Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République
Centrafricaine (RJDH-RCA)
Bangui : Human Rights Watch lie la LRA aux attaques contre AREVA
et CAWA
Bangui, 10
juillet 2012 (RJDH) – Human Rights Watch accuse l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) d’être à l’origine de l’attaque, le dimanche 24 juin, du site de la société française d’uranium AREVA et du
massacre, en mars, de mineurs artisanaux près d’une réserve de chasse de la société CAWA, dans la région de Bakouma (Sud-est).
Convaincue de la piste LRA dans l’affaire CAWA, Human Rights Watch a adressé une lettre aux autorités judiciaires centrafricaines, rendue
publique le 9 juillet, leur demandant d’éviter une erreur judicaire et d’assouplir la peine des présumés accusé.
Dans un rapport publié également le lundi 9 juillet, qui accompagne la lettre ouverte aux autorités, l’organisation
internationale précise que les attaques du groupe rebelle se sont intensifiées en République centrafricaine depuis le début de l’année.
Le rapport est basé sur la conclusion des recherches de plusieurs experts et chercheurs de l’organisation, faites sur le
terrain. Selon Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior pour la division Afrique, citée dans le rapport, « l’intensification des attaques de la LRA montre que le groupe
rebelle n’est pas affaibli et qu’il constitue toujours une menace sérieuse pour les civils ».
Selon Human Rights
Watch, cette recrudescence des attaques de la LRA serait l’explication la plus plausible à l’arrestation d’Erik Mararv, patron
de la société de safaris CAWA, et de 13 de ses employés.
L’organisation internationale affirme aussi dans sa publication qu’Erik
Mararv a été libéré en juin dernier. Mais joint par le RJDH, Jacques Aïmoussa, porte-parole de la société CAWA, a affirmé que la
libération de Mararv, pour des raisons de santé, comme le mentionne Human Rights Watch, n’a été que temporaire.
« Erik Mararv a été libéré
juste pour 15 jours. Le médecin avait notifié que son état de santé ne permettait pas d’être traité en prison. Le délai une fois terminé, il a été reconduit à la prison de Ngaragba, à
Bangui, où il continue à être détenu », a mentionné Jacques Aïmoussa.
Human Right
Watch soutient qu’« il est
urgent de remédier à ce manque de protection et d’appréhender les dirigeants de la LRA sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour mettre un terme aux abus de la
LRA. »
Human Rights
Watch invite les autorités centrafricaines à protéger urgemment les populations civiles touchées dans les zones où la LRA est active.
Bangui : Bientôt la réinsertion des éléments
de l’APRD
Bangui, 10
juillet 2012 (RJDH) – Les éléments de l’ex-groupe rebelle de l’Armée populaire pour la restauration de la paix et la démocratie (APRD), qui ont été désarmés et démobilisés le 16 mai, seront
réinsérés la semaine prochaine dans leur localité respective.
« Le programme de
réinsertion consiste à apporter une aide matérielle et de la formation aux démobilisés qui désirent s’orienter vers l’agriculture, l’élevage, les petits métiers et le
commerce », peut-on lire dans un communiqué de presse de la Coordination nationale de réintégration des démobilisés diffusé le 10 juillet.
Ce programme vise la région nord-ouest de la Centrafrique, notamment les sous-préfectures de Paoua, Bocaranga, Ngaoundaye, Nangha Boguila et Markounda.
Le communiqué précise que les démobilisés vont recevoir chacun du matériel pour les travaux agricoles et de l’argent
pour d’autres activités génératrices de revenus.
Dans la sous-préfecture de Paoua, les démobilisés qui ont choisi l’agriculture seront encadrés par l’Agence
centrafricaine de développement agricole (ACDA). Et ceux qui ont choisi le commerce et les petits métiers seront encadrés par l’ONG JRS (jesuite refugees services), poursuit le communiqué.
A cet effet le ministre du programme Désarmement, démobilisation et réinsertion, Xavier Sylvestre Yangongo, invite les autorités administratives locales et les représentants de la société civile à apporter leur soutien afin de
contribuer à la réussite de ce programme de réinsertion.
Quelque 5000 éléments de l’APRD ont été démobilisés avant la dissolution de ce groupe rebelle dirigé par Jean Jacques Démafouth.
Bangui : Flambée de prix du manioc, les
vendeurs s’expliquent
Bangui, 10
juillet 2012 (RJDH) – Le prix du manioc a sensiblement augmenté sur les marchés de Bangui. Les commerçants interrogés, le mardi 10 juillet, au marché Combattant témoignent des difficultés à
s’approvisionner en cette denrée et des autres obstacles rencontrés en cours de route et à l’intérieur du pays.
« Le prix de manioc a
effectivement augmenté. Ce n’est pas de notre faute car sur le marché intérieur, le prix est en hausse. Le manioc est même rare sur le marché », a expliqué Adoum Aroun, une vendeuse.
