Avant la conférence -débat du FARE-2011 France du dimanche 15 juillet, un compatriote a cru devoir exprimer ci-dessous son point de vue sur les enjeux politiques de la situation nationale aujourd'hui.
La Rédaction
Au vu des réalités dramatiques qu'a vécues et que vit le CENTRAFRIQUE aussi bien avant les dernières opérations électorales majeures ( présidentielle et législatives ) organisées en 2011 qu'après, et plus précisément après les derniers soubresauts et secousses politiques qui plongent la nation dans un avenir incertain, l'opposition politique centrafricaine devrait prendre le temps de la réflexion pour mettre en place une stratégie efficace, crédible et pouvant atteindre la clairvoyance des CENTRAFRICAINS dans leur ensemble pour les amener à suivre le mouvement collectif et solidaire imprimé par les partis d'opposition.
La mise en place du FARE 2011 a été une bonne initiative, une initiative qui a montré ses limites car jusqu'aujourd'hui, les deux raisons fondamentales, à savoir l'ANNULATION et la REPRISE des élections contestées, qui ont justifié la naissance de cet ensemble, sont toujours des messages inaudibles, qui ont donc beaucoup de mal à être entendues pour être exaucées.
Beaucoup de dérapages dans la gouvernance du CENTRAFRIQUE ont donné moult grains à moudre à l'opposition pour huiler sa machine stratégique en vue d'atteindre ses objectifs politiques : à aucun moment de sa jeune histoire, le CENTRAFRIQUE n'a vécu dans l'abîme d'insécurité au fond duquel il est jeté, pas plus qu'il n'a vu son territoire se réduire aux seules limites de la capitale, le reste étant sous aucun contrôle sûr de l'autorité politique. Il n'en demeure pas moins vrai du taux de mortalité grimpante, de l'invasion des maladies de toute nature et de la croissance galopante de la misère suite aux différentes pénuries caractérisées par le manque d'eau potable dans certaines régions, les coupures intempestives d'énergie électrique et par d'autres difficultés liées aux réseaux routiers impraticables.
Le CENTRAFRIQUE a souvent été gouverné par des hommes dont l'incapacité ou la médiocrité était perceptible des aveugles, car bon nombre de ceux qui n'en voyaient pas la peine n'ont jamais été effleurés par l'idée de mêler leurs actions à celles d' une équipe d'aventuriers, convaincus qu'avec une telle cuisine, aucune avancée significative dans le sens du vrai développement du pays n'était possible. Si l'on peut condamner ceux qui ont volontairement décidé de ne participer à aucun gouvernement, aucune administration de cette nature, il convient maintenant de se demander ce qu'il faut faire pour les convaincre à entrer en jeu, à apporter leur pierre à la construction nationale. Cela ne peut se faire que sans la moindre manipulation, mais avec la force de la conviction et la détermination exprimée sans la moindre dissimulation.
Aujourd'hui, le pouvoir de BANGUI veut se faire une peau neuve. Il veut se faire une peau neuve tout en gardant sa vieille peau, sans la moindre volonté de la laver ou de la changer vraiment et radicalement.
Il sait qu'il peut toujours compter sur les ventres affamés qui n'ont plus de cœur et de tête, pour ne pas avoir d'oreilles et d'yeux. Des ventres qui courront tout suite une fois la soupe servie, sans se demander de quelle soupe il s'agit, quand bien même elle serait préparée précipitamment avec des ingrédients inconciliables, et leur donnerait l'urticaire, pour ne pas leur provoquer une forte diarrhée.
Le FARE 2011 ne s'est pas donné un programme appuyé sur une stratégie politique échelonnée dans un espace de temps donné. A moins que nous nous trompions sur ces données.
Ce qu'il convient de faire aujourd'hui, c'est de cibler les actions, de clarifier les objectifs et de chercher à les atteindre dans un laps de temps donné, pour éviter le risque de s' y éterniser. Le SENEGAL nous a montré le bon chemin.
Les remarques que nous faisons ici ne doivent pas être perçues comme éléments pour déstabiliser le FARE 2011, mais plutôt comme une contribution à la réflexion.
Le CENTRAFRIQUE mérite mieux car il a des hommes valables qui ne sont pas à leur place, nos jeunes footballeurs en ont fait la démonstration et nous leur en sommes infiniment reconnaissants.
Le changement ne viendra que lorsque ces hommes auront décidé à y participer ; les partis politiques d'opposition doivent le savoir pour œuvrer dans ce sens. Cela suppose beaucoup de force de conviction et une autre pratique politique.
ZO A YE KODRO TI LO