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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 20:31

 

 

 

 

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Findiro

                                 le second demi-dieu Firmin Findiro

 

Bangui, 16 juillet 2012 (C.A.P) – Aux termes de décrets publiés ce soir lundi 16 juillet sur les antennes de Radio Centrafrique, Bozizé vient de limoger brutalement le second demi-dieu de son régime avec Sylvain Ndoutingaï, le ministre de la justice, Garde des Sceaux et chargé de la moralisation, sieur Firmin Findiro.

Un autre décret a également relevé de ses fonctions de Directeur général de la police un certain Henri Wanzin Linguissara.

Le tristement célèbre fichiste de la présidence,Joël Sinféi Moidamsé, général de police et chef de cabinet particulier de Bozizé dont le nom est revenu à plusieurs reprises dans les sorties anarchiques et répétées de plusieurs centaines de millions de F CFA du trésor est également envoyé à la retraite aux termes du troisième décret.

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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique
16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 18:46

 

 

 

 

 

Réseau des journalistes pour les Droits de l’homme en République Centrafricaine (RJDH-RCA)    

 

Birao : Le maire de Birao appelle la population à lutter contre la crise alimentaire

  carte-de-la-vakaga

 

Birao, le 16 juillet 2012 (RJDH) – Au cours d’un entretien avec notre envoyé spécial, le samedi 14 juillet, le maire de Birao, Mahamat Kazimire Tandja, a  lancé un appel à la population de la préfecture de la Vakaga (nord-est) pour que reprennent les travaux  agricoles afin de lutter contre la crise alimentaire.

« Nous ne pouvons pas attendre chaque jour les humanitaires pour nous donner à manger », a précisé Mahamat Kazimire Tandja, maire de la ville.

Selon lui, la préfecture de la Vakaga est très riche en produits  agricoles.  « Nous souffrons à cause des éleveurs qui se déplacent avec leurs bœufs pendant la saison sèche. Il y a aussi l’insécurité qui empêche la population  d’aller au-delà de 50 kilomètres pour cultiver ».

« Nous devrons lutter contre la crise alimentaire.  La sécurité commence à revenir dans la région.  Nous allons prendre des mesures pour lutter contre les éleveurs qui se  déplacent pendant la saison sèche », a-t-il conclu.

 

Bangui : Vers l’implication du public dans le traitement de l’information

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Bangui, le 16 juillet 2012 (RJDH) Dix journalistes venus de Bangui et de l’intérieur du pays prennent part à un atelier de formation sur le « journalisme participatif : principes et techniques », ce lundi 16 juillet,  à l’hôtel AZIMUT, à Bangui

Organisé par l’ONG Internews, en collaboration avec le Réseau des journalistes pour les Droits de l’Homme, cet atelier de formation devrait permettre aux participants de valider une méthode originale de travail qui s’appuie sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication, en impliquant la population dans le traitement de l’information.

« C’est une nouvelle manière pour les  médias de travailler en collaboration  avec la population. C’est aussi une façon de lui demander de faire une partie du travail que font les journalistes », a précisé Arnold Wafula, directeur du projet.

A la fin de cette formation, poursuit-il,  chaque participant sera capable d’appliquer le « crowdsourcing », qui signifie journalisme participatif, dans ses activités quotidiennes.

 

Bangui : Une pétition pour l’annulation des élections à l’université de Bangui

  Georgette Florence Koyt Debale

 

Bangui, le 16 juillets 2012 (RJDH) Une pétition est en circulation à l’Université de Bangui, demandant l’annulation des élections de l’Association nationale des étudiants centrafricains qui ont eu lieu, le samedi 14 juillet.

« Nous, membres de la coalition N°3, avons rédigé cette pétition pour faire voir que ce bureau  est imposé aux étudiants. Il n’est pas crédible », a déclaré un membre de la coalition.

Pour le président du comité d’organisation des élections, les étudiants en lice sont libres de déposer leur recours au bureau du comité dans un délai de 48 heures.

« Un délai de 48 heures est accordé aux étudiants qui ont remarqué des irrégularités ou autres manquements pendant le processus », a dit le président du comité.

Deux jours avant ces élections, des actes de violences et de vandalisme ont été observés.

«Nous déplorons les actes de barbarie qui se sont produits vendredi dernier sur le  campus universitaire. Les étudiants se sont bagarrés. Il y a eu des jets de pierres, des pillages de certaines chambres et d’autres dégâts qui pénalisent aujourd’hui certains étudiants. Le débat devrait être intellectuel, et non physique ou violent», a déploré le président du Réseau des droits de l’homme de l’Université de Bangui, Eric Térekané.

Les élections se sont déroulées dans un climat de haute surveillance de la police et de la gendarmerie nationale suite à la levée de la franchise universitaire décidée par madame le recteur, Georgette Florence Déballé Koyt

 

Bangui : Les victimes des mutineries de 1996-1997 se mobilisent

 

Bangui, le 16 juillet 2012 (RJDH) – L’association des victimes des mutineries de 1996 à 1997, des huit arrondissements de Bangui et Bimbo,  a tenu,  le samedi  14 juillet,  au Lycée de Bimbo (centre-sud),  une réunion de restitution avec les victimes.

Selon  le président de cette association, Théodore Mokotémapa, le but  de cette rencontre «  est de faire la restitution des démarches menées auprès des autorités politiques. C’est aussi l’occasion de  recenser à nouveau les victimes et de rechercher, en collaboration avec le gouvernement, les moyens en vue  d’indemniser les victimes ».

Théodore Mokotémapa a expliqué que dans  la   démarche des membres du comité, il ressort que  le gouvernement a fait le nécessaire pour faciliter la tâche à notre association. Malheureusement, dit-il, ceux qui étaient désignés pour suivre les dossiers n’ont pas fait leur travail.

«  Le gouvernement attend le rapport de notre activité afin de nous aider à chercher une aide auprès des bailleurs », a conclu Théodore Mokotémapa.

Les mutineries de 1996-1997 sont survenues à l’époque pour protester contre le non-paiement des salaires de militaires au  cours du mandat du défunt Président Ange Félix Patassé.

 

Bambari : 150 enfants en situation difficile

 les-enfants-et-la-crise-alimentaire-photo-jeune-afrique

 

Bambari, le 16 juillet 2012 (RJDH) – Près de 150  enfants  vulnérables du village de  Gbokolobo,  à  60 kilomètres de la sous-préfecture de Bambari (centre-est), ont des problèmes d’alimentation, de santé et d’éducation.

« Ces enfants traversent une période difficile. En tout, il s’agit de 144 enfants enregistrés qui  vivent sans une  prise en charge alimentaire, sanitaire et éducative. Ils errent dans la nature, sans aucune famille d’accueil »,  a déploré Apollinaire Gonikara,  président de la délégation spéciale de la commune de Ngougbia.

Selon lui, « la prise en charge de ces enfants coûte des sous, voilà pourquoi les chefs de ménage de la localité craignent de les accueillir. Il n’y a aucune structure œuvrant dans ce domaine présente dans la commune »,  a ajouté la même source.

«Nous sommes au courant de la situation de ces enfants, mais il n’y a pas de documents qui nous autorisent à venir en aide à ces enfants.  Il est souhaitable que les autorités locales nous  écrivent pour leur prise en charge »,  a souligné Augustin Gréomo,  responsable des affaires sociales à la sous-préfecture de Bambari.

 

Berberati : Des barrières illégales démantelées

 car map

 

Berberati, le 16 juillet 2012 (RJDH) – Une dizaine de barrières illégales ont été démantelées, du mercredi  4  au mardi 10 juillet, par une mission conjointe des forces de l’ordre sur l’axe Bangui – Berberati (ouest), en passant par la préfecture de la Sangha-Mbaéré.

L’équipe est composée d’éléments de la gendarmerie nationale et des Forces armées centrafricaines. Désormais, il n’y aura que six barrières érigées d’une manière légale qui vont continuer à exercer les contrôles routiers sur cet axe d’une longueur de 600 kilomètres.

D’après un membre de l’équipe, cette mission s’inscrit dans le cadre de la promotion de la libre circulation des personnes et des biens.

 

Birao : Le paludisme fait une nouvelle jeune victime

 carte ndele

 

Birao, le 16 juillets 2012 (RJDH) – Le paludisme a fait une nouvelle jeune victime, le samedi 14 juillet, au centre de santé de la ville de Birao (nord-est).

« Mon enfant a trois ans et demi. Il faisait de la fièvre. Nous l’avons emmené au centre de santé. Malgré des soins, il a succombé. Je n’arrive pas à comprendre ce qui est arrivé à mon fils », a déploré Constant Fékamba, père de la victime.

Ce décès tend à confirmer les estimations de plusieurs personnes interrogées selon qui, un à deux enfants meurent chaque jour de paludisme dans cette sous-préfecture.

Mahamat Kazimir Tandja, maire de la ville de Birao, et les responsables de l’International Medical corps, se sont fixé pour objectif de lutter contre le paludisme dans la préfecture de la Vakaga.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 18:22

 

 

 

 

 

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                                                 Pascal Canfin

16 juillet 2012 | Par Lénaïg Bredoux et Thomas Cantaloube

 

C'est un des nouveaux visages du gouvernement, qui a été choisi pour incarner une rupture, celle d'avec la Françafrique du vieux ministère de la coopération. À 37 ans, l'écologiste Pascal Canfin est bien loin de ces réseaux. Ancien journaliste à Alternatives économiques, ancien député européen spécialiste de la régulation financière, il œuvre désormais comme ministre délégué au développement. Avec une mission : mener, au-delà du symbole, un changement de politique à l'égard des pays du Sud. En 1981, François Mitterrand avait échoué : en 2012, la récente visite d'Ali Bongo à Paris constitue une première mise à l'épreuve. Entretien.

Vous êtes ministre depuis deux mois. Le changement de l’intitulé de votre ministère, de la coopération au développement, fait partie des symboles de la présidence Hollande. Comment cette rupture s’est-elle concrètement incarnée ?

Elle s’incarne en effet dans le nom du ministère, mais aussi dans mon profil et dans la dissolution de la cellule Afrique de l’Élysée, qui a été intégrée dans la cellule diplomatique. Quand François Hollande a reçu un certain nombre de chefs d’État africains, il leur a parlé sans tabou. Tous les sujets sont évoqués dans le cadre des relations bilatérales normales. Nous avons normalisé les relations entre la France et l’ensemble des Etats concernés, en Afrique et ailleurs. Et je m’occupe du développement en Afrique et ailleurs.

C’est une nouvelle étape qui correspond aux aspirations de tout le monde, à celles des Français, à celles des populations concernées et à celles des chefs d’État. On me compare souvent avec le changement opéré en 1981 par François Mitterrand, avec la nomination de Jean-Pierre Cot (resté à peine quelques mois). Mais le monde a changé depuis 1981. En Afrique, on n’est plus du tout dans une situation où les anciennes puissances coloniales ont leur champ réservé. La Chine, l’Inde, la Turquie, l’Afrique du Sud y sont actives. On va en Afrique anglophone, les Anglais vont en Afrique francophone. La France s’adapte, enfin, à cette nouvelle donne.

À l’inverse, quelle est la réaction des chefs d’État africains qui voient disparaître ce qui était pour eux un canal d’accès bien pratique au gouvernement français ou au chef de l'Etat?

Ils n’étaient qu’une poignée à le faire ! On ne peut pas résumer l’Afrique à quelques chefs d’État qui avaient leurs habitudes et ceux-là ont réagi en prenant acte du fait qu’ils devaient désormais s’adresser à la filière normale du Quai d’Orsay et de la cellule diplomatique de l’Élysée. Cela n’empêche pas qu’il y ait toujours une réunion hebdomadaire sur l’Afrique à l’Élysée à laquelle je participe parce que c’est une zone où la France est active, où elle a des intérêts et où il y a des crises, comme au Mali. Ce suivi est nécessaire, mais les procédures sont désormais normalisées.

On a pourtant vu défiler à Paris certains chefs d’États africains qui incarnent la vieille « coopération ». François Hollande devait-il recevoir Ali Bongo,sans recevoir les représentants de l’opposition ou de la société civile gabonaise ?

Les ONG gabonaises ont dit de cette visite, et je trouve cela assez positif, qu’elle était l’occasion de dire en face à Ali Bongo un certain nombre de choses. Le président de la République a saisi cette opportunité pour parler des droits de l’Homme, des élections et de la démocratie. La question est de savoir quel mode de relation est efficace avec des pays qui n’ont pas d’organisation démocratique. Parce que là, on parle de l’Afrique, mais on pourrait aussi parler de la Chine par exemple. Si on est dans le boycott, on n’a aucun levier et cela ne correspond pas à la réalité du monde. Si on est dans la surenchère et la polémique permanentes, on n’a aucun moyen de pression. Doit-on plutôt utiliser la relation bilatérale pour dire en privé ce qu’il faut dire ? Je pense que c’est la bonne ligne.

