Conférence-Débat
Avec les
Centrafricains de France, d’Europe et des amis du Centrafrique au CASA Poblano 15 Rue Lavoisier 93100 Montreuil
Thème: Situation politique, sociale et économique en R.C.A : que faire pour sortir
de l’impasse ?
3ème
Intervention : Importance des infrastructures de base dans le décollage de la RCA
par
Dipl. –Ing. Jean-Pierre Mara, Ingénieur en réseau Télécom, ancien candidat de la CRPS à la Députation
(Note : mon intervention sera par Power Point de 10 diapos qui seront commentées en fonction du temps. Ce document est la version détaillée)
1/Introduction
Je voudrais d’abord vous remercier pour votre participation à cette première démarche dont le seul but est de rassembler les Centrafricains autour d’initiative pour le développement de la culture
de débat contradictoire. Aussi je remercie le FARE 2011 France de servir de cadre pour une telle initiative. Je profite aussi de l’occasion pour exprimer ma gratitude aux Présidents GAMBA du RDC, ZIGUELE du MLPC et TIANGAYE de la C.R.P.S pour leur courage dans la lutte contre
l’arbitraire, contre la politique d’exclusion pratiquée par le pouvoir en place envers les partis politiques autres que le KNK et ses alliés (Ils sont 32 ? ) . Cette alliance est composée
d’un certain nombre de compatriotes qui soutiennent cette politique d’exclusion simplement pour des raisons égoïstes. Nous voulons dire à ces
compatriotes qu’ils ont, dans la course aux miettes que le pouvoir leur concède, fragilisé la RCA et hypothéqué l’avenir de notre pays.
Je vous remercie donc pour votre présence et espère que cette Conférence-Débat sera suivie d’autres débats, organisées par le FARE-2011 France ou par
d’autres compatriotes.
2/ La RCA en Chiffres
Les données statistiques sur la République Centrafricaine disponibles sur http://www.statistiques-mondiales.com/centrafrique.htm
comportent beaucoup d’indicateurs rouges. Vous avez tous lu comme moi, je l’espère, le Compte rendu de mission en République Centrafricaine du 4 au
11 avril 2012 rendu public en Mai. Ce compte rendu publié par Jean-Bernard Veron (STR/CCC) – Gilles Chausse (DOE/AFR) - Romain André (DOE/DAT/ARC) – Mathias Caro (DOE/AFR) pour l’AFD en Mai 2012 dit en substance ceci :
« Le pays compte officiellement 4,5 millions d'habitants (répartis inégalement sur un territoire dont la surface est équivalente à
celle de la France et du Benelux) et affiche un taux de croissance démographique de 1,9%. L’Indice de développement humain du PNUD place la
RCA au 179ème rang sur 187 pays, avec 62,8% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté avec 1,25 USD soit 1 € ou encore 655 F CFA par
jour. Elle (la population) a une espérance de vie à la naissance parmi les plus faibles d’Afrique subsaharienne (48,4 ans contre une moyenne de 51 ans). «
Plus loin encore dans le texte, il est écrit, je cite « En 2011, faute de moyens, l’AFD a refusé de financer la réfection d’un pont qui venait de s’effondrer à Bangui. Un tel projet aurait
pourtant été relativement simple à mettre en œuvre, (un seul appel d’offre, proximité physique par rapport à l’agence locale, ce qui en aurait facilité le suivi) et aurait bénéficié d’une forte
visibilité. »
OUI la RCA a une superficie de 622 984 km² avec une population totale d’environ 4,5 millions d’habitants 2 167 917 d’hommes et 2 222 091 de femmes. Cette
population est répartie comme suit :
1.
Bangui 687100 habitants
2.
Berberati 66900 habitants
3.
Carnot 58200 habitants
4.
Bouar 57700 habitants
5.
Bambari 52300 habitants
6.
Kaga-bandoro 50600 habitants
7.
Bossangoa 42700 habitants
8.
Bria 41900 habitants
9.
Bimbo 41500 habitants
10.
