, l'article 74 très controversé, précise finalement que les nouveaux membres de l'ANE entrent automatiquement en fonction après adoption de cette loi.
Par ailleurs, le mandat des membres actuels de l'ANE prendra fin, le 24 décembre 2020, soit 3 jours avant le premier tour des élections présidentielle et législatives. Une équipe des anciens commissaires de l’ANE, composée de quatre (4) personnes accompagnera la nouvelle équipe dans sa mission. Avec cette nouvelle adoption, le gouvernement se retrouve assoupi, car il tenait au maintien de l’ancienne équipe.
"Nous ne savons pas s’il faut parler d’échec. L’idée est d’éviter que les élections se tiennent en dehors du délai constitutionnel. C’est ce que le gouvernement a voulu éviter. Maintenant, si l’Assemblée nationale a pris la décision d’adopter le projet avec ses propres amendements, notamment, remplacer l’équipe actuelle, le gouvernement ne peut qu’en aviser" regrette Augustin Yangana Yahoté, ministre de l’Administration du territoire.
L’échec du gouvernement fait le bonheur du camp de consensus, singulièrement la commission élargie. Cette dernière soutient que l’équipe sortante n’est pas compétente pour organiser une élection crédible, transparente et apaisée.
"Je crois que les députés ont fait preuve de maturité, parce que les erreurs accumulées continuent. Et cette ANE reconduite, aurait empiré et créé beaucoup de problèmes pour les élections à venir" a fait savoir Jean Pierre Mara, député de Mala membre du groupe parlementaire la Renaissance.
"Une triomphe de la démocratie"
Guy Roger Moskit, député de Mbaïki 3 qui, en désapprouvant le vote de ses collègues, reconnait la valeur de la décision et affirme "C’est la proposition faite par la commission élargie qui est retenue, au détriment de celle du gouvernement. Nous devons réfléchir sur le choix des personnalités centrafricaines qui veilleront sur la transparence des élections afin d’éviter une éventuelle crise électorale".
Si cette loi est une douche froide pour le camp du président Faustin Archange Touadéra et son parti le Mouvement Cœurs Unis (MCU), elle intervient un mois seulement, après le rejet par la Cour Constitutionnelle du projet de modification partielle de la Constitution du 30 mars 2020 ; déboutant les élus de la majorité. Toutefois, cette même Cour est appelée à se prononcer sur la constitutionnalité de la loi organique de l’ANE.