Vous avez vu les présidents sénégalais, Macky Sall, et guinéen, Alpha Condé. Vous aviez pourtant dit que vous ne verriez pas chefs d’État…

Mais de quoi ai-je parlé avec Macky Sall et Alpha Condé ? De sujets de développement. Quand je les ai rencontrés, il y avait aussi leur ministre des finances pour évoquer, par exemple, l’annulation des dettes, les projets que la France peut soutenir… C’est de ma responsabilité.

Mais vous n’avez pas vu Ali Bongo et votre cabinet a reçu des représentants d’ONG gabonaises… Pourquoi ?

Il n’a pas demandé à me voir et je ne l’ai pas non plus sollicité, parce qu’il y a effectivement un problème spécifique avec le Gabon. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas avoir de discussions. Par exemple, nous en avons d’assez poussées sur la protection de la forêt. Au nom des droits de l’Homme qui ne sont pas respectés dans ce pays, doit-on renoncer à travailler sur les questions forestières ? Je pense qu’il faut avoir, en privé, un discours ferme sur les droits de l’Homme et, par ailleurs, travailler ensemble sur certains dossiers. Je pousse aussi pour que les entreprises françaises agissent de manière transparente et qu’elles soient encadrées. C’est tout l’objet du texte discuté actuellement au niveau européen pour imposer la transparence aux grandes entreprises. Quand Aung San Suu Kyi est venue à Paris, elle a délivré deux messages principaux : “Venez investir pour conforter la transition démocratique, mais faites-le dans un cadre totalement transparent pour éviter les dérives”.

Pour éviter ce qui a pu se passer avec le groupe Total, accusé par plusieurs ONG d’exécutions, de travail forcé et de soutien à la junte militaire ?

Pour éviter les dérives. C’est une bataille extrêmement importante qui est en cours, celle de la transparence du cadre d’intervention des entreprises européennes. Elles n’y sont d’ailleurs pas toutes opposées : car la transparence protège celles qui ne veulent pas recourir à des pratiques opaques. Cela donne aussi une assurance pour tous les pays africains qui ne sont plus dans cette logique de mauvaise gouvernance et de corruption.

Le texte est actuellement en discussion à Bruxelles, mais c’est une directive qui ne sera pas opérationnelle avant un an et demi, deux ans…

Le texte est sorti il y a six mois. Il est actuellement en négociation au Parlement européen, et la négociation finale avec les États aura lieu à partir de la rentrée de septembre.

Mais peut-on imaginer d’ici là une loi française ?

Ce ne serait pas plus rapide que d’attendre la directive européenne ! Il faut au contraire se battre pour que celle-ci soit la plus ambitieuse possible. La position française est extrêmement claire : nous voulons un texte qui s’applique au maximum de secteurs économiques possibles, idéalement à l’ensemble des secteurs.

Cette directive permettra-t-elle de voir si une entreprise installée dans un pays verse des pots-de-vin ? Les flux financiers sont pourtant très complexes, avec les paradis fiscaux, les sociétés-écran...

Cette directive est un point d’appui. Je ne dis pas que, demain, en claquant les doigts, la corruption et les paradis fiscaux vont disparaître. Par ailleurs, cette discussion sur la transparence montre bien que la politique du développement ne se réduit pas à l’aide publique au développement. Pour moi, il s’agit aussi de regarder l’ensemble des flux financiers entre le Nord et le Sud. Ceux qui sortent de manière opaque voire illicite, dans le cadre de l’optimisation fiscale et des paradis fiscaux, représentent 10 fois le montant de l’aide publique au développement des pays de l’OCDE ! Si on n’élargit pas le champ du développement à ces questions qui n’étaient pas suivies par le ministère de la coopération, on passe à côté d’un enjeu essentiel.

Le récent rapport de la Cour des comptes sur la politique de développement montre que la France a de plus en plus souvent recours à des prêts – et de moins en moins à des dons, ce qui contribue à alourdir la dette des pays du Sud. Allez-vous renverser cette évolution ?

La part de l’aide qui passe par les ONG va doubler, c’est un engagement du président de la République et il sera tenu. Il s’est aussi engagé à revenir au niveau des dons de 2007. On le fera. Faut-il aller encore plus loin et modifier plus profondément la répartition entre les prêts et les dons ? Le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. Faire des prêts non concessionnels [des prêts sous conditions – ndlr] pour une centrale à gaz au Kazakhstan a un intérêt relativement limité pour une politique publique de développement. Mais il faut inventer, et on y travaille, des mixages entre les prêts et les dons.

Prenons l’exemple des infrastructures énergétiques : une de mes priorité absolues est de trouver les modalités pour soutenir massivement le développement des énergies renouvelables, comme le solaire en Afrique. Cela ne peut pas se faire uniquement par des dons car cela coûterait extrêmement cher au budget de l’État. Mais il ne peut s’agir non plus uniquement de prêts, car ces infrastructures ne peuvent pas encore être viables économiquement sans subventions.

Mais on a vu l’Agence française de développement (AFD) prendre des participations dans des sociétés détenues par les proches de dictateurs. Comment l’empêcher ?

Jusqu’à présent, l’Agence française de développement avait une tutelle de l’État assez éloignée. C’est d’ailleurs ce que dit le dernier rapport de la Cour des comptes. Ma responsabilité en tant que ministre du développement est d’exercer cette tutelle, c’est-à-dire avoir un regard politique et obtenir une transparence sur tous les projets. Ce n’est pas une logique de reprise en main mais d’exercice légitime de la tutelle sur un opérateur de l’État, dont la mission sociale est d’exercer la politique publique de développement. L’AFD n’est pas une banque privée autonome. Son directeur général est d’ailleurs satisfait de voir l’État parler de nouveau d’une seule voix dans ce domaine.

Faut-il changer l’actuel directeur général de l’AFD, Dov Zerah ? Au-delà de sa personne, il incarne une certaine pratique de la Françafrique avec laquelle vous voulez rompre.

Je ne me prononce pas sur sa personne. Sa politique, c’est celle de l’agence et de la tutelle. L’essentiel, c’est que l’on puisse travailler ensemble. Ce qui me poserait problème, ce n’est pas ce qu’il a fait dans le passé, mais ce qu’éventuellement il ne ferait pas dans le futur.

Quelles sont les priorités en matière de développement que vous souhaitez instaurer ?

La France est un des premiers bailleurs au monde dans le domaine de la santé, avec un budget d’un milliard d’euros par an. Il faut en faire une évaluation, notamment dans la lutte contre le sida, voir si la priorité aujourd’hui ce doit être les brevets, la distribution, ou bien l’aide à la création de systèmes de santé dans les pays concernés. Il ne s’agit pas de faire moins mais d’évaluer ce qui est le plus pertinent.

Viennent ensuite les enjeux de développement durable : l’aide publique au développement doit s’intégrer totalement dans la recherche d’un nouveau mode de développement dans le monde. Aujourd’hui 1,3 milliard d’humains vivent dans la pauvreté absolue et nous devons pouvoir vivre sur une planète aux ressources limitées à 9 milliards d’ici 2050. Pour l’instant, nous manquons d’une feuille de route mondiale, comme l’a montré l’échec du sommet de Rio. En même temps, pour la première fois, et c’est sans doute le principal acquis de ce sommet, on a créé des Objectifs du développement durable qui doivent aboutir d’ici 2015. Il faut maintenant les faire vivre pour que, dans trois ans, la communauté internationale se fixe pour la première fois des objectifs chiffrés, en matière d’énergie ou d’eau par exemple. Je compte bien apporter ma pierre à cet édifice.

Est-ce qu’il y a des priorités de développement géographiques, notamment autour de la Méditerranée ?

Dans les prochains mois, nous devrons trancher la question de l’élargissement du nombre de pays dans lequel l’AFD peut intervenir. À ce stade, je n’ai pas de religion sur le sujet. Je constate que, dans un contexte limité budgétairement, nous n’avons pas intérêt à diluer nos interventions. Mais j’entends aussi ceux qui disent que la France doit être universelle et intervenir partout.

Pour l’instant, là où la France a un vrai impact, c’est le sud de la Méditerranée et l’Afrique. Cela ne veut pas dire que l’on va s’interdire d’aller dans certains États – je pense à la Birmanie – qui connaissent une évolution à accompagner. Il faut être capable d’être flexible pour accompagner les nouvelles donnes politiques.

François Hollande a dit à plusieurs reprises qu’il voulait affecter la taxe sur les transactions financières au développement. Dans quelle proportion ?

Il est impossible de répondre précisément à cette question aujourd’hui, car cela dépend d’une négociation européenne. La France est sans doute l’État en Europe qui pousse le plus pour qu’une partie de la taxe sur les transactions financières reste affectée au développement, alors que d’autres pays n’y voient qu’une ressource pour leur propre compte. Quel sera le compromis final : 10 %, 15 %, 30 % ? Je n’en sais rien.

10 %, 15 %, 30 % : cela reste faible par rapport à l’ambition de départ.

Dans l’absolu, je suis d’accord avec vous. Sauf qu’aujourd’hui, pour que cette taxe voie le jour, il faut une coalition politique. Il faut agréger à cette coalition des gens qui pensent que cette taxe peut être utile pour diminuer leur déficit, ou contribuer au budget européen. C’est la réalité du monde ! Soit on dit : On ne fera une taxe sur les transactions financières que si elle est affectée à 100 % au développement”, et il ne se passera rien. Soit nous faisons cette taxe avec trois objectifs : le budget européen, les budgets nationaux, et le développement. La répartition entre les trois émergera de la négociation.

Au sein de gouvernement français, notamment du côté de Bercy, il semble que l’on veuille affecter cette taxe à la résorption des déficits. Quel est l’état des débats au gouvernement ?

La priorité de Bercy est de réduire les déficits, mais ce n’est pas Bercy qui fait toute la politique du gouvernement français. Il faut attendre la fin de la discussion budgétaire. Je suis assez optimiste.

La procédure qui a été choisie pour mettre en place cette taxe sur les transactions financières est celle de la coopération renforcée. Or, elle est très longue. Il est difficile d’imaginer que cela aboutisse d’ici 2013.

Pas forcément. Il y a quand même eu une directive de la Commission européenne, basée sur des études de faisabilité et d’impact. Tout le travail technique a déjà été fait. La question est de savoir s’il y aura la volonté politique d’aller vite de la part des neuf pays (au minimum) qui choisiront la coopération renforcée.  On peut penser que oui.

Pour caricaturer un peu, avec le retrait des soldats français d’Afghanistan, vous allez récupérer le bébé de l’implication française dans ce pays. Laurent Fabius a annoncé une aide de 230 millions d’euros sur cinq ans pour l’Afghanistan. C’est moins que ce que désiraient les Américains, mais c’est plus que ce que des conseillers de François Hollande souhaitaient durant la campagne.

Le retrait militaire d’Afghanistan ne signifie pas un désengagement politique. Cela passe donc par un renforcement de la coopération civile. C’est un renforcement non négligeable par rapport aux chiffres actuels de la coopération française en Afghanistan. Nous sommes en dessous d’autres États et il y avait une pression pour que l’on augmente notre participation, mais nous avons des contraintes budgétaires.

Cependant, si nous sommes disposés à participer à l’effort de la communauté internationale, nous avons des conditions pour que cette aide soit efficace. La première condition, c’est la sécurité. On ne peut pas dire : c’est trop dangereux pour nos militaires, mais ce n’est pas dangereux pour des enseignants, des magistrats, des archéologues, des infirmiers, etc. Une partie des opérations civiles est aujourd’hui sécurisée par l’armée française. Le jour où l’armée française n’est plus là, qui sécurise ces opérations civiles ? L’armée afghane ? D’autres ? Voilà la discussion que nous avons. Nous sommes en train de regarder précisément quels sont les projets qui peuvent continuer sans sécurisation de l’armée française.

La deuxième condition, c’est la capacité d’évaluer à quoi sert cette aide. Dans le passé, nous avons eu des mauvaises surprises. Envoyer de l’argent sur un territoire sans être capable d’évaluer à quoi il sert pose un problème de légitimité. Nous sommes donc en train de regarder quels sont les projets et les secteurs qui répondent aux deux conditions.

Est-ce que cela signifie que ce chiffre de 40 millions d’euros par an pourrait finalement s’avérer bien moindre ?