Nola 41200 habitants
11.
Bozoum 32400 habitants
12.
Mbaiki 28500 habitants
Et quelque part on trouve les villes comme MALA avec 15.000, Ndele avec 6.000 ect..
D’un point de Vue militaire, toute cette population est supposée être protégée par des Forcées Armées Centrafricaines (FACA) de 3.000 personnes
incluant Garde Républicaine, Armée de Terre, Forces Navales et Armée de l'Air), Garde de Sécurité Présidentielle, Gendarmerie, Police Nationale et la
garde municipale.
La disponibilité en hommes dans la tranche d'âges 15-49 ans avait été estimé à 845 182 (estimation des années. 2002). De ce nombre, les statistiques
donnent un effectif d’hommes aptes au service militaire dans la même tranche d’âge de l’ordre de
442 220 hommes.
La réalité est que de ces 450.000 hommes estimés aptes au service militaire, seul 3000 sont engagés dans l’armée dont 2000 dans des fonctions civiles au service de l’armée et seul 1000 Soldats
dans des fonctions réellement militaires. De ces 1000 soldats, 700 sont basés à Bangui la capitale, que 300 gendarmes et policiers couvrent le reste du territoire. Nous avons là une des raisons
de la vulnérabilité et de l’insécurité qui règnent dans le pays.
En m’écoutant reprendre ces statistiques, et donner le nombre de militaires et soldats, vous vous demandez sûrement quelle est la relation entre les
’Infrastructures de base, le nombre de soldats et la pauvreté ?
Chers compatriotes, il y a une relation économique, politique et sociale très forte. Rappelons que le calcul de l'IDH est basé sur trois dimensions
de base: la santé, l'éducation et le revenu. Le dernier rapport sur le développement humain a été publié en version imprimée et en ligne le 2 novembre 2011.
On ne peut pas développer un pays sans Infrastructures, sans la sécurité et sans la santé. Et il est de la responsabilité des Hommes politiques de réunir ces conditions
3/ Les Infrastructures de Base
La situation épineuse que je voudrais essayer de mettre en exergue dans mon intervention doit permettre de sensibiliser les Centrafricains à être vigilent sur les orientations politiques de notre
pays en la matière.
Mon message se veut simple : une population ne peut jouir d’une bonne santé si les conditions
hygiéniques sont réunies. La première, c'est d’avoir la possibilité de se laver régulièrement les mains et boire de l’eau propre. Ce n’est pas le cas dans nos écoles que ce soit à Bangui ou en
province.
Ensuite, il faut de l’énergie pour produire (revenu) et des dispositifs pour éduquer et former sa ressource humaine. Il faut des moyens pour se communiquer.
La République Centrafricaine peut favoriser l’essor d’une économie qui lui permette d’être à la hauteur des promesses de lutte contre la pauvreté et le sous-développement que par l’existence
d’une bonne infrastructure de base.
Notre pays ne peut entrer en concurrence avec d’autres pays que grâce à d'énormes investissements dans les infrastructures de base qui sont l’électricité, l’eau potable, les routes, les ponts,
les bâtiments publics qui abritent les écoles et les hôpitaux, les infrastructures de transports de l’information et des télécommunications, la radio et la télévision et les structures de
traitement informatique. Suite à ce minutieux constat de l’état des infrastructures de base en République Centrafricaine, on observe:
-
Les routes, les ponts et les bâtiments publics sont des
constructions datant de l’époque coloniale, exception faite de certains bâtiments publics construits avec l’aide bilatérale. Dans la capitale, l’état des routes n’est pas différent de celui des
provinces.
-
Nécessité de la production et la distribution d’eau
potable. La plupart des écoles ou des hôpitaux ne disposent pas d’installation de distribution d’eau
potable. Les administrations des grandes villes de provinces ne disposent pas d’eau au sein des établissements
-
La seule centrale hydroélectrique construite à la veille
des indépendances ne permet pas de satisfaire à la demande en énergie électrique de la seule capitale de la RCA.