La cuvette coûte 3500 FCFA, poursuit la même source. « On se bat pour en avoir, mais la distance joue aussi sur le prix. Souvent je vais acheter le manioc à Paoua, à environ 700 kilomètres de Bangui. A cela
il faut ajouter les difficultés rencontrées sur les barrières», a-t-elle ajouté.
« Pour le moment, le prix de
carburant est en hausse. On paie actuellement le transport d’un sac à 5500 FCFA, alors qu’auparavant, un sac se payait 2500 FCFA », a fait savoir Marcel Nouradine, un vendeur. Et celui-ci d’ajouter que « si
le prix de carburant reste en hausse, ça sera difficile de faire diminuer le prix du manioc ».
En dehors de l’augmentation du prix du carburant, il souligne également la question de l’insécurité dans les villages,
qui, selon lui, a fait que la population a peur d’aller plus loin pour cultiver. Il donne l’exemple de la sous-préfecture de Mobaye où il se rend régulièrement pour acheter le
manioc.
« En plus, la cuvette se
vend à deux milles francs, dit-il. Si on ajoute les frais de chargement et le paiement des barrières, une fois arrivés à Bangui, la dépense pour un sac de farine nous revient à 17 000
FCFA ».
« J’ai débuté le commerce en
l’an 2000. On remplissait un sac à 4000 FCFA. Cependant, il faut aujourd’hui 14 000 FCFA pour remplir le même sac. Car une cuvette se vend à 2000 FCFA », a indiqué un
commerçant qui a requis l’anonymat.
NDLR : Si les vendeurs de manioc sont obligés de répercuter ce qu'ils sont obligés de payer aux forces de sécurité et
autres racketteurs de la bozizie sur les barrières illégales, on comprend que le manioc puisse coûter cher.
Sam-Ouandja : Vague de décès d’enfants liés
au paludisme
Sam-Ouandja, 10 juillet 2012 (RJDH) – Romaric Démovo, major de l’hôpital de Sam-Ouandja (Nord-est), a indiqué
que 26 enfants dont l’âge varie de 1 à 8 ans sont morts de paludisme grave sur un total de 278 enfants consultés. En plus, sur 106 adultes consultés et déclarés atteints de paludisme, 12
personnes sont mortes au cours du mois de juin.
« L’hôpital ne dispose pas
de médicaments. Les personnes malades sont traitées avec les médicaments vendus sur le marché, ce qui n’est pas conseillé sur le plan médical », a précisé le major de l’hôpital
de Sam-Ouandja, le mardi 10 juillet.
L’hôpital de Sam-Oaundja, poursuit Romaric Démovo, est appuyé par
l’ONG IMC (International Medical Corps). Mais depuis six mois, cette organisation n’intervient plus. « Nous lançons un appel aux autres structures humanitaires et au gouvernement pour nous
venir en aide en nous fournissant des médicaments », a conclu le médecin.
Le chef de mission de l’IMC, le Dr Christian Mulamba joint par le
RJDH Bangui, a dit avoir été au courant de la situation. Il a signalé qu’à cause des problèmes financiers, sa structure a suspendu son appui à l’hôpital de Sam-Ouandja.
Kabo : Tentative de réconciliation entre les éleveurs
et agriculteurs
Kabo, 10
juillet 2012 (RJDH) – Une réunion en vue de chercher des solutions aux altercations qui opposent souvent les éleveurs et les agriculteurs s’est tenue le lundi 9 juillet, à Kabo
(nord).
« Cette réunion a permis aux
agriculteurs et éleveurs de se parler. C’est une manière pour nous de les réconcilier, et surtout de travailler la main dans la main pour le développement de l’économie du
pays », a déclaré Marc Déléro, conseiller économique et social de la préfecture de l’Ouham.
Un comité constitué des membres des deux parties a été mis en place pour le suivi de tout ce qui a été dit au cours de
cette réunion. « Les membres de ce bureau auront dans les prochains jours une formation sur le respect
des droits de l’homme », a fait savoir Marc Déléro.
Il est à préciser que les éleveurs peulhs et les autochtones de la préfecture de l’Ouham vivent chaque année des moments
de tension liée à la destruction des champs des villageois par le bétail des éleveurs d’une part, et à la chasse illicite des bœufs par la population d’autre part.
Kaga-Bandoro : Un bandit armé arrêté
Kabo, 10
juillet 2012 (RJDH) – Un homme, appartenant à une bande armée non identifiée qui serait à l’origine de plusieurs attaques, a été appréhendé le dimanche 8 juillet, en possession d’une arme de
marque Kalachnikov, au village de Linguiri, situé à 40 kilomètres de la sous-préfecture de Mbrés (centre nord).
Le sous-préfet de Mbrés, Pierre Ousmane, a affirmé que
« ces hommes sont proches de la ville de Kaga-Bandoro et seraient à l’origine de l’insécurité dans
notre ville. Ils empêchent la population d’aller au champ ».
« Des démarches
administratives sont en train d’être faites pour informer les autorités du pays de l’insécurité que vit la population de Kaga-Bandoro », a ajouté Pierre Ousmane.