Nous sommes prêts à mettre ce montant, mais on ne le mettra pas n’importe comment et n’importe où. Aujourd’hui, personne ne le sait, mais l’Union européenne et les États européens sont le premier bailleur de coopération civile de l’Afghanistan, devant les États-Unis, avec 1,2 milliard d’euros par an. L’aide publique au développement représente 90 % du PIB de l’Afghanistan. C’est déjà massif. Il s’agit donc d’utiliser cet argent au mieux et de s’assurer qu’il ne se perd pas dans des tuyaux qui n’ont pas été prévus pour cela. Cela me semble plus important que de dire : “On va mettre 10 ou 20 millions additionnels chacun.

Nous faisons le pari du renforcement de l’État afghan et de ses institutions. C’est pour cela que l’on peut imaginer davantage de coopération : l’hôpital français de Kaboul qui a mis en place des services de télémédecine particulièrement innovants, mais aussi la formation de juges, de douaniers, d’enseignants. Là, on construit du capital humain dans un cadre institutionnel. C’est extrêmement important pour la consolidation de l’état de droit.

Votre parti, Europe Écologie-Les Verts, fait partie de ceux qui ont défendu l’annulation de la dette de certains pays, notamment la Tunisie et l’Égypte. C’est un sujet que vous n’avez pas évoqué depuis que vous êtes ministre. Est-ce que la France milite pour l’annulation de la dette de ces pays ?

Il n’y a pas de position officielle qui consiste à aller plus loin que les engagements déjà pris dans le passé. En revanche, il y a un engagement très clair pris à l’égard des biens mal acquis, qui sont une petite partie, mais très symbolique, de cette question. Il n’y aura plus d’intervention particulière dans les procédures judiciaires, ce qui est un changement important avec les pratiques antérieures.

Vous étiez pourtant favorable à l’annulation de certaines dettes. Vous avez même signé des textes dans ce sens…

Oui, mais il y a une position interministérielle. Cela pose la question de notre rôle en tant qu’écologistes dans ce gouvernement. Nous faisons avancer des dossiers qui n’avanceraient pas, ou avanceraient moins, si nous n’étions pas là. Nous apportons une vision, mais nous ne sommes pas majoritaires dans ce gouvernement. C’est la réalité de la démocratie française. Le moment venu, nous ferons le bilan de savoir si nous avons plus réussi à pousser nos idées que ce que nous avons dû céder sur un certain nombre d’arbitrages.

C’est trop tôt pour faire un bilan de la participation des écologistes au gouvernement ?

Bien sûr ! Et il ne faut pas oublier toutes les décisions déjà prises par ce gouvernement, qui vont exactement dans le sens que nous, écologistes, souhaitons : augmentation de l’allocation rentrée scolaire, fin de la double peine pour ceux qui ont commencé à travailler jeune et qui ne pouvaient plus prendre leur retraite à 60 ans, blocage des loyers, mis en œuvre par Cécile Duflot, suppression du Cruiser insecticide, responsable de la disparition progressive des abeilles, etc. Et dans le collectif budgétaire, je retrouve une grande partie de notre projet fiscal : augmentation de l’impôt sur la fortune, modification des règles sur les prix de transferts pour éviter les abus dûs à l’optimisation fiscale des multinationales…

Pourtant, lors du remaniement, la seule décision majeure concernait le ministre de l’écologie, qui a changé d’affectation suite à des problèmes sur des permis de forages au large de la Guyane.

Ce que nous voulions obtenir concernant les forages, c’était la réforme du Code minier, une réforme indispensable pour modifier les conditions d’attribution des permis et d’exploitation des ressources. On va l’avoir. Cette histoire a été perçue comme une défaite de l’écologie, mais on a gagné la réforme du Code minier !

Laurent Fabius a parlé de sa volonté de promouvoir la diplomatie économique. De quoi s’agit-il ?

Nous avons un problème de déficit commercial. Il n’est donc pas illégitime que la diplomatie française travaille à le réduire. La mauvaise façon de le faire serait, en ce qui concerne le champ dont j’ai la responsabilité, de lier les aides publiques au développement à l’obtention de marchés pour les entreprises françaises. Mais si l’on peut développer notre aide dans des secteurs où il existe un savoir-faire français, comme l’assainissement ou les services urbains, avec des entreprises comme Alstom, qui construit des tramways, Veolia, ou Poma, qui construit des cabines de téléphériques à Rio ou en Colombie pour désenclaver les favellas, c’est une bonne chose. Ces réalisations sont utiles pour les gens, et il se trouve que ce sont des entreprises françaises qui les fabriquent. On ne lie pas les deux, mais il peut y avoir une cohérence sur laquelle je ne m’interdis pas de travailler.

Vous vous voyez partir en déplacement dans un pays étranger avec le PDG de Veolia ou d’Alstom ?

Si le service rendu correspond aux objectifs politiques que je défends, pourquoi pas ? Mais il ne faut pas se focaliser seulement sur les grandes entreprises, il faut aussi considérer les petites. J’ai demandé à ce qu’on me fasse remonter toutes les PME qui ne sont pas forcément connues par la diplomatie française, et qui sont capables d’offrir un service en phase avec les grandes orientations politiques que je défends en matière de villes durables, de développement agricole écologique, d’énergies renouvelables, etc. À partir du moment où la technologie et le savoir faire humain n’existent pas dans le pays où l’on intervient, il n’est pas honteux que cela soit une entreprise française qui s’en charge.

Vous savez bien que le vrai problème ce sont les conditions d’intervention de certaines entreprises françaises, le manque de transparence, etc. Par exemple, Alstom est impliquée dans plusieurs procédures judiciaires en Suisse par rapport à ses activités en Afrique.

C’est pour cela que l’on revient à la question de transparence. Si vous vous placez dans une perspective d’une offre économique favorable à un développement plus écologique, que vous ajoutez la transparence, et que vous n’impliquez pas seulement les grandes entreprises mais aussi les PME, cela fait un bloc cohérent en terme de valeur ajoutée pour les gens aidés et pour l’économie française. L’énergie, il faut bien la produire ! Si, localement, personne ne maîtrise le savoir-faire, ou si l’on peut avoir des accords de transferts de technologie, c’est une bonne chose que cela soit fait par des entreprises françaises. Par contre, il ne faut pas se retrouver dans la situation inverse où l’on bloquerait des projets parce que l’on n’aurait pas le savoir-faire, par exemple en matière d’énergies renouvelables.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 17:58

 

 

 

 

 

Fomac forces

R

adio Ndéké Luka Lundi, 16 Juillet 2012 11:56

3 morts, c’est le bilan global de l’incident qui a eu lieu ce 15 juillet à Bangui, entre les éléments de la Gendarmerie centrafricaine et ceux de la Police Constituée de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC).

Deux éléments de la Gendarmerie Nationale qui assuraient la sécurité des Bus de la SONATU ont été assassinés dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 juillet 2012 à leur poste au "Stade 20 places" à Bangui. Les gendarmes ont été abattus sommairement par des éléments de la Police Constituée en acte de vengeance.

Selon les témoignages recueillis aussitôt par Radio Ndeke Luka ce 16 juillet auprès de la gendarmerie nationale, « tout est parti d’une altercation opposant dans un premier temps deux frères d’armes de la Police constituée dans un bar au marché Km5 de Bangui. L’intervention des éléments de la Gendarmerie en patrouille dans le secteur pour les calmer, a dégénéré  et il y  a eu  des échanges de tirs entre les deux corps. Un policier de la FOMAC  a été tué. »

Pris de colère, les autres éléments de la FOMAC à bord de leur pick-up, ont ramassé le corps, et l’ont transféré à la morgue de l’hôpital communautaire avant que deux d’entre eux ne reviennent en trombe vers le complexe sportif Barthélémy Boganda pour la vengeance, relatent d’autres sources.

Après s’être informés de la présence des éléments de la Gendarmerie en poste à la Direction de la SONATU, ces policiers de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale, se sont orientés vers les 2 gendarmes en service. Sans crier gare, ils ont ouvert le feu sur eux avant de battre en retraite.

Un élément de la FOX Sécurité de garde au stade ce 15 juillet, qui  a failli être du nombre de victimes raconte : « ils m’ont d’abord ordonné de m’allonger sur le sol et je l’ai fait sans hésitation. C’est à ce moment-là qu’un autre policier s’est rendu compte que je ne suis pas un gendarme. Ils m’ont lâché pour aller tuer les gendarmes ».

Informée, Radio Ndeke Luka s’est rendue à la morgue de l’Hôpital Communautaire de Bangui où le reporter a constaté la présence du corps du policer de la FOMAC, tandis que les dépouilles des 2 gendarmes se trouvent à la morgue de l’Hôpital Général de Bangui.

Les autorités administratives et militaires de la gendarmerie et de la FOMAC ne se sont pas encore officiellement prononcées sur cet incident. Toutefois, des inquiétudes se font sentir au sein de la population banguissoise.

Rappelons qu’au mois de mars 2011, un officier de la FOMAC avait été grièvement agressé par des malfrats au quartier Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui. Impulsifs, d’autres éléments de la FOMAC ont improvisé une descente musclée dans ledit quartier. Les actions menées en représailles par les éléments de la FOMAC ont entrainé  la mort d’une femme et fait de nombreux blessés graves.

Or, « le comportement de certains militaires de la FOMAC n’est pas de nature à honorer le travail noble qu’ils sont venus faire en Centrafrique » a dénoncé le premier président de l’Observatoire Centrafricain des droits de l’Homme (OCDH), Mathias Barthélémy Morouba, le 26 juillet 2011.

 

NDLR : Des histoires de flics et gendarmes centrafricains dans un bistrot qui dégénèrent avec des éléments de la FOMAC et qui entraînent autant de morts. Manifestement la présence des éléments de la FOMAC est de moins en moins indispensable à Bangui. Il est temps que les différents contingents regagnent leur pays comme le demandent d’ailleurs depuis longtemps les autorités de ces pays.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 13:38

 

 

 

 

 

Mara-Jean-Pierre.jpg

 

Conférence-Débat

Avec les Centrafricains de France, d’Europe et des amis du Centrafrique au  CASA Poblano 15 Rue Lavoisier 93100 Montreuil

Thème: Situation politique, sociale et économique en R.C.A : que faire  pour sortir de l’impasse ?

3ème Intervention : Importance des infrastructures de base dans le décollage de la RCA par  Dipl. –Ing. Jean-Pierre Mara, Ingénieur en réseau Télécom, ancien candidat de la CRPS à la Députation 

(Note : mon intervention sera par Power Point de 10 diapos qui seront commentées en fonction du temps. Ce document est la version détaillée)

1/Introduction 

Je voudrais d’abord vous remercier pour votre participation à cette première démarche dont le seul but est de rassembler les Centrafricains autour d’initiative pour le développement de la culture de débat contradictoire.  Aussi je remercie le FARE 2011 France de servir de cadre pour une telle initiative. Je profite  aussi de l’occasion pour exprimer ma gratitude aux Présidents GAMBA du RDC, ZIGUELE du MLPC et TIANGAYE de la C.R.P.S pour leur courage dans la lutte contre l’arbitraire, contre la politique d’exclusion pratiquée par le pouvoir en place envers les partis politiques autres que le KNK et ses alliés (Ils sont 32 ? ) . Cette alliance est composée d’un certain nombre de compatriotes qui soutiennent cette politique d’exclusion simplement pour des raisons égoïstes.  Nous voulons dire à ces compatriotes qu’ils ont, dans la course aux miettes que le  pouvoir leur concède, fragilisé la RCA et hypothéqué l’avenir de notre pays.

Je vous remercie donc pour votre présence et espère que cette Conférence-Débat sera  suivie d’autres débats, organisées par le FARE-2011 France ou par d’autres compatriotes.