·
Le téléphone fixe, le fax et le transport des données numériques sont obsolètes. L’opérateur historique des télécommunications qui est de fait l’unique exploitant qui détient le monopole de
l’infrastructure boucle locale n’est pas en mesure de garantir le service universel minimum.
L’Etat des lieux des infrastructures de
base en République Centrafricaine ajouterais à ces quatre exemples, une panoplie qui renvoi le Centrafricain plutôt au passé c'est-à-dire à l’antériorité de l’Homme plutôt que de projeter la
jeunesse centrafricaine dans l’avenir.
4/Infrastructures de transport routier, fluvial et aérien
Construire et entretenir les ponts, les routes, les autoroutes, les rues, les avenues, mais aussi aérodrome, les plate forme industrielles, etc les
parkings est un métier historique. Si elles restent un moyen essentiel permettant de faciliter les déplacements, de créer des liens et de favoriser les échanges, les routes et voiries constituent
le cœur voir le pilier du fonctionnement économique d’un pays. Ces infrastructures ne sont donc pas construites pour faire plaisir au peuple. Leur construction est une stratégie économique
majeure.
Une question très simple à vous tous : Le pont de Lianes, vous le connaissez n’est ce pas ? Je me demande pourquoi sa construction n’a pas
évolué ? Pourquoi nos ancêtres savaient construire ces ponts et nous ne l’avons pas fait évoluer ? Pourquoi sommes-nous incapables de construire des ponts et des routes mais aimons les
belles voitures ? Nous aimons rester consommateurs sans devenir inventeurs Pour nos dirigeants politiques achètent les belles voitures sans vouloir acheter des belles routes avec des ponts à
la hauteur de la classe de 4x4 des dignitaires ?
L'enclavement du pays et l'insuffisance en infrastructures de transports sont autant de facteurs qui limitent les échanges, occasionnent des surcoûts qui pèsent sur la compétitivité de l'économie
et rendent la RCA tributaire de ses pays voisins. La RCA dispose d'un réseau routier de 24 000 km dont 5 000 km de routes régionales et 4 000 km de routes nationales. Le réseau bitumé s'étend sur
500 km. Une seule voie terrestre, la "transcamerounaise", relie Bangui à Douala au terme de 1 500 km, dont seulement 320 KM sont bitumés. Mais à l’état des routes s’ajoutent des entraves à la
libre circulation des biens et des personnes d’ordre humain, ceci en dépit des textes de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) et des traités qui lient les deux états.
Seul l’Etat doit repenser les travaux d’infrastructures routières:
Les grands axes nationaux qui sont entièrement du ressort de l’Etat datent des années de la colonisation. Il n’y a pas eu de nouvelle tracée, pas de programme d’’amélioration, du bitumage et de
la réfection des ponts existants sur ces Routes depuis des années. Les Préfectures et les Collectivités n’ont aucun pouvoir de décision pour
l’entretien des routes secondaires. Les pistes rurales et les routes régionales ainsi que les
ponts sont dans un état de délabrement très avancé
La bonne gouvernance et la parité dans le travail des contre-pouvoirs est le seul instrument susceptible de permettre la relance d’une vraie politique d’Urbanisation et de la modernisation des
routes, des rues et avenues du pays, des Villes ou des communes.
Je ne vous apprends rien en affirmant
que le développement de l'homme se fait dans l'eau. Avant sa naissance, l'homme passe par une période aquatique : il passe 9 mois dans le ventre de sa mère baignant dans le liquide amniotique !
Durant ses premiers d'existence, l'embryon est composé à plus de 90% d'eau. Après la naissance, le corps humain est composé de 70% d’eau, indispensable à l'existence, au développement et sa Vie.
De sa conception à la réalisation de ses activités comme l'industrie ou l'agriculture, l'homme a besoin de l'eau. Elle est une ressource si vitale qu'elle semble banale, mais sans elle, l'homme
disparaitrait. L'eau est une ressource indispensable à l'existence de l'homme !
C’est dire que notre premier reflexe
d’humain devra être de nous approprier l’eau.