2/ La RCA en Chiffres 

Les données statistiques sur la République Centrafricaine disponibles sur http://www.statistiques-mondiales.com/centrafrique.htm comportent beaucoup d’indicateurs rouges. Vous avez tous lu comme moi, je l’espère, le Compte rendu de mission en République Centrafricaine  du 4 au 11 avril 2012 rendu public en Mai. Ce compte rendu publié par Jean-Bernard Veron (STR/CCC) – Gilles Chausse (DOE/AFR) - Romain André (DOE/DAT/ARC) – Mathias Caro (DOE/AFR) pour l’AFD  en Mai 2012 dit en substance ceci :

« Le pays compte officiellement 4,5 millions d'habitants (répartis inégalement sur un territoire dont la surface est équivalente à celle de la France et du Benelux) et affiche un taux de croissance démographique de 1,9%. L’Indice de développement humain du PNUD place la RCA au 179ème rang sur 187 pays, avec 62,8% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté    avec 1,25 USD  soit 1 €  ou encore 655 F CFA par jour. Elle (la population) a une espérance de vie à la naissance parmi les plus faibles d’Afrique subsaharienne (48,4 ans contre une moyenne de 51 ans). « 

Plus loin encore dans le texte, il est écrit, je cite « En 2011, faute de moyens, l’AFD a refusé de financer la réfection d’un pont qui venait de s’effondrer à Bangui. Un tel projet aurait pourtant été relativement simple à mettre en œuvre, (un seul appel d’offre, proximité physique par rapport à l’agence locale, ce qui en aurait facilité le suivi) et aurait bénéficié d’une forte visibilité. »

OUI la RCA  a une superficie de 622 984 km² avec une population totale d’environ 4,5 millions d’habitants  2 167 917 d’hommes  et 2 222 091  de femmes. Cette population est répartie comme suit :

1.     Bangui  687100 habitants

2.    Berberati 66900 habitants

3.    Carnot 58200 habitants

4.    Bouar 57700 habitants

5.    Bambari 52300 habitants

6.     Kaga-bandoro 50600 habitants

7.    Bossangoa  42700 habitants

8.    Bria     41900 habitants

9.    Bimbo 41500 habitants

10.  Nola  41200 habitants

11.  Bozoum 32400  habitants

12.  Mbaiki            28500  habitants

Et quelque part on trouve les villes comme MALA avec 15.000, Ndele avec 6.000 ect..

 

D’un point de Vue militaire, toute cette population est supposée être protégée par des Forcées Armées Centrafricaines (FACA)  de 3.000 personnes incluant Garde Républicaine, Armée de Terre, Forces Navales et Armée de l'Air),  Garde de Sécurité Présidentielle, Gendarmerie, Police Nationale et la garde municipale.

La disponibilité  en hommes dans la tranche d'âges 15-49 ans avait été estimé à 845 182 (estimation des années. 2002). De ce nombre, les statistiques donnent un effectif d’hommes aptes au service militaire  dans la même tranche d’âge  de l’ordre de 442 220 hommes.

La réalité est que de ces 450.000 hommes estimés aptes au service militaire, seul 3000 sont engagés dans l’armée dont 2000 dans des fonctions civiles au service de l’armée et seul 1000 Soldats dans des fonctions réellement militaires. De ces 1000 soldats, 700 sont basés à Bangui la capitale, que 300 gendarmes et policiers couvrent le reste du territoire. Nous avons là une des raisons de la vulnérabilité et de l’insécurité qui règnent dans le pays.

En m’écoutant  reprendre ces statistiques, et donner le nombre de militaires et soldats, vous vous demandez sûrement quelle est la relation entre les ’Infrastructures de base, le nombre de soldats  et la pauvreté ?

Chers compatriotes, il y a une relation économique, politique et sociale très forte. Rappelons que le calcul de l'IDH est basé sur  trois dimensions de base: la santé, l'éducation et le revenu. Le dernier rapport sur le développement humain a été publié en version imprimée et en ligne le 2 novembre 2011.

On ne peut pas développer un pays sans Infrastructures, sans la sécurité et sans la santé. Et il est de la responsabilité des Hommes politiques de réunir ces conditions

3/ Les Infrastructures de Base 

La situation épineuse que je voudrais essayer de mettre en exergue dans mon intervention doit permettre de sensibiliser les Centrafricains à être vigilent sur les orientations politiques de notre pays en la matière.

Mon  message se veut simple : une population ne peut jouir d’une bonne santé  si les conditions hygiéniques sont réunies. La première, c'est d’avoir la possibilité de se laver régulièrement les mains et boire de l’eau propre. Ce n’est pas le cas dans nos écoles que ce soit à Bangui ou en province.

Ensuite, il faut de l’énergie pour produire (revenu) et des dispositifs pour éduquer et former sa ressource humaine. Il faut des moyens pour se communiquer.

La République Centrafricaine peut favoriser l’essor d’une économie qui lui permette d’être à la hauteur des promesses de lutte contre la pauvreté et le sous-développement que par l’existence d’une bonne infrastructure de base.

Notre pays ne peut entrer en concurrence avec d’autres pays que grâce à d'énormes investissements dans les infrastructures de base qui sont l’électricité, l’eau potable, les routes, les ponts, les bâtiments publics qui abritent les écoles et les hôpitaux, les infrastructures de transports de l’information et des télécommunications, la radio et la télévision et les structures de traitement informatique. Suite à ce minutieux constat de l’état des infrastructures de base en République Centrafricaine, on observe:

  • Les routes, les ponts et les bâtiments publics sont des constructions datant de l’époque coloniale, exception faite de certains bâtiments publics construits avec l’aide bilatérale. Dans la capitale, l’état des routes n’est pas différent de celui des provinces.

 

  • Nécessité de la production et la distribution d’eau potable.  La plupart des écoles ou  des hôpitaux ne disposent pas d’installation de distribution d’eau potable. Les administrations des grandes villes de provinces ne disposent pas d’eau au sein des établissements

 

  • La seule centrale hydroélectrique construite à la veille des indépendances ne permet pas de satisfaire à la demande en énergie électrique de la seule capitale de la RCA.

 

·         Le téléphone fixe, le fax et le transport des données numériques sont obsolètes. L’opérateur historique des télécommunications qui est de fait l’unique exploitant qui détient le monopole de l’infrastructure boucle locale n’est pas en mesure de garantir le service universel minimum. 

L’Etat des lieux des infrastructures de base en République Centrafricaine ajouterais à ces quatre exemples, une panoplie qui renvoi le Centrafricain plutôt au passé c'est-à-dire à l’antériorité de l’Homme plutôt que de projeter la jeunesse centrafricaine dans l’avenir.

4/Infrastructures de transport routier, fluvial et aérien

Construire et entretenir les ponts,  les routes, les autoroutes, les rues, les avenues, mais aussi aérodrome, les plate forme industrielles, etc les parkings est un métier historique. Si elles restent un moyen essentiel permettant de faciliter les déplacements, de créer des liens et de favoriser les échanges, les routes et voiries constituent le cœur voir le pilier du fonctionnement économique d’un pays. Ces infrastructures ne sont donc pas construites pour faire plaisir au peuple. Leur construction est une stratégie économique majeure.

Une question très simple à vous tous : Le pont de Lianes, vous le connaissez n’est ce pas ?  Je me demande pourquoi sa construction n’a pas évolué ? Pourquoi nos ancêtres savaient construire ces ponts et nous ne l’avons pas fait évoluer ? Pourquoi sommes-nous incapables de construire des ponts et des routes mais aimons les belles voitures ? Nous aimons rester consommateurs sans devenir inventeurs Pour nos dirigeants politiques achètent les belles voitures sans vouloir acheter des belles routes avec des ponts à la hauteur de la classe de 4x4 des dignitaires ?

L'enclavement du pays et l'insuffisance en infrastructures de transports sont autant de facteurs qui limitent les échanges, occasionnent des surcoûts qui pèsent sur la compétitivité de l'économie et rendent la RCA tributaire de ses pays voisins. La RCA dispose d'un réseau routier de 24 000 km dont 5 000 km de routes régionales et 4 000 km de routes nationales. Le réseau bitumé s'étend sur 500 km. Une seule voie terrestre, la "transcamerounaise", relie Bangui à Douala au terme de 1 500 km, dont seulement 320 KM sont bitumés. Mais à l’état des routes s’ajoutent des entraves à la libre circulation des biens et des personnes d’ordre humain, ceci en dépit des textes de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) et des traités qui lient les deux états. Seul l’Etat doit repenser les travaux d’infrastructures routières:

Les grands axes nationaux qui sont entièrement du ressort de l’Etat datent des années de la colonisation. Il n’y a pas eu de nouvelle tracée, pas de programme d’’amélioration, du bitumage et de la réfection des ponts existants sur ces Routes   depuis des années. Les Préfectures et les Collectivités n’ont aucun pouvoir de décision pour l’entretien des  routes secondaires.   Les pistes rurales et les routes régionales ainsi que les ponts sont dans un état de délabrement très avancé

La bonne gouvernance et la parité dans le travail des contre-pouvoirs est le seul instrument susceptible de permettre la relance d’une vraie politique d’Urbanisation et de la modernisation des routes, des rues et avenues du pays, des Villes ou des communes.

Je ne vous apprends rien en affirmant que le développement de l'homme se fait dans l'eau. Avant sa naissance, l'homme passe par une période aquatique : il passe 9 mois dans le ventre de sa mère baignant dans le liquide amniotique ! Durant ses premiers d'existence, l'embryon est composé à plus de 90% d'eau. Après la naissance, le corps humain est composé de 70% d’eau, indispensable à l'existence, au développement et sa Vie. De sa conception à la réalisation de ses activités comme l'industrie ou l'agriculture, l'homme a besoin de l'eau. Elle est une ressource si vitale qu'elle semble banale, mais sans elle, l'homme disparaitrait. L'eau est une ressource indispensable à l'existence de l'homme !

C’est dire que notre premier reflexe d’humain devra être de nous approprier l’eau.

Qu’est ce qu’on remarque en RCA ? Ces dernières années, le Gouvernement a reçu un don de lAssociation Internationale pour le Développement (IDA) dun montant équivalent à US$ 18 millions pour financer le Projet dUrgence de Réhabilitation dInfrastructure et de Services Urbains (PURISU) qui a servit a la réhabilitation de 11 km des réseaux dadduction deau potable  dans Bangui ainsi qu’à la réalisation de forages fonctionnant sur énergie solaire dans dix (10) quartiers situés dans les banlieues de Bangui où le réseau actuel de la SODECA natteint pas les populations ;

Le projet a aussi servi à la réhabilitation des ouvrages de drainage (principaux collecteurs primaires et secondaires)  et à la consolidation des ouvrages de franchissement, à l’aménagement de la décharge finale destinée à lenfouissement sanitaire des déchets solides ;

Mais la question préoccupante est que une fois le projet terminé, la SODECA n’a pas pu capitaliser sur cet effort pour étendre le système de production ainsi que de moderniser le réseau de distribution.

La situation actuelle  est telle que l’eau potable assaini n’est disponible que pour une minorité de la population de la capitale Bangui ou la population continue de tirer l’eau des puits de  moins de 8 à 10 mètres de profondeurs  parfois au même niveau que les trous servant de Toilette dans certains quartiers de la capitale ou des collecte des déchets ménagers.

La SODECA n’a pas de dispositifs de mis en bouteille d’eau potable.  L’eau potable reste donc une denrée rare en République Centrafricaine, un pays qui bénéficie d’une réserve renouvelable en eau estimée à 74,5 milliards de mètres cubes par an, pour une population de 4.5 millions d’habitants, n’assure pas un approvisionnement en eau potable à tous les Centrafricains.  Juste, à peine 18 % de sa population a accès à des dispositif de distribution d’eau propre. Quant à l’assainissement, seuls 13 % des ménages disposent d’installations sanitaires hygiéniques et acceptables.

Les préfectures ayant bénéficié des forages financés par les partenaires au développement, à savoir entre 80 à 140 points d’eau répartis sont l’Ouham, l’Ouham-Pendé, la Nana Grébizi, la Kémo, la Ouaka et l’Ombella-Mpoko. Les ménages qui n’ont pas accès à l’eau potable, en milieu rural comme en milieu urbain, s’approvisionnent auprès des puits d’eau traditionnels pour leurs besoins (lessive, toilette corporelle, boisson) ou des kiosques de bornes fontaines.

Le programme de construction de systèmes de production et de distribution d’eau potable devra être une priorité dans toute démarche pour garantir la sécurité sanitaire et alimentaire.

Rendre obligatoire la présence d’infrastructures de distribution d’eau potable alimentées par forage dans les écoles, les collèges, les lycées, les dispensaires, les centres de santé, les marches, les hôpitaux et les bâtiments publics.

 Après 9 mois passés dans le liquide amniotique, notre première préoccupation ne devra t-elle pas être l’appropriation et la conservation d’infrastructures  de production d’eau potable ?

Si nous aimons tant notre peuple, ne devrions nous pas utiliser les sommes colossales détournées par des actes de prédations d’Etat dans la mise à la disposition de notre jeune génération c'est-à-dire dans les écoles ? Faire de sorte que chaque enfant ai  accès à l’eau  au sein de l’Ecole, cette eau tant précieuse pour notre vie ?

Je voudrais mettre cette Conférence-Débat à profit pour remercier les activités et réalisations de l'ONG ACTED au sujet des infrastructures de base. ACTED aide la SODECA  à étendre ses branchements dans quatre arrondissements de la ville de Bangui En effet, le projet  ACTED prévoit  2000 branchements sociaux et 1800 branchements inactifs de la société de distribution d’eau en Centrafrique (SODECA). Ce projet financé par la Banque Mondiale va concerner les 3ème, 5ème, 6ème et 8ème arrondissements de la ville. Ce projet est financé par la Banque Mondiale en partenariat avec le gouvernement centrafricain, dans le but d’étendre les branchements en vue de lutter contre les maladies hydriques et d’autres maladies associées à la consommation d’eau non potable », Selon la SODECA « le projet des 2000 branchements sociaux et 1800 branchements inactifs est au profit des ménages démunis qui n’ont pas la possibilité de payer le branchement normal. C’est un projet pilote soumis à des conditions d’admissibilité.  Pour être branché, il verser des frais de 26 600 F CFA, être propriétaire d’une maison située à 20 mètres d’un branchement d’eau et fournir les pièces afférentes. Au moins, un pas un fait et la SODECA devra capitaliser sur ce projet pour étendre le réseau.

La bonne gouvernance de la SODECA devra permettre  de capitaliser sur le projet ACTED pour continuer l’extension du réseau, instituer un programme d’incitation à la création d’entreprise privées dans le domaine de la mis en bouteille d’eau d’origine thermal ou minérale ainsi que de structures de production et de distribution d’eau potable en bouteille par les collectivités locales et les communes rurales. Dans le long terme, mettre place des structures de distributions d’eau potable dans les hôpitaux et les écoles partout en RCA

6/Production, transport et distribution de l’énergie hydraulique 

La situation actuelle des usines hydroélectriques de Boali 1 et Boali 2, installées respectivement en 1954 et 1976 est alarmante.  Ces installations livraient 5 MW en 1975 pour une population banguissoise d’environ 250.000 habitants. Aujourd’hui,  la capitale compte 600.000 habitants et il n’y a pas d’usines. Cette population doit se partager les 5 MW transportée de BOALI à Bangui par un réseau vétuste.

La ligne de transport de courant électrique de Baoli à Bangui construite en 1952 a vu une extension par l’installation d’une deuxième ligne en 1976.  Mais l’usure de ces lignes de transport cause des pertes par effet Joule avec un fort antécédent de dégradation sur le bilan de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique diminuant du coût le transit nominal de 15 MW à  5 MW. Cette baisse se traduit par l’impossibilité pour  l’ENERCA d’honorer les engagements de satisfaction de la clientèle tant institutionnelle que privée.  D’où les fréquents délestages.

La question qui se pose est celle savoir ce que l’ENERCA ( Energie Centrafricaine) société d’Etat avec le monopole de la production et de distribution de l’énergie fait des recettes. Les ménages disposant d’un réfrigérateur, une radio récepteur, un téléviseur et quatre ampoules, ne peuvent être satisfaits en consommation d’énergie. En plus l’ENERCA facture le travail (W) qui est égale a la puissance  multipliée par  le temps d'utilisation  (Watt=Puissance X Temps) indépendamment du temps de fourniture du courant électrique, délestage oblige.  L’ ENERCA préfère utiliser une unité différente de celle du système international et parle en Watt*heure . La société utilise même  des offres de forfaits, c'est-à-dire sans compteurs, pour ne pas avoir à se justifier.

Les conséquences du manque d’électricité sont immédiates et s’expriment en thermes de fragilité. En effet, la capitale  Bangui a besoin de 25 MW mégawatts pour couvrir ses besoins énergétiques, or la société ENERCA ne peut que livrer 5 MW. Ainsi, restaurants,  artisans, industries, usines, épiceries, bureaux ne peuvent fonctionner correctement  faute d’électricité, dont le manque représente un véritable obstacle à la performance économique car il décourage les investisseurs potentiels.

Les investisseurs étrangers toujours désireux de rentabiliser leurs affaires, ne pourront jamais investir sur un petit marché où ils ne sont pas assurés d’avoir un retour sur investissement vu le faible pouvoir d’achat des habitants.

Il faut donc d’urgence installer de nouvelles turbines  sur tous les sites de BOALI, et renouveler les lignes de transport vers les grandes agglomérations, modifier le mode de construction de bâtiment public et doter ceux-ci de dispositif alternatifs, solaires par exemple de production d’électricité pour l’alimentation de bâtiments.

 

Le secteur des télécommunications se développe à un rythme deux fois plus élevé que l'économie mondiale. Le commerce des télécommunications est important pour deux raisons principales. Premièrement, parce que l'industrie des télécommunications constitue un secteur d'activité à part entière, dont la taille ne cesse de croître. En termes de capitalisation boursière, le secteur des télécommunications se classe au troisième rang mondial, derrière les soins de santé et la banque, tandis que les équipements de bureau et de télécommunication ont constitué le secteur d'exportation de marchandises dont la croissance a été la plus rapide en 1995.

Deuxièmement, parce que les télécommunications jouent un rôle important pour d'autres industries. L'information, de même que l'équipement nécessaire pour y accéder, la traiter et la diffuser sous forme électronique, est devenue une ressource stratégique aussi importante que la terre, le travail et le capital.

Ainsi, les télécommunications jouent un double rôle, en tant que produit et service faisant l'objet d'échanges, et en tant qu'agent favorisant les échanges commerciaux d'autres produits et services.

Chez nous en RCA, l’opérateur historique des télécommunications qui est de fait le seul  exploitant de l’infrastructure filaire en position de monopole  est une société d’Etat qui emploi 332 employés, toutes catégories confondues. 

La SOCATEL estime la créance de l’Etat à 4.554.422.983 FCFA alors que le Ces chiffres sont en déphasage complet avec le rôle prépondérant des infrastructures de Télécommunication quand bien même opérant exclusivement un réseau filaire non diversifié ce qui le met en position fragile par rapport aux opérateurs de téléphonie mobile. Mais la modernisation des infrastructures de Télécommunication ainsi que la formulation d’une nouvelle législation en matière de définition et d’adaptions au mode de fonctionnement de la société est un nouveau défit.

OUI, malgré la présence de 4 opérateurs de téléphonie cellulaire sur un marché de moins de 1 million de consommateurs de téléphonie cellulaire, il y a des potentialités de croissance économique inexplorées. Le Téléphone fixe peut servir de support à des offres de services à forte rentabilité

Le rôle des Télécommunications dans le processus de démocratisation et de développement des comportements du citoyen devra être renforcé.  La rénovation et la mise aux normes des structures de Télécommunication notamment les dispositifs de téléphonie fixe, de la téléphonie mobile, le transport de l’information sur équipement filaire ou par ondes hertziennes est capital.

La rénovation et la mise en place de nouveaux supports de transport de l’information notamment cuivre ou fibre optique, ainsi que la mise en place de mécanisme de formation aux fonctions de production et de distribution de l’information est une priorité.  La création de structures spécialisées chargées d’élaborer les programme de construction des Systems de traitement de l’information et des données numériques notamment la saisie et le stockage des informations numériques communément connu sous le la dénomination INFORMATIQUE et TRAITEMENT DES DONNEES,

La modernisation des infrastructures de transport et de la distribution des données numériques communément appelé INTERNET pour dynamiser le développement des administrations, des entreprises et de l'artisanat.

Avant 2002, le débit des communications par liaison RTC filaire ou satellitaire était de 56k et était facturé  20.000 CFA par Kbit par second transporté. Une connexion haut débit sur un support fibre optique a un débit 40 fois supérieur et coûte 100 fois moins cher.  Depuis 2002, une fibre optique a été posée autour de l'Afrique et permet aux pays proches de la mer qui y sont connectés et à certains pays plus à l’intérieur qui s’y sont reliés en posant une fibre optique qui traverse les pays côtiers), de ne pas avoir à utiliser le satellite pour leur transit international.  L’interconnexion par la fibre optique au réseau mondial des télécommunications internationale est la meilleure solution car offrant rapidité et qualité.

Pour ce qui concerne la Communication, la politique ne peut ignorer le grand intérêt que présentent les médias,  c'est-à-dire la Radio, la télévision, la presse écrite et  l'Internet. La radio est aujourd’hui le seul moyen d'informer rapidement et largement la plupart de la population des faits "importants" et des évènements, du pays et du monde entier.

En RCA, la radio est confisquée par le pouvoir pour insulter les membres de l’opposition, le programme de la radio ne laisse aucune place au débat contradictoire, à l’épanouissement de la culture et donc au développement mental de la jeunesse. La confiscation des média d’Etat doit être considérer comme crime contre l’humanité. Un pouvoir qui ne donne pas de l’eau potable, qui ne donne pas à manger et qui ne donne pas l’information à sa population est aujourd’hui condamnable au même titre que ces pouvoir génocidaire

La Télévision Centrafricaine n’émet pas au delà de la Capitale ; son contenu est pauvre à tel enseigne que les rares détenteurs d’appareils Téléviseurs préfèrent regarder des chaines étrangères.  Ce manque de service à la culture est la résultante directe du manque d’infrastructures de transport de l’information.

8/Conclusion 

Ce n’est que par la construction, la maintenance et la modernisation des infrastructures de base que les organismes et institutions chargées de leur exploitation pourront contribuer efficacement à sécuriser les ressources financières afin de permettre à l’état de subvenir à ses engagements de souveraineté. L’existence de bonnes infrastructures de base permet à un état de parier à tout dysfonctionnement affectant le territoire ou particulièrement les zones de production.

La désaffection des infrastructures est un baromètre économique précisément lorsqu’elle atteint des limites insupportables en termes de surcharge ponctuelle. Une telle situation peut paralyser l'ensemble des systèmes de fonctionnement de l’Etat. Sans mesures politiques efficaces, les troubles techniques comme les insalubrités d’eau, les coupures de courant électriques, les écroulements de ponts, le tassement des routes ou encore les pertes de données peuvent engendrer des conséquences directes et potentiellement très lourdes pour la population, et pour l'économie.

Il ne peut y avoir création de richesse quand il est difficile de circuler dans le pays par manque de routes, de ponts, d’aéroports ou aérodromes, bus, avions, bateaux voir trains. Toute difficulté de communication par manque de réseau de télécommunication fiable impact immédiatement le marché intérieur. La disponibilité en permanence du courant électrique, la qualité d’eau sont autant de facteurs qui permettent de juger si un pays sans infrastructures peut fonctionner correctement et produire assez pour son besoin interne. Sans ces infrastructures, il est difficile de former les hommes et les femmes qu’il faut pour porter une production capable de satisfaire l’amélioration de la vie de t Rien que les 48 milliards de FCFA soit environ 76 millions d’Euro mentionnés dans l'extrait du tableau des dépenses payées à charge de trésorerie de janvier 2010 pour l'exercice 2010 seul montre  certains tableaux d’opérations effectuées au Trésor en particulier restés non justifiés. Sans la prédation, cette somme aurait pu servir au financement d'une partie des infrastructures de base.

Pierre MOSCOVICI, du temps ou il était Président du Syndicat Mixte de l’Aire urbaine Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle (SMAU) avait dit dans un texte intitulé "Le haut débit dans l’Aire urbaine" que la virtualité du numérique reste dépendante d’une réalité : des infrastructures adaptées  et indispensables comme support des échanges toujours croissants de données. Et si la technologie DSL sur l’antique réseau téléphonique est encore d’actualité, l’avenir est bien dans la fibre optique.

Centrafricaines, Centrafricains ; Dans un contexte de concurrences mondiale forte, la qualité des infrastructures de base tel que Eau, Electricité, Route, Pont et particulièrement Réseaux de télécommunications est devenue un critère fondamental, du choix d’implantation des entreprises. Face à la montée en puissance de l’économie numérique et à la nécessité impérieuse de défendre l’attractivité, nous n’avons pas le droit de minimiser l’apport des Infrastructures dans le processus du décollage ou du redécollage économique de notre cher pays la République Centrafricaine.

Merci pour Votre attention,  Jean-Pierre MARA

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 13:19

 

 

 

 

 

Baba-Ladde1

 

16 Juillet 2012 - 11:26 (AFP) - Le chef de la rébellion tchadienne du Front populaire pour le rassemblement (FPR), le "général" Abdel Kader Baba Laddé, a quitté le territoire de la Centrafrique où il s'était installé, a déclaré lundi le ministre centrafricain de la Défense Jean-Francis Bozizé.

"Baba Laddé n'est plus sur le territoire centrafricain, et ce qui nous reste à faire c'est de pouvoir neutraliser les quelques poches de résistance de son mouvement qui sont signalées ça et là", a déclaré M. Bozizé sur la radio nationale, radio Centrafrique.

"S'il veut rentrer dans son pays, la médiation tchadienne reste ouverte pour lui permettre de négocier ce retour", a-t-il ajouté.