Qu’est ce qu’on remarque en RCA ?
Ces dernières années, le Gouvernement a reçu un don de l‟Association Internationale pour le
Développement (IDA) d‟un montant équivalent à US$ 18
millions pour financer le Projet d‟Urgence de Réhabilitation
d‟Infrastructure et de Services
Urbains (PURISU) qui a servit a la réhabilitation de 11 km des
réseaux d‟adduction d‟eau potable dans Bangui ainsi qu’à la
réalisation de forages fonctionnant sur énergie solaire dans dix (10) quartiers situés dans les banlieues de Bangui où le réseau actuel de la SODECA n‟atteint pas les populations
;
Le projet a aussi servi à la
réhabilitation des ouvrages de drainage (principaux collecteurs primaires et secondaires) et à la consolidation des ouvrages de franchissement, à
l’aménagement
de la décharge finale destinée à l‟enfouissement sanitaire des
déchets solides ;
Mais la question préoccupante est que
une fois le projet terminé, la SODECA n’a pas pu capitaliser sur cet effort pour étendre le système de production ainsi que de moderniser le réseau de distribution.
La situation actuelle est telle
que l’eau potable assaini n’est disponible que pour une minorité de la population de la capitale Bangui ou la population continue de tirer l’eau des puits de moins de 8 à 10 mètres de profondeurs parfois au même niveau que les trous servant de Toilette dans certains
quartiers de la capitale ou des collecte des déchets ménagers.
La SODECA n’a pas de dispositifs de mis
en bouteille d’eau potable. L’eau potable reste donc une denrée rare en République Centrafricaine, un pays qui bénéficie d’une réserve renouvelable
en eau estimée à 74,5 milliards de mètres cubes par an, pour une population de 4.5 millions d’habitants, n’assure pas un approvisionnement en eau potable à tous les Centrafricains. Juste, à peine 18 % de sa population a accès à des dispositif de distribution d’eau propre. Quant à l’assainissement, seuls 13 % des ménages disposent
d’installations sanitaires hygiéniques et acceptables.
Les préfectures ayant bénéficié des
forages financés par les partenaires au développement, à savoir entre 80 à 140 points d’eau répartis sont l’Ouham, l’Ouham-Pendé, la Nana Grébizi, la Kémo, la Ouaka et l’Ombella-Mpoko. Les
ménages qui n’ont pas accès à l’eau potable, en milieu rural comme en milieu urbain, s’approvisionnent auprès des puits d’eau traditionnels pour leurs besoins (lessive, toilette corporelle,
boisson) ou des kiosques de bornes fontaines.
Le programme de construction de systèmes
de production et de distribution d’eau potable devra être une priorité dans toute démarche pour garantir la sécurité sanitaire et alimentaire.
Rendre obligatoire la présence
d’infrastructures de distribution d’eau potable alimentées par forage dans les écoles, les collèges, les lycées, les dispensaires, les centres de santé, les marches, les hôpitaux et les bâtiments
publics.
Après 9 mois passés dans le liquide amniotique, notre première préoccupation ne devra t-elle pas être l’appropriation et la conservation
d’infrastructures de production d’eau potable ?
Si nous aimons tant notre peuple, ne
devrions nous pas utiliser les sommes colossales détournées par des actes de prédations d’Etat dans la mise à la disposition de notre jeune génération c'est-à-dire dans les écoles ? Faire de
sorte que chaque enfant ai accès à l’eau au sein de l’Ecole, cette eau tant précieuse pour notre
vie ?