Les bases de la rébellion tchadienne du FPR ont été attaquées le 23 janvier dans la région de Kaga Bandoro (nord) conjointement par les armées tchadienne et centrafricaine, et le général Baba Laddé avait pris la fuite "probablement vers le Soudan", selon une source militaire centrafricaine.

Aucun bilan précis des affrontements n'a été rendu public. Toutefois selon des informations non confirmées, les dégâts humains et matériels seraient importants du côté du FPR dont les éléments seraient en débandade. Il y aurait eu quatre morts dans les rangs des Forces armées centrafricaines.

Pourchassé par l'armée tchadienne, le "général" Baba Laddé et ses hommes avaient débarqué en Centrafrique avec armes et bagages dans la région de Kaga Bandoro en 2008.

La présence des hommes du FPR a été signalée à plusieurs endroits du nord et du centre du pays, où ils se livraient à des actes de racket et pillage auprès des populations Peuls, les dépossédant de leurs troupeaux de boeufs et d'importantes sommes d'argent.


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NDLR : Le pseudo colonel Jean Francis Bozizé avait précédemment arrêté Baba Laddé à Bangui et l'avait livré aux autorités tchadiennes en 2009 mais ce dernier a réussi à revenir tranquillement s'installer de nouveau sur le territoire centrafricain. A l'heure actuelle, rien ne prouve qu'il ne puisse pas revenir sur le sol centrafricain connaissant l'incapacité et le peu de volonté des pseudos autorités de Bangui à assurer la défense de l'intégrité du territoire national et à protéger les Centrafricains.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 00:25

 

 

 

 

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Faible participation aux législations au Congo, selon les observateurs internationaux   

APA-Brazzaville (Congo) 2012-07-15 13:56:33  Les électeurs congolais se rendaient timidement aux urnes dimanche matin pour le premier tour des législatives, pour élire leurs députés à l’Assemblée nationale, selon les observateurs internationaux.

« Pour l’instant, il n’y a pas d’engouement des électeurs, quand il n’y a pas de véhicules (de transport) les gens sont très paresseux », a déclaré le président du groupe international pour la promotion de la démocratie et du système électoral, basé en Côte d’Ivoire, Mme Martine Lobo.

« Tout se passe dans le calme, c’est le plus important, on espère que d’ici la soirée les gens vont venir accomplir leur devoir civique », s’est réjoui Mme Lobo estimant que « c’est une élection apaisée ».

Pour le président de la Commission nationale d’organisation des élections (CONEL), Henri Bouka, le vote se déroule de manière régulière et partout à l’intérieur du pays.

« Dans les 12 départements, les bureaux de vote ont ouvert dès 7 heures et les opérations de vote se poursuivent normalement », a affirmé M. Bouka.

Près de 2 millions d’électeurs sont appelés à départager plus de 1200 candidats. Les élections législatives se déroulent dans 135 des 139 circonscriptions électorales.

La direction des affaires électorales (DGAE) a annulé le scrutin dans trois circonscriptions touchées par les explosions survenues le 4 mars dernier à Mpila, nord-est de Brazzaville.

A cause des incidents provoqués par des jeunes surexcités qui ont empêché le candidat du parti au pouvoir, Aimé Emmanuel Yoka, de tenir son meeting, le vote a été reporté sine die à Vindza, un district du département du pool situé au sud de Brazzaville.

 

 

RFI dimanche 15 juillet 2012

Les bureaux de vote sont maintenant fermés au Congo-Brazzaville. Deux millions d'électeurs étaient appelés ce dimanche 15 juillet aux urnes pour les législatives. L'opposition dénonce des irrégularités. Mais la Commission électorale, elle, dément et ne reconnaît que quelques problèmes d'organisation.

Dans plusieurs circonscriptions, les bureaux ont ouvert avec au moins une heure de retard. Au centre du lycée Thomas Senkara au nord de Brazzaville, avec ses dix bureaux de vote, jusqu’à 9h, aucun bulletin n’était visible dans l’urne. Les électeurs n’avaient toujours pas commencé à voter à cause du manque d’un certain nombre de matériel électoral.

Dans certaines circonscriptions, notamment à Gamboma, Kellé et Mbomo, des candidats de l’opposition ont dénoncé l’insuffisance de leurs bulletins. Des accusations battues en brèche par la commission électorale qui affirme que le vote s’est déroulé de manière régulière. Celle-ci a cependant reconnu des manquements mais a affirmé qu’ils n’étaient pas de nature à remettre en cause le scrutin.

« Beaucoup de gens n’ont pas voté puisqu’ils n’avaient pas leur nom sur la liste. (…) On a affiché de fausses listes (…). Dans ma circonscription, le candidat a fait fabriquer plus de 1 000 procurations avec des faux actes de naissance. (…) On a arrêté des jeunes dans la rue et on les a mis en prison sans explication (…). On ne pourra pas reconnaître le résultats des élections. »

Mathias Dzon, Chef de file de l'opposition

Jusqu’à la mi-journée, le vote ne suscitait pas beaucoup d’engouement. Il y avait peu de files d’attente devant les bureaux, selon les observateurs internationaux.

L'opposition et des ONG ont aussi dénoncé l'utilisation des moyens de l'Etat pendant la campagne électorale par le parti présidentiel, le Parti congolais du travail (PCT) et ses alliés. Denis Sassou-Nguesso et ses soutiens espèrent conserver la majorité absolue. L'opposition ne compte qu'une douzaine d'élus sortants.

Les résultats ne sont pas attendus avant mardi. Le second tour est prévu pour le 5 août.

 

NDLR : Au Congo Brazza aussi, cela ressemble à s’y méprendre à la mascarade électorale de  du 23 janvier 2011 avec Bozizé et son KNK. Toujours le problème des les listes électorales non fiables…. ! Quand comprendrons-nous en Afrique que sans cela il ne pourrait y avoir d’élections crédibles et dignes de ce nom ?

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 23:40

 

 

 

CEMAC

 

 

Libreville (Gabon)  2012-07-15 13:26:07 (APA) Le prochain sommet de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), qui s’ouvre la semaine prochaine à Brazzaville, doit se prononcer sur l’unicité du marché financier régional, actuellement divisé à cause de l’existence de deux places boursières : la Bourse des valeurs immobilières (BVMAC) et du Douala stock exchange (DSX), a appris APA.


‘’Je veux croire que la prochaine conférence des chefs d’Etat annoncera des décisions fortes dans beaucoup de domaines, notamment la recommandation de procéder à l’unicité du marché financier régional et sa réalisation par étapes pour garantir le succès’’, a estimé le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF), M. Alexandre Gandou.


‘’Il faut capitaliser sur cette réunification des intelligences pour que politiquement la décision de recréer un marché financier véritablement régional soit prise prochainement à Brazzaville, lors de la Conférence des chefs d’Etat’’, a déclaré M. Gandou, soulignant que l’intégration des deux bourses de la CEMAC s’impose.


‘’De 2010 à 2012, il n’a pas été aisé d’installer un climat de confiance pour amorcer un dialogue franc et sincère entre les acteurs du marché financier de la CEMAC’’, a-t-il dit lors d’une récente interview au quotidien Gabon matin, ajoutant que ‘’le dialogue tant recherché avec les acteurs du marché financier camerounais a commencé et se poursuit’’.

Selon le président de la COSUMAF, des contacts informels ont eu lieu sans que cela n’aboutisse à un quelconque consensus. ‘’La grande nouveauté est d’observer que chaque partie a fait preuve de dépassement et a pris conscience de l’ardente obligation qui s’impose à nous de formuler une réponse à la décision des chefs d’Etat de rapprocher les deux places boursières’’, a expliqué M. Gandou qui a rencontré son homologue du DSX en mai dernier.

Selon lui, les concertations de place ont permis de discuter en profondeur sur ce sujet d’intérêt commun et s’approprier le rapport de la BAD (Banque africaine de développement) sur la faisabilité du rapprochement des deux places boursières.


‘’Nous avons beaucoup avancé’’, a-t-il dit, saluant les acteurs du marché camerounais, plus particulièrement, le président de l’autorité de régulation du marché financier camerounais, ‘’avec qui nous avons décidé de parler d’une même voix pour obtenir une nouvelle architecture du marché financier régional’’.


‘’Les concertations ont permis d’aboutir à un consensus de place fondé sur l’évidence que pour mieux garantir la vision commune des chefs d’Etat de la CEMAC, l’intégration effective des deux places boursières s’impose’’, a-t-il dit.


‘’Mais pour y arriver, il faut admettre une démarche progressive qui conduirait par étapes à rendre effective l’harmonisation des règles et des procédures; fusionner les deux organes de régulation ; créer un dépositaire central unique et réaliser des études complémentaires pour obtenir un marché financier régional efficient et rentable.


Il s'agira aussi d'obtenir des Etats de véritables dispositions volontaristes qui doivent permettre l’introduction en bourse des entreprises qui sont dans leur giron et des filiales de grands groupes étrangers’’, a-t-il expliqué.

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 23:35

 

 

 

 

Mme-Nkosazana-Dlamini-Zuma.jpg

 

 

Union Africaine : la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma élue présidente de la Commission

Par RFIdimanche 15 juillet 2012

C'est la fin d'un bras de fer qui durait depuis six mois. Les chefs d'Etat africains réunis à Addis-Abeba pour le sommet de l'Union africaine ont élu ce dimanche soir, 15 juillet, le nouveau président de la Commission de l'UA. La ministre sud-africaine de l'Intérieur Nkosazana Dlamini-Zuma l'a emporté au quatrième tour, par 37 voix, sur le gabonais Jean Ping.

Avec notre envoyé spécial à Addis-Abeba, Jean-Karim Fall

Trente-sept voix. A l’issue du quatrième tour de scrutin. Grâce au SMS, le secret du huis clos a été rapidement éventé. Une clameur a accueilli ce chiffre. Les diplomates d’Afrique australe se sont congratulés.

Madame Nkosazana Dlamini-Zuma remporte haut la main cette élection après avoir échoué il y a six mois, ici même, à Addis-Abeba. Elle a été en tête dès le premier tour avec 27 voix contre 24 pour Jean Ping. Au fil des scrutins, le Gabonais a perdu des voix y compris dans son camp donc, avant de se retirer au troisième tour. Le quatrième tour n’était donc plus qu’une formalité.

La diplomatie sud-africaine triomphe. Le président Jacob Zuma a bataillé ferme pendant plus de six mois pour imposer son ex-épouse à la tête de l’Union africaine, une organisation affaiblie en raison de la rivalité qui opposait les deux camps : l’Afrique australe d’un côté et l’Afrique centrale - soutenue pour l’occasion par l’Afrique de l’Ouest - de l’autre.

Mais la volonté d’en finir avec cette querelle stérile et le désir de doter cette organisation d’un véritable exécutif l’ont emporté sur les autres considérations. Enfin, et c’est notable, pour la première fois dans l'histoire de l’Union africaine, une femme va diriger  l'organisation.

 

ADDIS ABEBA (AFP) - 15.07.2012 22:09 - Par Aymeric VINCENOT

L'Afrique du Sud a imposé dimanche son candidat, Mme Dlamini-Zuma, au poste-clé de présidente de la Commission de l'Union africaine, lors d'un sommet marqué par un apaisement entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, ainsi qu'entre les Soudans.

Ancienne chef de la diplomatie sud-africaine, l'ex-épouse du président Jacob Zuma devient la première femme à occuper ce poste stratégique, mais aussi le premier responsable anglophone, à l'issue d'une bataille sans précédent.

La "Dame de fer" de Pretoria a poussé vers la sortie le président sortant de la Commission, Jean Ping, 69 ans, après six mois de lutte en coulisses et quatre nouveaux tours de scrutins dimanche à Addis Abeba.

Mme Dlamini-Zuma a arraché les voix de 37 délégations, soit trois de plus que la majorité requise des deux-tiers, après avoir devancé M. Ping lors des trois précédents tours.

Elle a ainsi renversé le rapport de forces d'un précédent sommet de l'UA en janvier dernier, qui n'avait pas réussi à départager les deux adversaires, mais qui avait placé M. Ping en tête.

"Il n'y a pas eu de perdant ni de gagnant. C'est l'Afrique toute entière qui a gagné", a insisté le président béninois Thomas Boni Yayi, président en exercice de l'UA pour un an.

Mais la bataille a bel et bien opposé les Afriques anglophone et francophone, accru les rivalités entre les géants sud-africain et nigerian, et inquiété nombre de petits pays quant à une possible mainmise sud-africaine sur l'organisation.

"L'Afrique du Sud ne va pas déménager à Addis pour venir diriger l'Union africaine", a assuré à ce sujet Mme Dlamini-Zuma.

Le sommet de l'UA a auparavant enregistré un "accord de principe" entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) pour déployer à leur frontière et dans l'est de la RDC une force internationale chargée de neutraliser les rebelles qui combattent l'armée congolaise sur son sol.

Cet accord a été obtenu à l'issue d'un tête-à-tête entre les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame, a indiqué ce dernier à l'AFP, le premier depuis le début de la crise.

L'ONU a accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), ce que Kigali dément. Ces soldats mutins ont retourné leurs armes ces derniers mois contre les forces régulières de RDC, auxquelles ils avaient été intégrés dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa signé le 23 mars 2009, et ils ont conquis depuis plusieurs localités.

"Nous avons accepté le principe de demander à d'autres de nous aider, mais les détails (...) seront pour plus tard", a déclaré Paul Kagame, interrogé sur cette force à l'issue d'un sommet de l'organisation régionale de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) tenu en marge du sommet de l'Union africaine.

Un nouveau sommet de la CIRGL convoqué les 6 et 7 août à Kampala doit préciser la composition de cette force, et ses relations avec la mission de l'ONU, qui déploie déjà en RDC 17.000 soldats.

Poignée de mains Kiir-Béchir

Il s'agit de la deuxième avancée enregistrée au sommet semestriel de l'UA, qui avait vu auparavant, de façon plus symbolique, les présidents du Soudan du Sud et du Soudan se rencontrer et se serrer la main pour la première fois depuis que des combats frontaliers avaient mis leurs pays au bord d'une guerre ouverte en mars et avril derniers.

Salva Kiir et Omar el-Béchir se sont rencontrés samedi soir dans un hôtel de la capitale éthiopienne, sans qu'on connaisse la teneur de leurs discussions, et ils ont suscité les applaudissements de leurs pairs en se saluant chaleureusement dimanche matin à l'ouverture des débats du sommet.

La crise au Mali, qui menace –t-elle de déstabiliser l'Afrique de l'Ouest, avait été évoquée dès samedi lors d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, l'instance consacrée à la prévention des crises sur le continent.

Le CPS a enjoint les autorités maliennes d'accélérer le processus de transition politique consécutif au coup d'Etat militaire de mars, pour présenter un front uni face aux rébellions, principalement islamistes, ayant conquis le nord du pays.

"L'unité nationale et l'intégrité territoriale du Mali ne peuvent faire l'objet d'aucune discussion ou négociation", a prévenu le CPS, soulignant la "détermination de l'Afrique de n'épargner aucun effort pour leur préservation".

© 2012 AFP

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15 juillet 2012 7 15 /07 /juillet /2012 23:16
 
 
Sur le thème : Situation politique, sociale et économique en R.C.A : que faire  pour sortir de l’impasse ? la section France du FARE-2011, plateforme politique mise en place au pays par l’opposition centrafricaine pour demander l’annulation et la reprise des élections frauduleuses du 23 janvier 2012 dont elle n’a jamais reconnu les résultats jusqu’ici, a saisi l’occasion que lui a offerte la présence en France du président du MLPC (un des partis membres de cette structure) pour permettre à la communauté centrafricaine en France d’échanger sur la désastreuse situation que connaît actuellement leur pays.
Pour un dimanche, jour de la tenue de cette conférence, les compatriotes sont néanmoins venus massivement, en tout cas plus nombreux que ne l’avaient espéré les organisateurs, tous partis politiques confondus sauf le KNK bien entendu, participer de 14 heures à 19 heures aux enrichissants débats qui ont eu lieu autour des exposés thématiques des trois conférenciers qu’étaient Martin ZIGUELE, le Pr Raymond Max SIOPATHIS et Jean-Pierre MARA selon le programme annoncé. Un constat peut être nettement fait : les Centrafricains sont décidés à taire leurs contradictions partisanes pour regarder ensemble dans la direction de la nécessité d’œuvrer pour relever leur pays que la bozizie a mis par terre depuis que Bozizé est venu prétendre le libérer.
Outre Martin Ziguélé qui s’est employé à éclairer la lanterne de l’assistance sur les difficultés et embûches de toutes sortes que le régime de Bozizé n’a cessé de dresser sur le chemin de l’opposition avant et après la mascarade électorale de janvier 2011, les deux autres intervenants ont fait toucher du doigt par rétroprojecteur et diapositives avec powerpoint, tous les chiffres des indicateurs et statistiques socio-économiques, la situation catastrophique que vivent aujourd’hui les Centrafricains, que ce soit au niveau des questions de santé ou de la dégradation des infrastructures de base. C’est à se demander s’il y a un gouvernement et des dirigeants à la tête de ce pays.
Les compatriotes qui se sont exprimés nombreux tout au long des débats ont ardemment souhaité que le FARE France renouvelle cette expérience très positive en réunissant plus régulièrement et fréquemment les Centrafricains pour ce type d’échange qui peut aussi servir à la conscientisation et à la mobilisation des fils de Centrafrique de la diaspora sur les graves problèmes que vivent leurs concitoyens restés au pays. 
 
Rédaction C.A.P 
 
 
logo FARE 2011
 
RENCONTRE ORGANISEE PAR LE FARE 2001- FRANCE  
 
 INTERVENTION DE MARTIN ZIGUELE, PRESIDENT DU MLPC
 
Montreuil, 15 juillet 2012
 
 
 
« POINT DE VUE DU FARE 2011 SUR LES VOIES DE SORTIE DE LA CRISE POLITIQUE, ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA RCA »
 
 
 
Je voudrais tout d’abord  présenter à tous les compatriotes, et amis de notre pays ici présents, les salutations patriotiques des dirigeants et des militants des partis membres du « Front pour l'Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 » en abrégé FARE -2011. Faut-il le rappeler, le FARE 2011 est une plate-forme politique postélectorale, qui regroupe les partis politiques centrafricains suivants :
 
·        L'Alliance pour la Solidarité et le Développement (ASD) dirigé par Christophe MBREMAÏDOU;
 
 
 
·        La Convention Républicaine pour le Progrès Social –(CRPS) présidée par Maître Nicolas TIANGAYE, qui est également Coordonnateur du FARE 2011 ;
 
 
 
·        Le Mouvement de Libération Démocratique (MLD) présidé par Jacques BONIBA.
 
 
 
·        Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain-(MLPC) présidé par votre serviteur, Martin ZIGUELE
 
 
 
·        et le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) dirigé par Louis-Pierre GAMBA.
 
 
 
Ensuite, je voudrais féliciter la section France du FARE 2011 pour l’initiative qu’elle a  prise d’organiser cette réunion d’information à l’attention de nos compatriotes de France et d’Europe, et à celle des amis de notre pays,  sur les objectifs de notre lutte démocratique,   parce que la démocratie, c’est d’abord le débat citoyen, contradictoire, serein et apaisé entre les filles et les fils d’un même pays, qui ont tous l’amour de leur patrie et souhaitent aussi bien son épanouissement que le bien-être de toute sa population, dans l’unité, la paix et la sécurité. .
 
 
 
Enfin, je voudrais souligner que les partis membres du FARE 2011 sont des partis républicains et profondément démocrates, par nature et par vocation. Nous nous battons par des moyens pacifiques et démocratiques, dans un contexte extrêmement difficile et de violence gratuite exercée sous diverses formes contre nous, par un  pouvoir aussi bien autoritaire qu’autocratique, qui nous interdit de manifester, de tenir nos meetings y compris sur nos terrains privés, et qui nous ferme hermétiquement l’accès  aux médias d’Etat. En plus, certains journalistes de ces médias d’Etat, visiblement aux ordres, briefés et rémunérés en conséquence, rivalisent d’ardeur pour organiser de véritables concours quotidiens de lynchages médiatiques et d’injures publiques  contre les leaders de l’opposition démocratique, sans aucune  possibilité pour nous d’exercer notre droit de réponse, et au nez et à la barbe d’un Haut Conseil de la Communication totalement impuissant devant ces « khmers noirs ».
 
 
 
Si l’objectif poursuivi est de manipuler et d’intoxiquer l’opinion contre l’opposition démocratique, il est réconfortant de constater que leurs pratiques produisent l’effet contraire. Le peuple centrafricain qui en a vu d’autres en d’autres temps, a compris que nous nous battons pour que lui, le  peuple centrafricain souverain, demeure la seule source de légitimité populaire, conformément à l’article 21 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, repris par la Constitution de notre pays du 24décembre 2004.  Les Centrafricains ont bien compris que la lutte que nous menons est une lutte politique, républicaine et démocratique. 
 
 
 
Vous avez bien voulu m’inviter ici pour vous parler de la vision du FARE 2011 sur les voies de sortie de la crise politique, économique et sociale que connaît notre pays. Il me semble important de resituer le contexte de notre démarche, avant de vous entretenir de cette vision.
 
 
 
En effet, l’histoire de notre pays, la République centrafricaine, se lit comme une litanie de périodes très difficiles. Arrivés à l’indépendance en 1960, nous n’aurons connu en tout et pour tout qu’à peine quinze années de pouvoir civil à ce jour. En cinquante deux années d’indépendance, les Centrafricains n’ont dans leur mémoire collective que cette suite ininterrompue de coups d’Etats militaires dont le dernier en date fut celui de François BOZIZE le 15 mars 2003.
 
Chaque fois que de courtes périodes de restauration d’une pratique proto-démocratique surviennent, elles sont inexorablement suivies de longues périodes de retour en arrière, d’autocratie, et de régimes dits forts : le résultat est toujours le même, et pour le peuple centrafricain, le prix à payer est toujours le rétrécissement du champ des libertés individuelles et collectives, l’élargissement du spectre de la pauvreté endémique, de la régression économique et sociale, et la persistance de ce sentiment globalement partagé et largement justifié, du recul de notre pays sur tous les plans par rapport à ses voisins, alors que nos potentialités sont indiscutables. Je ne vous assommerais pas avec les indicateurs socio-économiques régulièrement publiés par diverses organismes internationaux sur notre pays et que vous connaissez tous. Je vous épargnerai également cette torture morale qu’est le rappel de l’apparition de la dénutrition sur la presque totalité du territoire national. Je ne vous reparlerai pas de l’état d’insécurité généralisée dans notre pays où sévissent des bandes et mouvements armés autochtones et allogènes.
 
C’est conscients de ce contexte particulier et de cette histoire difficile, que des partis politiques de l’opposition démocratique, d’abord réunis au sein de l’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN) avaient exigé dès 2007 la tenue du Dialogue Politique Inclusif, pour trouver des réponses politiques à la situation de notre pays qui, depuis 2006, voyait se multiplier ces mouvements de  rebellions politico-militaires qui menaçaient l’existence même de notre pays en tant qu’Etat, alors que le pouvoir politique s’enferrait dans la mauvaise gouvernance et les violations répétées de la Constitution.
 
 
 
Comme  pour le Dialogue Politique que nous réclamons aujourd’hui, hier notre exigence au sein de l’UFVN d’un Dialogue Politique Inclusif avait été violemment combattue par presque tous, avant d’être finalement reconnue incontournable puis acceptée et organisée. Nous constatons aujourd’hui que comme d’habitude, lorsque la situation dans notre pays est bloquée et que le dialogue politique est encore réclamé, des voix s’élèvent pour prononcer des  réquisitoires sans nuances contre l’opposition démocratique, et notre démarche est systématiquement réduite à un subterfuge pour rechercher des strapontins ministériels, comme le cheval de Troie dans l’Enéide.
 
 
 
Le Dialogue Politique Inclusif s’est tenu et a tracé les voies d’une sortie de crise consensuelle. Le problème est que le régime de François BOZIZE n’a jamais, je dis bien jamais, eu le moindre commencement de volonté politique pour en appliquer les recommandations.
 
 
 
C’est ce refus d’appliquer les recommandations du Dialogue Politique Inclusif, notamment celles relatives à la préparation consensuelle des élections, qui nous a conduit à des élections frauduleuses et illégales, et donc à la crise politique postélectorale actuelle. Refuser de reconnaître cela, c’est refuser de traiter durablement la crise politique actuelle.
 
 
 
Souvenons-nous des conditions rocambolesques et inqualifiables dans lesquelles le pouvoir a manipulé le code électoral jusqu’à l’Assemblée Nationale en décembre 2009, souvenons-nous des batailles que nous avons menées dans l’incompréhension générale contre la seule volonté de François BOZIZE d’imposer à la  présidence  de la  Commission Electorale Indépendante une personnalité que la décence ne me permet pas de qualifier, souvenons-nous des mille et un subterfuges utilisés pour dénaturer le recensement électoral et multiplier les canaux d’établissement des cartes électorales. Souvenons-nous des vaines tentatives du pouvoir d’organiser les élections en mars puis en avril 2010.
 