Je voudrais mettre cette
Conférence-Débat à profit pour remercier les activités et réalisations de l'ONG ACTED au sujet des infrastructures de base. ACTED aide la SODECA à
étendre ses branchements dans quatre arrondissements de la ville de Bangui En effet, le projet ACTED prévoit 2000 branchements sociaux et 1800 branchements inactifs de la société de distribution d’eau en Centrafrique (SODECA). Ce projet financé par la Banque Mondiale va
concerner les 3ème, 5ème, 6ème et 8ème arrondissements de la ville. Ce projet est financé par la Banque Mondiale en partenariat avec le gouvernement centrafricain, dans le but d’étendre les
branchements en vue de lutter contre les maladies hydriques et d’autres maladies associées à la consommation d’eau non potable », Selon la SODECA « le projet des 2000 branchements sociaux et 1800
branchements inactifs est au profit des ménages démunis qui n’ont pas la possibilité de payer le branchement normal. C’est un projet pilote soumis à des conditions d’admissibilité. Pour être branché, il verser des frais de 26 600 F CFA, être propriétaire d’une maison située à 20 mètres d’un branchement d’eau et fournir les pièces
afférentes. Au moins, un pas un fait et la SODECA devra capitaliser sur ce projet pour étendre le réseau.
La bonne gouvernance de la SODECA devra
permettre de capitaliser sur le projet ACTED pour continuer l’extension du réseau, instituer un programme d’incitation à la création d’entreprise
privées dans le domaine de la mis en bouteille d’eau d’origine thermal ou minérale ainsi que de structures de production et de distribution d’eau potable en bouteille par les collectivités
locales et les communes rurales. Dans le long terme, mettre place des structures de distributions d’eau potable dans les hôpitaux et les écoles partout en RCA
6/Production, transport et distribution de l’énergie
hydraulique
La situation actuelle des usines hydroélectriques de Boali 1 et Boali 2, installées respectivement en 1954 et 1976 est alarmante.
Ces installations livraient 5 MW en 1975 pour une population banguissoise d’environ 250.000 habitants. Aujourd’hui, la capitale compte 600.000
habitants et il n’y a pas d’usines. Cette population doit se partager les 5 MW transportée de BOALI à Bangui par un réseau vétuste.
La ligne de transport de courant électrique de Baoli à Bangui construite en 1952 a vu une extension par l’installation d’une deuxième ligne en
1976.
Mais l’usure de ces lignes de transport cause des pertes par effet Joule avec un
fort antécédent de dégradation sur le bilan de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique diminuant du coût le transit nominal de 15 MW à 5
MW. Cette
baisse se traduit par l’impossibilité pour l’ENERCA d’honorer les engagements de satisfaction de la clientèle tant institutionnelle que
privée. D’où les fréquents délestages.
La question qui se pose est celle savoir ce que l’ENERCA ( Energie Centrafricaine) société d’Etat avec le monopole de la production et de distribution de l’énergie fait des
recettes. Les ménages disposant d’un réfrigérateur, une radio récepteur, un téléviseur et quatre ampoules, ne peuvent être satisfaits en consommation d’énergie. En plus l’ENERCA facture le
travail (W) qui est égale a la puissance multipliée par le temps d'utilisation (Watt=Puissance X Temps) indépendamment du temps de fourniture du courant électrique, délestage oblige. L’ ENERCA
préfère utiliser une unité différente de celle du système international et parle en Watt*heure . La société utilise même des offres de forfaits,
c'est-à-dire sans compteurs, pour ne pas avoir à se justifier.
Les conséquences du manque d’électricité sont immédiates et s’expriment en thermes de fragilité. En effet, la capitale Bangui a besoin de 25 MW
mégawatts pour couvrir ses besoins énergétiques, or la société ENERCA ne peut que livrer 5 MW. Ainsi, restaurants, artisans, industries, usines,
épiceries, bureaux ne peuvent fonctionner correctement faute d’électricité, dont le manque représente un véritable obstacle à la performance
économique car il décourage les investisseurs potentiels.
Les investisseurs étrangers toujours désireux de rentabiliser leurs affaires, ne pourront jamais investir sur un petit marché où ils ne sont pas assurés d’avoir un retour sur investissement vu le
faible pouvoir d’achat des habitants.
Il faut donc d’urgence installer de nouvelles turbines sur tous les sites de BOALI, et renouveler les lignes de transport vers les grandes
agglomérations, modifier le mode de construction de bâtiment public et doter ceux-ci de dispositif alternatifs, solaires par exemple de production d’électricité pour l’alimentation de
bâtiments.