Nous nous sommes battus pieds à pieds contre toutes ces manipulations et ces pratiques grotesques, très souvent dans l’indifférence générale.
 
 
 
Lorsque en mai 2010, il était devenu clair y compris pour le pouvoir que du fait de l’état d’impréparation des élections, il fallait les reporter de plusieurs mois, nous avons proposé en toute responsabilité de prolonger le mandat du Président de la République, jusqu'aux élections groupées de 2011 sur la base d'un Accord Politique pour éviter une crise institutionnelle résultant de l'expiration du mandat du Président de la République et de celui des Députés le 11 Juin 2010, afin de permettre une préparation consensuelle et apaisée des élections. Notre démarche était guidée par notre souci constant de préserver la stabilité politique et sociale de notre pays, dans une sous-région troublée depuis plus d'une décennie.
 
 
 
Notre proposition a été rejetée avec mépris par le Général François Bozizé qui, en lieu et place de cette solution politique, a préféré instrumentaliser les institutions (Cour Constitutionnelle et Assemblée Nationale) afin de modifier les dispositions relatives à la durée du mandat du Président de la République et celui des Députés, alors que celles-ci sont non modifiables selon les termes de cette même Constitution.
 
Poursuivant sur sa lancée et s’estimant désormais au-dessus de la Constitution, du Code Electoral et des lois et Règlements de la République et bien naturellement au-dessus des décisions de justice, le Général François BOZIZE rejettera d’un revers de la main l’Arrêt rendu en septembre 2010 par le Conseil d’Etat sur le découpage électoral suite à sa saisine par l’Opposition Démocratique, pour décider par décret du découpage électoral comme bon lui semblait, en violation flagrante des dispositions du Code Electoral.   
 
Enfin, s’étant affranchi, de toute obligation de respect de tous ses engagements antérieurs, le général François Bozizé s’emploiera à continuer obstinément de déstructurer et de caporaliser la Commission Electorale indépendante, pour s’assurer de la victoire avant même les scrutins.
 
C’est ainsi que nous vivrons le 23janvier 2001 les élections les plus frauduleuses de l’histoire de notre pays : ces élections du 23 janvier 2011 qui se sont déroulées dans un désordre « organisé » afin de faciliter des fraudes massives au profit de François Bozizé, resteront dans les annales de notre pays comme le summum en matière de tricheries électorales, dignes de figurer en bonne place dans le classement du « Guinness Book of Records ». Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, nous avons véritablement assisté à un simulacre d’élections, au sens étymologique du terme : listes électorales non affichées avant le scrutin, cartes d’électeurs de plusieurs types et de diverses provenances, interdiction faite aux délégués des candidats de surveiller le scrutin ; interdiction du Président de la CEI de remettre aux représentants des candidats les procès-verbaux des résultats, etc., etc.  
 
Les choses étant claires, nous avons demandé le  27 Janvier 2011 le départ de nos représentants de la Coordination Nationale de la Commission Electorale Indépendante (CEI), et avons décidé de ne pas reconnaître les résultats de ces simulacres d’élections.
 
Il faut souligner que pour la première fois dans l’histoire de notre pays, en dehors de l’opposition démocratique,  différents rapports d’experts de l’Union Européenne (UE), de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de l’Electoral Institute of South Africa (EISA) et de l’Observatoire National des Elections (ONE, ont également conclu sans réserves que ces élections ont été émaillées de  dysfonctionnements tels qu’ils leur ôtent tout caractère régulier et rendent leurs résultats « sujets à caution ».
 
Respectueux de la légalité,  nous avons  introduit des requêtes motivées en annulation auprès de la Cour Constitutionnelle. Les décisions rendues par cette juridiction nous ont apporté la preuve supplémentaire que seule la volonté de François Bozizé était la base du droit dans notre pays, surtout que dans son arrêt la Cour Constitutionnelle émet des recommandations pour les scrutins futurs, qui reprennent l’essentiel de nos griefs et ceux d’observateurs internationaux  à l’encontre du processus électoral.
 
C’est donc devant la fermeture hermétique de toutes les voies de recours que nous avons décidé de nous retirer définitivement du processus électoral, et de créer le 4 Mars 2011 la plate-forme politique de lutte de l’opposition démocratique baptisée Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections du 23 janvier 2011 (en abrégé  FARE -2011) et dont les objectifs sont la défense de la Constitution de la République Centrafricaine et la préservation de ces acquis démocratiques ; l’annulation et la reprise des élections groupées du 23 Janvier 2011 dans le strict respect de la Constitution, du Code Electoral et des Recommandations du Dialogue Politique Inclusif ; la dissolution de la Commission Electorale Indépendante et sa recomposition ; et enfin la sensibilisation et la mobilisation de l’ensemble des populations centrafricaines en vue d’atteindre ces objectifs.
 
Aujourd’hui plus que jamais, les objectifs du FARE demeurent d’actualité :
 
1-    La défense de la Constitution de notre pays et la préservation de  nos acquis démocratiques demeurent l’impératif catégorique de tout démocrate et de tout républicain, devant le retour chaque jour plus évident, à l’autocratie et à l’autoritarisme dans notre pays.
 
 
 
2-    L’annulation et la reprise des élections groupées du 23 Janvier 2011 : si feu Barthélémy Boganda s’était présenté aux élections du 23 janvier 2011, il n’est pas sûr qu’il ait été élu député. Pourquoi ? Parce que pour la première fois encore dans l’histoire de notre pays, de tous les chefs de partis politiques de l’opposition démocratique candidats aux législatives, aucun n’été « élu ». Comme vous le savez, François Bozizé a prétendu avoir été élu à  plus de 66% au premier tour,  tandis que sur les 105 sièges à l’Assemblée Nationale : 79 sont occupés par le KNK, parti au pouvoir, 10 sont occupés par les alliés du KNK, 10 par les indépendants KNK et 05 par les non-inscrits. Résultat des courses : depuis le  retour de notre pays au multipartisme en octobre 2003, l’ensemble de l’opposition démocratique est exclu pour la première fois de l’Assemblée Nationale. Ce  lieu universel du débat démocratique, qui dans notre pays a toujours été représentatif des forces politiques nationales depuis 2003, est désormais transformé en une chambre d’enregistrement.
 
 
 
De plus, quand on regarde le profil des députés « élus », on est en droit de se poser des questions sur nos conceptions respectives de la république.
 
La seule question aujourd’hui est celle-ci : où doivent s’exprimer les partis politiques et doivent- ils exercer leur action politique et leur droit de contrôle de l’exécutif.
 
Dans toutes les démocraties représentatives, l’Assemblée Nationale est le lieu par excellence où s’exerce au quotidien le dialogue politique national permanent. L’exclusion des forces politiques ciblées de l’Assemblée Nationale est à la source de la crise politique aujourd’hui, et naturellement nous exigeons plus que jamais, l’annulation des élections présidentielle et législatives du 23 Janvier 2011 et leur reprise conformément aux dispositions de la Constitution, du Code Electoral, des lois et Règlements de la République, ainsi que des recommandations pertinentes du Dialogue Politique Inclusif.  
 
3-    La  mise en place d’un dispositif électoral neutre et indépendant des partis en compétition : Comme je l’avais écrit dans mon adresse à nos compatriotes de Montpellier en mars dernier, François Bozizé continue  à dérouler les étapes  suivantes de sa stratégie, en concoctant un projet de code électoral qui  n’a qu’un seul objectif : exclure les partis politiques de la structure qui devra gérer les prochaines échéances électorales et en confier de fait la totalité de la gestion au Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.  Dans cette nouvelle structure de gestion des élections, le Ministre de l’Administration du Territoire s’est attribué l’essentiel des compétences organisationnelles des élections, reléguant ainsi les Partis Politiques (toutes tendances confondues) au rang passif d’observateurs.
 
Ce projet de loi rejeté par toute la classe politique et la société civile centrafricaines, consacre définitivement l’option antidémocratique et dictatoriale d’un pouvoir qui veut s’assurer la victoire en dépit du suffrage universel.
 
Ce projet de loi qui a supprimé le deuxième tour pour l’élection des députés, porte les germes d’une grave crise politique car dans toute l’histoire politique de la RCA, il n’a jamais été organisé une élection à un seul tour. Le Rassemblement Démocratique Centrafricain, à l’époque parti unique, avait organisé un scrutin législatif à deux (2) tours. Le principe majoritaire étant le fondement de la démocratie, l’élection des députés avec un suffrage minoritaire est la plus grave atteinte à la gouvernance démocratique.
 
Ce projet de loi inique et scélérat est le test avant-coureur d’une modification de la Constitution afin de faire sauter le verrou constitutionnel de la limitation du nombre de mandat présidentiel.
 
Nous exigeons son renvoi en débat dans un séminaire regroupant les partis politiques, la société civile, l’Etat, avec l’appui de la communauté internationale.
 
 
 
4-    Enfin, le FARE 2011 s’est employé à renforcer la sensibilisation et la mobilisation des populations centrafricaines en vue d’atteindre ces objectifs, parce que la problématique fondamentale aujourd’hui en République centrafricaine est  l’existence même de la démocratie pluraliste. L’exercice de la vie démocratique devient chaque jour, au gré de François Bozizé, de plus en plus squelettique, dans un contexte  de négation délibérée des principes universels admis de toute société humaine.
 
 
 
Dans toute démocratie, les partis politiques concourent à l’animation de la vie politique et à l’expression du suffrage populaire, base incontestable de toute légitimité. La série des violations impunies et répétées par le pouvoir de François Bozizé de la Constitution, des lois et règlements de la République, les graves atteintes quotidiennes des libertés individuelles et collectives, l’exclusion de l’opposition des institutions et du cadre politique formel, sont autant d’actes graves pour la paix et la sécurité dans notre pays, et expliquent grandement nos contreperformances économiques et sociales.
 
              
 
Pour finir, c’est pour toutes les raisons que le FARE 2011 œuvre pour  la tenue d’un véritable dialogue inter-centrafricain aux conditions mentionnées dans sa Déclaration solennelle du 11 juin 2012 reprise in extenso ci-dessous :
 
1/ La première condition est la définition de la nature et  des  objectifs  du dialogue :       
 
 Le FARE- 2011 tirant les leçons d’un passé récent et de la crise que traverse notre pays estime que ce dialogue est de nature politique.
 
La crise engendrée par le simulacre d’élections de 2011 ajoutée à l’insécurité désormais endémique et à la mauvaise gouvernance ont divisé les centrafricains, détruit la cohésion sociale et gravement entamé la paix. Pour le FARE-2011, ce dialogue doit permettre de jeter les bases :
 
- -du rééquilibrage des institutions ;
 
-de la mise en place effective des cadres de concertations politique et sociale ;
 
-de l’instauration des mécanismes pour la bonne gouvernance politique et économique ainsi que pour la lutte sans merci contre la corruption ;
 
-de la restauration de l’Etat de droit, d’une administration impartiale et efficace ;
 
-du retour à une paix durable, à la concorde et à l’unité nationales ;
 
      
 
 
 
2/ La deuxième condition est l’identification des acteurs 
 
 
 
          Le dialogue étant de nature politique, le FARE- 2011 d’une part estime que ses acteurs sont d’abord les partis politiques qui y délégueront leurs membres nantis d’une expertise avérée et d’autre part propose une participation paritaire entre la majorité présidentielle et l’opposition démocratique.
 
 
 
 3/ La troisième condition est la détermination  des thèmes d’intérêt national
 
 
 
             La situation actuelle de notre pays, le temps que nous souhaitons bref pour ce dialogue et les défis à relever nous imposent de répartir les thèmes à débattre en deux groupes :
 
-Les problèmes politiques, institutionnels et sécuritaires
 
-Les problèmes économiques, sociaux et environnementaux
 
 
 
4/ La quatrième condition est l’Accord Politique Global
 
 
 
            Tirant leçon des expériences passées, les résultats des travaux de ce dialogue doivent être sanctionnés par un Accord Politique Global signé par tous les acteurs et contresigné par le MEDIATEUR qui, en cas de difficulté dans la mise en œuvre des clauses de cet Accord, procède à l’arbitrage.
 
                                     
 
En conclusion je souligne que les dictatures prospèrent à cause du silence des démocrates, c'est pour cette raison que connaissant votre attachement au développement et à l'épanouissement d'un Centrafrique démocratique, uni et prospère, j’ai voulu être le plus exhaustif possible.
 
Je vous remercie.
 
 
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Published by Centrafrique-Presse.com - dans Politique