Le secteur des télécommunications se développe à un rythme deux fois plus élevé que l'économie mondiale. Le commerce des télécommunications est important pour deux raisons principales.
Premièrement, parce que l'industrie des télécommunications constitue un secteur d'activité à part entière, dont la taille ne cesse de croître. En termes de capitalisation boursière, le secteur
des télécommunications se classe au troisième rang mondial, derrière les soins de santé et la banque, tandis que les équipements de bureau et de télécommunication ont constitué le secteur
d'exportation de marchandises dont la croissance a été la plus rapide en 1995.
Deuxièmement, parce que les télécommunications jouent un rôle important pour d'autres industries. L'information, de même que l'équipement nécessaire pour y accéder, la traiter et la diffuser sous
forme électronique, est devenue une ressource stratégique aussi importante que la terre, le travail et le capital.
Ainsi, les télécommunications jouent un double rôle, en tant que produit et service faisant l'objet d'échanges, et en tant qu'agent favorisant les échanges commerciaux d'autres produits et
services.
Chez nous en RCA, l’opérateur historique des télécommunications qui est de fait le seul exploitant de l’infrastructure filaire en position de
monopole est une société d’Etat qui emploi 332 employés, toutes catégories confondues.
La SOCATEL estime la créance de l’Etat à 4.554.422.983 FCFA alors que le Ces chiffres sont en déphasage complet avec le rôle prépondérant des infrastructures de Télécommunication quand bien même
opérant exclusivement un réseau filaire non diversifié ce qui le met en position fragile par rapport aux opérateurs de téléphonie mobile. Mais la modernisation des infrastructures de
Télécommunication ainsi que la formulation d’une nouvelle législation en matière de définition et d’adaptions au mode de fonctionnement de la société est un nouveau défit.
OUI, malgré la présence de 4 opérateurs de téléphonie cellulaire sur un marché de moins de 1 million de consommateurs de téléphonie cellulaire, il y a des potentialités de croissance économique
inexplorées. Le Téléphone fixe peut servir de support à des offres de services à forte rentabilité
Le rôle des Télécommunications dans le processus de démocratisation et de développement des comportements du citoyen devra être renforcé. La
rénovation et la mise aux normes des structures de Télécommunication notamment les dispositifs de téléphonie fixe, de la téléphonie mobile, le transport de l’information sur équipement filaire ou
par ondes hertziennes est capital.
La rénovation et la mise en place de nouveaux supports de transport de l’information notamment cuivre ou fibre optique, ainsi que la mise en place de mécanisme de formation aux fonctions de
production et de distribution de l’information est une priorité. La création de structures spécialisées chargées d’élaborer les programme de
construction des Systems de traitement de l’information et des données numériques notamment la saisie et le stockage des informations numériques communément connu sous le la dénomination
INFORMATIQUE et TRAITEMENT DES DONNEES,
La modernisation des infrastructures de transport et de la distribution des données numériques communément appelé INTERNET pour dynamiser le développement des administrations, des entreprises et
de l'artisanat.
Avant 2002, le débit des communications par liaison RTC filaire ou satellitaire était de 56k et était facturé 20.000 CFA par Kbit par second
transporté. Une connexion haut débit sur un support fibre optique a un débit 40 fois supérieur et coûte 100 fois moins cher. Depuis 2002, une fibre
optique a été posée autour de l'Afrique et permet aux pays proches de la mer qui y sont connectés et à certains pays plus à l’intérieur qui s’y sont reliés en posant une fibre optique qui
traverse les pays côtiers), de ne pas avoir à utiliser le satellite pour leur transit international. L’interconnexion par la fibre optique au réseau
mondial des télécommunications internationale est la meilleure solution car offrant rapidité et qualité.
Pour ce qui concerne la Communication, la politique ne peut ignorer le grand intérêt que présentent les médias, c'est-à-dire la Radio, la télévision,
la presse écrite et l'Internet. La radio est aujourd’hui le seul moyen d'informer rapidement et largement la plupart de la population des faits
"importants" et des évènements, du pays et du monde entier.
En RCA, la radio est confisquée par le pouvoir pour insulter les membres de l’opposition, le programme de la radio ne laisse aucune place au débat contradictoire, à l’épanouissement de la culture
et donc au développement mental de la jeunesse. La confiscation des média d’Etat doit être considérer comme crime contre l’humanité. Un pouvoir qui ne donne pas de l’eau potable, qui ne donne pas
à manger et qui ne donne pas l’information à sa population est aujourd’hui condamnable au même titre que ces pouvoir génocidaire
La Télévision Centrafricaine n’émet pas au delà de la Capitale ; son contenu est pauvre à tel enseigne que les rares détenteurs d’appareils Téléviseurs préfèrent regarder des chaines
étrangères. Ce manque de service à la culture est la résultante directe du manque d’infrastructures de transport de l’information.
8/Conclusion
Ce n’est que par la construction, la maintenance et la modernisation des infrastructures de base que les organismes et institutions chargées de leur exploitation pourront contribuer efficacement
à sécuriser les ressources financières afin de permettre à l’état de subvenir à ses engagements de souveraineté. L’existence de bonnes infrastructures de base permet à un état de parier à tout
dysfonctionnement affectant le territoire ou particulièrement les zones de production.
La désaffection des infrastructures est un baromètre économique précisément lorsqu’elle atteint des limites insupportables en termes de surcharge ponctuelle. Une telle situation peut paralyser
l'ensemble des systèmes de fonctionnement de l’Etat. Sans mesures politiques efficaces, les troubles techniques comme les insalubrités d’eau, les coupures de courant électriques, les écroulements
de ponts, le tassement des routes ou encore les pertes de données peuvent engendrer des conséquences directes et potentiellement très lourdes pour la population, et pour l'économie.
Il ne peut y avoir création de richesse quand il est difficile de circuler dans le pays par manque de routes, de ponts, d’aéroports ou aérodromes, bus, avions, bateaux voir trains. Toute
difficulté de communication par manque de réseau de télécommunication fiable impact immédiatement le marché intérieur. La disponibilité en permanence du courant électrique, la qualité d’eau sont
autant de facteurs qui permettent de juger si un pays sans infrastructures peut fonctionner correctement et produire assez pour son besoin interne. Sans ces infrastructures, il est difficile de
former les hommes et les femmes qu’il faut pour porter une production capable de satisfaire l’amélioration de la vie de t
Rien que les 48 milliards de FCFA soit environ 76 millions d’Euro mentionnés dans l'extrait du tableau des dépenses payées à charge de trésorerie de janvier 2010 pour l'exercice 2010 seul
montre certains tableaux d’opérations effectuées au Trésor en particulier restés non justifiés. Sans la prédation, cette somme aurait pu servir au
financement d'une partie des infrastructures de base.
Pierre MOSCOVICI, du temps ou il était Président du Syndicat Mixte de l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle (SMAU) avait dit dans un texte intitulé "Le haut débit dans l’Aire
urbaine" que la virtualité du numérique reste dépendante d’une réalité : des infrastructures adaptées et indispensables comme support des échanges
toujours croissants de données. Et si la technologie DSL sur l’antique réseau téléphonique est encore d’actualité, l’avenir est bien dans la fibre optique.
Centrafricaines, Centrafricains ; Dans un contexte de concurrences mondiale forte, la qualité des infrastructures de base tel que Eau, Electricité, Route, Pont et particulièrement Réseaux de
télécommunications est devenue un critère fondamental, du choix d’implantation des entreprises. Face à la montée en puissance de l’économie numérique et à la nécessité impérieuse de défendre
l’attractivité, nous n’avons pas le droit de minimiser l’apport des Infrastructures dans le processus du décollage ou du redécollage économique de notre cher pays la République
Centrafricaine.
Merci pour Votre attention, Jean-Pierre MARA